Marbrume


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 Aliénor Brunnet [Validée]

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Aliénor Brunnet [Validée] Empty
MessageSujet: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 2:24





Aliénor, Un pas après l'autre




Identité



Nom : Brunnet

Prénom : Aliénor

Age : 18 ans

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire

Rang : Peuple, assistante herboriste, native du duché.

Lieu de vie : Marbrume, la Hanse

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :

Voie du guérisseur
HAB +1
INT +2
CHAR +1

Compétences et objets choisis :

Commerce
Connaissance végétale
Identification des plantes
Princesse en détresse

3 robes, une cape épaisse noire, une paire de bottes usées, un sac en cuir.
Petit couteau



Apparence


Aliénor n'est pas le genre de personne qui se remarque facilement. Son physique est d'une banalité des plus affligeantes : une petite taille, menue, une faible poitrine ainsi qu'une chevelure aussi brune que ses yeux. Rien ne semble, chez elle, attirer le regard.

Et pourtant... C'est à celui qui prend réellement le temps de l'observer que se révèle sa beauté. Ses cheveux, lisses, encadrent son visage encore juvénile. Son nez court fait ressortir la vivacité de son regard. Ses fines lèvres s'étirent souvent en un sourire franc, éclairant alors son visage. La douceur se dégageait de ses traits, ce qui avait tendance à mettre en confiance les interlocuteurs de la jeune femme.

Le manque de nourriture dû à la famine est assez peu visible chez Aliénor. Son mètre soixante-deux est sans doute à mettre en cause. Bien que mince, elle parait en parfaite santé. Sa peau laiteuse prend difficilement les marques du Soleil, seuls ses mains traduisent l'origine modeste de la jeune femme. Ses doigts longs et fins ne suffisent pas à camoufler les changements entraînés par le travail manuel dans la ferme familiale.

Par ailleurs, la brune ne possède presque rien. Quelques robes rapiécés et légèrement trop grande, ayant autrefois appartenu à sa sœur, des bottes usées ainsi qu'une cape épaisse pour les froides journée d'hiver. Aucune ornementation ne décore ses habits, pas même des bijoux de famille, c'était sa sœur qui en avait hérité.


Personnalité


Aliénor a toujours voulu plaire à ses parents, elle n'est donc pas du genre à s'imposer en société, préférant largement se satisfaire de ce que les autres souhaitent. D'une nature gentille, elle apprécie de rendre service aux gens, jusqu'à une certaine limite cependant. Manquant de courage, elle n'est pas du genre à mettre sa vie en jeu pour les autres.

Ce n'est, par ailleurs, pas la seule qualité lui faisant défaut. Il est également possible de lui reprocher son manque de discernement. En effet, la brune fait confiance bien trop facilement, la rendant assez manipulable, capable de faire la même erreur encore et toujours sans apprendre à se méfier des gens.

Timide et calme, elle s'ouvre peu aux gens, rendant difficile pour elle le fait de se faire des amis. Peut-être la trouve-t-on trop insipide ? Elle reste pourtant une jeune femme très dévouée, que ce soit dans son travail ou en amitié. Aliénor est également optimiste et rêveuse, malgré toutes les atrocités dont elle a déjà été témoin, elle continue de croire qu'un jour, la chance lui sourira et qu'un beau garçon viendra la demander en mariage et la traiter comme une reine. Elle sait que ce n'est qu'un rêve mais elle aime à y croire. Son optimiste est d'ailleurs ce qui fait sa force, lui permettant de voir le bon côté, même dans les pires situations.

Élevée dans une famille paysanne très pieuse, la jeune femme respecte scrupuleusement les traditions religieuses. Elle éprouve cependant quelques réserves vis-à-vis de Serus, sa vie aurait été bien plus simple s'il l'avait fait naître homme, comme sa famille l'avait prié. Désireuse de faire ses preuves, de montrer aux gens qu'elle a pourtant de la valeur, c'est en général vers Rikni que se tourne ses prières.

Les rumeurs sur les fangeux sont nombreuses, la brune les connait toutes. Elle ne parvient pas pour autant à en choisir une plus qu'une autre. Après tout, tout ce qui importait réellement, c'était de survivre. Et là dessus, elle ne se faisait aucun doute que seuls les méritants seraient sauvés par les Dieux.



