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 Déluge d'Acier

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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyMar 19 Fév 2019 - 21:48
Tout était prêt.

Le Capitaine passait en revue ses troupes. Le Vieux Borgne, dont la colossale silhouette était étouffée par un grand manteau noir, fixait ses soldats un par un. Dix en tout. Dont une femme. Aeryn Monclar. Elle n'était pas la première à avoir rejointe la Compagnie. Cet honneur revenait à Cywel. Elle lui manquait. Mais la jeune rousse au caractère ardent avait prouvé sa motivation. Il s'était attendu à un chiot suivant simplement ses grands frères, Kaël, Ivaad et Elwin. Lors de son duel d'intégration, elle en avait remonté au vieux vétéran. Elle lui rendit un regard volontaire, engoncée dans son armure de cuir, renforcée ici et là de plaques de fer par la Compagnie.

Prometteuse. Comme ses trois frères. Le Capitaine avait du recruter la majorité de ses nouvelles troupes parmis ceux du peuple. La fratrie Monclar avait amenée plus que du sang neuf, elle avait amenée de l'expérience, et de nouveaux talents. Elwin s'était avéré un archer talentueux, bien au delà du reste de la troupe, y compris le Capitaine. Ivaad était une brute. Fort, dur au mal, aussi agressif qu'un coq. Le Capitaine n'avait pas besoin de plus. Kaël,l'âiné, contrôlait suffisamment bien son frère pour que le Vieux Borgne n'ai pas à s'en inquiéter.

Il les détailla des pieds à la tête, comme toujours, d'un regard furtif. Armurés, et équipés, tous de l'épée bâtarde réglementaire de la compagnie, et d'une arbalète de poing. Elwin avait eu droit à un arc. Le Capitaine autorisait l'équipement secondaire. En ces temps de folie, un peu de désorganisation ne faisait pas de mal...

- Je confirme Capitaine, tout est en ordre déclara Strakhov. Le vieil homme, l'âiné de la compagnie, à la barbe grise et épaisse, serra son poing, pouce levé, vers le Vieux Borgne. Il était la voix du Capitaine, parlant à sa place.

- Munitions, rations, cartes, tout est là. dit-il d'une voix rassurante et bonhomme. Il était penché sur l'une des trois lourdes et solides caravanes du petit convoi qu'ils escortaient. Matériaux de ferme et de construction, boites, vêtements, un fatras de biens à l'utilité indiscutable était réuni ici. De quoi équiper et faciliter la vie de tout un hameau.

- Bien. répondit-il en hochant la tête.

- On attend quoi Cap ? demanda Bjorn d'une voix grondante. L'ancien criminel, musclé, chauve et agressif, tremblait d'impatience. Comme Ivaad, il était un chien fou. Une brute. Mais Bjorn était méchant, sauvage et cruel. Une cruauté entièrement dirigée contre les ennemis de la Compagnie. Ses deux comparses, Keral et Oliark, deux soldats impitoyables mais disciplinés, semblaient un peu plus inquiets. C'était leur première sortie vers le labret.

Nabkov et Finn discutaient à voix basse. Sûrement un sujet de charpenterie, l'ancien métier commun du veuf et de l'orphelin. Strakhov répondit à Bjorn.

- Notre employeur a fait appel à une autre mercenaire.

- On attend. commenta le Capitaine. Le soleil allait bientôt se lever. Ils en avaient pour 2 jours, 3 peut-être, afin d'atteindre le Labret. Dans la fraicheur hivernale, la "colonie" de Marbrume, sensée nourrir la ville, devait être protégée.

Le Capitaine était confiant. Dans ses hommes -et sa femme-, et dans les présages. Cybèle, la guérisseuse de la compagnie, avait tirée les cartes. Elles annoncait une épreuve, mais aussi une éclatante victoire.

Tel un veilleur silencieux, immobile et immense gargouille noire, Le Capitaine attendait, alors que les premiers rayons du soleil se reflétaient sur la lame noire de Terminus Est.

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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyMer 20 Fév 2019 - 0:32
Elle n’aimait pas trop l’idée. Voir pas le moins du monde, mais il avait insisté et plus important encore, il avait bien payé. S’il lui avait simplement confié un cheval, elle aurait déjà fait la moitié de la route. Au lieu de ça elle allait devoir prendre la route avec une caravane au complet, et la troupe de mercenaire l’accompagnant. Comme-ci cela avait la moindre chance de ralentir une horde de fangeux. Au contraire ! Selon elle, plus ils étaient nombreux, plus ils avaient de chance de se faire repérer sur la route.
Mais bon, le client à la même parole que le Duc, du moment que le salaire correspond à la demande.
Elle se dirigeait donc tranquillement à travers les ruelles, la pénombre était encore présente, le soleil tardant à chasser sa maîtresse nocturne pour quelques minutes encore.
Elle était certainement un peu en retard, mais elle avait une sainte horreur de devoir assister aux préparatifs de dernière minute. Comme si un voyage de la sorte pouvait avoir plus de chance si on vérifiait bien une quinzième fois supplémentaire que l’inventaire était juste.
Non, mieux valait arriver cinq minutes en retard sous des regards agacés que perdre une heure à les regarder s’activer.

Alors elle avait passé la nuit à boire et à danser dans une taverne qui lui était devenue familière, pour ne se mettre en route que lorsque la nuit avait décidée de s’éclaircir. Elle approchait de point de rendez-vous en sifflotant l’air de la dernière chanson qu’avait entamé le ménestrel alors qu’elle quittait l’établissement. Elle l’aurait surement dans la tête une bonne part de la journée.
Son père lui répétait souvent qu’il n’y avait rien de pire que de ne pas écouter une chanson jusqu’au bout, que des batailles furent perdues et des royaumes brûlés parce que les rois et les généraux avait l’esprit ailleurs à cause d’une ritournelle trop persistante.
Elle sourit à se souvenir. Et c’est donc joyeuse et partiellement ivre qu’elle arriva en vue de la caravane.

Immédiatement, le rocher immobile et noir lui sauta aux yeux. A vrai dire, à moins d’être totalement aveugle, il était impossible à rater. Il bougeait si peu que Lisbeth mis une bonne seconde pour y voir un homme et pas un élément du décor.
Elle avait entendu dire que le chef de ce groupe était massif, mais elle admettait s’en être fait une idée en deçà de la réalité.
Au fur et à mesure qu’elle s’approchait, elle vit plus de détails et moins de forme vaguement humaine. Elle arriva enfin aux pieds du colosse.

-Capitaine, c’est un plaisir.

Il avait le visage buriné par des années de carrière. En réalité il semblait aussi ancien et abîmé que les murs de la forteresse. Tout en partageant le même charme désuet. Une sensation de solidité et de constance. Ce n’était pas désagréable à regarder, pour l’un comme pour l’autre.
Cette sensation semblait accentuée par le cache-œil et l’étrange éclat de métal fiché dans son crâne. C’était donc ça le dernier survivant de cette presque armée qu’avait été la compagnie des lames ? Elle avait cru à une mauvaise blague quand elle avait appris la reconstruction de cette guilde qu’elle pensait morte pour de bon depuis l’exode face à la fange. Quand elle avait parcouru le monde en tant que jeune mercenaire, elle avait souvent entendu parler des exploits de la compagnie et même en retirant l’embellissement et mensonges, cela restait impressionnant.
Maintenant qu’elle le voyait de ses yeux, elle était prête à croire à sa fameuse survie.

