Nom : Incapable de se souvenir de son véritable nom de famille, la demoiselle porte celui de l’homme qui a décidé de la prendre sous son aile. Ainsi elle appartient désormais à la petite famille des Caellum.
Prénom : Cléiona est le prénom que son sauveur lui a donné afin d’éviter de l’appeler “Gamine” toute sa vie .
Age : Une vingtaine d’années
Sexe : Féminin
Rang : “Adoptée “ par le forgeron du nom de Barath qui travaille depuis toujours au sein du quartier de la Hanse , elle fait partie du peuple. Les souvenirs de son ancienne vie étant toujours prisonniers des méandres de son esprit.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
Commerçante
2 points en intelligence, 1 en habilité, 1 en charisme
Compétences et objets choisis :

• Art : Le dessin, en particulier celui des croquis d’armes
  
• Commerce
  
• Diplomatie
  
• Empathie

Une améthyste difforme se balade autour de son cou grâce à un lacet fin en cuir et il se trouve être le seul trésor qui lui reste de son ancienne vie . Elle possède aussi une une petite bourse en peau d’animal où elle range tout et n’importe quoi comme des petites lanières en cuir des herbes aux vertus cicatrisantes et d’autres objets sans grande valeur ,ainsi qu’ une petite dague fabriquée pour elle par Barath.
(voir topic Système Rp & Xp)

Non loin du centre du quartier de la Hanse, bien isolée au fond d’une rue aux pavés usés, une boutique semble vivre sa vie pleinement malgré sa façade de taille modeste… Appartenant au forgeron Caellum, celle ci se trouvait être bâtie en profondeur, ce qui lui procurait un équilibre parfaite entre espace de travail et de vente. Ainsi, seule sa renommée réussissait à faire vivre son commerce, et ses clients savaient parfaitement où le trouver lorsque ceux ci désiraient un type particulier de dagues et d’épées fines en tout genre.

Vivre à l’écart sans pour autant souffrir du manque de fréquentation, voilà ce qui plaisait à l’homme bourru au franc parler. De plus, cela lui permettait de pouvoir veiller sur une jeune demoiselle qui semblait avoir rejoint la boutique il y a presque dix années à présent.

Plutôt discrète sauf lorsqu’il fallait s’occuper de mettre au point la fabrication d’une arme à la demande, Cléiona attirait l’attention de par son physique assez… étrange. En effet, la jolie demoiselle, au visage en forme de coeur mis en valeur par de longues mèches tombant le long de son front, porte des cheveux courts qui dévoilent à la perfection sa nuque aux allures fragiles. Des prunelles de saphirs pouvant déceler le vrai du faux, un petit nez retroussé qui fait le beau, des traits témoignant d’une bonté mais aussi d’une certaine détermination, et une bouche charnue qui laisse souvent entrevoir des sourires polis… Des détails qui pourraient en dire long sur un caractère plutôt posé, voire timide, et pourtant… Il serait bien idiot de se fier à cette aura bien pure qui semble entourer ce petit bout de femme d’à peine un mètre soixante.

Car les apparences sont bien des fois trompeuses…

Loin d’être adepte des robes et autres jupons, elle porte la plupart du temps des vêtements au style plutôt masculin sans pour autant mettre de côté sa féminité. Une chemise simple d’un blanc cassé pour cacher sa poitrine tout en la mettant en valeur, une veste cintrée en cuir dans les pans tombent le long de son dos pour cacher son pantalon, des bottines usées pour habiller ses pieds et une sacoche en peau de bête se balançant à sa ceinture...Voilà la panoplie plutôt étrange pour une jeune fille au physique aussi doux qu’intriguant mais parfait pour se fondre dans la masse et éviter d’attirer trop l’attention…

Douce, gentille, agréable… A la vue de la jeune fille déambulant dans la boutique une fois celle ci vide, il n’y a pas d’autres mots qui vous viendraient à l’esprit. Ombre dansante profitant du calme pour se montrer, Cléiona n’aime pas trop apparaître au milieu d’une foule, cela est bien vrai. Douée d’empathie, la jeune femme a ce fameux don pour cerner rapidement le monde qui évolue autour d’elle. Préférant alors la bienfaisance du silence pour se mettre à exercer son art ou observer les clients, elle fera toujours en sorte de ne pas attirer l’attention. Effacée sans pour autant briller par son absence afin de ne pas susciter trop de curiosité, la jeune femme joue son rôle à la perfection au sein de la forge à coups de sourires et politesses bien placées. Ce ne sera donc que lorsque la situation le demandera que la jeune fille décidera de faire entendre sa voix, étrangement mélodieuse et cassée à la fois, pour conclure quelques affaires et étonner ses interlocuteurs au passage. Car en effet, l’habit ne fait pas le moine et lorsqu’elle se dévoile ne serait-ce qu’un peu, la jeune femme laisse entrevoir un esprit bien plus affûté qu’il n’y paraît.

