Trafic d'herbes [PV Denea] [Terminé]

Je scrutais le ciel d'un air inquiet. L'horizon gris bleuté était parsemé de petits nuages donnant un air vaporeux à la scène. Six de mes oiseaux étaient partis ces deux dernières semaines, pour délivrer des messages qu'on estimait important. Certains avaient même été envoyé par des nobles pour chercher de l'aide face à la menace des Fangeux.

Mais de ces six rapaces, aucun n'était encore revenu. Je regardais ma volière se vider à vue d'oeil, me demandant comment je ferais pour la remplir à nouveau, si mes oiseaux ne revenaient pas. Le dressage demande tellement de temps et de patience. Le rythme d'envoi des missive est largement supérieur à ma capacité de dressage des oiseaux. Sans compter que je dois aussi m'occuper de leur reproduction pour renouveler mon cheptel.

C'est soudain un cri qui me sort de mes pensées et me fait lever le regard vers l'ouest des remparts. Une silhouette familière s'avance doucement vers moi, mais je remarque immédiatement que quelque chose cloche. Le vol de l'animal est trop instable, trop erratique pour qu'il soit en bonne forme.
Je pousse un sifflement aigu qui capte l'attention de l'oiseau et aussitôt le rapace bifurque dans ma direction en se laissant porter par les courants circulant au dessus des remparts.

Je tends mon bras ganté alors que la masse arrive droit sur moi et tend ses serres dans ma direction. Elle manque de peu son atterrissage et s'agrippe un peu maladroitement à mon bras, alors je m'empresse de placer mon autre main devant sa poitrine pour l'empêcher de vaciller.

Doucement Yseult, là...

L'oiseau qui me regarde désormais de son regard perçant est une magnifique femelle faucon gerfaut, au plumage clair, blanc crème moucheté de petites tâches grises. Elle semble épuisée et a du donner ses dernières forces dans ce vol salutaire de retour au bercail. Je descends quelques marches jusqu'à la volière et vais immédiatement poser Yseult dans sa cage. Je l'inspecte sous toutes les coutures, cherchant une blessure ou un signe de faiblesse, et je repère bien vite une gêne à son aile gauche.

Je soupire avant d'aller chercher de quoi la nourrir et une gamelle d'eau. Après quoi je prend ma longue cape noire pour sortir et  me dirige vers les bas-quartiers. Au bout d'une bonne dizaine de minutes de marche, me voilà devant l'échoppe de l'herboriste. Je n'avais jusque là que peu traité avec elle, j'avais auparavant plusieurs fournisseur en matière d'onguent et de plantes, mais l'arrivée des Fangeux avait quelque peu changé la donne. Je n'avais plus grand chose en stock et l'état de mon faucon m'inquiétais un peu.

Je poussais la porte de l'herboristerie, scrutant l'intérieur à la manière de mes oiseaux attentif aux moindres détails, cherchant ce qui pourrait m'intéresser. Aussitôt, l'odeur des herbes envahit mes narines.

Bonjour..

Ma voix était douce et posée, alors que je cherchais la jeune propriétaire des lieux. Je pensais devoir requérir ses conseils.

Immédiatement en entrant, je suis assaillis par des odeurs florales et herbeuses. Un ordre logique et apparent régnait ici, les pots en terre cuite s'alignaient les uns à coté des autres sur les étagères. L'officine était assez petite, mais regorgeait de produits en tout genre. J'étais à peu près sûr de pouvoir y trouver ce que je recherchais.

Une voix jeune et fluette m'accueillis à mon entrée. Une gamine aux cheveux de feu vint se planter devant moi. Elle m'assaille aussitôt d'une série de questions auxquelles je n'ai pas le temps de répondre avant qu'elle n'en pose d'autres.
Je fronce les sourcils, déjà agacé par tout ce babillage, avant de soupirer. Je me renfrogne encore plus lorsqu'elle parle de maquillage pour une dame et de ce que je pourrais acheter pour la satisfaire.
Un pincement au cœur me prend, une étrange boule au creux de la poitrine que je connais et qui se manifeste de temps à autre, quand la douleur se ravive. Cela fait quelques mois que Lucie avait disparue tragiquement, mais la douleur se faisait toujours aussi présente à la moindre allusion qui me faisait me souvenir d'elle.

