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| [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) | |
| Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Jeu 7 Fév 2019 - 17:28 | | | 4 mars 1166 Ferme de Mathilde - Au matin Jusqu'ici, les choses se passent bien pour notre noble en mission diplomatique dans le Labret. Le voyage s'est bien passé et sa magnifique monture, Asphodèle, ravie de se dégourdir les pattes, a fait des merveilles, permettant de réussir la traversée de Marbrume à Usson en une seule journée, ce qui tient du miracle. Il a eu le temps de discuter avec l'éleveur Lance Damboise, dont le nom lui a été soufflé par Serena de Rivefière, milicienne externe et amie. Un arrangement se dessine au profit de l'Ordre de l'Astre azur qui bénéficiera à tous, et une négociation habilement menée par les deux parties a permis un accord quant à l'acquisition de chèvres qui pourraient faciliter la vie de l'héritier Aymeric, futur Comte de Beauharnais Après une nuit dans une auberge d'Usson, Aymeric a récupéré sa monture gardée par Lance et est parti trouvé la seconde personne qui lui a été conseillée, une vaillante agricultrice du nom de Mathilde Dumas dont les échos ont été très positifs. Compétente, courageuse, fiable et intelligente. La négociation sera moins simple car il n'a pas grand chose à offrir en échange. Et comme Lance et Mathilde sont amis, les conseils que le législateur pourrait prodiguer pourraient bénéficier à Mathilde aussi, sans contrepartie. C'est un risque à courir et l'un dans l'autre, son objectif est d'aider, que ça soit l'Ordre ou les gens qui le méritent et visiblement, cette veuve fait partie des méritants. La traversée d'Usson vers la ferme située au sud n'est pas bien longue, aussi Aymeric et Asphodèle, sa monture noire de jais arrivent-ils rapidement à hauteur de la ferme. Avec son arc et son carquois à l'épaule, sa magnifique monture et ses habits aux couleurs de la Milice, il doit faire à la fois chasseur... et bourgeois. C'est un cavalier honnête, sans plus, mais qui a de l'allure. Il n'est pas très grand, son regard est franc et il dégage beaucoup d'assurance. La cicatrice sous l'oeil lui donne une allure de combattant et on le classifierait aisément comme traqueur de la Milice, ce qu'il était à une époque pas si lointaine. Lorsqu'il repère la fermière, il la salue d'un signe de tête et montre patte blanche, en dévoilant son bras sans marque. Autant éviter que la veuve se sente en danger. - Madame Dumas ? Aymeric. Je représente l'Ordre de l'Astre azur et je souhaiterai envisager avec vous un partenariat qui, je l'espère, pourrait convenir aux deux parties. Auriez-vous l'amabilité de m'octroyer quelques minutes de votre précieux temps pour que nous en discutions et me permettriez-vous de conduire ma monture à l'étable ? Je remplirai l'abreuvoir avant mon départ, si cela vous convient.L'entretien sera plus égalitaire s'il peut poser pied à terre parce que, pour l'heure, il a l'impression de la regarder de haut. Mais prendre ses aises pourrait être mal vu. Il est chez elle et ne l'oublie pas. Il n'apprécierait pas qu'on envahisse son espace vital sans y être invité, la réciproque est donc vraie. Il ajoute néanmoins : - Serena de Rivefière, milicienne de l'externe, m'a communiqué votre nom et j'ai eu le bonheur de m'entretenir avec votre ami, Lance Damboise avec lequel l'Ordre et moi-même pourrions entrer en affaire. Si vous avez des questions, je suis à votre entière disposition.
Dernière édition par Aymeric de Beauharnais le Mer 20 Fév 2019 - 14:04, édité 1 fois |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Dim 10 Fév 2019 - 3:46 | | | Patte blanche ou non, la fermière avait pour dicton Prudence est mère de sagesse. Aussi, lorsqu'elle entendit le pas d'un cheval approchant de sa ferme, elle ouvrit la porte de sa maison et garda son arc à la main. La monture était magnifique et semblait en santé. Le cavalier était propre, et avait de l'allure. Il paraissait à sa place. De toute évidence, il ne s'agissait ni d'un banni, ni d'un voleur. Elle remit son arc au dos et sortit pour aller à sa rencontre en replaçant sa coiffe sur ses cheveux.
Je représente l'Ordre de l'Astre azur. Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Et qu'est-ce qu'il parle. C'est ampoulé. Ça pue le noble bien éduqué qui impose sa grandeur dans un habit plus humble que lui. Reste loin de la noblesse, mon enfant, rares sont ceux qui sont honnêtes lui avait dit son père. En bonne fille obéissante, elle n'avait jamais couru derrière eux, et voilà que c'était l'un d'eux qui venait à elle. Qu'est-ce qui pouvait l'amener ici, dans cette ferme du Labret?
- Bonjour.
Il avait beau bien parler, il en oubliait la politesse élémentaire. Décidément, il ne faisait rien pour se rendre sympathique. Le visage de Mathilde est fermé. Elle écoute et masque son très mauvais a priori. Ainsi, ce Aymeric connaissait cette milicienne, et était passé chez Lance. Monsieur se cherchait des références. Mathilde leva les yeux pour regarder la cîme des arbres.
- Le vent tourne, c'est une bonne idée que de mettre cette belle bête à l'abri. Je vous précède.
Pas qu'elle avait à faire dans l'écurie, mais elle trouverait bien une petite tâche lui permettant de ne pas le faire entrer chez elle. Elle traversa la cour en quelques pas. Si le vent tournait, il fallait s'attendre à ce que le ciel s'abatte sur eux. Mathilde espérait secrètement que la conversation ne traînerait pas trop et qu'il repartirait avant l'averse, sans quoi elle devrait lui offrir de patienter au chaud.
