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| [Abandonné] Toute aide est bonne à prendre... vraiment? [Pv Cadwall] | |
| Mathilde VortigernFermière
| Sujet: [Abandonné] Toute aide est bonne à prendre... vraiment? [Pv Cadwall] Mer 20 Mar 2019 - 3:00 | | | Le Labret, environs d'Usson 3 novembre 1165 L'automne touchait à sa fin. Les premiers gels de l'hiver se faisaient maintenant sentir avec une régularité exemplaire sur le plateau du Labret. La plupart des champs étaient désormais vides. Le temps des récoltes était presque terminé et les fermiers s'affairaient, pour la plupart, à mettre les denrées à l'abri. A la ferme Dumas, le deuil était encore de mise, lorsque le travail le permettait. Désormais seule pour les récoltes, Mathilde avait battu le rappel pour les cultures hors terre, juste avant que les gelées d'octobre ne s'en prennent à son travail. Les voisins lui avaient porté secours, puis étaient retourné à leurs récoltes. Seule, elle avait continué avec les légumes racines, protégés par une couche de foin pour quelques jours encore. Ce jour-là, Mathilde s'était bandée les mains, en sang à force de promener des brouettes pleines depuis le champs jusqu'à la charrette, que Marguerite, sa grosse jument, transporterait jusqu'à l'écurie, où les légumes étaient stockés avant de partir avec le convoi de Marbrume. Épuisée, c'est avec un soulagement qu'elle avait accueilli l'aide de Cadwall, sans lui poser aucune question. Il l'avait envoyée se reposer, lui assurant que les carottes et les oignons seraient rentrés avant le coucher du soleil. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était de préparer un repas chaud et de lui assurer une bonne nuit de sommeil, en sécurité, puisqu'il n'aurait pas le temps de rentrer chez lui une fois le travail fini. Cadwall Hardi. Elle l'avait connu autrefois, lorsqu'ils étaient enfants et que son père l'avait emmenée voir l'élevage. Marius rêvait de pouvoir acquérir un cheval, mais la transaction n'avait finalement pas pu se conclure. Pendant tout le temps des négociations, Mathilde, qui n'avait que deux ans de moins que Cadwall, avait joué avec le jeune garçon qui, à l'époque, n'avait pas encore vécu l'accident qui le rendrait borgne. L'année suivante, Marius avait tenté une autre négociation, en vain. Cadwall avait alors perdu son oeil, ce qui avait profondément attristé Mathilde. Ils s'étaient revus par la suite, puis, elle avait grandi et perdu la liberté de passer ses journées loin de la ferme où on avait besoin d'elle. Elle n'avait jamais oublié Cadwall, et l'avait immédiatement reconnu lorsqu'il s'était présenté à elle. Certes, il avait changé -il était devenu un homme, mais il avait toujours cette bienveillance qui, déjà à l'époque, le caractérisait. Cette assurance aussi. Mais oui, va te reposer, je vais m'en occuper tout seul, tu verras avait-il dit. Elle avait ri, mais avait obtempéré. Depuis la pièce de vie de sa chaumière, Mathilde guettait le champs par la fenêtre. Cadwall avait remplit la charrette à deux reprises, était revenu à l'écurie pour la décharger, mettre les vivres en sécurité, puis était reparti au champs. La troisième serait la dernière. Le soleil avait entamé sa descente depuis un moment déjà. Mathilde sortit pour lui crier qu'il était temps de rentrer.
