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| [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) | |
| JocelynBanni
| Sujet: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Mar 15 Jan 2019 - 10:06 | | | Nuit du 27 au 28 novembre 1165 Ferme de Mathilde Deux étrangers qui se rencontrent, cela pourrait résumer leur histoire jusque là. Et combien d'histoires n'ont pas débuté ainsi ? Mais Mathilde est agricultrice au Labret et moi, Jocelyn, un banni. Elle a tenu ma vie entre ses mains mais elle avait le coeur trop grand, sans doute. Elle a voulu savoir pourquoi je tentais de la voler. Et je lui ai expliqué que tout ce que je cherchais, c'était des semailles. Est-ce parce qu'elle a senti que j'étais moi aussi un fils de la terre ? Toujours est-il qu'elle m'a proposé un deal : je l'aidais pour quelques travaux et en échange elle me fournissait en graines. Un échange honnête, un retour vers mon passé de fils de fermier, j'ai accepté. Et si je me suis montré doué pour réparer la clôture, il me faut avouer que pour son toit, ma réparation était plus décorative qu'utile. Mais qu'importe, elle m'a remercié en m'offrant les graines, un repas et même des galettes pour mon retour, et l'hébergement pour la nuit. Le repas fut un moment magique pour moi. Pas pour l'omelette, ni même pour le lapin. Certes, il y avait le plaisir de partager un repas gagné honnêtement et en charmante compagnie, mais ce qui m'a le plus ému, c'est le lait chaud. Et nous nous sommes laissés aller à quelques confidences, passant du vouvoiement au tutoiement. J'ai appris son mariage arrangé, la mort de son époux, sa solitude aussi. Elle a découvert quelques pans de ma vie et m'a même interrogé sur l'histoire de mon masque. Je n'ai pas détaillé, mais j'étais presque prêt à lui en parler. Histoire d'eau que je lui ai répondu. Elle n'a pas insisté. La nuit tombe, garantie pour nous deux que la Milice ne passera plus. Le couvre-feu est d'application dans le Labret et bientôt nous rejoindrons le grenier. Mais je n'ai pas sommeil et je me sens bien. Je n'ai pas réalisé qu'elle me trouvait du charme. Je ne vois en moi qu'un monstre qui cache sa monstruosité sous ses vêtements, son collier et son masque. Elle, elle fuit mon regard dans lequel elle pourrait se noyer, et a remarqué ma silhouette plaisante et mes lèvres charnues. Elle ne me laisse pas indifférent non plus, elle me rappelle... ma mère. Le repas est terminé, les volets sont clos, le feu de la cheminée crépite dans l'âtre et la pénombre éclaire. - Et maintenant ?Je n'ai pas sommeil et je me sens bien. J'aimerais que cet instant de félicité dure encore un peu. Mais c'est sa maison, et ce sont ses règles. Je m'y plierai.
Dernière édition par Jocelyn le Dim 20 Jan 2019 - 14:12, édité 1 fois |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Mar 15 Jan 2019 - 15:36 | | | - Il faut croire que mon sommeil est en cheville avec le soleil. Je ne veux pas m'endormir.
Pas tout de suite. Je veux profiter de cette présence. J'étais étourdie par ses explications, au début, mais plus maintenant. Sa voix grave me berce, me tranquillise. Je retrouve l'illusion d'une vie normale, sans danger, sans tracas. Je prends de sérieux risques en lui offrant l'asile mais... je chasse ces pensées.
Je me lève et débarrasse rapidement la table. Il ne reste que quelques miettes du repas, je les ramasse et les donnerai aux oiseaux. Plus tôt, il m'a déconseillé de m'y fier. Réalise-t-il ce que c'est que d'être attaché à une terre depuis toujours? J'en connais chaque caillou, chaque odeur, chaque bruit. N'ai-je pas été avertie de son arrivée? Je rêvasse devant la fenêtre.
- Seule chez moi j’ai froid quand vient la nuit. On s'gèle le cul mais c'est pas grave, on se collera en dessous des couvertes.
...
J'ai pensé tout haut? NON! Je vire pivoine. J'ose encore moins le regarder. Change de conversation. CHANGE DE CONVERSATION MATHILDE! Bon sang, la maîtrise de soi-même, t'as oublié? Surtout avec un étranger, un inconnu armé. Je fais mine de m'étirer.
- Ceux qui disent que les dimanches sont jours d'ennui, d'espoir qui flanche, n'ont donc jamais mal dans le dos pour n'avoir pas besoin de repos?
