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| [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) | |
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Clovis LegrandCoutilier
| Sujet: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Sam 26 Jan 2019 - 20:39 | | | 9 février 1166 Début d'après-midi Au sud d'Usson Nos deux miliciens ont été bénis par les Trois jusqu'ici. C'est qu'une mission importante les oblige à se rendre à Najac, dans le Labret, et un tel déplacement se fait rarement sans heurt. Mais ils profitent d'un luxe assez inhabituel en cette période : ils font le déplacement à cheval. C'est que c'est important. Najac ne dispose pas de palissade et doit son excellente protection à une meute de chiens qui repèrent les fangeux et permettent d'éviter d'être surpris. Malheureusement, ils n'ont plus de dresseurs et le sergent qui gère la zone a demandé à Marbrume de leur envoyer un dresseur pour trouver une solution aux problèmes qu'ils rencontrent. Rapidement, les responsables de la Milice ont trouvé l'homme qu'il fallait pour cette mission, un adolescent à la stature impressionnante toujours accompagné de sa chienne : Clovis Legrand. Mais ce dernier étant milicien de l'interne, ils lui ont adjoint une milicienne de l'externe qui a réussi l'exploit de survivre une nuit en extérieur sans y être préparée. Et à titre exceptionnel, on leur a confié deux chevaux pour rendre le trajet plus rapide et moins dangereux. Le talent de dresseur de Clovis est reconnu même de ses détracteurs. Le jeune milicien n'est pas une lumière, mais il a un don inné pour s'occuper des animaux. Et si les deux miliciens sont partis avec des chevaux, ils ont aussi amenés deux chiens, ou plutôt deux chiennes. Kador, un chien-loup adulte et en pleine santé et Natik, jeune chienne de trois mois, qui se montre courageuse et endurante. A Usson, le cheval de Serena a montré un signe de faiblesse, qui ne s'avère pas particulièrement inquiétante mais nécessite un peu de repos. L'éleveur Lance Damboise leur a fourni un autre cheval, Annabelle, une monture docile et intelligente et nos deux miliciens sont repartis. L'étape vers Najac étant longue, on leur a conseillé de faire un arrêt à hauteur de la ferme de Mathilde, une veuve courageuse qui gère seule son exploitation et pourrait les accueillir. Une manière de joindre l'utile à l'agréable tant pour la fermière que pour nos miliciens. Les fermes sont un dépaysement pour nos miliciens et une présence féminine pourrait être bienvenue pour la fermière isolée, à moins qu'un travail de force puisse l'aider, et on sait Clovis plein d'énergie et travailleur. C'est donc un spectacle un peu étrange que pourra remarquer Mathilde cet après-midi. Deux miliciens et deux chiens font arrêt à hauteur de sa ferme. Et si la Milicienne semble vouloir s'entretenir avec elle et s'expliquer, le milicien géant lui ne s'encombre pas de politesse et amène sa monture à l'abreuvoir à chevaux avant de sauter bas de sa monture et de s'adresser à Mathilde. - Ben, z'êtes pas vieille, m'dame !Oui, parce que pour lui, une veuve, ça a les cheveux gris. Il lui adresse un sourire poli puis ajoute. - J'vous serre po la main, j'sens l'ours, j'voudrions pas qu'vous tourniez d'l'oeil. Même mes chiens s'éloignent, c'est po pour dire. Ah oui, faudrait qu'on vous d'mande l'asile, parce que la route vers Najac est longue et pour la ptite, au galop ça l'fera pas. On r'partira au matin, mais la chef vous expliqu'ra ça mieux qu'moi ! J'suis pas le plus doué pour les convenances et c'genre de truc qui fait qu'on a l'air poli et tout. Mais j'suis gentil, hein !Un sourire trop enfantin pour ce gaillard qui a le bras aussi large que la cuisse d'un solide travailleur. Chose que Mathilde pourra constater sans peine, le milicien a retiré son haut pour se rincer dans l'abreuvoir à chevaux et retrouver une odeur plus potable. Il adresse ensuite une tape amicale à ses deux chiens et les chasse de l'étable. C'est qu'il y a un beau ch'vaux qui s'trouve là et il n'est pas sûr que l'animal sera ravi d'être ennuyé par deux chiens qui ressemblent à des loups, surtout la mère. Natik elle, si elle a déjà la taille d'un bulldog, paraît moins inquiétante. Les deux chiennes se posent non loin de la porte d'entrée de la ferme, alors que Clovis se revêt. Le froid ne semble pas l'inquiéter outre mesure.
Dernière édition par Clovis Legrand le Dim 3 Mar 2019 - 19:37, édité 2 fois |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Dim 27 Jan 2019 - 20:46 | | | C'est au verger que Mathilde avait passé la matinée. Les vignes étaient taillées, les arbres avaient reçu leur dose d'engrais, les pommiers avaient été éclaircis. Les journées rallongeaient sérieusement ce qui permettait à la maraîchère de passer beaucoup de temps dehors, pour son plus grand bonheur. Le printemps serait bientôt là, et déjà les espaces de culture étaient prêts à recevoir les semences des légumes, des plantes aromatiques et médicinales. Les joues rougies par la température fraîche, la veuve était parfaitement heureuse en cette journée de février. Pas de fangeux, pas de bannis, pas de voisin voleur, oui, tout était parfait.
Le pas régulier de chevaux approchant de sa ferma la tira de ses pensées. Adieu tranquillité. Appuyée sur sa fourche, alors qu'elle allait remuer le foin, elle regarda approcher les deux voyageurs. Pas de crainte qu'il s'agisse de bandits, les bandits habituellement ne montaient pas à cheval et n'empruntaient pas les routes. Quant aux fangeux... Mathilde sourit en imaginant un fangeux répugnant sur le dos d'un bel étalon. Tiens, des chiens. Sa jument n'appréciait pas la compagnie canine.
Mathilde détailla les deux miliciens, puisque c'est ce qu'ils étaient, de toute évidence. Elle ne les connaissait pas. Soit ils arrivaient de la ville, en étant passés par Usson, soit ils étaient nouveau dans le coin et avaient droit à une promenade de reconnaissance, ce qu'elle n'avait encore jamais vu faire. Ils arrivaient donc de Marbrume. L'homme était sacrément impressionnant, un vrai tas de muscles qu'il ne fallait probablement pas contrarier. Il était accompagné d'une femme, qui de suite eut toute l'admiration de Mathilde. Être une femme, dans la milice, ne devait pas être une mince affaire, et seuls les caractères bien trempés pouvaient espérer faire carrière. Tous deux se dirigeaient vers sa ferme. Que lui voulaient-ils? Pas du ravitaillement à l'oeil, tout de même!