Je secoue la tête pour tenter de faire face et répondre à la gosse quand je remarquais qu'une femme venait d'entrer, s'adressant à la rouquine avec une forme d'autorité. Voilà la propriétaire, je n'en doute pas, et pour la gamine, son apprentie peut-être?
L'herboriste donne un petit sac à la jeune fille avec une consigne et une mise en garde. J'observais en coin la scène, remarquant que la femme gardait ses cheveux cachés sous un foulard. La rouquine finit par venir s'excuser d'un air penaud devant moi avant de filer illico dehors.

Je reporte mon attention sur l'herboriste qui s'excuse pour le dérangement occasionné par la jeune fille.

Ce n'est rien... Elle semble prendre son rôle très à cœur en tout cas!

Je souris d'un air amusé, j'ai mis ma peine de côté pour me concentrer sur le côté pragmatique des choses. J'ai besoin de plantes et d'onguents, d'une part pour les oiseaux, et peut-être trouverais-je aussi quelque chose pour moi par la même occasion.

Je recherche des plantes.. enfin, auriez-vous de la Prêle des champs? Je sais qu'elle est utile pour des fractures... et si vous avez autre chose à me conseiller? J'ai une aile un peu fêlée. Enfin... un de mes oiseaux, vous voyez?

Comme toujours, je balbutie et j'enchaîne les hésitations, peinant à trouver les bons mots pour expliquer simplement ce qu'il me faut.

Et aussi, si vous avez un onguent ou quelque chose qui aide à cicatriser, c'est assez fréquent que les rapaces se donnent des coups de griffes ou de becs...

Je passe mentalement en revue ce qu'il peut me manquer, réprimant un bâillement. Je dors mal ces temps-ci et je songe à me trouver un produit qui m'aiderait peut-être à dormir et à oublier un peu mes cauchemars.

J'écoute cette herboriste me parler de la jeune fille, Beth, que j'avais pris pour son apprentie. Mais ce n'est visiblement pas le cas. La gamine s'est visiblement prise d'affection pour la jeune femme qui lui donne de quoi soigner sa mère. Quoi de plus normal? On s'attache souvent aux personnes qui nous aide, surtout quand cette aide devient vitale.
Le ton pourtant de ses mots me laissent à penser qu'elle ne serait guère ravie de prendre la jeune fille comme apprentie, mais est-ce du à cette enfant précisément ou au fait d'avoir un apprenti, quel qu'il soit, je ne saurais le dire.

Elle me taquine alors que je lui ai demandé une plante précise dont je connais la propriété. Il est vrai que j'ai quelques notions de base, mais bien peu pour prétendre m'y connaître vraiment.

A peine quelques rudiments... Il faut bien, à force de travailler avec des animaux, on apprend aussi à en prendre soin.
Mais j'ai eu un bon professeur... avant... Enfin pour le reste, je découvre au fur et à mesure.

J'ai pu me reprendre à temps. Je bute toujours à chaque fois que mon esprit évoque Lucie. C'est elle qui m'a tout appris, elle connaissait mieux les oiseaux que moi, elle savait tout de son père et m'a transmis quelques savoirs... mais elle a manqué de temps.
Je m'assombris à cette pensée, mais sans pour autant perdre complètement le fil de la discutions.

Elle a trouvé le pot de Prêle et m'indique qu'on peut y rajouter de la reine des prés. J’acquiesce alors qu'elle parle de la poudre de coquille qui peut renforcer les os. Je savais que cela se faisait parfois mais j'avais une certaine réticence à leur donner des coquilles, justement pour ne pas créer de réflexes et qu'ils s'attaquent à leurs propres œufs.  
J'observe la jeune herboriste. Elle a un certain charme et une belle assurance. Elle a l'air de savoir de quoi elle parle quand elle rajoute qu'elle peut préparer un onguent.

