Nom : Mon nom n'est pas souvent murmuré, ainsi ai-je du finir moi même par l'oublier. Doit-il encore avoir de l'importance dans l'esprit étroit des grands de ce royaume, pas du miens. De Lys

Prénom : Harmonie, ce que je suis très loin d'être, faut-il bien l'admettre.

Age : Mon premier cri semble avoir retenti il y a vingt et une année.

Sexe : Obligatoirement contre rémunération. Comment ça c'était pas la question ? Féminin.

Situation : Veuve depuis l'arrivée des monstres, à moins que le monstre était celui se trouvant chaque nuit dans ma couche.

Rang : Haute bourgeoise et prostituée dans le plus grand des secrets

Lieu de vie : Marbrume

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)

- Je ne sais pas vraiment quoi choisir, aurais-je préférer ne rien rajouter du tout. Mais puisqu'il faut choisir, je vais partir ainsi :

+1 en Charisme, après tout n'est-ce pas le moyen de négociation premier d'une femme ? Si j'admets volontiers que mon regard m'attire plus de problème que d'avantage, qui peut réellement prétendre que mes yeux le laisse indifférent ?

+1 En intelligence, ce n'est pas parce que la plupart des esprits bien placé se glisse entre mes cuisses, que je ne suis moi même pas femme de réflexion. Après tout, pour jouer sur deux terrains... glissants sans se faire attraper, faut-il bien y réfléchir un peu, non ?

+ 2 en habilité ? Quoi Vraiment, je dois sincèrement développer ? Allons, promis si tu me valides vite je te ferais découvrir cet art en privé !

Concernant ma carrière, je laisse le choix à mon modérateur, soit carrière du commerçant, soit carrière de la prostituée ou une autre carrière qui lui semblerait plus juste.

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- J'ai toujours eu une véritable passion pour le dessin, la peinture, depuis ma tendre enfance, ainsi, puis-je sans la moindre hésitation vous proposer la compétence : Art (peinture) - Niveau 1
- A force d'être oubliée, parfaitement ligoté à un lit, croyez moi, on apprend rapidement à maîtriser la base de la compétence : Évasion - Niveau 1
- Comme toutes les femmes se respectant, je n'ai jamais su me battre et cela ne m'a jamais vraiment intéressé. Je ne peux que compter sur ma délicatesse, ma sensualité et la compétence.... Princesse en détresse - Niveau 1
- Avez-vous déjà dû devoir danser encore et encore jusqu'au bout de la nuit pour subvenir au caprice de votre mari ? Moi oui, et croyez moi le temps passé à devoir réaliser les exigeances de feu mon époux m'ont offerte quelques compétences en Danse - Niveau 1

Objets :
- Je ne possède rien, hormis mes jupons et mes dessous.
- Tenue classique de la haute bourgeoisie

J’ai hérité d’un œil de mon père, d’un œil de ma mère, comme si là encore ils n’avaient pas su déterminer si mes yeux seraient vert/bleu ou marron. Horrifiés, ils ont prié les Dieux à de multiples reprises pour changer cet état de fait, ils m’ont couvert les yeux des années entières avec l’espoir que lorsque le bandeau tomberait mes yeux seraient normaux. Je n’ai découvert le monde extérieur que très tardivement, c’est sans doute pour cette raison qu’encore aujourd’hui je m’émerveille de la moindre couleur, de la moindre forme, je ne sais que trop bien ce qui signifie ne pas voir et je ne le souhaite bien évidemment à personne, quoique, peut-être à une ou deux personnes, trois… Quatre ? Bon.

