Nom : Folépine (nom d’usage)

Prénom : Grisold

Age : 28-30 ans

Sexe : Femme

Situation : Solitaire

Rang : Bannie

Lieu de vie : Village des bannis, principalement.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
(Ne pas recopier le tableau, donner seulement les points à ajouter)

Thaumaturge (rebouteuse) + 2 INT ; + 2 HAB

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

- Chasse
- Connaissances végétales
- Traumatologie
- Survie en milieu hostile

Une tenue faite de haillons rapiécés, mélange de fourrures d’animaux, de lin et de pièces de cuir, glanées ça et là et assemblées avec du fil grossier.

Une épaisse cape de peau sombre à l’origine incertaine sous laquelle elle s’abrite des rigueurs de l’hiver ou pour se camoufler.

La plupart du temps les pieds nus, mais elle peut parfois s’équiper d’une paire de bottes moisie.

Une besace de cuir usée contenant tout un tas d’herbes, de grigris, et d’ustensiles de métal et de bois nécessaires à son art.

Une dague à manche d’os sculptée par ses soins.

Grisold est d’abord reconnaissable par cette épaisse tignasse brune qui encadre son visage émacié. Longue, inextricable, c’est une véritable jungle ornée de perles, de plumes et de divers liens de cuir ou de tissus colorés, autant de grigris qui sont à la fois le reflet de son mysticisme et un témoignage de son goût pour la récupération. Peut être un étrange signe de coquetterie également ?

Son visage est anguleux, comme taillé à la serpe, mais ses traits sont relativement gracieux, comme le faciès d’un lynx, où deux yeux d’un bleu très pâle enfoncés sous des sourcils ombreux percent l’autre avec une intensité parfois inquiétante. Seul détail relativement doux, sa bouche s’étire parfois dans un sourire charnu et tendre, détonnant avec la sécheresse de son apparence.

La peau est tannée par le soleil et la vie passée en extérieur. On peut distinguer sur son corps diverses marques, reflets de combats ou de l’adversité de la vie, mais aussi d’autres plus régulières, comme des tatouages colorés ou des marques qu’elle aurait gravées elle-même sur ses bras, et qu’elle voit comme des protections contre le mal.

Difficile de se donner une idée de sa corpulence sous les oripeaux dont elle se couvre, néanmoins on devine un corps fin, sec, héritage d’une vie difficile, toujours en mouvement et marquée par la malnutrition.

De Grisold, il ressort un sentiment d’étrangeté et de sauvagerie, et il semble difficile de situer son âge ou de convenir objectivement si elle est belle ou non.

Née sous le signe de la marginalité, Grisold a toujours eu du mal à s’intégrer à la société des hommes. Silencieuse jusqu’à ses dix ans, ses débuts avec autrui furent marqués par le rejet et l’incompréhension, et elle en conserve un caractère farouche, taciturne, et une posture qui rappelle davantage l’animal que l’homme.

Sa démarche souple et nerveuse, son tempérament discret, sa tendance à la fuite en font quelqu’un de particulièrement aguerri à la survie en extérieur, ce qui explique sa longévité en dehors des murs de Marbrume. Elle collectionne aussi énormément de choses, plus ou moins utiles, récupérées de ses maraudes.

Bien que peu communicative, elle n’en demeure pas moins intelligente, rusée, et détient une grande connaissance des plantes et des poisons, ainsi que des manières traditionnelles de soigner. Elle sait également chasser, poser des pièges et survivre en pleine nature, ce qui lui permet de survivre sans mourir de faim.

Grisold possède également une grande connexion avec le domaine mystique. Elle reconnaît les Trois comme les grands ordonnateurs de l’équilibre du monde, et leur voue un culte égal. Depuis la Fange, elle croit également en la présence d’une force maléfique et obscure, qu’elle pense être Etiol, et dont elle a entendu parler au travers du culte des Marais. Pour elle ce dieu n’est pas un vrai dieu, car il est né de la noirceur des hommes, Etiol n’en étant que la forme mystique. A trop blasphémer, on crée des abominations. Elle pense que les Fangeux en sont une manifestation, corrompant la vie et la mort dans le but de renverser l’équilibre des forces du monde. Aussi, elle est convaincue que la volonté des dieux peut s’exprimer par de multiples signes, et parfois au travers d’esprits s’incarnant dans les animaux ou les plantes et qui peuvent tout à la fois aider ou nuire aux humains. Il faut alors prendre garde à ne pas les offenser pour éviter leur courroux.