Oui, revenons à la vie rude de ceux qui travaillent la terre et qui tentent de survivre tant bien que mal. N'est-ce pas là leur point commun? |
| | | JocelynBanni
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Mar 15 Jan 2019 - 20:30 | | | Elle ne veut pas dormir maintenant et cela me réjouit. Je lui laisse l'initiative de la conversation et sa première phrase me coupe le souffle. Je lui avais conseillé de dormir à l'étage pour se protéger des fangeux mais elle me propose carrément de dormir contre elle. Cela se fait, par grand froid, quand on n'a ni abri ni couverture ni feu. Mais ici, on a les trois. Qu'elle craigne le froid à l'étage, d'accord, mais j'y vois surtout une marque de confiance. Elle réalise que je n'attenterai pas à sa pudeur. C'est la seule option que j'envisage. Qu'elle puisse l'espérer, cela me passe par dessus la tête. Néanmoins, cette proximité, je n'en veux pas. Elle m'apprécie, je me refuse qu'elle voit le monstre derrière le masque.
- Non... Non ! Tout, mais pas ça...
S'il fait chaud, que ça n'est pas pour lutter contre le froid, qui sait les idées qui pourraient me traverser. Ne tentons pas le diable. Mais elle a témoigné de confiance à mon égard, et... dans l'absolu, à part elle, qui saura ? Je me lance, même si c'est dur. Je m'encourage, à demi-mot :
- Fais tomber le masque !...
Oui, ça ne sera pas simple. Je ferme les yeux.
- Rien que de l'eau... danse sur le feu... Maman est partie... L'eau de pluie sourd et gronde... Maman, j'ai peur, je meurs d'angoisse. Alors, je tire, je tire, je m'en balance. Et l'eau, de là-haut... tombe sur moi et je ne comprends pas pourquoi. Et j'ai crié... Crié...
Je revis la scène, je frissonne. Ma main se pose sur mon masque, je revis la douleur.
- Ecorché, mon visage...
Un doux euphémisme, je reviens à moi. Je tente de sourire.
- Je suis l'homme à tête de chou. Moitié légume, moitié mec !
Dans le fond, pour un fermier, ça ne serait pas mal. Une véritable affiche publicitaire. Sauf que non, j'étais devenu le monstre, qui inspirait le dégoût ou la pitié, celui qu'il fallait cacher. Jusqu'au masque, qui me donne un autre aspect. J'ai un sourire triste en lui montrant mon masque.
- Moi, je n'étais pas comme eux... Tu vois, j'ai jamais su vraiment parler aux gens...
Je fais silence. Parler de moi est trop difficile. Seules ne sortent que des bouts de phrases qui ressemblent à des énigmes. Je ne me sens pas mieux de le lui avoir dit. Et je n'ai parlé que du masque. Même à elle je ne parlerai pas du bras.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Mer 16 Jan 2019 - 2:34 | | | Je crois comprendre, par les bribes de phrases, l'accident classique. L'instant d'inattention qui change une vie. Je l'imagine, enfant, trop petit que pour comprendre le danger, mais suffisamment grand que pour attraper une marmite d'eau bouillante. Les brûlures ont dû être terrible. Et si ce sont des cicatrices qu'il cache derrière son masque, celles-ci doivent se prolonger derrière son épais collier. Le haut du torse, sans doute. Plus?
Je l'écoute, et je me tais, comprenant qu'il sera toujours exclu, ne serait-ce que par son apparence. Il dit qu'il est effrayant, mais moins avec ce masque. Les gens sont stupides, parfois, lorsqu'ils s'attardent aux apparences du corps sans tenir compte de l'âme. Je souris. Pas par pitié, ni par compassion. Je souris parce que j'ai envie de lui dire qu'il est malgré tout vivant, qu'il peut contempler la beauté du monde, tout en affrontant toute sa rudesse.
Je m'approche de lui, en à peine trois pas, et je tends la main vers le masque, l'examinant sous un autre jour. Mes doigts glissent, légers, le long de la pommette.
- Oui, beau travail... Derrière le masque, il y a les yeux, reflets de l'âme.
Ils suivent la ligne de la mâchoire et effleurent ses lèvres.
- Ce sourire-là, il dit "Toi qui me vois, ne m'oublie pas.
Je m'arrête, je n'irai pas plus loin. Comprend-il qu'il ne me fait pas peur? C'est peut-être l'atmosphère de la nuit qui me rend plus hardie. Ou bien est-ce son regard si pâle qui m'appelle? Doucement Mathilde, tu vas finir par le faire fuir en dépit de la nuit.
- Petit devenu un homme, un homme respectable.