Dernière édition par Mathilde le Mer 12 Juin 2019 - 21:57, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: [Abandonné] Toute aide est bonne à prendre... vraiment? [Pv Cadwall] Mer 20 Mar 2019 - 10:02 | | |
C'est qu'il avait du en fournir des efforts avec ces charettes de légumes racines, panais, navet, de toutes sortes vraiment. Et l'odeur caractéristiques qu'ils dégageaient avait finit par s'accrocher à ses doigts crottés de terre et de foin. Le froid lui avait mordu les mains, la terre sous le foin, humide lui avait creusé le bout des doigts, formant d'imperceptible crevasse crottaient de terre. Le travail, il n'y rechignait jamais. "Le travail c'la santé, mes fils !" Qu'il disait, l'bon père Jonathan. Tirant la dernière charrette derrière lui, la ramenant vers l'écurie pour y décharger son contenus, cette leçon de son père lui revint bien vite en tête. Oui, maintenant qu'il y pensait sérieusement, il vivait non loin d'Usson, et son Haras en ruine se situait à peine à quelques centaines de mètre de là, un ou deux miles, pas plus. Et ça s'comptait en pas. Il y aurait bien jeté un oeil, mais il était inquiet de savoir ce qu'il y trouverait. Sa famille, ses frères, n'avaient pas cru bon de l'écouter lorsqu'il avait voulu partir, leur avait dis d'aller se réfugier.
Il secoua vivement la tête, chassant ses idées noirs, se voulant optimiste de nature. Il finit par atteindre l'écurie où il déchargea le contenus de la charrette sur les tas de légumes, se frottant les mains sur son pantalon de toile, il s'assura que tout était en ordre, rangeant la charrette, désattelant la Marguerite et la mettant en box. Il s'assurait de lui prodiguer quelques soins, lui décrottant les sabots quand il entendit la voix de la propriétaire des lieux. Mathilde. Une bonne âme comme il en connaissait peu ces derniers temps, elle avait acceptée son aide sans trop lui poser de question et le fait qu'il la connaisse de longue date lui avait apporté du baume au coeur. Au moins une connaissance qui était toujours sur cette terre. Il ferma le box de Marguerite, sortant de l'écurie qu'il vint fermer d'un barreau de bois pour venir rejoindre Mathilde toujours au dehors, devant le pas de sa porte.
- << Me v'là, me v'là ! J'm'assurais que Marguerite ait des sabots propre. Elle avait une ou deux caillasses de bloqués , je l'en ai soulagée. Je t'ai pas remerciée d'ailleurs... Merci d'm'accueillir chez toi, tu as toujours été une bonne âme.>> Il lui offrit un de ses ravissants sourire, toujours plein de joie de vivre, et en cet instant encore plus. Il était heureux. Un toît, un repas, de la compagnie qu'il avait su apprécier de nombreuses fois par le passé, et pas grand risque de se prendre la milice sur le coin du nez.
- << J'te dois vraiment une fière chandelle pour le coups. Tu sais, j'voudrais pas m'imposer dans ta maisonnée, j'pourrais tout à fait dormir dans l'écurie... En tout cas merci, vraiment. Ca fait plaisir d'être de retour dans le coin. Et d'voir un visage amicale surtout.>> Il ricana un peu, agitant sa main droite pour l'inviter à se mettre à l'abris. << Allez, rentrons, y fait un froid d'canard dehors... Faudrait pas qu't'attrapes la mort, sinon je serais forcé de charger les caravanes pour Marbrume tout seul.>> Il aimait faire un peu d'humour. Il avait bien remarqué qu'elle travaillait seule au champs, et les bruits courraient qu'elle était veuve. Il ne pouvait que comprendre son ressentis, son état. Alors il se voulait le plus joyeux possible et amusant. La faire sourire un peu, c'était au moins là un p'tit quelque chose qu'il pouvait faire pour elle.
- << Tu as b'soin que j't'aide pour quelque chose ?>> Lui demanda-t'il alors qu'il fermait la porte derrière lui, la chaleur de la pièce n'ayant rien à voir avec l'extérieur. Même quelques degrés de plus avaient un effet plus que revigorant.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Abandonné] Toute aide est bonne à prendre... vraiment? [Pv Cadwall] Jeu 21 Mar 2019 - 14:29 | | | - C'est moi qui te remercie, Cad, je crois que la journée d'aujourd'hui aurait été celle de trop pour mes pauvres mains.
