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 Déluge d'Acier

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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyJeu 25 Avr 2019 - 13:24
Lisbeth accepta volontiers la pipe et y tira une grande bouffée, loin du sale mélange que préparait son receleur habituel, l’herbe à pipe était savoureuse et bien sèche. Si bien qu’elle en extirpa une autre aspiration savoureuse avant de la rendre à son propriétaire. Elle relâcha un rond de fumée qui s’éleva doucement dans l’air en réfléchissant aux paroles du capitaine et de son second qui les avait rejoints tandis qu’ils regagnaient lentement le convoi en inclinant leur trajectoire. En effet elle ne remettait pas en cause leurs capacités respectives, même si son expérience désabusée la laissait convaincue qu’elle n’aurait pas de mal à se départir de la plupart d’entre eux. Même si elle était curieuse de voir le second manier son arme immense avant de se prononcer à son sujet.

-Je protégerais vos arrières tant que cela sera plus avantageux pour moi et ma mission. On ne me paye pas assez pour tenter de sauver un convoi d’une attaque massive de fangeux. Mais tant que nous aurons nos chances ensembles, vous pourrez compter sur mon épée.

Autant être honnête, elle ne perdrait pas la vie bêtement dans un triste élan de gloire. Elle avait vu bien trop de gens mourir de cette façon. Elle savait très bien reconnaître ses limites, et la dangerosité d’une situation pour sa survie. Mourir en héros, très peu pour elle. Elle n’avait pas envie d’être comme la prestigieuse compagnie dont un seul était encore en vie.

-Mais pas d’inquiétude, je ne fuis pas à la première brindille qui craque. Je suis d’accord avec la belle, une autorité impartiale est importante pour départager un duel, lança la mercenaire au sujet du duel quand la bougonnante jeune femme intervint à ce sujet.

-Je me proposerais bien, mais nous sommes bien trop copines pour que je puisse me montrer impartiale ! Elle appuya sa remarque d’un clin d’œil appuyé à la rouquine, tenant sa promesse de ne point la laisser tranquille. Et je suis curieuse de voir ce que valent vos troupes sans vous. Si l’on doit lutter ensemble, autant se faire une idée de qui tirera la lame à mon côté. Je m’occuperais de la récompense pour le vainqueur plaisanta la mercenaire avant de reprendre la marche d’un pas plus avenant, tapotant l’épaule de l’immense Capitaine en passant près de lui.

La pause arriva après quelques heures de marche. La rousse ne rechigna pas à la tâche et participa activement à l’établissement du camp et du périmètre de sécurité. Elle s’installa ensuite sur un gros rocher, les jambes croisées sous elle en observant tout ce petit monde. L’oreille à l’affut des bois derrière elle, elle mordait dans une barrette de viande séchée en observant la femme discuter avec deux autres hommes. Soit des amants, soit de la famille supposa-t-elle, c’était souvent le cas chez les mercenaire. Hum, de la famille conclut finalement la guerrière à la manière dont les deux hommes partagèrent un sourire désolé entre eux tandis qu’elle s’éloignait furibonde. Elle remercia silencieusement son père de l’avoir toujours traitée sans aucune considération pour son sexe.

-Moi je parie sur toi mademoiselle sans nom ! lui dit-elle alors qu’elle passait pas si loin d’elle. S’il a l’expérience, tu as clairement la hargne. Une taquinerie gratuite, comme les autres, mais honnête. Si comme ses cousins ? Frères ? L’homme partait sur de sa victoire, la témérité colérique de la jeune femme pourrait bien compenser l’écart de force brute et d’expérience. Si ça peut te motiver, dis-toi que si tu perds, je t’embêterais tout le voyage.

Elle rit avant de reprendre sa mastication observatrice du camp, ses yeux revenant régulièrement sur le dos du second et celui plus imposant du Capitaine.
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyDim 28 Avr 2019 - 16:50
Le Capitaine repris sa pipe lorsque la jeune femme la lui rendit. Ils continuèrent ainsi de discuter, partageant le tabac Il était satisfait. Lui et la jeune femme étaient à peu près sur la même longueur d'ondes. Il pouvait compter sur elle, du moins pour le moment, jusqu'à ce que les choses tournent mal. Il ne comptait pas en demander plus. En cas d'attaque de fangeux, de bandits, de glissement de terrain ou quoi que ce soit d'autre, Le Capitaine avait déjà une bonne demi-douzaine de plans de secours. Et cette jeune femme n'était inclue dans aucun d'entre eux.

Il laissa échapper un bref sourire lorsqu'elle s'éloigna, une récompense ? Voilà qui aurait de quoi en motiver plus d'un. La mercenaire semblait faire exprès d'adopter une attitude un peu sulfureuse et sensuelle, et nul doute que beaucoup devaient tomber dans le panneau.

Il se tourna vers Finn.

- Tu arbitrera.

-----

A la pause de midi, Le Capitaine arborait un air neutrement satisfait. Une neutralité subtilement différente de la neutralité soucieuse, avec des sourcils légèrement moins froncés et une machoire moins serrée. L'annonce d'un duel avait échauffé les esprits, dans le bon sens, et tout le monde était ravis d'avoir un peu de distraction. Strakhov, Bjorn et Nabkov avaient érigés une sorte d'arène, en plantant les épées dans la terre meuble, délimitant la surface du combat. Un cercle d'une bonne dizaine de diamètre, largement suffisant pour deux personnes.

On amena les deux futurs combattants à l'intérieur du cercle. On avait enlevé les pièces d'armures, afin qu'ils soient en simples vêtements. Pas d'arme. Ce serait un combat à mains nues, afin d'éviter les blessures stupides. Le Capitaine avait commencé à former la plupart des membres du groupe à la lutte, mais le niveau global était relativement pauvre.

Tout le monde se trouvait à l'extérieur du cercle, excepté Finn. Le Capitaine, croisant les bras, regardait d'un air intéressé. ses deux soldats s'avancer l'un vers l'autre...
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyLun 29 Avr 2019 - 16:08
Ce fut au Capitaine que Finn posa la question, mais ce fut une Aeryn toute sourire qui lui répondit, faisant se porter sur elle le regard du Second qui, s'il fut brièvement étonné qu'elle finisse ainsi par s'adresser à lui, ne manqua pas d'afficher un irrépressible sourire amusé à cette idée. Arbitrer un duel entre deux membres de la Compagnie, voilà bien une idée qui n'était pas pour lui déplaire. Lisbeth qui n'avait rien manqué de l'échange confirma qu'il fallait une autorité impartiale et le jeune homme hocha légèrement la tête, sachant que le Capitaine aurait tout aussi bien pu s'occuper de cet arbitrage, bien qu'il ait d'autres choses à penser. Les remarques qui suivirent de la part de la rousse volcanique ne firent que faire se hausser les sourcils de Finn qui préféra ne rien dire, secouant la tête en se demandant pourquoi cette femme se faisait aussi sulfureuse alors que cela n'était pas nécessaire dans leur métier, ainsi au milieu d'une route déserte. Bah, quelle importance au final. Ce fut à ce moment que le Capitaine se tourna vers lui, lâchant laconiquement la confirmation de ce que la gente féminine avait demandé.

- compris.

Répondit-il simplement avant de retourner à sa propre place dans le convoi, reprenant son poste et son observation attentive durant tout le temps que dura leur voyage ce matin-là, avant que la pause déjeuner ne survienne bien plus vite, ou bien trop lentement, après ce premier tronçon de trajet.

===============================

Comme cela se faisait à la Compagnie des Lames, on planta des épées en délimitant un cercle dans le sol afin de créer une petite zone d'affrontement entre les deux adversaires. A l'inverse d'eux, Finn avait conservé armes et armure sur lui, se tenant dans le cercle avec eux en affichant un air grave de circonstance, les jaugeant d'un regard indéchiffrable mais néanmoins sévère.

- Les règles sont simples.

