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 Promenons-nous à Sombrebois [Hector]

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyDim 11 Sep 2016 - 16:58


Promenons-nous vers Sombrebois " L'ego nous pousse a faire certains choix et la raison nous oblige à prendre la bonne décision"
( Hector & Sydonnie )



Les lueurs du soleil viennent à peine de percer les nuages, l’humidité du petit matin est encore perceptible dans l’air. Quoi de plus agréable qu’une citée qui s’éveille ? J’ouvre ma fenêtre dans une certaine douceur, prend le temps de profiter du silence encore présent dans la ville. J’abandonne finalement le support de ma couche, m’approchant d’une bassine d’eau froide, le temps de m’humidifier le visage, les avants bras, la nuque, les jambes, les parties intimes... Le tissu glisse rapidement sur ma peau claire, ma tenue de cuir vient surplomber le reste de mes événements et je termine par passer mes bottes. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas mis de corset, de robe, non, avec mon grade de milicienne, j’ai le plaisir de ne porter que des pantalons, des chemises, ce qui m’arrange largement. Je passe le seuil de ma porte, descend les quelques marches, abandonnant le confort de ma chambre pour la froideur de la cuisine, mère dort encore, chose qui me satisfait au plus haut point. Il n’y aura pas de dispute dès le petit matin. Après avoir avalé un morceau de pain légèrement rassis, je quitte la demeure familiale pour prendre le chemin de la caserne. Il est encore tôt peu de mes collègues sont déjà présents, je retrouve Raoul, mon supérieur. Celui-ci me propose de faire une patrouille en extérieur. J’accepte avec plaisir. J’ai l’intention de faire une demande prochaine pour changer d’affiliation. Alors, cette proposition tombe particulièrement bien. Sans attendre, je me dirige donc vers la grande porte, armée de mon épée et ma dague. Ma marche est rapide, comme à mon habitude et j’atteins très vite mon objectif. Une fois avoir salué mes compères, je débute ma patrouille. Raoul arrive en courant, déjà essoufflé, certainement dû à son ventre bien rebondi. Un sourire au coin des lèvres, j’évite de rire ouvertement. Sacré Raoul. Il me regarde avec de gros yeux ronds, les mains sur les genoux et m’annonce entre deux prises de respirations que je vais trop vite pour lui, mais que sans sa petite personne je suis incapable de rentrer en vie et surtout sans me perdre.

J’hausse simplement les épaules, les laissant retomber mollement, consciente qu’il n’a pas complètement tord, ni raison. Il passe devant, se dandinant de droite à gauche fièrement, je me contente de rouler discrètement des yeux, l’agacement commençant à pointer le bout de son nez. Comme à son habitude, le coutilier me raconte ses expériences, ses doutes, ses objectifs… Comme souvent je lui affiche un sourire rassurant. Il n’est pas mauvais le bougre, un peu simplet avec un manque de caractère certain, mais pas méchant, il veut bien faire voilà tout. Je m’attendais à beaucoup de chose durant cette ronde, mais certainement pas à ce que Raoul aborde le sujet de mes relations. J’ai froncé les sourcils, grognant intérieurement par cette curiosité que je juge malsaine. Afin de montrer ma contrariété, je suis partie, laissant seul Raoul. Ronchonnant, j’avance rapidement sur un petit sentier vers l’ouest, j’entends bien les hurlements du coutilier, mais je ne rebrousse pas chemin. Si je le fais, c’est mon poing dans la tête qu’il va recevoir. Je ne suis pas sortie souvent, du moins, pas depuis que je suis milicienne, les environs me semble avoir bien changés. Tant pis. Je marche, je marche et je marche, pendant une heure, deux heures, trois heures ? Le soleil m’apaise, ses rayons me rassurent avec lui, peu de chance de voir débarquer les fangeux. Mes pas commencent à être douloureux, mes mollets travaillent depuis un certain temps déjà, si bien, que je me demande si je n’aurais pas dû revenir vers Marbrume depuis un moment déjà. Je m’arrête, observe autour de moi et constate enfin cette sensation de soif qui imprègne l’arrière de ma bouche. Bon. Où suis-je ?

Certainement pas proche de la ville, ça c’est certain. Je me mets sur la pointe des pieds, tourne sur moi-même à la recherche d’un indice, lieu que je serais susceptible de reconnaitre, en vain. Je lève la voix, appelle Raoul, histoire qu’il puisse servir à quelque chose, mais je n’obtiens aucune réponse. Jamais là quand il peut être utile celui-ci. Super. Autour de moi, je ne perçois pas grand-chose de connu, des arbres, un petit sentier, un peu d’ombre vers ma droite…Peu engagent. Le risque fangeux raisonne dans ma tête, et sans comprendre la boule qui vient de se former dans mon bas ventre, je me mets à courir droit devant moi. Je ne veux pas rester là et cette sensation est inexplicable. A plusieurs kilomètres de là, mon corps m’ordonne de m’arrêter. La pause s’imposant, je prends une grande inspiration, cherchant à me détendre. Je ne pouvais pas être perdue, impossible. Marbrume devait forcement être dans le coin, pas si loin… N’est-ce-pas ?

- « Alors ma jolie, on est perdu ? »
- « Pas du tout » répondis-je au tac au tac en me tournant vers mon interlocuteur.

Devant moi, certainement un banni, ou un mercenaire ou un homme peu recommandable. Ses yeux sont lubriques, un sourire défigure les traits de son visage. Lui, pas besoin d’être doté d’intelligence pour comprendre qu’il n’est pas sympathique. La situation me semble presque sans appel, je vais devoir me battre et il a déjà plusieurs avantages. Le premier, bien qu’en moins bonne forme suite à son manque d’alimentation certaine, je suis fatiguée, le second il doit connaitre les lieux contrairement à moi, le troisième… Il dégaine déjà et me fonce dessus sans poser davantage la moindre question. Par reflexe, j’avais sorti ma lame et l’impact des deux épées ne tardent pas à raisonner. Une danse vient de débuter et à la fin de celle-ci cela ne sera pas juste des pieds enflés qui risque d’arriver. Je vois dans chacun de ses mouvements, son manque de muscle, de force. Je prends rapidement le dessus, parvient à anticiper ses attaques qu’il assène sans la moindre réflexion ou presque. Ma lame vient finalement le transpercer et dans un dernier soupir il m’assène un coup de dague au niveau de mon avant-bras droit. Le corps inerte de mon assaillant git au sol, terminant dans un dernier soubresaut. Je retire ma lame, m’agenouille et profite de l’excitation du combat pour ignorer la blessure de mon avant-bras pour le décapiter. Hors de question d’offrir un nouveau fangeux. Je me laisse tomber sur le sol, le visage ensanglanté tout comme ma tenue. Je dois absolument trouver un abri, le soleil avancé me laisse penser que cela fait bien plus de cinq heures que je marche. Je dois admettre l’impassable, j’ai réussi à me perdre, certainement bien loin de Marbrume. Les genoux dans la terre, les mains dans la chevelure, je me demande comment je vais me sortir de cette nouvelle galère. Non, je ne vais pas mourir ici, ni par les créatures, ni par les bannis. Je me relève déterminée, grimaçant devant le sang qui dégouline de ma plaie. Je retire ma chemise sous mon cuir et vient la placer autour de ma blessure, serrant le plus possible.


Mes pas sont plus lents, je suis épuisée, j’ai faim, je pue, le sang recouvrant ma peau est désormais sec. Où suis ? Je n’en sais rien. Qui suis-je ? Par les trois heureusement que je le sais encore. Dans une telle situation la folie pourrait rapidement venir faire connaissance avec mon esprit. J’ai presque envie d’abandonner, quand j’aperçois enfin à ce qui ressemble à une ville en ruine. J’avance, mes yeux bleus détaillant à ce qui semble être dès reste de feu, de corps… D’habitation. Quelqu’un réside-t-il encore ici ? Les charniers présents me le laisse penser, enfin, ils peuvent être là depuis un moment… Je ne veux pas abandonner, cette ville est ma chance. La douleur de mon avant-bras me lance de plus en plus, j’ai besoin d’aide, autant l’admettre. J’avance sur le chemin principal, ou plutôt je titube de fatigue. Bordel, par les trois, que quelqu’un de pas trop fou vive encore ici. Un fort. Mes yeux s’écarquillent de surprises, de joies et d’inquiétude, le renforcement m’indique qu’il y a bien une ou plusieurs personnes qui résident ici… Mais est-ce que c’est des bannis ou non ? La question reste intacte. Tant pis. Je tente un hurlement, un cri de demande d’aide, celui qui sort des tripes et qui raisonne avec l’espoir de recevoir une réponse. Les fenêtres sont étroites, mes mains viennent effleurer le bois de la porte, je cogne, je pousse, je pique une colère même. Ouvrez-moi, bordel, ouvrez-moi.

J’abandonne le massif pour faire un tour, cherchant un passage, un indice de qui peut bien vivre ici, sans véritable succès. Derrière c’est un bois épais et sombre, je refuse de m’y rendre, bien trop consciente que si je reste trop longtemps ici, c’est les fangeux qui vont finir par m’avoir… Devenir une morte possiblement vivante ne m’intéresse pas. Je retourne devant cette porte, constatant enfin la lumière d’une bougie à une fenêtre. Je hurle une nouvelle fois, des « Eh oh », « Il y a quelqu’un » « ouvrez » avec l’espoir qu’un miracle se produise pire, je tente même désespérément de défoncer cette porte en m’explosant au passage l’épaule pour n’obtenir aucun résultat.

- « S’il vous plait » suppliais-je finalement avec une sensation nouvelle de crainte.



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Hector de Sombrebois



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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyMar 13 Sep 2016 - 13:11
Hector avait passé quelques semaines seul dans son château à présent fortifié. L'enthousiasme des débuts laissait peu à peu place à une certaine monotonie. Hector ne s'amusait plus à cultiver son potager, ne s'amusait plus à écrire ses mémoires, ne s'amusait plus à s'occuper de sa maison... mais il le faisait toujours ; par nécessité. Il combattait les fangeux régulièrement, du haut de son chemin de ronde. Pour cela il s'était mis au tir à l'arc. Il n'avait pas assez de hachettes pour occire toutes ses abominations qui certains soirs se pressaient sous ses fenêtres. A vrai dire, sa déprime était pour beaucoup dû à ça. La solitude ne l'aurait pas vraiment dérangé si elle avait été réelle. Mais là, il n'était pas seul. Il devait s’accommoder de la compagnie des morts-vivants. Et ça, ce n'était pas rien. A la longue c'était déprimant. Heureusement, il y avait la chasse. La chasse "naturelle", celle des animaux, des braves bêtes. Et à vrai dire, Hector, dans cette vie nouvelle qui était la sienne, aimait autant observer le gibier paisible - étrangement épargné par la fange - que le chasser. Ces bêtes semblaient heureuses, loin des hommes. Elles vivaient leur vie, tranquillement, sereinement et cette sérénité, parfois, atteignait le chasseur de Sombrebois aussi sûrement que ses flèches finissaient par atteindre leurs cibles.

La journée d'Hector avait été semblable à toutes les autres : chasse, cuisine, repas, sieste, ménage, jardinage, dîner, écriture et... et il allait s'allonger dans son grand lit quand un bruit le fit s'approcher de la petite fenêtre de sa chambre. Rien de ce coté là. Il alla dans la chambre d'en face et regarda par la fenêtre... et toujours rien.

