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| Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] | |
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Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Sam 6 Fév 2016 - 21:42 | | | Elle le laissa la dessiner et la redessiner, encore et encore. Avec les mains, avec les lèvres, avec les yeux ou avec son souffle. Et elle en fit de même, avide de connaitre chaque ligne, chaque muscle, chaque pouce de sa peau. Qu’elle puisse encore s’en souvenir à l’aube, même une fois qu’il serait de retour sous l’armure. Les bougies s’éteignirent bien avant qu’ils ne tombent de fatigue. Et lorsque le sommeil vint enfin, Sélène se lova contre le chevalier comme si elle craignait qu’il ne disparaisse. L’arrivée du jour ne parvint pas à la tirer du sommeil, épuisée qu’elle était par ses ébats nocturnes et ce ne fut qu’en sentait le corps contre elle bouger qu’elle émergea doucement. Il faisait bien chaud, elle était confortablement installée et une voix qu’elle aimait lui parlait. Pourquoi devait-elle quitter le pays de rêve déjà ? Doucement les souvenirs de la veille lui revinrent, elle se rappela d’où elle était et avec qui. La jeune femme battit des cils un instant, reprenant peu à peu conscience. Elle se trouvait toujours dans les bras de Scarocci, sous les couvertures, et elle sentait ses larges mains lui parcourir le dos et la taille en douceur. Elle poussa un soupir d’aise et se colla un peu plus à lui avec un sourire. Pas envie de bouger, elle voulait rester dans ce cocon de chaleur encore un peu, ne pas avoir à endosser son rôle tout de suite. D’autant qu’elle savait qu’il faudrait se taire et faire comme si de rien était. C’était tellement plus simple de faire partie du peuple… Pas d’image à respecter, les cancans n’avaient pas autant de conséquences. Alors qu’elle, si elle se montrait ouvertement au bras d’un homme qui n’était ni son mari ni même son fiancé, elle risquait beaucoup. Sélène chassa ces pensées désagréables d’un revers de main et leva son visage vers l’homme contre elle, ses yeux bleus encore noyés de sommeil. Mais un sourire éclairait ses traits et elle leva une main pour caresser la joue du chevalier. « Bonjour Scarocci. Il est tard ? » La question fit rire son amant et elle se redressa sur un coude en se frottant les yeux pour voir où en était la lumière du soleil. Ah oui, quand même… Ils avaient fait une belle grasse matinée semblait-il. Mais comme personne n’était encore entré en trombe dans la chambre pour voir si la haute-prêtresse était toujours en vie, Sélène supposa que la plupart des habitants devaient avoir fait de même après le mariage arrosé. Elle-même avait beaucoup bu, beaucoup plus qu’elle n’aurait dû. C’était bien pour ça qu’elle avait accepté la proposition du chevalier, non ? Enfin, pour être parfaitement honnête avec sa conscience, elle devait bien admettre que cette désinhibition temporaire n’avait fait que faciliter les choses. La jeune femme poussa un nouveau soupir et enlaça son amant, se laissant à nouveau aller dans les draps, peu convaincue par l’idée de se lever. Avec la lumière du jour, elle pouvait mieux détailler le visage qu’elle avait découvert la veille et ses doigts se promenèrent un instant sur ces lignes normalement invisibles. Il avait l’air aussi fatigué qu’elle, mais était serein. « Je ne vais pas aimer te voir remettre ton casque. Ni faire semblant qu’il ne s’est rien produit. Même si je n’ai pas le choix. » À quoi bon le lui cacher ? Elle préférait être honnête. Ce n’était pas vraiment une déclaration, après tout ça ne devrait pas être à une femme d’en faire, mais elle ne voulait pas jouer les insensibles, ça ne lui ressemblait pas. Elle posa un baiser léger sur le front de son chevalier servant. |
| | | Scarocci CorberaChevalier itinérant
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Sam 13 Fév 2016 - 2:04 | | | Scarocci remercia toutes les divinités du monde lorsque Sélène, après avoir ouvert les yeux et posé son regard sur le chevalier, se colla contre lui le sourire aux lèvres. Il avait craint qu'elle ne sursaute et crie en le voyant, une fois sobre et le feu en elle éteint. Mais non. Elle l'aimait comme il était, bien que Scarocci se trouve lui-même repoussant. Il profita de sa présence, et ils se câlinèrent comme deux enfants innocents.
" Il est honteusement tard. Mais c'est rassurant de voir que l'on peut arrêter de surveiller le village sans qu'il ne tombe en miettes. "
Il n'avait pas envie de se lever, et apparemment, Sélène non plus. Scarocci aurait été très satisfait par l'idée de passer la journée au lit sans rien faire. Assez étrange pour un être aussi hyperactif que lui. Mais il se sentait bien contre elle.