L'armoire à glace fit comme s'il était chez lui et se dirigea immédiatement vers l'abreuvoir. Le regard de Mathilde se reporta sur la femme qui était avec lui.
- Bonjour. Mathilde Dumas, j'exploite cette ferme. Je peux vous aider?
Le grand repassa, à pieds cette fois. Bon sang, il était vraiment impressionnant. Jeune aussi.
Ben, z'êtes pas vieille, m'dame!
Comment fallait-il le prendre? Bien? Mal? Lui donner un coup de fourche et risquer de se faire dévorer par les chiens, ou bien sourire bêtement et passer pour l'inoffensive paysanne isolée? La seconde option était la plus sage.
Mais j'suis gentil, hein !
C'était au moins ça. Ils avaient donc besoin d'un abri où passer la nuit. Pourquoi avaient-ils choisi sa ferme? Mathilde se sentait mal à l'aise. Deux miliciens, sous son toit, c'était un gage de sécurité, mais elle ne les connaissait pas, et il n'était pas rare que l'un ou l'autre véreux profite de son statut pour soutirer nourriture, argent ou biens divers aux paysans du coin. Une façon de monnayer la sécurité. Jusqu'ici, elle avait amadoué les miliciens en poste sur le plateau, mais elle se méfiait toujours des nouvelles têtes. Surtout si les nouvelles têtes jouaient à faire comme s'ils étaient chez eux, et se déshabillaient devant elle. Mathilde détourna le regard, visiblement gênée.
- Ma jument n'a pas l'habitude des chiens. S'ils peuvent être tenus à l'écart, elle sera moins nerveuse. Et moi aussi. dit-elle à la milicienne. Le gîte et le couvert, alors? Qui vous a envoyés ici? |
| | | Serena de RivefièreCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Jeu 31 Jan 2019 - 13:27 | | | Peut-être allait-elle devoir donner un cours de politesse à son cher collègue un de ces jours si elle ne voulait pas risquer d’offenser les pauvres habitants qui avaient le malheur de les croiser. Clovis était un bon gars, pas de doute là-dessus, mais il était si impressionnant et si rentre-dedans que c’était une véritable tornade sur son passage. Heureusement, la femme ne semblait pas trop effrayée ni offusquée par son manque de manière.
« Enchanté, Madame Dumas. Je suis Serena de la milice externe et voici Clovis de la milice interne. Nous sommes sur notre chemin en direction de Najac pour une mission, des collègues nous ont conseillé de vous demander l’hospitalité pour la nuit. »
Alors qu’elle lui avait adressé un sourire amical et une poignée de main délicate, Serena finit bien vite par prendre un visage plus autoritaire envers son coéquipier.
« Clovis ! Tu as entendu la dame. Et rhabille-toi ! Tu n’vois pas que tu la mets mal à l’aise ?!. »
Tenta-t-elle de corriger dans un profond soupir. Si la vue n’était pas si désagréable, cela ne voulait pas dire que c’était tolérable et elle ne voulait surtout pas perdre leur chance d’avoir un toit confortable où passer la nuit.
« On nous a parlé d’une veuve pleine de ressources et à ce que je vois, on ne nous a pas menti. Vous avez l’air de très bien vous débrouiller ici ! »
C’était même assez impressionnant de voir cette petite femme gérer toute cette exploitation de ses seuls bras. Même ici, les préjugés étaient tenaces et elle ne doutait pas d’avoir une femme assez forte pour y faire face. Serena était ravie de rencontrer une femme comme elle ici et elle espérait bien ne pas trop la déranger.
« Excusez mon collègue. Il manque de conduite, mais il n’est pas méchant, ni mal attentionné, soyez rassurée sur ce point. Enfin, notre but n’est pas de vous déranger plus que nécessaire. Nous serions ravis de pouvoir échanger votre hospitalité contre une aide bienveillante, si vous acceptez. Je suis certaine que quelques bras supplémentaires ne seraient pas de trop ici, alors n’hésitez pas ! »
Dernière édition par Serena de Rivefière le Jeu 14 Fév 2019 - 10:04, édité 2 fois |
| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Jeu 31 Jan 2019 - 17:44 | | | L'attitude de Serena tranchait de celle de bien des miliciens. A l'inverse de ses collègues, elle n'imposait pas un service, elle le demandait, et avec une certaine délicatesse. Mathilde apprécia de ne pas être prise pour une auberge.
Vous avez l’air de très bien vous débrouiller ici ! avait-elle dit.
- Oui, j'ai la chance d'occuper la ferme qui est dans la famille depuis plusieurs générations. Mon père et moi avons passé des années à mettre au point des techniques pour maximiser les récoltes. C'était une bonne idée compte tenu de la situation actuelle. Et puis j'ai un voisin serviable qui me donne un coup de main de temps en temps.
Et un banni qui a relevé ta clôture aussi. Cela remontait à plusieurs semaines déjà, aucune chance qu'on le piste. Mathilde jeta un oeil à Clovis lorsqu'il fut rhabillé. Pas mal intentionné. Juste pas encore trop au fait des comportements à adopter en société quoi.
- Ok. Le temps des gros travaux n'est pas encore arrivé, et j'ai du bon voisinage qui m'a aidée récemment à faire les réparations urgentes. Disons qu'une bonne conversation et l'assurance de ma sécurité pour ce soir suffiront. J'avoue que la sécurité, c'est la chose qui me manque le plus ici. Entre les fangeux et les tentatives de vol de certains fermiers enrôlés de force, sans parler des pirates qui vont finir par venir chercher les biens à source...
Elle soupira et indiqua l'abreuvoir.
- Faites donc comme votre collègue, et permettez à votre monture de prendre un peu de repos...
Elle haussa un sourcil, pensant reconnaître la jument.
- Vous vous êtes arrêtés chez Lance hein? Euh Clovis, c'est ça? Auriez-vous l'amabilité de remuer le foin qui se trouve dans la grange pendant que je m'assure qu'un repas pour trois soit prêt au coucher du soleil? Vous pourrez aussi rentrer vos chevaux et les nourrir. |
| | | Clovis LegrandCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Jeu 31 Jan 2019 - 18:40 | | | - J'la bin vu que ton ch'vaux il aimait po les chiens. C'po grave, t'sais, ils obéissent bien. Ils iront pas l'embêter. Mais si qu't'avions un bol pour la ptite... La grande, elle peut boire dans l'abreuvoir, mais la ptite, bah, l'est trop ptite, quo !