Etrange, pensa-t-il.

Avait-il rêvé ? Il ne le croyait pas... Alors quoi ? Était-ce une bête perdue qui avait frappé ses sabots contre une maison de bois ?

Il retourna vers son lit, enleva sa chemise et... entendit un cri !

Merde, les fangeux !

Il pensait être épargné pour cette nuit car il avait déjà dû les repousser trois fois cette semaine... Il remit sa chemise et enfila même son gilet de cuir.

- Ouvreeeeeez !
Depuis quand ils parlent ces cons là ?!

Il se précipita à sa fenêtre et aperçu une silhouette humaine devant la grande porte.

Par les Trois !

Hector soupira et prit sa hache de guerre. Il avait parfois eu affaire à des bannis ou des mercenaires, des gens qui connaissaient les richesses de sa famille et qui ne savaient pas que le château était désormais habité... Alors il fallait parfois leur faire peur, voire plus...

Le baron sortit de sa chambre, marcha le long du couloir et descendit le grand escalier. Il prit une longue inspiration et défit les gros verrous de fer qu'il avait installé quelques semaines auparavant. Il ne craignait pas de devoir se battre contre un homme. Alors, avec la grâce d'un éléphant, il poussa la lourde porte de bois massif et de fer qui s'ébranla lentement dans un grincement morbide.

Hector saisit sa hache et passa la tête par l’entrebâillement.

Une femme !

- Bons Dieux !

Elle avait l'air à bout de force... Elle était sale et blessée.

- Venez, vite !

Il la prit par le bras et la fit entrer dans le hall. Mais rapidement il lâcha son bras pour tirer et refermer la grande porte. Enfin, après avoir refermé les verrous, il se retourna vers elle, et de sa voix grave et légèrement affolée, il demanda :

- Ça va ? Qu'est-ce que vous faites là en pleine nuit ?

Elle se tenait le bras droit... qui était ensanglanté !

- Vous êtes blessée ! Venez... je vais...

Il n'était pas docteur mais...

- vous soigner.

Il pourrait au moins nettoyer la plaie.

Et donc, il emmena la jeune femme jusqu'à la salle d'eau et la fit asseoir sur un petit tabouret de bois. Là, il prit un linge immaculé, le trempa dans une petite bassine d'eau propre et, après avoir aidé l'inattendue invitée à retirer son cuir et son pansement de fortune, appliqua le linge humide sur sa blessure. Lorsqu'il enleva le linge, la blessure semblait propre...

- Ça a pas l'air trop dégueulasse... ça devrait pas s'infecter, z'avez d'la chance.

Hector s'assit alors sur le rebord du grand bac qui servait de bain. Il regarda la jeune femme dont les traits étaient encore cachés par de la boue et du sang séché. Ses yeux, d'une étonnante limpidité, d'une beauté profonde et complexe, contrastaient tant avec cette peau affreusement brunie qu'Hector s'y perdit un instant. Le silence du château était revenu et le baron passa sa main humide sur son visage pour se "réveiller". Il avait un peu oublié les principes de discussion, de bienséance, les convenances et l'étiquette.

- Alors dites-moi tout...

Et oui, cher Hector, il faut toujours commencer par se présenter. Ta vie auprès des ours de Sombrebois t'aurait-elle fait oublier la première des règles de bonne conduite ?!
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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyJeu 15 Sep 2016 - 22:11


Promenons-nous vers Sombrebois " L'ego nous pousse a faire certains choix et la raison nous oblige à prendre la bonne décision"
( Hector & Sydonnie )



J’observe cette porte en long en large et en travers, avec l’impression de devenir folle. Je lui parle, lui murmure des mots doux, comme-ci elle allait être sensible à mes charmes. Non, Sydonnie, le bois ne communique pas, je devrais le savoir. Je vais mourir là, parce que ma fierté m’a empêché de revenir sur mes pas, de retourner voir le brave Raoul. Un soupir glisse entre mes lèvres, alors que mes poings viennent encore raisonner contre l’imposante fermeture, qui reste de nouveau close. Bordel. Je me recule, percute avec force celle qui m’oppose une résistante, avant de me résigner. Elle ne cédera pas. La conclusion s’offre alors à moi, cette demeure n’est pas abandonnée, banni ou marginal, elle appartient forcement à un individu. Personne, qui ne souhaite pas se faire surprendre par les créatures. Calmement, je me laisse glisser jusqu’au sol, je dégaine ma lame, prêtre à affronter le pire. Je ne pensais pas disparaitre si vite, du moins, pas comme ça, devenir une fangeuse me parait l’option la plus désagréable, si bien, que je m’imagine déjà me trancher la jugulaire en cas de présence de mort vivant. Un nouveau soupir s’échappe de mes lèvres, signe d’abandon. Je ne suis pas prête, ni pour mourir, ni pour arrêter de me battre. Je puise dans mes dernières forces, pour me relever et faire face à mon adversaire peu commun.

Celui-ci s’entrouvre, lame dégainée, je m’attends au pire… La tête d’un homme passe entre l’entrebâillement, mes yeux s’écarquillent sous l’effet de la surprise. Une multitude de question s’enchaîne dans mon esprit fatigué. Qui est-il, qu’est-ce qu’il fait là, pourquoi n’a-t-il pas ouvert plus tôt ? Pas le temps d’enquêter, je me fais entraîner à l’intérieur sans avoir mon mot à dire, à peine le temps de rengainer. Je me retrouve dedans, face à un individu qui referme celle qui m’a posé tant de soucis. Quand il se retourne enfin vers moi c’est pour m’offrir la question la plus stupide que je n’ai jamais entendu. Qu’est-ce que je fais là en pleine nuit ? Bah ça ne se voit pas ? Je jouais à cache à cache avec les fangeux, une petite partie d’adrénaline pour le plaisir, non mieux, je faisais une partie érotique avec un banni, celui qui trouve l’autre le premier à le droit de violer l’autre. Évident non ? Je fronce les sourcils, le visage fermé, pas reconnaissante pour un rond. Une main sur ma blessure, je sens mes forces s’évanouir peu à peu, je prends conscience que ce n’est pas le moment d’envoyer balader, celui qui vient très certainement de rallonger mon espérance de vie. Par chance, il enchaîne sur une nouvelle question, évoquant ma plaie, j’opine simplement de la tête et le suis sans rien rajouter. J’ai toujours eu l’habitude d’observer avant de parler, pour le coup, je dois lui paraître carrément insociable. L’idée qu’il soit banni me parait envisage, puis au vu de l’imposante demeure tout de suite moins réaliste.

Il m’entraîne dans la salle d’eau, m’aide à retirer mon cuir sans que je n’oppose une résistance. Je sais qu’il faut désinfecter, que c’est raisonnable, de nos jours l’infection est fatale. Malgré ma chemise à manche courte, je me sens mal à l’aise sans mon armure, à découvert, limite vulnérable. Je lâche un grognement discret alors qu’il applique son linge humide. Il finit par conclure que ce n’est pas trop moche, que j’ai de la chance, ça à presque réussi à me faire rire. Je le regarde s’installer, toujours silencieuse avec qu’une question en tête, connaitre l’identité de ce type. Un peu amer, suite à la journée que je viens de passer, je dépose mes yeux clair sur sa corpulence, remontant jusqu’à son visage.

- « L’homme des bois est un docteur, alors ? »

Je détourne finalement les yeux pour observer l’endroit où je me trouve. Une salle d’eau plutôt grande, agréable, par les trois, ce type réside vraiment ici ?! Je récupère mon cuir que je m’applique à réenfiler dans une grimace de douleur. Plus rassurée, j’essaie de me détendre, de me raisonner sur ma façon de m’exprimer. Je ne peux tout de même pas ne pas répondre au minimum de ses interrogations. Je fini par essayer d’être agréable, à ma façon.

- « J’voulais devenir fangeuse, voir si la vie de mort, revenant bouffer les vivants pouvait me convenir. » je laisse un petit silence, avant de me reprendre. « Non, je plaisante… »

Oui, j’ai cru bon de préciser juste au cas où. Je relève les yeux vers lui, essayant d’afficher un semblant de sourire. Je ne sais pas si je peux me permettre de tout dire. C’est vrai, j’ignore, si c’est un banni, une personne souhaitant vivre en extérieur de Marbrume et si c’est ça, qu’est-ce qui motive ce choix... Je plisse légèrement le nez avant de reprendre.

- « Je veux bien répondre à vos questions, si j’ai des réponses aux miennes aussi. Vous êtes qui ? Un banni ? »

Je devais demander. Cela me brûlait les lèvres depuis un petit moment déjà. Puis, sans savoir ça, je ne pouvais pas lui dire raconter mon histoire. Comment réagirait-il à l’annonce d’une mort d’un possible compère ? Non, l’idée était bien trop risquée. J’ai essayé de me concentrer, de trouver des réponses à des questions que je ne poserais pas dans l’immédiat… Au fond, j’avais bien conscience que je devais le remercier, et, commencer par être agréable pouvait être un bon début.

- « Je m’appelle Sydonnie. » annonçais-je. « Je viens de Marbrume » poursuivis-je.



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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyLun 19 Sep 2016 - 10:14
L'impétueuse promeneuse nocturne avait du caractère. Après avoir toisé le baron solitaire des pieds à la tête et avec un humour légèrement cynique, elle demanda :

- L’homme des bois est un docteur, alors ?

Pas de réponse de la part du baron. Avait-il à ce point changé pour que l'on ne puisse reconnaître sa noblesse ? Certes sa barbe avait connu des tailles plus précises, certes il ne portait pas sa tenue d'apparat... mais tout de même, il se lavait, sentait moins mauvais que son invitée et portait des chausses et un gilet de cuir de belles factures ! Pas un mot, donc, ne sortit de sa bouche. Était-il vexé ? Pas vraiment. Il était simplement surpris - très surpris, même - et ne trouvait rien à répondre, pour l'heure, à l'étonnante demoiselle. Elle, par contre, avait la langue encore suffisamment bien pendue pour continuer sur le même ton :

- J’voulais devenir fangeuse, voir si la vie de mort, revenant bouffer les vivants pouvait me convenir. Non, je plaisante…

Aucun sourire sur le visage d'Hector. Il n'était visiblement pas d'humeur comique. Au sourire de son invitée, il fronça les sourcils d'un air sévère. Elle, continuait :

- Je veux bien répondre à vos questions, si j’ai des réponses aux miennes aussi. Vous êtes qui ? Un banni ?

Le silence se fit un instant. Hector était particulièrement de mauvaise humeur, cette nuit. Et il faut croire que son air renfrogné finit par avoir raison de l'étrange joyeuseté de la fille. Elle prit un air plus modeste et répondit :

- Je m’appelle Sydonnie. Je viens de Marbrume.

Enfin, le baron s'adoucit un peu.

- Hector. Je viens d'ici.

Un petit sourire, à peine visible derrière son épaisse barbe, s’immisça sur ses lèvres. Pourquoi s’embarrasser d'un titre ou d'une localisation précise ? Il pouvait s'amuser un peu à son tour, la laisser dans l'inconnu n'était pas désagréable.

- Et pour répondre à votre question...

Il tira les manches de sa chemise et montra ses bras vierges de toute marque. Il n'était donc point banni.