Je fais un pas en arrière, je mets un brin de distance entre nous. J'ai un peu du mal à saisir ce qui m'arrive. Quoique. Non, il faut être raisonnable. Demain, il partira. Et puis c'est un banni. A moins d'un miracle, il le restera pour toujours. Je soupire.
- Ces deux mondes qui nous séparent... un jour, seront-ils réunis? Quand tu auras besoin d'un abri, tu n'auras qu'à venir demander asile. Ma maison, si tu veux, ce sera ta maison.
Voilà. C'est dit. Je n'attends pas de réponse, et je me dirige vers la bassine dans laquelle je rince rapidement les bols et les gobelets. Il reste un peu de lait, je le partage pour ne pas le gacher, tend un gobelet à Jocelyn et fait mine de trinquer.
"- Je lève mon verre à ceux qui en bavent et qui en arrachent. |
| | | JocelynBanni
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Mer 16 Jan 2019 - 18:47 | | | Je m'étais imaginé beaucoup de réactions, mais pas celle-là. Ni pitié, que je n'aurais pas supportée, ni compassion, comme si elle aurait pu comprendre. Non, elle sourit et s'avance vers moi puis m'effleure et touche mon masque. Non, elle n'a pas de dégoût, mais plutôt une fascination morbide, comme si elle voulait voir ce qui se cache derrière. Cela m'estomaque tellement que je ne porte même pas ma main à ma dague.
- Dis-moi pourquoi tu fais ça ?
Question pertinente, n'est-il pas ? Elle ne me craint pas et ça n'est pas plus mal. Elle recule, d'un pas à peine, mais cette proximité reste dérangeante. Elle doit oublier des choses, je suis marqué mais je suis homme. Et elle femme. A jouer ainsi avec le feu, elle pourrait réveiller des choses en moi. La preuve, j'y songe. C'est tellement ridicule. J'ignore si ce qui me vexe le plus est qu'elle ne me voit pas comme un danger, ce qui somme tout est plutôt rassurant vu que je suis son invité, ou si elle nie ma masculinité. Autant lui rappeler que même sans visage, je reste un homme, avec tous les dangers que cela représente ?
- Besoin d'amour ? Des bisous ? Des câlins ?
Un peu violent ? Peut-être ! Moqueur ? Sans doute, mais elle l'a cherché. J'ai mon orgueil, quand même. Je sais bien que je n'aurai jamais de femmes et j'essaie de me faire une raison, mais ça ne veut pas dire que l'envie n'est pas là. D'autant qu'elle n'est pas déplaisante.
- Ce n'est qu'un conseil, oui, mais méfie-toi. Ne joue pas ce jeu-là contre moi... Tu pourrais bien t'en mordre les doigts !
Je ne me connais pas dans ce cadre-là, j'évite, par peur du rejet, qui serait bien plus douloureux si je me suis exposé. Non, faut pas !
- Moi, je veux juste gagner, ça n'm'amuse pas de jouer !
Voilà, difficile d'être plus clair. Les jeux, je ne les comprends pas, seul le résultat m'attire. Mathilde, faut pas jouer avec moi. Parce que, si je m'emballe, je ne sais pas dire stop. Quand j'ai fait le choix de tuer, mon bras ne tremble pas. Si je cède dans mon esprit, je suis en pilotage automatique. Et cela ne me plairait pas de te nuire. Car forcément je nuirai. Le comprends-tu ou pas ?
Elle me parle des mondes qui nous séparent. Elle se rappelle ce que je suis, un banni. C'est une bonne chose. Je vis hors des règles, même si je pense rester un être correct. Elle imagine un monde où les bannis ne le seraient plus, où je pourrais vaquer ici sans mettre nos vies en danger. je souris tendrement. Tout ça, c'est... comment dire ?
- Rêver un impossible rêve...
Tiens, je l'ai dit à voix haute ? Cela me plairait, d'être ouvrier agricole. Pour elle, oui. Si elle ne se moque plus de moi, en tout cas. Mais l'avertissement semble avoir fait effet. Elle m'offre asile si j'en ai besoin. Je ne refuse pas.
- Merci patron ! Quel plaisir de travailler pour vous !
Oui, je lui en suis reconnaissant. Rien ne l'y oblige. Je ne regrette pas d'avoir trimé pour mes semailles. Et quand elle lève son verre à ceux qui en bavent, je lève le mien aussi.
- A ceux qui rêvent sans fin !