" Je peux essayer de ne pas le mettre aujourd'hui, mais j'ai peur d'être chassé à coup de pierres. Pas d'inquiétude, je ne dirais rien de ce qui s'est passé ce soir, même sous la torture ! "
La situation était assez étrange et inhabituelle pour lui. Il hésitait sur l'attitude à prendre. Dire qu'ils avaient fait l'amour juste pour une nuit serait très froid et il était sûr de blesser Sélène. Mais lui proposer de recommencer après risquait de la choquer. Peut-être qu'elle voulait en rester là ?!
Il lui rendit son baiser sur le front avant de l'embrasser. Leurs câlins devinrent caresses et les deux amants nus recommencèrent à se frotter l'un contre l'autre. Scarocci bascula au dessus d'elle l'embrassant encore, la caressant avec fougue, avant de s'arrêter en plein milieu, arrachant à la prêtresse un soupir de frustration.
" Je sens qu'on arrivera pas à s'arrêter si on recommence. Les gens risquent de s'inquiéter. "
Il embrassa la divine poitrine de la jeune femme, avant de s'écarter d'elle et de sortir du lit. Dans sa glorieuse nudité, il s’étendit comme un chat devant elle.
" Je pense que si les gens remarquent nos deux absences, ils risquent de se poser des questions... et ce n'est pas une bonne nouvelle pour toi. "
Il commençait à se rhabiller, enfilant dessous, côte de maille, armure, jusqu'à être entièrement équipé. Dans son armure mais tête nue, ses cheveux étalés sur ses épaules, il semblait très différent.
" Je vais trouver une histoire pour expliquer ma présence avec toi dans le presbytère. Je suis très fort pour raconter des bobards. "
Il lui fit un clin d’œil qui en disait peu et beaucoup à la fois. Sélène était toujours allongée dans son lit, et le fait qu'elle n'utilisait pas le drap pour cacher son corps lui donnait un air aussi purement virginal que tentateur. Il s'agenouilla près d'elle.
" Je voulais dire aussi... même si ça a commencé un peu grâce à l'alcool, le vin n'explique pas tout... "
Il se mit à rougir. Le grand chevalier rougissait devant une femme assez jeune pour être sa fille.
" Ma... proposition partait de vrais sentiments. Enfin, ce n'est ni le lieu ni le moment pour parler de tout ça mais... j'espère qu'on pourra en discuter. Et... recommencer ? "
Tu est en train de crever de chaud Scarocci.
" Enfin, je prefère dormir avec toi que dans ma petite maison... "
Il se mit à déglutir. Il aurait mille fois préféré que Sélène se transforme en un fangeux de deux mètres de haut. Là, au moins, il aurait été en terrain connu, et saurait gérer la situation comme un chef.
Dernière édition par Scarocci Corbera le Dim 21 Fév 2016 - 23:21, édité 1 fois |
| | | Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Dim 14 Fév 2016 - 19:35 | | | Elle s'était tout naturellement laissé emporter par la fougue qui les animait, se serrant contre son chevalier, laissant courir ses mains sur sa peau pour se l'approprier un peu plus. Mais il fallut que tout s'arrête... Que Scarocci soit raisonnable pour deux... Elle n'essaya pas de dissimuler sa déception, mais s'éclaira également d'un sourire tendre car elle savait bien qu'il avait raison. S’ils passaient leur journée enfermée, les villageois allaient finir par se poser des questions et s'inquiéter. Être découvert en plein ébat ne serait pas très bénéfique pour son image et Serus seul savait à quel point il pouvait être important de bien présenter face au peuple. Dans un sens, la noblesse était plus compréhensive car moins dupe. La jeune femme le laissa quitter les draps à regret et s'allongea sur le ventre pour l'observer toute à son aise. À la lumière du jour, elle avait tout le loisir d'apprécier la musculature imposante de son compagnon, des épaules jusqu'aux chevilles en passant par des abdominaux à se damner et un derrière que l'armure ne laissait pas soupçonner. Les contes de fées n'étaient jamais très prolifiques en matière de descriptions de chevaliers, mais ils laissaient à l'imagination des lectrices le soin de se figurer que le héros devait être bien fait de sa personne. Sélène sourit pour elle-même en songeant que l'homme devant elle était à la fois la parfaite image de la chevalerie et tout le contraire de ce qu'on attend d'un galant. L'espace d'une seconde, elle repensa à la nuit passée, à cet égarement et à toutes ses conséquences. Devait-elle encourager cet élan ou y mettre un terme rapidement ? Elle pouvait entendre d'ici les conseils et les remarques de feu sa mère : comment pouvait-elle envisager de se lier durablement avec