Voilà, les présentations étaient faites. Elles étaient sommaires mais il n'y avait pas vraiment besoin d'en savoir plus l'un sur l'autre.

- 'Pouvez vous débarbouiller et m'rejoindre dans la pièce d'à coté, après...

Il se leva, passa le seuil de la salle d'eau, et entra dans la pièce adjacente : la cuisine. Dès que la porte fut ouverte, les papilles du baron se mirent en émoi. La bonne odeur des saucissons de sanglier et des diverses salaisons qui séchaient sur les étagères de bois lui redonna faim. La grande table, au centre de la pièce était débarrassée - à l'exception d'une bouteille de vin rebouchée - mais ne semblait attendre que de nouveaux convives. La grande cheminée qui occupait le centre d'un des quatre murs était évidemment éteinte. Le baron ne la faisait pas chauffer le soir. Il faisait bon en cette saison et pour ses repas, il ne l'allumait que le midi pour faire bouillir de l'eau afin d'y cuire ses légumes. Le soir, il se contentait de quelques charcuteries froides et des restes du midi.

Il posa deux planchettes de bois sur un coin de la table et prit le saucisson entamé sur une étagère et le posa sur l'une des planchettes. Il récupéra également son grand couteau et le posa à coté du saucisson. Il alla ensuite chercher deux gobelets et le pain. Il s'assit enfin, déboucha la bouteille de rouge et remplit les deux gobelets. Puis il commença à couper finement quelques tranches de saucisson...

*

Hector entendit des pas sur le seuil de la porte.

- Asseyez-vous, fit-il sans lever la tête du saucisson qu'il finissait de trancher, vous d'vez avoir faim...

Il était sans doute minuit passé. D'avoir préparé ce petit en-cas pour son invitée l'avait remis en appétit !

Lorsque Sydonnie fût assise, le baron leva enfin ses yeux et son gobelet vers elle.

- Santé.

C'était sa façon à lui de lui souhaiter la bienvenue. Après avoir bu une ou deux gorgées de ce vin rouge de qualité, d'un geste du couteau, il fit glisser la moitié des tranches de saucisson sur la planche de son invitée et garda le reste pour lui. Il coupa ensuite un morceau de pain pour elle et un pour lui.

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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptySam 24 Sep 2016 - 12:36


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( Hector & Sydonnie )



Le problème des personnes a fort caractère, c’est qu’elle attire des individus comme elle, qu’une conséquence en entraînant une autre. On se retrouve face à un reflet, a tenter de communiquer par la provocation. Débutant ainsi une nouvelle partie, le vainqueur étant celui qui parviendrait à faire craquer l’autre en premier. J’avais réussi à perdre mon sourire, constatant avec un peu d’amertume que mon interlocuteur n’était pas un bon joueur, du moins au début. Je l’observe attentivement, ses traits, sa grosse barbe, plissant légèrement le nez, je ne le reconnais pas. Non, je n’ai pas l’impression d’être en mesure de l’identifier. Mes yeux se perdent sur sa corpulence, alors qu’il m’annonce enfin un prénom et un lieu. « Hector d’ici. ». Un sourire en coin s’étire discrètement, alors que mes prunelles se relèvent vers son visage.

- « Enchantée, Hector d’ici » répondis-je amusée.

Difficile pour moi d’être complètement à l’aise, je ne connais pas celui qui vient, pourtant de m’extirper des griffes des fangeux. Méfiante, oui, joueuse, beaucoup plus. J’ai envie de le découvrir, de le comprendre, de l’analyser sans pour autant me mettre en danger. Il ne me parait pas être un fou dangereux et ses bras vierges me prouvent qu’il n’est pas banni. Information plutôt rassurante. Puis, il se lève, m’indique que je peux me débarbouiller. Me quoi ? Instinctivement, je me relève opinant simplement, attendant que la porte se referme pour regarder autour de moi. Je n’avais pas pris conscience de mon état, de ma chevelure entremêlée des taches de boues, de sang, je dois sentir horriblement fort. Par réflexe, je me renifle, faisant une légère grimace, beurk. Je me laisse tomber sur le petit socle qui me servait de chaise, passant une main sur mon visage puis dans ma tignasse ébène. Qu’est-ce que je fais là, mais, qu’est-ce que je fou ici… Comment est-ce que j’en suis encore arrivée là. Trop tard, bien trop tard pour réfléchir, pour prendre conscience que je dois moi aussi me remettre en question et cesser de partir au quart de tour dès qu’une ombre apparaît dans une discussion. La fuite n’est pas une solution à tout, non, finalement elle n’est une solution à rien. Je me relève, m’approche d’un récipient d’eau, une montagne de question noie mon esprit, mais je ne montre rien, de toute façon parler toute seule n’a jamais été mon point fort. M’aspergeant du liquide, je tente tant bien que mal de faire disparaitre le sang séché et le reste de trace d’origine inconnue. Si mère me voyait, je ne ressemble à rien… Mère… Suis-je loin de Marbrume ? Je sens mes jambes trembler légèrement, de fatigue, d’épuisement, tout autant physique que psychologique. Je passe de l’eau sur mes avants bras, sans jamais oser me dévêtir. S’il m’observait ? La question me fait sourire, moi la grande d’Algrange qui n’a peur de personnes, se soucie d’être épié par un homme des forêts. J’éclate de rire, puis me reprend, s’il m’entend il va me prendre pour folle. J’inonde mes cheveux du précieux liquide transparent afin de retirer tout reflet cuivré, puis l’essor comme je peux, en essayant d’éviter de faire devenir cette salle une véritable pataugeoire. Je n’ose pas fouiller, ni dans les placards que je peux observer, ni même trop bouger d’ailleurs. L’odeur est moins forte, mais toujours présente, sans affaire de rechange et sans se nettoyer entièrement difficile d’être réellement présentable. Par réflexe, je retire mes bottes, avec l’illusion qu’en marchand pied nu, je ne vais pas saloper toute la bâtisse.

Mes cheveux humides non séchés, mes bras brillants de perle d’eau, je m’avance pour pousser la porte qui nous sépare. Je parcoure les quelques pas qui me reste pour rejoindre l’autre pièce, attendant qu’on m’autorise à entrer pour le faire. L’odeur de nourriture me prend immédiatement aux narines, même si je ne meurs pas de faim, que ma mère vient d’un milieu aisé, cela fait bien longtemps que je n’ai pas réellement pu me sustenter jusqu’à plus faim. Mon ventre gargouille bruyamment, alors que je m’installe face à lui, sans un mot, hors de question de lui montrer ma détresse culinaire. Je meurs de faim, mais non, je ne dis rien. Je salive, mes yeux observent le verre de vin déposé devant moi, mais surtout le saucisson. Bordel, comment fait-il pour pouvoir avoir encore tout ça ?! En même temps, sa corpulence me laisse entendre que lui, il ne crève pas de faim. Il lève son verre annonce un « santé », avant de boire une gorgée et je me sens dans l’obligation de faire de même, prenant tout de même la peine de renifler le contenu avant de boire. Les tranches de saucissons et un morceau de pain devant moi, je m’applique à ne prendre qu’un petit morceau de chaque alors que je ne rêve que d’une chose toute empiffrer sans même prendre le temps de mâcher.

- « Merci.. » grognais-je à moitié.

Impossible de me détendre complétement, de ne pas paraître sur mes gardes, du moins impossible après tout ça. Je venais de faire je ne sais combien de kilomètre, j’avais dû tuer, je pensais me faire dévorer par les fangeux, pire devenir comme eux et… Non. Je suis là dans cette bâtisse sans nom, installée face à un type enrobé, qui coupe du saucisson et attends certainement des explications. Je reprends une gorgée de vin, savourant réellement la substance, je le laisse en bouche, le goût imprégnant mon palais avant de m’autoriser à avaler. Je fais de même avec le saucisson, je le dépose sur ma langue, mâche très lentement avant de l’envoyer tout droit vers mon système digestif. En réalité, manger lentement est une astuce que j’avais trouvé pour palier à la faim qui parfois était particulièrement présente… Ainsi je fais croire à mon corps que je mange beaucoup, alors qu’en réalité, c’est le même aliment que je mâche depuis un moment. Je détache mon regard des denrées pour revenir porter mon intérêt sur celui qui m’offre visiblement l’hospitalité, mais un doute s’immisce dans mon esprit.

- « Vous allez me demander de partir après ce repas… ? » je laisse un petit silence, puis argumente maladroitement « Un futur fangeux le ventre plein n’est peut-être pas une bonne idée. »

J’étais simplement incapable d’avouer ma crainte de devoir passer le reste de la nuit dehors, malgré les apparences, je n’étais pas mauvaise fille. Alors je me suis empressée d’ajouter naïvement, sans prendre conscience du possible double sens de ma phrase :

- « Je suis douée de mes mains. »

Même ça, ce n’était pas complètement vrai, je ne savais pas réellement bricoler, mais je suppose que si on me montre, je suis capable d’imiter et de refaire une activité… Sauf que voilà, même en observant autour de moi, je ne voyais pas ce que je pouvais lui apporter, la bâtisse semblait avoir tout ce dont elle avait besoin. Je savais faire des pièges pour les animaux, donc possiblement chasser, mais à l’époque la chasse était interdite, alors je ne me suis jamais réellement entraînée non plus… Au fond, je crois qu’il n’a rien besoin de rien, et c’est une nouvelle angoisse certainement un peu paranoïaque qui s’empare de mon esprit.

- « Je ne dérange pas votre femme au moins ? » demandais-je brusquement.

Oui, votre femme. Parce que au vu de l’âge qu’il semble avoir il doit forcément être lié à une autre âme. Cette fois-ci, j’observe différemment le lieu où je me trouve, cherchant la preuve d’une présence féminine. Ma chevelure désormais humide me fait frissonner, sensation de froid que je tente d’oublier avec un nouveau morceau de saucisson et une nouvelle gorgée de vin.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyMar 27 Sep 2016 - 15:44
"Hector d'ici"... Mmmh, très malin, pensa l'intéressé.

En voyant les beaux yeux de Sydonnie l'étudier de pied en cap, le baron se sentit légèrement tiraillé. Allait-il continuer cette petite joute verbale ou bien signer une trêve ?

Allez, en cuisine !

*

Et Sydonnie entra. Encore bien mouillée, mais bien jolie ; presque une naïade... mais une naïade légèrement grognonne, son "merci" semblant lui déchirer le cœur autant que la bouche. Hector se demanda comment une fille si belle pouvait avoir un tel caractère de cochon !

- Vous allez me demander de partir après ce repas… ?

Hector leva les yeux, surpris par cette question. Elle ajouta :

- Un futur fangeux le ventre plein n’est peut-être pas une bonne idée.
- Au contraire, un fangeux le ventre vide est bien plus agressif qu'un fangeux repu.

Il rit doucement.

- C'est bien pour ça que je vous gave comme ça !

Il finit son verre de vin, mangea quelques tranches de saucisson et se dit qu'il n'était vraiment pas mal, ici à Sombrebois. La petite aventurière, malgré toute sa "bonne" volonté, était elle-même incapable de le mettre de mauvaise humeur ! Il s'adossa confortablement au dossier de sa chaise et regarda Sydonnie. Il allait lui dire gentiment qu'elle pouvait évidemment passer la nuit ici... mais celle-ci le devança :

- Je suis douée de mes mains.