Le sourire de Cad lui était contagieux, et d'un véritable réconfort. Elle pourrait mettre ses inquiétudes de côté pour la soirée, et partager un bon repas, ainsi que les nouvelles du Labret, avec un visage familier. Dans les derniers mois, nombreux étaient les inconnus de Marbrume qui avaient été envoyés cultiver les terres du plateau. Certains s'étaient fait faucher dès leur arrivée par les fangeux, d'autres avaient croisé la route de brigands et de bannis, d'autres enfin avaient miraculeusement rempli leur mission. Elle n'avait pas fait le tour des fermes depuis la reprise, mais Mathilde se savait entourée de gens qui lui étaient étrangers. Ceux-ci lui avaient été d'un grand secours pour les récoltes, mais n'avaient pas su combler le vide qu'elle ressentait depuis des semaines.
Cadwall suggéra de rentrer. C'était une bonne idée, le froid s'installant de plus en plus. Elle ne put s'empêcher de soupirer. - Moi qui pensais que tu allais faire tout le travail tout seul pendant que je me tournerais les pouces! et entra en riant, refermant le verrou soigneusement derrière son invité du soir.
La lumière du soleil couchant et celle des flammes crépitant dans l'âtre offraient une atmosphère chaleureuse à la chaumière aménagée le plus simplement du monde. La grande table de la pièce de vie était entourée de quelques chaises. Contre le mur du fond, quelques armoires accueillaient sans doute la vaisselle et les pots emprisonnant des denrées séchées, ainsi que des objets utiles à la maisonnée. Des coffres renfermaient sans doute le linge -couvertures, draps, serviettes-. Deux chaises berçantes faisaient face au feu. Quelques casseroles pendaient au plafond de l'espace de cuisine. En arrière, on devinait le passage vers une autre pièce, dont on ne voyait rien. Une échelle montait vers un étage en mezzanine où l'unique pièce recevait les dormeurs, la nuit, sur des paillasses qu'on ne voyait pas d'en bas. Quelques morceaux de tissus, couvertures et coussins, ajoutaient une touche de confort à la pièce de vie.
Tu as b'soin que j't'aide pour quelque chose ? avait-il demandé. Oui, j'ai besoin d'effacer la fange de ma vie, de retrouver les jours heureux d'antan et insouciance de notre enfance. Si tu peux faire ça, ça serait une belle aide. Mathilde chassa cette pensée de son esprit et sourit. - Tout est prêt. Lave-toi les mains et installe-toi, je vais faire le service. J'espère que tu as faim!quatre semaines de veuvages ne lui avaient pas fait perdre ses bonnes habitudes. Elle prendrait soin de l'homme qui l'avait aidé toute la journée.
Elle avait un peu exagéré dans les quantités, cuisinant pour trois ou quatre personnes affamées un ragoût à l'odeur alléchante qui avait mijoté tout l'après-midi. Elle s'en rendit compte en soulevant le couvercle de la marmite suspendue au-dessus du feu. Bon, elle n'aurait pas à cuisiner pour le restant de la semaine. Elle servit deux généreuses portions et s'installa à table, où un gobelet d'eau fraîche les attendait chacun.
- Alors Cad, comment va la vie? Je m'attendais pas à te voir, ça fait un moment que t'as quitté le coin. C'est bon de voir un visage familier, y a tellement d'étrangers qui sont arrivés après la reprise du Labret que j'ai du mal à me sentir chez moi. Tu relances le haras?