Elle entra dans l'écurie et attendit qu'Aymeric fasse de même pour refermer la grande porte. Elle s'empara de sa fourche et entreprit de rassembler une belle portion de foin pour sa grosse jument, qui piétinait plus loin. Au fond de l'écurie, une porte restait ouverte afin de permettre à la belle bête d'aller et venir entre le pré et son abri.
- Voulez-vous que je brosse votre monture pendant que nous discutons? Qu'est-ce qui vous amène ici, au Labret? |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Lun 11 Fév 2019 - 8:14 | | | - Bonjour, en effet. Pardon pour ce manque d'éducation, l'étiquette n'a jamais été mon fort et en prime je suis très nerveux, ma démarche est assez neuve pour moi. Pour être franc, vous êtes la seconde, le premier était votre ami Lance Damboise. Mais si j'avais quelques vagues notions de son travail, ayant bossé comme palefrenier dans mon adolescence, j'avoue que je n'y connais absolument rien à votre métier et j'ai l'impression de vous embêter plus qu'autre chose.
Avec Lance, il partageait l'amour des chevaux puis la paternité et il avait une affaire à conclure autre que celle pour l'Ordre. Ici, éventuellement, il pourrait négocier une soupe, et encore... Quoi qu'il ne dirait pas non. Comme elle le précède, il la suit à l'écurie après avoir mis pied à terre. Et quand elle lui dit que le vent tourne, son visage impassible grimace.
- Je n'ai aucun talent pour la météorologie. Je devrais, pourtant. Sortir quand le temps se couvre est une mauvaise idée. Je l'ai fait assez souvent, pourtant, du temps où j'étais de l'externe. Espérons que ça ne tourne pas à l'orage, j'ignore où trouver des abris dans le Labret, j'étais plus souvent dans les marais, à dire vrai...
Mathilde lui propose de brosser son cheval et Aymeric décline poliment.
- Je préfère m'en charger si ça ne vous ennuie pas car Asphodèle le mérite. Cela rend fou mon palefrenier aussi. Il m'a appris le métier et aujourd'hui c'est moi qui le paie, mais je continue de m'en occuper quand je le peux. C'est ma manière à moi de me faire pardonner de ne pas être un cavalier à la hauteur de la monture qu'elle est. Mais si je peux prendre votre brosse, j'en serai ravi.
Et une fois fait, il s'occupe de son cheval, et il le fait bien. Il n'a pas menti, il sait s'en occuper.
- Merci pour le fourrage. Par contre, il me faudra l'attacher si l'orage vient. Elle déteste ça.
Bon, il est temps d'expliquer le pourquoi de sa venue et à nouveau il joue franc jeu.
- L'ordre de l'Astre azur n'est pas fort connu, votre ami en ignorait tout, lui aussi. Alors je vais vous expliquer ce que nous faisons. L'Ordre a été créé par le Vicomte Alexandre de Terresang, qui est un peu connu par ici pour avoir aidé à la reprise du Labret. L'Ordre est principalement financé par les nobles participants pour renforcer les défenses de Marbrume, comme par exemple renforcer les murailles et oeuvre pour aider à nourrir les bas quartiers. Nous formons des artisans, disposons de diverses connaissances, parmi lesquelles la législation et tentons de créer des partenariats pour poursuivre utilement nos oeuvres, dans un esprit que j'espère gagnant-gagnant. Et c'est pour cela que je suis venu vous voir. Vous avez une expertise que nous n'avons pas pour tout ce qui concerne l'agriculture, et nous avons diverses connaissances qui pourraient vous aider à améliorer votre vie, que ça soit en matière financière, pour vos outils, de la protection, des bras ou des réparations. Si nous parvenons à une entente qui vous serait aussi profitable qu'à nous, j'en serai ravi. C'est pour cela que j'ai quitté Marbrume pour venir dans le Labret, pour trouver des partenariats où chacun pourrait trouver un bénéfice, dans l'intérêt de tous.
Visiblement, l'héritier croit en sa mission, sinon il n'aurait pas pris le risque de ce déplacement. Mais l'argument sera-t-il suffisant ? C'est que la veuve semble plus hostile que ne l'était l'éleveur, et ce n'est pas lui qui va le lui reprocher. Il finit de brosser sa jument et la laisser s'amuser dans le pré. |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Lun 11 Fév 2019 - 20:00 | | | J'ai l'impression de vous embêter plus qu'autre chose. En effet. Ma Mathilde ne le dirait pas, parce qu'on lui avait appris à bien se tenir. Enfin à la campagne, elle n'avait pas les manières des dames de la noblesse, loin de là. Elle lui indiqua un arbre du doigt.
- Quand les feuilles se retournent et dévoilent leur revers d'argent, c'est que la pluie arrive. Mon père ne s'est jamais trompé là-dessus.
Elle lui tend une brosse, tandis que dehors, les premières gouttes d'eau se mettent à tomber.
- C'est juste une averse, il fait trop frais que pour qu'un orage éclate. Ça ne devrait pas durer.
Mathilde le regarde brosser sa monture avec soin. Un noble faisant le travail d'un palefrenier. Son père n'avait peut-être pas toujours raison. Elle écouta un peu plus attentivement Aymeric qui semble moyennement à l'aise dans son rôle d'émissaire, et ne peut s'empêcher d'écarquiller les yeux lorsqu'elle entend le nom d'Alexandre de Terresang.
- LE Alexandre de Terresang? Le vicomte qui a participé à la reprise du Labret? Lui là?
Par les Trois, c'était de la grande visite finalement. Mathilde s'en voulait de ne pas avoir été plus chaleureuse d'entrée de jeu. Le Vicomte était l'un de ceux auxquels elle devait son retour sur sa terre. Il était de notoriété publique qu'il y avait laissé une main. Elle espérait, depuis, pouvoir un jour le rencontrer et le remercier de son sacrifice. Appuyée sur sa fourche, Mthilde est désormais la femme la plus attentive du monde.