Hector fronça les sourcils en souriant. Que voulait-elle bien dire par là ?! Était-ce une façon de lui proposer un paiement en nature contre son hospitalité ?

- Vous m'en voyez ravi, dit-il joyeusement, j'ai justement le cou légèrement noué depuis quelques temps...

Il fit tourner sa tête autour de son cou, faisant semblant d'avoir quelques douleurs, avant de continuer :

- Bon assez plaisanté ! Il est tard et vous devez être fatiguée. Je vais vous montrer votre chambre.

Mais au moment où Hector tira sa chaise pour se lever, le regard de Sydonnie - ce regard à la clarté si rare - semblait voilé par un nuage d'inquiétude. Hector se rassit et écouta.

- Je ne dérange pas votre femme au moins ?

Cette fois, Hector ne put s'empêcher d'éclater de rire ! La jeune femme avait des angoisses bien étranges ! Elle s'inquiétait de choses qui n'existaient pas le moins du monde !

- Chère Sydonnie ! Je n'ai point de femme. Cela vous parait peut-être étrange, mais je suis seul ici... enfin... nous sommes seuls ! Il n'y a personne à déranger. Enfin... nous nous dérangeons bien assez l'un l'autre, n'est-ce pas ? Remarquez, je ne sais pas ce qui me vaut depuis votre arrivée, l'honneur de vos sarcasmes. Il m'a semblé être plein de courtoisie à votre égard... encore que, depuis que j'ai quitté Marbrume, les règles de bienséance ne sont plus mon quotidien ; aussi ai-je peut-être pu, d'une manière ou d'une autre, vous offenser. Si tel est le cas, je vous pris de bien vouloir m'excuser. Mais si je n'ai point failli à mon devoir... alors... alors je vous propose simplement de faire la paix... pour ce soir ! Je n'aime pas savoir un adversaire non loin de moi alors que je dors, si vous voyez ce que je veux dire ! Et nous reprendrons nos chamailleries demain !

Hector se leva enfin, alluma et prit deux bougeoirs, et conduisit Sydonnie hors de la cuisine, en direction du grand escalier.

- Par ici, suivez-moi, continua-t-il en lui tendant l'une des deux sources de lumière, vos blessures vous font-elles encore souffrir ?

Puis, arrivé au premier étage, il tourna sur la droite vers les deux grandes chambres du château (la sienne et celle des invités de marque - qui ne venaient plus depuis longtemps !).

- Voici ma chambre, n'hésitez pas à venir y frapper si vous avez besoin de quelque chose... et voilà la vôtre.

Il s'arrêta devant la porte suivante, celle de la dernière chambre du couloir. En face de celle-ci se trouvait l'un des escaliers qui menaient au deuxième étage du château. Il ouvrit la porte de la grande chambre des invités et y entra pour s'assurer qu'elle était bien dans le même état que celui dans lequel il l'avait laissé la dernière fois qu'il y était entré. C'était bien le cas. Seule un peu de poussière s'était déposée sur la grande armoire, la comode, le bureau, la coiffeuse et les tables de nuits qui encadraient le grand lit. Aucune décoration superflue, juste les murs de pierres, et un tapis usé au pied du lit aux draps blancs.

- Je n'ai pas fait la poussière, ici, depuis une semaine. Vous auriez dû me prévenir de votre arrivée !

Le baron, content de sa plaisanterie, laissa place à Sydonnie et avant de quitter la chambre et d'enfin rejoindre la sienne, conclut :

- Bonne nuit, reposez-vous bien... Demain vous m'expliquerez pour quels travaux manuels vous êtes douée.

Et Hector, sans attendre, alla dans la chambre adjacente. Là, il souffla aussitôt sa bougie et s'allongea dans son lit, content à l'idée d'avoir une invitée surprise si surprenante sous son toit. Cinq secondes plus tard, à peine, il dormait déjà !

*

Le lendemain matin, il se leva dès potron-minet et descendit directement à la cuisine, là où Sydonnie et lui-même avait pris un petit en-cas la veille à minuit. Il commença par ranger ce qu'ils avaient laissé là, la veille au soir, puis il nettoya la table. Ensuit, il coupa quelques tranches de pain, sortit les confitures des fruits de ses bois et alluma le feu dans la cheminée afin d'y faire chauffer de l'eau pour préparer une bonne tisane aux feuilles de verveine. Lorsque tout cela fut préparé et la table mise, il s'assit sur sa chaise et attendit, tambourinant la table de ses gros doigts, la venue de la belle Sydonnie.

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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyDim 2 Oct 2016 - 16:56


Promenons-nous vers Sombrebois " L'ego nous pousse a faire certains choix et la raison nous oblige à prendre la bonne décision"
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Étrange personne que voilà, surprenant et dérangeant à la fois. Il avait un certain humour, il parvenait à me supporter malgré l’attitude peu agréable que j’adopté. Étrange, agréablement étrange. Quoi qu’il en soit, l’heure n’était pas aux questions, mais bien à la nourriture. Qu’est-ce qu’il était difficile de ne pas tout engloutir d’un coup sans prendre le temps de mastiquer, qu’est-ce qu’il était atroce de se forcer à prendre petit morceau par petit morceau, gorgée par gorgée, alors que mon ventre me hurlait avec simplicité « mais avale tout ». Une multitude de questions assénaient mon esprit, qui était-il finalement si il n’était ni banni, ni visiblement pauvre, comment faisait-il pour survivre ici, de façon si… Solitaire. Pourquoi m’offrait-il l’hospitalité, ou du moins pour l’instant de quoi me sustenter. Autant d’interrogation qui resterait certainement sans réponse, pendant un long moment. Au fond, je me contente bien de ça, ai-je vraiment besoin de savoir le qui, quand, pourquoi, comment, alors que sans même me forcer à être agréable, j’ai de quoi m’alimenter et même visiblement me reposer. La logique de mon interlocuteur n’est pas mauvaise, un fangeux qui a faim doit être beaucoup plus agressif que celui qui vient de remplir son estomac… L’idée m’angoisse presque davantage, après tout, il était peut-être cannibale mon hôte ? J’écarquille les yeux sous l’impact de ma pensée, le dévisageant presque aussitôt… Non, impossible. La fatigue à raison de ma logique, de ma conscience, je divague complètement… Ou pas.

Je termine mon verre, mes tranches de saucissons, dessinant enfin un sourire sur mes lèvres. Je ne sais pas vraiment, comment, mais j’ai une dette envers lui. Même si je dois lui paraître plus ours, que véritable citoyenne et même si ma compagnie doit être peu agréable, je lui dois la vie ce soir. Alors je me lance dans une proposition un peu tordue, expliquant que je suis douée de mes mains. Sa réaction me fait de nouveau faire de gros yeux rond, comprenant suite à cela, le double sens de ma phrase. Je deviens presque immédiatement rouge et plus aucun son ne s’échappe de mes lèvres. Comment avais-je pu prononcer une chose aussi… Stupide. Je reste un peu bête devant cette situation, amusante de l’extérieur, mais vraiment pas de l’intérieur. C’était plus fort que moi, il avait fallu que je pose ma question, que je lui parle de sa potentielle femme, avant de rester de nouveau sans voix devant cet éclat de rire… Qu’est-ce qu’il y avait de si drôle. Je plisse le nez, fronce les sourcils, adopte une moue boudeuse. Comment ça, je suis sarcastique ? Mais pas du tout, là j’ai mis toute ma motivation pour être agréable. Je ronchonne, comment peut-il trouver ma compagnie étrange et accepter de me loger ?! Finalement, je ne cherche pas plus loin, optant pour un hochement de tête à la fois simple et dépité.

Je l’ai ensuite suivi jusqu’au grand escalier, qui m’impressionna. La demeure était gigantesque, bien loin, très loin même de la petite maison possédée par ma génitrice. Je monte les marches, restant bien dans son ombre. Je récupère une source de lumière, écoutant attentivement mon hôte. Sa question me rappela mon interaction avec le banni peu de temps auparavant, ce qui me fit grimacer.

- « Non, aucune douleur, ça va… Merci. » répondis-je.

Mon hôte continu dans ses explications, me montre la chambre des invités, celle que je vais occuper pour la nuit. Je l’avise, de nouveau surprise par autant d’attention. Je pénètre dans la chambre tout en essayant de cacher ma surprise devant la grandeur de cette demeure. La chambre, bien que légèrement saupoudrée de poussière est spacieuse, agréable…

- « Je préviendrais, la prochaine fois » murmurais-je, plus agréable que précédemment. « Merci. » Ajoutais-je.

Une fois, l’homme parti, je ferme la porte. Observant avec attention chacun des meubles présents dans la chambre, je retire mes vêtements, conservant ma chemise au morceau manquant, ainsi qu’un bas. Difficile d’être complètement à l’aise dans un lieu que je ne connais pas. Je dépose ma lame juste à côté de moi et me glisse dans les draps froids. Prend une grande respiration et ferme les yeux…. Puis m’endors rapidement.
*
Les premières lueurs du jour viennent à peine de pointer leurs nez, que déjà je m’extirpe du lit. J’enfile mes vêtements abandonnés par-ci, par-là. Je m’applique à refaire le lit, à replacer ma lame à son emplacement avant d’ouvrir doucement la grande porte et de redescendre silencieusement. L’endroit est calme, le moindre petit bruit raisonne et je me surprends à entendre mes pas, que je voulais discret dans le grand couloir. Une fois en bas, j’ai l’impression de redécouvrir le lieu, il faut dire que la veille, je n’avais pas vraiment pris le temps de réellement l’observer. Je suis restée un long moment dans le hall, tournant la tête de droite à gauche, observant le plafond, les pierres, tout me semblaient si grand et froid. Un bruit me fit sursauter, mon hôte serait-il déjà levé ? J’ouvre une porte avise ce qui ressemble à une salle à manger et referme… Non ce n’est pas par ici. Je reviens sur mes pas et prend cette fois-ci, la direction de la cuisine, par réflexe, je toque pour m’annoncer avant de rentrer et cette fois-ci affiche un sourire reposé. Je suis très loin de la bougonneuse que j’ai montré hier, ce matin, je suis plus dans la reconnaissance, dans l’écoute… Avec évidemment toujours un côté un peu ours. C’est quand même le trait de ma personnalisé le plus important. Je m’avance doucement, esquissant un semblant de sourire :

- « Bonjour monsieur d’ici. » murmurais-je.

Ma voix était plus douce, certainement encore un peu endormi aussi. Ma chevelure était dans son élément naturel, à savoir particulièrement en vrac. Je n’ai jamais apprécié l’habitude des femmes de toujours s’apprêter en toute circonstance, de ne jamais se montrer sans être sous son plus beau jour… De toute façon de beau jour je n’en ai pas, je suis brut de décoffrage et même de non décoffrage. Je tire la chaise pour m’installer en face de mon interlocuteur, me laissant lourdement tomber sur celle-ci. Je m’étire un peu, puis enchaîna légèrement taquine.

- « Malgré la poussière, votre demeure est très agréable. Étrange pour un homme seul. » poursuivis-je.

Mes yeux se déposent instinctivement sur les aliments se trouvant sur la table, ce qui me donne particulièrement faim… Comment fait-il pour avoir autant ? Comme hier soir, j’essaie de ne pas montrer ma surprise, je délaisse la nourriture pour aviser mon hôte. Continuant.