un homme dont elle ne savait rien ? Il n'avait ni titre, ni terres, ni fortune, il ne disait rien de son passé et semblait ne rien posséder d'autre que son armure et son cheval, vivait de façon dangereuse et incertaine... Il n'avait rien à apporter, au contraire, il pourrait entacher le nom des de Colombel. Une vicomtesse et un homme sortit de nul part, ça n'avait pas de sens. Mais ces arguments étaient-ils encore valables à l'heure actuelle ? Il ne restait plus qu'un seul membre vivant dans la famille, plus de domaine à administrer, plus de gens sur qui veiller, une fortune inutile par ces temps de famine. Scarocci était sans nul doute plus utile à l'humanité qu'un baron ou un comte un peu frileux à l'idée d'aller se battre. Alors si elle décidait de le revoir, de l'encourager dans cette voie, serait-ce si insensé ? Elle sortit de cette réflexion alors que la dernière pièce d'armure était remise en place. Il allait reprendre son rôle de protecteur du village et elle redeviendrait la haute-prêtresse de Serus, comme si cette nuit n'avait jamais existé. Une pointe d'appréhension lui piqua alors le cœur : que devait-elle attendre de la part de son amant ? Allait-il reprendre sa place et ne plus jamais évoquer ce moment dérobé au nez et à la barbe de leurs obligations ? Ou y avait-il un peu plus qu'une soudaine et éphémère passion ? « Je vais trouver une histoire pour expliquer ma présence avec toi dans le presbytère. Je suis très fort pour raconter des bobards. »Elle laissa échapper un rire. Ce n’était pas difficile de le croire sur parole. Il la déchargeait ainsi d’un poids, elle lui en était reconnaissante. « Je voulais dire aussi... même si ça a commencé un peu grâce à l'alcool, le vin n'explique pas tout... »Comment ? Avait-il lu dans ses pensées ou était-il trop évident qu’elle se posait la question ? La demoiselle sentit son sang battre un peu plus fort dans ses veines et elle considéra le chevalier agenouillé près du lit avec autant stupeur. « Ma... proposition partait de vrais sentiments. Enfin, ce n'est ni le lieu ni le moment pour parler de tout ça mais... j'espère qu'on pourra en discuter. Et... recommencer ? Enfin, je préfère dormir avec toi que dans ma petite maison... »*Merci Serus…* C’était presque déroutant de se sentir si soulagée à l’idée qu’il veuille encore d’elle. L’idée d’avoir été une aventure sans conséquence l’aurait beaucoup plus meurtrie qu’elle ne le pensait. Elle n’aurait certainement pas dû être aussi heureuse que cette histoire se poursuive, c’était contre les règles qu’elle continue de le fréquenter aussi intimement, cependant personne n’était là pour lui en faire le reproche ! L’attente anxieuse du chevalier lui rappela cette inquiétude qu’il avait eu lorsqu’elle avait enlevé son bandeau pour le voir enfin. Lui aussi devait penser à tous ces interdits et s’attendre à une rebuffade outrée. Pourtant il tentait sa chance. Sélène s’approcha du bord du lit, entraînant avec elle la couverture. Toujours allongée sur le ventre, redressée sur ses coudes pour pouvoir regarder en face son interlocuteur, sans être gênée par sa nudité – à quoi bon l’être, il avait passé une bonne partie de la nuit à l’étudier sous tous les angles – elle soutint son regard en silence un instant, choisissant bien les mots qu’elle dirait. « Nous en reparlerons, dans un moment qui sera plus approprié, en effet. » Elle le vit se tendre, prêt à recevoir le coup de grâce. « Mais j’espère que ce soir, tu choisiras encore de rester avec moi. » Était-ce de la surprise dans son regard ? De la joie ? Du soulagement ? Quoi qu’il en soit, elle ne manqua pas de remarquer qu’il aimait cette réponse et l’avait espérée. Profitant qu’il soit encore à sa hauteur, elle lui caressa la joue du revers de la main et l’embrassa furtivement, pour être certaine qu’il ait bien comprit. « Mon chevalier pourfendeur de monstres… Je veux te sentir encore près de moi le matin et écouter encore de tes histoires. Te voir encore sans ce casque. Passer encore une nuit dans tes bras. » Son pouce passa doucement sur sa lèvre inférieure, dans une caresse qui promettait d’autres baisers enflammés. « Tu seras mon secret, Scarocci Corbera. » Lorsque le chevalier quitta la pièce, Sélène était encore nue sur le lit. Mais elle ne tarda pas à aller enfiler quelques vêtements pour se tenir chaud, car le poêle s’était presque éteint puisque personne ne l’avait alimenté le matin. La rumeur des conversations monta bientôt depuis la salle