Elle avait remarqué son allure un peu moins soignée qu'avant. La fange avait sans doute épuisé ses ressources financières. La dernière fois qu'elle avaient entendu parler de lui remontait à... quand déjà? Des mois, peut-être une ou deux années. Il venait de partir en voyage, suscitant l'incompréhension de bien des gens de la région, profondément attachés à la terre. |
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| Sujet: Re: [Abandonné] Toute aide est bonne à prendre... vraiment? [Pv Cadwall] Sam 23 Mar 2019 - 15:03 | | |
Cadwall se tenait là, dans l'entrée, sa question aussi anodine que bienvenue ne reçue pas immédiatement réponse, peut-être Mathilde était trop occupée à rejoindre son fourneau, peut-être qu'elle n'était pas aussi solide qu'elle semblait l'être. Il aurait aisément aperçu ses traits se distordre lorsqu'une pensée nauséabonde lui traversa l'esprit s'il ne s'était pas trouvé dans son dos, à s'étirer non-chalamment. Ce n'est pas que tout cela ne l'intéressait pas, Mathilde était une amie de longue date, quelqu'un avec qui il appréciait passer du temps autrefois. Aussi savoir qu'elle était en vie, même si cette vie était bouleversée par des évènements récents fort peu joyeux, lui donnait chaud au coeur. Il n'avait pas tout perdu, en fin de compte. Peut-être.
- Tout est prêt. Lave-toi les mains et installe-toi, je vais faire le service. J'espère que tu as faim ! >> Son ton, sa façon d'être. Elle n'avait pas perdue de joie de vivre dans sa voix, ou peut-être cachait-elle bien ses ressentis. Elle n'était pas veuve depuis fort longtemps, les on dit parlaient de quelques semaines. Mais aborder le sujet ne l'aiderait pas plus qu'aborder le sujet de la fange ou des mauvais jours. Et Cadwall était là pour l'aider autant qu'elle l'aidait. Sans même le savoir, elle lui avait certaînement sauvée la vie en acceptant qu'il dorme ici.
- << Une faim d'loups, c'est qu'ça m'a donné l'appétit d'ramener ces charrettes. >>
Qui sait ce qui aurait pu se passer dehors, avec la fange, la nuit, le froid, sans repas chaud et sans réel lieux où vivre ? Il chassa à son tour ces idées noirs qui avaient de plus en plus tendance à s'insinuer dans ses pensées. Avant de s'approcher de l'une des chaises au centre de la maisonnée, c'était une bicoque charmante, et pleine de vie. Il n'y vivait pourtant qu'une femme seule ces derniers temps. Il aurait pu jurer qu'une famille de cinq vivait ici. Et pourtant... Les apparences sont souvent trompeuses, mais Mathilde a toujours été une femme pleine de vie, forte face à tous les inconvénients, d'aussi loin qu'il se souvienne. Et la voir se tenir droite te continuer d'avancer malgré tout ce qui avait pu lui tombe sur les épaules ces dernières années... Il l'observa avec une certaine admiration. Quoi que maintenant qu'il y pensait, il l'avait toujours regardée comme ça. Femme mais forte, féminine et charmante mais intelligente et douée. Si Marguerite, la fille du Corniaud ne lui avait pas tant tapée dans l'oeil par le passé (Presque littéralement d'ailleurs, maintenant qu'il y pensait), il aurait sans doute dirigé son dévolue sur elle.
La popote préparée par Mathilde dégageait un fumet qu'il n'avait su sentir depuis des semaines, peut-être même des mois. Oh, il avait bien entendu mangé depuis ce temps, mais rien de chaud, rien de réellement préparé. Il n'était pas connu pour ses talents de cuisinier et s'évitait autant que possible de devoir allumer un feu, dehors. Cela ne faisait qu'attirer les gêneurs, fangeux ou pas d'ailleurs. Il détailla longuement la pièce, tandis que la femme de la maison préparée leurs assiettes. Oui, cette bicoque n'avait rien de bien différent de son ancienne demeure familiale. Bien qu'un peu plus petite. Il sortit rapidement de ses pensées lorsque le grincement du bois sur le sol lui indiqua que Mathilde venait de prendre place, son bol l'attendant déjà posé devant lui. Le fumet lui mis rapidement l'eau à la bouche, alors que sa Patronne de l'instant prenait la parole.