- « Je ne sais pas comment vous remercier pour votre hospitalité. »Je fais une pause. « Vous devez bien avoir deux trois travaux à ma portée ici ? »



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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 11:22
Sydonnie semblait de meilleur humeur, ce matin-là. Elle souriait et non sans humour, lui souhaitait le bonjour.

- Bonjour Sydonnie ! Vous savez, vous pouvez m'appeler Hector. Mais, c'est vrai que vous ne le savez peut-être pas : vous êtes à Sombrebois... en compagnie du baron du même nom.

Souriant à son tour, Hector ouvrit le bal du tartinage.

- Alors je vous propose de la confiture de fruits des bois. Il y a des fraises, des mûres et des myrtilles. Et puis ça, c'est une tisane de verveine. J'espère que vous aimerez !
- Je ne sais pas comment vous remercier pour votre hospitalité. Vous devez bien avoir deux trois travaux à ma portée ici ?

Hector sourit franchement.

- Merci de proposer. Là comme ça, je n'ai pas trop d'idées mais je vais y réfléchir.

A vrai dire, il était content d'être indépendant. Ici, il gérait tout et tout seul. C'était bien le but de sa retraite à Sombrebois. Il mangea une tartine en silence puis il décida de bavarder un peu. Le reste pouvait attendre.

- Cette humble demeure date de l'an 1010. Et des générations de mes aïeux s'y sont succédées. Les femmes y ont mis un certain ordre... Il est agréable... mais il manque cruellement de lumière.

Il fixa des yeux le chandelier qui illuminait la cuisine. Le château ne comportait que quelques fines ouvertures et aucune des pièces à vivre ne donnait sur l'extérieur - pour la sécurité bien sûr. Celui-ci était entouré d'une épaisse muraille dans laquelle était stockée des matériaux de construction et au dessus de laquelle passait le chemin de garde. Autrement dit, l'obscurité régnait dans les chambres comme dans la salle à manger ou la cuisine.

- Mais attendez... pensa Hector. Maintenant que j'en parle... Peut-être serait-il possible de... de faire une sorte de cours intérieur dans le château... pour apporter un peu de lumière depuis le toit jusqu'au rez de chaussée...

Il pensait tout haut. Il imaginait ouvrir le toit de la chapelle (qui constituait le 3ème et dernier étage du fort), supprimer la chambre située en dessous de cette ouverture et au dessus du grand escalier et, bien sûr, ouvrir le plancher à ce niveau pour éclairer le grand escalier. Si le hall était ainsi éclairé, les pièces autour pourraient être ouvertes par des fenêtres intérieur pour en percevoir la lumière. Bien sûr le hall n'aurait dès lors plus sa fonction de salle de réception mais qu'importe... les réceptions étaient assez rares à Sombrebois, depuis quelques temps ! Il deviendrait donc une cour intérieur et un belle ouverture vers le ciel.

Tout en continuant de manger - à la lueur des bougies - ses tartines et de boire sa tisane, il continuait :
- Abattre les murs, percer les planchers, ça je saurais faire seul mais... pour ce qui concerne le toit... je pourrais avoir besoin de votre aide. Ses yeux, d'un coup, s'illuminèrent. Mais d'ailleurs ! Il marqua un pause. Peut-être pourrais-je poser un vitrail dans le toit ? Ainsi l'intérieur du château resterait sec et la lumière, elle, passerait...

Mais pour cela, le baron allait devoir commander un vitrail... en attendant, il allait devoir monter des grandes planches pour imperméabiliser - au moins sommairement - le toit.

Il regarda Sydonnie. Comprenait-elle son plan ? Elle ne connaissait pas la disposition des pièces alors ce n'était peut-être pas aussi clair dans son esprit que dans celui du baron.

- Vous pourriez peut-être m'aider pour percer le toit et pour porter là haut des grandes planches pour empêcher la pluie de rentrer !

Hector sourit, enthousiaste. Après les travaux de renforcement du château, des travaux d'aménagements plus... esthétiques, pourraient être intéressant, d'autant que les ennemis humains, ceux capables d'envoyer des grosses pierres avec des catapultes, n'étaient plus là. Fragiliser ainsi le toit n'était guère dangereux.

- Qu'en pensez-vous Sydonnie ?
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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptySam 8 Oct 2016 - 14:06


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- « Bonjour Sydonnie ! Vous savez, vous pouvez m'appeler Hector. Mais, c'est vrai que vous ne le savez peut-être pas : vous êtes à Sombrebois... en compagnie du baron du même nom. »

Heureusement que j’étais assise parce que sinon, je pense que j’en serais tombée les fesses sur le sol… Comment diable avais-je pu me retrouver si loin ?! Et comment n’avais-je pas pu faire le lien entre son attitude et son titre… Pas que cela change grand-chose pour moi, non, je n’ai jamais franchement apprécié les personnes hautes dans la société, celle qui semblent vouloir toujours plus et qui nous regarde avec un air hautain. Heureusement pour moi, Hector d’ici… de Sombrebois semblait différents des nobles de Marbrume. J’ai essayé de garder la bouche fermée, non pas vis-vis à de sa pseudo importance de titre, mais bien devant la surprise de la distance que j’avais parcouru à pied, sans avoir la moindre idée de la chance que j’avais eu de tomber sur ce domaine. Mon hôte avait ensuite attaqué son petit déjeuné, l’air de rien… Comme-ci cette situation était entièrement normale. Je me suis sentie légèrement mal-à-l’aise devant l’importance de la nourriture et des saveurs qui s’offraient à moi. Je n’avais pas pour habitude de mourir de faim, ou de manquer… Mais j’étais très loin, très, très loin de posséder autant que mon interlocuteur.

- « Alors je vous propose de la confiture de fruits des bois. Il y a des fraises, des mûres et des myrtilles. Et puis ça, c'est une tisane de verveine. J'espère que vous aimerez ! »

Heu… Au fond, j’avais juste envie de prendre une montagne de morceau de pain de faire un mélange de goût et de tout avaler d’un coup, sans même prendre le temps de savourer, de mâcher, ou même par la suite de digérer… Tout me faisait horriblement envie, et j’avais énormément de mal à ne pas le montrer. J’avais dû donc trouver une diversion, une façon de me concentrer sur autre chose que tous ces aliments qui semblaient m’appeler encore et encore. Puis, il fallait bien l’admettre et mon ego n’avait qu’à bien se tenir… Je devais trouver une façon de le remercier, c’est pourquoi je lui avais proposé mes services, sans mal penser.

- « Cette humble demeure date de l'an 1010. Et des générations de mes aïeux s'y sont succédées. Les femmes y ont mis un certain ordre... Il est agréable... mais il manque cruellement de lumière. »

Aussi loin que je m’en souvienne, mère répétait sans cesse qu’elle aurait voulu avoir une belle demeure, que des personnes avaient la chance d’avoir d’immense bâtisse avec des ancêtres tous plus dignes les uns que les autres… Personnellement, je n’en avais jamais trouvé l’intérêt, j’étais capable de me perdre à l’extérieur de Marbrume, donc complétement capable de me perdre aussi dans une demeure bien trop grande pour moi. Au fond, j’avais l’impression que le Baron était plus nostalgique qu’autre chose, que rester ici pour lui était une forme de refus…. Ou il me donnait l’impression de refuser d’accepté que plus rien ne serait comme avant, que les femmes ne décorerait plus ses murs, pire, qu’il n’y aurait peut-être même plus de génération future pour entretenir cette énorme demeure bien trop isolée.

J’avais attrapé un pot de confiture, un morceau de pain et ma verveine… Préparer avec minutie ma tartine, que je n’avais pas tardé à porter à mes lèvres. Mhhhh. Myrtille. Je n’avais pas pu retenir un petit bruit de contentement, j’avais toujours eu une préférence prononcé pour le sucré et là… Franchement, cette confiture était un véritable plaisir gustatif. Grunch… Grunch, je prends à peine le temps de la déguster que rapidement j’arrive déjà à la moitié quand je manque de m’étouffer.

- « Mais attendez... » pensa Hector. « Maintenant que j'en parle... Peut-être serait-il possible de... de faire une sorte de cours intérieur dans le château... pour apporter un peu de lumière depuis le toit jusqu'au rez de chaussée... »

Après une petite quinte de toux, il me semblait presque judicieux de le faire répéter, comme pour être certaine que je n’avais pas mal entendu.

- « Une cours… intérieure… Ici ? »
- « Abattre les murs, percer les planchers, ça je saurais faire seul mais... pour ce qui concerne le toit... je pourrais avoir besoin de votre aide ». Ses yeux, d'un coup, s'illuminèrent. « Mais d'ailleurs ! » Il marqua un pause. « Peut-être pourrais-je poser un vitrail dans le toit ? Ainsi l'intérieur du château resterait sec et la lumière, elle, passerait... »
- « »

J’avais déposé le restant de ma tartine sur la table, avisant mon interlocuteur avec de gros yeux rond. Était-il sérieux, avait-il réellement l’intention de… réaliser un projet aussi important ici… Dans un lieu entouré d’une forêt dense… Avait-il encore l’espoir de reconstruire un grand domaine habité ? Un chantier aussi grand allait prendre un temps fou, encore plus, seul. La solitude avait dû lui taper un peu trop sur la tête, il divaguait complètement. J’attrape ma verveine, essayant de dissimuler mon pessimiste. Des travaux aussi gros étaient simplement irréalisables. Personne n’allait avoir le courage de venir déposer un vitrail, ici… Et puis, même si des cinglés existaient encore… Tout ceci allait avoir un coup énorme… En avait-il seulement conscience. Je reprends ma tartine, mastiquant lentement tout en réfléchissant. Abattre des murs, je tourne la tête à gauche et à droite, oui mais quel mur ? Puis, si on casse un mur, tout ne risque-t-il pas de s’effondrer ? Je lève la tête, avalant un grosse bouchée de la fin de ma tartine, faire une ouverture pour laisser venir la lumière… Oui, bon, c’est certain que cela serait mieux que les petites bougies par-ci, par-là et que l’obscurité omniprésente. Mais quand même.

- « Vous pourriez peut-être m'aider pour percer le toit et pour porter là-haut des grandes planches pour empêcher la pluie de rentrer ! »

Cette fois-ci, j’ai vraiment manqué de m’étouffer alors que je n’avais absolument plus aucun aliment en bouche. J’ai fait d’énormes yeux ronds en reportant mon attention sur le baron qui me semblait bien bien à l’ouest quand même. Je voulais bien lui rendre un service pour l’hospitalité, mais alors… Construire une cours intérieur, abattre des murs et… J’étais très loin d’en être capable… Quoi que. J’avise les pots de confitures qui m’appelle encore, récupère un morceau de pain et refait une tartine.

- « Qu'en pensez-vous Sydonnie ? »

Une nouvelle quinte de toux et me voilà encore dans une drôle de situation. Je dépose avec regret ma tartine fraîchement terminé, sans avoir le temps de découvrir la saveur que j’avais emprunté. Je regarde de nouveau autour de moi, perplexe, mes yeux ne sont pas brillants, ni éteins de toute intensité… Simplement perdu dans cette vaste demeure. Il était évident qu’un petit coup de fraîcheur ne ferait pas de mal à la bâtisse, mais étais-ce seulement si important au vu de nos conditions actuelles… Pour Hector d’ici, cela semblait l’être en tout cas.