D'un monde meilleur, de la fin de la Fange, de la fin de la faim, bref, à ceux qui osent encore espérer, là où même l'espoir semble mort. |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Jeu 17 Jan 2019 - 4:33 | | | Je lui ai fait peur. Je le vois, je le sens. Tout à coup l'air a vibré. Pourquoi? Son masque, destiné à cacher sa cicatrice et à le rendre "tolérable" aux regards, l'a isolé du monde. Il a fini par se bannir lui-même d'une société qui est sans pitié pour les êtres différents. Sa vie aurait été complètement différente s'il avait appris, comme n'importe quel gamin, le métier de son père. A son âge, il serait fiancé, peut-être même marié, et en phase de prendre la relève paternelle. Je ne voulais pas le heurter. Alors je reprends, d'une voix douce, sans une once de défi.
- Tu ne me fais pas peur. Tu es un homme... quoi de plus naturel en somme?
Je regarde une fois encore son masque. Comprend-il que ce masque et la cicatrice qu'il dissimule font partie de lui, mais à mes yeux ne le définissent pas? Qu'il est juste un homme, avec son histoire, ses qualités, ses défauts, ses instincts, ses passions, à la fois différent et comme les autres?
- La différence, quelle différence?
Je hausse les épaules. Puis je comprends. Je crois. Il ne s'est pas isolé de la société, c'est la société qui, la première, l'a rejeté. Il a passé l'après-midi à vivre la vie qu'il aurait pu mener, avec quelqu'un qui ne voit pas le banni, mais qui a de la reconnaissance pour les services qu'il lui a rendu. Il a mangé et bu, il a un toit, un endroit plus ou moins sécuritaire. Et si je le rejette à mon tour, ce moment, qu'il attend et espère peut-être depuis des années, sera à jamais gâché et perdu. Je réprime un soupire, tandis qu'il trinque.
- On peut vivre sans richesse, presque sans le sou, mais vivre sans tendresse...
J'ai murmuré. Je crois. Trop fort? Je le regarde, lui, son visage, pas uniquement son masque. Celui-ci semble s'être fondu dans ce visage, comme une tache de naissance. Je dépose mon gobelet sur la table et manque de le faire basculer.
- Je t'aime bien. Je ne veux pas que tu partes. Reste. Reste encore. A toi aussi, je suis sur qu'on t'en a dit de belles histoires. Tu parles... que des conneries ! Alors maintenant, on se retrouve sur la route avec nos peurs, nos angoisses et nos doutes.
Je lui souris.
- A la campagne, on vit bien tranquilles. C'est pas si mal, pas si mal, pas si mal que ça chez nous.
... Et je soupire à nouveau. Cette fois, je recule, je remets de la distance. Un peu exaspérée par mon attitude, je lâche.
- C'est fleur bleue! Demain matin, quand tu partiras, surtout ne fais pas de bruits.
Eh oui, ma pauvre Mathilde. Tu ne peux pas le retenir, tu ne peux pas l'obliger à t'aimer, tu ne peux même partager son lit. Les dames se doivent de préserver leur vertu. Oh la ferme papa! Tout ce que je veux, c'est que cette journée ne finisse jamais. J'ai le droit de rêver un peu, hein?
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| | | JocelynBanni
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Ven 18 Jan 2019 - 14:40 | | | Elle continue à chercher à me rassurer, à vouloir me faire croire que je suis plus que l'homme à la tête de chou. Puis, j'ignore pourquoi, j'ai l'impression qu'elle réalise enfin, combien le monde peut être cruel envers les différents, qu'on soit marqué par une cicatrice, par la marque des bannis ou parce qu'on fait un boulot d'homme tout en étant femme. Et je réalise à mon tour que ce qui lui pèse, à elle, c'est son sentiment de solitude, son manque de partage avec autrui. Dans le fond, même si je vis entouré de bannis, j'ai des gens. Ici, elle est seule.
- La solitude, ça n'existe pas !
Tenté-je d'asséner. Quelle phrase ridicule. J'ai envie de la rassurer, même si je ne serai plus là demain, de lui montrer qu'elle aura quelqu'un qui pense à elle, là, plus loin. Je m'avance vers elle mais je réalise qu'elle pourrait prendre peur, ou craindre que je veuille user de son sentiment de solitude pour obtenir ses faveurs sexuelles.
- Il n'est pas question, ce serait du vice, de...
Waouw, le mot est resté coincé. Que j'use d'un mot vulgaire ou d'un mot adapté, il me paraîtrait tellement indécent qu'il briserait mon élan, et le sien. Faut dédramatiser.
- Tirelipimpon ?
D'où je sors ça, moi ? En même temps, le mot veut tout dire et rien à la fois. Je l'attrape par les épaules et l'attire contre moi, pour l'enlacer et poser mes lèvres sur son front. Elle m'invite à rester chez elle, cela me touche.
- Je ne sais pas !
Raah, non, cela voudrait dire que j'hésite. Je reformule.