Son regard se détourna de lui pour se promener sur ceux qui étaient les héritiers d’un nom prestigieux. Son avis était déjà plus mitigé en les voyants. Pour la plupart il ne semblait pas vraiment valoir mieux que les bagarreur et autres canailles qu’elle fréquentait dans les tavernes. En réalité, ils ne furent que deux à retenir son attention. Un jeune blondinet qui semblait à lui seul avoir aspiré puis exprimé toute la gaieté de son groupe. Il montrait un sourire charmeur et une assurance propre à son âge, discutant à grand geste avec un de ses ainés plus posé.
L’autre fût une jeune femme qui lui faisait un étrange effet de miroir avec sa chevelure de feu. Mais là où Lisbeth exprimait généralement un regard chaud et moqueur renforcé par le sourire en coin qui était devenu son habitude, comme en cet instant, la demoiselle possédait un regard bleu acier d’une certaine froideur, peut-être même un peu hautain.
Quand elle eut finit d’inspecter la petite troupe avec son regard taquin, elle se contenta de hausser le épaules.

-Ça ira.


Elle accompagna sa remarque d’un clin d’œil au Capitaine, qui d’après la légende n’avait pas d’autres noms que ce titre. Et ce dirigea droit vers le chariot de tête pour grimper à l’arrière, calant la petite boîte qu’elle transportait sous ses jambes. Elle s’appuya contre les caisses et rabattit sa capuche pour somnoler après cette nuit de beuverie.
Du moins était-ce ce qu’elle comptait laisser croire autant que faire se peut.

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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyJeu 21 Fév 2019 - 9:50

-Bordel, ce que c'est long, murmura Ivaad à mon oreille dans l’espoir que personne ne l'entende râler comme un mioche capricieux.Qu'est-ce qu’on attend au juste ?

Je ne lui répondis pas, me contentant de soupirer discrètement, sans pour autant bouger de ma posture rigide de soldat concentrée. Je connaissais mon frère et savais pertinemment qu'il manquait cruellement d'action. Rodrick évitait les longues périodes d'inactivité, juste histoire de canaliser le chien fou… Mais les temps étaient différents, le Capitaine n'était pas Rodrick et nos compagnons d'armes ne ressemblaient en rien à des guerriers entraînés. Du moins, pour la plupart d'entre eux. Ivaad supportait bien mal ce nouvel environnement, même s'il aimait de mesurer aux novices et de jouer au coq. Nous autres étions bien plus calmes et évitions même de nous mélanger avec ces inconnus. N'y voyez aucun esprit de supériorité, nous étions juste habitués à rester entre nous. Un chien dressé à agir d'une manière ne pouvait aisément se défaire des règles imposées durant des années par son maître et dresseur, même après que celui-ci ait disparus.

Alors nous attendions, sans savoir quoi exactement, subissant simplement l'inspection de notre nouveau “maître” dont nous ne savions rien. Et si Ivaad peinait à se contenir, un seul regard de notre aîné, empreint d'une sévérité probablement héréditaire, suffit à le ramener vers la discipline imposée aux guerriers. Malgré son tempérament instable, Ivaad ne s'amuserait jamais à défier Kaël, bien plus fort et imposant que lui… D'autant que lui, réfléchissait et analysait avec prudence ses adversaires, au point même de rapidement cerner leurs points faibles. Autant dire qu'il connaissait très bien ceux de son cadet, à force de l'observer lors des entraînements ou en pleine bataille.

Elwin affirmait qu'il nous faudrait un certain temps d'adaptation pour nous intégrer à cette nouvelle compagnie… Mais qu'il fallait tout de même prendre la peine d'apprendre à connaître nos compagnons… Chose qui s'avérerait forcément plus compliquée pour moi. En étant la seule femme de la bande, je devais sans cesse subir les brimades et provocations des autres et bon sang ce que cela m'agaçait. Mes aînés avaient pris la fâcheuse habitude de m'empêcher de réagir en s'interposant entre ces crétins et moi. Kaël affirmait que j'aurai tout le temps de prouver ma valeur en mission, ce que je pensais pourtant déjà acquis avec le duel d'intégration… Mais non, ces abrutis affirmaient malgré tout, que le Capitaine s'était simplement montré plus doux et tolérant à cause de ma condition de femme… Dès lors, je rêvais de leur faire bouffer leurs chicots à chaque nouvelle insulte proférée ou nouveau geste déplacé… Et vu la face que certains arboraient après une énième altercation, nul doute qu'ils recevaient la visite d'Ivaad qui devait y voir une bonne raison de se dérouiller un peu.


Et de bonne raison, en voilà une autre… Une mission, enfin. De quoi défouler notre coq impatient, même si moi, j'appréhendais celle-ci, simplement parce que nous étions habitués à travailler entre nous. Nous avions tout d'une fratrie soudée et entraînée à combattre ensemble, ce qui n’était pas encore tout à fait le cas avec cette compagnie. Enfin, je faisais confiance au Capitaine et à son bras droit pour maintenir la cohésion de groupe. Seul le temps me permettrait d'affirmer ou non si j'avais bel et bien raison.

Le soleil se levait lorsque la silhouette frêle apparut… Voilà donc ce que nous attendions, une femme. Sa posture assurée dénotait cruellement avec celle de certains de nos compagnons, mais, étrangement me rassurait… Mon œil entraîné savait reconnaître un guerrier lorsqu’il en voyait un et cette rouquine, avait tout de la guerrière sûre d'elle et déterminée. Lorsque mon regard croisa le sien, je ne pus que le maintenir… Je n’avais pas pour habitude de détourner le regard lorsque l'on me scrutait ainsi, bien au contraire. Mais cette assurance, si elle me rassurait de bien des manières, me déplaisait tout autant. Je n'aimais pas ce sourire en coin, taquin et provocateur comme si elle affirmait silencieusement que cette femme nous était supérieure. Si je m'étais permise d'afficher pareille expression, nul doute que Rodrick m'aurait fait ravaler mon rictus aussi sec car “rien n'est aussi incertain que la certitude”... Selon lui, un soldat se devait de porter son heaume en permanence, qu'il soit d'acier ou bien de chair. Et même si, personnellement, je pouvais être amenée à penser qu'un casque pouvait tout aussi bien être souriant, les paroles de mon père continuaient de résonner dans mon crâne.

Mais enfin, la bande étant à présent au complet, ne nous restait plus qu’à attendre les ordres du Capitaine. Ivaad commençait à s'agiter à mon côté, passant d'une jambe à l'autre comme pour s'échauffer les muscles probablement déjà bandés depuis longtemps. Du coin de l'œil, j'aperçus Kaël lui donner un coup de coude qui n'avait finalement rien de discret, tandis qu'Elwin soupirait bruyamment…

Il était grand temps d'y aller.
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptySam 23 Fév 2019 - 10:57
Le temps avait passé et il continuait de le faire à une vitesse variable selon le point de vue de chacun. Quelques mois plus tôt avait eu lieu l'affrontement avec Le Capitaine suivit de plusieurs leçons administrées de différentes façons, notamment un combat contre un certain chevalier qui avait bien failli coûter cher à Finn. Pour autant ce dernier s'en était remis comme l'avait escompté son Mentor et commençait à présent à marcher un pas en avant sur le sentier qui lui était destiné, quand bien même il continuait d'assurer ses fonctions de Second sans jamais interférer en aucune façon avec Le Capitaine. La Compagnie des Lames s'était étoffée, on était loin de l'époque de l'arrivée de la Fange où ils n'étaient qu'une poignée rénovant une bâtisse délabrée et s'entrainant pour tenter de ne serait-ce que tenir face à une simple attaque directe de celui qui les guidait depuis le début. Armés, équipés, surentraînés, chacun de ceux arrivés au moment de la reformation de la Compagnie avait trouvé sa place et il leur appartenait désormais d'accompagner les derniers membres qui les avaient rejoints pour qu'à leur tour ils trouvent leur place. Enfin ça bien sûr, c'était en théorie, mais en pratique les choses différaient, au grand damne de Finn qui ne voyait pas toujours d'un très bon œil l'attitude des hommes les plus abruptes de leur guilde qui secouaient un peu trop l'une de leur nouvelle recrue. Arrivée avec ses trois frères, derniers survivants d'une grande fratrie de combattants, Aeryn était une jeune femme à la volonté et aux nerfs d'acier. Dans l'ombre, le Second avait observé avec attention ses réactions, prêt à intervenir si jamais l'un des leurs devait déraper, mais non, toujours sur le fil du rasoir les mercenaires avaient chahutés la nouvelle recrue qui avait su se défendre admirablement. Et lorsque les frères de celle-ci avaient été sonner les cloches des responsables, c'est avec un amusement dissimulé que Finn les avaient croisés dans le couloir, se doutant que le Capitaine avait également dû avoir vent de tout cela. Pour autant l'ancien menuisier-charpentier n'avait rien dit ni rien fait de plus, saluant toujours la rousse avec respect, un sourire aux lèvres, vaquant à ses occupations tout en laissant la porte ouverte à toute volonté d'approche.