Vous l’aurez compris, j’ai les yeux des sorciers, c’est ce qu’on m’a dit petite lorsqu’on m’a jeté des pierres, bousculée dans un chemin ou encore jeté dans la mer pour qu’Anür purifie mes yeux. Je crois que ma pâleur a toujours fait ressortir cet état de fait, elle et mes nombreux petits points bruns qui viennent parsemer la moindre parcelle de peau. J’ai des oreilles plutôt discrètes, que je cache souvent derrière mes longs cheveux bruns, j’ai l’habitude de cacher mon front un peu trop large à mon goût avec une frange que je laisse souvent pousser plus que de raison pour essayer de camoufler les deux tâches brunes et vertes qui me servent à voir. Oh, n’allez pas croire que quand je suis en présence du beau monde, je ne remonte pas l’ensemble, mais j’admets que ma préférence va dans la liberté de sentir mes mèches venir me chatouiller les joues, les cils, les lèvres.

Mes cheveux sont bruns, presque noir parfois, cela dépend du soleil, de l’ombre. J’ai un nez plutôt large je trouve, il se voit comme… le nez au milieu de la figure ? Suis-je drôle ! J’ai toujours tendance à me mettre du bon profil, pour mieux harmoniser mon visage plutôt rond je trouve. J’ai des petites pommettes qui ressortent toujours quand je souris, ce qui arrive souvent, il me semble. Le sourire est pour moi la première partie de la partition de la séduction, non ?

J’ai un cou plutôt fin, il me semble qui se confond parfaitement dans ma petite taille. Je n’ai jamais été très épaisse, même si mes courbes sont féminines et plutôt voyantes. Je porte la plupart du temps des talons et des robes fluides cachant la moindre parcelle de peau, mais suivant le plus petit des mouvements.

Fermez les yeux, imaginez le bruit de mes talons raisonnant dans les longs couloirs de ma maison, imaginez le tissu fin venant virevolter en fonction des courants d’air, imaginez le tissu de qualité qui me ruine un peu plus chaque jour, oui imaginez-moi et ne m’oubliez jamais.

Si je m’écoutais, je ne pourrais que vous dire que je transpire la beauté, l’assurance, le pouvoir et la richesse, sans bien sûr rentrer dans les détails de ma manière de m’enrichir, c’est notre petit secret n’est-ce pas ? Je ne vous présente pas non plus les marques de coups sur mes cuisses, le bas de mon dos, ou encore juste sous ma poitrine, tout ne peut malheureusement pas être dévoilé. Vous savez ce qu’on dit, pour découvrir il faut plonger, alors j’espère bien que vous viendrez plonger dans mes rivières avant de m’apercevoir bien au-delà des simples apparences.

Choisir une liste de défauts et de qualités n'est jamais chose aisé, vous en conviendrez je suppose ? mh? Ainsi, ai-je fais mon choix. J'ai essayé de faire un résumé de Fleur ou de moi. Comment ça qui est fleur ? Allons, laisse moi t'expliquer.



N’avez-vous jamais rêvé d’être qui vous voulez ? D’être une femme parmi tant d’autres ? Que personne ne se retourne sur vous, que personne ne vous envisage comme autre chose qu’un trophée, qu’une vulgaire petite poupée juste bonne à être collectionné ? Moi je n’ai toujours rêvé que de ça, prendre plutôt que d’être prise, exister plutôt que d’attendre d’être regardé. J’ai reçu cette éducation commune, la haïssant jusqu’au bout de mes orteils, mais m’exécutant pour vivre, ou plutôt survivre dans ce royaume qui n’avait pas le moindre sens. Je sais parler comme il faut, pencher la tête pour faire ce regard flatteur, complimenter un homme en laissant courir mes chastes doigts sur son bras en prenant cet air outragé, particulièrement gêné. Je sais être cette douceur, cette femme à sa place qui ne comprend pas grand-chose et qui s’extasie devant une grosse épée, un combat huilant que je ne saurais jamais vraiment qualifié de beau ou d’agréable.

Je sais être cette croyante fidèle qui vient prier, déposer les dons, quémander une confession dans un sourire maladroit. Je sais oui, mais le suis-je réellement ? Petite poupée docile c’est transformé lentement, en cette femme souhaitant avoir plus, toujours plus, derrière mes sourires se sont glissés des promesses, derrière les promesses des actes amenés avec intelligence et derrière l’intelligence la vengeance.