- Je ne PEUX pas !
Je serai pris, forcément. Et elle paierait le prix aussi. Mais surtout, je serai pris. il n'y aura pas procès, je serai abattu à vue. Je n'hésite pas beaucoup plus quand ils me traquent. Ce n'est ni sa faute ni la mienne.
- Les lois ne font plus les hommes mais quelques hommes font la loi...
Oui, tout ceci est injuste, Mathilde. A l'heure où nous devrions nous unir contre cet ennemi commun, certains veulent juste une plus grande parcelle de pouvoir, et c'est nous qui trinquons. Elle semble se résigner à la réalité. Elle devient presque triste. Je n'ai pas envie de garder d'elle le souvenir d'une tristesse. Alors s'il faut partir comme un voleur, je le ferai. Mais là, ne brise pas le moment, ne dis plus rien. Je pose mon doigt sur ses lèvres pour l'enjoindre à se taire. Mon gant empêche que je ressente sa texture. Quand bien même, la cicatrice dessous m'en aurait empêché aussi. Mais j'ai imaginé le goût de ses lèvres. J'ignore si j'ai évité de rougir. Mais mon doigt a caressé sa lèvre. Si je retire ma main trop vite, elle réalisera que j'ai réalisé mon geste, mais laisser ma main là... Il y a une tension entre nous que je n'avais pas prévue. Et j'ignore comment la gérer. Par les Trois, rien ne me sera donc épargné ? |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Ven 18 Jan 2019 - 21:39 | | | - Tirelipimpon?
Il a réduit la distance que je venais de réinstaurer, et là, il me lâche Tirelipimpon. Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire. J'abandonne, advienne que pourra. Nos silences semblent tout à coup plus parlant que les paroles qui s'échappent de nos lèvres. Est-ce l'atmosphère de la nuit qui étouffe nos mots, ou la crainte de rompre cet étrange lien qui se tisse. Que veux-t-il? Qu'attend-il?
Il m'attire à lui, je n'offre aucune résistance lorsqu'il m'enlace. Je ferme les yeux, m'imprègne de l'odeur du cuir vieilli de sa tenue. J'ai l'impression que son coeur menace d'exploser au travers de sa poitrine... ou est-ce le mien? Je l'enlace à mon tour. Je le sens se radoucir. Il n'a plus peur, alors il ne se fait plus menaçant. Il ne me rejette plus. Je l'écoute, je comprends, je sais que tout cela est ridiculement impossible. J'appuie mon front contre la surface dure de son masque, mon nez frôle le sien. Je murmure.
- On peut partir sans ne jamais rien quitter.
Quand tu partiras, jeune étranger, une part de toi restera ici, tandis qu'une part de moi t'accompagnera. Avec l'hiver, la neige te rend trop visible, trop repérable. Ta piste te trahirait et trahirait ceux avec qui tu vis... Mais qui sait, au printemps, quand les prés verdissent et que l'humus ne retient plus les traces de ceux qui l'écrasent, peut-être reviendras-tu.
- J'attendrai toujours ton retour.
Un doigt ganté se pose sur mes lèvres. Je souris, j'ouvre les yeux et regarde sa pommette qui rougit. Je pourrais le taquiner et lui demander si je dois arrêter de nourrir le feu qui brûle dans la cheminée. Le temps semble suspendu.
- Ne rougis pas, tu as toujours de beaux yeux.
Doucement, je déplace sa main de mes lèvres à ma taille. Je sens ma respiration se faire plus profonde. Toujours contre lui, j'embrasse mes doigts, et les dépose sur ses lèvres.
- J'attendrai. Serre-moi encore, jusqu'à étouffer de toi. |
| | | JocelynBanni
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Sam 19 Jan 2019 - 5:05 | | | - J'ai peur...
Je n'ai pas été en mesure de le lui cacher, maintenant que les choses sont claires. La façon dont elle m'enlace, celle dont elle me serre, sont sans équivoque. Elle pourrait me céder, et attendra mon retour. Et ce sont mes yeux qui la font chavirer. Elle est prête à être mienne... et j'ai peur...
- Le bonheur est dans la pente entre le sol et le ventre...
Mes mains ont failli aller explorer ce terrain interdit, mais c'est son geste vers mes lèvres qui m'a retenu.
- Non... Pas sur les lèvres... Même... même si j'en rêve... Même si j'en tremble. Bien que mon coeur soit nu, mon âme est revêtue de pudeur et... d'impudence. Sans te faire offense, mieux ne vaut pas tenter sa chance.
J'en meurs d'envie, mais je ne suis pas prêt. Par orgueil, je veux prétendre que c'est pour elle.