Un bref coup d’œil à son mentor ainsi qu'à Strakhov, puis il reporta immédiatement son attention sur les deux éléments du groupe.

- Pas de morsure, pas de coup dans les yeux, la gorge, l'entrejambe ou le dos, et surtout pas de coup mortel. Le combat s'arrêtera quand l'un des deux abandonnera, ne sera plus en état de combattre, tombera inconscient ou si sa vie est en danger. Je me chargerais de vous arrêter si nécessaire.

Il s'assura que les deux étaient prêts, reculant vers le bord près des épées afin de leur laisser suffisamment d'espace pour agir.

- Prêts ? Allez-y !
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyMar 30 Avr 2019 - 14:52
-Moi je parie sur toi mademoiselle sans nom ! S’il a l’expérience, tu as clairement la hargne. Si ça peut te motiver, dis-toi que si tu perds, je t’embêterais tout le voyage.

Je soupire…

Était-ce trop demander d'avoir un peu de calme ? À l’évidence, oui. Certains ne sont pas fichu de comprendre que lorsque l'on s'isole, c'est justement pour être seul. La revoilà, la rouquine, toujours aussi bavarde… À vrai dire, je ne sais même pas comment prendre ses “encouragements” tant elle me paraît… Insupportable… Je ne lui réponds pas et me contente de m'éloigner en lui lançant un regard noir.

Je me place dans le cercle soigneusement délimité par quelques épées plantées çà et là. Les gars semblent impatients, enfin pas tous. Kaël m'observe, l’air impassible, se contentant de me dévisager comme s'il essayait de me faire passer un message silencieux. Il me rappelle tellement notre père par moment, même s'il n’a heureusement pas son caractère. Keral me rejoint, il se déleste de ses pièces d’armures tout en affichant une mine réjouie et provocante. Grand bien lui fasse. Je retire également les bouts de ferrailles que la Compagnie m’avait imposées. Tant mieux. Si j’ai choisi d’abandonner mon armure à la mort de Rodrick, c’est bien parce que j’ai toujours détesté ces machins-là. Pratiques, évidemment, puisque l’acier nous protège, mais pour moi, cela ne fait qu’entraver mes mouvements.

Je me retrouve donc en simple chemise et pantalon de cuir. Plus légère donc, mais aussi plus fragile, j’en ai bien conscience. Je fais rouler mes épaules, je bouge un peu pour échauffer mes muscles restés trop longtemps au repos. Je suis calme, concentrée. J’observe mon adversaire tout en écoutant les règles énoncées par le second.

-Pas de morsure, pas de coup dans les yeux, la gorge, l'entrejambe ou le dos, et surtout pas de coup mortel. Le combat s'arrêtera quand l'un des deux abandonnera, ne sera plus en état de combattre, tombera inconscient ou si sa vie est en danger. Je me chargerais de vous arrêter si nécessaire.

Aïe...

Je peux dores et déjà laisser tous mes coups habituels de côté. Bah oui, avec une carrure comme la mienne, on apprend forcément à user du vice pour vaincre un adversaire. D’accord… Donc, pas d’armes et pas de coups déplacés… Autant dire que cela s’annonce mal, ou presque. Keral est certes plus grand que moi, mais ce n’est pas un géant pour autant. Et mise à part sa gueule de cogneur d’ivrogne, il n’est pas plus impressionnant que mes frères, bien au contraire. Alors j’observe, j’analyse sa posture comme l’on m’a appris à le faire. Personne n’est infaillible, absolument personne… Il suffit juste de trouver son point faible et fort heureusement pour moi, la grande gueule en a des tas.

-Prêts ? Allez-y !

Les voix s’échauffent lorsque Kéral lève la main en l’air. Je ne bronche pas, me contentant de hocher la tête. Je le laisse venir, ce qu’il ne tarde pas à faire. Un coup-de-poing, du droit. Vif, puissant, mais pas assez rapide. Je l’évite facilement. Un coup pour rien, ça l’énerve, pas moi. Je continue mon observation. Il attaque sans réfléchir se contentant de placer sa force dans son bras, comme tout idiot persuadé de se trouver devant un adversaire vaincu par avance. C’est bête… Encore un coup facilement évitable, il est lent le poivrot… Pourvu qu’il soit plus doué une arme à la main. Il est bête, il frappe comme un bourrin sans même songer à m’immobiliser. C’est facile pourtant, un simple coup de pied bien placé suffirait. Le manège continu un moment, assez du moins pour que les autres commencent à se moquer de lui.

Il s’énerve, forcément, il n’est jamais bien agréable de subir les railleries de ses compagnons d’armes. Impatient, il se jette sur moi en gueulant, je l’évite d’un pas de côté, il chute... Il est facile de voir ses coups arriver… Mais je n’ai absolument pas le droit à l’erreur, car plus il s’agace, plus ses coups sont vifs et puissants… Je me décale pour le laisser se relever. Son visage est recouvert de poussière collée à sa sueur. Je souris, ce qui n’arrange rien à sa colère… C’est justement là-dessus que je veux jouer. La rage nous rend stupides et irréfléchis, en même temps qu’elle décuple notre force… L’épuiser semble être une bonne stratégie.

- Cesse de fuir et attaque moi.
-Je fuis, moi ? Tu es juste trop lent, Keral.

Hop, une petite pique qui ne fait que le faire enrager davantage… De nouveau, il se jette sur moi armé de toute sa hargne. J’esquive un coup, puis deux, mais je ne vois pas arriver le troisième qui m'atteint pile au niveau de l’estomac me coupant brusquement la respiration. Bordel… Un poing encaissé en appelle un second, celui-ci atterrit directement sur mon menton en poussant ma tête vers l’arrière… Mon corps avec. Il est fort le con. Je vacille un peu puis me reprend. Je me suis mordue la lèvre et du sang s’écoule dans ma bouche, c’est dégueulasse putain. Je crache sans le quitter des yeux. Il semble fier, normal, il fait le beau en se pavanant comme un coq... Il a su jouer de mon erreur… Pas si bête finalement, il gagne un peu de mon respect. Je lui souris de nouveau.

D’accord… À moi maintenant.

Je laisse attaquer, mais cette fois, je ne me contente pas d’esquiver. Il frappe par le haut, voilà une bien trop belle occasion pour la laisser passer. J'attrape son poing au vol avant d'accompagner son mouvement en ajoutant mon propre poids pour le faire basculer en avant. Une fois à ma hauteur, je pivote rapidement, la jambe en l'air avant de simplement enjamber des épaules. Il ne me reste plus qu'à pousser légérement pour lui faire manger la poussière tandis que je prends place assise entre ses omoplates.


-Bon pour les paroles acides, n'est-ce pas ? raillé-je avant de me relever et de reprendre ma position.
-T'es une teigne rouquine, crache-t-il avant d'éclater de rire.

Il se place à son tour, toujours sourire aux lèvres. Il s'amuse… Voilà qui est bon à savoir. Il n'est pas le seul à rire, les autres l'imitent… Je me demande s'il y a encore quelqu'un pour surveiller la charrette et son chargement… Cette fois, Keral n'attaque pas, il attend… Il apprend vite. À mon tour donc. Je m’élance, rapide. J'avance un poing qu’il n'a aucune difficulté à parer tant il est faiblard… Il cogne à son tour, mais une fois encore, je me saisis de son avant-bras en le poussant vers le sol. C'est alors que mon coude rencontre son nez, tandis que ma jambe cogne la sienne, déséquilibrée, pour le faire de nouveau chuter. Il rit, il saigne, il sue… Moi aussi.

On continue ainsi pendant un moment, ce n’est plus un duel, mais un jeu dans lequel chacun de nous essaie de faire plier l'autre. Il frappe fort, mais j’encaisse, même si je ne dois pas être belle à voir avec tout ce sang et cette poussière… Sans parler des bleus qui ne tarderont pas à apparaître. Je joue des jambes, bien plus efficaces contre lui que mes poings. Il chute à de nombreuses reprises, même si je veille toujours à ce que le choc soit amoindri. Je tiens bon, mais lui aussi. Puis lorsque mon bras se saisit encore une fois du siens tandis que je me place derrière lui, la grande gueule éclate de rire:

-C'est bon, gamine, j'abandonne. Oublis tout ce que je t'ai dit.