Oh que oui.

Pour sûr, en public, elle sait se fondre habilement dans la masse pour intervenir au besoin, néanmoins, en privé, elle s’avère plutôt être une jeune femme têtue, dotée d’un pouvoir habile lorsqu’il faut user de certains mots pour traduire ses pensées à la perfection. Ainsi donc, elle n’a pas peur de manier l’art du franc parler face à une personne qui aura dépasser les limites de la bienséance. Cependant, malgré tout cela, Cléiona cache une grande fragilité et aussi bon nombres de défauts. Souffrant de cauchemars depuis son arrivée chez Barath, elle peut se montrer irascible lorsqu’elle ne se plonge pas dans le dessin pour évacuer ses angoisses. Refusant alors de parler ou même de penser à faire revivre les souvenirs de son passé dans le but d’accéder à la paix, elle choisit toujours pour amie la solitude comme pour essayer de retrouver son calme.

Toutefois, plus les années passent et plus la demoiselle se montre rancunière envers ceux qui la blessent mais aussi déterminée lorsqu’il s’agit de sentiments néfastes. En effet, depuis l’apparition des fangeux, Cléiona a peur. Peur de voir son monde s’écrouler, peur de voir ses amis mourir… Mais au fur et à mesure des semaines et des événements qui ont rythmé sa vie, son sentiment s’est vu rejoindre par la souffrance et la colère. Elle aimerait tellement revenir à l’époque où les petites disputes avec Barath qui la poussaient à s’isoler et à mettre sa fierté de côté pour s’excuser étaient ses seules préoccupations. Très attachée au forgeron ainsi qu’à son petit fils qu’elle considère comme son petit frère, elle tente de s’accrocher aux bienfaits que lui procure cette famille qui est la sienne. Aimante et protectrice envers ceux qu’elle aime, elle n’aspire qu’à une chose… la tranquillité à leur côté, et rien d’autre.

Mais à présent, une étincelle étrange danse au creux de ses prunelles saphir et elle n’annonce rien de bon.

“ écoute moi .. rester ici ! “
“ Mais !”
“ Barath”
“ Laisse, File, gamine ! “

Les voix s’entremêlent pour ne faire qu’une, résonnant en écho dans l’esprit torturé de l’endormie.

“ ... pas savoir… jamais reconnaître ”

Une lame. Des larmes. Le coeur brisé. Puis. Le néant.

“Noooon !”

La sensation d’une chute violente dans le vide ramena alors brutalement Cléiona à la réalité. Se réveillant en sursaut, la demoiselle qui s’était assoupie comme une poupée de tissus sur ses croquis encore luisant d’encre n’avait pu s’empêcher de crier. En sueur, elle passa alors une main dans ses cheveux, qui semblaient être collés définitivement sur son front , puis sur son visage tout en fermant les yeux. Perdue, encore tremblante, elle n’arrivait pas à oublier ces voix qui venaient la hanter de plus en plus depuis l’attaque récente des fangeux. Certes, elle avait toujours fait des cauchemars depuis le jour où sa nouvelle vie avait débuté mais il fallait croire que plus le danger étouffait Marbrume, et plus elle en souffrait.

Boire, j’ai envie de boire

Oubliant le dessin, ainsi qui les martèlements constants engendrés par le marteau de Barath qui venaient rythmer ses pas, la jeune femme se dirigea vers un pichet d’eau… et du se retenir de tout recracher sur le sol à la vue de son reflet dans un vieux bout de miroir crasseux qui traînait par là.

Mais qu’est ce que !?

Vivre un songe angoissant était une chose, mais s’endormir sur un papier luisant d’encre bien fraîche en était une autre. A présent, Cléiona donnait l’impression d’avoir tenté une expérience artistique unique en son genre qui s’était transformé en un échec. Poussant alors un soupir entre le râle et le grognement, elle attrapa un vieux morceau de tissu puis le plongea dans l’eau pour pouvoir se débarbouiller un minimum avant d’aller rejoindre les bras de Morphée…

Des bras qu’elle n’appréciait guère en ce moment.

