Marbrume


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 Le Cerf de Lance

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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Le Cerf de Lance   Le Cerf de Lance EmptyDim 14 Jan 2018 - 23:58
- Tu... T'es vraiment qu'un connard égoïste...

Amaury déglutit. Il avait le cheveux qui collait au front, les yeux humectés et la respiration tremblante. Ses jurons avaient soudainement imposé un silence glacial dans la pièce. C'en devenait pesant pour la huitaine d'individus qui s'y tassaient.

Amaury était un jeune homme au teint pale, au poil châtain et au regard bleu azur. Plutôt fin et de moyenne taille, il n'était pas de ceux qui en imposaient le plus parmi les rangs de la milice. Mais son attitude instable faisait peur, si bien que tous s'étaient figés autour de lui, une main sur le pommeau par simple précaution. Les regards jonglaient entre Amaury et un autre homme, de stature plus imposante celui-là, plus grand, plus usé, plus pâle, plus clair de peau aussi. Son attitude froide et distance ne laissait transparaître nulle pitié à l'égard du jeune milicien en proie à la détresse.

Ils passèrent quelques minutes campés sur leur position, sans que rien ne se produisît. Seule la respiration saccadée d'Amaury troublait le silence. Il se trouvait dans une situation de plus en plus inconfortable tandis qu'il coulait des regard sur les silhouettes de ses camarades, qui guettaient le moindre faux pas, la moindre occasion de le supprimer.

Hérald ne cillait pas. Il plantait son regard perçant dans celui d'Amaury, comme il le faisait aussi bien avec un ennemi qu'un ami. A son sens, c'était après tout deux notions superflues. Un allié sans faille sur le champ de bataille pouvait être le meilleur adversaire dans une autre vie, et réciproquement. Au bout du compte, il n'avait de considération que pour les vrais qui ne démordaient pas de leurs idéaux et qui savaient faire passer le devoir avant les sentiments personnels.

Une clameur retentit ; celle du jeune Amaury qui s'égosilla dans une stupeur menaçante, prêt à bondir sur le grand blond pâle alors qu'il tirait l'épée. Mais son râle s'éteint en des toux grasses alors qu'une lame teintée de carmin surgit de sa gorge. Alphonsine ne s'était pas faite prier pour mettre un terme à l'existence d'un de ceux qu'elle avait considérés et aimés. D'un geste sec, elle retira son ensis tout en décrivant un geste circulaire pour lui arracher partiellement la tête, qui demeurait accrochée au corps grâce à l'aide de quelques cartilages qu'elle s'empressa d'aller sectionner avec une froideur chirurgicale. Il fallait à tout prix décapiter les cadavres ou les brûler pour que ceux-ci ne se relève pas de la Fange.

Alphonsine toisait son œuvre du même regard froid que celui d'Hérald. C'était une jeune femme glaciale, qui n'inspirait aucune sympathie ni pour ses ennemis, ni pour ses alliés. Une jeune femme aux cheveux roux et au regard de braise qui ne côtoyait que trop bien la mort, sa meilleure compagne depuis longtemps, même si ces derniers mois avaient été différents depuis qu'elle s'était rangée du côté d'Hérald, avec d'autres miliciens aux tempéraments aussi brûlés que le sien. Mais elle savait où cela les mènerait, et elle savait que tôt ou tard elle aurait à tuer l'un des siens qui faillirait avant le moment crucial.

Elle tourna les talons et poussa la porte en bois humide sans se faire prier. Tous la suivirent du regard sans broncher, puis se recentrèrent sur Amaury - du moins, ce qu'il en restait.

- Vite. Il ne nous reste que peu de temps. confia Hérald.
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MessageSujet: Re: Le Cerf de Lance   Le Cerf de Lance EmptyDim 21 Jan 2018 - 20:58
- M-mais laissez-le ! V'voyez pas qu'on a mieux à faire qu'se quereller ?

Amaury avait le cœur battant et trahissait une émotion que plus d'un milicien peinait à enfouir. La peur. Ses pupilles se dilataient et, bientôt, il avait la désagréable sensation de transpirer plus qu'il ne transpirait déjà par cette chaleur marbrumienne atroce.

Les deux interlocuteurs qui malmenaient un de leur pairs regardèrent par-dessus leur épaule, plantant un regard assassin dans celui du jeune châtain qui déglutit. Le visage raide et la mine constipée, Amaury avait la main sur le pommeau, s'imaginant plutôt voler au secours de l’opprimé mais regrettant déjà ses gestes.