Histoire


15 mars 1148
Le Soleil ne s'était pas encore levé mais le chant du coq résonnait déjà dans le village. Cependant, ce matin-là, d'autres cris avaient précédé le sien.

Une enfant attendait devant la porte de la chambre de ses parents, terrifiée par les effroyables cris de douleur que poussait sa mère. Son père lui avait interdit l'accès et elle était bien trop jeune pour comprendre ce qui était en train de se dérouler dans l'autre pièce. Elle s'accrochait désespérément à une vielle poupée de chiffon, les larmes coulant le long de ses joues, en attendant qu'elle puisse retrouver ses parents.

Les hurlements finirent par cesser et le village retrouva son calme matinal, quelque fois interrompu par un chant de coq. Une vieille prêtresse tenait dans ses bras un minuscule bébé, sans doute l'un des plus petits qu'elle ait eu la joie de faire naître, mais il était malgré tout en parfaite santé. Lui offrant son premier bain pour le débarrasser du sang qui le recouvrait, elle l'enroula alors délicatement dans un linge propre. S'approchant des parents, un sourire étirant ses lèvres, elle annonça alors la nouvelle tant attendue :

- Vous avez une très belle petite fille.

Trop obnubilée par le petit être découvrant ses premiers instants de vie, poussant ses premiers cris, elle n'entendit pas le "Oh" empreint de déception du jeune père. Cette déception était également partagée par la mère qui, bien qu'à bout de force et devant encore délivrer le placenta, n'osait pas croiser le regard de son époux.




Septembre 1163
La jeune fille attrapa la corde de chacun de ses deux seaux en bois qu'elle venait tout juste de remplir d'eau. Après une forte expiration qui avait pour but de la motiver, elle les souleva et entama le chemin du retour. La distance entre le puits et l'enclos des animaux n'était pas très longue mais la pente était importante et la lourdeur des seaux n'aidait pas. Peu de temps après, c'est toute transpirante qu'elle versa l'eau dans la mangeoire des poules, puis celle des cochons, et revint ensuite jeter le grain aux premiers.

Ayant fini son travail du jour, Aliénor retourna dans sa maison où elle devrait bientôt aider sa mère à préparer le repas. C'est avec surprise qu'elle découvrit son père à table, déjà revenu des champs, ce qui était assez inhabituel pour la saison. Sa mère, assise à ses côtés, tenait son petit frère endormi sur ses genoux. La brune avait l'impression d'avoir interrompu une conversation importante au vu du silence qui suivit son arrivée. Cela se confirma quand la voix autoritaire de son paternel lui pria de les rejoindre à table.

Elle s'exécuta rapidement, se demandant bien ce qui pouvait troubler ainsi ses parents. Une certaine gêne s'installa tandis qu'elle vit son père batailler pour trouver ses mots.

- Comme tu le sais déjà, commença-t-il hésitant, lorsque ta sœur s'est mariée le mois dernier, nous avons dû payer une certaine somme d'argent à la famille de son époux.

Aliénor connaissait cette histoire de dot. Elle ne comprenait pas bien pourquoi la tradition voulait cela, mais ses parents lui avait bien expliqué que c'était obligatoire avant chaque mariage. Cependant, elle ne voyait pas où cette conversation allait les mener puisqu'elle était beaucoup trop jeune pour songer à se chercher un mari.

A nouveau, un silence s'installa avant que le père ne finisse par continuer, incité par les regards insistants de son épouse :

- Le soucis, c'est que nous avons trouvé un très bon parti pour ta sœur mais que sa famille réclamait une dot assez importante. Et... avec les mauvaises récoltes de ces derniers temps, avec ton petit frère qui est souvent malade...

Empêtré dans une conversation qui ne le mettait pas à son aise, il avait du mal à aller jusqu'au bout de sa phrase. Aliénor n'avait pas besoin d'en entendre plus, une peur sourde gagnait déjà son ventre. Elle espérait se tromper, mais les propos de son père laissaient peu de place à une mauvaise interprétation.