Va pour tout ça alors! La reine des prés, et l'onguent aussi. Je verrais pour les coquilles d’œufs, je testerais peut-être avec déjà un oiseau.

Elle prend tout son matériel et se met à la tâche alors qu'elle demande encore, en bonne professionnelle, si j'ai besoin d'autre chose pour moi-même.
Je soupire doucement en songeant à mes nuits difficiles.

Oui peut-être... J'ai besoin de quelque chose pour... pour dormir.. enfin, un truc fort, pas les produits habituels, je les ais déjà testé sans succès. C'est un peu..difficile en ce moment.

Peut-être me dégotera-t-elle quelque chose de plus efficace, une drogue ou je ne sais quoi pour oublier un moment la réalité et le manque de son absence et passer une nuit de vrai sommeil.

Je la regarde s'activer, étrange femme à la beauté certaine, mystérieuse au possible, intrigante tout simplement. Elle effectue sa tâche avec grâce, préparant sa mixture et je me dit qu'elle a presque l'air d'une alchimiste avec son mélange qui lentement prend consistance.

Je souris sincèrement quand elle me dit que c'est plus facile avec les personnes qui, comme moi, savent déjà un peu ce qu'elles veulent. J'avoue volontiers que c'est bien parce que qu'il s'agit de mes oiseau que je sais un minimum ce dont j'ai besoin.
La preuve, lorsque je lui demande juste après quelque chose pour moi, je suis nettement moins précis dans ma demande.

Environ une vingtaine d'oiseaux, mais d'autres ont été envoyés dans les dernières semaines, et ne sont... enfin, ils ne sont jamais revenus... Avec la menace des Fangeux, ça devient difficile. Enfin, vous connaissez peut-être... pour vous les plantes ça doit être moins facile à trouver qu'avant aussi.

Quand je lui parle de ma fatigue, elle me demande si j'ai déjà essayé un mélange de plantes dont les noms ne me disent pas grand chose. Je connais le millepertuis de nom.

Non, je ne connais pas la deuxième plante. Je peux bien essayer après tout, au point où j'en suis. Et si ça peut m'éviter des effets secondaires néfastes...

Sa dernière phrase m'amuse un peu, tout essayer de trois manières différentes... Elle est marrante elle!
C'est alors qu'elle pose une autre question. Immédiatement, mon sourire s'efface et je me rembrunit un peu. Elle se fait trop curieuse à mon goût, même si je me doute qu'elle ne cherche qu'à m'aider.

Des cauchemars, des souvenirs que je ne peux pas oublier. Je puis juste espérer qu'avec le temps, ils s'estomperont..

Je n'avais d'ailleurs pas envie d'oublier, pas complètement. je voulais toujours garder le souvenirs de Lucie, mais je voulais retrouver un souvenir d'elle bien plus paisible que ce qui me hantait en ce moment.

J'écoutais l'herboriste parler à demi-mots des difficultés qu'elle rencontrait avec l'arrivée des Fangeux. Elle ne parvenait visiblement pas à remplir complètement ses réserves. Et pourtant, la ville lui devait sans doute beaucoup. Car qu'arriverait-il si elle n'avait plus de plantes, plus de matières pour travailler et préparer ses mixtures qui soignaient et sauvaient sans doute tant de personnes?
Je savais que moi aussi, je représentais pour beaucoup de gens le dernier espoir de communication avec l'extérieur, et l'espace d'un instant, je regardais la jeune femme en me disant que nous avions un autre point commun. Nous devions nous en sortir, car nous aidons les autres, chacun à notre manière.

Oui, nous devons tous changer nos habitudes et trouver des moyens différents pour nous en sortir et trouver ce dont on a besoin, que cela soit des vivres ou des plantes.