N'ayant plus de raison de le retenir, je relâche ma prise avant de me placer devant lui pour lui tendre une main respectueuse dont il se saisit pour la serrer fermement.

Plus tard, après m'être un minimum décrassée, je retrouve les autres pour partager un repas. Je cherche le regard du Capitaine, comme je cherchais jadis celui de mon père… Je ne sais pas ce que j’attends, honnêtement. Je ne connais pas plus cet homme que je ne connais les autres… Mais je le remercie, en silence, pour m'avoir offert une chance de prouver ma valeur, même si je n'ai pas gagné ce combat… Un abandon ne compte pas dans la bataille, c'est du moins ce que Rodrick m'a enseigné. Néanmoins, je ne suis pas chez les Monclar, la compagnie des lames ne ressemble en rien à tout ce que j'ai connu auparavant.


Keral m'invite à m’asseoir à côté de lui tout en me tendant un morceau de bœuf séché. Il a clairement sale gueule, la langue bien pendue, mais ce n'est pas un mauvais bougre. Mes frères nous rejoignent. Kaël ne me dit rien et se contente de me sourire… Ivaad se montre bien plus “détendu” que notre aîné. Il se laisse choir à mon côté, ne se gênant pas pour pousser les autres. Il place son bras autour de mes épaules avant de me ramener vers lui pour m’ébouriffer les cheveux tandis que je grogne en me débattant...comme lorsque nous étions enfants…

-Ça c'est ma soeur!

La rouquine devra trouver une autre occupation que de venir m'embêter durant ce voyage… Comme faire son boulot, peut-être.

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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyMar 30 Avr 2019 - 16:44
La flamboyante rousse se laissa glisser de son rocher en voyant la petite arène se mettre en place, toujours le rire aux lèvres suite au regard de la jeune femme. Elle trouvait cette façon de s’offusquer de tout particulièrement amusante, et comme d’habitude, quand elle voyait une flamme, elle avait envie d’y mettre les doigts, pour voir si cela brûlait.

En finissant son maigre repas, elle s’approcha pour écouter les consignes et vint s’asseoir aux pieds de l’immense capitaine, ses jambes croisées sous elle. Hum beaucoup d’interdiction, donc pas un combat pouvant se gagner au premier geste. Elle aurait sans aucun doute étalé le grand Keral d’un coup du tranchant de la main sur la jugulaire dès le premier assaut. Elle aurait pu le laisser essayer de retrouver sa respiration et prendre un petit dessert pendant ce temps. Elle observa la large carrure face à celle plus frêle, et pourtant solide de la taciturne rousse.

Restait tout de même nombre de point douloureux, et l’homme était bien trop confiant dans sa manière de s’approcher, convaincu de sa supériorité physique. Elle aurait attaqué pile à cet instant, quand toute l’assurance le rendait aveugle à la défaite, et donc particulièrement sensible. Elle vit le déroulement dans sa tête. Elle aurait esquivé le premier coup à peu près semblablement, mais n’aurait pas attendu la suite. Elle se voyait glisser sous son bras tendu. Enfoncer son coude replier dans le foie pour faire plier le grand gaillard en deux, et transformer l’appui qu’il avait mis sur sa jambe en prison sous son corps lourd et courbé. Elle aurait enchainé directement, broyant partiellement la rotule ainsi offerte en se laissant tomber, toujours coude en avant sur celui-ci. S’il était parvenu à rester debout, il aurait boité tout le reste du combat, et surement plusieurs jours d’affilé. La victoire aurait été si simple…

Mais peut-être était-ce cela qu’essayait d’éviter la mercenaire dans son combat. Elle aurait été assez rapide et forte pour effectuer un tel acte. Mais ce n’était pas à son avantage que de rendre invalide un de ses compagnons pendant une mission, que cela soit pour sa sécurité, ou pour l’estime qu’auraient d’elle les autres. Lisbeth se serait contentée de gagner. Voilà pourquoi elle bossait seule. C’était plus une façon d’imposer sa domination et le respect, et un bon moyen de se défouler. Elle finit tout de même par s’imposer lors de la rencontre, même si selon la solitaire, cela lui avait trop couté. Mais au vue des sourires admiratif et des échanges de tapes dans le dos qui en découlèrent, elle avait bien agit.

Elle aussi en avait retiré son compte. Elle avait pu estimer les capacités de deux d’entre eux. Resté à se faire une idée des vrais menaces dans ce groupe. Comme promis par logique à la jeune femme, elle la laisse tranquille à partir de ce point, elle aime taquiner, mais a une parole, c’est son genre. Tout juste se contente-t-elle de lui faire un signe de tête en signe d’acceptation et de respect pendant le repas tandis que les deux hommes vu plutôt confirment sa supposition. Une fratrie. Le plus silencieux des deux possède un certain charme. Et Lisbeth se dit qu’elle pourrait tout à fait tenir ses distances comme promis, mais l’embêter d’une autre façon…
Ça aussi c’est bien son genre.

Flinn est assis près d’elle, et elle a vu son regard glissé sur le trio aussi. Peut-être juste pour surveiller les troupes. Peut-être pour toute autre chose. Le Capitaine est aussi monolithique qu’à son habitude et cela l’amuse.

-Gallagher c’est ça ? Vous êtes le second du capitaine depuis longtemps ? Glissa-t-elle à l’attention du jeune homme sur le ton le plus calme qu’elle avait eu de la journée. Autant faire un effort pour briser la glace autrement qu’en les provocant tous. Même si c’était diablement amusant.
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyLun 6 Mai 2019 - 23:10
Le Capitaine était resté muet et statique durant tout le combat, son oeil unique jetant un coup d'oeil appréciateur aux gestes de ses deux soldats, de ses deux protégés. Il était flatté de voir ici et là l'utilisation de quelques gestes qu'il avait enseigné, mais également très intéressé de voir ceux utilisés par Aeryn. La jeune femme avait quelques cartes en réserve, et le Capitaine se disait qu'il avait tout interêt à la convaincre d'en transmettre certaines au reste de la compagnie.

Mais surtout, le combat s'était terminé, et bien terminé. Les paroles venimeuses avaient laissé place aux poignées de main respectueuses, et la méfiance à la camaraderie.

On ne connaissait jamais vraiment quelqu'un tant qu'on ne l'avait pas affronté. Le Capitaine lanca un coup d'oeil entendu à Finn. C'était un beau combat, et la tension qu'il pouvait y avoir au sein du groupe était redescendue.

L'heure du déjeuner venue, Le Capitaine partagea son repas avec le reste de la troupe. Un échange de regard entendu avec Aeryn, puis, furtivement, une petite fraction de seconde, un clin d'oeil accompagné d'un sourire, disparaissant tellement vite qu'il semble être une illusion. L'instant d'après, Le Capitaine était redevenu le Capitaine.

Pendant ce temps, Finn discutait avec la rousse. Cette dernière semblait être une croqueuse d'hommes et une fieffée sournoise.

*Espérons que Finn sera à la hauteur...* pensa Le Capitaine.

Puis, l'heure du départ, et le convoi repris son chemin. S'approchant d'Aeryn, il chuchota doucement.

- Belle attitude. Sois fière.

Hélas, le temps jusque là plutot clément s'aggrava, et, rapidement, la pluie se mit à frapper le convoi. Une vraie douche, avec une pluie drue, mais pas froide, presque tiède. Le rythme de marche en fut affecté, et, plusieurs fois, il fallu décoincer le chariot dont les roues s’enfonçaient dans la boue.