Problème d’argent oblige, emprisonné dans une image digne, je fus rapidement épouse, épouse qui ne voulait pas être mère, épouse qui ne voulait pas être celle qu’on possède juste pour le plaisir puis qu’on va rosir simplement parce qu’elle est différente ? Avez-vous vu mon regard, sorcellerie n’est-ce pas ? D’abord victime je suis devenue tortionnaire et fleur a fini par voir le jour, ou plutôt la nuit. Quand on ne nous offre pas ce qu’on désire, faut-il parvenir à le prendre, quand on ne nous donne pas d’argent, pas de nourriture, qu’on nous laisse dans une cave humide pour mieux faire venir ses maîtresses à l’étage juste au-dessus où il est possible d’entendre le lit grincer ? Aurais-je dû pleurer ? Certainement pas. Il ne me méritait aucune de mes larmes. Alors je suis devenue deux facettes d’une pièce, l’obscurité et la lumière, j’ai décidé de ne plus jamais me laisser faire, un jour je deviendrais une grande dame, oui, et si pour ça je dois faire tomber, chanter, je le ferais sans hésiter.

Fleur est cette femme muette, toujours masquée, personne n’a jamais vu son visage ou la couleur de ses yeux. Elle ne sait pas lire, elle ne sait pas écrire, elle est une marchandise. Celle qu’on vient trousser en cherchant des émotions différentes, celle qui vient remplacer l’épouse qui refuse bien des éléments. Fleur n’a pas de limite, les coups ne la gênent pas, bien que coups il n’y a pas souvent quand on promet simplement au creux de l’oreille d’un client qu’il possède marchandise rare et précieuse. N’y a-t-il pas meilleure sensation que de ne pas savoir et de laisser l’imagination s’épancher dans les possibilités.

Fleur est invisible, elle n’existe pas, elle n’est pas là souvent et jamais dans les quartiers de la ville, toujours dans les villages extérieurs, dans les faubourgs... Ailleurs. Elle fait partie d’un groupe itinérant, les catins des chemins, celles qui disparaissent et apparaissent au besoin, celle dont le gérant à la stature imposante et les muscles proéminents promettent mille tourments à celui qui ne respectera pas les règles. Fleur est aguicheuse, joueuse, elle sait manier la langue de cette manière divine et pas dans l’habilité des mots, mais ne fleur jamais on ne verra les yeux, jamais on ne verra le visage, même quand elle se rend pour observer, pour trafiquer, pour rencontrer bannis et autres sournois. Elle communique toujours par dessin. Fleur, c’est moi, et moi, qui suis-je ?

Mademoiselle de Lys, Harmonie de Lys, désormais veuve du gérant de certaines mines des carrières non loin de Traquemont et de quelques marais salant non loin de Marbrume. Jeune femme docile, au sourire facile, discrète elle ne parle dit-on pas souvent. Toujours parfaitement habillée, toujours un sourire sur les lèvres, on dit de moi que je ne m’intéresse qu’aux influents, est-ce vrai, je l’ignore, mais n’est-ce pas inutile d’accorder de l’intérêt à l’invisible ?

Fangeux, fangeuse, voilà bien une chose que je déteste officiellement, mais que je ne vois en réalité pas si négativement. Après tout, comment détester ce qui nous a soudainement libérés ? Derrière mes chaînes dorées, ne puis-je que chercher à comprendre la raison de leur présence, évitant de croiser ce qui me terrifie autant que me fascine. Je ne dois que ma survie à une chance miraculeuse et je ne crois pas instant comme certains idiots que la fange n’attaque que les pêcheurs. La fange purifie, nettoie sans distinction, nous ne sommes à leurs yeux qu’un simple morceau de viande. La fange doit disparaître oui, ou l’humanité disparaîtra sans doute… Mais avant ça, j’ai bien dans l’idée de survivre.