Ses parents n'avaient jamais voulu beaucoup d'enfants, ce n'était pas un secret. Ils avaient été heureux lorsque leur premier enfant, bien qu'elle fut une fille, naquit. C'était leur petite princesse à qui ils offraient toujours tout. Cependant, il leur fallait surtout un fils pour que ce dernier puisse travailler à la ferme, et en hériter par la suite. Qu'elle ne fut pas leur joie quand tous les signes, de l'état de la mère à la position et taille du ventre, indiquaient à la sage-femme qu'ils allaient avoir leur garçon tant attendu. Elle était catégorique. Leur déception n'en fut que plus grande.

Cette histoire, elle l'avait entendu tant de fois. Sa mère semblait avoir le besoin de la raconter à chaque nouvelle personne qu'elle rencontrait. Pourtant, Aliénor faisait tout pour réparer l'erreur de Serus, qui l'avait fait naître femme. Elle travaillait durement à la ferme, plus que ne l'avait jamais fait sa sœur. Elle était docile, faisait de son mieux pour satisfaire ses deux parents, mais elle voyait bien que ça ne suffisait pas. Quand ils étaient doux et aimant avec leur aînée, ils gardaient une distance avec leur cadette. Parfois, Aliénor se demandait même si ses parents ne la tenait pas pour responsable de tout cela, d'autant qu'après sa naissance, sa mère fut victime de plusieurs fausse-couches. Cette situation s'était quelque peu améliorée avec la naissance miraculeuse de son petit frère, mais le mal était fait.

Le regard de la jeune fille passait de l'un à l'autre de ses parents. Ils avaient enfin trouvé une excuse pour se débarrasser d'elle, pas l'ombre d'un remords ne semblait assombrir leur visage. Ils allaient se séparer d'elle comme on se sépare d'une poule qui ne pond plus assez pour la remplacer par une plus productive. Elle tenta de son mieux de ne pas exprimer sa peine et sa rage, malheureusement, elle n'avait jamais été bonne pour retenir ses larmes.

- Ton oncle revient tout juste de Marbrume, l'une de ses connaissances herboriste à besoin d'un assistant. Tu travailleras pour lui, tout est déjà arrangé. Tu garderas l'argent de côté jusqu'à ce qu'on te trouve un mari convenable, il te servira de dot.

- A Marbrume ? Protesta la jeune fille dont les larmes coulaient désormais avec abondance sur son visage. Mais c'est beaucoup trop loin ! Comment je vais vous aider à la ferme ? Il y en a au moins pour...

- Trois jours de cheval, le coupa-t-elle. Ton oncle t'y conduiras, tu pars demain à l'aube. Et pour la ferme ne t'en fais pas, nous nous débrouillerons tous les deux.

Tout est déjà arrangé... Cette phrase tournait en boucle dans son esprit. A quoi bon vouloir se défendre alors ? Ils ne voulaient pas d'elle, ils ne l'avaient même pas consulté pour une décision aussi importante. Quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, elle savait bien qu'elle n'arriverait pas à leur faire changer d'avis. Elle se releva brutalement et sa chaise tomba lourdement au sol. En quête d'air frais pour apaiser sa tête qui tournait dangereusement, elle vint trouver du réconfort loin de sa maison.





13 août 1164
Cela faisait désormais presque un an que la brune travaillait à l'herboristerie. Elle s'était bien habituée à sa nouvelle vie. Bien qu'elle n'entretenait plus que de vague contact avec sa famille, elle avait finit par leur pardonné et se plaisait bien dans sa nouvelle vie.

Le propriétaire, Valdemar, était un vieil homme mystérieux. Il parlait peu, et jamais de lui. Elle ne savait pas plus que son nom. Avait-il une famille ? Des amis ? Où habitait-il ? Elle serait incapable de le dire. Elle avait pourtant maintes fois tenté de faire la conversation, mais elle n'avait pour réponse qu'un silence appuyé, aussi, elle avait rapidement cessé de chercher.

Valdemar lui avait aménagé une minuscule chambre dans les combles de sa boutique, située dans les allées commerçante de la Hanse. Elle n'avait pas à se plaindre, il la traitait correctement et avait entreprit de lui apprendre les bases de son métier. Si le salaire n'était pas mirobolant, il était plus que convenable pour ce qu'elle faisait : faire le ménage, livrer certains clients ainsi que se fournir au marché ou ramasser elle même les plantes dont il avait besoin. Elle ne payait pas de loyer, son salaire lui suffisait donc à s'acheter des provisions et lui permettait d'en garder de côté.