Une fois encore en ce matin frais, on leur avait confié une mission de protection d'un convoi chargé de matériels et de denrées qui valaient leur pesant d'or par ces temps difficiles. Les menaces qui planeraient sur eux seraient nombreuses : bannis, brigands, fangeux, ou même tout simplement des miséreux qui voudraient tenter le tout pour le tout pourvu qu'ils puissent manger au moins une fois à leur faim. Les chariots avaient été préparés puis vérifiés plusieurs fois, il ne manquait plus que cette mercenaire que le client avait engagé en plus de la Compagnie et ils pourraient partir. Les minutes s'égrenaient, s'étirant avec une lenteur d'autant plus grande que le soleil pointerait bientôt à l'horizon et qu'ils allaient perdre un temps d'ensoleillement précieux. Afin de se changer les idées et de s'occuper un peu, Finn et Nabkov évoquaient ensemble l'entretien du QG et les dernières retouches qu'ils avaient apportés au bâtiment, échangeant leurs techniques personnelles et se remémorant d'autres moins usitées, mais toutes aussi efficaces. N'eut été leur accoutrement, on aurait clairement pu se méprendre tant leur ancien métier perdurait dans leurs esprits. Jetant un regard en direction de Aeryn et de ses frères, le Second nota que le quatuor se tenait comme toujours un peu à l'écart et, après un bref échange avec Nabkov, il s'éloigna de son camarade pour aller au-devant des derniers arrivés de la compagnie.

- Nous devrions partir bientôt.

Leur affirma-t-il avec un sourire compréhensif. D'un naturel avenant et enjoué, Finn malgré son âge encore jeune pour un Second observait beaucoup et n'avait pas manqué de remarqué que Ivaad s'agitait davantage que les trois autres, probablement parce que comme d'autres parmi la Compagnie il peinait à rester immobile quand l'appel de l'aventure se faisait sentir. Adressant un regard circulaire à cette fratrie qui avait de quoi imposer par sa rigueur, jetant un coup d’œil en direction des chariots, il reporta son attention sur eux et plus particulièrement sur Aeryn.

- Je sais que nous ferons tous du bon travail ensemble, peu importe ce qu'en pensent certains, tâchez juste de ne pas oublier que vous n'êtes pas seuls et tout ira bien.

Est-ce qu'il craignait que le quatuor tente de s'en sortir sans aide en cas d'attaque, au risque qu'il y ait des blessés parmi eux ? Oui, totalement, il connaissait ce genre de lien qui pouvait unir un groupe, qui vous faisait vivre dans une bulle au point que le monde extérieur ne pouvait voir ne devait pas y entrer. Finn ignorait encore si le quatuor parviendrait au moment voulu à combattre de concert avec eux ou bien s'il faudrait les séparer à l'avenir durant les entraînements pour les habituer à coexister avec les autres mercenaires, mais pour le moment il voulait croire que tout cela se ferait sans anicroche. Une silhouette sombre attira son regard et il tourna la tête pour voir arriver une autre rousse, un peu plus volcanique dans le style, la démarche et l'attitude. Il fronça les sourcils, intrigué, méfiant aussi, puis eut un léger sourire en coin en voyant sa réaction face au Capitaine. Tout le monde réagissait toujours ainsi la première fois, rares étaient ceux qui demeuraient parfaitement insensibles, même intérieurement.

- Bon, je crois qu'on va enfin pouvoir y aller.

Un sourire au quatuor, un signe de tête puis il s'éloigna en direction de Strakhov, son sourire disparaissant pour laisser place à un visage grave et un air concentré. Connu pour être un gai luron durant son temps de repos ou les entraînements, le Second changeait de comportement sitôt que le travail entrait directement en ligne de compte. Sa longue et large épée accrochée dans son dos rappelait celle de Terminus Est en plus modeste, pesant malgré tout son poids et lui donnant l'air d'un Capitaine en version plus jeune, moins imposant, moins impressionnant, mais pas moins efficace pour autant.

- Il faudra vous contenter de nous, tout comme nous nous contenterons de vous.

Plaisanta-t-il à demi en arrivant à hauteur de la mercenaire aux cheveux presque rouges tant ils étaient roux, jetant un regard à la ronde sur chacun des membres de la Compagnie, tous ces hommes -et cette femme- qui allaient marcher ensemble, boire, manger, dormir et combattre ensemble, peut-être même endurer blessures et souffrances... Oui, elle pouvait bien plaisanter, mais cette mission ne serait pas une promenade de santé, pas avec l'allure à laquelle ils allaient devoir progresser avec les chariots. Finn se souvenait parfaitement de la fois où il avait accompagné un convoi léger qui n'avait mis qu'une journée d'été à faire le trajet jusqu'au Labret. Les Bannis avaient attaqués et il avait dû en exécuter plus d'un avec les autres mercenaires avant que l'ennemi ne batte en retraite, mais là... Trois jours au plus long, les Fangeux risquaient fort de ne pas les épargner.

- Les hommes sont prêts Capitaine, nous attendons vos ordres.
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyVen 1 Mar 2019 - 19:57
- Hum-hum avait-il répondu devant l'arrivée de la nouvelle venue, hochant lentement la tête de haut en bas. Il était tôt, il avait encore sommeil, et n'était pas d'humeur à parler. Encore moins que d'habitude.

Il ne se formalisa pas du regard et du haussement d'épaule de cette dernière. Qu'on prenne ses hommes pour de la chair à canon ou une troupe d'élite n'était pas son affaire. Seule l'efficacité comptait. Et si peu d'entre eux étaient des soldats professionnels d'origine, il ne recrutait pas au hasard. L'hétérogénéité de la troupe, aussi bien par leurs origines, gabarits, caractères, expériences et style de combat, se mariait bien mieux qu'ils n'en avaient conscience.

La Compagnie était un tout qui dépassait de très loin la somme de ses parties.

Il remercia Finn d'un hochement de tête avant de marcher lentement à la tête du convoi. Un homme l'y attendait. Trevor, un des sujets de leur commanditaire, juché à l'avant du chariot de tête, tenant fermement les rênes des cheveux. Un homme sans aucune qualité martiale, leur avait confié leur employeur, mais fiable, sûr et discipliné.

Ils se saluèrent. Le Capitaine se retourna, avant de tousser un peu. Cet hiver, il avait eu quelques problèmes de voix et était même tombé malade. Il n'aimait pas le froid, qui affectait ses capacités.

Vivement l'été.

- Nous allons à Ussons. 3 jours de voyage. Nous passerons par Conques et Sarrant. Maueur et Lyuben nous y attendrons.


Il s'agissait de deux autres membres de la Compagnie. Originaires du Labret, ils étaient les seuls à ne pas être au QG. Le Capitaine préférait les garder là bas, près de leurs familles, et échangeait du courrier avec eux. Ils étaient ses yeux et ses oreilles dans la région.

Le Vieux Borgne désigna Trevor du doigt.

- Voici Trevor. Il est là pour vérifier que tout se passe bien. Protégez-le.

Puis, il désigna leur invité.

- Lisbeth Aifread. Elle garde la boîte que vous voyez là. Ce sont ces affaires, pas les nôtres, compris ?