commune, signe que les portes avaient été ouvertes et que des gens étaient entrés. La haute-prêtresse prit tout de même le temps de peigner ses boucles brunes que sa passion nocturne avait mis en grand désordre et fit une rapide toilette avant de descendre. On s’enquit de sa santé en lui demandant si elle n’avait aucun mal. Sans se risquer dans une explication, elle assura que tout allait bien et crut comprendre que Scarocci avait imaginé une histoire un peu abracadabrante de fangeux sournois qui se serait introduit dans le presbytère juste après son départ. Bien évidemment, il était revenu pour sauver la belle en danger et avait décidé de rester pour la protéger, au cas où d’autres créatures voudraient revenir. Les villageois semblaient plus détendus et plus joyeux qu’à l’accoutumée. La fête avait fait beaucoup de bien à tout le monde, même s’ils étaient nombreux à se plaindre d’une gueule de bois carabinée. Les activités quotidiennes reprirent leur cours très tranquillement. La jeune femme fut mise à contribution pour garder les enfants tandis que les mères se rendaient en lisière de forêt pour prendre du petit bois. Le protecteur officiel du village, lui, dût aider le forgeron et son apprenti à réparer du matériel de labour, en prévision du printemps. Chacun se trouva bien occupé jusqu’au soir. Les portes de la petite bourgade furent fermées dès que les premières étoiles apparurent et que tout le monde fut signalé présent dans l’enceinte des fortifications. Comme tous les soirs, les veilleurs dînèrent au presbytère, profitant de la grande marmite de ragoût où chacun pouvait se servir et s’en retournèrent à leur poste un par un une fois le ventre plein. Sélène se retrouva bientôt seule, signe qu’il allait être temps de barricader portes et fenêtres. Son compagnon se trouvait toujours dehors… Avait-il été retenu par des travaux de dernière minute ? Avait-il oublié ? Elle se surprit à qu’inquiéter un peu plus que d’habitude. Pour se tenir occupée, elle prit un petit manuel d’herbologie qu’elle avait emporté dans ses affaires et l’étudia tout en mangeant distraitement son ragoût. Mais impossible de se concentrer correctement. Son bol fut bientôt vide et elle ne pouvait pas se permettre de prendre trop de risques en laissant le bâtiment ouvert aux quatre vents. Elle commença par sécuriser les fenêtres, puis la porte principale, tendant l’oreille à chaque instant pour essayer de percevoir un bruit de pas qui approcherait ou tout autre signe indiquant la présence d’un homme en armure qui attendrait qu’on lui ouvre. Mais rien. Il ne resta bientôt plus que la petite porte à l’arrière. Sélène s’empara du châle qui était posé sur un tabouret près de la sortie et franchit le seuil. Le vent froid de ce mois de décembre lui mordit la peau et fit danser ses longs cheveux autour de son visage. La neige avait totalement fondue dans le village, mais on pouvait deviner au loin, dans la forêt, qu’il en restait un peu sur les arbres nus. La nuit enveloppait tout de son voile ténébreux, juste troublée par la clarté des étoiles et de la lune. Qu’était-elle en train de faire ? Venir faire le pied de grue dans le froid ne servait à rien. Elle s’était certainement fait trop d’idées. À reculons, elle retourna d’où elle venait, se maudissant d’être si sentimentale. Il ne fallait pas en faire tout un plat, ce n’était qu’une nuit passée ensemble et il n’avait pas juré de lui vouer un amour éternel, ou autre promesse du même acabit. Il avait juste parlé de recommencer et elle s’était imaginé qu’il reviendrait dès le soir. Elle allait refermer la porte lorsqu’un bruit lui fit suspendre son geste. |
| | | Scarocci CorberaChevalier itinérant
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Lun 22 Fév 2016 - 0:41 | | | Scarocci n'avait pas chomé. Son retard était compréhensible. Terrifié par l'idée saugrenue que quelqu'un puisse voir qu'il n'était pas dans son lit, le chevalier avait volé de la paille et avait fait un mannequin, qu'il avait caché dans son lit, afin de faire croire qu'il était dedans. En supposant que quelqu'un entre par effraction chez lui, bien entendu. Mais bon, on est jamais trop prudent, n'est ce pas ? Pour plus de sécurité, Scarocci avait abandonné son armure chez lui, et s'était habillé de simple frusques et d'une longue cape à capuche, afin d'être impossible à reconnaître, si on exceptait sa démarche hésitante habituelle. Puis, lorsqu'il fut certain que tout le monde dormait, il sorti de chez lui et