- Mêle-toi de c'qui te r'garde, le manche à balais. Ou j'te garantis que tu le regretteras vite.
- M-mais c'est contraire au code des mili-
- EST-CE QUE TU COMPRENDS QUAND JE TE PARLE ?

L'un des deux nigauds avait subitement levé le ton à s'en fendre une corde vocale au risque d'être surpris par un gradé. Au lieu de ça, c'était un milicien grand blond pale qui passait par là. Il était de corvée de nettoyage, et il se redressait en portant un regard froid et calculateur sur l'assistance.

- Il comprend très bien, je crois. En ce qui te concerne, je pense que tu es une plaisanterie vivante et que le grand Serus a un sens de l'humour pour le moins très étrange...
- T'en as pas assez, le puni ? Tu veux peut-être que je rende compte à ta pute de cheffe pour qu'on te force à nettoyer la chiasse avec ta langue ?
- Au prix de ta tête, je n'en donnerai pas cher.

Il y eut soudain un froid. Tout le monde, ici, se rappelait très bien de l'écart que Dreit avait commis en une triste nuitée de Printemps 1165. On avait retrouvé la bouliche au cou tordu dans une cellule avec cinq autres miliciens en correction. Même si Dreit avait payé cher cet écart, on ne voulait pas finir le cou tordu.

- Laisse tomber, Ambroise... interpela l'autre milicien en prenant le bras de son comparse tabasseur.
- Tu t'en tireras pas comme ça, meurtrier... J'te jure que j't'ai à la bonne !

Cette fois, c'était Ambroise et son sous-fifre qui s'en allaient en déglutissant, le cœur battant, tandis qu'Amaury les suivait d'un regard ahuri disparaître au coin du mur, reportant son regard craintif sur Dreit. Ce dernier esquissa un sourire en coin, le regard malicieux, alors qu'il regardait le milicien victime de ce passage à tabac, se redressant, chancelant presque.

- Je crois que tu as mieux fait de l'amener à l'infirmerie, si tu veux un tant soit peu garder la face sur ce qu'il s'est passé. conclut le grand blond pâle à l'attention du châtain.

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MessageSujet: Re: Le Cerf de Lance   Le Cerf de Lance EmptySam 27 Jan 2018 - 21:38
Le cerf de Lance, d'ordinaire droit et implacable, se retrouvait tordu en un arc de cercle grossier et la mine sombre autour d'une croix tombale de fortune, formée de deux morceaux de bois mort ramassés au bord de la futaie environnante. D'ordinaire, l'heure n'était pas aux condoléances. Mais Amaury était parti trop tôt. Son moral avait succombé au moment crucial, et Alphonsine s'était vu faire quelque chose qu'elle n'aurait imaginé faire à l'égard d'un de ses frères d'armes.

Même Asselin, qui d'ordinaire esquissait cet éternel sourire en coin, sur lequel on pouvait lire tant de la joie que de la malice, affichait une mine sombre, comme si le monde venait de signer sa fin et qu'il ne restait plus aucun espoir. Asselin était un jeune homme d'ordinaire souriant, qui respirait la joie de vivre même dans les moments les plus difficiles au point d'en dérouter ses pairs. C'était aussi le plus jeune de la bande, et peut-être manifestement le moins soucieux. Il était un peu du même acabit qu'Amaury, à l'exception qu'il dissimulait ses plus profondes émotions derrière un masque souriant et agréable. A vrai dire, il y avait de plus déroutant le fait qu'il était non seulement le plus jeune de la bande, mais aussi le bretteur le plus compétent et l'équipier le plus imperméable aux situations les plus extrêmes. Le stoïcisme incarné. Même Dreit pouvait laisser transparaître une joie ou une tristesse passagères.

Messier, qui se tenait à la droite d'Asselin et qui faisait deux fois son âge, était comme un buffle déprimé qui renaclait presque à l'idée que la bande n'était pas invincible. Il ressemblait à Asselin, mais plus vieux celui-là ; il avait clairement les traits marqués par les âges, et les batailles aussi. L'un des rares - sinon le seul dans la bande - qui avait une attache susceptible de le retenir de s'engouffrer dans cette descente aux enfers qui s'annonçait. Il était l'opposé de Rémi Asselin en terme d'âge ; l'aîné, et le plus mature sans doute. Et pourtant il était lui aussi animé par cette fougue et cette passion qui l'avait mené là, avec les autres. Passion soudainement effritée par la mort prématurée d'un frère.