Le Capitaine tirait une tronche pas possible. Strakhov n'était pas mieux. Les deux aînés de la Compagnie, manifestement, n'appréciaient guère la pluie. Le Capitaine se retourna, sa voix puissante couvrant à peine le bruit de l'eau se fracassant contre le sol. La situation l'ennuyait suffisamment pour qu'il formule une phrase complète.

- ON CONTINUE ! UN PEU D'EFFORTS ET NOUS SERONS A CONQUES POUR LA TOMBEE DE LA NUIT !

Un concert de grognements peu satisfaits, mais motivés, lui répondirent. Il regarda ses hommes un bref instant, gigantesque silhouette noire immobile dont le grand manteau était battu par les vents.

- JE PAYE LA TOURNEE GENERALE SI ON ARRIVE AVANT LE COUCHER DU SOLEIL.


Dernière édition par Le Capitaine le Sam 11 Mai 2019 - 11:11, édité 1 fois
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptySam 11 Mai 2019 - 9:16
Les règles des duels au sein de la Compagnie avaient pour but de favoriser la capacité à combattre à mains nues, mais également celle de ne pas faire naître de rancœur ni de haine entre les différents membres. S'affronter à mains nues, c'était apprendre à connaître l'autre, apprendre sa façon de bouger, d'attaquer, de parer, mais aussi de respirer, d'encaisser, d'endurer... Tout cela avait le don de rapprocher les bonnes consciences, de séparer le bon grain de l'ivraie et, dans le cas présent, de resserrer les liens. Ce qui n'était au départ d'une escarmouche nécessitant règlement de compte se solda par un combat presque amical et ce fut non sans un léger sourire montant crescendo que Finn scruta avec attention l'affrontement, notant d'une part les coups portés et les techniques utilisées, d'autre part l'évolution positive de ce duel qui se termina par un abandon de bonne grâce et une poignée de mains qui fit hocher la tête du jeune homme. Le Second était très fier de ces deux éléments dont les tempéraments, bien que différents, se complétaient très bien et seraient des atouts en cas de combat réel. Un coup d’œil au Capitaine et leurs regards qui s'accrochèrent lui fit savoir que son mentor éprouvait certainement le même sentiment que lui au sujet de tout cela. Il lui adressa un signe de tête entendu, puis l'on se dispersa en récupérant son épée, laissant les deux désormais camarades se décrasser et panser leurs bleus avant de se retrouver autour d'un bon repas. Quoi de mieux après toute cette agitation que de se remplir l'estomac ? Prenant place légèrement en retrait bien que restant dans la zone avec les autres, Finn jeta un regard à la fratrie avant de reporter son attention sur sa gamelle, commençant à manger avant qu'une autre rousse n'accapare son attention.

-Gallagher c’est ça ? Vous êtes le second du capitaine depuis longtemps ?

Relevant ses yeux clairs sur la Mercenaire, il sourit en coin, amusé et sympathique.

- Suffisamment oui... Aifread c'est ça ?

Fidèle à lui-même avec sa bonne humeur habituelle qui ressortait lorsqu'il n'était pas en train de surveiller un convoi au milieu de nulle part, il n'était pas du genre à refuser d'échanger quelques mots pourvu qu'on ne l'empêche pas de manger en même temps, ce qu'il continua à faire, reprenant une bouchée qu'il prit soin d'avaler avant de reprendre la parole.

- Il nous faut prendre des forces, nous aurons tout loisir de discuter une fois arrivés au premier village.

Un clin d’œil et il continua de manger, ce n'était pas qu'il ne voulait pas converser, mais le ciel jusque-là d'un beau bleu était désormais en train de se parer de cet éclat plus blanc, plus aveuglant qui précédait souvent un changement de temps. L'heure du départ ne sonna que bien assez tôt et tous se remirent en route avec le convoi, marchant d'un pas régulier malgré les estomacs pleins, la bonne humeur aidant à cela.

Il fallu moins d'une heure pour que le temps se gâte pour de bon, la lourdeur pressentie leur tombant dessus sous la forme d'une pluie tiédasse désagréable, de celles qui font coller les habits à la peau sans parvenir pour autant à vous rafraîchir, alourdissant l'armure et faisant traîner des pieds par la faute de la boue s'accrochant aux bottes. Plusieurs fois le chariot s'embourba et il fallu fournir des efforts supplémentaires pour dégager les roues, le Second pestant contre l'état de ces routes si peu praticables en cas de mauvais temps.

- ON CONTINUE ! UN PEU D'EFFORTS ET NOUS SERONS A CONQUES POUR LA TOMBÉE DE LA NUIT !

Finn répondit comme les autres, prenant une inspiration avant de se redresser un peu plus, reprenant un pas plus vif malgré la lourdeur ambiante.

- JE PAYE LA TOURNÉE GÉNÉRALE SI ON ARRIVE AVANT LE COUCHER DU SOLEIL.

- C'est de pavés dont on aurait besoin, faudra leur dire à la Cité ! ALLEZ LES GARS ON MOLLI PAS !

Lança-t-il avec un large sourire aux lèvres malgré la pluie battante. Il était détrempé, n'avait plus un poil de sec, mais il ne voulait pas montrer qu'une inquiétude le rongeait depuis maintenant plusieurs instants : avec la pluie, le soleil se cachait et les Fangeux sortaient plus facilement du couvert des arbres. Bien sûr ils pourraient en voir arriver quelques-uns en cas d'attaque, pourvu qu'ils regardent tous au bon endroit, mais avec le bruit assourdissant de l'averse, il n'était pas dit qu'ils les entendent à temps. Se rapprochant rapidement du Capitaine, Finn se pencha vers lui pour que seul son mentor l'entende.

- On a intérêt à arriver avant que le soleil décline, ils peuvent nous tomber dessus n'importe quand.

Puis il retourna à son poste, dardant un regard vigilant sur les alentours, tendant l'oreille à d'éventuels cris ou hululements anormaux. Tendu, les sens en alerte, il avait perdu son sourire et se tenait prêt au pire.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptySam 11 Mai 2019 - 11:25
-Pousse-toi Ryn, je prends le relais, m'ordonna Kaël tandis que je m'évertuais à pousser, comme les autres, cette foutue charrette qui ne cessait de s’embourber.

Le ciel bleu d'un peu plus tôt avait cédé sa place à d'épais nuages inquiétant gorgés de pluie. Chacun d'entre nous faisait de son mieux pour permettre au convoi de continuer d'avancer, coûte que coûte. Nous ne pouvions nous permettre de nous arrêter ici et ainsi nous présenter comme une sorte de buffet à volonté pour toutes les saloperies avariées grouillant dans l'ombre. Je cédais ma place à mon aîné sans même rechigner, sa force surpassait la mienne de loin, si bien qu’il serait plus utile que moi à l'arrière de la charrette.

Je me plaçais donc sur le côté, gardant soigneusement mon épée en main, au cas où je sois forcée de m'en servir… Même si je priais intérieurement que les Trois nous préservent de toutes mauvaises surprises auxquelles je n'étais pas préparée. Je restais alerte, cherchant à percer les bruits ambiants pour découvrir ce que le vacarme pouvait dissimuler. Je n’étais visiblement pas la seule à craindre la venue des goules, le second avait adopté la même attitude que moi, bien qu'il soit placé de l'autre côté du convoi.

-Ça sent mauvais, murmura Elwin à mon oreille me faisant presque sursauter tant je ne m'étais pas attendue à le voir par ici.
-Tu ne devais pas jouer les éclaireurs toi ?
-Si, je viens d'ailleurs de dire au Capitaine que j'ai vu un petit attroupement un peu plus loin.
-Des fangeux? chuchotais-je avec inquiétude.
-On a jamais vu de fangeux armés, rassure toi. Seulement, avec la pluie, impossible pour moi de savoir s'il s'agit de milicien ou de bandits, je n'ai pas pu m'approcher.
-Je vois…
-Inutile de te dire de te tenir prête, n'est-ce pas, railla-t-il en désignant mon épée avant de disparaître comme il était venu.