Dans l'arrière-boutique, Aliénor s'occupait de préparer le dîner. La nuit n'était pas encore tombée mais l'herboristerie n'allait pas tarder à fermer. Elle put entendre la porte s'ouvrir, puis des pas sur le plancher. Un dernier client avant la fermeture.

La jeune femme ne s'intéressait pas à la banale discussion que le propriétaire entretenait dans l'autre pièce. Les clients aimaient bien trop raconter leurs mésaventure et la brune était de toute façon, occupée à ne pas se couper avec le couteau bien aiguisé qu'elle utilisait pour éplucher ses légumes. Mais il y avait certaines tournures de phrases qui, qu'on le veuille ou non, avait le pouvoir d'attirer l'attention.

- Vous avez entendu les dernières rumeurs ? fit-une voix féminine.

Curieuse, Aliénor posa ce qu'elle tenait et s'approcha à pas feutré, l'oreille tendu vers l’entrebâillement de la porte, pour entendre au mieux ce qui se disait.

- Il parait qu'à l'Ouest, les morts ne le restent pas longtemps. Le corps n'a même pas le temps de refroidir que déjà, il se relève et attaque tous les gens qu'il trouve. C'est fou cette histoire, non ?

- Enfin madame, répondit Valdemar avec son ton calme habituel, des morts qui se relèvent. Qui a bien put vous raconter une telle histoire ? Comment pouvez-vous croire cela, ce n'est qu'une histoire pour effrayer les enfants. Allons, un peu de bon sens.

- J'espère que vous avez raison.

La voix s'était éloignée. La cliente était en train de partir, raccompagnée par le propriétaire qui allait fermer sa boutique. Aliénor, quand à elle, était retourner à sa cuisine pour ne pas se faire surprendre à épier des conversations. Ce n'était pas la première fois que cette rumeur de monstres parvenait à ses oreilles, mais qu'il s'agisse de cadavre reprenant vie était une première. Un certain trouble s'était emparée d'elle. Cette histoire était-elle avérée ? Son esprit divagua jusqu'aux confins du duché où habitait sa famille. Étaient-ils en sécurité là-bas ? Étaient-ils d'ailleurs en sécurité ici ?





Début octobre 1164
La nuit s'emparait peu à peu de la ville. Les pas hésitant de la jeune femme la ramenait machinalement vers l'herboristerie. Elle avait beau être en retard, elle ne parvenait pas à se dépêcher. Elle savait que si Valdemar l'attrapait dans cet état, elle allait encore essuyer nombre de reproches. Les yeux noyés de larmes et l'esprit ailleurs, elle faillit même manquer la porte, qu'elle empruntait pourtant plusieurs fois par jours depuis plus d'un an. Sa main tremblante actionna la poignée qui donna sur une pièce plongée dans l'obscurité.

Comme un fantôme, elle erra jusqu'à sa chambre à l'étage. Là l'attendait son employeur, la mine sévère.

- C'est maintenant que tu rentres ? Tu avais juste une petite livraison à faire ! Où t'as encore traîné ?

Les questions étaient inutiles, il connaissait déjà les réponses, c'était toujours les mêmes. Dès qu'Aliénor entendait que des survivants avaient été retrouvés et ramenés à Marbrume, elle se précipitait pour découvrir leurs visages. Elle pensait qu'elle verrait celui de sa grande sœur, qu'elle savait enceinte depuis quelques mois, ou encore celui des membres de sa famille. Ni elle, ni son oncle qui vivait aussi à Marbrume, n'avaient eu de nouvelles d'eux depuis l'apparition de la Fange.