parcourut le village, accroupi, restant dans l'ombre, évitant les fenêtres et les quelques veilleurs de nuit. Il dévia de sa route afin de ne pas aller directement au presbytère. Soucieux de rester discret, Scarocci se mit même à ramper dans l'herbe et la terre afin d'échapper à la vue des veilleurs. Heureusement, la nuit fut avec lui, et il atteignit le presbytère sain et sauf. La porte était fermée ! Collé au mur, il fit le tour par l'extérieur, se collant contre la palissade du village. Il échappa aux regards du voisinage, dont les fenêtres montraient de la lumière et de l'agitation. Après quelques efforts, il arriva là où se trouvait Sélène, près de la porte à l'arrière. Juste à temps ! Elle était sur le point de fermer la porte ! Elle s'était immobilisée en le voyant arriver. Avec son manteau et sa capuche, il aurait pu ressembler à un malandrin, mais sa démarche et sa carrure le trahissaient. Il s'approcha d'elle, et enleva sa capuche, révélant son visage et la cascade de ses cheveux. " L'armure n'était pas assez discrète. Je n'ai pas l'habitude de me balader le visage à l'air libre. Il fait froid ! "Elle n'eut guère le temps de dire quoi que ce soit que l'impétueux l'avait déjà prise dans ses bras. Il l'embrassa avant de la serrer contre lui. " Passer la journée sans te voir était bien dur. "
Il ferma la porte derrière lui et ils entrèrent dans le presbytère. Silencieux, vaste et vide, avec seulement eux deux. Leur refuge. Il s'approcha ensuite d'elle, et l'enlaca, se tenant dans son dos. " Est ce que tu a prévu quelque chose pour ce soir ? "
Dernière édition par Scarocci Corbera le Ven 4 Mar 2016 - 10:38, édité 1 fois |
| | | Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Jeu 25 Fév 2016 - 14:27 | | | Elle avait sursauté en le voyant surgir, mais dès qu’il avait retiré son capuchon, elle s’était détendu. Ce n’était pas habituel de le voir porter autre chose que son armure, mais cela lui donnait un côté beaucoup plus réel, beaucoup plus humain. Et elle était si heureuse de voir qu’il était venu… Elle le laissa se pencher sur elle, l’embrasser, la serrer contre lui, retrouvant l’étreinte rassurante qu’elle avait goûté la veille. « Passer la journée sans te voir était bien dur. »Sélène se contenta de sourire et de le serrer doucement. Elle aussi aurait aimé passé la journée avec lui, sans avoir à s’occuper de rien. Peut-être qu’on leur accorderait cette tranquillité, un jour, mais pour l’instant ils devaient faire sans. La jeune femme laissa son compagnon barricader la porte tandis qu’elle allait chercher la part du dîner commun qui restait. Des légumes, un peu en bouillie, et de la viande qui restait du repas de noce. Il ne fallait rien gâcher et les reliefs de la fête avaient permis de faire du ragoût ou de la soupe. De quoi nourrir les habitants pour encore un jour ou deux si on faisait attention aux quantités. Elle venait de poser l’assiette sur la table qui avait été tirée près de l’âtre quand elle sentit deux bras solides l’enserrer en douceur. Elle pourrait vite s’habituer à ce frisson de bien-être qui remontait dans son dos à chaque fois que Scarocci la prenait contre lui. « Est-ce que tu as prévu quelque chose pour ce soir ? »« Il n’y plus assez de bois pour faire chauffer le poêle dans ma chambre, alors je pensais rester ici jusqu’à ce qu’il soit temps de dormir. Il fait vraiment froid là-haut… » Elle se laissa aller contre le corps derrière elle, simplement heureuse de sentir sa présence. « Je vais aller chercher des couvertures. Tu dois avoir faim, non ? Je ne t’ai pas vu au dîner. Mange quelque chose, je reviens tout de suite. » Sur ses mots, la prêtresse se retourna et quitta presque à regret le refuge des bras du chevalier pour se rendre à l’escalier qui menait à l’étage, sourire aux lèvres. Elle gravit les marches d’un pas léger. Dans sa chambre, il faisait presque aussi froid qu’à l’extérieur et seule la lumière de la lune apportait un peu de clarté. Sans perdre de temps, elle prit les couvertures qu’elle avait donné à Scarocci lors de sa première nuit au village ainsi que celle qui se trouvait sur le dessus du lit et descendit en frissonnant. L’hiver n’était définitivement pas sa saison préférée. De retour dans sa salle principale, à la température beaucoup plus confortable, elle entreprit de recouvrir les dalles de pierre juste devant le foyer d’une des couvertures et posa le reste à côté. Voilà, un petit coin au chaud et assez confortable pour pouvoir passer la soirée