Lentement mais sûrement, la demoiselle enlevait l’encre sur sa joue tout en fixant le vide… Depuis combien de temps vivait-elle ici déjà ? Dix ans… Dix années à subir ces petits moments de terreurs nocturnes sans comprendre pourquoi. Dix années à essayer de les chasser à jamais mais sans succès… Dix années…que Barath Caellum lui avait sauvé la vie.

Comment ? Pourquoi ? Tout était toujours bien flou dans l’esprit de Cléiona lorsqu’elle essayait de se remémorer les douze premières années de son existence. Seuls des éclats de voix, puis une douleur, autant physique que psychologique, allaient et venaient dans ses rêves pour la malmener. Ainsi, elle ne se rappelait clairement que du visage marqué du vieux forgeron qui l’avait “tirée d’un sacré pétrin” en lui faisant comprendre que personne ne devait savoir qu’elle était en vie pour son bien. Aussitôt, un lien étrange s’était tissé avec ce grand père improvisé, qui, malgré ses airs bourrus, avait su faire preuve d’une bienveillance rassurante envers la petite amnésique mal en point. Une fois soignée et remise , il lui avait donné un prénom pour commencer une nouvelle vie au sein de son petit commerce dans le quartier de la Hanse en lui demandant de ne pas se torturer avec le passé car seul l’avenir avait de l’importance.

La vie s’était montrée plutôt tranquille pour Cléiona. Les années s’étaient succédées lentement mais sûrement au sein de la boutique du forgeron qui combinait une forge en sous sol et une petite boutique au rez-de-chaussé. Puis l’arrivée du petit fils de Barath en tant qu’apprenti avait renforcé ce sentiment de famille qui avait su la rassurer. Baignant dans une bulle de sérénité, la demoiselle avait vu ses cauchemars diminuer au même rythme que son envie d’en savoir plus sur ses origines. Entre une passion grandissante pour l’art du dessin et le commerce afin d’aider le duo de forgerons à vendre leurs créations, elle avait toujours espéré que rien ne se mettrait en travers sa route… Et pourtant. L’arrivée des fangeux était venue tout bouleverser.

Sentir la menace, ne pas comprendre pourquoi ils avaient mérité cela, vivre la peur et subir. Combien de fois Cléiona avait prié, surtout Serus, afin de leur donner à tous la force pour survivre à tout cela. Mais rien ne s’était passé. Bien au contraire. Entre la famine, la colère grandissante de la populace et l’hiver bien trop rude chaque jour s’était avéré être un combat pour réussir à maintenir un certain rythme de vie. Certes, le travail de Barath était reconnu, les affaires avaient marché étrangement mais bien assez pour assurer la survie du trio.

Toutefois.
Le pire avait fini par se produire.

Le visage trempé, mais lavé, la demoiselle posa ses paumes de main contre l’atelier en bois puis poussa un long soupir au souvenir de cette fameuse journée. Cette longue, interminable et sanglante journée.

Les hurlements, les fangeux déambulant au coeur même du quartier… La jeune fille se rappelait des éclats de voix, du sang et de la peur qui lui avait rongé les entrailles avant de laisser place à une rage sans nom une fois le carnage terminé. Que la Trinité soit bénie… Elle n’avait rien eu de grave, tout comme Barath et Kheldar, son petit fils d’une quinzaine d’années. Une chance véritable qu’ils devaient sans doute à l’isolement bien pensé de leur commerce dans le quartier. Cependant, l’horreur ne s’était pas arrêtée… car à peine remis de leurs émotions, ce fut une véritable rafle pour une mission à l’extérieur des murs.

L’Opération Labret.

Un évenement qui avait fait naître dans le coeur de Cléiona, une véritable haine pour cette haute société qui donnait l’impression de détenir leurs vies à tous entres leurs mains véreuses.

Tant de vies avaient été prises… Tant de morts hantaient à présent les rues de Marbrume…

Tapant du poing sur le vieil établi comme pour se débarrasser de toutes ces visions désagréables, Cléiona se retint de pousser un juron puis se retourna lentement vers son espace de travail laissé à l’abandon depuis quelques minutes. Concentrant alors son esprit sur les bruits de marteau de Barath qui continuait de travailler malgré la nuit tombée, elle attrapa la perle difforme d’améthyste qui pendait autour de son cou grâce à une sorte de lacet de cuir. Seule possession provenant de son ancienne vie oubliée, elle avait le don de l’apaiser dès qu’elle la serrait fortement dans sa paume.

Un jour, tout redeviendrait comme avant… Un jour, elle verrait cette peur disparaître avec les fangeux… et tout ceux qui avait osé détruire la vie de ceux qu’elle aimait.

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