- vous savez, notre vie entière ici est dédiée à Marbrume et à ses habitants. Je ne vous cache pas que j'aimerais qu'on pense un peu plus à ceux qui triment dans les champs pour nourrir les bouches citadines. On n'a pas de soigneur par ici, pas de prêtre, et notre sécurité est souvent compromise. Je parle pas que des pirates, y a aussi des nouveaux paysans qui essayent de voler des outils, des bêtes ou des récoltes pour bien paraître aux yeux du Duc, et ce sont les natifs du Labret qui trinquent. En plus, si les convois de nourriture sont interceptés, on doit encore trimer plus fort pour pallier au manque.
Mathilde reprend son souffle. Bien que le Labret semble moins menacé par les maladies, les incendies et la corruption, il n'en reste pas moins un endroit dangereux.
- Si j'avais la garantie que les convois se rendaient à la ville, et que mon travail n'irait pas engraisser les poches de gens malhonnêtes, je pourrais concevoir de fournir de nourriture à l'Ordre. Mais attention, à mon rythme, selon les caprices de la météo et la productivité de ma terre. Je peux pas faire des miracles. Mais je peux faire un excellent prix, si la sécurité des convois est assurée. |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Mer 13 Fév 2019 - 1:38 | | | Le dicton du père de la veuve est facile à retenir et lui donne une bonne indication. Il la remercie d'un signe de tête, respectant le savoir des gens qui travaillent la terre.
- Si cela ne vous dérange pas, pourrions-nous nous abriter dans vos murs ? Les fangeux n'aiment pas la lumière du jour, mais quand des nuages couvrent le soleil, ils sortent. Du moins dans les marais. Vous pourriez le voir comme un excès de prudence, mais si j'ai survécu dans les marais, c'est grâce à cet excès. Peut-être le Labret est-il mieux loti de ce point de vue, j'avoue l'ignorer, mais ma future paternité me pousse à rester prudent.
Il n'a pas l'impression de faire une demande trop indécente. Et quand la fermière s'enflamme à l'évocation du nom d'Alexandre, Aymeric sourit.
- Oui, cet Alexandre-là. Il n'était pas le seul, mais il s'y est distingué. J'aurais tant aimé y participer, moi aussi. Malheureusement, j'étais en soins au Temple à cette période. Une stupide chute de cheval... J'ai mis des semaines à m'en remettre. Rien de bien glorieux, ma monture a été piquée par un taon et m'a désarçonné et ma jambe s'est brisée en plusieurs endroits. J'espère pouvoir me rattraper lors de la prochaine mission menée par le Duc.
Il y a un vrai regret, perceptible, dans les propos du noble. Il aurait aimé y contribuer. Il se sera rattrapé par la suite, en œuvrant comme coutilier de l'externe, mais il a manqué la meilleure action et la plus utile depuis l'arrivée de la Fange et le traîne un peu comme un boulet. Puis Mathilde expose ses plaintes concernant la vie dans le Labret et la première réflexion d'Aymeric est qu'elle grossit le tableau. Mais à la réflexion, peut-être ignore-t-elle les moyens dont elle dispose.
- Loin de moi l'idée de minimiser les troubles que vous rencontrez et s'il est dans nos moyens de vous offrir une aide, nous pouvons en discuter, évidemment. Mais il y a un temple à Usson, certes moins imposant que celui de Marbrume, mais il y en a un. Il s'agit d'une priorité d'installer aussi un lieu de prière et de soutien moral et théologique dans les territoires repris. Un prêtre responsable est envoyé dans les nouveaux domaines. Ils fonctionnent comme à Marbrume et se déplacent, d'initiative ou à la demande et parmi eux se trouvent des soigneurs. Tous les prêtres ne sont pas formés aux soins, mais certains le sont. Maintenant, vous êtes relativement isolée, mais en toute logique, une patrouille doit passer chaque jour. Si vous avez besoin d'une aide médicale ou spirituelle, n'hésitez pas à leur demander, je suis convaincu qu'un Prêtre viendra dès le lendemain.
Pour les paysans voleurs, c'est une réalité qu'il ignorait et là il n'a pas réellement de solution à proposer. Et concernant la sécurité des convois, c'est une réalité aussi. Pas mal de miliciens sont morts pour les sécuriser, avec un succès somme toute relatif. A sa remarque concernant la sécurité des convois, il ne répond pas de suite, la laissant poursuivre sa réflexion. Elle est tout à fait disposée à faire un prix à l'Ordre si la sécurité des convois est assurée. C'est généreux, et un peu trop facile au goût d'Aymeric. Et lui ne tient pas particulièrement à "arnaquer" la veuve.
- Dame, votre offre est généreuse... un peu trop à mon goût. Car voyez-vous, si vous tenez à ce que les convois soient sécurisés parce qu'il y va de votre intérêt, sachez qu'il y va du nôtre aussi. Et tout comme vous ne pouvez garantir une production fixe en raison des aléas de la météo entre autres, nous ne pouvons garantir qu'un convoi arrivera à bon pot, même si nous y travaillons. Nous négocions actuellement avec un capitaine de vaisseau pour passer par la voie maritime. Elle offre plusieurs avantages, dont celui de moins exposer aux dangers de la Fange et des bannis. C'est une voie qui me paraît plus sûre, malgré les pirates.
Aymeric poursuit sa réflexion.
- Votre intérêt comme le nôtre serait soit de vous permettre d'augmenter votre production, soit de permettre de la conserver plus longtemps. L'un dans l'autre, cela vous permettrait d'agrandir votre marge de bénéfice et sur celle-ci, nous pourrions prélever une part. C'est dans ce sens que j'essaie de créer des partenariats. Si avec notre aide vous augmentez vos revenus de 10 écus et que par exemple 5 nous reviennent, vous êtes gagnante et nous aussi. Car si vos revenus s'améliorent, nous disposerons également de plus de moyens pour aider nos oeuvres. Vos 5 écus que vous nous abandonneriez pourraient faire partie de la réduction que vous nous proposez.