sans ressentir la morsure du froid. Elle revint s’asseoir sur le banc, à côté du chevalier. « C’est notre dernière nuit entre ces murs, demain il faudra partir très tôt si nous voulons atteindre Marbrume avant la nuit. Merci de m’y raccompagner, avec toi et Bidigon à mes côtés, je ne crains rien. » L’énorme destrier avait profité de bons soins durant son séjour : on lui avait réservé une grande stalle dans sa seule écurie du village, il avait été étrillé quotidiennement et nourrit sans restriction. Cette attention particulière était autant due au respect des gens pour Scarocci qu’à la peur qu’inspirait son monstre domestiqué. Sélène était allé lui rendre visite deux ou trois fois pour se familiariser avec cet équidé particulièrement…nerveux. « Et pour ce soir, je te propose d’échanger d’autres histoires. Comme lorsque tu es arrivé. Mais des vraies histoires, cette fois. » ajouta-t-elle avec un sourire en repensant à ce conte qu’il lui avait servi, à propos d’Arcadia. « Ensuite nous verrons. Et pour commencer, je veux savoir comment tes cheveux ont pu prendre une telle couleur. Il est évident que quelques printemps nous séparent, mais tu n’es pas assez vieux pour arborer un blanc aussi prononcé, si ? » D’un geste léger, elle écarta une mèche du visage de son amant, caressant d’un doigt sa joue. Elle était froide mais commençait déjà à se réchauffer. Ces traits, si particuliers, qui pouvaient certainement être effrayants, la fascinait. Elle était curieuse de savoir pourquoi et comment Scarocci était devenu Scarocci. Cet homme s’entourait de beaucoup de mystères. |
| | | Scarocci CorberaChevalier itinérant
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Ven 4 Mar 2016 - 11:38 | | | Scarocci laissa Sélène disposer les couverts et les couvertures. Il se saisit du bol de ragout, regardant la viande flotter légèrement dans la sauce. Il avait faim, et se serait goinfré si Sélène, telle une petite fille, n'avait pas réclamé une histoire.
Sur ses cheveux en plus. Il n'aimait pas trop en parler, mais la caresse de sa compagne l'enhardit quelque peu, et il décida d'accepter. Elle voulait juste une histoire de toute façon, non ?
Il raconta.
Une histoire pour une histoire. Mais il ne savait pas quoi lui demander après pareil récit.
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| | | Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Lun 21 Mar 2016 - 16:38 | | | Cette fois l'histoire n'avait rien de fantasque ou d'improbable et Sélène voulait bien croire que c'était la vérité. Il n'était pas le premier à relater ce genre d'événement, les tragédies étaient devenues le lot quotidien des habitants de la région, mais ça ne changeait rien au frisson d'horreur qui lui remontait toujours dans le dos. La demoiselle sourit timidement, pour tenter de dérider un peu le chevalier. Au moins maintenant elle savait la vérité et ça ne la faisait pas fuir pour autant. Au contraire, elle voulait rester plus que jamais avec lui, tenter de le soulager d'une façon ou d'une autre de cette étrange malédiction. « À moi de te raconter une histoire, pas vrai ? Je vais t'en raconter une autre sur Cerbois. » Elle se leva, laissant Scarocci à ton assiette mais ne s'éloigna pas, s'approchant simplement de l'âtre pour profiter de sa chaleur. Évoquer le passé lui laissait une sensation douce-amère dont elle avait besoin pour ne pas éclater en sanglots à l'idée de tout ce qu'elle avait perdu, en particulier sa famille. « J'ai deux frères aînés avec lesquels je m'entendais bien. Enfants nous jouions souvent ensemble et je les suivais un peu partout, même si ce n'était pas correcte pour une fille d'aller crapahuter dans la boue. Notre jeu préféré était cache-cache, j'étais très bonne à ça et ce n'était pas rare qu'ils s'y mettent à deux pour me débusquer. Mais ce jour là, c'est Éos que nous n'arrivions pas à trouver. » Sélène revint s'asseoir, en face du chevalier cette fois. Elle souriait avec un mélange de tristesse et d'amusement en repensant à cet épisode. « Nous avons cherché dans tout le château sans succès au point que nous avons pensé à abandonné parce qu'il trichait sûrement, se déplaçant d'une cachette à une autre. Mais par acquis de conscience nous sommes allé voir dans la cour principale. Et c'est là que nous l'avons entendu. » Elle retint un rire, visiblement encore hilare à l'évocation de ce souvenir d'enfance. « En se croyant plus malin que nous, Éos s'était retrouvé le derrière coincé dans le seau du puits et