Or chaque jour passant diminuait la probabilité de les retrouver vivant. D'autant que s'ils avaient réussit à échapper aux Fangeux, il y a longtemps qu'ils auraient atteint la ville. Aliénor savait que les chances étaient fines mais elle ne pouvait s'empêcher d'espérer, de se dire que cette fois serait la bonne. Or les déceptions devenaient de plus en plus dures à encaisser, surtout depuis que le duc avait décidé de sacrifier une famille entière de nobles, leurs servants ainsi que leurs soldats, quelques semaines auparavant. Si elle n'avait pas été une témoin direct de ces atrocités, leurs cris de terreur et de douleur avaient résonné jusqu'à une bonne distance des remparts et ils hanteront à jamais l'esprit de la jeune femme.

- Je ne te paie pas pour que tu fasses une promenade devant les remparts ! Il y a toujours du travail à la boutique, quand tu as finis ta livraison, tu dois rentrer aussitôt, compris ?

Son ton était dur et il se savait injuste. En un an, il s'était quelque peu attaché à la petite et cela lui faisait de la peine de la voir dans cet état, surtout que sa famille était très certainement plus de ce monde.





15 janvier 1165
Assise sur un tabouret, derrière le comptoir, la jeune herboriste s'ennuyait fermement. Son employeur avait quitté les lieux il y a un bon moment déjà. Il avait une livraison mystérieuse à effectuer. En général, c'était elle qui était chargée des livraisons, mais il y en avait plusieurs par semaine que Valdemar se réservait. Pour celles-ci, elle ne savait ni où il se rendait, ni ce qu'il y livrait. Elle l'imaginait livrer des produits chez un bourgeois avec des relations bien placées, mieux encore, chez des nobles. Ceux-ci, rongés par un mal humiliant, ne voulant pas risquer que cela se sache, préférait avoir uniquement à faire avec Valdemar. Mais ce n'était que de pures suppositions, malgré de nombreuses tentatives pour découvrir la vérité, elle n'y était jamais parvenue.

Pendant ce temps, elle devait s'occuper seule de la boutique et des clients. Or, depuis l'arrivée de la Fange, la famine et la pauvreté avait contribué à diminuer le nombre de clients qui franchissait la porte. Forcément, quand l'argent ou les monnaies d'échange venaient à se raréfier, on les gardait pour s'acheter de la nourriture. Parfois, elle se retrouvait presque à regretter l'agitation des années passées, quand les journées étaient interminables et les clients trop nombreux pour les compter.

La porte s'ouvrit soudainement sur une petite dame potelée. Derrière elle, la rue était sombre, à peine éclairée par le Soleil, camouflé sous d'épais nuages noirs.

- Bonjour madame, entrez vite, il ne va pas tarder à pleuvoir.

C'était une drôle de petite dame. Elle venait chaque semaine, le même jour à la même heure, et passait son temps à raconter bon nombre de ragots. Au début, Aliénor ne supportait pas ces clients beaucoup trop bavards. Elle ne comprenait pas pourquoi ils aimaient perdre autant de temps en discussion futiles. Elle s'y était finalement habituée, désormais friande de savoir ce que telle ou telle personne avait bien pu faire, d'autant plus que désormais, cela lui permettait d'occuper un peu ses journées.

- Je vous mets comme d'habitude ?

Elle acquiesça avec un sourire et s'empressa de s’enquérir de l'état de la jeune vendeuse. La conversation tourna pourtant court, interrompu par des bruits sourds provenant de l'extérieur, ce ressemblait à s'y méprendre à des bruits de bagarres.

- Qu'est-ce donc que ce raffut ? s'étonna la cliente.

- Sans doute l'orage qui arrive sur nous, répondit Aliénor qui se voulait rassurante. Je vais aller vérifier si vous voulez.

Elle savait bien que ce n'était pas ça et avait un très mauvais pressentiment. Une partie d'elle rêvait de fermer la porte et de se cacher dans un coin. S'il s'agissait bien d'une bagarre, cela pouvait devenir très dangereux, beaucoup étaient morts pour un quignon de pain. Elle s'étonnait d'ailleurs que personne n'aient encore tenté de dérober quelque chose dans la boutique. Sans doute était-ce qu'elle se trouvait un peu trop à l'écart du quartier commerçant ?

Malgré ses inquiétudes, c'est vers la porte que ses pas la menèrent. Ce n'est qu'une fois la main sur la poignée que le premier cris retentit. D'autres suivirent rapidement. Rassemblant le peu de courage dont elle disposait, elle entrouvrit d'abord la porte. Ne voyant rien, elle fut obligée de l'ouvrir en grand et de sortir sur le palier.