Si cette base de négociation convient à Mathilde et qu'elle sent que l'objectif du futur Comte n'est pas de l'arnaquer, il se dit que le partenariat sera fructueux. |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Mer 13 Fév 2019 - 16:24 | | | - C'est votre premier enfant?
Bon, de toute évidence ça allait prendre plus que quelques minutes, et il semblait compter sur elle pour que la discussion se tienne dans un endroit relativement sûr. Tandis qu'elle l'écoutait, Mathilde comprenait qu'Aymeric était décidément un homme de terrain. Il était chanceux de ne pas avoir gardé de séquelles de sa chute, quoiqu'elle n'avait pas remarqué s'il boitait. Elle serait attentive, l'air de rien.
- Je ne peux m'empêcher de comparer la situation à avant. J'ai toujours vécu ici, les prêtres, avant, circulaient plus facilement. Et puis en cas de problème, il y avait toujours quelqu'un pour sauter sur le dos de Marguerite et aller quérir de l'aide, soit chez un rabouteux, soit à Usson. Maintenant je suis seule. C'est un peu plus compliqué. Venez, on va traverser la cour.
Elle ouvrit la grande porte, jeta un oeil dehors, puis fit sortir Aymeric et referma la porte derrière lui. Marguerite, sa grosse jument, n'ayant pas une âme de femelle dominante, ne devrait pas causer de problème à sa nouvelle compagne. Elle traversa la cour à pas pressés tout en parlant.
- Vous savez, pour agrandir ma marge, j'ai deux choix : augmenter ma productivité, chose qui m'est difficilement possible sans avoir des accords qui payent à l'avance, me permettant d'embaucher des employés qui m'aident aux champs, ou envoyer moins de denrées à la ville, chose impossible sans que je ne m'attire des problèmes. Si au moins les contrats que j'ai avec les auberges sont remplis et sécurisés, je gagne de l'argent et je peux embaucher. Mais l'idéal reste la deuxième option, parce qu'elle ne m'apporte pas de travail supplémentaire.
Elle ouvrit la porte de la maison et invita Aymeric à entrer.
- Je m'en sors bien en conservation. J'ai installé un séchoir à l'étage, les pertes sont minimes pour tout ce qui concerne les aromates et les fèves, et même pour les semences que j'utiliserai aux champs.
Semences qui, justement, sont étalées sur la table pour une opération qui ressemble à un tri en trois tas d'une même variété : un tas mêlé, sorti du pot d'argile posé au milieu de l'espace de travail, un tas de belles semences et un petit tas de semences moins satisfaisantes. De toute évidence, la saison des champs approchait pour la fermière.
- Excusez-moi, j'attendais pas vraiment de visite...
Elle referma la porte.
- La conservation n'est pas un problème. Mes cultures sont orientées en ce sens depuis des années. Mon père et moi y avons longuement travaillé justement pour minimiser les pertes. On était vraiment bons, avant la Fange. |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Jeu 14 Fév 2019 - 16:07 | | | - Mon premier enfant ? En fait non. J'ai déjà une fille, mais j'en ignorais l'existence jusqu'à il y a un mois. Je ne l'ai retrouvée que récemment. L'adoption est un peu longue, elle sera officiellement ma fille bientôt, peut-être en même temps que mon enfant à naître d'ailleurs. Elle s'appelle Alix et va avoir neuf ans. Elle a vécu en enfant des rues jusque là. C'est pour cela que j'essaie de faire quelque chose, de mon côté.
Aucune séquelle de sa chute, mais la revalidation a été longue. Il écoute les explications de la veuve et comprend son point de vue. En effet, vivre en solitaire doit grandement complexifier les choses et il est tout à fait capable de l'entendre. Un simple signe de tête pour signifier qu'il comprend lui suffit. Même s'il fait des efforts dans une négociation, Aymeric est naturellement avare de mots. Ses explications sur l'augmentation de son rendement sont intéressantes, car il envisage deux possibilités.
- voyez-vous, pour l'heure, 80% de votre production revient au Duc mais avec l'aide de notre Ordre, via ses législateurs, on peut tenter de réduire cette taxe à 70%, ce qui pourrait augmenter considérablement vos revenus, de moitié en fait et cette marge libérée nous intéresserait. Seul problème, comme vous l'avez signalé, si le Duc voit un arrivage moindre, il ne sera pas jouasse.
Et c'est un euphémisme. Mais Aymeric, qui a l'esprit étonnamment vif pour le moment, a une proposition à faire.
- Idéalement, vous souhaiteriez être payée à l'avance pour pouvoir engager, mais comme une récolte reste aléatoire, trouver des gens payant à l'avance sur une production qui ne peut être garantie, c'est un risque qu'un investisseur cohérent ne prendrait pas. Alors... Pourquoi ne pas rejoindre l'Ordre comme formatrice. Nous avons des gens qui souhaitent rejoindre le Labret mais manquent de connaissance sur comment gérer une ferme. Vous, vous avez les connaissances mais manquez de gens. Vous les formez, vous faites vos travaux pratiques sur les champs aux dates opportunes, ce qui vous fera des bras. Eux auront appris à cultiver, et vous, vous aurez cette force de travail en plus que vous pourrez choisir. Avec des gens qui auront des connaissances dans le domaine du maniement des armes et pourront vous offrir une protection. Chacun y trouverait son compte. Et vos marchandises pourraient être transportées sur notre bateau, qui offre plus de sécurité, enfin je crois, que la voie terrestre. Et vous nous céderiez une part de vos surplus en échange de tout ceci, à négocier avec le Vicomte en personne.
Aymeric sourit, cette proposition lui semble être intéressante pour toutes les parties. Reste à voir si la veuve sera intéressée.