- « Hum… Eh… Bien… »

Difficile de donner un avis très constructif avec le peu de connaissance que j’avais dans le domaine et dans la construction. La plus belle chose que j’avais réussi à faire de mes mains étaient un petit pâté ressemblant à une déjection de bestiole avec de la boue. Alors, bon. J’ai entrelacé mes mains entre elles, prenant un air sérieux.

- « Il est vrai que votre demeure à bien besoin d’un petit coup de luminosité… Mais est-ce que vous êtes certain que c’est nécessaire… Je veux dire, entre les bannis, les fangeux… Vous êtes peut-être le dernier habitant de Sombrebois et puis… Vous êtes seul ici, vous ne souhaitez pas revenir vers la population ? »

Niveau tact et douceur j’avais déjà fait mieux, mais il me semblait important de lui rappeler que tout n’était pas beau à l’extérieur… Que la peur, la famine, l’angoisse étaient maîtres, chef de bons nombres de personnes. Nous n’avions pas tous des confitures aux multitudes goûts, ou même la chance de pouvoir déguster une verveine bien chaude.

- « Mais… Si vraiment, vous souhaitez entreprendre les travaux… J’accepte de vous aider. Je vous dois certainement la vie après tout… En revanche, il vous faudra supporter mon mauvais caractère et… » je fais une pause, esquissant un sourire amusée « avoir beaucoup de cette confiture de myrtille absolument délicieuse ».

Je fais une nouvelle pause, admettant que restait ici quelques temps pour son entretien pourrait me faire du bien… Qu’au fond, les divinités ne m’avaient pas amené ici par hasard. Chaque chose avait une raison.

- « En revanche, il faudra me faire un plan de votre domaine, parce que je dois admettre que je suis complètement perdu… Je n’ai aucune idée de quelle apporte amène où… Pire, je dois vous avouer que j’ai peur qu’en éclatant un mur, le toit nous tombe sur la tête. »


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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyJeu 13 Oct 2016 - 15:29
- Il est vrai que votre demeure à bien besoin d’un petit coup de luminosité… Mais est-ce que vous êtes certain que c’est nécessaire… Je veux dire, entre les bannis, les fangeux… Vous êtes peut-être le dernier habitant de Sombrebois et puis… Vous êtes seul ici, vous ne souhaitez pas revenir vers la population ?
- Mmmh... Je ne sais pas, Sydonnie. J'ai, je crois, plus d'espoir que vous. Je crois que tôt ou tard nous nous réveillerons et les fangeux auront disparu. Ils sont apparus par magie alors ils disparaîtront par magie. La seule chose qui compte pour nous, c'est de rester en vie jusqu'à ce que cette malédiction disparaisse. Quant à moi, si je suis venu ici, c'est parce que j'y suis mieux qu'à Marbrume...

Il n'avait pas, pour l'heure en tout cas, envie de dévoiler les raisons profondes de son départ de Marbrume et de son envie de solitude.

- Mais… Si vraiment, vous souhaitez entreprendre les travaux… J’accepte de vous aider. Je vous dois certainement la vie après tout… En revanche, il vous faudra supporter mon mauvais caractère et… avoir beaucoup de cette confiture de myrtille absolument délicieuse.
- J'ai une bonne dizaine de pots de confiture, chère Sydonnie ! Vous ne regrettez pas votre choix. Merci.

Il était reconnaissant. Il sourit... mais il ne semblait pas que ce sourire rassure pleinement la milicienne.

- En revanche, il faudra me faire un plan de votre domaine, parce que je dois admettre que je suis complètement perdu… Je n’ai aucune idée de quelle apporte amène où… Pire, je dois vous avouer que j’ai peur qu’en éclatant un mur, le toit nous tombe sur la tête.

Hector la regarda d'un œil bienveillant.

- Pour vous y retrouver dans le château, ce n'est pas grave, vous n'avez qu'à me suivre ! Et ne vous inquiétez pas, Sydonnie, je m'y connais en travaux. Allez, venez !

*

Un grand fracas, un mal de crâne lancinant et une lumière blanche ; tandis que des milliers d'étoiles bariolées dansaient autour de sa tête, Hector, allongé, passait lentement sa main sur son front et constatait qu'il saignait.

- Aïe aïe aïe... il me semblait pourtant que...

Autour de lui, sur le sol de la chapelle, sa hache de guerre, une échelle renversée, une poutre tranchée, une bonne cinquantaine de tuiles rouges brisées et, une belle jeune femme aux cheveux d'ébène et au regard bleu comme un ciel parfait.

- Sylvie ?

Elle avait visiblement eu raison de se tenir à l'écart. Elle était en un seul morceau. Hector constata l'ouverture relativement anarchique dans le toit de la chapelle et sourit. Une belle lumière d'été entrait enfin dans le château - ce qui le fit sourire. Bien sûr il resterait "quelques" travaux pour nettoyer une peu, pour faire des bordures plus nettes. Mais, déjà, ça "marchait", l'obscurité du château de Sombrebois n'appartiendrait bientôt plus qu'au passé.

- J'vous avais dis que c'était pas difficile ! Regardez ! La lumière est là !

Hector s'assit, prit le mouchoir de sa poche et le posa sur sa chevelure rougie par le sang.

- Je crois qu'on a bien travaillé ! Allons faire une petite pause autour d'un bon verre d'eau !

Le baron se releva lentement, douloureusement, et chancela jusqu'à la belle milicienne dont il prit le bras.

- La cascade vous a plu ?

Puis il se dirigea vers l'escalier, s'appuyant un peu sur la jeune femme le temps de s'assurer qu'il avait recouvré toutes ses
facultés physiques. Était-elle sa femme, son amante ou juste une fille de passage ? Il ne savait plus très bien. Mais ensemble,
ils descendirent au deuxième étage, puis ils longèrent le couloir jusqu'à la tour sud-est où il descendirent l'escalier en
colimaçon jusqu'au couloir de garde du premier étage duquel ils ressortirent par la tour nord-est. Si Hector avait oublié qui
était cette charmante Sylvie, il se souvenait parfaitement bien de la disposition des pièces de son château. Finalement, il lâcha le bras de la jeune femme pour descendre le grand escalier du hall et retourner dans la première pièce qu'elle avait visité en arrivant à Sombrebois : la salle d'eau.

Hector s'assit sur le bord du puis et fit descendre puis remonter le seau. Il commença par s'en renverser un bon demi litre sur le haut du crâne pour nettoyer sa blessure, puis il l'emmena dans la cuisine pour en servir deux verres.

- Pffffouh, j'suis fatigué... Soupira-t-il en s'asseyant sur une chaise avec la délicatesse d'un éléphant.
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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyJeu 13 Oct 2016 - 19:57


Promenons-nous vers Sombrebois " L'ego nous pousse a faire certains choix et la raison nous oblige à prendre la bonne décision"
( Hector & Sydonnie )



La première réflexion de mon hôte me laissa presque sans voix. J’étais tombée sur le dernier homme encore pleins de rêves, d’espoirs. A Marbrume, tout était tellement différent, les gens avaient perdus cette petite étincelle, celle qui doit nous mener vers le droit chemin, celle que nos divinités nous ont indiquée. Pour Hector, tout semblait différent, il était encore tourné vers le futur et non vers le moment présent, ou passé. Cette façon d’être, de penser, me tira un sourire discret, presque reconnaissant. Au fond, il n’avait peut-être pas tort, il était sans doute mieux ici, qu’à Marbrume ou la famine et les mauvais états d’esprits règne. J’ai simple opiné lentement de la tête, faisant disparaitre mon sourire, sourire qui ne tarda pas à réapparaître quand il évoque la quantité de pot de confiture qu’il possédait.

- « Je suis votre femme en ce cas » répondis-je légèrement amusée par cette situation.

Non, vraiment, je ne pouvais pas résister à l’appel de la bonne nourriture, de la confiture délicate, légèrement sucrée, dont le goût reste quelques secondes dans le palais. Mhhhhhh. Arriva ensuite la question de l’orientation, problématique beaucoup moins savourante, l’idée de suivre partout Héctor me laissa perplexe. Quoi que, à force, je devrais bien parvenir m’orienter dans cette bâtisse. L’accord conclu, il était temps de se mettre au travail.


*

Les bras chargés de planches diverses, je remonte lentement les marches avant de sursauter devant un énorme BOUM. Abandonnant, le tout à l’endroit où j’étais, j’accélère le rythme pour rejoindre mon hôte que je retrouve sur le sol, inondé par une pluie de lumière. Autour de lui, des tuiles, sa hache et un peu de sang… Je me précipite jusqu’à lui, me plaçant juste au-dessus de sa tête, mes cheveux encadrant mon visage, telle une petite cascade.

- « Hector ?! Est-ce que vous m’entendez, vous allez bien ?! »

Je n’avais jamais vraiment compris ce réflexe que nous avions tous de poser la question du « ça va » alors qu’on constate bien que, non, ça ne va pas. Enfin. Je tends une main vers Hector qui semble ailleurs, pour ne pas dire très très loin psychologiquement. Je me mords instinctivement la lèvre inférieure, erf… S’il lui arrive quelque chose, je ne suis pas certaine de savoir retrouver le chemin de la sortie, pire de savoir l’aider.

- « Sylvie ? »

Je plisse un peu le nez, hésitante, est-ce que je devais lui dire que non, je m’appelais Sydonnie ou bien attendre un peu qu’il récupère de sa chute. Hector semble ravi de ses débuts de travaux. Le coup à dû être violent, il reste encore énormément de boulot. Mon interlocuteur se met finalement assit, éponge sa tête ensanglanté à l’aide d’un mouchoir puis me regarde fièrement.

- « Sydonnie… C’est Sydonnie, Hector. »

Il se relève difficilement, vacillant et en bonne visiteuse que je suis, je l’aide presque aussitôt. Évitons de le voir se retrouver une nouvelle fois sur le sol. Bras sous bras, on descend lentement les escaliers pour revenir sur les lieux de vies, j’écoute attentivement Hector, sans le couper… Au fond, je le laisse simplement se remettre de ses émotions, inutiles de l’embêter avec mon caractère de cochon.

- « En effet, c’est déjà bien. Vous avez raison, vous avez bien besoin d’une pause… La prochaine fois, c’est moi qui monte à l’échelle, d’accord ? »

On termine de descendre les marches et Hector m’abandonna pour aller dans la salle d’eau. Instinctivement, je l’ai suivi pour l’aider en cas de besoin, mais surtout parce que j’étais un peu inquiète, même si je ne lui dirais évidemment pas. Un saut sur la tête plus loin et nous voilà dans la cuisine devant un verre d’eau et un Hector visiblement épuisée. Je me relève lentement, extirpant un morceau de tissu de ma poche pour l’humidifier dans le verre avant de me glisser derrière Hector pour l’appliquer sur son crâne, toujours avec une certaine douceur et maladresse.

- « Vous, vous êtes fait une sacrée marque. Vous n’avez pas trop mal ? »

J’abandonne lentement mon occupation pour venir m’installer à côté de lui cette fois. Non pas pour me sentir proche de lui, mais bien pour pouvoir agir en cas de malaise ou d’autre problème. J’affiche un sourire rassurant, puis légèrement taquine décide de lui demander.