Dreit, qui n'affichait pas moins une mine déconfite, inspira longuement et releva la tête, faisant face à un crépuscule flamboyant qu'il pénait à soutenir du regard, tandis que sa vision embrassait un horizon pourpre et incertain dans lequel s'entremêlait une broussaille et des nuages mus par un vent froid, comme annonciateur d'une tempête imminente.

- Le sacrifice d'Amaury n'aura pas été vain. Il est de ceux qui ont cru en notre entreprise et qui ont eu le courage de nous suivre sans faire cas du confort de milicien de l'Intérieur. Contrairement à d'autres, ce n'est pas la félonie qui l'a emporté, mais bien son humanité. Car si nous sommes tous des loups, des bâtards envoyés à la mort, c'est bien en Amaury qui restait une humanité et une émotion telles qu'il lui était impossible de continuer. Combattons en son honneur ce soir, lorsque nous mourrons aux griffes de la Fange. Il est le porte-étendard d'un Cerf de Lance que l'histoire de Langre bannira à jamais de ses parchemins.

Les honneurs du grand blond pâle laissèrent la place à un silence religieux, quand bien même il n'était nullement question de Trinité. Après quoi les acolytes de dispersèrent momentanément autour de la cabane dans laquelle Amaury avait été exécuté sans sommation. Sa ravisseuse, par ailleurs, s'était mise à distance, en retrait, et l'on pouvait deviner qu'elle tournait le dos aux autres, les bras croisés à fixer cet horizon annonciateur de funestes présages. Dreit la rejoignait d'un pas lourd et lent, comme pour annoncer sa présence et laisser le temps à la jeune Alphonsine Stuart de lui intimer qu'elle préférerait rester seule.

Sauf qu'il n'en fut rien. Dreit se tenait légèrement en retrait, la mine déconfite et avenante. Sa froideur semblait disparaître le temps d'un espace, d'un instant. Il devinait sans même apercevoir le visage de la jeune Alphonsine Stuart qu'elle fondait en larmes.

- Franchement, quel connard ce Serus... Il a complètement chié de travers tout ce qu'il a pu faire. A quoi ça rime ? Tu es celui qui m'a donné et enlevé de l'espoir. Dis-moi comment j'peux encore tenir sur mes deux jambes après c'que j'ai fait.

Il n'y avait ni animosité ni sanglot dans sa voix. Mais le désespoir y était bel et bien présent. Ce à quoi répondit Dreit par une palme qui vint doucement se poser sur l'épaule d'Alphonsine. Elle qui avait d'ordinaire horreur du contact humain - surtout qu'un homme la touche - elle se laissa faire, ne réagissant pas.

- Si je suis encore en vie pour le peu de temps qu'il me reste, c'est grâce à toi et je t'en remercie. Après, tu me connais depuis le temps, je crois. Que je meure maintenant ou plus tard ne change strictement plus rien à mon existence. Je sais qu'elle est condamnée. Ce qui m'importe dorénavant est de ne faire qu'un avec la Trinité dans un ultime salut. Je me moque que tu me prennes pour un fou qui aurait perdu la tête à trop se faire cogner par son aïeux étant plus jeune. Ce qui importe c'est que je t'aime, toi et les autres. Non seulement d'un amour unique, mais que personne n'a su te donner. Et je te le répè-

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Alphonsine se blottit dans ses bras, se serrant contre elle et plaquant son visage contre son torse comme pour ne pas qu'il la voie entrain de sangloter. Dreit ne poursuivit pas, et accorda une légère accolade à son amie.

Ce silence d'or suffisait à eux deux pour comprendre quel lien les unissait.
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MessageSujet: Re: Le Cerf de Lance   Le Cerf de Lance EmptyJeu 8 Fév 2018 - 0:57
- Ca t'arrive de ressentir quelque chose de temps à autre ?
- Non.

Certes il était d'ordinaire cet iceberg immuable, mais cette question récurrente lui valut bien une fissure dans la glace ; un sourire en coin qu'il esquissait discrètement en balayant à rythme constant les recoins de la caserne.

- Tu ressens vraiment rien ? T'es quoi au juste ? Un monstre qu'en a rien à foutre des gens ? Tu t'crois invincible ?