Comme tout un chacun, Grisold craint grandement la menace des Fangeux, et a pleinement conscience du danger qu’ils représentent. Elle aidera son prochain pour participer au retour de l’équilibre et ainsi faire retourner Etiol dans les abîmes desquels il n’aurait jamais dû s’échapper, selon elle.

Les origines de Grisold sont floues. Aujourd’hui âgée d’une trentaine d’années, nul ne sait qui l’a mise au monde et dans quelles circonstances. Le plus probable étant sûrement qu’elle était l’enfant illégitime de quelque pauvre fille de province ou la progéniture de mendiants n’ayant pas eu les moyens de la faire subsister. C’est ainsi qu’elle fut recueillie un soir d’hiver par une vieille femme d’un village éloigné de Marbrume qui prit pitié des cris du nourrisson abandonné dans un tas d’ordures. C’est ainsi qu’elle fut baptisée Grisold, en raison du temps gris et de la teinte particulière de ses yeux, d’un bleu pâle presque transparent. La vieille femme, veuve et sans enfants se trouvait être la guérisseuse du village, aussi prit elle grand soin de la fillette et lui permit de survivre.

En grandissant, il fut évident que la petite fille n’était pas comme les autres enfants. Muette sans raison apparente, naturellement rêveuse et douce, elle demeurait pourtant farouche et sauvage, incapable de se mêler à la marmaille du village, et toujours derrière les talons de sa mère de substitution qui demeurait son seul véritable lien avec l’humanité. Cette dernière se résolut à prendre patience et remarqua assez rapidement que la gamine était loin d’être simplette, n’en déplaise aux ragots allant bon train à son sujet. Elle lui transmit donc son savoir, l’entraînant à la cueillette des plantes, à la préparation des baumes et des remèdes, jusqu’aux soins des animaux de ferme et de leurs maîtres.

La petite absorbait le savoir avec avidité, curieuse et vive, se pliant à toutes les tâches que sa mère voulait bien lui confier. Elle devint rapidement une précieuse assistante et se décida finalement à parler, un beau jour qu’elles triaient toutes les deux les plantes qu’elles venaient de cueillir. Ce premier pas vers la normalité ne lui valut pas grande estime des autres enfants du village, cependant, qui commencèrent à la baptiser “Folépine” une contraction moqueuse pour résumer son caractère. La petite n’en prit pas ombrage, et commença à se mêler davantage à la population du village, ne serait-ce que pour se rendre utile. Mais ses yeux bleus, son apparence négligée, son attitude étrange lui valurent rapidement méfiance et rejet, certains chuchotant qu’elle était la progéniture de quelque démon, d’une sorcière. Telle mère, telle fille ?

C’est ainsi qu’un acte généreux fut les prémices d’une chasse cruelle. Alors que les animaux du village succombaient à une épidémie qu’on n’arrivait pas à endiguer, la guérisseuse et sa fille adoptive furent pointées du doigt. Sûrement qu’elles avaient jeté quelque maléfice aux villageois qui en conclurent que le seul moyen de sauver leurs bêtes était d’éradiquer la menace à sa source. On enferma la guérisseuse chez elle et on mit le feu à sa maison. Grisold dût son salut à une excursion dans les bois où elle était partie cueillir quelques plantes. A son retour, les lueurs enflammées du ciel lui apportèrent la funeste nouvelle et elle prit la fuite sans se retourner.

De ce triste événement s’ensuivit une longue période d’errance. Pétrifiée à l’idée d’approcher les hommes, Grisold survécut dans les bois et les marais, se nourrissant de ce que la terre pouvait offrir, et de quelques pièges qui lui apportaient parfois un lapin ou deux pour améliorer l’ordinaire, discrètement, insoucieuse de transgresser les interdits royaux. Il lui semblait que la nature n'appartenait à personne. Elle était retombée dans son mutisme, et la solitude devint sa compagne d’infortune. Néanmoins, une deuxième rencontre ne tarda pas à bouleverser son existence. Un jour qu’elle chassait, elle entendit les cris d’un homme à quelques pas d’elle. Grisold hésita puis s’approcha, se remémorant ses enseignements. Elle trouva un paysan à peine plus âgé qu’elle qui s’enfonçait dans la vase d’un marécage en se débattant comme un diable. Elle lui tendit une branche et l’aida à s’extirper de ce piège mortel. Le jeune homme avait été désarçonné par sa monture et s’était égaré dans les marais en la cherchant. Comme il avait été blessé dans sa chute, elle s’occupa d’apposer quelques cataplasmes sur sa cheville enflée, et l’aida à retrouver les siens quand il fut de nouveau en état de marcher. Mais le jeune homme, une fois remis, refusa de la quitter et lui offrit de vivre avec lui dans son village si elle acceptait de l’épouser. C’est ainsi que Grisold rejoignit pour la deuxième fois la société des hommes.