Pas de questions. Bien.

La Compagnie se mit en marche. Arrivés aux portes de la ville, deux gardes défoncés par le sommeil leur demanda, comme le réglement l'exigeait, de vérifier qu'aucun d'entre eux n'avait de marque de banni. Une fois l'inspection faites, ils purent sorti de la ville, alors que le soleil se levait, baignait les environs d'une lueur un peu pâlichonne dans un ciel blanc comme la neige.

Leur destination, le village de Conques, le plus proche de Marbume. La route était de qualité -pour les standards de la région- et le village était plus ou moins sûr. Cette première partie de leur voyage, en toute logique, devrait se révéler tranquille, s'ils arrivaient avant la nuit.

Avec ses grandes enjambées, le Capitaine imprima un rythme de marche rapide. Elwin s'écarta un peu du groupe et pris de l'avance, posté à quelques dizaines, puis une centaine de mètres de la Compagnie, en éclaireur, mais à portée de voix et de vue.

Pour le reste, les groupes étaient simples. Le premier, avec Finn comme chef, comptait Aeryn, Bjorn et Keral, en queue de convoi avec Lisbeth.

De l'autre, Ivaad, Kaël, Nabkov, Oliark et Strakhov étaient en tête.

Le Capitaine avait fait en sorte de couper en deux la fratrie Monclar ainsi que la "bande à Bjorn", afin d'être sûr qu'aucun groupe créé au sein de la Compagnie n'entraîne l'isolement de certains de ses membres. Ils allaient devoir apprendre à coopérer ensemble, qu'ils le veuillent ou non. Il était confiant en Finn et Strakhov pour gérer tout début de tension.

Quant au Capitaine lui-même, il serait partout

suite du voyage:
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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptySam 2 Mar 2019 - 15:10
Elle se laissa somnoler dans le confort très relatif du chariot, son regard par-dessous sa capuche observant à la dérobée les membres du convoi. Elle sentit petit à petit l’alcool fuir ses veines et ses muscles pour ne laisser que l’habituel bruit sourd dans ses tempes.
Elle attendit patiemment que les murs de Marbrume rapetissent et disparaissent complètement au détour d’une colline pour se décider à émerger complétement du brouillard observateur qu’elle entretenait. Ils avaient une bonne journée de voyage si le meneur respectait le plan de route établi, et à cette distance de la cité ils avaient plus de chances de croiser des patrouilles avancées de la milice que des fangeux, bandits, ou autres bannis. Lisbeth se dit qu’il serait de bon ton de faire connaissance avec certains des gens chargé de défendre leur groupe. Si elle devait finir par guerroyer à leur côté, ou par les abandonnés à leur sort en cas de nécessité, mieux valait se faire une idée de leur valeur et de leur personnalité.

La seule question était par qui donc commençait. Elle pivota sur son fessier pour laisser pendre ses jambes dans le vide à l’arrière du petit véhicule. Le fameux Capitaine se trouvait à l’avant, menant le convoi, donc il était automatiquement rayé de sa liste. Resté les quatre hommes qu’il avait choisi pour l’arrière garde. La jolie rousse, le jovial blondinet, un autre homme, un peu trop coincé et paniqué à la fois, son regard balayant sans cesse les coté. Et un dernier qui regardait trop souvent dans sa direction à son goût. Il avait tout de la brute épaisse, et elle se demanda si elle devrait régler ce problème. Elle choisit de le rayer de sa liste de choix potentiel pour le moment, tout comme le stressé.

La demoiselle ou le damoiseau ? Voulait-elle respecter une certaine hiérarchie, ou au contraire commencer par le bas et voir de quoi était fait le corps de cette guilde plus que sa tête ? Elle attendit simplement quelques minutes que l’un des deux candidats restant ne s’approche assez pour entamer une discussion. C’est au détour d’un virage qu’elle trouva son occasion lorsque le soldat se rapprocha du véhicule pour contourner un obstacle. Elle s’empara d’une outre qu’elle accrocha à sa ceinture et se laissa glisser au sol et vint se placer tout à côté, au même rythme afin de ne pas lui laisser la moindre chance de faire comme si ce geste n’était pas intentionnel et esquiver la discussion.
Elle glissa ses mains derrière son crâne, et bailla longuement avant de parcourir du coin du regard son nouvel ami de voyage.

-Tu es la première rousse armée que je rencontre en dehors de mon miroir ! dit-elle sur le ton de l’amusement, comme si cela était la manière la plus naturelle de commencer une discussion. Décidément, la guilde des lames possèdent une bien étrange allure.

Elle se retourna et marcha à reculons pour regarder la jeune femme dans ses yeux de glace. Jalousant quelque peu l’intensité que cela donnait à son regard. Elle aimait étrangement l’impression qu’elles donnaient toute deux à être deux visions déformées d’une même source. Elles étaient toutes les deux en contrôle et maitrise. Mais là où Lisbeth avait choisi de faire spectacle de son masque, l’inconnue avait optée pour celui du secret.

-Me raconterais-tu la raison pour laquelle ton épée a rejoint les leurs ? Je suis Lisbeth, se présenta-t-elle en tendant une main amicale.

Elle surveillait à sa périphérie la réaction du blondinet. Il semblait plus haut placé, peut être un second. Elle se demandait ce que penserait l’homme de sa prise de contact avec une de ses épées. Irait-il faire un rapport en trottinant à son capitaine ? Les regarderait-il avec un œil mauvais, curieux, amusé ? Ou interviendrait-il ?
Elle reporta toute son attention sur la jeune femme.

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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyDim 3 Mar 2019 - 22:35
“Tâchez juste de ne pas oublier que vous n'êtes pas seuls et tout ira bien,” avait dit le second dont le nom continuait de m'échapper. Combien de fois avais-je entendu ce genre de sottise au juste ? Trop pour pouvoir les compter, et ce, à chaque fois que nous nous étions mêlés à d'autres groupes, d'autres armées, d'autres soldats… Bref… Pour tous les Monclar, c'était ainsi, il y avait nous et puis les autres. Comprenons-nous bien, je ne dis pas que nous les rejetions, ce n'est absolument pas le cas, néanmoins nous avions simplement toujours combattus ensembles. Nous nous connaissions, mieux que personnes et probablement, mieux que nous-mêmes. Nous pouvions aisément mettre le doigt sur les points faibles de l'autre et ainsi pouvoir y pallier en combat, apportant ainsi un réel soutient… Ce genre de lien ne s'improvise pas. Il faudrait du temps pour pouvoir accorder assez notre confiance pour cela. On ne place pas sa vie entre les mains des inconnus, c'est un fait… Alors oui, pour l'heure, j'en étais encore à devoir surveiller mes arrières en présence de ces nouveaux compagnons. Il faudrait du temps, disais-je… En attendant, je restais volontairement sur mes gardes, et ce, qu'importent les charmantes paroles du second. Mais qu’il ne se fasse pas de fausses idées, nous étions tous pleinement conscient des enjeux et aucun de nous n'était assez stupide pour faire foirer la mission pour un pseudo-esprit de groupe. Sans quoi, nous ne serions plus là depuis bien longtemps.

Aussi, me contentais-je de le fixer en silence. Je lui devais bien évidemment le respect, alors je préférais garder mes remarques pour moi tout en maintenant mon masque impassible bien en place… Même si Ivaad ne put toutefois s'empêcher de pouffer dans son coin… Ce qui entraîna une réaction tirée d'un vieux réflexe de mon aîné qui lui flanqué immédiatement un coup de coude dans les côtes…

Ne restait donc plus qu'à attendre les ordres du Capitaine, visiblement occupé à discuter avec la nouvelle venue. Leur échange terminé, notre chef s'empressa de nous résumer le déroulement du voyage. Jusque-là, tout me semblait très simple… Autant le résumer à mon tour : marcher des jours à côté d'une carriole et sortir l’épée à la vue d'un bandit… Ou de l'une de ces sales bêtes. Simple, facile… Ce n’était pas notre première escorte du genre, la différence tenait uniquement dans l'équipe. Je me fichais bien de la cargaison. Marcher et tuer à vue, point. Ah oui, apparemment, il fallait aussi protéger un vieux. Bof, ça irait.