C'est là qu'elle les vit. Ils étaient deux, deux Fangeux à être apparut au bout de la rue. Fuir. Le doute n'était pas permis, l'un d'eux venait d'éventrer un homme sous ses yeux. La dizaine de badauds se trouvant dans la rue se mirent à courir pour tenter de leurs échapper. Fuir. Pourtant, elle n'y parvenait pas. Fuir. Ses yeux étaient rivés sur celui qui se trouvait le plus près d'elle et elle ne pouvait les détacher, tout comme ses pieds fixés solidement au sol. Fuir. Elle allait mourir bêtement.

- Alors ? Que ce passe-t-il ? Que voyez-vous ? fit une voix précipitée et tremblotante à l'intérieur de la boutique, tirant ainsi la jeune femme de sa torpeur.

Il était trop tard pour fuir désormais, les fangeux se déplaçaient bien trop vite pour elle, laissant une traînée sanguinolente dans leur sillage. Se cacher et prier les Dieux était la seule chose qui leur restait à faire. Aliénor courut à l'intérieur et s'empressa de fermer la porte à clef.

- Dites moi se qui se passe ! s'énerva la cliente, dont le ton montait dans les aiguës.

- Des fangeux, chuchota la jeune fille en réponse, incitant la dame à se taire d'un signe de la main.

Cependant, cette dernière ne semblait pas encline à le faire et commençait à protester. Effrayée et dans la précipitation, Aliénor plaqua sa main contre sa bouche. Elle pensait cependant que la vieille dame allait montrer une quelconque résistance, ce qui ne fut pas le cas. La cliente tomba à la renverse, entraînant la brune dans sa chute.

Il n'y avait rien d'autres pour les retenir que le sol, aussi, le crâne de la cliente s'écrasa avec fracas sur le sol de la boutique, largement couvert par la chaos extérieur. Le choc avait dû la sonner, Aliénor ne parvint ni à la réveiller, ni à la cacher en sécurité puisse qu'elle était beaucoup trop lourde pour qu'elle puisse la déplacer.

Ne sachant si les fenêtres de l'étage étaient bien fermées et si les fangeux pouvaient y grimper, elle attrapa un couteau de cuisine à l'arrière de la boutique et vint se cacher sous le comptoir. Les bruits au dehors suffisait pour que la jeune femme s'imagine ce qu'il s'y passait. Les mains agrippées sur ce couteau qui était très certainement dérisoire, la respiration courte, elle attendait dans sa cachette. Elle qui s'était toujours crue en sécurité du côté des remparts, elle ne comprenait pas comment deux fangeux avaient pu s'introduire dans la cité.

Les bruits s'étaient éloignés depuis un certain moment. Sans doute que les humains courant devant eux offraient une meilleure cible que ceux qu'il fallait débusquer claquemurés chez eux. Aliénor ne savait pas depuis combien de temps elle pouvait bien être coincée sous le comptoir. Elle tentait de lutter contre la somnolence et les douleurs engendrées par sa position des plus inconfortable, quand des coups frappés à la porte la réveilla en sursaut.

Sa poigne se serra avec plus de fermeté autour de son arme de fortune et une voix paniquée s'éleva derrière le pan de bois.

- Aliénor tu vas bien ? Ouvre-moi ? Aliénor, c'est Valdemar !

S'extrayant avec difficulté de sa cachette, les jambes ankylosées, c'est à moitié à quatre pattes qu'elle parvint à ouvrir la porte. Là, devant elle, son employeur paraissait en parfaite santé, quoiqu'un peu pâle. Sans doute sa livraison avait été à l'autre bout de la ville, l'éloignant miraculeusement du massacre.

La peur redescendant d'un coup, le corps de la jeune femme fut parcourut de tremblement et le vieil homme fit quelque chose qu'il n'avait jamais fait auparavant : il la serra dans ses bras. Étonnée, Aliénor se laissa pourtant aller à son étreinte. Au fur et à mesure du temps, elle avait finit par trouver en Valdemar une figure paternelle qu'elle n'avait jamais connu auparavant.