Le jeune homme n’était pas riche et ses parents étaient morts quelques années auparavant, aussi se marièrent-ils sans tarder et Grisold reprit les offices que sa mère lui avait patiemment appris. Elle atteint bientôt une certaine réputation, malgré son apparence étrange et le quotidien du couple s’améliora sensiblement. Entre le travail de la terre et les soins qu’elle prodiguait en échange de quelques denrées, quelques années heureuses s’écoulèrent. Ce fut finalement ce succès grandissant qui causa sa perte. Alors que ses voyages se faisaient de plus en plus lointains, dispensant soins et cataplasmes, elle commença à se rendre à la grande ville pour vendre ses baumes sur les marchés. Elle détesta d’emblée l’emprisonnement des murs mais accompagnée de son mari, elle accepta de s’y rendre et de faire bonne figure.

1164 : Les premiers échos de la Fange se font entendre. Superstitieuse, Grisold ne prend pas les rumeurs à la légère. Bien plus inquiète que ses contemporains à ce sujet, elle presse son mari de fuir le Labret, et bien qu’un peu sceptique, ce dernier accepte de se rendre aux suppliques incessantes de sa femme, et il l’entraîne alors vers Marbrume où il lui reste quelques amis pour s’y installer au moins le temps d’apaiser cette dernière. Comme pour confirmer ses soupçons, la guerre commence, la dernière, celle qui devrait mettre fin à toutes les guerres, dans une lutte impitoyable entre la vie et la Mort personnifiée. Le roi et son armée tombent, bientôt des milliers de réfugiés se presseront aux portes de la ville et leurs conditions de vie se dégradent. Grisold et son mari sont stupéfaits par les cris et les implorations de l’autre côté du mur, et les terribles événements de l’affaire de Sarosse. Pour la première fois, le mari de Grisold reconnait qu’elle avait eu raison. Jamais plus il ne prendrait ses avis à la légère. Malgré tout, même si la vie est difficile et que le peuple a faim, Grisold continue de courir de droite et de gauche pour rendre ses services et vendre ses potions.

Un jour de marché, elle fut appelée pour aider une femme à accoucher. Laissant son mari à son étal, elle suivit l’homme, un riche commerçant, qui la pressait et arriva dans une petite masure où la parturiente semblait souffrir mille morts. L’accouchement fut catastrophique. La femme, d’un âge déjà assez avancé y perdit la vie et l’enfant naquit mal formé, ce qui jeta l’horreur et l’opprobre sur la maison. Alors que l’époux devenu veuf passait des lamentations aux récriminations, Grisold eut l’impression de revivre l’épisode qui avait vu mourir sa mère dans un brasier haineux. Alors que l’homme l’empoignait vivement pour l’invectiver, elle tira sa dague et l’embrocha dans un réflexe de pure terreur. L’homme s’effondra à ses pieds et Grisold contempla ses mains couvertes de sang, horrifiée de l’acte qu’elle venait de commettre. Elle s’enfuit, mais fut vite rattrapée par la milice, qui l’envoya en geôles dans l’attente de son jugement.

Aux yeux des hommes, Grisold était une abomination. Mais pour sa chance ou pour son malheur, elle découvrit qu’elle portait la vie en elle, comme un cadeau d’Anür, et ce fut là ce qui la sauva d’une mort précipitée. On devrait attendre qu’elle accouche pour l'exécuter. Elle n’avait pas eu le temps de serrer l’enfant dans ses bras, à peine quelques mois plus tard, qu’il lui fut arraché et remis au temple. Elle même fut condamnée au jugement des Trois et hérita d’un collier de chanvre. Mais la déesse intervint une nouvelle fois en sa faveur et à la surprise générale, la corde cassa sous son poids. Étourdie, à moitié asphyxiée, elle se réveilla sous les acclamations de la foule. Voilà que les hommes qui l’avaient toujours onnie imploraient désormais la merci de la justice, voyant là le signe de la clémence divine à son égard.