- « Dites-moi Hector, est-ce que vous vous souvenez de mon prénom ? »

Je me penche un peu pour récupérer mon verre d’eau et de le porter à mes lèvres. Mon sourire avait disparu et j’avais retrouvé mon visage inexpressif. J’observe mon interlocuteur, attentivement, une montagne de questions me brûlant les lèvres.

- « Bien, pour nos prochains travaux et pour éviter de vous voir davantage blessé, vous serez mes yeux et je serais vos mains. » j’émets une courte pause puis reprends « Inutile de négocier, c’est moi qui monte, qui coupe et qui agrandirait le trou, vous, vous n’aurez cas me diriger. » Une nouvelle pause de quelques secondes et je reprends la parole « Dites-moi Hector, vous avez souvent de la visite ici ? »


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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyMar 18 Oct 2016 - 9:11
La moue de Sylvie n'était pas des plus séductrice.

- Sylvie ? Sydonnie… C’est Sydonnie, Hector.
- Ah Sydonnie, oui c'est vrai ! Où avais-je la tête ! Héhéhé... Je crois qu'on a bien travaillé ! Allons faire une petite pause autour d'un bon verre d'eau !
- En effet, c’est déjà bien. Vous avez raison, vous avez bien besoin d’une pause… La prochaine fois, c’est moi qui monte à l’échelle, d’accord ?
- Oui oui, si vous voulez...

Le baron était encore un peu trop sonné pour se lancer dans une quelconque argumentation. Peut-être la laisserait-il monter à l'échelle... ou peut-être pas ! Toujours est-il que la petite marche jusqu'au rez-de chaussée fit du bien à Hector. Sa tête tournait beaucoup moins et ses souvenirs lui revenaient en mémoire : la jeune femme était venue la veille au soir - bon, il ne savait plus pourquoi - il lui avait offert l'hospitalité et ils avaient eu l'idée de faire des travaux pour apporter un peu de lumière à l'intérieur du château. Elle lui avait proposé de faire une sorte de cour intérieure et l'idée lui avait plu.

- Dites-moi Hector, est-ce que vous vous souvenez de mon prénom ?
- Bien sûr Syl... Sydonnie ! Juste, je ne sais plus pourquoi vous êtes venue à Sombrebois. Ça a un rapport avec les travaux c'est ça ? Vous devez me fournir un vitrail ? Ah oui c'est ça ! Le vitrail ! Ça me revient. Alors... à combien vous me le faîtes ?

Bizarrement, il trouvait que la jeune femme n'avait pas une tête d'artisan vitrier...

*

Hector but son verre d'eau à son tour. Il se sentait totalement remis, à présent.

- Bien, pour nos prochains travaux et pour éviter de vous voir davantage blessé, vous serez mes yeux et je serais vos mains.
- D'accord mais...
- Inutile de négocier, c’est moi qui monte, qui coupe et qui agrandirait le trou, vous, vous n’aurez cas me diriger.
- D'accord, d'accord... mais le toit, je crois qu'il est assez ouvert. Il faudrait juste faire une forme plus... rectiligne pour pouvoir y mettre votre... euh enfin... un vitrail.

Hector sourit à Sydonnie. Il aimait la volonté affichée par la jeune femme. Avec une bonne ouvrière comme elle, finir ces travaux serait une partie de plaisir.

- Dites-moi Hector, vous avez souvent de la visite ici ?
- Rarement... Une fois une chasseresse égarée, une fois un banni qui quémandait à manger... mais c'est tout. Pourquoi ?

Hector se leva, impatient de reprendre les travaux. S'il ne se trompait pas, il restait à consolider l'ouverture dans le toit, et à ouvrir le plancher de la chapelle et celle du deuxième étage de même manière plus... professionnelle !
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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyDim 5 Fév 2017 - 12:32


Promenons-nous vers Sombrebois " L'ego nous pousse a faire certains choix et la raison nous oblige à prendre la bonne décision"
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Le coup sur la tête avait dû être beaucoup plus intense que ce que je pensais, mon hôte avait l’air ailleurs, un peu sonné même. Je n’ai pas jugé bon d’en rajouter. J’ai retrouvé mon silence habituel, conservant mes nombreuses interrogations dans mon for intérieur. De nouveau en bas, nous avons retrouvé nos ‘habitudes’, lui sur sa chaise, moi sur ‘la mienne’. Deux jours dans une nouvelle demeure et me voilà déjà en train de prendre des marques qui ne devraient même ne pas exister. Ni vu ni connu, je m’installe autrement, pas sur celle de la dernière fois, histoire de me rassurer, de ne pas trop m’habituer à un confort qui ne me correspond pas. Comme-ci une chaise, pouvait représenter le confort… Enfin, peu importe, j’ai modifié la routine imaginaire qui me fait tant peur, j’ai attrapé un verre et je l’ai de nouveau écouté. Passivement, j’ai levé mes yeux bleus vers lui, légèrement inquiète par la situation. Avec mon sens de l’orientation –ou plutôt mon absence d’orientation-, j’étais loin, très loin d’être capable d’aller chercher de l’aide et de revenir, pour l’instant du moins. Sa dernière réflexion me tira un sourire, amusé, si seulement j’avais les compétences pour faire des vitraux… Ma vie serait bien différente.

- « À mon avis, vous n’avez pas suffisamment de pot de confiture, Hector. Nous en reparlerons plus tard. » Répondis-je doucement.

*

Plusieurs gorgées d’eau plus tard, nous étions de nouveau prêts à retrouver notre activité. Difficile d’admettre que je m’étais engagée dans l’improbable, monter moi-même en haut de l’échelle pour terminer l’agrandissement ou plutôt pour l’ajuster de manière rectiligne – comme le voulait le baron-. Je me suis levée en même temps que lui, le suivant sans un mot, jusqu’à notre point d’arrivée. Un homme vivant seul, retranché dans les bois, sans avoir de visites… Étrange. La solitude doit être une amie qu’il côtoie souvent. L’idée même de le voir recueillir un banni me fit sourire, il est vrai que le baron n’avait pas l’air très sélectionneur quant aux personnes qu’il laissait entrer dans son domaine. Encore insouciant pour son âge, l’idée était presque attachante. Que peut-on fuir à ce point, que peut-on souhaiter si fortement oublier pour choisir ce mode de vie. Presque à l’arrivé j’avais fini par rompre de nouveau le silence, pourtant agréable qui venait de s’installer entre nous.

- « Vous n’avez pas d’enfants ? »

Ma curiosité était souvent maladive, impossible de m’en empêcher, de respecter la zone intime qu’une personne peut vouloir conserver pour elle. Après tout l’échange est humain, c’est bien ce qui nous différencie des fangeux, non ? J’attrape de quoi réajuster l’énorme trou au-dessus de nos têtes, monte pas à pas les marches de l’échelle et entame le « rectiligne » souhaité par Hector. Je ne suis pas très bonne bricoleuse, pire, je pense même que nous n’avons pas la même définition du mot. La poussière se repend rapidement autour de nous, jusqu’à recouvrir le sol sous nos pieds d’infimes particules. Une petite tousse vient faire vibrer ma gorge, alors que je m’applique à terminer le projet, attentive aux paroles de mon hôte. Le tout terminé, je relève la tête, admirant le ciel, profitant du calme du lieu. Il avait peut-être raison finalement, l’isolement, c’était peut-être la solution à tout ceci, ou bien la meilleure façon de disparaître. Qui sait. Je redescends marche par marche, lentement pour ne pas glisser ou simplement tomber, lance un regard à mon collègue du moment afin de voir si il est satisfait ou non. J’avise ensuite le plancher qu’on doit également ouvrir pour laisser la lumière envahir le lieu et la future cour intérieure en création… Dans quoi nous sommes-nous engagés… C’est de la folie. Alors, que j’entame une marque sur le sol représentant la zone à découper, une nouvelle question m’échappe.

- « Pourquoi tenir tant à améliorer ce lieu… Vous avez l’intention de lui donner une plus grande importance ? De le repeupler ? »

Cela pouvait être aussi bien pour sa satisfaction personnelle, pour son envie de mourir dans un domaine agréable… Je me suis mise à l’imaginer fleurir cette cour, lui donner l’illusion de vivre dans un monde meilleur ou le risque F ne serait plus présent, s’éteindre de vieillisse ici… Seul. Sur cette conclusion, une moue est apparue sur mon visage entraînant avec elle, un nouveau questionnement sur la raison de cette solitude, est-ce véritablement un choix ? Le marquage terminé, je lance un regard vers le propriétaire de l’établissement, attendant certainement une confirmation silencieuse de sa volonté à vouloir faire tomber ce plancher. Puis, j’entame le travail. Je vais dans un coin, m’appliquant à faire un premier trou afin de pouvoir ensuite couper le plancher sans risque, l’épaisseur est importante et ma force beaucoup moins intense que celle d’expert dans le domaine. J’y mets de la bonne volonté, vraiment, au fond c’est ma façon à moi de le remercier pour l’hébergement, pour la nourriture, pour son hospitalité simplement.

- « Je pense que pour le plancher, un coup de main ne sera pas trop… Attention à ne le traverser cette fois-ci. » taquinais-je.

Au fond, j’essayais de réaliser le travail de façon logique, je n’avais aucune expérience dans le domaine… Mais j’estimais qu’avec un minimum de réflexion n’importe qui était capable de réaliser les modifications d’une habitation. Ainsi, faire un tracer me semblait être la première étape, puis des trous dans chaque coin afin de donner une base et de nous permettre ensuite la découpe avec plus de facilité. L’unique point qui me laissait perplexe, ça allait être la façon de tomber du plancher et si une fois trois parties découpées, le poids n’allait pas entraîner la dernière partie dans sa chute. J’hausse les épaules, on verra bien dans le pire des cas, ça fera juste un « gros boum ».

- « Bon cette fois, plus possible de revenir en arrière, vous en avez bien conscience ? »


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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyLun 6 Fév 2017 - 15:36
Sydonnie éluda la question du prix du vitrail... pour parler confiture ! Voilà qui était amusant. Soit c'était une très bonne commerçante, soit c'était Hector qui n'y était pas. Il se gratta la tête, sentit une bosse sur son crâne, et conclue que c'était sans doute lui qui n'était pas au mieux.

Après être monté sous la charpente désossée... et avant d'attaquer les travaux, la bannie posa une question personnelle à Hector :
- Vous n’avez pas d’enfants ?

Le baron n'avait rien à cacher. Depuis qu'il habitait seul ici, les convenances et le quand-dira-t-on ne l'intéressait plus du tout. Il disait ce qu'il pensait, point.
- J'ai une fille adoptive ; Mérédith. C'est la fille d'un couple de paysans de Sombrebois. La dernière survivante (avec moi) du massacre dont les fangeux sont à l'origine ; celui qui a décimé mon peuple et mes terres...

Puis la jeune femme prit une scie et commença à découper un beau carré dans la charpente. Hector, d'en bas, lui donnait quelques instructions "Plus à droite / plus à gauche" et, lorsqu'elle eut fini, elle descendit et admira, à coté d'Hector le résultat.
- Parfait ! C'est très bien Sydonnie ! Vous êtes plus douée que moi, on dirait !