Pas de réponse. Le grand blond pâle, s'il entendait d'une oreille les complaintes d'Amaury, confirmait les dires de ce dernier, aussi froid, calculateur et imperturbable qu'il fût ; tant dans ses rondes militaires que dans les tâches ingrates. Mais sa patience aurait des limites et son collègue l'agaçait inutilement.

- Je pense que tu as mieux à faire que de m'importuner dans l'exercice de mes fonctions.
- J'veux juste savoir. Comment tu fais. J'veux être comme toi. Au diable les autres, c'est des perdants comme tu dis. J't'ai vu faire l'autre fois, j'sais que t'as pas un mauvais fond. Même si t'as déjà tué l'un des nôtres.

Le blond s'arrêta net et se redressa, une main tenant le manche de son balais à la verticale.

- Je vais te dire ce qu'un abruti de ma coutillerie m'a dit il y a peu. Il m'a dit que je n'étais pas un milicien. Que je ne pensais pas "équipe". Que je voulais toujours montrer que j'étais le plus fort. Que je ne plaisantais jamais avec les autres. Que je ne rigolais pas, ne pleurais pas, ne riais pas, ne souriais pas. Que je ne buvais jamais d'alcool même si je le pouvais. Que j'étais juste là et que comme je ne causais pas, eh bien, on ne me voyait pas. Que je faisais le vide autour de moi, comme un "con", alors que j'étais malin."

Dreit marqua un silence et en profita pour planter son regard dans celui d'Amaury, s'assurant qu'il obtiendrait toute l'attention nécessaire pour ce qu'il avait à ajouter.

- Soyons honnête ; je me demande parfois ce que je fais ici, au milieu de tous ces amateurs bornés et sous-évolués. Si je ne pense pas équipe, c'est parce que je ne suis micible qu'avec les meilleurs. Je suis dans ma coutillerie actuelle par dépit. D'Algrange a été choisie car elle accepte la médiocrité autant que ceux qui sont prêt à baisser leur pantalon pour obtenir des galons. Et ce n'est pas aux andouilles incapable de raisonner par eux-mêmes que je montrerai ne serait-ce que la moindre compation, ni ne verserait la moindre larme. La moindre goutte de sang. Mon salut, je ne le dois qu'à mes anciens frères d'armes. Eux savent ce qu'est la mort. Ils n'ont pas de temps à perdre avec l'alcool et le sexe. Surtout en ces temps difficiles. Qu'ils me haïssent ou me condamnent si ça les chante. Qu'ils gravissent les échelons à ma place. Je ne veux pas de leur privilège. Car tôt ou tard, on meurt. Et face à la mort, face à Anür, je lui tendrai les bras et l'embrasserai, là où eux - je te le garantis - fuiront la queue entre les jambes. Si ça, c'est être milicien, alors non, ma place n'est pas ici. Sans doute aux côtés du Duc, à la rigueur, mais il a mieux à faire que de s'entourer un Loup égaré. Maintenant, si tu penses réellement que tout ce que je viens de te dire a du sens pour toi, retrouve-moi, demain, avant la première heure sur le terrain à l'Est de la caserne."
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MessageSujet: Re: Le Cerf de Lance   Le Cerf de Lance EmptyLun 2 Avr 2018 - 16:14
Le groupe de quatre miliciens avançait d'un pas résolu jusqu'aux appartements du coutilier responsable de l'avant-poste. Deux sbires se tenaient là de part et d'autre de la porte en bois sombre et, malgré leur intelligence de milicien - c'est-à-dire réduite - ils ne tardèrent pas à déceler les intentions de Dreit et de sa clique. Le sourire méprisant d'Asselin, cet éternel petit rictus en coin qui présageait toujours ce petit quelque chose d'inquiétant, ne fit que renforcer l'appréhension de la paire de gardes.

- Chef, chef ! tonitrua l'un d'entre eux en frappant d'une demi-douzaine de coups à la porte, on a un gros problème !

On entendit un son de métal glissant tandis que les renégats tinrent leur lame au clair de lune.

- C'est un ultimatum. Rangez-vous ou mourrez. annonça calmement Dreit.

Si ce n'était pas le grand blond pâle qui intimidait, ni même le jeune Asselin qui s'amusait à faire jongler la pointe de sa lame dans sa paume gauche, Messier dardait un regard désolé sur les deux gardes tandis qu'il tâtait de son lourd marteau.