Le pourparler terminé, nous pûmes enfin prendre la route et ce fut, évidemment, sans surprise que l'on me sépara de mes frères… Même si, personnellement, je n'aurai jamais placé Ivaad en tête de convois… Jamais. Comme j'aurais préféré ne pas me coltiner l'autre abrutis et ses allusions perverses… Mais tant pis, le boulot n'est que me boulot et il me suffirait de l'ignorer. Il me fallait rester concentrée dans tous les cas… Toujours sur le qui-vive, une vieille leçon de survie enseignée par le paternel. Le coup vient toujours de l’endroit que tu n'attendais pas, alors autant être prudent et s'attendre à tout… Comme du fait que la rouquine trouvait particulièrement intéressant de papoter au lieu de bosser… Bon sang, les femmes…

Et blablabla seule rousse, miroir, compagnie bizarre et pourquoi tu as rejoints leurs rangs… Mais qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Est-ce que je lui posais des questions moi ? Non. Parce que je me fichais comme une guigne de sa vie et de son histoire…

-Je n'ai pas pour habitude de raconter ma vie à des inconnus. Et encore moins de devoir expliquer mes choix. En revanche, ce que je peux te dire, c'est que je fais ce travail depuis suffisamment longtemps pour me permettre un conseil : boucle-là et observe autour de toi. Les problèmes peuvent venir de n'importe où.


Réponse probablement trop sèche pour être correctement interprétée, mais tant pis. Je n'ai jamais été très douée avec les gens et me complaisais dans le silence. Évidemment, ma réponse ne put qu'amuser l'autre abruti répondant au nom de Kerar... ou Keral. Enfin, l'un des deux idiots qui nous accompagnait. Si l'on pouvait bien souvent affirmer que les hommes se comportent en crétin lorsqu'ils sont entourés de leurs compères, celui-ci restait bête même isolé de son groupe… C'était bien ma veine.

- Te fatigue pas ma belle. C'pas une demoiselle très bavarde, pourra l'idiot. J'pense même pas l'avoir entendu aligner deux mots avant c'matin. L'est du genre soumise la rouquine. Très sage aussi…Ça doit cacher des choses, s'tu vois c’que j'veux dire.

Bah voyons… Pas de doutes, cet homme-là n'était pas plus doué que moi pour cerner les humains. J'espérais réellement qu'il soit plus malin en combat, sans quoi, je ne donnais pas cher de sa peau d'idiot. Encore un qui devait être issu d'une relation incestueuse étrange… Ou d'un croisement particulier entre l'homme et le porc, ce qui expliquerait bien des choses… Loin de moi l'idée de réagir, ce serait lui offrir ce qu'il voulait, à savoir, une altercation avec moi en étant hors de portée de mes frères. Or, ce n'était ni le lieu, ni le moment… Mais au fond de moi, je n'avais qu'une seule envie : lui planter ma dague dans les parties sensibles… Juste pour jouir du plaisir de l'entendre pleurer… Je n'en ferai rien, bien entendu. Au lieu de quoi, je continuais de guetter tout en marchant.

- T’ vois ? Elle pipe pas mot. Va s’voir si elle est capable de réfléchir sans ses frangins. Elle les a suivies, t’vois. Elle devait avoir peur de vivre seule. Ici, ils la protègent t'vois. Le capitaine aussi… On sait tous qu'il a rendu son intégration bien plus facile. Sérieux, r'garde là, pas un muscle, la minette. Juste une chiffe molle...

Cause toujours… Sombre idiot...
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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyLun 4 Mar 2019 - 21:35
Si Finn remarqua bien la réaction amusée, bien que réprouvée, d'un des frères de la rousse après qu'il eut tenté de détendre l'atmosphère, il se contenta d'un simple regard sans animosité avant de hausser légèrement les épaules, ne cherchant nullement à insister plus avant. La fratrie passait pour soudée et ce n'était pas lui qui allait critiquer cet état de fait, aussi bien qu'il eut conscience d'être passé pour un optimiste, il s'en alla du côté du Capitaine alors que la dernière arrivante se manifestait. Les derniers échanges furent brefs, les groupes furent formés et chacun prit place là où on le lui indiqua. Ce fut sans surprise que le Second se retrouva à l'arrière garde, la nouveauté étant d'avoir coupé la fratrie en deux et de les avoir affublés de surcroit de la nouvelle venue. UN regard à son Mentor avait suffit au mercenaire pour lui faire comprendre qu'il voyait clair dans ses intentions, un simple signe de tête silencieux ayant ponctué le début de leur départ. Avançant d'un pas rapide et à allure soutenue, le convoi ne tarda pas à laisser derrière lui les murs de la cité, le calme des environs appelant à plus de vigilance encore bien que le premier tronçon de route ne soit pas le plus risqué qui soit. Malgré son côté ouvert, Finn n'était guère causant lors des missions et c'est en silence qu'il cheminait avec les autres, son regard balayant les alentours immédiats du convoi, mais également un peu plus loin à intervalles réguliers au cas où un élément visuel inhabituel se manifesterait. Pour l'instant tout était d'un calme appréciable, les oiseaux notamment faisant entendre leurs pépiements, signe que la mort ne rôdait pas encore par ici. Il n'y avait plus qu'à avancer et ne surtout pas...

-Tu es la première rousse armée que je rencontre en dehors de mon miroir !

Le blond leva les yeux au ciel en entendant cette réplique dans son dos, tendant l'oreille à l'échange qui suivi et qui ne manqua pas de lui faire esquisser un sourire discrètement amusé. Il aurait pu dire à la rousse volcanique sa façon de penser concernant son avis sur la Compagnie des Lames, mais ni lui ni le Capitaine et les membres anciens de celle-ci n'avaient quoi que ce soit à prouver. Ils avaient fait leurs preuves durant ces dernières années, les missions s'étaient enchainées à un rythme régulier, voir soutenu, les contrats ne manquaient pas et le nom de la guilde était désormais connu dans tous les milieux. Sans être une arriviste, la mercenaire manquait visiblement d'informations à leur sujet, mais ce n'était pas lui qui allait les lui apporter. Chacun son travail. Observant l'échange avec intérêt, il se demandait comment allait réagir l'interpellée et ne manqua pas de retenir de justesse un sourire qui fit pourtant briller ses yeux d'un réel amusement.

-Je n'ai pas pour habitude de raconter ma vie à des inconnus. Et encore moins de devoir expliquer mes choix. En revanche, ce que je peux te dire, c'est que je fais ce travail depuis suffisamment longtemps pour me permettre un conseil : boucle-là et observe autour de toi. Les problèmes peuvent venir de n'importe où.

Il n'aurait pas mieux dit les choses, encore que se connaissant il aurait été un peu moins glacial, c'était encore un fait chez lui qu'il demeurait par trop sympathique tant que la menace n'était pas en face de lui. Finn s'apprêtait d'ailleurs à intervenir dans la conversation, non sans avoir échangé un regard entendu avec Bjorn, lorsque Keral fit entendre son point de vue oh combien éclairé sur les femmes. La Compagnie rassemblait toutes sortes de gens et, malheureusement, il y en avait un ou deux parmi eux qui avaient tendance à mépriser l'esprit d'équipe au profit d'une attitude indigne de leur réputation. La mâchoire du Second se verrouilla dans une crispation immédiate et Bjorn eut un sombre sourire en le voyant faire, devinant déjà la suite, avant qu'un soupir n'échappe au blond qui écouta jusqu'au bout la tirade de l'homme d'arme, faisant finalement volte-face pour laisser le trio arriver à sa hauteur, lançant un regard noir à son subalterne.