Je lançais donc un regard en direction de mes frères, avant de chercher celui du Capitaine et de son second. J'attendais leurs ordres, ne pouvant rien faire d'autre pour le moment mis à part prêter main forte aux autres lorsqu'une roue décidait de se coincer dans un énième trou rempli de boue. La bruine semblait d'ailleurs se renforcer, nous empêchant ainsi de voir à plus de quelques mètres à peine… Je n'aimais pas cela, du tout. Sans compter le froid qui perçait mes vêtements pour venir s'infiltrer directement dans mes os.

-Foutue pluie, grognais-je comme pour moi-même.

-Et merde, s’écria l’un des hommes.Un rayon a cassé. Quelqu'un saurait le réparer ?

Merde… Ce n'était clairement pas le bon moment pour s'arrêter afin de remettre en état cette fichue roue… Ne pouvait-elle pas tenir ainsi le temps pour nous de trouver un abri ? Je n'y connaissais strictement rien en menuiserie… Je savais détruire, mais rarement réparer, aussi me gardais-je bien d'ouvrir inutilement la bouche et me contentais d'observer les alentours.

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Lisbeth AifreadMercenaire
Lisbeth Aifread



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptySam 22 Juin 2019 - 22:56
Cette petite troupe était un peu trop sur les nerfs à son goût. Elle, qui arpentait les routes depuis des années, et avait poursuivi cette activité durant la fange, pensait sincèrement que trop de zèle pouvait nuire autant à une mission que pas assez. Elle n’avait pas eu l’occasion d’échanger deux mots avec le second que déjà le Capitaine ordonnait le départ à nouveau. Dur d’établir une cohésion dans ce genre de rythme. Il lui avait fallu du temps pour se remettre à la cadence des autres.(Euphémisme irl)

Et maintenant elle se retrouvait à tirer des deux bras sur la longe des chevaux sous une pluie battante qui la trempait jusqu’aux os. Les bêtes peinaient à extirper les roues de la carriole d’un route devenue flaque de boue. Et ceux malgré l’aide des hommes de la troupe poussant à l’arrière. Ils avançaient au rythme d’une tortue endormie, et le temps défilait dangereusement autour d’eux. La pluie était déjà propice à une attaque de fangeux, qui aimaient la pénombre bien plus que le soleil. Mais si ils devaient rester bloqué jusqu’à la nuit, alors on pouvait d’ores et déjà considérer que la plupart d’entre eux étaient des morts en sursis.

Elle jeta machinalement un coup d’œil à l’orée des bois, autant pour chercher une menace que pour établir où se trouvaient les arbres les plus hauts si elle devait passer une nuit dehors. Un craquement désagréable vint affoler ses sens. L’effort s’arrêta tandis qu’elle se précipitait pour voir ce qu’il en était. Déjà un des marchand du convoi s’empresser avec des mains tremblantes d’ôter le morceau de bois fendu tandis qu’un de ses collègue lui amenait de quoi effectuer une réparation de fortune. Tout le monde savait qu’il fallait avancer, et vite.

Avec la pluie, leur vision était limitée à quelques mettre tout au plus avant de devenir un brouillard qui flouté chaque détails. N’importe qu’elle ombre mouvante pouvait s’avérer fatale ou anodine. Rien de mieux pour faire grimper la tension songea la rouquine avec un sourire alors qu’elle dégainait son épée dont elle fit jouer la poignée entre ses doigts pour s’assurer de sa prise malgré l’humidité. Elle s’accroupi pour observer l’avancée des travaux. Heureusement pour eux, les deux hommes connaissaient bien leur attelages, et malgré la peur qui les rendaient moins assurés dans leurs gestes, la réparation, bien que temporaire, avançait rapidement.
Ils devraient y accorder de nombreuses heures s’ils parvenaient au village, en vie. Ce qui resterait une victoire.
Elle se redressa et vint se placer près du Capitaine, qui comme tous les autres observait les alentours.

-Nous repartirons dans quelques minutes, si cette foutue roue veut bien être le dernier de nos problèmes du jour.

Un craquement se produisit devant eux, et en l’espace d’un instant tout le monde brandie son arme avec plus ou moins de sagacité. L’instant dura une éternité, et soudain un petit sanglier, très jeune vu sa taille, se retrouva devant eux et couina lourdement avant de s’enfuir dans la même direction par laquelle il était venu. Lisbeth éclata de rire devant la scène et crut sentir une partie de la tension s’évacuer du groupe, certains pestant, d’autre se joignant à son hilarité. Le marchand indiqua que sa réparation était terminée, même si son « ça tiendra le temps que ça tiendra » n’était pas très encourageant, tout le monde fut tout de même soulager de se remettre en route. Elle tapota l’épaule du colosse.

-C’est pas encore pour aujourd’hui.

Elle reprit les longes des chevaux, sans pour autant rengainer son épée. Et après un effort commun, la colonne se remit en branle.
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyDim 30 Juin 2019 - 17:37
Immobile tel une sentinelle de pierre, le Capitaine n'avait pas bougé lors de la réparation, se contentant de fixer les bois alentours, une main sur le manche de Terminus Est, l'autre cachée sous son grand manteau noir, tenant probablement une arbalète de poings où une de ses dagues aussi longues qu'une épée courte. Avec le monde attroupé autour de l'essieu pendant les réparations, sa présence aurait été inutile. Pire, dommageable. Lorsque les réparations furent annoncées comme terminées, il applaudi une paire de fois.

- Bien. EN ROUTE !

La mercenaire s'approcha de loin et tapota son épaule. Il n'aimait guère les contacts physiques non demandés, mais il savait que la rousse n'avait aucune mauvaise intention derrière cette action. Il choisit donc de ne pas la repousser.

- Ni pour demain. Restons organisés et tout ira bien.

Le reste de l'étape fut calme, mais particulièrement désagréable, à cause de la pluie et du brouillard. Ils se firent une autre frayeur quand un groupe d'individus sorti de la brume, s'attendant à une attaque de bandits, mais ce n'était qu'un groupe de chasseurs revenant de leur traque, avec deux cerfs comme butin. Ils firent le voyage jusqu'à Conques ensembles.

Conques était un de ces nombreux villages s'étant construit autour de Marbrume, trop loin pour faire partie des faubourgs, mais assez prêt pour ne pas être considéré comme isolé ou risqué. Comme la quasi totalité des derniers îlots de civilisation, le village, qui comptait quelques dizaines de maisons pour une bonne centaine de bâtiments, était entouré d'une palissade épaisse et haute. Un héritage de l'arrivée des fangeux, qui forcait les localités auparavant tranquilles à se munir de défenses dignes d'une ville. Les miliciens de gardes furent surpris et inquiets de voir une troupe de mercenaires débarqués, avant de comprendre qu'il s'agissait de la compagnie et qu'une quinzaine d'hommes et de femmes en armes à l'intérieur du village ne ferait pas de mal.

- Quel statut sur les attaques de fangeux en ce moment ? demanda Strakhov.

- C'plutôt calme. Presque trop, on en a pas vus depuis une semaine, et même les chasses en forêts deviennent sûres. Certains espèrent qu'ils reculent, d'autres disent qu'ils préparent quelque chose. Mais la nuit devrait être sûre.

Village étape entre Marbrume et Sarrant, Conques recélait non pas d'une, ni de deux, mais de trois auberges-relais, accueillant les voyageurs allant vers le Labret. Le Capitaine amena ses troupes et les marchands à sa suite. Lorsqu'ils entrèrent dans l'auberge, encore tout humides de la pluie qui n'avait cessée que depuis peu, le patron les regarda avec soulagement.

- J'avais peur que vous ne resteriez coincés dehors ! Il donna un trousseau de clé au Capitaine. Toutes vos chambres sont réservées, nettoyées et propres, comme prévu. Si vous voulez dîner, le repas du soir est prêt dans moins d'une heure. Par contre, il se prend dans la salle commune. dit-il en désignant du regard la grande salle principale de l'auberge, où se trouvait des dizaines de tables, rondes, rectangulaires et carrées. Le plafond était haut, et à côté du comptoir, un escalier menait à l'étage où se trouvaient les chambres.