Je crois que je serais une pitoyable menteuse si je vous disais que je n’aime pas parler de moi, bien au contraire, mais je dois savoir, qu’est-ce que je dois développer ? L’histoire officielle ou celle de l’ombre ? Un mélange des deux, très bien, très bien, mais attention cela reste entre vous et moi n’est-ce pas ?
Pour bien débuter, je suppose qu’il faut parler de ma naissance ? Mon merveilleux premier cri. Je suis née dans une belle demeure du village de Conques. Imaginez un peu la maison sur deux étages, très large, avec un nombre de pièces si important que vos deux mains ne suffisent pas pour compter le nombre de salles. C’est bon, vous l’imaginez ? Parfait. Imaginez ce qui l’entoure à présent de grand jardin, peuplé de Lys avec cette odeur si particulière qui se répand absolument partout. C’est là, au milieu de tout ça que le 1er jour de décembre 1145 que j’ai vu le jour. Il faisait froid, il n’y avait pas de fleur du coup, ni même cette odeur qui semble pourtant s’accrocher au mur. La prêtresse présente a émis un cri aussi fort que le mien en détaillant mes yeux, elle n’a même pas pris la peine de sécher le sang de ma mère sur mon corps, non, il fallait immédiatement purifier ce bébé que j’étais. Bien évidemment, moi, je ne me souviens rien de tout ça, c’est Mireille la vieille domestique qui m’a raconté… Elle était mon guide, enfin, chaque chose en son temps.

Le fameux bébé que j’étais, sans un poil sur la tête où sur le corps, braillant à s’en décrocher la mâchoire fut jeté dans une bassine d’eau salée, avant d’être sortie de là pour participer à des prières qu’elle ne comprenait même pas. La prêtresse dépassée par la couleur de mes yeux et ne sachant évidemment pas comment consoler ma pauvre mère qui voyait déjà une punition divine poindre pour ses nombreuses petites aventures discrètes eut l’idée la plus merveilleuse qui soit. Me priver de la vue. Alors, imaginez un peu l’amour que j’ai reçu ? Vous le voyez bien hein ? Tant mieux, parce que moi je le cherche encore.
C’est là qu’intervient la brave Mireille, petite main de la maison qui n’a jamais réussi à avoir d’enfant, elle était devenue mes yeux et dans le plus grand des secrets, venait de temps en temps retirer le tissu recouvrant mes immondices billes de deux couleurs pour me faire des sourires, me caresser le visage et me faire découvrir à moi, petite chose insignifiante le bonheur de la vie, des couleurs et des formes. Faute ou pas à l’obscurité qui représentait mon existence durant mes quatre premières années, je ne fus pas une petite fille modèle. Je n’ai parlé que très tard, je ne riais pas, je n’ai pas réussi à marcher immédiatement provoquant la honte et le mauvais regard des Trois d’après mon père. Celui-là parlons-en, il avait beau trousser la gueuse et la moins gueuse en plus de sa très chère épouse, pas un seuls bâtard ou héritier ne pointa le bout de son nez. J’ai toujours trouvé ça drôle avec le recul, j’imagine d’ailleurs volontiers Anür, Serus et Rikni bien se payer la tête de leur création. Enfin ça aussi, c’est une autre histoire.

Où en étais-je avec tout ça ? Ah oui, mon enfance. Mireille avait hérité de mon éducation avec quelques membres du clergé qui se sentait toujours obligé de détourner les yeux dès que mon regard se déposait sur eux. Avec le temps ça s’est amélioré, fort heureusement. Enfin, éducation d’un balai dans le derrière, marche digne, menton légèrement surélevé, lecture écriture, tout y passait et lorsque je n’étais pas suffisamment douée dans le domaine, lorsque ma voix n’était pas suffisamment douce, lorsque je n’étais pas si parfaite, je ne récoltais que les coups. Joyeux n’est-ce pas ?