- Encore un mot de ce genre et je te ferais fermer ta grande gueule Keral. Le Capitaine ne fait pas de quartier, tu le sais aussi bien que les autres.

Le ton soudain glacial et dur était sans appel, tout comme l'expression sombre de Finn chez qui toute gaieté semblait s'être évaporée comme neige au soleil.

- Si Aeryn est ici, c'est parce qu'elle en est capable. Jamais nous n'emmènerions un poids mort en mission...

Le Second tourna la tête vers la rousse, lui adressant un regard franc, pivotant pour lancer un autre regard à Lisbeth, teinté d'un avertissement silencieux trahissant le fait qu'il n'aimait guère la façon qu'elle avait d'agir avec légèreté, même si au final il comprenait le besoin de ne pas s'angoisser. Il reporta finalement son attention sur Keral, le foudroyant du regard sans pour autant hausser le ton.

- Et si tu remet encore une fois en doute les choix du Capitaine, je m'occuperais de ton cas personnellement.

L'incriminé se crispa avec un regard mécontent et furieux, serrant les poings avant de laisser échapper un bref son de protestation vaincue.

- C'est bon, pas la peine de monter sur tes grands chevaux Gallagher, je faisais que plaisanter.

- J'ai mal compris, répète pour voir ?

Contrit, Keral inspira un grand coup et hocha la tête. Entre lui et Bjorn, c'était de loin Bjorn qui était le plus violent et le plus cruel, lui était surtout bon pour se battre et profiter des femmes, quant à Gallagher... Il avait déjà battu le Capitaine en combat singulier, une fois, mais il ne risquait pas d'oublier ce déferlement de violence de sitôt et il n'avait pas vraiment envie de se faire un ennemi du Second, ça non.

- Ça va, ça va, j'ai compris j'arrête.

- Je préfère.

Bjorn leur lança un regard mitigé alors que Finn se décalait sur le côté, s'assurant de garder Keral dans son champ de vision le temps qu'il s'écarte assez pour remonter quelques pas en avant afin de reprendre son poste légèrement en amont du trio. Probable que les femmes du groupe trouveraient à redire à son intervention, d'une façon ou d'une autre, mais le Second détestait profondément ce genre de comportement et, s'il parvenait à le tolérer la plupart du temps au quartier général -encore qu'il ai déjà eu quelques frictions avec Keral-, en mission il ne pouvait laisser passer le moindre écart sous peine de mettre en danger de mort toutes les personnes présentes sur ce convoi, quand bien même chacun ici savait se défendre.

- Quel imbécile.

Souffla Finn à voix basse alors que Bjorn venait s'enquérir de son humeur en silence, se rapprochant de quelques pas en l'observant avec attention. Il connaissait son supérieur, pour autant il ne pouvait s'empêcher de s'amuser quelque peu de la façon dont il avait réagit.

- Moi à ta place, je lui aurais brisé un doigt ou deux, juste pour lui apprendre.

- Pour qu'il ne puisse pas se défendre en cas d'attaque ?

- L'oreille alors, il n'en a pas besoin, il entendra très bien sans.

- T'es vraiment un taré Bjorn.

- Et c'est toi qui dit ça, moque-toi va ! De toute façon t'es trop coulant.

Un partout, songea le blond qui finit par jeter un regard en arrière en direction des deux femmes et de Keral, Bjorn ralentissant le pas pour se mettre à la hauteur du trio et laisser ainsi un peu de latitude au Second.
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Le CapitaineMercenaire
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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptySam 9 Mar 2019 - 15:00
De toutes les afflictions qu'apportait l'âge, la diminution de l'ouïe était une des rares que ne ressentait pas encore le Capitaine. Tout comme il semblait se durcir avec le poids des ans, tel un arbre vénérable, ses sens semblaient eux aussi de plus en plus affûtés. Aussi, bien qu'il soit à plusieurs dizaines de mètres de l'équipe en arrière, il ne perdit pas un mot de la conversation. Les frères d'Aeryn entendirent également parfaitement ce qui se passaient.

Le Capitaine inspira et expira, poussant un long soupir de lassitude, signifiant, sans prononcer un mot, à quel point cette situation l'ennuyait et l'énervait. Il jeta un oeil aux deux frères, avant de faire un hochement de tête entendu, et de pointer du doigt la route devant eux.

- Je m'en occupe.

Il ralentit sa marche, revenant peu à peu vers l'arrière. Il leur jeta un regard sévère. Les dissensions étaient l'ennemi du Capitaine, qui voulait créer un groupe soudé, quitte à faire travailler ensemble des personnalités opposées. Il regarda successivement Aeryn et Keral. Ce dernier avait des doutes sur les capacités de la rousse ? Le Capitaine pouvait comprendre ceci. Keral était une fripouille, mais n'avait pas mauvais fond. Le Capitaine savait que l'ancien père de famille ne voulait pas voir d'autres femmes se faire massacrer.

- Réglez ça en duel désarmé à la pause de midi. décida le Vieux Borgne. Non seulement ils allaient pouvoir se défouler un petit peu, mais ca ferait aussi un peu de spectacle pour les autres. Il lança un coup d’œil à Finn, suivi d'un hochement de tête approbateur. Il avait apprécié que Finn ait calmé le jeu, quitte à secouer un peu Keral.

- Pas de dispute, c'est clair ?

Il reporta son attention sur leur partenaire, tout aussi rousse et armée qu'Aeryn, mais apparemment plus joyeuse et détendue. Et aussi, celle qui avait, involontairement -il l'espérait- déclenché ce petit incident.

Elle lui rappelait Xandra, et il détestait ça. Il lui fit signe de descendre et de le suivre.

- Allons parler.
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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyDim 10 Mar 2019 - 15:53
Lisbeth sourit au second alors que celui-ci s’éloigner pour tenir à l’œil le pauvre Keral qui devait bien regretter d’avoir l’humour un peu trop badin. « Gallagher » répéta-t-elle mentalement afin de s’imprégner du nom, de son gout en bouche. Cela avait un certain style. Elle avait été surprise de son intervention, et l’avait considéré avec plus d’intérêt en voyant une lueur de crainte teinté le regard du mercenaire à l’idée de provoquer le courroux du second. Etait-il si redoutable que cela ? Elle savait devoir se méfier de Bjorn, mais ce petit blond au sourire agréable était peut-être un mystère plus intéressant.

Elle reporta son attention sur la glaciale rousse, bien décidée à ne pas se laisser berner par le bouclier de brusquerie qu’elle revêtait. Ou peut-être au contraire pour s’amuser à s’y confronter. Elle aimait jouer avec les créatures exotiques et dangereuses. Après tout, il fallait bien s’amuser un peu. Elle choisissait son angle d’attaque sans faire preuve de plus de considération pour l’environnement qu’avant, du moins, en donnait-elle l’apparence.

Car elle connaissait très bien son métier, ou plus exactement, connaissait très bien sa vie au quotidien, et elle avait depuis longtemps délaissé l’austérité muette de la surveillance inquiète pour simple se fier à ses perceptions et son expérience. Ce qui lui permettait amplement de bavarder et taquiner n’importe qui sans cesser de prêter attention à son environnement.
Elle vit le chef de la petite bande se laisser rattraper par l’arrière garde et opta pour une approche simple avant son arrivée. Elle murmura juste assez fort pour que seule l’autre femme perçoive ses paroles.

-Oui, les problèmes peuvent venir de n’importe où. Peut-être sont-ils même déjà là ?

Elle laissa le fameux capitaine faire preuve de son autorité, et siffla à l’idée d’un petit divertissement tout en marchant de-ci de-là sans paraitre le moins du monde concernée les événements qui avaient conduit le meneur à intervenir. Après tout, elle n’avait que se montrer un peu curieuse… non ? Elle se dit pour elle-même qu’il serait intéressant d’évaluer le talent de certain des membres en assistant à l’événement. Après tout, il était préférable de savoir qui soutenir et qui abandonner à son sort si la situation devenait problématique.