- J'ai eu si peur !

- Tout est fini, ne t'en fais pas, les miliciens se sont occupés de la situation.

Rompant leur embrassade, Valdemar découvrit alors le corps étendu de l'une des ses meilleures clientes.

- Explique-moi ce qu'il s'est passé, demanda-t-il alors en se penchant vers elle pour découvrir qu'elle était toujours en vie.





2 mai 1166
Aliénor s'approchait autant que sa frêle silhouette le lui permettait, tentant tant bien que mal de se frayer un chemin dans la foule. De par sa petite taille, elle ne distinguait pas le roi qui venait d'apparaître. Il s’apprêtait à délivrer un discours et l'intégralité de Marbrume semblait être venu pour l'écouter. La veille, les fangeux s'étaient de nouveaux infiltrés dans la cité, plus d'un an après l'événement traumatique que la brune avait vécu. Cependant, cette fois, l'invasion n'avait pu être contenu, le chaudron était tombé, et tout ses habitants avec lui. Depuis la fin des combats, des bûchés avaient été dressés sur la place des pendus, permettant de faire disparaître sans discontinuer les corps de ceux qui avaient succombé aux assauts de la Fange. Une odeur infecte de viande brûlée ainsi qu'un épais nuage blanc avec envahit la ville, et ils n'allaient pas disparaître avant un long moment.

Elle trouva finalement une place qui lui permettait de voir ce qu'il se passait. Son regard se posa alors sur le roi. C'était la première fois qu'elle le voyait de ses propres yeux, mais il était facilement reconnaissable, son visage se trouvant sur toutes les pièces de monnaie. Ses sentiments à son égard étaient relativement mitigés. Par sa faute, elle avait dû vivre calfeutrée dans la boutique pendant près d'un mois, de peur d'être raflée et envoyée de force pour peupler le Labret. Il s'était également auto-proclamé roi, bien que cela était parfaitement égal à la jeune femme. Qu'il soit duc ou roi, c'était lui qui gouvernait de toute manière. Si son ego préférait qu'on l'appelle roi, ainsi soit-il. D'un autre côté, il n'avait pas hésité à risquer sa vie et se battre aux côtés de la milice pour sauver la cité. Ce dévouement avait permis de racheter ses fautes auprès de la jeune femme.

Le silence dans la foule semblait total quand la voix du roi s'éleva soudain. Il évoqua immédiatement les événements de la veille, ainsi que ses héros. Aliénor retint son souffle quand il glissa un genou à terre. Jamais de sa vie aurait-elle pensée voir un tel spectacle, pourtant parfaitement compréhensible, tout le monde partageait sans doute la même gratitude envers ceux qui avaient donné leur vie pour tenter de sauver Marbrume. Elle tenta de mémoriser le visage de ces héros qui leur faisaient face, mais la distance ne rendait pas le tâche aisée. La jeune femme se promit qu'elle leur viendrait en aide à son tour si jamais l'occasion se présentait, c'était même un devoir.

Le roi annonça ensuite que la place sur laquelle ils se trouvaient prendrait désormais le nom de Place des Chevaliers, en leur honneur. Il révéla ensuite une statue, représentant deux combattants. Une plaque se trouvait en dessous, mais l'écriture était un langage inconnu à la jeune femme, qui ne parvint pas à deviner si les deux soldats de marbres représentaient de réelles personnes.

Pour répondre au drame que venait de vivre Marbrume, le roi expliqua ensuite avoir mis en place un couvre feu. Désormais, interdiction absolue de divaguer dans la ville une fois la nuit venue. Cela ne représentait pas un grand changement pour la jeune fille dont le gabarit ne lui permettait, de toute façon, pas de se balader seule à des horaires insolites.

Un temps de prières suivit le discours du monarque. Toutes les âmes furent unies dans cet instant solennel. Malgré la tragédie, malgré la peine, la religion avait ce pouvoir divin de rassembler les gens, quelque soit leur position sociale. C'était notamment la religion qui permettait à la jeune femme de garder espoir, de rester en vie, dans un premier temps, mais également de vaincre ce fléau. Elle avait une confiance absolue en la Trinité. S'ils ne la jugerait pas digne de survivre, alors elle acceptera son sort et se pliera aveuglément à leurs volontés.