- Votre investissement au départ se limiterait à les nourrir et les loger. Pour la nourriture, ça ne sera pas un gros problème, puisque vous en produisez et pour le logement, au pire, un arrangement pourrait être trouvé avec des auberges à Usson. Qu'en dites-vous ? |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Jeu 14 Fév 2019 - 21:16 | | | Eh beh pensa-t-elle, je vais tout savoir de sa vie. Une bâtarde, au moins il la reconnait, c'est un bon point pour lui. Peu d'hommes le font. Il n'a pas boité, durant la marche. Honnête et chanceux, donc. Des paysans qui se fracassent la jambe et qui restent boiteux, elle en a vu des tas par le passé.
Mathilde l'invite à s'asseoir au bout de la table, là où il n'y a pas de semences étalées. Son gobelet de lait chaud fume encore sur la table. Bon. Poliment, elle verse le restant dans un autre gobelet, et partage ainsi sa gourmandise avec son hôte qui lui explose ses idées. Le Duc ne sera pas jouasse, ça c'est certain.
Rejoindre l'Ordre comme formatrice. Alors là, il fait mouche. Les yeux de Mathilde s'illuminent. Dans son esprit se dessine déjà une immense exploitation, regroupant plusieurs fermes alentours, dont certaines sont actuellement encore à l'abandon. Des champs fertiles, une affaire prospère, une ville nourrie et un Duc content. Peut-être deviendrait-elle reine du Labret. Vicomtesse? Tu dérailles, ma fille. Oups. Mathilde Dumas, dame du Labret. C'est bien.
- C'est faire confiance à mes capacités que vous ne connaissez pas. Excusez-moi, messire, mais... qu'est-ce qui vous dire que je ne suis pas une piètre paysanne? Pourquoi moi, et pas quelqu'un d'autre?
Un homme, par exemple. On fait toujours confiance aux hommes, on se méfie des femmes. Mathilde, soudainement, devenait méfiante. L'occasion était trop belle, elle cachait quelque chose. L'émissaire de Terresang pouvait-il être un menteur?
Les nourrir et les loger. Pfffff. Mathilde soupira. Faire l'intendante, en plus de les former, et de surveiller qu'ils ne faisaient pas de bêtises. De combien de personnes parlait-on? Deux? Dix? Elle n'avait pas les ressources pour nourrir des bouches supplémentaires, pas avant l'été. Elle économisait déjà sa poche de farine, et n'avait de toute évidence pas les fonds nécessaires pour payer des nuitées à l'auberge. Les accueillir chez elle lui paraissait impensable. Elle était trop sauvage, elle tenait à sa solitude. Restait l'option d'une maison voisine, abandonnée, à quelques pas de là.
- C'est compliqué. Je produis de la nourriture, mais mes réserves sont établies uniquement pour une personne et de rares extras. Tant que l'été ne sera pas là, avec l'abondance, il m'est difficile de nourrir d'autres bouches. J'ai déjà un aide, mais je le paye avec un accord que j'ai conclu en ville. Je n'ai, actuellement, aucune marge de manœuvre. |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Ven 15 Fév 2019 - 21:56 | | | La négociation est compliquée, bien plus qu'avec Lance. La veuve a moins de besoins, aymeric a moins de marge de manoeuvre, autant dire qu'ils vont oeuvrer à perte au sein de l'Ordre dans un premier temps. Dans le fond, c'est une femme seule, qui se débrouille pour l'heure et qui souhaite garantir ses investissements. Somme toute, c'est normal. L'Oeuvre devra en être de sa poche durant quelques mois et si c'est le cas, autant le faire intelligemment. La réflexion du noble est intense, il observe le feu dans l'âtre en se lissant la barbe naissante entre ses doigts. Après quelques minutes, il prend la parole.
- Bien, nous allons devoir investir, j'espère que vous aurez un geste généreux en retour. L'objectif est que vous améliorez votre production et pour cela il faut des bras, et vous n'avez pas les moyens d'investir pour l'heure, il nous appartiendra donc de le faire, dans un premier temps. Mais investir implique qu'on attend un retour sur investissement, alors autant qu'on mette le paquet, pas vrai ? Et pour cela, il faut aussi qu'on minimise les risques. Et donc qu'on protège notre investissement. Alors, voilà ce que je vais vous proposer.
Il faudra également qu'Alexandre accepte, Aymeric en est conscient, donc ça reste "sous réserve".
- Il faudra que je défende l'idée auprès du Vicomte, mais dans l'absolu, votre accord prévaut. A deux, on abat plus de travail que seul, je ne vous apprends rien. Si on vous propose l'aide de 5 ouvriers que vous formeriez forcément, vous pensez que cela pourrait doublier votre production ?
La question est importante pour notre noble, mais il préfère d'abord répondre à la première question.
- Je ne suis pas un spécialiste des travaux des champs, alors je dois me fier à mon instinct et à mes contacts. Vous êtes courageuse et il faut l'être pour faire votre métier qui est particulièrement exigeant et le mener dans notre monde actuel. Vous auriez pu opter pour une vie plus sécurisée dans une Taverne, comme vendeuse ou que sais-je, mais vous avez choisi de vivre de votre passion. Vous n'avez pas été forcée de venir ici, vous l'avez fait par choix. J'en conclus que vous avez l'amour du métier et le peu que je vois me conforte dans cette impression. Lance vous décrit comme une femme honnête, vous avez fait bonne impression sur Serena, qui souhaitait vous aider. Ces raisons suffisent à mes yeux, pour l'heure.
Il est temps d'attaquer le cœur de la négociation.