-Pas même un s’il vous plait ? Dit-elle au Capitaine sur un ton boudeur d’enfant déçu. Elle se rapprocha du chariot, posa la gourde et s’empara du petit coffret, comme pour ne pas le laisser à portée des autres sans sa surveillance. Elle le cala par-dessus son épaule en le tenant par une poignée latérale et se tourna vers le chef de meute. Je vous suis.

Elle fit un clin d’œil énigmatique à la jolie rousse au cœur de pierre et emboîta le pas à la petite montagne borgne. Ils s’éloignèrent en parallèle du convoi afin de pouvoir se rabattre sur lui rapidement, et finirent par le dépasser. Elle regardait le paysage autant que son compagnon de marche, trouvant qu’il exprimait un certain accord avec le silence environnant. Il avait sa place dans ce genre d’endroit, un arbre parmi les arbres.
Quand elle estima qu’ils se trouvaient à bonne distance du convoi elle ouvrit le bal.

-Si c’est pour me déclarer votre amour, il faudra m’offrir un verre avant, annonça-t-elle avec un air extrêmement sérieux qu’elle finit par trahir d’un sourire.

Elle ne sut pas vraiment s’il avait gouté la plaisanterie, elle enchaina donc.

-Que puis-je pour votre service, oh Capitaine, mon Capitaine ? Car c’est ainsi que l’on vous appelle n’est-ce pas ?



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Le CapitaineMercenaire
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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyDim 31 Mar 2019 - 21:59
Tel un berger inquiet de ne plus regarder son troupeau, Le Capitaine jetait de temps en temps un regard concerné vers son petit cheptel de mercenaires. Lorsqu'elle lui parla de déclaration d'amour, il la regarda comme si elle avait marché sur une merde de chien, haussant son unique sourcil.

Le Capitaine ne goûtait généralement pas aux plaisanteries, et celle-ci était bien trop facile et mauvaise pour lui arracher ne serait-ce qu'un sourire, celui qu'on réserve aux blagues mauvaises, mais faites avec l'envie de bien faire. Aussi, il ne réagit qu'à la seconde question de la jeune femme.

- Capitaine suffira. Pas de Mon Capitaine.

Ses pas étaient lents et mesurés, afin qu'il ne laisse pas la jeune femme sur le carreau en deux enjambées.

- Ils sont nerveux et impatients. Ne les embêtez pas.

Il resta silencieux avant de reprendre.

- Nous mangerons et parlerons ensemble. D'ici là, adressez vous à Finn, Strakhov et moi-même.

Maintenant que ses doléances étaient faites, il réorienta la conversation, ou plutot son monologue, dans une autre discussion.

- Je ne vous ai jamais vue. Depuis quand êtes vous mercenaire ?

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Lisbeth AifreadMercenaire
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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptySam 6 Avr 2019 - 8:55
Visiblement, il n’était pas homme d’humour. Elle s’en était doutée à son allure, mais regretta presque de se le voir confirmer. Une montagne de muscle avec un humour à briser les pierres, voilà ce qui lui aurait apporté une agréable surprise. Elle haussa les épaules et sourit.

-Très bien « pas mon Capitaine », dit-elle sur un ton tout sauf innocent. Mais n’est-ce pas justement parce qu’ils sont nerveux et impatient que les embêter est nécessaire ? Je ne dis pas que c’est ce que j’ai fait cela dit rajouta-t-elle d’un sourire. Je pense juste que discuter est plus agréable quand on attend la mort sur la route.

Elle avait parlé d’un ton léger, observant le paysage avec une tranquillité qui désamorcé la dureté de son constat pourtant parfaitement vrai. Mercenaire était une vie particulière, même en compagnie. Mieux valait apprendre tôt à savoir profiter de son esprit et de sa liberté même en pleine mission.

-Mais c’est votre convoi Capitaine, et ce sont vos hommes, je me tiendrais à distance si c’est ce que vous voulez. Je ne me soucie que de mon colis, dit-elle en secouant la boite sur son épaule.

Les choses étaient claires ainsi, elle n’avait pas l’intention de se faire amie de la petite bande, juste de s’occuper le temps du trajet, et mieux valait que le chef de cette troupe ait conscience qu’elle n’accordait que peu d’importance aux chariots et à ses hommes. Elle n’était pas assez payée pour ça. Elle ne considérait pas ce comportement comme de la lâcheté. Quand on échangeait sa vie contre de l’argent, on ne la bradait pas, ou alors on était un idiot.

-A vue de nez je dirais moins que vous mais plus qu’eux dit-elle en désignant vaguement l’escorte qui suivait un tournant de la route. Bien assez pour savoir que je préfère être à ma place qu’à la vôtre le taquina-t-elle, ne lui accordant pas plus de répit dans sa familiarité qu’elle ne l’avait fait avec sa sœur de cheveux. A dire vrai je croyais les Lames disparues.
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyDim 14 Avr 2019 - 19:51
Il l'écoutait attentivement, sans l'interrompre. Les conversations à sens unique plaisaient au Capitaine, qui aimait prendre son temps pour élaborer des réponses aussi courtes que directes. Toutefois, la politesse et les restes de galanterie qu'il avait en lui firent qu'il ne chercha pas à couper la conversation avec la jeune mercenaire.

- C'est le cas. Des dizaines de fangeux nous ont attaqué. Je suis arrivé seul à Marbrume.

Il désigna le reste de l'escorte d'un regard de son unique oeil.

- Ce sont mes nouvelles recrues. Ne les sous-estimez pas. Ils savent se battre et sont fidèles.

Fouillant dans sa sacoche, il en sorti une pipe, qu'il commença à bourrer avec lenteur. Le tabac calmait ses nerfs et réchauffait son vieux corps usé. Et, dans le froid matinal et aux côtés de cette ardente jeune femme, il avait besoin des deux.

- Je sais que vous avez vos propres soucis. dit-il en désignant le coffre d'un geste de la main. Mais travaillons ensemble, plutôt que les uns à côté des autres. Couvrez nos arrières et nous couvrirons le vôtre.

Il porta la main à sa pipe et commença à fumer, avant de la proposer à la jeune femme, sans rien ajouter.
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptyVen 19 Avr 2019 - 17:33
Spoiler:

Finn et le Capitaine avaient échangés un bref regard entendus lorsque ce dernier était venu mettre le point final au début de querelle entre Aeryn et Keral. La mention d'une dispute ne manqua pas de chasser le début de mauvaise humeur de Finn qui eut un léger sourire amusé, secouant négativement la tête. Ce n'était pas son genre de faire naître des querelles, quoiqu'il y ait certaines choses qu'il ne laissait jamais passer, mais là n'était pas la question présentement. C'est ainsi que chacun reprit son poste avec sérieux et concentration, le convoi continuant sa route, cependant le fait que le Capitaine veuille parler à Lisbeth n'échappa pas au Second qui les suivit du regard d'un air songeur, mettant un peu de distance entre lui et les autres pour pouvoir entendre d'une oreille ce qui se disait et ainsi suivre leur échange. La mention de son nom fit plisser les yeux au Mercenaire qui continua cependant d'un pas égal, notant les silences entre chacune des phrases de son mentor, percevant et analysant comme toujours son comportement afin de saisir son humeur tout en apprenant de lui. Lorsque vint sur le tapis la question de l'ancienneté des membres de la Compagnie des Lames, Finn leva les yeux au ciel, n'en revenant pas qu'ils puissent tous ainsi être mis dans le même panier. Passait encore sa propre jeunesse, mais il y avait tout de même Strakhov dont l'ancienneté et l'expérience étaient des atouts qui crevaient les yeux. Décidant de se rapprocher finalement en percevant la tournure de la conversation, l'homme de haute taille avisa les deux avec un sourire aimable.