Je l'observe jongler avec ses pots et ses jarres, elle a presque l'air d'une magicienne, s'activant à transformer la matière sous ses doigts habiles.
Elle me parle ensuite de la plante au nom étrange et difficilement prononçable. Je connais les effets du pavot, je sais donc à peu près de quoi elle me parle. Et son idée limite nettement les effets secondaires, ce qui m'arrange. Je me vois mal continuer à m'occuper de mes oiseaux si je suis sous l'emprise d'une drogue.
J'ai un jour vu ce que pouvais donner cette substance sur quelqu'un. Cela peut amener à être dans un état déplorable, et mener ensuite à la mort.

D'accord, c'est un moindre mal comparé aux effets secondaires de l'opium!

L'ambiance est tranquille et silencieuse, à peine brisé par nos paroles qui flottent dans la petite officine, et pourtant ce silence n'est pas gênant. J'aime sentir l'odeur de ces plantes, et la voir s'activer avec efficacité et douceur. Je sens l'odeur des différentes fragrances au fur et à mesure qu'elle ouvre les pots et réalise ses mélanges.
Je vois les récipients qu'elle met de coté avant qu'elle ne me donne les instructions pour la mixture qui doit m'aider à dormir.

Très bien, je ne gaspillerais pas n'ayez crainte, je suis trop conscient de la valeur de nos ressources et de la rareté de l'approvisionnement!

Elle repars de l'autre coté du comptoir et passe à coté de moi, me frôlant presque avant d'attraper un pot en hauteur. Je recule un peu précipitamment, troublé par ce contact et cette intrusion dans ma bulle de confort. Elle s'excuse rapidement alors que je répond avec un "Ce n'est rien!" de politesse. Je sais qu'elle ne l'a pas fait exprès.

Elle rajoute un peu après que le temps devrais jouer en ma faveur pour m'aider à oublier, constatant autant de la banalité de sa phrase que de sa vérité profonde.
Je lui répond par un léger sourire. J'apprécie sa sollicitude qui ne vire pas au mélodrame.

J'espère que vous avez raison, je ne peux qu'attendre pour en vérifier la véracité. Mais si vos mixtures révèlent leur efficacité, je serais plus enclin à vous croire sur parole.

Je souris d'un air taquin en réponse à son air moqueur de juste avant. C'est assez rare que je me sente à l'aise avec une personne que je connais à peine, mais cela semble possible puisque j'arrive déjà à plaisanter un peu avec elle.

Cette herboriste a le chic pour rebondir après ma légère boutade. Il est vrai que je me suis un peu plus détendu que depuis mon arrivée. Il me faut souvent du temps pour être un tant soit peu à l'aise dans un nouvel environnement et encore plus avec des inconnus.
Elle me parle des réactions à ses remèdes et espèrent qu'ils me feront des effets.

Je toussote un peu, ne pouvant empêcher mon esprit d'y voir là une allusion quelque peu gênante.

Euh oui, je le souhaite aussi... que ça me fasse de l'effet... enfin, que les plantes agissent bien oui.

Mais pour quoi je dois passer après toutes mes maladresses verbales..? Il y a bien longtemps que plus rien ni personne ne me fait de l'effet d'un point de vue intime.

Je la regarde sortir les pots avec les fleurs. Je reconnais la prêle des champs, celle qui ressemble à de la fine herbe. Les petites fleurs blanches sont donc celles de la reine des prés, cela sera utile pour mes oiseaux.
J'écoute la posologie qu'elle m'indique pour bien utiliser tout cela. Je hoche la tête, c'est parfait, avec l'eau dont les bêtes ont besoin, cela facilitera grandement l'administration du médicament.

Des dernières recommandations, et elle m'annonce le prix de tout cela. Un léger rictus déforme mes lèvres. Le prix est élevé, mais compte tenu de tout ce que je lui ai demandé, cela me parait plutôt normal.
Toujours est-il que cela correspond à la quasi totalité de mes économies restantes, et qu'il me faut garder un minimum pour manger au quotidien. Je prend un air embêté mais je pense qu'elle peux comprendre que les temps sont difficiles.