Mon père il avait des mines autour de Traquemont, alors niveaux bijoux et pierre précieuse, croyez-moi, je m’y connais. J’ai toujours apprécié les objets brillants, si bien qu’il avait fini par me surnommer sa petite pie. Premier et unique geste d’affection que j’héritais de lui, adorable, n’est-ce pas ? Dans le même temps, il m’annonçait qu’il allait me falloir trouver un mari et que j’allais devoir commencer à me montrer, me faire jolie et essayer d’arranger un peu ‘ça’. Par ça, il parlait de mes yeux, de mon nez et de ma manière de dévisager tous ceux m’approchant d’un peu trop prêt. Enfin, que pourrais-je dire de plus ? Voyons… J’ai épousé Étienne rapidement, après quelques jeux de cils, quelques lèvres sur le dos de ma main et j’ai écarté les cuisses le soir du mariage alors qu’il s’acharnait en mon intérieur avant de sombrer dans un sommeil profond, pendant que moi je sombrais dans la bouteille de vin qui n’épongeait en rien cette sensation étrange de dégoût. Vous ai-je dis qu’Étienne avait le double de mon âge ? Le triple même peut-être.

Si vous suivez bien, on est en 1163 la fange n’était pas encore là. Chanceux que nous étions. Étienne était devenu mon mari et tâchait de m’engrosser chaque nuit sans toujours taper dans le bon trou si vous voyez ce que je veux dire ? Non ? Ce n’est pas grave, le détail n’est pas important. Mon charmant époux était très occupé, il possédait des marais salants et avait un besoin obsessionnel de contrôle sur les petites gens qui travaillaient pour lui. Je me contentais de sourire, de me présenter aux événements, de me courber lorsqu’il le fallait. Le trophée, vous vous souvenez ? Un peu comme la tête de renard au-dessus de la cheminée, voilà. En soit cela ne me dérangeait pas, je prenais des plantes pour éviter toute mauvaise surprise pouvant faire gonfler mon ventre dans le plus grand des secrets, je pouvais boire le meilleur vin, porter les plus beaux bijoux, me pavaner dans les tissus qui faisaient pâlir certaines jolies dames de la noblesse. Que demander de plus ?

Je vous le demande ! Allez, vous ne voulez pas parier avec moi ? Peut-être les coups en moins quand Étienne à découvert que je ne voulais pas d’enfant, quand trop ivre il me traînait par les cheveux en me traitant de sorcière, lorsque trop énervé de sa journée ses doigts s’enroulaient autour de ma gorge en me demandant si ça me plaisait. Étrange que ça ne me plaisait pas, vous ne trouvez pas ? Mh, c’est un autre débat, je suppose. Enfin, le meilleur reste à venir. Savez-vous ce qu’on fait quand on a le désespoir dans le ventre ? On creuse encore plus.

Alors imaginez bien, moi, celle dont la peau est devenue bleuté par les coups, me dressant sur mes hauts talons, slalomant sagement de réception en réception, avalant de ce merveilleux vin en couvrant de compliments avec des beaux mots les gens dignes de mon rang, un sourire sur les lèvres. « Très chère que cette tenue vous va bien. Comment, vous n’avez guère entendu le plaidoyer de sieur Édouard, chevalier du comte de Piraille ? » Vous imaginez la scène donc ? Bien. Imaginez donc cette femme que tout le monde envie, celle dont le sourire rayonne et dont autour d’elle les murmures s’amplifient à cause de deux yeux de couleurs différentes, de cette absence d’enfant, imaginez les larmes remplissant les deux immondices chaque fois qu’une réception se terminait, imaginez simplement, puisque pour être honnête, même moi j’ai oublié. Laissons les mauvais songes de côté, pour ne garder que le pétillant, n’est-ce pas ?