- Vous tenez à votre tranquillité et héberger des gens chez vous n'est pas une option. Je le comprends, je tiens à ma tranquillité moi aussi, sinon je ne sortirais pas autant de chez moi dès que je le peux. Le déplacement d'une taverne d'Usson vers ici sera obligatoire dans un premier temps et pour compenser, je me suis dit que 5 ouvriers, ça serait mieux que trois. Les heures "perdues" seraient compensées par le nombre. Mais il faudrait construire une grande, où ces ouvriers seraient logés par la suite, en plus petit nombre, du genre deux ou trois, dès que vous aurez une petite réserve pour les nourrir, donc, si j'ai bien suivi, à partir de l'été. Ces gens vivraient à l'étage de la grande, histoire de leur offrir une sécurité. Hors des murs protecteurs, vivre à l'étage n'est pas un luxe, tant que les fangeux existeront. Cela vous ferait un voisinage, certes, mais pas dans votre maison. Et un lieu de stockage pour votre surplus de production.
Voilà le premier point qu'il propose, l'Ordre investirait dans une grange, qu'importe le nom qu'on lui donne, de stockage. Il poursuit.
- Investir attirera forcément les regards. Une ferme, des champs, une écurie, une grande, les gens malhonnêtes se diront qu'il y a matière à voler des choses intéressantes. Et les vols ne vous et ne nous intéressent pas. Nos ouvriers sont formés au maniement des armes, ce qui n'est pas du luxe, mais nous avons aussi des mercenaires, qui eux y sont spécialisés. Les faire patrouiller dans le coin pour protéger votre domaine ne sera pas un luxe et cette sécurité vous fera du bien à vous aussi. Mais loger, nourrir et payer ce petit monde est un réel investissement, vous le comprendrez. D'où l'importance pour moi de savoir si vous pensez que votre production pourra doubler. Je vais essayer de vous expliquer les choses simplement.
Imaginons, pour l'heure, vous fabriquez l'équivalent de dix pots de farine. Avec nos gens, la protection, le nouvel abri, vous atteignez les 20. Pour l'heure, sur les 10, 8 reviennent au Duc et deux pour vous. Avec nos gens, les conseils pour diminuer les taxes, on pourrait arriver à 14 pour le duc, qui en gagne six, il sera ravi, et six pour vous. Sur les six qu'il vous reste, on en prendrait la moitié, donc trois. Et vous, vous aurez gagné un pot de farine en plus. En prime, nos ouvriers auront gagné en expérience, l'année suivante, quand vous saurez les nourrir, ils seront plus efficaces, l'investissement sera couvert au bout d'un moment qu'il nous faudra estimer et on pourra diminuer les coûts. Nous ne paierions plus la nourriture et l'hébergement et on pourra diminuer notre marge, ce qui forcément augmentera la vôtre. On aura aussi des gens bien formés, qui pourront reprendre une ferme, la cultiver, nous apporter de la nourriture pour l'Ordre, etc.
En clair, elle pourrait augmenter ses revenus de 50% le temps de l'investissement, puis carrément le doubler par la suite.
- Vous pourrez bénéficier de nos investissements aussi, en obtenant gracieusement un boeuf en location par exemple le temps de retourner les terres, une réparation d'outil et d'autres petits avantages de cet ordre, qui sur la durée permettent d'économiser aussi. L'objectif est réellement que tant vous que nous soyons gagnants. Alors, si sur le principe vous êtes d'accord, et je sais qu'il restera des détails à finaliser, je pourrai proposer cela au chef de l'Ordre.
Il s'arrête de parler, ne voulant pas trop l'assommer, espérant que la proposition lui conviendra. |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Sam 16 Fév 2019 - 2:21 | | | Il réfléchit. Mathilde patiente, en silence. Elle apprécie ce moment de réflexion. Au moins, se dit-elle, elle ne se trouve pas face à un beau parleur. Les flammes dansent doucement dans l'âtre, décrivant des mouvements aussi fluides qu'imprévisibles. Bientôt, voici que l'émissaire reprend la parole. Elle l'écoute.
Cinq ouvriers. Merde, il ne plaisante pas. Elle calcule rapidement, planifie, anticipe les problèmes, tandis qu'il souligne ce drôle de choix qu'elle a fait et qui en dit long sur l'amour qu'elle porte à cette vie de fermière. Lance, Serena. Ce dernier nom ne cesse de la surprendre. Elle pensait vraiment lui avoir fait mauvaise impression, mais finalement, ce n'était peut-être que la fatigue.
Une grange, elle en avait une, mais elle ne voulait pas la mettre à la disposition des ouvriers. Mathilde tenait mordicus à son intimité, d'abord pour préserver les apparences de la veuve bien sous tous rapports, et surtout pour permettre à Jocelyn de lui rendre visite sans être repéré. Avec l'été viendraient les journées les plus longues, les couchers de soleil interminables et les difficultés pour le bannis d'arriver à la ferme pour s'y mettre en sécurité quelques heures.
Elle termina ses calculs et sourit.
- Bien. C'est une sacrée proposition que vous déposez entre mes mains. Je crois que si l'Ordre veut de mes services, il est important que je sois honnête avec lui. Et donc avec vous. Je suis une femme relativement libre. Je n'ai plus ni père ni mari qui puisse être mon tuteur, et je ne compte pas vraiment me remarier, à moins de subir des pressions de la part de personnes dont je n'imagine actuellement même pas l'existence. J'aime ma liberté, et je souhaite la préserver aussi longtemps que possible. Il se peut que je m'entende très bien avec vos ouvriers, mais je n'ai pas envie d'avoir une bande de grands-frères-auto-proclamés qui se mettent à surveiller mes visiteurs et mes fréquentations. Au-delà de l'aspect relationnel, je crois aussi que les partenaires doivent pouvoir rompre l'entente sans que cela ne porte de trop gros préjudices. Bâtir une grange sur mes terres n'est peut-être pas la meilleure affaire. Pour vous.
Mathilde prend une pause et boit une gorgée de lait. Mince alors, de vraies négociations, bien plus importantes qu'un contrat de quelques poulets ça et là.
