Haran est né dans une ferme proche de Marbrume, dans une famille pauvre. Rejeté dès sa naissance à caude d'une maladie orpheline qui rendait sa peau écailleuse, il a rejoint la capitale et a longtemps mendié dans les rues animées pour survivre. Il a fini par être recruté par une bande de voleurs et a agi pour leur compte tandis qu'ils le logeaient et le nourrissaient.
Adulte, il a migré vers des groupes plus intéressants. Il est ainsi devenu mercenaire, puis assassin plusieurs années, jusqu'à ce que son groupe soit traqué par la milice. Lui-même étant recherché, il a passé quelques saisons à fuir et se cacher, jusqu'à ce que la milice lui tombe dessus. Il a fui la capitale et, par miracle, est arrivé à en sortir, bien que la milice n'en avait pas fini avec lui.
Un jour, tandis qu'il s'était caché en vain dans une chaumière abandonnée et que la milice était sur le point de l'attraper, une créature humanoïde a surgit de nulle part et a commencé à massacrer tous les hommes qu'elle voyait en un rien de temps. Des hommes de la milice qui se sont échappés à temps ont conclu que Haran était mort lui aussi. Mais après plusieurs minutes intenses de cache-cache, il avait parvenu à s'échapper, en bien mauvais état, mais bel et bien en vie. Présumé mort, il a décidé de se faire une nouvelle vie. C'est à partir de ce moment qu'il a commencé à cacher la moindre parcelle de son corps sous des bandages sombres.
Alors que des créatures semblables à celle qui avait bien failli le tuer faisaient des ravages un peu partout au pays, il n'a eu d'autre choix que de revenir s'abriter à la capitale. Son seul réconfort était de voir qu'il n'était plus recherché nulle part, puisqu'il était considéré mort. Son nom a définitivement disparu à ce moment, et la seule réponse qu'il donnait lorsqu'on lui demandait son identité était "Haran", un nom qui lui était venu par hasard et qu'il a gardé.
Quelques jours à peine après son retour à la capitale, il fit la rencontre impromptue d'une fille aux cheveux d'argent
[image]. Elle portait une cape et une capuche claires, et était essoufflée. Elle l'accosta d'une voix pressée, dans une ruelle sombre et fantôme. Il l'écouta silencieusement, assis en tailleur contre un mur;
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Vous êtes mercenaire? J'ai beaucoup d'argent, je peux vous payer. J'ai besoin d'aide, s'il vous plaît...Il la regarda plusieurs secondes, se demandant lui-même s'il était mercenaire. Était-ce la vie qu'il voulait encore avoir? Avait-il seulement le choix? Il semblait ne pas avoir le temps d'y réfléchir dans l'instant, de toute façon.
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Qu'est-ce que je dois faire?-
Tuer les hommes qui sont à ma poursuite. Ils vont débarquer d'ici quelques secondes.Il se releva et dégaina sa longue épée noire de sa main droite, prêt à se remplir les poches.
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Donnez-moi déjà la somme.Elle lui lança une petite bourse bien remplie, qui fit un bruit de pièces en atterrissant dans sa main. Il jeta à peine un coup d'oeil dedans pour voir les pièces dorées qui brillaient à l'intérieur, puis s'avança jusqu'à la jeune femme.
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Ils sont combien?-
4 ou 5, je ne sais pas exactement...-
Fuyez derrière, je m'en occupe.En effet, plusieurs hommes arrivèrent de la rue d'en face, lui demandant s'il avait vu une jeune femme qui courrait et où elle était allée.
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La fille avec les cheveux d'argent? Elle courrait par là , répondit-il en montrant la rue opposée.
À peine eurent-ils tourné la tête, il donna un coup d'épée violent dans la tête du premier, qui s'effondra sur le coup, dans un jet de sang. Ils n'avaient pas le temps de se retourner à nouveau que déjà, une dague ouvrait la gorge du deuxième. Les deux restants firent l'erreur de simplement le menacer, armes levées, au lieu de contre-attaquer. Il ne fallu qu'une quinzaine de secondes pour qu'ils soient tous les deux à terre.
Après avoir regardé la plaie qui avait été tracée sur son bras gauche, il releva la tête pour voir où était passée la fille. Elle se montra timidement, une vingtaine de mètres plus loin, découvrait avec surprise la scène finale. Elle se rapprocha et demanda, stupéfaite;
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Que... Comment avez-vous fait?Elle ne s'attendait pas à le revoir, à vrai dire, elle comptait juste sur lui pour gagner un peu de temps.
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J'ai eu de la chance. Il faisait noir, j'avais l'avantage de la surprise, ils étaient peu entraînés et hésitants, et j'ai eu de la chance sur mes frappes. Qui sont-ils? Ils n'auraient pas hésité si c'étaient des mercenaires, et ils n'ont pas l'équipement des miliciens. Et vous?Elle hésita un moment, puis répondit;
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Ce sont les hommes de mon père. Vous pouvez m'appeler Leah.-
Ce n'est pas ton vrai nom, hum... Il veut quoi, ton père?-
Je ne peux pas le dire. Mais je vais avoir besoin de vous. Vous croyez que vous pouvez rester avec moi? Comme garde du corps, quoi. J'ai largement de quoi vous payer.Il réfléchit un moment. Elle devait être vachement dans la merde pour lui faire confiance comme ça. Mais ce ne sont pas ses affaires, il n'a pas besoin de connaître ses raisons, bien que sa curiosité l'y pousse.
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C'est possible. Je te préviens, si tu mens, je te tue.-
Merci. J'espère que je peux vous faire confiance.-
Je n'ai rien à perdre là-dedans.Dès lors, ils restèrent ensemble jours et nuits, il ne la lâcha pas d'une semelle. Il resta aussi silencieux qu'elle sur son passé, bien que tous deux devinaient celui de l'autre. Au fond, ils étaient dans la même situation. De plus, alors qu'il pouvait la défendre, elle pouvait le soigner, le payer, et parler à sa place. De cette proximité était née une certaine affection, un sentiment totalement nouveau pour lui. En soignant sa blessure, elle avait vu sa peau, mais pour la première fois, n'avait pas été dégoutée. Elle ne l'a pas fui ensuite. Il dépendaient l'un de l'autre et se complétaient.
Ils ont fini par s'entendre comme de vrais compagnons, bien qu'il soit toujours resté docile. Il obéit au moindre ordre donné par Leah, tant qu'il ne s'agit pas de suicide. Il se permet aussi de la conseiller, palliant à sa naïveté.
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