- Alors Cad, comment va la vie? Je m'attendais pas à te voir, ça fait un moment que t'as quitté le coin. C'est bon de voir un visage familier, y a tellement d'étrangers qui sont arrivés après la reprise du Labret que j'ai du mal à me sentir chez moi. Tu relances le haras ? >> Elle l'observait sans pour autant faire part de ses impressions. A son allure, il savait qu'il n'avait pas la prestance familiale des Hardis. Le haras payait bien lorsqu'il tenait encore debout et que toute la famille y travaillait. L'or rentrait dans les coffres et ils vivaient de viande et de légumes achetés à Usson ou directement à la famille Dumas. Il n'avait plus rien, ou presque. Son gambison, sa daguasse, un sac en toile et quelques frusques de toile forts usées.
- << Comment vas la vie, hein ? J'aimerais te répondre que je croule sous les commandes, que l'or coule à flot et que tous se passe bien. Mais tu dois te douter que je suis loin de connaître le faste d'antan. Je t'avoue que je ne m'attendais pas à te voir non plus, avec tout ce qui s'est passé. J'ai perdu beaucoup de monde, n'ait de nouvelles d'aucun de mes deux frères... Foutue histoire. Mais je suis en vie, j'ai eu le temps de voyager avant que tout cela ne s'abatte sur nous. Je pense que je suis plus chanceux que la moyenne, même si je prends souvent des retours de bâton de ma chance exhubérante.. >> Il ricane un peu, sur la fin de sa phrase, passant une main sur sa joue gauche, sous son oeil vitreux, il pose son oeil valide sur elle, pour reprendre. << Le Haras était vide quand je suis repassé par ici, mes frères avaient déjà disparus avec tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Je n'ai pas de chevaux et rien pour pouvoir relancer l'affaire... Et... >> Il hésita, longuement, avant de secouer la tête, agitant la main droite avant de venir saisir la cuillère, portant une bouchée de la tambouille à ses lèvres, l'avalant gouluement. << Rien, oublie ça. Désolé de t'embêter avec mes histoires, t'as déjà bien suffisamment à gérer de ton côté. Je te remercierais jamais assez de m'avoir accueillis chez toi. >>
Il sourit, largement, sans trop savoir quoi rajouter, il passa sa main sur sa nuque, pensant quelques instants avant de reprendre.
- << J'ai vu de sacrés coins avant de devoir quitter l'ouest. Des villages plus grand qu'Usson, des villes aussi, quelques unes. J'ai même pu voir une Cathédrale, un de ces monastères perdus en pleine cambrousse. J'ai aussi connus mon lot d'auberges. J'avais assez d'économies et j'ai fournis mes services ici et là. Avant de repartir comme l'vagabond que j'étais devenus. Qu'est-ce qui t'es arrivée à toi, d'puis que j'ai quitté la région ? J'ai.. Appris que tu ... Désolé je voulais pas aborder le sujet. >> Il fit une légère moue, agacé par sa propre bourde. Voulant se rattraper, il reprit. << Toutes mes condoléances, en tout cas... J'suis désolé. T'es pas obligée d'm'en parler. J't'en voudrais pas. Si tu veux on peut parler d'tes champs. Tu as eu d'sacrée récolte c't'année quand même.>>
Il l'observa, la joue gonflée par une bouchée récentes, posant son poing droit sur la table.
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| | | Mathilde VortigernFermière
| Sujet: Re: [Abandonné] Toute aide est bonne à prendre... vraiment? [Pv Cadwall] Lun 25 Mar 2019 - 2:50 | | | Il mangeait. C'était bon à voir. C'était bon d'entendre une autre voix que la sienne, aussi. Depuis la mort de Philibert, c'était la solitude qu'elle craignait le plus. Seule, elle était à la merci des miliciens aux mauvaises intentions, des voleurs ayant eu vent de la proie facile qu'elle était, des fangeux qu'elle guettait tout en travaillant aux champs. Elle savait que sa pire ennemie risquait d'être sa propre tête. Mathilde écoutait Cadwall, savourant cette voix grave qui s'élevait dans la chaumière, sans l'interrompre, et respectait ses silences. Patiente. Elle avait mille questions, mais les réservait pour plus tard.