- Et vous pouvez être sûre qu'on ne vous laissera pas derrière.

Compléta-t-il à la suite du Capitaine, lui adressant un bref signe de tête avant de calquer ses pas sur les leurs.

- Pour tout à l'heure, qui devra arbitrer le combat entre nos hommes ?

Hommes, parce que Finn considérait Aeryn sur un pied d'égalité avec un homme, et puis aussi parce qu'elle était "l'un de leurs hommes" depuis qu'elle avait intégré la Compagnie. On ne s'embarrassait pas de chichis dans ce monde de métal, de sang et de survie.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier EmptySam 20 Avr 2019 - 10:21
Ce genre de chose arrive si souvent que je ne m'en offusque même plus. Avant la fange, je n'étais qu'un enfant aux yeux des autres, le dernier garçon de Rodrick le géant, encore trop jeune pour avoir du poil au menton. Autant dire que je n’ai jamais été respecté parmi mes pairs, jusqu'au moment où l'occasion de faire mes preuves ne se présente. Là, seulement, ils se décidaient à changer d'avis. Mais aujourd'hui, je n'étais plus une femme déguisée en garçon, j'étais simplement moi-même, ce qui rendait les choses bien difficiles à encaisser pour les hommes. Mes frères avaient pourtant essayé de me faire renoncer à tout ceci, à cette folie de vouloir apparaître au monde telle que je suis née, par crainte de me voir maltraiter par les autres. Mais je suis bien trop têtue et fière pour renoncer aussi facilement. Alors tant pis si mes compagnons d'armes ne me reconnaissent pas, ils feront comme les autres et changeront d’avis bien assez tôt. Tant pis si ma carrure, ma démarche, mes cheveux ou que sais-je encore, les amusent, dans tous les cas, j'avais connu bien pire et aucun d'eux ne m'effrayait… Ce crétin en particulier.

Je ne pris pas la peine de relever ses insultes et moqueries, me contentant d'imaginer son sang couler le long de ma lame. Ça détend. Je pensais d'ailleurs que cela s'arrêterait là, les idiots se calment généralement bien vite lorsque leur cible ne s'intéresse pas à leurs paroles, d'autant que nous n'étions pas au QG, mais en mission… Ils me semblaient bien dissipés… Je ne compris pas l'intervention du second, pas immédiatement du moins. Je ne les connaissais pas encore tous ces nouveaux compagnons d'armes. Je ne pouvais pas juger cette intervention nécessaire ou non, même si en un sens elle m'agaçait profondément.

Lorsque l'on est une femme, certains hommes vous maltraitent, d'autres vous surprotègent… Mais tous vous jugent faibles et bien trop fragiles pour vous débrouiller seule, ce que je ne suis pas. Depuis notre arrivée à Marbrume, mes frères agissaient aussi de cette manière dès qu'un homme décide de m'attaquer… Mais moi… Je n'ai pas besoin d'eux. D'aucuns d'eux… Si je suis encore vivante, ce n'est pas parce que l'on m'a protégé, mais parce que j'ai combattu seule… Alors pourquoi agir ainsi ?

Encore une fois, je gardais le silence tout en serrant les dents. Le second avait agi pour ses raisons, probablement bonnes, mais en faisant cela, il n'avait fait que conforter l'autre idiot dans son idée… Mais heureusement, l'intervention du Capitaine proposait une manière plus conventionnelle et utile de faire mes preuves. En proposant ce duel, il me mettait au même niveau que les autres, je n'étais plus une femme au milieu d'hommes, mais seulement un membre de la compagnie, au même titre qu'eux.

En entendant cela, il me fut bien impossible de retenir un sourire amusé. Si moi, j'étais ravie de pouvoir me placer à leur hauteur, Légal, lui, devait avoir l'impression d'être rabaissé à la hauteur d'une simple femme. À moi donc de lui montrer à quel point il se trompait de songer ainsi et comme il me tardait de voir le soleil à son zénith… C'est donc un regard chargé de ma reconnaissance que je lançais au Capitaine avant d'adresser un sourire, certes contrat, mais sincère, au second. Je savais, après tout, qu'il n'avait pas pensé à mal en intervenant.

Le calme revint lorsque le Capitaine décida de prendre l'autre femme du groupe à part. Kéral ruminait quelque chose dans sa barbe, mais je n’y prêtais aucune espèce d'attention et veillait à rester concentrée sur ma mission… Même si, de temps à autre, mon regard glissait vers la rousse, le Capitaine … et le second qui me semblait bien curieux. Jamais mon père ne nous aurait permis de telle liberté, lorsqu'il discutait en privé avec une personne, ce n'était pas pour être entendu des autres… M'enfin, autre temps, autres moeurs, ce n'était pas à moi d'en juger et l'échange ne s'éternisa pas assez pour rendre celui-ci étrange aux yeux des autres… Ce devait être une simple mise au point avec la rouquine, puisque finalement, ce sont malheureusement ses questions ainsi que mes propres réactions qui ont mis le feu aux poudres… J'en ressentis d'ailleurs une certaine honte, je n’ai jamais voulu provoquer la discorde, bien au contraire…

Pourtant, je ne pus que constater qu'il m'arrivait bien trop souvent de me retrouver au centre des querelles. Constat qui m'arrache un soupir las… C'est le moment que choisit le second pour intervenir, remettant le sujet du duel sur le tapis… Cette fois, c'est un sourire franc qui étira mes lèvres lorsque mes yeux se possèdent sur Keral avant de s'en retourner vers le blond.

-Et pourquoi pas vous ?

L'idée me parut plutôt bonne, cela le placerait ainsi aux premières loges et le pousserait à constater que je n'avais nullement besoin de protection masculine. Je ne me faisais guère d'illusion quant à l'issue du combat. Sans armes, je ne pouvais être que pénalisée face à une force masculine. Néanmoins, j'avais bien plus d'un tour dans mon sac, sans quoi, je ne serais plus là depuis longtemps. J'avais survécu aux coups de mon père, bien plus imposant que tous ces hommes, à ceux de mes frères lorsque leur but était autant de se défouler que de m'endurcir. Je ne m'en sortirai certainement pas indemne, mais j'y survivrai…

J'étais impatiente et cela ne pouvait que se voir sur mes traits.

Jusqu'au moment de la pause tant attendue, le trajet se déroula sans encombre. L'on plaça la carriole bien au centre pour être certain de toujours garder son contenu sous notre protection. Chacun de nous était pressé d'avaler quelques bouchées de pain afin de regagner quelques forces, mais j'avais autre chose à faire avant.

-On m'a rapporté que tu avais eut quelques problèmes avec Keral, me lança Kaël lorsqu’il vint à ma rencontre.
-Veux-tu que je lui règle son compte, petite soeur ? Je n'ai besoin que de quelques minutes et après ça, plus jamais il n'osera poser les yeux sur toi.
-Tu ne feras rien du tout, Ivaad, grondais-je en plaçant mon index sur son torse.C'est à moi de me débrouiller seule et le Capitaine m'a justement offert l’opportunité.
-Cette histoire de duel est donc vraie ?
-Elle l’est... affirmais-je en croisant les bras.
- Non mais tu plaisantes ? Tu n'as aucune chance face à lui...
-Merci pour ta confiance, cher frère. Tu es d'accord avec lui Kaël ? grognais-je en serrant les dents.
-J'aimerai ne pas l'être, crois-moi…
-Je vois, pouffais-je nerveusement. Je vois que je dois aussi faire mes preuves auprès de mes propres frères. Merci de me faire confiance.

Ça… Je ne le supportais plus. J'en avais assez. La rage au corps, je préférais les laisser là et m'éloigner d'eux le plus vite possible. Que vienne l'heure de ce duel afin que je puisse enfin faire taire ces idiots. En attendant, je m'installais à l'écart du troupeau.
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