Elle sait s'occuper d'un animaux, la veuve, et d'une ferme, enfin, il présume, le Clo, mais pour les chiens, elle a pas l'truc. Bah, c'est po la seule dans l'monde. Tant qu'elle leur fait po d'mal, ça ira. Sinon il lui collera une gifle. Pas trop fort, juste pour l'assommer, quoi. Bon, les ablutions finies, l'est temps pour le Clo' de se r'vêtir. L'a pas trop suivi la discussion entre la veuve et la chef. Tiens, elle parle durement, Clovis se met au garde-à-vous puis hausse les épaules.
- Faut savoir, chef. Soit j'me mets au garde-à-vous, soit j'me rhabille. Mais me donner l'ordre de m'rhabiller quand que j'le fais déjà, c'est po logique. Mais j't'en veux po, t'as po encore l'habitude. Pour ça qu'j'te l'dis. Chacun il faut qu'on apprend, mio j'apprends tous les jours.
Il lui fait un grand sourire et finit de se rhabiller avant de poursuivre.
- Puis la madame, si qu'elle est veuve, c'est que qu'elle a été mariée. Alors, des hommes torse nu, elle sait quoi qu'c'est. C'est po comme si qu'j'avais montré mon zoziau. Ca, ça s'fait po. Mais bosser torse poil, ça arrive quand on fait des travails lourds. A la forge, ça a jamais gêné personne. Mais bon, f'sait quand même plus chaud, faut dire. Mais s'laver, ça s'fait po avec les habits !
Bon, les dames, elles causent de trucs que j'comprends pas, donc certainement des trucs de dame. Clovis a décroché à "masimiser". Si même les fermières elles utilisent des mots qu'les gens normals, ils comprend pas, on est pas sorti d'l'auberge, hein ! L'attention du milicien est attirée par "Clovis, c'est ça ?"
- Ouep ! Clovis ! Cloooooooooo-vis ! C'est po difficile à ret'nir !
L'amabilité, c'est un mot gentil. Ou poli. Enfin, c'est c'qu'on dit quand on donne po un ordre. Mais c'est chouette, la dame, elle veut bin qu'il bosse un peu ici.
- C'est vrai ? J'peux ? Et j'veux bin avoir l'amabilité d'remplir l'abreuvoir. Y'a pas mal de foin, mais ça m'occup'ra pas jusqu'au coucher du soleil. Hey, c'est qu'je suis costaud, hein ! Ah, chef, j'va brosser les ch'vals aussi. Faut lui rendre Annabelle impec', à m'sieur l'éleveur !
Clovis entre dans la grange pour y retourner le foin, mais dit quand même
+ Oubliez pas l'eau pour la ptite. Elle est dressée, mais si elle a soif, elle va grogner quand même. Z'êtes gentille ! |
| | | Serena de RivefièreCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Jeu 31 Jan 2019 - 20:41 | | | « Ce n’est pas parce qu’elle en a déjà vu qu’elle veut forcément voir le tien, Clovis. Penses-y. »
Ou pas. Enfin bon, malgré tout Serena restait plutôt de bonne humeur et garda le sourire en parlant à son collègue. Ce n’était pas facile tous les jours avec lui, mais elle l’appréciait. Son honnêteté et sa simplicité rendaient les choses plus agréables.
Au début, elle fut un peu surprise par son refus. Vraiment ? Il n’y avait donc aucune tâche dans laquelle elle pouvait aider ? Peu convaincue, Serena détailla longuement la jeune veuve avant d’écarquiller les yeux. Devait-elle comprendre qu’elle sentait aussi mauvais que lui ? Vraiment ? Elle ne s’en était même pas rendu compte ! Finalement, la noble la regarda bizarrement.
« J’crains que cela soit encore plus mal placé pour moi de retirer mon haut, madame…. Et je n’aurai jamais imaginé avoir une telle demande de la part d’une femme. »
Termina-t-elle en plaisantant avant de confier sa monture à Clovis, lui laissant le plaisir de s’occuper des bêtes.
« En revanche, si mon odeur est insupportable, je ne serai pas contre de quoi me laver proprement. Et c’est exact. Nous avons dû lui emprunter une monture pour laisser l’un de nos chevaux se reposer. Le trajet de Conques à Sarrant a été particulièrement rude. Une connaissance à vous, je présume ? Il semble être un homme bien, tout aussi impressionnant que vous en un sens avec sa p’tite. »
Mains sur les hanches, la milicienne observa à nouveau longuement la fermière. Si Clovis avait finalement réussi à se trouver du travail, il n’en était rien la concernant et cela avait le don de l’agacer.
« J’vais m’en occuper pour la chienne, je peux au moins faire ça. Et laissez-moi vous aider pour le repas, je déteste me sentir inutile. S’il y a autre chose, n’hésitez pas. Je suis plus solide qu’on le croit. »
Ok, elle n’était pas aussi impressionnante que le géant à ses côtés, mais quand même ! Elle allait bien pouvoir faire un petit quelque chose. Concernant la tite assoiffée, Serena irait chercher un récipient dès que leur hôte le lui aura autorisé, ne se permettant certainement pas d’aller se servir toute seule.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Ven 1 Fév 2019 - 3:02 | | | L'espace d'un instant, Mathilde se demanda si elle avait bien fait d'accepter de les héberger. Elle avait beaucoup de mal à comprendre ce que Clovis disait. Il devait avoir un accent du nord qui venait déformer bien des mots. Elle se retint de rire lorsque Serena le coinça au garde-à-vous. Le pauvre, par ce froid! Elle garda néanmoins le silence jusqu'à ce que Clovis se soit rhabillé.
- Merci. souffla-t-elle. C'est pas que ça me dérange, c'est juste que je n'ai pas l'habitude de voir un étranger aussi à l'aise ici.
Mathilde écarquilla les yeux lorsque Serena reprit la parole. Visiblement confuse, elle retint une exclamation et se mit à bégayer.
- Oh non je... ce n'est pas ce que voulais... enfin je ne me permettrais pas de... Enfin je parlais du cheval!