C’est durant cette période que j’ai fait la rencontre de Francis. Francis, il était grand, il était musclé et il avait les cheveux aussi blonds que les épis de blé. Il travaillait pour mon mari, du moins, c’est ce qu’il m’a dit et je dois bien avouer que pour la première fois de ma vie, je n’ai pas ressenti le besoin de creuser. Avec lui, tout me paraissait plus simple, je sentais ma peau frémir sous ses doigts, je pouvais parler de tout et de rien et même l’erreur ne semblait pas l’outrager. Il me parlait des rumeurs des monstruosités et je riais le faisant promettre de me protéger comme le preux chevalier qu’il n’était absolument pas. J’étais dans ses bras quand la fange est arrivée, quand il a fallu fuir avec toute la population, celle qui venait de partout et de trop d’endroits à la fois. Il m’a emportée avec lui, sans chercher à me laisser le choix et puis… Je me suis retrouvée là, ici à Marbrume, dans Marbrume.

L’odeur était étouffante, Étienne n’avait pas survécu à la fuite, mort écrasé par la panique, puis dévoré par les monstres, c’est ce qu’horrifié m’avait raconté Mireille qui était venue me chercher pour me protéger. Je me suis retrouvée veuve, vêtue de noir, le ruban accroché à mon collier, inondant mes yeux de perles salés chaque fois qu’on évoquait mon brave mari. Ooooooooh. Étienne. Bon débarras. Crevure. Enfin à ce moment-là, je ne sais pas vraiment si j’étais heureuse, triste ou pauvre… Attendez, pauvre ? Moi ? Hors de question. Les beaux bijoux, les tissus, je n’ai pas supporté Étienne ses mains, sa petite… Enfin vous voyez hein pour me retrouver pauvre. J’étais Harmonie de Lys, haute bourgeoise, famille de Lys possédant des mines et maintenant des marais salants, ce n’était pas… Eh bien si.

Bien évidemment, entre la mort et tous les rejetons qui n’avaient de cesse de venir se protéger à Marbrume… Le travail, ça n’était pas… Et puis mon travaillé ? Non. Mes parents tentaient de conserver la tête hors de l’eau, oui, il avait loué une jolie maison à Marbrume et participait activement à toutes les actions du Roi… Jusqu’à ce que celui perde la vie avec notre armée. Je ne pouvais… rien faire n’est-ce pas ? Nos mines devenaient envahies, les petites gens ne voulaient plus sortir. L’argent était dans nos maisons, dehors… Et nous dedans… Alors… J’ai fauté.

C’était une idée de Francis, il m’a fait cette proposition folle de devenir sa plus précieuse des fleurs de trottoirs. J’aurais préféré qu’il me parle de pierre précieuse, mais soit. Il m’a promis de l’argent et puis finalement était-ce si différent d’Étienne ? J’avais faim, atrocement, je n’avais pas de titre noble pour me permettre de remplir mon assiette, pas suffisamment vierge et riche pour attirer un petit chevalier, banneret ou autre alors… J’ai pris mon courage à deux mains et je suis devenue fleur.

Fleur elle était muette, elle portait un masque et Francis prévenait chaque client que si il tentait de dévoiler mon visage il agoniserait de l’autre côté du mur. Les premières fois je m’enivrais et puis, quand j’ai pu remplir mon assiette, celle de Mireille, quand j’ai pu m’offrir une robe, j’ai vite oublié mes problèmes de conscience. La vie c’est ça de toute façon, soit tu avances, soit tu crèves. Fleur a fini par faire partie entièrement de moi, ce qui était une cicatrice devenait un plaisir. Je n’ai pas peur de le dire aujourd’hui, Fleur est très demandée et pas par n’importe qui, ça m’apporte les petites confessions sur l’oreille… Ceux que je peux murmurer à l’oreille des épouses en tant qu’Harmonie. Ça m’octroie certains passe-droits et certains ennemis, je veux bien le concéder, enfin on n’a rien sans rien n’est-ce pas ?