- A une lieue d'ici, vers le sud-ouest, se trouve une ferme qui, je crois, n'a pas été reprise depuis le début de la Fange. Le Duc devrait être ravi que l'Ordre y investisse un peu de temps et de matériel pour retaper la maisonnée et les champs. Les terres touchent les miennes, ce qui veut dire qu'on pourrait couvrir une grande surface en limitant le temps de déplacement et les risques qui y sont liés. Je garde ma liberté chérie, et l'Ordre gagne une ferme fonctionnelle. A six, nous devrions pouvoir tripler mon rendement de légumes et ajouter une récolte intéressante de céréales. Si la météo est avec nous, mais au vu de l'hiver que l'on a eu, je suis confiante. Les terres voisines n'ont pas été cultivées depuis deux ans, mais c'est une jachère qui leur sera sans doute bénéfique sans être tombées en friche. Le boeuf sera utile pour les labours du voisin, mais sur mes parcelles je ne laboure plus depuis longtemps. Si la ferme ne peut etre reprise, nous trouverons un autre emplacement pour votre grange. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas d'outils pour tout ce beau monde, mais je peux vous indiquer ceux dont je me sers. Vous avez un forgeron sous la main? Il me faudra aussi des semences pour les céréales, l'Ordre pourrait m'indiquer ses préférences.
Elle s'interrompt. T'emballe pas, Mathilde, il a pas dit oui et c'est un énorme travail qui t'attend. T'inquiète, Pa, je t'ai vu faire. Tu gérais une équipe qui a connu jusqu'à 10 enfants en même temps dans le champs, j'étais l'un d'entre eux. Et je t'ai observé.
- Je suis partante. On réévalue l'entente en novembre prochain, avec le nombre d'ouvriers. Si tout va bien, votre investissement peut être remboursé en deux ans. Trois si on traine la patte. On reverra votre marge à ce moment-là.
Elle hésita à tendre la main pour conclure l'affaire. Elle lui laissait l'occasion d'une autre contre-offre. |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Dim 17 Fév 2019 - 19:09 | | | Houlà, elle envoie du lourd, la veuve. Plaisante-elle ? Apparemment pas.
- On peut aussi cultiver tout le Labret tant qu'on y est. Niveau rendement, je n'aurai plus trop de doutes.
Aymeric soupire puis fixe Mathilde.
- Je ne vais pas déclencher une guerre avec le Duc en m'appropriant, en mon nom ou en celui de l'Ordre, un seul mètre de ses terres. Je pourrais m'estimer heureux si je ne finis que pendu et brûlé. La terre dont vous parlez n'est plus occupée depuis deux ans ? Fort bien. Si elle ne l'est plus, il y a une raison. Et si on veut lui proposer quelqu'un pour l'occuper, autant qu'il soit formé. Même si je me doute qu'il a d'autres soucis que de savoir qui jouxte les terres qu'il vous prête, découvrir qu'un noble se la serait appropriée, même en son nom, même pour y faire de somptueuses réparations... Un peu de bon sens quand même, merci !
Il y a le bon sens terrien et il en cerne parfaitement la logique, mais il y a l'autre bon sens, celui de ne pas se mettre le maître des lieux à dos et là il espère qu'il a ouvert les yeux de la veuve.
- Ce qu'on envisage de faire ici, on ne peut le faire qu'ici, sur les terres qui vous sont allouées. Que vous teniez à votre liberté, je le conçois, auquel cas on peut interrompre les négociations de suite. Mais si c'est juste la crainte de voir débarquer des mâles sur vos terres, plutôt que de prendre 5 ouvriers, prenez 5 ouvrières ! Ca pourrait être amusant à défendre. Une ferme où ne travaillent que des femmes, ça attirera la clientèle. Et peut-être que certains se décideraient à s'installer au Labret, tiens !
Il n'est pas hostile à l'idée. Après tout, l'important, c'est la nourriture, que celui qui la fait pousser soit un homme, une femme ou une chèvre, dans l'absolu, il s'en fout.
- Puis il y a l'unité de lieu. Les gens qu'on envoie pour surveiller qu'il n'y a pas de vol, s'ils doivent se disperser sur une lieue ou deux, forcément, ça sera moins efficace. Alors, 200 pas, ok, une lieue, non, clairement non. Quant à la grange, si vous consentez à reconnaître que le bois dont elle sera faite est à nous et qu'on la récupère si vous rompez le contrat, je ne vois pas où serait le problème, on démontera et on remontera ailleurs.
Tripler le rendement des légumes et ajouter une parcelle de céréales, ça, ça lui parle.
- J'espère que vous avez fait cette estimation sur votre parcelle à vous, hein ! Mais en effet, ça, ça serait de l'optimisation comme je l'espérais. Mais, et je vais le noter histoire qu'on soit d'accord sur ce que je vais soumettre au Vicomte. Et sinon oui, nous pouvons faire fabriquer les outils, nous avons plusieurs artisans qui oeuvrent pour nous,
Il sort un parchemin et note :
- L'Ordre fournira cinq ouvriers ou ouvrières, un législateur pour faire diminuer les taxes et les outils pour les ouvriers, ainsi que des gens d'armes pour surveiller les cultures et les récoltes et de quoi les loger et les nourrir. Durant cette période, 50% des bénéfices reviendront à l'Ordre
- Si une céréale particulière est demandée par l'Ordre durant la période de l'accord, l'achat des graines est aux frais de l'Ordre
- Une grange permettant de loger les ouvrières et de stocker les récoltes sera bâtie sans jouxter la ferme. La grange appartiendra à l'Ordre et pourra être démontée si le contrat devait s'interrompre.
- Les 50% revenant à l'Ordre iront en diminuant à partir du moment où les ouvrières seront logées et nourries de façon autonome.
- De son côté, Madame Mathilde Dumas s'engage à former correctement les ouvrières et à aider utilement l'Ordre avec son expertise sur la travail de la terre, en plus de fournir honnêtement à l'Ordre la part qui leur revient.