Le Capitaine fit ranger la troupe devant lui, avant de donner le trousseau de clé à Strakhov.

- Les chambres sont par deux. Faites votre choix de compagnons de chambre et prenez une clé ! Quartier libre pour ce soir, mangez, reposez vous, ne faites pas de bêtises, et on repart demain !

Le Capitaine reprit la parole, et lâcha un de ses très rares sourires.

- Et je paye la tournée générale.
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyDim 7 Juil 2019 - 8:32
Finn était en faction quand on avait demandé si quelqu'un pouvait aider à réparer le rayon cassé de la roue en bois cerclée de fer. Il avait commencé à remonter le convoi quand il avait constaté que deux hommes s'affairaient à s'occuper des réparations, si bien qu'il était retourné à sa place pour surveiller les alentours et ne pas laisser la moindre menace s'approcher d'eux. Il y bien une frayeur générale avec un buisson qui s'agitait, mais au final ce ne fut qu'une pauvre bête égarée qui reparti en poussant des petits cris effrayés, laissant le groupe se détendre un peu le temps que la réparation de fortune se fasse. On tapa des mains sur des épaules, même Lisbeth se permit de le faire avec le Capitaine, avant que tout ce monde ne se remette en marche. La pluie n'aida en rien, mais le plus gros du chemin était déjà fait et ils parvinrent au village sans encombre, et même avec un groupe supplémentaire de chasseurs avec leurs prises qui s'étaient joints à eux durant ce qu'il restait de voyage. Conques était une étape incontournable lorsque l'on voulait se rendre au Labret, il avait le mérite d'offrir des abris sûrs et de quoi se reposer en paix, évitant ainsi de voyager de nuit ou de dormir à la belle étoile, chose impossible en ces temps qui étaient les leurs. On s'enquit de la menace Fangeuse, effectivement bien trop calme et qui nécessiterait de garder son épée près de soi au cas où durant la nuit, le groupe se rendant enfin à l'auberge où le patron semblait ne presque plus les attendre, à voir le soulagement qui fut le sien. Le fait d'avoir quartier libre fut certainement la meilleure nouvelle qui soit.

- Oui Capitaine.

S'exclama avec une certaine joie le Mercenaire qui était ravi de se faire payer un verre, la preuve une fois encore s'il en fallait que le Capitaine tenait toujours parole.

- J'irais avec Nabkov.

Affirma Finn à l'intention de Strakhov qui connaissait suffisamment les deux jeunes gens pour savoir qu'ils risquaient fort de parler menuiserie et combat armé une fois couchés, comme souvent. Récupérant la clef de la chambre, le Second laissa Nabkov prendre dès maintenant son verre au comptoir tandis qu'il préférait aller se changer immédiatement pour éviter d'attraper du mal. Nabkov lui n'avait que faire d'être trempé jusqu'aux os, il lui fallait d'abord un remontant avant de se changer, surtout que comme il disait bien souvent "imagine que l'ennemi attaque, tu n'auras pas profité de ton verre !", ce à quoi bien souvent son ami lui répondait qu'au moins il serait sobre pour combattre. La chambre que trouva Finn fut en tout cas effectivement propre et bien rangée, légèrement chaude comparé à l'extérieur. Le baquet d'eau et le linge disposé étaient un luxe bienvenu et on sentait que le propriétaire avait fait un effort pour les Mercenaires, chose appréciable par ces temps de privation. Retirant son armure de cuir, le Second récupéra un change sec qu'il avait gardé dans un petit paquetage enduit de résine pour éviter toute infiltration d'eau, paquetage qu'il avait laissé accroché au charriot durant tout le trajet, avant de se rincer et de se sécher avec application, enfilant la tenue de lin propre, laissant son épée dans la chambre pour n'emporter que deux couteaux, un à sa ceinture et l'autre dans sa botte, sa petite bourse en cuir également accrochée à la ceinture. Ainsi accoutré, il avait presque l'air d'un homme du peuple ordinaire venu se restaurer avant d'aller se coucher, mais hé, il fallait bien que son armure sèche ! Redescendant à la salle principale, il tendit la clef à Nabkov à côté de qui il s'installa, commandant sa bière offerte par le Capitaine. La soirée pouvait enfin commencer.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyMar 9 Juil 2019 - 13:55
Finalement, la pluie fut heureusement notre seul réel obstacle concernant la première partie du voyage. Conques nous tendait les bras avec ses abris plus ou moins confortables, mais bien plus sûr que tous les bivouacs du monde rendus impossibles depuis l'avènement de la fange. Trempés, harassés, il nous tardait tous de pouvoir enfin nous détendre un peu, d'avaler un repas chaud dans des vêtements secs…

Lorsque le Capitaine nous demanda de trouver un compagnon de chambre, le regard de Kaël se posa tout naturellement sur moi… Hors de question que je partage mon lieu de repos avec l'un des hommes de la compagnie, quant à la femme… Aucun de nous ne lui faisait suffisamment confiance pour se permettre de lui offrir une vision vulnérable durant son sommeil. Pour ma part, Lisbeth me mettait simplement mal à l'aise avec son comportement bien plus ouvert et jovial que le mien. J'aimais mieux m'en tenir aussi éloignée que possible... Mon frère devait d'ailleurs le sentir puisqu'il déclara avec aplomb:

-Ivaad avec moi, Ryn avec Elwin.

Mieux valait tenir le chien fou en laisse, en particulier lorsque votre chef annonce offrir une tournée générale qui serait, probablement, suivie par beaucoup d'autres. Autant limiter les dégâts en anticipant au mieux les agissements d'Ivaad, ce n'était certainement pas le moment de vous faire remarquer à cause de lui. La clé en main, j'allais déposer mon paquetage dans la chambre que l'on nous avait attribué. J'en profitais également pour me décrasser un peu avant d'enfiler des vêtements propres et secs. Je lavais les sales dans un baquet avant de rejoindre les autres bien plus tard.

Quand j'arrivais dans la grande salle, chopes et coupes se trouvaient déjà sur les tables. Les hommes parlaient fort, l'un d'eux chantait… Faux. Je n'ai jamais été très à mon aise dans ce genre de lieu bien trop bondé, bruyant et surtout fermé. J'essayais encore de m'y habituer en vivant dans une auberge toute aussi bruyante que celle-ci… Voyez-y une manière de combattre le feu par le feu, du moins, en quelques sortes…

Un peu perdue au milieu de tout ce chahut, je cherchais mes frères des yeux, mes seuls et uniques repères. Mon regard croisa celui du Capitaine, que je saluais d'un hochement de tête un peu maladroit, de même que son second… Je ne vis pas la mercenaire, probablement bien présente, mais qui devait m'être invisible en raison de ma nervosité… Nervosité presque anxieuse d'ailleurs, puisque ma vue se troublait peu à peu pour ne s'améliorer que lorsque mes yeux se posèrent sur la main levée de Kaël. Je traversais alors la pièce en grands pas, ce qui devait me donner un air assuré voir déterminé, même si ce fut tout le contraire… Le "paraître", voilà bien l'essentiel. Mon père me voulait forte, pourtant avait-il veillé à m'imposer plusieurs faiblesses toutes liées à l'isolement prolongé. Lorsque nous étions en mission, personne ne me conviait jamais à rejoindre les autres dans la grande salle d'une auberge ou au milieu d'un campement de soldat pour fêter une victoire… Jamais. Je me devais de rester seule, dans mon coin ou n'apparaître qu'à visage caché sous mon heaume… la bouche bien évidemment fermée pour ne pas faire entendre ma voix "bien trop douce pour un garçon"… Chose que je détestais assez pour préférer l'isolement total à celui plus subtil qui ne représentait pourtant rien d'autre qu'un isolement partiel.