Est-ce que... est-ce que ça vous ennuierais si je vous donne le dernier tiers du paiement dans une semaine? Je peux vous donner deux tiers maintenant, et d'ici une semaine j'aurais eu des clients qui m'auront payé des missives, cela devrait suffire à réunir ce que je vous dois encore.

Joignant le geste à la parole, je sortis ma bourse de cuir et sortit les pièces qui correspondait à un peu plus de la moitié de la somme annoncée.

Je trifouillais dans ma bourse pour en extraire une à une les pièces que je possédais, tout en écoutant les paroles de l'herboristes. Le temps de comprendre le sens de ses paroles, et je fronçais tout d'un coup les sourcils, relevant mes yeux vers elle pour sonder la véracité de ses paroles ou si elle me jouait une drôle de farce.

Elle semblait on ne peux plus sérieuse alors que je prenais une expression contrariée, la bouche un peu entrouverte, m’apprêtant à protester.

Ah mais non! Hors de question de baisser votre prix!
Je suis désolé, mais je ne peux pas accepter votre proposition. Je vous donne deux tiers dès maintenant, et le dernier viendra la semaine prochaine. J'y tiens!

Je bougonnais intérieurement, que dirait-on de moi si on apprenait que j'acceptais que d'autres commerçants me fasse des rabais? je perdrais toute crédibilité dans mon activité, car je faisais moi aussi payer le fruit de mon travail pour le transport de message ou de missives.
Sans compter qu'il n'y a pas que cela. C'est aussi mon honneur et ma dignité qui serait mis à mal si je devais accepter de telles extrémités.

Je vous en prie, il y en a des bien plus nécessiteux que moi. Réservez-leur votre bonté, qui est toute à votre honneur.
Je connais trop la valeur du travail accompli pour vous priver de votre rétribution. Je réclame moi aussi un paiement pour mes services, et ce serait de l’hypocrisie que d'accepter votre marché.

Je pris un peu vivement sa main par dessus le comptoir et y déposais de mon autre main les pièces d'argent que j'avais sortis et qui correspondaient aux deux tiers du paiement.

Je ne vous demande qu'une seule semaine de délai. Bien sûr, je vous rapporterais vos pots dès la semaine prochaine. Et n'ayez crainte, je ne parlerais à personne de votre petit secret...

Un léger sourire ponctue ma phrase, cette femme a quelque chose de très bon en elle, pour en arriver à cette proposition qu'elle m'a faite.

Je remarque la surprise qui passe sur ses traits alors que je met une certaine véhémence dans mes propos. Il est vrai que sans doute assez peu de personnes insistent à ce point pour dépenser leur argent! Et pourtant, j'y tiens beaucoup. sans doute que je me reconnais des points communs avec l'herboriste dans les difficultés de faire marcher nos commerces.

Oui enfin les temps sont durs, il vaut mieux pouvoir garder un peu de réserve de coté.

Je la regarde ranger les pièces tandis que je rassemble les divers pots et les range délicatement dans un sac en tissu que j'avais pris soin d'apporter avec moi. Je me remémore mentalement les instructions qu'elle a donné pour chaque chose. D'ailleurs, en manipulant les pots, je ressens déjà quelques effluves florales émaner du sac et je souris, ses herbes semblent vraiment d'une excellente qualité.

D'accord. Ce n'est guère compliqué, vous me trouverez à la fauconnerie, vers le coin des remparts nord-est. J'y travaille et j'y vis, vous aurez toutes les chances de m'y trouver.

Elle semble légèrement songeuse quelques instants. Je la regarde se déplacer dans la pièce pour me devancer et m'ouvrir la porte. Je passe devant elle en la remerciant, elle me gratifie d'un sourire et d'une remarque espiègle.

Oh je m'y efforce. Et à vrai dire, je préférerais que cela soit vous qui veniez plutôt que la jeune Beth... cette petite a décidément la langue trop bien pendue!

Sur quoi, je me retourne et m'éloigne, un sourire enjoué sur les lèvres...