S'il y avait bien une chose à laquelle Mathilde faisait attention, c'était de ne pas froisser les miliciens. Elle leur était profondément reconnaissante d'avoir pu regagner sa ferme chérie, après la reprise du Labret, et savait qu'eux aussi avaient une vie pas toujours facile. Et puis en les traitant bien, elle savait que certains, plus sensibles, seraient plus attentifs envers sa sécurité. Elle prit une bonne inspiration et reprit.
- Votre monture doit avoir soif, je vous suggérais de faire comme Clovis et de l'emmener à l'abreuvoir. Lance est un ami d'enfance, on a beaucoup joué ensemble quand on était gamins. Depuis que je suis revenue sur la ferme, il me donne un coup de main de temps en temps. Un homme bien.
Clovis qui, justement, s'en allait remuer le foin.
- Merci Clovis, bien aimable!
Ne pas oublier un plat pour le chi... Pourquoi Serena la dévisageait-elle tout à coup? Mince. C'était évident. Une femme dans la milice, elle ne voulait certainement pas être laissée sur la touche. Trouve quelque chose, Mathilde. Qu'est-ce qui t'aiderait?
« J’vais m’en occuper pour la chienne, je peux au moins faire ça. Et laissez-moi vous aider pour le repas, je déteste me sentir inutile. S’il y a autre chose, n’hésitez pas. Je suis plus solide qu’on le croit. »
Voilà. Sauf qu'ils tombaient vraiment au moment de l'année où la ferme n'a pas encore redémarré. Oh mais... Le grain!
- Bien! Il y a sept sacs de grains dans l'étable. Il faudrait les monter à l'étage, question qu'ils soient au sec jusqu'aux moments des semailles. Faites attention à ne pas tomber de l'échelle. Vous pourrez me rejoindre ensuite à la maison, je vais m'occuper du repas. On vous aménagera un coin où dormir confortablement aussi. |
| | | Clovis LegrandCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Sam 2 Fév 2019 - 1:33 | | | Décidement, le Clo', il comprend pas pourquoi le fait de se laver pose problème. Elles préfèrent qu'il pue, ok, il a jamais rien compris à la logique des bonnes femmes, mais les odeurs, ça agresse la truffe des chiens. Mais quand la veuve elle dit qu'elle a po l'habitude qu'on soit aussi à l'aise chez elle, il ne comprend pas du tout
- J'comprends po, si j'reçois des gens et qu'ils sont bien, bah j'aurais l'impression d'être un bon hôte. 'fin, j'dis ço, j'ai po d'maison, j'en sais rien. C'est qu'je vis à la Caserne. Mais si j'suis bin ici, c'est parce que ça m'rappelle chez moi. Oh, on avait po d'ferme, mes vieux, ils avaient une forge. Mais ici, on sent l'artisan, la personne qui aime le travail bin fait et qui fait vivre son commerce avec sa sueur. C'est que les artisans, les bons, ils aiment que les choses elles soient bien faites. Ils s'demandent pas si c'est bin vu d'faire un boulot ou po. A la Caserne, j'suis d'corvée, pour beaucoup c'est des punitions, mais pas pour le Clo'. Les choses, elles doivent être faites et elles doivent l'être bien. Alors j'fa les latrines, j'nettoie les écuries, même les crottes des ch'vals. Et il faut pas passer derrière mo pour vérifier qu'ça bin fait. Ca l'est. Et j'attends po d'merci ou qu'on m'dise que j'a bin fait mon boulot. Ma satisfaction, elle est lo. J'sais qu'j'a bin fait ça et j'en suis heureux. Ici, ça s'sent qu'ça fonctionne pareil. Ici, ça s'voit que c'est des gens qui aiment l'métier qui bossent. Ici, j'retrouv' mes valeurs. Pour ça qu'j'y suis bin.
Il continue à déplacer le foin, le retourner et il le fait bien. C'est clairement pas un paresseux. C'est d'ailleurs jamais un reproche qu'on lui a fait, lui n'est pas un tire-au-flanc.
- J'a d'jà été à l'Esplanade pour des enquêtes. Là, les gens portent beau, ils causent bizarre, avec des mots pouet pouet et des attitudes prout prout. Ben, même les ptites gens qui bossent là, ils doivent obéir à des codes à la con de c'monde-là. J'les sens pas heureux, même si j'crois bin qu'il y en a qui bossent correc, comme moi quoi. Quand qu'il faut paraître, tu perds l'plaisir. Moi j'veux être moi. J'pue, j'me lave. Ici, j'peux l'faire. Chez les Comte machin truc, j'osais même po poser mon cul sur un fauteuil, parce que j'avais l'impression que le fauteuil il était po fait pour mon cul. Et pourtant, l'avait l'air plus confortable qu'les choses sur lesquelles j'pose mes fesses, voyez ? C'est pour ço qu'ici, j'me sens comme chez moi et que j'y ai mes aises. Et si vous pouvez po comprendre ça, c'est triste, parc'que ça voudrait dire que vous commencez à virer prout prout, vous aussi. Sauf vot' respect, tout ça, m'dame. La chef, elle m'aurait d'jà dit que j'cause trop, là, alors j'va m'taire.
Il finit avec le foin et avant de brosser les ch'vaux, il va à l'abreuvoir, place ses mains en forme de coupe et y retient de l'eau, puis permet à Natik de boire. Aucune critique, il a retenu ses dames avec ses bavardages. La veuve donne un boulot à Serena et il se propose pas pour le faire à sa place. Chacun fait son boulot et si la Serena, elle veut qu'il porte, elle lui d'mand'ra . Quand la petite chienne a étanché sa soif, Clovis s'occupe d'entretenir les chevaux. Et visiblement il y a prend du plaisir. D'ailleurs il s'occupe ausis du cheval de la veuve. C'est po un éleveur, mais il sait y faire. A la forge, c'est lui qui ferrait les chevaux. Il a ce don de mettre les animaux à l'aise et de l'être avec eux. Les terrestres. Il a pas ce don avec les oiseaux. |
| | | Serena de RivefièreCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Dim 3 Fév 2019 - 13:49 | | | Son sourcil se souleva légèrement en voyant la tête de la jeune fermière se décomposer sur place. Qu’avait-elle fait ? Dit ? Serena tenta d’y réfléchir rapidement, son but n’ayant jamais été de lui faire afficher une telle expression avant de finalement comprendre lorsqu’elle se mit à bégayer des excuses. Clignant un moment ses paupières, Serena resta sans voix, le temps de faire les connexions. Lorsqu’enfin son cerveau y parvint, la blonde éclata dans un rire franc et sans retenue. C’est que maintenant qu’elle avait compris son erreur, elle la trouva plutôt drôle. En tout cas, elle fit signe entre deux ricanements de ne pas s’en faire.