- Moui, on a quitté la ferme juste après que ta famille soit partie. Philibert et moi sommes partis à Usson, c'était trop tard pour rejoindre Marbrume. C'était pas plus mal, me concernant. La vie n'a pas été facile mais l'idée de quitter le Labret me rendait folle. Dès qu'il a été repris, on est sortis de nos retraites. J'ai trainé mon mari de force à la ferme pour la relancer. Les récoltes ont été très moyennes, surtout pour les producteurs de céréales. J'ai eu la chance de ne pas tout perdre dans les orages.
Elle garda le silence un instant. Diversifier les cultures avait été la meilleure idée qu'elle ait mise en pratique avec son père. Convertir les terres au maraîchage avait été un sacré travail, mais au moins, elle ne mourrait pas de faim cet hiver et elle aurait contribué à nourrir le peuple de Marbrume. Mission accomplie. Ses yeux noisettes étudiaient son invité. Cadwall semblait mal à l'aise. Sans doute parce qu'il ne voulait pas avoir à consoler la veuve éplorée qu'elle était sensée être. Elle soupira. A lui, elle pouvait partager le fond de sa pensée.
- Philibert est mort, oui. Ça fait quatre semaines environ. Un fangeux. Et ça va. Elle sourit, se voulant rassurante. - Tu sais, c'était un mariage de raison, pour faire plaisir à mon père, pour qu'il puisse transmettre la ferme à un homme. Je suis seule aux commandes, maintenant. C'est... enfin évidemment ça me fait peur, mais je peux pas m'empêcher de trouver ça formidable. Je devrais pas, je sais, mais c'est comme ça. Phil était un bon compagnon, honnête et gentil, mais notre mariage n'a jamais été une grande réussite. Elle haussa les épaules. - Merci pour tes condoléances. Pardonne-moi de ne pas tenir le rôle de la veuve éplorée ce soir, c'est... enfin j'ai pas envie de te mentir. Elle sourit et prit quelques bouchées. Le ragoût était à son goût, relevé avec des herbes aromatiques dont elle aimait abuser. Philibert préférait quand rien n'était assaisonné. Elle retrouvait le goût de manger.
- Je ne sais pas si tes frères sont revenus. J'en ai pas entendu parler, à vrai dire. J'aimerais pouvoir te donner de leurs nouvelles. Si tu veux je me renseignerai en allant à Usson. Elle plissa les yeux. Autant crever l'abcès, pour sa propre sécurité. - Cadwall, tu as l'allure de ceux qui ont eu des ennuis, et qui en ont encore.
Elle n'ajouta rien. Était-elle en danger, en l'accueillant chez elle? Allait-elle voir débarquer une bande de brigands partis à sa poursuite? S'était-il fait des ennemis lors de ses voyages? Est-ce qu'il était devenu lui-même un brigand, ou pire, un banni? Elle baissa les yeux pour regarder son repas. Soudain, elle sentit son estomac se serrer. Et si l'ami d'autrefois était devenu son ennemi? Change de sujet, Mathilde. Change de sujet.
- Parle-moi de tes voyages! C'est à peine si j'ai vu Marbrume deux fois dans ma vie, alors le reste du monde... Sa voix se voulait légère, le ton était badin, mais elle se sentait tendue. Elle respira profondément. Sa dague de trouvait derrière Cadwall. S'il l'attaquait, elle ne pourrait même pas se défendre. S'il avait eu de mauvaise intentions, il n'aurait pas passé sa journée à t'aider aux champs, Mathilde, il aurait directement pris ce qu'il était venu chercher. |
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| Sujet: Re: [Abandonné] Toute aide est bonne à prendre... vraiment? [Pv Cadwall] | | | |
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