- Pourras-tu suivre ?
Houlà, cette affirmation dans ma question pourrait lui laisser croire que mon appétit est tel que je pourrais l'épuiser sous mes assauts répétés. Ce n'était pas ça que je voulais dire, d'autant qu'elle pourrait l'espérer. Je me précipite un peu dans mes mots.
- Pourras-tu vivre le plus mauvais ? La solitude... Le temps qui passe ? Et quand nos regrets viendront danser autour de nous, nous rendre fous ? Et nos soupirs sur le passé que l'on voulait... Que l'on rêvait ? Je... Je te connais à peine...
Je n'arrive pas à la lâcher. Bien sûr, je la désire, physiquement, mais ma tête refuse de céder. Il y a aussi cette peur de cet ennemi qui est en moi, de ce corps que j'exècre et qu'elle pourrait rejeter, malgré tout. Mon masque, je ne peux le retirer, mais si nous, enfin, si on, si elle, je n'arrive même pas à l'exprimer dans mes pensées, tiens. Si je suis nu, il n'y a pas que mon visage qui est touché. Je retire mon gant droit et remonte ma manche. Mes marques sont profondes et moches, même ma mère les supportait mal. Et Mathilde n'est pas ma mère. Alors, si je m'emballe et que cette vision l'écoeure, ça me tuerait. Ils sont là, nos ennemis. Ils peuvent éteindre son désir, et tuer le mien. Je ramène mon bras devant elle. Qu'elle puisse envisager mes cicatrices.
- Nos secrets n'auront plus court... Regarde-les, nos ennemis. Et dis-moi que oui...
C'est l'instant que je craignais, Elle m'accepte, elle veut voir au-delà, mais mes cicatrices sont là, et dans l'intimité on ne se cache pas. On pourrait, j'ai assez d'imagination. Je pourrais lui bander les yeux, lui interdire de me toucher. Je risque d'ailleurs de l'exiger. Mais qu'au moins elle comprenne. Puis pour cette nuit, j'ai envie d'elle, nue, dans mes bras. Juste ça. Je ne suis pas prêt pour plus. Elle doit avoir compris que je ne l'ai jamais fait. Mais le dire, j'ose pas.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Sam 19 Jan 2019 - 16:53 | | | Je souris, je me veux rassurante. J'attendrai, Jocelyn, ne serait-ce que pour ne pas briser ce lien qui se forme.
- J'attendrai.
Je suis patiente, et si ça ne doit jamais arriver, parce que le désir s'envole, parce que l'amitié prend le dessus, parce que tu ne reviens pas, tant pis. Je le libère de mon étreinte. Je sens le cuir. Il a besoin de temps, je le lui donne.
- Tant de gens se cherchent se désirent, se suivent et se perdent. Donnons-nous la peine de se découvrir, se connaître.
Que fait-il? Il remonte sa manche. A la lueur des flammes, je perçois les marques de son accident. Je comprends que ses gants ne le protègent pas uniquement du froid. Les cicatrices ressemblent à la pâte à pain en train de lever, prête à être pétrie. La peau semble tantôt étirée, tantôt parsemée de bulles d'air. Certains endroits sont plus rouge. Mon regard quitte son bras pour se noyer dans ses yeux. Jocelyn, l'espace d'un instant je vois l'enfant qui hurle, qui souffre. Je voudrais pouvoir effacer tout cela de ta vie.
- Ton torse? Ton cou?
Jusqu'où s'étendent-elles?
- Je serai là. A la lueur des chandelles... Dans la nuit noire et obscure...
Ai-je vraiment besoin d'en dire plus? J'allume une bougie, et remet une énorme bûche dans le feu. Elle durera trois heures tout au plus. Il faudra redescendre plus tard, si on ne veut pas geler cette nuit.
- Allons dormir, je te prie. L'un contre l'autre. Tout simplement.
Je n'attends pas sa réponse pour aller chercher l'échelle et la placer contre le bord du plancher de l'étage. Je monte, et je déroule les paillasses qui autrefois appartenaient à mes frères et soeurs. J'étends des couvertures de laine, pesantes. Elles gardent si bien la chaleur. Je jette un oeil en bas. Montera-t-il? Je me déshabille rapidement, me glisse sous les couvertures en grognant. C'est froid. Je déteste ça. |
| | | JocelynBanni
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Dim 20 Jan 2019 - 0:23 | | | J'ignore pourquoi mais je lui fais confiance quand elle me dit qu'elle attendra. C'est bizarre finalement, d'ordinaire les choses sont inversées. A la vue de mon bras, elle ne s'offusque pas et cela me rassure. Elle n'a sans doute pas réalisé que je n'avais pas la marque des bannis. Je l'aurais même, où pourrait-elle se situer dans ce fatras ? Dans son monde à elle, ça passe encore, dans celui des bannis, les doutes seraient de mise. Et offrir des doutes n'est pas conseillé.