Il ne pensait pas vraiment ce qu'il disait... mais, tout de même, elle n'avait pas chuté. C'était déjà bien mieux que lui !
- Pourquoi tenir tant à améliorer ce lieu… Vous avez l’intention de lui donner une plus grande importance ? De le repeupler ?
- Et bien figurez-vous que j'ai parfois de la visite, ici... et, vraiment, ce fort est trop lugubre pour des invités. Ce fort tiens plus de la grotte que du manoir, vous ne trouvez pas ? Avant, avant la fange, nous recevions nos invités dans un petit pavillon de chasse, dans le bourg. Mais, maintenant que le bourg est ouvert aux quatre vents, je suis obligé de recevoir ici, de vivre ici. Evidemment, l'été, avec le soleil, nous pouvons sortir... mais l'hiver viendra vite, et mieux vaudrait avoir un peu de lumière dans le château si je ne veux pas faire fuir mes invités... et si je ne veux pas mourir de tristesse moi-même ! Pour ce qui est de le repeupler, je n'y pense pas pour l'instant. J'ai encore besoin de solitude je crois. Peut-être dans quelques mois...

La jeune fille avait marqué un carré au sol... là où il faudrait découper le plancher pour faire passer la lumière jusqu'au premier étage du château. Le plan prenait forme et un sourire naissait sous la barbe d'Hector. Lorsque Sydonnie regarda Hector d'un air interrogatif, il hocha la tête affirmativement et la demoiselle se mit au travail. Il était en train de réfléchir aux aménagements possible pour profiter de cette nouvelle architecture quand la voix de la vagabonde le "réveilla" :

- Je pense que pour le plancher, un coup de main ne sera pas trop… Attention à ne le traverser cette fois-ci.
- Mais bien sûr, évidemment ! Où avais-je la tête ?! S'exclama-t-il, confus, en cherchant une seconde scie.

Il se mit au travail, en commençant à couper le plancher dans le coin opposé à celui de la brune.

- Bon cette fois, plus possible de revenir en arrière, vous en avez bien conscience ?
- Bien sûr, Sydonnie, bien sûr ! Mais, je ne vois pas pourquoi je regretterais l'ancienne configuration du château !

Le plancher était épais et nos deux héros suèrent bien pour en venir à bout. Lorsqu'ils s'eurent presque rejoint, Hector repris la parole, haletant comme s'il venait de se battre contre un fangeux !
- Bons Dieux, on y arrive ! Aller, courage ! Et écartons nous un peu du carré...

Dix secondes plus tard, le carré de bois craqua et fini par tomber dans la chambre nord du deuxième étage du château (cette chambre avait vocation à disparaître de la même manière).

- Ouaaaaaaaais ! Bravo, ça a marché !

Hector se releva et s'approcha de Sydonnie avec un large sourire. Il failli la prendre dans ses bras mais ne le fit pas.

- Hum, bon travail, mademoiselle ! Il ne nous reste plus qu'à faire la même chose en dessous !

Le baron se pencha au dessus du trou. Celui-ci était bien carré et tombait presque parfaitement au dessus de la chambre. Les mures de celle-ci soutenait les bords du trou. Il n'y aurait là besoin d'aucune consolidation. Il n'en serait peut-être pas de même pour le premier étage. Les poutres qui le soutenait ne suivait pas forcément le dessin des chambres.

- Redescendons voir les poutres qui soutiennent le premier étage. Peut-être y a-t-il quelque chose que je n'ai pas vu.

Plus bas, les deux démolisseurs observèrent les grosses poutres qui s'entrelaçaient en long et en large au dessus du hall. Était-ce un hasard ? Ces poutres semblaient découper le plan des chambres de l'étage supérieur. Autrement dit, en découpant entre les poutres, l'on pourrait ouvrir complètement le sol de la chambre nord et ainsi laisser passer la lumière. Restait à savoir comment découper cette chambre. Depuis le hall, le plafond était bien trop haut...

- Si on va dans la chambre et qu'on commence par découper le fond, on devrait pouvoir finir le carré depuis le pas de la porte... Ou alors on laisse un peu de marge au fond de la chambre et, en mettant une planche en travers... Hum... je pense que c'est trop risqué. Par contre, ne bougez pas, je vais prendre une... un harnais... ça vaudrait mieux.

Et Hector courut à la cuisine chercher une grande nappe. Lorsqu'ils arrivèrent, chacun avec leur scie, dans la chambre à découper, il dit :
- Je ne veux pas vous forcer... mais vous êtes la plus légère... Je crois qu'il vaudrait mieux que ce soit vous qui découpiez la fin du carré. En attendant, je vais commencer par le fond. Reposez-vous un peu... vous l'avez bien mérité !

Le baron avança dans la chambre et s'attaqua au plancher, découpant le long du mur du fond une première ligne. Lorsqu'il eut fini, il découpa la moitié des deux cotés adjacents. Le plancher semblait tenir bon. Aussi, il continua à les découper jusqu'au 3/4 de leur longueur.

- Et bien, Sydonnie, si vous le voulez, je peux vous attacher. Je ne pense pas que le plancher s'effondre avant qu'on ait découpé le dernier bout devant la porte... mais ce serait tout de même plus sûr, qu'en dîtes vous ?

Hector était en nage. Il pensait déjà à la bonne bouteille de blanc qu'il déboucherait pour fêter ça ! Ce n'était pas tous les jours que le fort était à ce point transformé... ni tous les jours qu'il avait une invitée si sympathique !

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MessageSujet: Re: Promenons-nous à Sombrebois [Hector]   Promenons-nous à Sombrebois [Hector] EmptyLun 6 Fév 2017 - 20:06


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Je ne me suis jamais posé de questions au sujet de ma féminité et l’impact que mon apparence pouvait avoir sur les autres. J’étais plus souvent couverte de boue ou de sang, que réellement apprêtée pour la séduction. D’ailleurs, l’idée même d’être agréable à l’œil pour une personne du sexe opposé m’agacé au plus haut point. J’avais plus tendance à être naturel, d’être moi. Pour le coup, là, je ne tendais certainement pas vers ce que l’on peut juger de ‘convenable’ à regarder. J’étais complètement trempée de sueur, mes bras me semblaient engourdis par la douleur et des perles salées dégringolées le long de mon front, en passant par mon cou, pour terminer à la naissance de ma poitrine. J’avais chaud, horriblement chaud, mes cheveux avaient décidé de friser davantage avec l’eau. Je dégageais une odeur peu agréable. Une femme une vraie, dans son jus, loin des corsés et de toutes ces fioritures. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je prenais du plaisir à faire les travaux, un sourire venait régulièrement illuminer mon visage, dont pourtant les traits tirés pouvaient trahir ma fatigue. Il faut avouer que le baron nous avait engagés dans de gros travaux, il ne fait pas les choses à moitié le bourgeois. Enfin, on était tous les deux en pleines actions de découpes, franchement plus complexe que ce que j’imaginais. Le bois est épais, dur, j’ai beau y mettre de la force j’ai vraiment du mal à progresser dans la découpe. Heureusement Hector m’encourage. D’ailleurs, il a l’air de rencontrer des difficultés lui aussi.

- « Les personnes regrettent souvent le passé, en tout cas je suis contente de pouvoir vous aider à réaliser vos travaux » répondis-je simplement.

Mes questions étaient souvent simples, conséquence d’une curiosité maladive. On arrive enfin au bout, je lâche un long et bruyant soupir de soulagement, je suis épuisée… Quand j’imagine déjà, qu’il faut recommencer à l’étage du dessous, je suis encore plus épuisée par avance. On s’écarte légèrement du carré et le carré cède et atterrit à l’étage du dessous, je ne peux pas m’empêcher de sursauter, alors qu’un large sourire étire de nouveau mes lèvres. Hector semble ravi et moi aussi, je ne peux pas m’empêcher de sautiller un peu sur place, sur le coup de l’émotion les yeux brillants de fiertés. « Évidemment que ça a marché » au fond, je n’étais pas certaine non plus du résultat, mais visiblement lui il était satisfait, c’est ce qui m’importait le plus. Pas le temps de discuter ou même de se reposer qu’Hector nous entraîne déjà pour la suite, il en avait envie de son renouveau. J’ai suivi mon hôte sans poser de question, l’écoutant attentivement. Je me suis sentie soulagée qu’il propose de commencer la chose, moi, ça me permettait de souffler un peu. Je me suis surprise à l’observer au travail, à profiter simplement de l’instant, du lieu, de l’atmosphère… Plus j’étais ici, plus la sensation de bien-être augmentait. L’ambiance était tellement différente de la ville. La raison était évidence, le nombre d’habitants était déjà bien différent, mais surtout c’était calme, pas de voleur, pas de courses poursuites, personne. Je commençais à comprendre de plus en plus le choix d’Hector.

- « Soyez prudent tout de même Hector »

Pas e temps d’ajouter quoi que ce soit, que je vois déjà Hector partir à la cuisine… Un harnais ? Qu’est-ce qu’il veut faire d’un harnais ? Je fronce légèrement les sourcils en m’étirant un peu, réalise quelque exercice de respiration et frotte légèrement mes bras. Je pense qu’après tout ça, je vais pouvoir dormir profondément sans me réveiller une seule fois. Enfin, Hector était de retour avec ce qui ressemblait à une nappe, qu’est-ce qu’il voulait en faire ? J’haussais simplement les épaules, alors que mon hôte était de nouveau reparti dans son découpage. Après un petit moment de silence où ni lui ni moi n’avons fait preuve d’une curiosité maladive, Hector revient vers moi et je me suis sentie obligée de lui offrir un joli sourire. Bon, sa proposition est étrange… M’attacher ? Ça veut dire que moi je risque d’être suspendue dans le vide, si le sol s’effondre ?! Je grimace légèrement dégluti sans pour autant me démonter.

- « Bien, bien, bien, donnez-moi ça ».

J’attrape la nappe que je passe et repasse de manière à former un harnais relativement stable, sans grande conviction je tends la partie qui est censée me soutenir à Hector. Je ne suis pas très rassurée par tout ceci et cela doit aisément se lire son visage. Je me sens même de faire de l’humour pour essayer de me rassurer, mais aussi de me détendre.

- « Attention à bien me tenir, ce n’est pas tous les jours que je me laisse attacher. Si je tombe et que je me blesse, vous allez être dans l’obligation de me supporter plus longtemps et en plus d’être à mes petits soins. »

Un nouveau sourire plus loin et armée de mon arme digne des plus grands tueurs, je m’engage prudemment sur le sol pour reprendre là où Hector c’est arrêté. Difficile de ne pas angoisser alors qu’une partie du sol est déjà prédécoupé, je lance un regard vers l’hôte de maison, comme pour chercher un signe de tête ou un mot qui me redonnerait confiance. Bon, quand il faut y aller, il faut y aller, je me remets au travail et ressens presque immédiatement de nouveau les effets de l’effort physique. Les minutes s’écoulent, j’essaie de redoubler d’intensité, j’ai envie qu’on termine enfin tout ça et qu’on discute autour d’un verre avec de la confiture. Enfin, un premier craquement se fait entendre, un deuxième puis rien… Je relève les yeux vers le Baron, perplexe....

- « Bon ce n’est pas normal, ça devrait tomber non ? Vous tenez bien hein ? »

J’abandonne ma zone de sécurité derrière la porte, pour venir mettre un pied sur la zone dessinée, toujours rien, le deuxième rien… Je m’avance un peu plus vers le milieu et là CRACK, tout tombe et moi avec dans un magnifique cri de surprise. Reste plus qu’à prier les trois qu’Hector va parvenir à me remonter ou à me faire descendre en douceur.


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