« Je vois, vous avez la chance d’être bien entourée. »
Dit-elle alors lorsque celle-ci lui parla du dresseur. C’était peut-être bizarre, mais elle avait l’impression que la vie était presque plus simple ici qu’à Marbrume. Elle l’enviait, la jalousait pour la vie qu’elle avait en dehors de ces murs. Néanmoins, elle avait parfaitement conscience que cette jalousie était mal placée et qu’elle devait s’estimer heureuse d’être née dans une famille confortable. Et devrait certainement avoir honte pour ne pas la chérir comme il se doit. Elle préféra d’ailleurs ne faire aucun commentaire concernant les paroles, les pensées de Clovis qui malheureusement ne disait que trop vrai et s’en alla s’occuper des sacs de grains après avoir apporté de l’eau à la petite chienne.
Évidemment, ce n’était pas le genre de travail qu’elle avait habitude de faire. Mais cela ne l’empêcha pas de s’y atteler avec détermination. Les sacs étaient lourds, difficiles à transporter et encore plus à monter. Mais ils étaient face à une femme, une milicienne et une noble un peu trop fière et bien trop bornée pour abandonner. La tâche lui prit plus de temps que prévu, et lui demanda également plus d’effort qu’elle n’aurait imaginé, mais tous les sacs furent bel et bien montés.
Épuisée, Serena resta allongée de manière totalement inerte dans la grange, marmonnant quelques injures contre sa propre personne. Alors qu’elle tentait de reprendre un peu son souffle et ses forces, la vue et l’odeur de l’endroit lui rappelèrent sa rencontre avec le banni. Si elle se remémorait bien ses paroles, il s’agissait d’une ferme voisine à celle qu’il avait habitée. Jamais, elle n’y avait remis les pieds depuis leur rencontre. Pourquoi ? C’était peut-être ridicule, mais en sachant que cet abri, ces habitations étaient reliés à son passé quant à son présent, elle avait l’impression que c’était un domaine privé et y retourner serait un manque de respect, une curiosité mal placée. Et de toute façon, elle n’était pas vraiment sûre de la retrouver, tant de choses s’étaient passées avant de l’atteindre, tout lui semblait devenir de plus en plus flou.
Finalement, la milicienne se redressa péniblement lorsqu’on la retira de ses pensées en l’invitant à rejoindre ses compagnons pour le dîner. Traînant un peu les pieds jusqu’à l’habitation chaleureuse, elle fit craquer ses épaules.
« Les bannis font certainement partie des ennemis à craindre dans la région. Méfiez-vous des étrangers et au moindre doute, demander à vérifier la marque... »
Si généralement, ils préféraient attaquer les convois que s’aventurer aussi loin dans les terres surveillées par les miliciens, elle les savait assez malins et parfois assez désespérés pour tenter le tout pour le tout. Si elle ne pouvait pas leur en vouloir de faire ce qu’ils avaient à faire pour survivre, elle ne pouvait pas non plus rester les bras croisés. La veuve disait vrai, il y avait un véritable problème de sécurité qui avait tendance à plus s’empirer que s’améliorer au fil du temps.
Pensive et contrariée par ce constat, Serena prit place, les sourcils froncés et bras croisés. Malheureusement, il avait toujours plus de morts et moins de recrues dans la milice externe et c’était bien compréhensible. La blonde poussa une immense expiration de frustration avant de se rendre compte de son attitude.
« Oh pardon, j’étais perdue dans mes pensées…. Vous disiez ? » Son visage se détendit alors immédiatement, adressant un simple sourire désolé à son hôte généreuse. « Je peux peut-être encore vous aider ? »
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Dim 3 Fév 2019 - 21:10 | | | Mathilde fit de gros efforts pour comprendre tout ce que disait Clovis. A la fin de son monologue, elle n'eut qu'une envie : le serrer dans ses bras et le remercier de s'être mis torse nu chez elle. Il avait résumé ce pour quoi elle était revenue à la ferme, après la reprise du Labret. Elle y était chez elle, elle y faisait le travail qu'elle aimait, pas toujours glorieux, certes, mais avec soin et amour des choses biens faites.
- Merci Clovis, dit-elle, les yeux légèrement brillants d'émotion, je n'avais pas compris ce que ça signifiait pour toi. Vous. Toi. D’habitude, les voyageurs affichent un certain mépris quand je dis que je suis fermière, ou quand ils me voient en train d'aérer le fumier. C'est pas prestigieux. Les miliciens du Labret ne sont plus comme ça depuis qu'ils savent que je peux leur offrir un peu nourriture, mais en ville c'est une autre histoire. De toute évidence, faut pas que je généralise. Merci de me le rappeler, à ta façon.
Mathilde laissa Clovis et Serena s'activer et rentra dans sa petite, mais ô combien chaleureuse, maison. Elle commença par sortir deux bols, un petit et un grand, et les remplit d'eau pour les poser par terre. Elle contourna ensuite la grande table qui, autrefois, accueillait les repas de toute la fratrie -d'abord les plus jeunes, puis les aînés-, et plaça la marmite sur la crémaillère. Elle y versa de l'eau et raviva les flammes. Mathilde trouvait ça toujours curieux, mais agréable, de cuisiner pour les autres. Elle n'en avait que rarement l'occasion et se contentait toujours des mêmes petits plats. Recevoir quelqu'un était l'occasion de varier les plaisirs. Elle versa les lentilles dans l'eau bouillante, y ajouta un fond de bouillon de poulet et se lança dans la découpe des légumes. Elle s'interrompit lorsqu'elle entendit des pas et ouvrit la porte pour faire entrer Serena, qui avait visiblement forcé. Elle lui indiqua une chaise où s'asseoir et reprit sa découpe.
Méfiez-vous des étrangers . Sans blague. Les étrangers, c'était pas ce qui manquait au Labret.
- Bien honnêtement, je crois pas qu'un banni me laisserait le temps de lui demander de montrer son bras. Je suis bonne archère, si je vois arriver un étranger de loin je peux le mettre en joue assez facilement. Si je me laisse surprendre, au mieux, je suis morte.
Au mieux.