La famine je la supportais douloureusement, mais moins douloureusement que mes parents, cependant l’argent, ça ne dure qu’un temps ? Les riches devenaient moins riches, les nobles moins nobles et il a vite fallu trouver autre chose ? Vous comprendrez facilement qu’avoir deux activités à l’extérieur, niveau richesse, ça n’aide pas beaucoup. Allez y vous pour trouver en début de la catastrophe des gens pour travailler le sel, allez-y pour en convaincre d’aller à la mine. Rien, niet, pas un volontaire, PER-SO-NNE. Alors j’ai dû continuer ma p’tite affaire, discrètement, avec les risques que ça comporte. Il ne faut pas croire que c’était rose tous les soirs, bien au contraire. J’ai même failli perdre la vie, les risques du métier, je suis tombée enceinte, je ne pouvais pas le garder. J’ai fait appel à une sorcière, résultante ? Plus d’un mois brûlant de fièvre suppliant Mireille de m’achever.

C’est durant cette fameuse période que c’est déroulé l’affaire de Sarosse ? Mais si, vous savez, la porte fermée devant les Sarosse et pas que, les créatures venant se remplir le ventre devant tout le monde. Si vous voulez mon avis ? Comment ça vous me voyez venir ? Mais non, écoutez ! C’était le meilleur choix du Duc, vraiment. Qu’est-ce que vous croyez vous ? On crève déjà tous de faim, même moi, alors ce n’est pas pour ouvrir davantage la porte, il l’a déjà suffisamment fait non ? Et puis, il faut savoir se faire écouter, montrer la sévérité tout en tendant la main de douceur, vous voyez ? Ce n’est pas différent de mon métier de l’ombre si vous voulez mon avis. Enfin celui de fleur, vous suivez toujours ?

Après ça, la situation s’est aggravée, encore. La famine toujours, ma mère est morte, j’ai dû davantage porter le deuil, encore. Père devenait fou, alors il se consolait dans les draps de sa… Non je plaisante. De sa maîtresse. Il n’a jamais voulu épouser personne, il était âgé, c’est finalement la maladie qui l’a emporté peu de temps après le premier hiver. Avec les ressources que je ramenais en plus, le travail de Mireille qui tentait de m’aider autant que possible, et les économies de la famille, je parvenais à rembourser la maison, payer, soit en marchandise, soit en argent, tout dépendait ce que je parvenais à obtenir.
J’avais survécu à l’hiver et Mireille aussi. On était des survivantes, n’était-ce pas tout ce qui pouvait compter ? Je pensais qu’on était si puissante à ce moment-là… Puissante oui, jusqu’à ce que je me retrouve enfermée dans ma maison devant la rumeur qui enflait que des fangeux étaient rentrés dans la ville. J’ai mis des jours à accepter de mettre un pied dehors et j’ai supplié Mireille de ne pas le faire non plus. On a prié des heures durant oui… Et puis, ça s’est stabilisé, un peu, je crois. J’ai réussi à stabiliser notre petite entreprise, à relancer un début du marais salant, difficilement, avec l’aide de Francis et de ses contacts. J’avais un peu d’argent qui rentrait, mais pas suffisamment pour pouvoir mener la même vie. Alors j’ai continué à être fleur… Je commençais à percevoir d’autre moyen pour m’en sortir. Fleur, elle était connue du milieu, en même temps qui se méfierait d’une muette ? Les informations commençaient à pleuvoir, alors je tirais des ficelles ici et là.