Mathilde souhaite que nous nous connaissions, que nous prenions le temps de nous connaître. Elle m'offre plus qu'une nuit, elle m'offre son amitié. Pourquoi à moi ? Qu'ai-je de plus, ou de moins, que les autres qu'elle, elle peut rencontrer ? En réalisant l'ampleur de ma brûlure à mon bras, elle réalise aussi que d'autres zones ont été brûlées. Le torse ? Le cou ? Pas seulement.
- Tête, épaule et genou... Pied...
La totale. Le chaudron était haut et moi petit. Je crois qu'elle réalise, mais pas pleinement. L'âge adulte est un avantage, car cette peau n'est pas souple, forcément.
- Et j'ai grandi...
Les soins, j'en ai eu besoin longtemps. Encore maintenant, il me faut débrider, parfois, alors que ma croissance est terminée. Non, je ne le souhaite à personne, ça. Elle m'accepte toujours, alors qu'elle a vu et qu'elle sait. Elle voit au-delà. Et elle souhaite dormir, juste dormir. L'un contre l'autre. J'en ai besoin, là. Je me sens fragile. J'ai tombé le masque, même s'il est toujours sur moi, et ça m'a épuisé.
Elle monte. Je prends un peu de temps à la rejoindre, pour m'assurer qu'il ne reste aucune trace de mon passage en bas. Puis je monte et retire l'échelle. Un fangeux ne nous rejoindrait pas. Elle a placé les paillasses l'une contre l'autre. Elle veut bien qu'on se tienne dans les bras, qu'on se tienne chaud. Elle a froid, je soulève les couvertures pour la rejoindre et lui offrir la chaleur de mon corps, et réalise qu'elle est nue. Je marque un temps d'arrêt. Elle est belle. Je plonge sous les couvertures et m'apprête à l'enlacer. Mais je réalise qu'il y a quelque chose d'injuste, d'un côté, et que de l'autre, je peux me préserver d'une lessive pour le lendemain si je renonce à mes vêtements. Puis j'ai envie de ce contact peau contre peau. Je retire mes vêtements sous les couvertures. Même dans la pénombre je refuse qu'elle puisse deviner le reste du regard.
Je ne conserve que mon masque et mon collier et me colle à elle, torse contre son dos, mon bras gauche la surplombe pour la serrer. Je la serre tendrement, sans fausse pudeur. Elle doit sentir mes cicatrices mais elles ne sont pas douloureuses. Je dépose un baiser sur son épaule et recule un peu mon bassin. Le contact de nos peaux a un effet certain sur moi et même si je me doute qu'elle en sera plus flattée que choquée, je ne voudrais pas qu'elle le vive comme une invitation. J'imagine les images qui traversent son esprit à elle car les mêmes, ou du moins des images du même ordre, traversent les miennes. Je réalise que je pourrais céder, mais ça gâcherait tout. Si on se revoit et que le désir est toujours là, il sera toujours temps. ce ne serait plus seulement deux solitudes compatibles, mais plutôt un couple qui se revoit. Je préfère, à choisir.
J'aimerais le lui dire, l'étourdir de mots, mais aucun ne vient. Alors je tente de m'apaiser. Il fait chaud, je suis bien, j'aime son odeur. Je sais déjà de quoi je rêverai cette nuit. Et cela m'apaise. Une nuit heureuse est presqu'un luxe. Non, en fait, ça l'est. C'est sans doute le plus beau cadeau qu'elle me fait. |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Dim 20 Jan 2019 - 2:24 | | | Je ferme les yeux et je repense à ses quelques mots. Ses brûlures ont vraiment été graves. C'est un miracle qu'il y ait survécu, et il ne peut même pas savourer cette chance qui est sienne, il doit se cacher. Tout le temps. Mentir, parfois, pour ne pas être totalement exclu. Les autres bannis le savent-ils?