- Je sais pas si les bannis sont un danger. Ce sont des gens qui survivent. Mon père m'a toujours dit qu'ils étaient loin d'ici. J'aurais préféré qu'on les envoie dans les champs, eux, plutôt que de forcer des gens qui n'ont rien demandé. Parce qu'eux, ils sont de véritables menaces. Ils n'hésitent pas à voler dans les champs ou dans les étables. Outils, légumes, réserves, quitte à tabasser les honnêtes fermiers. J'ai pas hâte au printemps, au moment où certains vont se rendre compte qu'ils n'ont pas assez de grain à semer dans leur champs.
Oh pardon, j’étais perdue dans mes pensées…. Vous disiez ?
Bon. Au moins le sujet délicat des bannis était évité. C'est qu'elle attendait un banni et qu'elle espérait qu'il ne se ferait pas prendre par des miliciens.
- Rien d'important. Reposez-vous un peu, vous avez de la route à faire demain. Je vous sers du lait tout de suite.
Mathilde sourit et jeta les légumes dans une poêle pour les rôtir, puis mis du lait à chauffer, un peu plus haut, sur la crémaillère.
- Est-ce que c'est indiscret de vous demander quelle est votre mission? |
| | | Clovis LegrandCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Mar 5 Fév 2019 - 6:39 | | | Ah ben voilà, quand qu'on explique bin les choses, ça évite les... euh... les trucs qui arrivent quand que les gens ils croient qu'on les respecte po. Les un pair qu'il croit qu'on nomme ça. Mais bon, le Clo, quand qu'il connait po l'mot, il l'dit pas. Mais maintenant qu'elle a compris, la dame, elle est contente que le Clo' ait agi comme si qu'il était chez lui. Pff, qu'tout ça est compliqué
Il regarde amusé Serena épuisée par le port des sacs. Ca avait po l'air simple pour elle. Bah, chacun son truc, la madame, c'est pas les trucs de force, mais elle en sait des choses. Elle sait repérer les dangers, comment qu'il faut se déplacer dehors, c'qui faut faire pour pas attirer le flair des fangeux, comment bin monter à ch'vaux, tout ça, des trucs que Clovis ça le dépasse un peu. C'est en c'la que l'monde il est bin fait. Si tout le monde il étiat comme le Clo', ça s'rait pas drôle, mais si tout le monde il était comme la Serena non plus. Au moins, comme ils sont po pareils, ils se complètent bien. Faut des gens différents pour faire des bonnes équipes et ça, le Clo', il l'a compris. Là, il nettoie les trois ch'vaux, s'assure qu'ils ont bin à manger et à boire, vérifie les fers et la forme. Il fait aucune différence entre le ch'vaux de Mathilde et les ch'vals des deux miliciens. Un ch'vaux, c'est un ch'vaux, il fait pas la différence.
Et quand il a fini, il peut enfin prendre un peu de temps pour lui, et le temps pour lui, c'est s'occuper des deux chiens. Kador, il la laisse vadrouiller. La mi-louve a repéré le lieu où ils dormiront, elle retrouv'ra son chemin, alors il lui permet d'aller chasser. Le rat ! Ca n'manque pas à la campagne non plus et il sait qu'elle en ramènera un pour la petite, qui est un peu plus fatiguée. C'est que ça fait un moment qu'ils trottent avec Serena et à trois mois, l'endurance, on l'a pas. Mais elle a vraiment fait un bon boulot jusqu'ici alors il lui donne de la viande séchée que la gamine engloutit. Puis il joue avec. Un jeu tout simple et qui énerve autant la Mère que la fille. Noulouk, lui, ça le gêne moins, il a d'autres jeux.
Et le jeu est relativement simple. Il fait claquer ses mains à côté de la tête de la chienne, qui n'aime pas ça, puis il lui taquine le museau, main gauche, main droite. La chienne grogne et son grognement est rauque. C'est nouveau, ça, avant il était moins affirmé, c'est le signe qu'elle grandit. Sa mâchoire claque deux fois dans le vide, elle s'est dressée sur ses pattes, poil hérissé. La frustration lui donne envie d'aboyer mais d'un doigt tendu et d'un regard autoritaire, il le lui interdit. Natik a bien retenu le message, elle ne peut pas aboyer et comprend là que c'est un jeu. Avant, c'était bizarre que son maître l'ennuie comme ça. Mais ça l'embête quand même quand il recommence. Elle ne mord plus stupidement dans le vide mais essaie de deviner quelle main va l'ennuyer, pour l'attraper. Le jeu semble innocent, mais cela aiguise les réflexes de la petite, qui remue de la queue, signe que cela l'amuse aussi qu'on s'occupe d'elle, même si c'est bizarre. Clac, elle choppe la main droite de Clovis, mais ne serre pas la mâchoire. Il a pas donné l'ordre de mordre. La main gauche lui donne une caresse sur le crâne et Natik libère la main. C'est que le maître est fier d'elle. Et elle a carrément droit à un gros câlin avec des grosses caresses du grand humain. Pour ça qu'elle l'aime bien, le Clovis. Il est gentil avec elle, il lui apprend des choses, il la récompense. Mais là, Natik, elle monte dans les tours, elle tourne sur elle-même, impatiente. C'est que le Clo', il a sorti la brosse et bizarrement, les chiens adorent ça, qu'on brosse leurs poils. Dur de ne pas aboyer, mais elle pousse de petits gémissements. Heureusement, le Clovis ne la fait pas attendre et commence la séance brossage. Ses poils à elle ne sont pas trop longs, ça évite les noeuds. Mais elle se sent toute belle, Natik. Et quand maman Kador revient avec un rat pour elle, elle se fait pas plus prier et croque dedans. Avant, elle n'avait pas la puissance dans la mâchoire pour déchiqueter le rat, os inclus, mais là, sa mâchoire fait merveille et elle engloutit le rat en trois fois, le mâchant précautionneusement à chaque bouchée. Et Kador se fait brosser aussi. Elle a les poils plus longs, quelques noeuds que Clovis coupe avec sa dague. Et visiblement, même si sur les noeuds ça tire, Kador aime autant être brossée que sa fille. Une fois fini, il leur essuie les papattes et leur fait signe de rentrer. Kador pénètre dans la maison sans hésiter, mais Natik a une hésitation mais y va quand Clovis l'y pousse. L'adulte file vers le grand bol d'eau et Natik prend le petit, après l'avoir reniflée.
- La vache, ça sent bon c'que vous cuisinez, m'dame. Oh, du laiiiiiiiiiit !