J'allais donc m'asseoir entre mes frères hilares… Apparemment, quelqu'un venait de faire une plaisanterie qui ne pouvait que m'échapper puisque je n'y avais pas assisté. Elwin me tendit une chope pleine qui ne me disait rien, mais que je bus néanmoins, dans l'espoir de pouvoir plus rapidement m'intégrer à l'ambiance. Malgré tout, je restais silencieuse, me contentant d'écouter les conversations autour de moi. Il me faudrait probablement plus de temps pour m'adapter à tout ceci au moins pour pouvoir paraître plus à mon aise. Je m'occupais donc du contenu de ma chope… Puis de celui de mon écuelle lorsque vint le moment de se remplir l'estomac avec autre chose que de l'alcool, aussi salvateur fusse-t-il… Certains hommes allèrent ensuite se coucher, d'autres restèrent dans leur coin à ruminer au sujet de leur passé et de leurs disparus… Tandis que mes frères décidèrent au contraire de se lancer dans une partie de dés.

-Hey Capitaine ! Venez donc jouer avec nous, lança Elwin qui était alors bien loin de se trouver ivre.Vous aussi Gallagher, Strakhov… Juste une partie amicale sans aucun autre enjeu que d'apprendre à se connaître.
-La rouquine aussi, il est rare d'avoir une femme à notre table.
-Bah… Et Ryn alors...
-Ah oui, pardon… J'oublie tout le temps que t'es une nénette en fait. À force d'écouter les mensonges du vieux, on ne peut que les croire, hein ?

Si Kaël et Elwin étaient sobres, ce n'était visiblement pas le cas de ce cher Ivaad. Je savais très bien qu'il essayait de me provoquer, mais je préférais l'ignorer… Ou simplement fuir, question de point de vue.

-Je vais me coucher, dis-je en me levant. Tâchez de ne pas oublier la raison de notre présence ici…
-Je pense qu'au contraire, tu ferais mieux de rester et de jouer un peu avec nous. Tu es bien trop discrète...
-Loin de moi l'idée de paraître exubérante, j'en ai bien assez des mensonges, bonne nuit.

Je les laissais donc là, préférant et de loin la solitude et le repos au brouhaha. Il ne s'agissait là que d'une étape parmi d'autres, aucune raison de nous attarder plus encore.
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Le CapitaineMercenaire
Le Capitaine



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyMer 10 Juil 2019 - 0:33
Au détour d'un couloir, une ombre.

- C'est dur la vie de groupe, hein ?

Le Capitaine était adossé contre le mur, colossale masse de muscle et de cuir au repos. Il était tellement grand et large que même ainsi, il bouchait plus de la moitié du passage. Il vit la jeune rousse sursauter légèrement. Malgré son gabarit, le Capitaine n'était pas étranger à ce genre de sortie discrète et d'arrivée impromptue. Il n'avait suffit que de quelques instants, pendant lesquels l'attention générale était portée sur la jeune femme pour que le Capitaine s'évanouisse.

S'il ne bloquait pas le passage de la rousse, qui avait la possibilité de partir à tout moment, on avait tendance à écouter le Capitaine. Surtout lorsqu'il parlait, chose peu commune. Il gratifia la jeune femme d'un de ses rares sourires, avant de faire un léger geste de la tête vers l'arrière, désignant le groupe hilare de mercenaires.

- Je me fatigue vite des autres. dit-il sur le ton de la confidence.

Il avait assimilé la distance de la rouquine comme une méfiance envers lui et ses hommes. Il n'aimait pas ça. La Compagnie devait être unie et ferme. Mais en observant Aeryn, le Capitaine croyait avoir décelé quelqu'un comme lui. Qui, au delà d'une paranoïa chronique, avait tout simplement besoin de silence et de beaucoup d'isolement pour se sentir bien.

Aussi, le fier et arrogant Capitaine s'excusa.

- Désolé de t'avoir forcé à nous fréquenter. Garde ton rythme et va te reposer.

Avec la lenteur caractéristique de sa masse, il se mit en branle, se détachant de son mur, fouillant dans une des nombreuses sacoches autour de sa taille, et en tirant un petit sachet.

- Camomille. Pour te calmer et dormir. Cadeau.
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyJeu 18 Juil 2019 - 11:53
On ne pouvait pas dire que Finn était du genre excessif quand il s'agissait de boisson. Bien sûr il aimait s'enivrer lorsque l'occasion se présentait et il n'était jamais le dernier à accepter de se faire offrir une chope, mais lorsqu'il était en mission le Second avait à cœur de garder les idées claires et suffisamment de réflexes pour se défendre en cas d'attaque, d'où qu'elle vienne. Ce fut donc sans souci qu'il sirota sa chope issue de la tournée offerte par le Capitaine, participant aux échanges et riant de bon cœur avec les autres, tout en demeurant légèrement en retrait pour garder une vue d'ensemble sur la salle et sur ce qui s'y passait. C'est ainsi qu'il remarqua le départ de la rousse ainsi que de leur supérieur hiérarchique, se laissant quelques secondes avant de vider le fond de son verre pour quitter le comptoir, prétextant vouloir aller se coucher et prendre des forces pour le retour à Marbrume le lendemain. On le salua avec bonne humeur et l'ancien menuisier s'éclipsa tranquillement, se faisant cependant silencieux et furtif une fois dans l'escalier, percevant les voix discrètes du Capitaine et de Aeryn. Curieux de nature, il attendit que la jeune femme bouge pour apparaître, probablement à l'instant même où elle venait de saisir la camomille qui lui était offerte. Affectant un sourire qui se voulait sympathique, le jeune homme les salua d'un signe de tête.

- Je vois qu'il n'y a pas que moi qui veut se coucher tôt. L'amusement c'est important, mais préserver ses forces aussi, n'est-ce pas Capitaine ?

Voilà bien une question qui tenait presque de la rhétorique tant il était assuré que ce n'était pas leur chef qui allait les inciter à boire déraisonnablement et finir avec une gueule de bois le lendemain. Bien sûr il n'y avait pas de mal à boire plus d'une chope malgré tout, ici ils étaient relativement à l'abri des Fangeux et des Bannis, leurs armes à portée de main pour certains et, surtout, un toit sur leurs têtes et des murs solides pour les protéger. Pour autant, ils étaient hors de la Cité et mieux valait ne pas se relâcher.

- Je n'ai pas eu l'occasion de te féliciter pour le combat de ce midi, c'était bien joué. Une fois rentrés je serais ravi que l'on s'entraîne ensemble, je suis sûr que je peux apprendre de tes techniques.

Nulle flatterie dans ses propos malgré son sourire chaleureux. Malgré les apparences, Finn n'était mercenaire que depuis quelques années seulement et, s'il avait rapidement progressé et était même devenu récemment le Second du Capitaine, il savait avoir encore beaucoup à faire avant d'arriver à un niveau satisfaisant pour prendre véritablement la relève. Ce jour était encore loin et, en attendant, il comptait bien tout faire pour s'améliorer en combat. Portant son attention sur son Mentor, il se fit un peu plus sérieux en s'adressant à lui, comme toujours le respect appelant à plus de mesure et de calme.

- Qu'en pensez-vous Capitaine ? Monclar est vive et agile, c'est très utile face aux Fangeux qui bougent plus vite que nous.