Ça a failli me coûter ma peau, c’est la chance des Trois qui a joué en ma faveur, je dois bien l’admettre. Un client de fleur avait fini par faire tomber mon masque, comprenant que fleur c’était moi et que moi je faisais chanter sa famille plusieurs moi pour obtenir de l’argent… Il a juré de me faire pendre sur la place des pendus. Vous savez ce qui m’a sauvée ? La reprise du Labret, il est parti combattre, envoyé dans l’ensemble, il n’a même pas eu le temps de le dire à sa femme et comble de la chance il est mort là-bas. Alors, bien évidemment, j’ai arrêté mon chantage, je suis devenue l’amie de sa femme, qui du coup accepte de me tendre la main quand elle peut… Mais bon, rapidement elle s’est retrouvée sans le sou, inintéressante donc.

Mireille, elle m’a entraînée dans la petite fête de la ville, vous savez la fameuse journée des jeux. Je dois bien admettre que j’ai pris plaisir, ça m’a permis de m’amuser un peu, d’oublier mes soucis. Et puis le quotidien a fini par se faire régulier, presque identique. Fleur avait fini par faire pleinement de ma vie, ou moi de la sienne je ne sais plus trop. L’argent n’était plus si présent, non, mais j’obtenais de quoi manger, ou échanger ce qui me permettait de m’élever un peu plus haut que tous les gueux qui pensaient pouvoir me côtoyer.

Vous voyez bien l’ensemble non ? Alors on arrive à aujourd’hui ? Que puis-je vous dire ? Qu’une nouvelle fois la fange m’a rendu un énorme service, si on oublie ma peur, mes larmes et mes supplications bien sûr. Quoi ? Oh, ne me regardez pas de cette manière, tout le monde le pense dans le fond. Plus il y a de morts, plus il y a de nourriture pour les autres ? C’est les règles de la nature et donc des Trois, non ? En tout cas, je dois bien l’admettre notre nouveau Roi c’est marqué le coup, il est largement supérieur à n’importe qui à ce niveau. Alors j’entends de tout, qu’il est responsable de tout ça, que c’était manigancé, que les sectaires sont responsables, que Marbrume devient dangereux. Marbrume dangereux ? Ah non, mais moi je suis complètement d’accord, mieux vaut qu’ils partent tous dans les marais. Quoi ? Rappelez-vous, plus il y a de morts, plus le reste va pour les survivants.

Enfin, je dois bien avouer que ma situation est différente aujourd’hui… Avec la reprise du Labret, j’ai pu récupérer une mine, ramené de la pierre précieuse ou non, n’est-ce pas important ? Le sel fait peur à la fange il paraît, je n’y crois pas vraiment, mais je préfère attester la rumeur, comme ça plus de monde va travailler dans mon marais salant non loin de Marbrume… Ca et mes petites affaires de l’ombre, désormais toujours en dehors des murs de Marbrume, eh bien… Ca fait de moi une femme portant des beaux vêtements, des beaux bijoux et dont le ventre ne grogne presque plus de faim. Heureusement, parce que Mireille est tombée malade, alors je vais négocier des plantes, mais les plantes, ça vient de l’extérieur, alors c’est cher… Enfin, je suppose que vous comprenez le principe. Je lui ai promis de nous sortir de tout ça, promis devant les Trois. Elle verra Mireille, on deviendra noble nous aussi. On a ce qu’il faut pour ça, faut-il simplement faire preuve de patience n’est-ce pas ? Le tout c’est d’y croire et de ne jamais perdre la flamme du combat. Je commence à être de nouveau invité dans les soirées, on me reconnaît… Alors j’avoue que mes manières ne sont plus aussi parfaites, mon parlé non plus, mais ça se travaille, non ? Allez, tu peux me le dire à moi que je suis la femme parfaite, non ?

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui, je le jure monsieur, madame le juge

Comment avez-vous trouvé le forum ? Sur les tops sites, je crois, il est dans les favoris depuis un p'tit temps.

Vos premières impressions ? J'aime beaucoup le graphisme, la liste de membres n'est ni trop grosse, ni trop petite, ça donne envie.

Des questions ou des suggestions ? Je ne sais pas encore vers quoi je vais aller, j'ai quelques idées, je suis lente !

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Evidemment !