Au regard pétillant du milicien, le lait, c'est un super cadeau, il se fait pas prier et engloutit sa tasse, heureusement un peu tiédie puis s'essuie la bouche d'un revers de main. Le repas qui se prépare le met aussi en joie. Aussi étrange que cela puisse paraître, Clovis n'est pas trop viande. Lui, il aime les soupes, les sauces, le fromage aussi. Les légumes poelés, c'est plus rare qu'il en mange, mais ça ressemble à un ragoût et c'est parfait pour lui.
- Ah, m'dame, z'êtes trop gentille. J'veux po m'marier, mais si j'le dois, bah, j'espère avoir une madame aussi gentille qu'to. Ouep, pour sûr, j's'ra bin content d'rentrer chez mo si ma madame elle m'accueille comme ça.
Il est resté debout, l'activité ne l'a pas épuisé. Et il n'a aucune gêne à avoir été vu s'occupant des chiens. Pourtant, à la milice, on le trouve bizarre pour ça, pour la façon dont il s'occupe des animaux. Beaucoup trouvent son attitude enfantine et le lui font sentir. Clovis est bizarre, il accepte en général les vexations quand ça le concerne lui. Mais qu'on vienne pas dire du mal des animaux, car sinon il donne du travail aux soigneurs. Cela lui a valu quelques réprimandes sévères, d'autant qu'il n'a pas la main légère, mais il est rare que l'auteur de l'insulte ou les témoins y reviennent. L'est gentil, le Clo', mais faut po l'énerver et ce qui l'énerve, c'est qu'on dise ou fasse du mal à un animal. Et ça, maintenant, à la Milice, ça se sait. Alors on rit de lui, un peu, mais on fout la paix à ses animaux. C'est que s'prendre une tarte d'un gars qui a le bras aussi large que la cuisse d'un honnête travailleur, ça donne pas envie de s'y risquer.
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| | | Serena de RivefièreCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Mar 5 Fév 2019 - 16:58 | | | La veuve n’avait pas tort, mais à nouveau, elle réussit à surprendre la milicienne en lui vantant ses talents d’archère. Décidément, elle ne manquait vraiment pas de ressources ! Peut-être même pourrait-elle lui apprendre à tirer, ou du moins s’améliorer ! Mais elle n’allait pas lui demander une seconde faveur aussi rapidement, peut-être à l’occasion. Surtout que Serena ne comptait pas se priver de venir lui demander de ses nouvelles lorsqu’elle serait dans les parages. Entre femmes, elle espérait pouvoir lui apporter une sécurité supplémentaire, sachant que trop bien comme ses collègues pouvaient parfois se montrer… Déplacés.
Le reste, elle ne l’avait pas vraiment entendu, ou n’y avait pas fait attention. Trop préoccupée par la situation du Labret et plongée dans ses pensées pour réussir à rester attentive. Heureusement, elle ne sembla pas lui en tenir vigueur et la blonde ne put alors que la remercier. Elle s’apprêtait à répondre à ses interrogations lorsque Clovis fit son intervention. Serena sourit alors doucement en l’écoutant ainsi s’engouer de son hospitalité.
« En effet. C’est vraiment très gentil à vous de nous accueillir aussi chaleureusement et nous offrir ce repas. Vraiment. »
Un repas qui lui mettait l’eau à la bouche, forcément. Le labret était décidément bourré de bonnes surprises, et la milicienne espérait bien que cela continue ainsi. Un peu fatiguée en revanche, elle se montra moins vive qu’auparavant et adopta une attitude relativement calme, presque sereine.
« Disons simplement qu’ils ont besoin des conseils de Clovis à Najac. »
Sans entrer dans les détails, Serena avait jugé bon d’au moins répondre à certaines de ses interrogations. Elle se doutait bien que cela ne devait pas la laisser indifférente d’avoir deux parfaits inconnus dans son foyer.
« À l’avenir, n’hésitez pas à me contacter au besoin. La vie ne doit pas être toujours facile pour une femme seule au Labret… alors, si je peux être d’un quelconque soutien. »
Elle se ferait une joie de remettre en place des voisins trop machistes et cela même s’il s’agit de ses propres collègues. Maintenant, il était vrai qu’elle n’était pas régulièrement dans les parages alors son aide n’était pas d’un grand secours, mais c’était toujours mieux que rien.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Ven 8 Fév 2019 - 20:01 | | | Mathilde sourit en entendant Clovis lui annoncer qu'il aimerait avoir une épouse comme elle.
- Je ne sais pas si toutes les épouses font ça, mais c'est ce que m'a mère m'a appris. Une maison qui sent bon le repas préparé avec amour, rien de tel pour réconforter ceux qui ont travaillé dur toute la journée!
Elle regarda les chiens prendre leurs aises, puis jeta les légumes rôtis dans le ragoût.
- J'ai jamais eu de chiens. Ils ont l'air gentils. C'est quoi leurs noms?
Elle haussa les épaules.
- C'est normal de vous accueillir. Vous risquez votre vie pour nous, ça serait pas correct de vous refuser quelque chose d'aussi élémentaire que le gîte et le couvert, surtout si je suis en mesure de vous l'offrir. C'est pas le cas de tout le monde, mais moi je m'en sors relativement bien.
Bon, le fait qu'une femme fasse partie de la troupe à héberger la tranquillisait. S'ils avaient été deux hommes, elle les aurait envoyés dans l'écurie malgré la fraîcheur de la nuit. Elle restait légèrement méfiante, mais ne laissait rien paraître.
À l’avenir, n’hésitez pas à me contacter au besoin. La vie ne doit pas être toujours facile pour une femme seule au Labret… alors, si je peux être d’un quelconque soutien.
Mathilde déposa le ragoût sur la table.
- Encore faut-il que je vous trouve, quelque part entre Najac et Marbrume. Ça fait pas mal de terrain à couvrir pour un petit coup de main. La meilleure façon de nous aider, tous, c'est de continuer à faire ce que vous faites : combattre la Fange et protéger nos fermes et nos vies.
Bientôt, trois tranches de pain rejoignirent la table, déposées sur des planches de bois. Mathilde fit le service.
- J'aimerais vous proposer du vin, mais je n'en ai plus depuis longtemps. Clovis, êtes-vous un éleveur de chiens?