Je revois ce bras, marqué et... vierge de LA marque. Mais qu'importe, en aidant les bannis, en vivant avec eux, il devient l'un des leurs. Cet accident a conditionné toute sa vie. Je l'entends monter. J'ai le coeur qui bat, encore. J'ai collé les paillasses, je me dis que s'il monte, c'est qu'il accepte notre proximité. Les couvertures se réchauffent, et je sens l'air qui s'y infiltre lorsqu'il les soulève. J'espère ne pas le heurter. J'ai laissé ma chemise de nuit en bas et... s'il m'a fait assez confiance pour me montrer ce qu'il cache depuis toujours, c'est que je peux moi aussi lui faire confiance. Je le sens remuer sous les couvertures, que fait-il? Oooh. Je comprends, et je me redresse à peine pour souffler sur la flamme de la bougie. La pénombre, la nuit noire, je ne le verrai pas, c'est ce qu'il veut, et je l'accepte. Ses règles.
Enfin, je le sens contre moi. Je rejette une couverture, persuadée qu'on va très vite avoir chaud. C'est que c'est une vraie bouillotte! Je le laisse s'installer, et pose ma main sur la sienne. Il y a longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi sereine. Je me sens enveloppée. Je souris. Jocelyn, ton chaste baiser suffit à me faire frissonner. Je meurs d'envie d'embrasser ton épaule, à toi aussi.
Et pas que ça, d'ailleurs! Oh silence, la voix intérieure!
J'essaie de ne pas penser. Mordiable que c'est difficile. Je respire profondément et me concentre sur sa main. NON. Pas sur sa main. Son torse, contre mon dos. Je me prends à souhaiter de ne me réveiller qu'au printemps. Que seront nos retrouvailles? Vais-je seulement le revoir? C'est avec ces pensées que je vais m'endormir. Mais avant... Je porte sa main à mes lèvres et l'embrasse, pour ensuite la replacer exactement là où il l'avait posée. Et je m'endors, profondément. Le coq ne me réveillera pas, oh non. |
| | | JocelynBanni
| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) Dim 20 Jan 2019 - 14:12 | | | J'ai envie... De rester déjà, cette ferme a un goût de paradis. Les cultures, la terre qu'on travaille, les animaux, le cheval... Je pourrais y passer des jours et des nuits sans m'ennuyer, avec la satisfaction simple le soir d'avoir gagné pitance et sommeil sans avoir à en rougir.
Et puis, avoir une petite femme qui s'occupe de soi, ben c'est pas désagréable. Comme maman le faisait à l'époque. Les repas sont meilleurs quand ce sont les femmes qui les préparent. C'est idiot sans doute, je ne suis pas forcément nul en cuisine, pourtant. Maisici, le repas était aussi riche que délicieux. Ma tambouille n'atteint pas ce niveau là, même quand la chasse et la cueillette ont été de francs succès et que j'ai plus faim encore que je n'avais faim au moment de ce repas.
Puis j'ai envie d'elle, presque douloureusement. Elle est plaisante au regard. J'aime son odeur, sa façon de se blottir contre moi. Sa peau aussi. Et ses trésors que ma main pourrait découvrir. Mais je sais que si je commence, elle y répondra. Et j'y connais rien, moi, dans tout ça, sinon les ragots que parfois les autres racontent. Ils en parlent avec tellement de passion parfois que j'ai l'impression qu'ils se damneraient pour avoir l'occasion de prendre une femme. Mais jamais ils causent de la peur de mal faire ou de déplaire. Ca me paraît plus rugueux et sauvage que plaisant. Enfin, paraissait, parce que là, l'imaginer...
J'ai dormi quoi ? Trois heures ? Quatre peut-être ? Difficile à l'estimer de nuit. J'ai eu du mal à m'éloigner d'elle sans la réveiller et j'ai remis une couverture, pour qu'elle n'ait pas froid. Je suis descendu, nu, sans l'échelle, avec un bond souple. Je suis doué pour rester silencieux. Et je me suis vêtu et ai pris mes affaires. Au lever du soleil, je suis sorti sans bruit, surpris que le chant du coq ne l'aie pas réveillé et je suis parti.
Elle m'avait demandé de disparaître sans bruit et je l'ai fait. Mais je ramène de jolies prises de guerre, gagnées honnêtement et un repas pour le chemin. Je sais déjà que je reviendrai, si je suis toujours en vie, pour voir si elle vit toujours, ici, et seule. Et qui sait, peut-être resterai-je plus qu'une nuit ?. Si elle en a toujours envie. C'est que le moment magique est passé. Elle m'accueillera bien, je crois. Enfin, elle ne me tirera pas dessus. Mais possible qu'en réalisant le danger que je représente... Bah, je verrai bien. En tout cas, je ramène de jolis souvenirs qui me tiendront chaud l'hiver. Et avec dans la tête des projets. Donc un qui m'étonne. Lui voler un baiser. Et peut-être plus. Et quelques légumes, aussi. J'aime trop les légumes. |
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| Sujet: Re: [Terminé] Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment (PV Mathilde) | | | |
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