y était tombé. En se penchant, on l'a vu suspendu au-dessus de l'eau, les quatre fer en l'air avec toute la détresse de celui qui se retrouve dans une position grotesque. Notre père a été appelé au secours pour le sortir de là et il a refusé de jouer de nouveau avec nous pendant trois saisons tant on se moquait de lui. » Un rire cristallin monta jusqu'à la voûte du presbytère. L'image d'un enfant d'une dizaine d'années, les fesses bloquées dans un seau à moitié plein d'eau glacée et appelant désespérément depuis le fond d'un puits était inscrite très précieusement dans la conscience de la haute-prêtresse. Et elle était d'autant plus drôle que bien des années après, Éos s'avéra être une force de la nature, dépassant même son père d'une demie-tête. « Maintenant j'éprouve toujours beaucoup de méfiance à l'idée de me pencher au-dessus d'un puits, j'ai peur qu'il ne m'arrive la même chose. » La jeune femme reposa son regard aigue-marine sur le chevalier. Elle n'avait pas d'histoire aussi passionnante que lui à raconter, ni aussi dramatique. Sa vie était relativement calme, si on oubliait les derniers bouleversements mondiaux et à vrai dire elle préférait aussi raconter des histoires un peu plus légères. Elle s'en excusa tout de même. « Ça n'a rien de bien passionnant, mais c'est tout ce que j'avais en tête. En vérité, je ne pense pas pouvoir te narrer d'exploits ou de moment d'épreuve. Je m’efforce toujours de tirer quelque chose de positif de ce que je vis et si ça n'est pas possible, je fais tout pour atténuer la douleur si bien que je ne peux pas en faire une histoire édifiante. Mes récits concernent surtout un passé révolu dont la plupart des protagonistes ne sont même plus... vivants. » Elle haussa les épaules comme pour dire "C'est comme ça." et retrouva un sourire plus serein. Ainsi était son tempérament, modéré et doux, elle ne s'emportait pas et arrondissait volontiers les angles. C'était pour cela qu'elle faisait une bonne prêtresse et une bonne conseillère. D'un geste machinale elle remit derrière son oreille une de ses boucle brune. « Dis-moi, lorsque tu es à Marbrume, loges-tu à l'auberge ? Ou alors y a-t-il quelqu'un pour t'héberger ? Parce que je pensais que ça serait peut-être une bonne chose que nous puissions nous revoir une fois de retour en ville et si tu as des difficultés à te loger, j'ai...pensé que peut-être tu pourrais habiter dans la petite dépendance près de chez moi ? Je vis dans le quartier du temple mais je possède une demeure assez vaste ainsi qu'une petite dépendance que tu pourrais utiliser à ta guise. Et il y a une écurie non loin où Bidigon aurait sa place. Mais c'est simplement une idée ! Pour t'éviter de vivre dans le Goulot ou de payer une auberge... » Plus elle parlait et plus elle s'empourprait. Vivre avec un homme auquel elle n'était pas mariée, hors de question. Ça serait la mort de sa réputation aussi bien de comtesse que de prêtresse. Mais rien ne lui interdisait de laisser le chevalier habiter le rez-de-chaussée qu'elle n'occupait pas et qui était totalement coupé du reste de la maison. C'était certes un peu petit, mais très bien entretenu, avec une cheminée à disposition, une chambrette et un espace de vie dégagé. Sans compter que pour quelqu'un souhaitant être discret, c'était hors de la vue des passants. L'idée lui avait traversé l'esprit tout à coup, sans qu'elle sache vraiment pourquoi. Elle ne voulait pas perdre de vue son chevalier dans la marée humaine qui habitait Marbrume, elle voulait pouvoir le contacter en cas de besoin, être disponible pour l'aider autant qu'il l'avait aidé et lui faire comprendre qu'elle voulait rester assez proche de lui. C'était osé comme proposition et peut-être à la limite de la bienséance, mais qui ne tente rien n'a rien. |
| | | Scarocci CorberaChevalier itinérant
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Mar 29 Mar 2016 - 14:00 | | | Scarocci avait écouté la paisible histoire de Sélène avec le sourire, heureux qu'elle lui change ses idées noires. Il continuait de la fixer lorsqu'elle fit sa longue proposition, qui la faisait rougir et le faisait sourire. Voir la jeune femme pourtant toujours calme et réfléchie perdre ses moyens était très amusant. Elle le fixa silencieusement après sa proposition. En réponse, il se pencha vers elle et l'embrassa. La jeune femme fut d'abord surprise par le geste, mais se laissa faire et se coula contre lui.
Après de longs moments, il mit fin au baiser qu'il avait commencé.