L'idée lui avait traversé l'esprit lorsqu'il l'avait vu rentrer dans la maison en poussant Natik. Il a un regard bienveillant à son égard, et un souci constant que les bêtes qui l'accompagnent soient bien traitées, ce même souci qu'a Lance depuis toujours. |
| | | Clovis LegrandCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Sam 9 Fév 2019 - 20:23 | | | Clovis découvre qu'il va à Najac pour donner des conseils, il pensait qu'il y allait pour résoudre les problèmes qu'ils avaient avec leurs chiens. Bah, il espère juste que s'il doit donner des conseils, ça sera sur les chiens, parce que pour le reste, il est pas trop doué. Quand Mathilde lui signale gentiment que ce qu'elle fait, c'est sa mère qui lui a appris, Clovis sourit.
- J'ai po d'frangine. Faut dire que quand mes vieux ils ont vu le bestiau que ma mère avait pondu, z'ont décidé d's'arrêter lo. Ma mère était bâtie costaud, mais l'clo', fallait l'faire naître quand même. J'tais d'jà plus grand qu'la moyenne tout ptit. Alors, j'sais po comment qu'on élève une fille, mo. Mais j'veux bin vous croire.
Pas contraire pour un sou, l'Clo. Quand qu'la Mathilde, elle lui demande le nom d'ses chiens, il hausse les épaules.
- De toute, la grande, elle obéit qu'à moi. La ptite, Natik, elle pourrait ptet bien vous obéir, vu qu'elle sait po encore qui qui est son maître et qui qui l'est po. Mais Kador, comme qu'elle obéit qu'à mo, c'est po bin utile de connaître son nom, quoi... Mais Natik, j'pense bin qu'elle va vivre ici, au Labret, alors j'veux bin vous dire son nom. Ca s'ra soit à Najac, soit chez l'éleveur. J'crois qu'elle l'aimait bin. Elle, elle s'appelle Natik !
C'est que la jeune chienne est plutôt faite pour vivre en meute, mais avec l'éleveur, elle aurait plein d'animal autour d'elle aussi et bien qu'ça soit un éleveur, il a l'air de comprendre les bêtes, alors... Par contre, il s'autorise une grimace quand la veuve lui demande s'il est éleveur.
- Bah non, un éleveur, il fait grandir des animals pour les vendre pour la viande ou pour les sous. Moi, j'suis un dresseur, j'aide à faire que les animals, ils s'entendent bin avec les gens, même si souvent, c'est les gens qui comprennent pas les animals. Mais j'fais pas ça pour les vendre, mais parce que qu'ils sont mes amis. Un animal, s'il est bien, il f'ra pas d'mal à un humain, l'humain, lui, il f'ra du mal à un animal quand même. Alors, si j'ai trop d'animal comme quand que la Kador elle a eu un amoureux, j'essaie d'leur trouver des bons maîtres où qu'ils seront bien. Ben, crois-moi ou pas, trouver quatre bons maîtres pour les ptits d'Kador, ça m'a pris du temps. Et encore, ils sont dressés, ces chiens, alors t'imagine pour ceux qui qu'ont pas été dressés quoi. Mais j'demande pas des sous pour ça, j'le fais pour les chiens, pas pour les maîtres. J'sais l'faire pour les ch'vals aussi, les chats, tout ça, mais si ça a des ailes, là j'sais po. J'pourrais pas t'élever un oiseau même si que j'le voulais vraiment fort et tout. Les oiseaux, j'les comprends po comme que j'comprends les terrestres, quoi.
Il sourit à Mathilde, semblant s'excuser.
- On sait pas d'où qu'ça m'vient, j'ai ça d'puis tout petiot. Les chats, ils m'suivions dans la rue, les chiens, ils m'grognaient po d'ssus. Et j'm'en occupa bien. J'les comprends mieux qu'les humains, tu vois ?
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| | | Serena de RivefièreCoutilier
| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) Dim 10 Fév 2019 - 21:16 | | | Si Serena avait pensé bien faire en proposant son soutien à la veuve, cela ne sembla pas être si bien accueilli par cette dernière. Était-elle trop fière ou n’avait-elle simplement rien à faire de sa prétendue aide ? Difficile pour la milicienne de le deviner. Pour autant, elle restait persuadée que cette dernière avait assez de ressource pour la retrouver en cas de besoin et surtout d’urgence. Car c’était bien en cas d’extrême nécessité qu’elle lui avait proposé le soutien d’une femme parmi la milice externe. Enfin, naturellement, Serena était un peu déçue et vexée de se faire ainsi froidement repoussée par des paroles dont elle ne mesurait certainement pas la force. Mais elle savait prendre sur elle, heureusement.
La milicienne se contenta donc de profiter du service offert pas la veuve. Écoutant la conversation d’une oreille, elle ne ressentit point l’envie de s’y rejoindre et se contenta donc de commencer le repas lorsque son hôte en donna l’autorisation. Un sourire raviva cependant son visage à la première bouchée du ragoût. C’était rare qu’elle avait le droit à une si bonne cuisine en étant à l’extérieur.
« Délicieux. »
Fit-elle dans un murmure presque timide avant de reprendre son assiette sans un mot. Évidemment, son éducation la poussait à manger de manière assez sophistiquée et sans un bruit. Calme, presque concentrée, elle profita et savoura pleinement le repas. Une fois fini en revanche, elle s’autorisa une petite grossièreté en décidant de quitter la table la première.
« C’était vraiment bon, vous avez un don… Merci. »
Sans demander son reste, la blonde se releva de table et se dirigea vers l’extérieur. Elle s’arrêta néanmoins un instant pour s’excuser.
« Je vais prendre l’air, un moment. Excusez. »
Un simple sourire, aux lèvres et Serena disparut dans l’obscurité extérieure. Respirant l’air à plein poumon, elle alla s’asseoir sur un rocher, une barrière ou un banc qui lui donnait alors une vue panoramique sur les champs du labret où de ce qu’elle pouvait en apercevoir. L’air, le calme et l’horizon sans mur aucun ne lui faisaient un bien immense. Combattre la fange était devenu son devoir, mais elle se sentait de moins en moins capable. Non seulement s’était un miracle qu’elle soit encore en vie et apte à se battre, mais en plus elle avait pris pleinement conscience comme la vie humaine était fragile. Au fond, elle n’était pas sûre d’avoir le moindre espoir concernant la cité ni même le Labret… En revanche, cela ne l’empêchait pas d’espérer avoir tort.
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| Sujet: Re: [Terminé] Et toi, où tu vis ? La ferme ! (PV Mathilde et Serena) | | | |
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