Il réfléchit pour voir s'il n'a rien oublié et sourit :
- Je pense que cet accord va dans votre sens et dans le nôtre. Certes, on investit mais on forme des gens, on a un accord utile et on pourra les aider à s'installer. Et avec le partage des bénéfices nous saurons aider les bas quartiers à hauteur de nos moyens. Vous serez peut-être un peu embêtée un temps, mais le travail sera moindre, du moins physiquement car gérer une équipe, c'est un boulot aussi, vous gagnez en sécurité et en revenus aussi. Avec certaines facilités aussi. Racheter un outil sera plus simple si vous connaissez le gars qui le fabriquera, etc. Pouvons-nous considérer que nous avons une base pour un accord ? |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Lun 18 Fév 2019 - 19:32 | | | - Bien, alors nous prouverons au Duc que nous sommes capables de cultiver une portion admirable du Labret, et le persuaderons d'en renforcer les défenses pour le bénéfice de tous. Aimez-vous les défis, messire?
Mathilde sourit.
- Je suis consciente que l'Ordre joue gros dans l'affaire, et je veux que vous sachiez que je prends tout cela très au sérieux. Vous faites des concessions, je peux en faire aussi. Va pour une première année sur ma terre. Je reste prudente quand je dis qu'on peut tripler le rendement, soyez conscient que la production pourrait être plus appréciable si le temps est clément aux bons moments de l'année. Ouvriers, ouvrières, je m'en fiche tant qu'ils sont travaillant, et qu'ils n'ont pas peur de mourir d'épuisement. Je suis exigeante, minutieuse et profondément attachée à mon travail, j'en attends de même de ceux qui travailleront ici. Il faudra une personne relativement forte dans la cohorte. Assurez-vous aussi que tous aient un bon dos et de bons genoux, le travail est très physique.
Son visage s'était transformé. L'aimable veuve était passée de la surprise à la méfiance, et avait maintenant la mine que tout négociant pouvait adopter : des yeux légèrement plissé qui scrutaient la moindre tentative d'escroquerie dans les yeux de son interlocuteur, les oreilles attentives, la bouche presque pincée pour ne laisser échapper aucune parole sur le coup de l'émotion.
- Leur expérience aux champs importe peu. En fait, moins ils en ont, mieux ce sera. Les premières semaines seront ardues mais je n'aurai pas à défaire de mauvaises habitudes. Je crois que c'est tout.
Elle écouta Aymeric énoncer les termes de la base de l'entente, et hocha de la tête à chacune des affirmations, pour acquiescer et donner son accord. La vie allait radicalement changer à la ferme. Mathilde ne savait pas si elle tiendrait le coup, et si sa soif de liberté allait en pâtir. Rencontrer des gens en secret serait plus compliqué. S'isoler aussi. Mais tant pis, elle trouverait une façon de contourner ces désagréments.
- Ajoutez donc que si la possibilité se présente, et que si l'entente perdure dans le temps, l'Ordre pourra envoyer des ouvriers supplémentaires à former. Si la première année est concluante, je doute que le Duc soit réfractaire au fait d'allouer une terre supplémentaire à cultiver.
Elle était ambitieuse. Jusqu'ici, elle n'avait pas eu les moyens de ses ambitions, mais si l'accord était conclu, alors elle pourrait rapidement atteindre ses buts. Une ferme école, des terres cultivées, un Labret plus sécuritaire et des êtres humains nourris. N'était-ce pas là sa raison de vivre, faire grandir de quoi nourrir le peuple?
Elle tendit la main à Aymeric.
- Je ne sais ni lire, ni écrire. A part mon nom. Mais je ne signe pas de document. Chez moi, les poignées de main ont plus de valeur que les parchemins. Alors si nous avons une base solide, serrons-nous la main messire. |
| | | Aymeric de BeauharnaisComte
| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) Mer 20 Fév 2019 - 14:04 | | | - C'est le genre de défi qui pourrait me plaire
Mathilde souligne que l'Ordre s'expose, aussi tient-il à préciser
- Vous savez, ce ne serait pas très malin de se mettre de nombreux nobles à dos. Oh, je ne doute pas que vous pourriez continuer à faire des affaires, mais les clients qui peuvent payer ne pullulent plus. Cela pourrait complexifier vos affaires si vous nous jouiez un mauvais tour. Vous le savez, je le sais. Puis, de façon plus simple, Alexandre de Terresang est un bon allié. Aymeric de Beauharnais pas, il n'est pas encore connu. Et faire ma publicité ne m'intéresse pas.
Il acquiesce simplement à la description des travailleurs que Mathilde souhaite former et cela ne lui semble pas trop compliqué. Et quand elle ajoute que le Duc serait certainement ravi d'allouer d'autres terres si le travail ici est bien fait, il hausse les épaules. Non seulement il n'en sait rien, mais en prime il doute que ça soit la préoccupation première du Duc. Si les taxes rentrent en plus grand nombre, il sera ravi. En connaître la cause sera une autre paire de manche..
- Nous sommes d'accord et vous savez ce que je présenterai au Vicomte. Une réunion se fera pour signer les nouveaux accords. Les parchemins ont de l'importance dans notre monde à nous, vous savez. Mais je peux vous assurer que je défendrai votre point de vue, qui rejoint le mien.
La poignée de main sera franche.
- Madame, ce fut un plaisir de traiter avec vous. Et le Labret me plait, j'ai presqu'envie de m'y installer. S'il plait aussi à ma fille... En parlant d'elle, je cherche aussi d'honnêtes artisans pour accueillir et former des enfants des rues. Si ce projet vous intéresse ou que vous avez dans votre entourage des gens honnêtes et qui aimeraient aider un enfant à avoir un beau métier, n'hésitez pas à m'en parler lors de la réunion.
Il la salue puis se retire, prend son cheval et repart pour Usson. Il a encore du boulot, et elle aussi, à n'en point douter. |
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| Sujet: Re: [Terminé] La ferme est l'avenir de l'homme (PV Mathilde) | | | |
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