Résumé de la progression du personnage :


(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)


Derrière l'écran


Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui

Comment avez-vous trouvé le forum ? En cherchant sur google

Vos premières impressions ? Forum complexe, avec des membres actifs

Des questions ou des suggestions ? Pas pour le moment

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Oui


Modèle de fiche codé par Aure et Séraphin Chantebrume



Dernière édition par Aliénor Brunnet le Lun 19 Aoû 2019 - 1:31, édité 13 fois
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Finn GallagherMercenaire
Finn Gallagher



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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 6:19
Bienvenue et bonne inspiration pour l'écriture de la fiche. :-D
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 6:49
Salut à toi et bienvenue parmi nous!

Je vous que tu as été bien accueillie sur la cb! Comme tu as pu voir, pas de pression, prends le temps qu'il faut et n'hésite pas à nous mp moi ou Sydonnie si tu as des questions!

Je te souhaite bon courage pour la fin de cette fiche, fais nous un signe quand tu auras terminé et on passera jeter un oeil à tout ça! Wink
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 7:11
La bienvenue.
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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 7:11
Bienvenue à toi et bon courage pour la rédaction de ta fiche :)
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Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 9:49
Bienvenue et bonne rédaction de fiche o/
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 10:11
Coucou et bienvenue !! Bon courage pour la rédaction de ta fiche =)
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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 10:31
Bienvenue à toi et bon courage pour la rédaction de ta fiche o/
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Sydonnie de RivefièreSergente
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 19:17
Bienvenue parmi nous (:

Comme le dit justement mon collègue, si besoin il ne faut pas hésiter.

Attention cependant vis à vis de l'âge de ton personnage : avec un personnage mineur, tu ne pourras pas jouer de relation intime, ni de rp à caractère violent. Je ne peux que te conseiller de passer ton personnage à 18 ans pour éviter toute problématique inrp

:bvn: :bvn: :bvn:
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 22:18
Salut !

Merci beaucoup à tout le monde pour l'accueil :-D


Sydonnie de Rivefière a écrit:
Attention cependant vis à vis de l'âge de ton personnage : avec un personnage mineur, tu ne pourras pas jouer de relation intime, ni de rp à caractère violent. Je ne peux que te conseiller de passer ton personnage à 18 ans pour éviter toute problématique inrp


C'est juste que mon personnage est célibataire et je voulais pas que ça devienne problématique pour mon perso, qu'elle devienne rapidement "trop vieille" pour se marier. Je sais pas trop jusqu'à quel âge je peux aller ? Mais du coup oui, je vais au moins augmenter son âge d'un an alors :D
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Merrick LorrenCoutilier
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMar 30 Juil 2019 - 23:39
Bienvenue à toi par ici ! Coucou
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMer 31 Juil 2019 - 10:27
Bienviendu m'dame herboriste.

Bonne chance pour ta fiche et ta validation !

Tu trouves Marbrume complexe? Ne t'inquiètes pas, vas y pas à pas (comme ta phrase titre ^^) et n'hésites pas à poser mille questions. On sera tous là pour y répondre.

Bref, en un mot comme en mille : courage !
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Amélise LamerÉleveuse
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyDim 4 Aoû 2019 - 20:36
La bienvenue par ici ! Bon courage pour ta fiche Aliénor Brunnet [Validée] 3494410547
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Isaure HildegardeBannie
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyDim 4 Aoû 2019 - 21:39
Bienvenue parmi nous Aliénor Brunnet [Validée] 1466601552 Aliénor Brunnet [Validée] 1466601552
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Sydonnie de RivefièreSergente
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] EmptyMer 7 Aoû 2019 - 9:56
Bonjour, bonjour,

Je viens prendre des nouvelles de toi, est-ce que tu t'en sors au niveau de ta fiche ? N'hésites pas à passer, à nous dire que ça avance. Sans nouvelle de ta part, ta fiche sera archivée dans les prochains jours !

Bon courage Aliénor Brunnet [Validée] 3161563044
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MessageSujet: Re: Aliénor Brunnet [Validée]   Aliénor Brunnet [Validée] Empty
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