L'avis de l'homme importait à son disciple, celui-ci aimait à lui demander ce qu'il pensait de telle ou telle chose, car il pouvait ainsi affûter sa propre façon de percevoir les choses et ainsi s'améliorer également dans le domaine de l'esprit, indissociable dans l'apprentissage de l'art du combat.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Déluge d'Acier   Déluge d'Acier - Page 2 EmptyVen 19 Juil 2019 - 9:47
Le bruit, l'agitation me restaient très difficiles à supporter. J'estimais d'ailleurs avoir fait suffisamment d'efforts pour m'intégrer tout au long de cette journée. Il ne me tardait donc qu'une seule chose : retrouver le calme en ce refuge que représentait cette petite chambre d'auberge de campagne. Aussi, à peine eu-je franchis le seuil du couloir que je me sentais déjà soulagée. La solitude, bien que pesante par moment, s'avérait généralement des plus reposante. Elle me permettait de réfléchir sans me sentir oppressée par tout ce tintamarre aviné. Je pensais d'ailleurs être la seule à penser cela. C'était probablement bien naïf de ma part d'imaginer une chose pareille, après tout, tout individu est différent de son voisin, même si pour l'heure, je ne voyais encore autour de moi qu'une sorte masse masculine agglutinée. Je ne pouvais donc que me croire "à part" puisque c'est bien ainsi que l'on m'avait élevée, pour ne pas dire "dressée", comme tout bon chien de chasse.

Je ne m'imaginais donc pas tomber nez à nez avec le Capitaine, négligemment adossé contre un mur… N'était-il pas encore dans la salle lorsque je l'avais quitté ? Difficile à dire tant cet homme semblait parfois sortir de nulle part, malgré sa carrure des plus imposantes.

- Je suppose, oui, lui répondis-je en lui offrant un sourire gêné sans savoir ce que je pouvais réellement rétorquer à cela.

Il serait bien difficile de lui expliquer que j'ai grandi ainsi, seule ou simplement engoncée dans une armure. Que ce genre de moment passé entre frères d'armes m'était totalement inconnu… Quand la compagnie de mon père se joignait à d'autres, j'étais tout naturellement exclue des repas et autres beuveries chargées de camaraderie, puisqu'il m'aurait fallu retirer mon heaume pour cela… Acte tout bonnement inconcevable tant il en aurait été insultant pour Rodrick, ce qui n'aurait pas manqué de le mettre en rage… Même maintenant, je continue de penser que mon père m'aurait probablement tué pour un tel affront, une telle atteinte à son honneur.

- Vraiment ? lui demandais-je en haussant un sourcil quelque peu surpris… Un peu taquin aussi.

Il est vrai que l'homme, malgré sa position de chef de meute, restait plutôt discret, contrairement au géant qu'il m'arrivait d'entendre depuis mon refuge. Même en se montrant présent ce dernier ne se mêlait que rarement à ses hommes se contentant généralement de les surveiller, les analyser, comme ce qu'il devait justement être en train de faire avec moi… Pourquoi venir me parler sinon ?

- Ne vous excusez pas, je sais que vous cherchez à obtenir une certaine cohésion de groupe, je l'ai bien compris… C'est juste que... hésitais-je un instant, le temps de trouver les mots qui colleraient au mieux à mon ressentis, sans en dire trop non plus, évidemment. Je suppose qu'il me faut encore un peu de temps pour m'adapter à tout cela, c'est tout.

Pour comprendre, pour apprendre, pour faire confiance… Personne ne peut changer en un simple claquement de doigts, c'est impossible. J'agissais donc à mon rythme, en essayant d'agir au mieux, pour prouver que malgré mon tempérament, je veillais à faire des efforts pour réellement rejoindre cette compagnie. Le duel d'un peu plus tôt pouvait aisément servir de vitrine à mon application. Si je l'avais réellement voulu, celui-ci se serait déroulé d'une toute autre manière… Si mon père a veillé à m'éduquer dans l'honneur, le respect il n'en allait pas de même lorsqu'il s'agissait de combattre. Il m'a enseigné les coups vifs, précis, vicieux au possible, il me suffisait de troquer l'épée contre les dagues pour constater que l'honneur et la morale n'imprégnaient nullement mes lames.

L'avait-il remarqué ? Impossible pour moi de le savoir, pour l'heure. Je notais toutefois sa méfiance à mon égard, mais qui pourrait l'en blâmer ? Je me contentais donc d'accepter le sachet de tisane, preuve plutôt subtile que je faisais un pas vers lui et sa confiance en lui accordant un fragment de la mienne… Moi qui me méfiais des plantes et de leurs effets sur l'humain, j'évitais généralement d'en consommer…

-Merci.

C'est à ce moment-là que le second choisit de faire son entrée en affichant encore et toujours le même sourire que je ne comprennais décidément pas… Bon sang, mais où trouvait-il les raisons de sourire constamment ? Fermement décidée à regagner mon refuge, je comptais bien les laisser discuter tous deux, estimant que ma présence n'était en rien indispensable pour ces deux-là… Néanmoins, ce fut sans compter sur le jeune homme qui ramena la conversation vers le fameux duel en me félicitant. Prise de court par des paroles auxquelles je ne m'étais certainement pas attendues, je ne pus que lui offrir un bref hochement de tête en guise de remerciement… La suite me surprit davantage. Je l'observais, les yeux quelque peu plissés tant il m'était difficile de comprendre en quoi, moi, je pourrai l'aider à apprendre quoique ce soit. Personne ne s'entraînait jamais avec moi, en dehors de mes frères, Ivaad en particulier. Je dois tout de même avouer que j'étais en grande partie responsable de cet état de fait, la plupart pensaient à tort que j'étais facile à vexer… Quant aux autres… Ceux-là ne voyaient tout simplement aucune raison de combattre une femme ou trouvaient cela déshonorant.

Alors, que pouvait-il trouver d'intéressant dans mes techniques avec une carrure comme la sienne ? Après tout, si j'avais appris à me battre de cette manière, c'était bien parce que je me devais de compenser mes nombreuses faiblesses. Mon manque de force et de résistance par ma vivacité. Mon endurance, presque risible en comparaison des autres, par la précision, l'agilité… Pourtant, lui, ne manquait de rien de tout ceci, au contraire… Un regard aiguisé suffisait à découvrir la forme de ses muscles, même recouvert de son armure. Je l'observais donc avec insistance, mes yeux devant aisément lui faire comprendre mes interrogations… mes doutes. Et comme pour répondre à ces derniers, le second demanda son avis à son supérieur vers qui mon regard, toujours aussi surpris se tourna.

- L'on dit qu'une souris ne peut vaincre le chat… Cela vaut également pour l'homme contre la fange. Pour survivre, mieux vaut garder son prédateur à distance plutôt que d'essayer de le combattre au corps-à-corps, monsieur. Aucune technique particulière et certainement pas la mienne ne peut venir à bout d'un tel fléau, j'en ai bien peur.

L'armée du roi, ses chevaliers, mon père, n'avaient-il pas été décimés par les créatures ? Face à la fange, nous ne sommes rien de plus que de vulnérables souris…

- Hormis une bonne visée, je suppose ou une allonge impressionnante, déclarais-je en indiquant son épée tout en songeant qu'une lance offrait une allonge bien plus efficace. Quoi que vous fassiez, ces monstres seront toujours plus forts et plus rapides que vous. Mieux vaut se montrer en bonne souris avisée, il n'y a malheureusement pas meilleurs moyens de survivre face à eux.

Combattre un humain et espérer survivre était possible, même lorsqu'il s'agissait d'une brute épaisse… Néanmoins, contrairement à ce que le second semblait penser, une personne telle que moi était bien plus vulnérable que lui face à la fange, simplement parce que ma manière de combattre exigeait généralement à ce que je me tienne aussi proche que possible de mon adversaire. Mon père disait toujours que les faiblesses de nos ennemis résidaient en leur force. Si l'adversaire est rapide, il faut le ralentir, le tenir à distance. S'il est plus fort, il faut l'affaiblir… Généralement, en le privant de son arme, une amputation reste le meilleur moyen ou quelques flèches savamment plantées dans diverses zones stratégiques… Réfléchir avant d'agir, toujours… Analyser, comprendre, anticiper ou mourir.

- Je ne fais évidemment pas partie des stratèges, contrairement à Kaël. Donc si vous estimez malgré tout que vous ayez quelque chose à apprendre de moi, je serai ravie de vous servir de compagne d'entraînement lançais-je tout de même avant de m'incliner poliment.
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