Elle fut alors recrachée par la ville comme un déchet, marquée au fer rouge, seule, brisée une fois de plus et la proie des prédateurs. Grisold fuit, retrouve les bois et s’y dissimule comme elle le peut, évitant autant les hommes que la Fange.

1165 : Grisold observait les vivants se faire dévorer par la horde des non-morts. Hommes, femmes, enfants, rien n’échappait aux monstres et à leurs crocs vengeurs. La sorcière ne pouvait se résoudre à croire que les dieux les avaient maudits à ce point. Malgré tout ce qu’elle avait vécu, elle était convaincue qu’une force bien plus obscure était à l’oeuvre. La noirceur des hommes avait dû nourrir un dieu sombre qui profitait maintenant de ses forces retrouvées pour se lancer à l’assaut du monde des vivants, corrompant tout sur son passage, brisant les rêves et les espoirs, annihilant la beauté de toute chose. On murmurait le nom d’Etiol de ci de là, et elle frémissait du potentiel retour de ce culte damné qui vénérait la mort elle même. Au milieu des exodes massifs de réfugiés, des scènes de désolation et d’une lutte acharnée pour sauvegarder ce qui pouvait l’être, Grisold rencontra les premiers bannis. Un village prenait forme, au milieu du chaos, caché comme elle du reste du monde. La sorcière comprit qu’elle ne pourrait indéfiniment survivre seule et se décida à quitter les ramures des arbres.

1166 : Le contact avec ces hommes et ces femmes bannis fut difficile. Mais Grisold y trouva un reflet d’elle-même. Tous étaient liés par cette marque d’infamie sur le bras. Des êtres brisés, des marginaux, des sauvages et des meurtriers étaient rassemblés là pour tâcher de survivre. Elle était comme eux et offrit ses services, en échange de la protection du groupe. Ses talents étaient précieux en ces temps troublés et elle finit par s’intégrer au village, bien qu’elle en demeurât un membre discret et distant. On venait la trouver en cas de blessure, ou pour échanger des plantes contre quelque nourriture. Finalement, la vie dans le groupe ressemblait à ce qu’elle avait connu, mais cette fois, personne ne viendrait la brûler ou la persécuter. Elle y veillerait, tuant tous ceux qui la menaçeraient de près ou de loin. Si elle s’aventurait quelques fois dans les villages encore occupés par les hommes, ce n’était que par pure nécessité, et elle était déterminée à s’en tenir aussi loin que possible.

Elle écoutait les nouvelles d’une oreille distraite et peu concernée, et s’en retournait aussi vite se terrer à l’intérieur du village ou des bois. Malgré la crainte des Fangeux, il lui semblait que le contact des hommes était bien plus risqué. Les Fangeux étaient prévisibles, ils se relevaient et dévoraient tout sur leur passage. Les hommes eux, savaient cacher leurs intentions pour se retourner contre ceux qui leur avaient tendu la main. Cela Grisold ne le savait que trop bien, et elle ne s’alliait à eux que mûe par cet ancestral besoin de survivre.

Une vie pour une vie, tel était l’adage qu’elle suivait désormais.

- Elevée par une guérisseuse au sein du Labret, elle transmet ses savoirs à la fillette.
- Mort de la guérisseuse sous les assauts des villageois qui l’accusent de sorcellerie.
- Première période d’errance pour Grisold qui rencontre finalement son futur mari dans les marais.
- Elle se marie, et vit quelques années en bonne intelligence dans le village de son époux.
- En 1164, lorsqu’elle entend les rumeurs, elle prend peur et supplie son mari de quitter le Labret.
- Ils s’installent un peu avant le départ du roi dans Marbrume et survivent ensuite tant bien que mal face à l’afflux des réfugiés.
- Grisold aide la femme d'un riche marchand à accoucher mais l’événement tourne à la catastrophe et elle tue le mari de sa patiente qui la rend responsable du tour tragique de cette naissance.
- Grisold découvre qu’elle est enceinte au moment de son procès, son enfant lui est retiré à la naissance et envoyé au temple. Elle subit son exécution mais y survit par un coup du destin, et est renvoyée de la ville avec la marque des bannis.
- Elle survit tant bien que mal dehors et découvre le village des bannis dans lequel elle décide de s’intégrer.

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