" Je loge dans les auberges, oui. La compagnie des autres ne me gêne pas et m'amuse, mais j'avoue qu'être dépendant de l'argent m'horripile. "
Il lui mordilla le lobe d'oreille, faisant preuve d'une sensualité presque hors de caractère, la caressant avec douceur et une affection franche.
" Habiter avec toi me ferait très plaisir. Je te promet que je serais discret. Garder l'anonymat dans un lieu bondé n'est pas facile. Et je sais bien faire le ménage. "
Il redevint sérieux, l'interrogeant du regard.
" Je me demande surtout si tu réussira à me supporter au quotidien. Et quelle explication tu trouvera si jamais quelqu'un découvre que je vis ici. "
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| | | Sélène de ColombelHaute-Prêtresse de Serus
| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] Jeu 14 Avr 2016 - 2:07 | | | Un long frisson qui la réchauffait de la tête aux pieds et l'impression que son cœur bondissait, c'était les sensations que lui procurait un tel baiser. Elle ne savais pas si elle devait prendre cela pour un oui, mais ce n'était assurément pas une condamnation pour atteinte aux bonnes mœurs et c'était déjà encourageant. Pelotonner contre Scarocci, elle fut ravie d'entendre qu'il acceptait sa demande. Quelque part c'était aussi une façon de ne plus être totalement seule... Peut-être que c'était une pensée égoïste, mais elle commençait à trouver pesante cette solitude à laquelle elle était contrainte. Malgré son occupation au temple, malgré la surpopulation de Marbrume, elle se sentait désespérément abandonnée. « Je me demande surtout si tu réussira à me supporter au quotidien. Et quelle explication tu trouvera si jamais quelqu'un découvre que je vis ici. »Elle lui caressa la joue du revers de la main et sourit, son calme retrouvé à présent qu'il avait accepté. « Je ne pense pas que tu seras un voisin trop envahissant ou dérangeant, si ? De toute façon, j'ai de longues journées au temple ou en ville. Et si l'on me demande pourquoi quelqu'un loge à l'étage du dessous, je dirais simplement que tu es un ami réfugié à Marbrume a qui je loue cette dépendance. Comme elle est parfaitement séparée de ma propre demeure, il n'y a aucune atteinte à la bienséance et c'est du devoir de chacun d'abriter les réfugiés lorsque c'est possible. Je ne pense pas qu'on osera me faire une remarque. Sans compter que j'ai mon palefrenier et ma femme de chambre pour jouer les chaperons. » ajouta-t-elle en riant, imaginant cette pauvre Germaine faire une syncope en découvrant la créature couverte de métal qui habiterait bientôt à l'étage en-dessous. Après un repas bien mérité, les deux s'installèrent près du feu, échangeant histoires et anecdotes presque à voix basse pour ne pas troubler la nuit qui s'était posée sur le village. Et lorsqu'il fut temps d'aller se coucher, ils prirent avec eux une couverture supplémentaire pour éviter de souffrir du froid. Sélène se blottit contre le corps chaud du chevalier, grelottante, et attendit que le sommeil vienne en se laissant bercer par le rythme régulier de son cœur. Bientôt, les épaisses couvertures devinrent un cocon douillet hors du temps et la torpeur les gagna sans mal. La jeune femme fut réveillée très tôt par un courant d'air. Le froissement du tissu, le grincement du matelas...Elle étendit une main pour chercher Scarocci, mais il n'était plus à côté d'elle. Encore toute engluée dans le sommeil, elle releva la tête et le chercha du regard. Une silhouette sombre se pencha sur elle et elle sentit la caresse d'une main calleuse chasser une boucle brune de son front. Le chevalier devait rejoindre sa propre maison sinon on jaserait sur sa présence. Sélène se contenta de hocher la tête avant de refermer les yeux et de se rendormir. Elle n'entendit même pas la porte se refermer. Les habitants du village furent tous présent au moment du départ. On avait remplit une grosse sacoche avec des vivres et une autre contenait les affaires de la haute-prêtresse. Bidigon, qu'on avait bichonné autant que possible étant donné son amour pour le genre humain, ne semblait pas perturbé par ce poids supplémentaire sur sa croupe, pas plus que par la présence d'un deuxième cavalier. La jeune femme remercia pour l'hospitalité avant de prendre la main que lui tendait Scarocci et de se hisser en selle derrière lui. Les portes s'ouvrirent pour les laisser rentrer à Marbrume par le petit chemin boueux qui les mènerait au bord du plateau du Labret. ~ RP CLOS ~ |
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| Sujet: Re: Terminé | “Le courage croît en osant et la peur en hésitant” [Scarocci Corbera] | | | |
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