- Essayons d'être tous raisonnables, on a tous intérêt à ce que vos cervelles ne refassent pas la décoration. lança-t-il d'un air presque blasé.

À ces paroles, on entendit un bruit sec tandis que la porte s'ouvrit, laissant paraître un coutilier au cheveux poisseux et à la mine interdite.

- Dreit ! Espèce d'enflure ! Tuez-moi ce gueux ! gueula le coutilier.
- Maîtrisez-moi cet incapable si vous voulez avoir ne serait-ce qu'un espoir de survie. rétorqua Dreit en jonglant du regard parmi les deux gardes.

Ceux-ci ne tardèrent pas pointer leur épée en direction de leur propre coutilier qui se barricada aussitôt dans son cabanon. Dreit ne se fit pas prier pour avancer, monter le genoux et, de tout son poids, enfoncer à pleine charge la porte qui s'ouvrit brusquement tandis que son opposant tomba presque à la renverse sur le sol de terre battue, se redressant tant bien que mal tandis qu'il dégainait à son tour sa longue épée, trop longue pour cet endroit confiné. Une clâmeur retentit tandis qu'une silhouette fonçait sur lui, ce qui d'abord le frappa de stupeur et le raidit, avant qu'il ne soit finalement frappé instantanément au cou. Sa tête se détacha presque instantanément de son corps, mais il suffit à Asselin d'une seconde tranchée pour terminer le travail, tandis qu'il appuya du pied sur le pourpoint du coutelier pour le coucher.

Le reste de la coutillerie ainsi que d'autres miliciens, qui avaient entendu du raffut, accoururent aussitôt et ne tardèrent pas à comprendre ce qu'il se passait. C'était le même personnage qui plusieurs mois auparavant avait essayé de renverser un sergent qui était responsable de cette tragédie.

- Soumettez-vous à mon commandement, ou rejoignez Anür sur-le-champ ! beugla Dreit, dont la froideur et la patience n'avaient plus aucune importance.

Un pas avait été franchi et une âme avait été fauchée. Asselin, qui revenait avec la tête du coutilier décapité, suffit presque à lui seul à faire naître aux soldats adverses un sentiment de terreur. Ils ne voulaient pas connaître le même sort, et s'ils savaient une chose, c'est que là où tout le monde parlait de survivre, Dreit et ses compagnons étaient prêts à mourir.

- La médiocrité a assez engourdi nos troupes ! Il est maintenant temps d'aller droit devant dans la bataille sans le moindre regard en arrière ! C'est de nous que dépend l'avenir de l'humanité, et la milice a trop longtemps eu dans sa hiérarchie des mollusques incompétents préoccupés par leur propre profit en temps de crise pour prétendre à quoi que ce soit.

La voix de Dreit portait. Il n'était plus question de discrétion aucune sous cette pleine Lune. Mais bien de faire face à l'inévitable, la tête haute. Il marquait une pause, essayant de planter son regard de braise dans celui de ses auditeurs.

- Les meilleurs bretteurs d'entre nous finissaient d'ailleurs mercenaires. Pourquoi ? Parce que leur talent factice n'était qu'un service pécunier. L'intérêt personnel, encore et toujours. Nous sommes le bras armé du Duc ! Pas de vulgaires mercenaires qui seraient prêts à couper la main qui nous nourrit ! Soyez de vrais guerriers et prenez votre responsabilité de miliciens, car c'est seulement dans l'accomplissement de votre salut, de NOTRE salut, que nous pourrons tous prétendre à voir des jours meilleurs ! Pour Marbrume ! POUR LE DUC !

Il brandit sa lame en l'air, suivit de ses acolytes. Et alors, on entendit presque un tonnement, quand bien même nul éclair ne déchirait le ciel. C'était en fait des hurlements, ceux d'une nouvelle meute qui voyait le jour dans cette funeste nuit.
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MessageSujet: Re: Le Cerf de Lance   Le Cerf de Lance EmptyJeu 16 Aoû 2018 - 2:17
Bon en fait c'est trop long donc je vais la faire courte.

Dreit va mettre une carotte à Helmut (un banni) et à l'autre mec pirate là, un prédéfini que je n'ai jamais joué.

Ensuite il va se faire défoncer sévère par un Fangeux et... Et mourir.
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MessageSujet: Re: Le Cerf de Lance   Le Cerf de Lance Empty
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