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Prénom : Eivør

Age : 34 ans

Sexe : Masculin

Situation : Veuf

Rang : Mercenaire

Lieu de vie : Le Labourg

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :

Carrière du Mercenaire.
+1 FOR, +1 END, +1 ATT et +1 PAR

Compétences et objets choisis :

Compétences :

- Bagarre Niveau 1
- Pistage Niveau 1
- Coriace Niveau 1
- Esquive Niveau 1
- Ambidextrie Niveau 1


Objets :

Une tunique en cuir, une hache simple

L’homme qui, jusqu’à lors, prêtait plus d’attention à son verre à moitié vide qu'à vous, se redresse légèrement avant de s'enfoncer de nouveau dans sa chaise. D’un âge avancé, on devine aisément qu’il doit avoir beaucoup vécu, sa respiration est lente et laborieuse, comme si la Mort en personne le guette du coin de l'œil -ou peut-être est-ce plutôt à cause du verre de gnôle qu’il vient de descendre ? Il finit par répondre à votre question en se raclant bruyamment la gorge.

- L’type que vous cherchez, l’est pas natif d’ici non… Fait partie des réfugiés, ceux d’Hendoire. Un rude gaillard bien bâti qui mesure une toise de haut, ouais, autant dire qu’on peut pas l’rater.

Il lorgne une nouvelle fois sur son verre et refuse d’ajouter quoique ce soit. Visiblement, chaque information va vous coûter une tournée. En silence, vous faites signe à la tenancière d’apporter deux verres propres et de quoi apaiser la soif du vieux débri. A peine remplis, l’homme se jette sur le verre comme s’il n’avait pas bu depuis plusieurs lunes. Vous espérez simplement qu’il supporte suffisamment l’alcool pour continuer son histoire.

- V’pouvez pas le rater, un grand blond, l’regard mauvais, barbu et ch’veux longs, crâne rasé sur les côtés, des drôles de marques ou p’t’être des dessins sur les tempes, y’en a pas deux comme lui ici-bas… Paraît même qu’il a une balafre dans l’cou, mais ça, j’ai pas vu...

Un nouveau regard sur son verre et vous comprenez qu’il en prendrait bien encore un peu. En prédiction de cela, la tenancière a déjà déposé une bouteille sur la table. Le vieillard a tout le luxe pour se servir lui même et, après coup, il pourra même se torcher en terminant la bouteille en solitaire. Vous avez certes assez d’informations pour identifier l’individu en question, mais comme vous pouvez certainement en apprendre un peu plus, vous attendez.

- Mh… J’me jette pas dans les bras des inconnus non plus.., J’sais pas grand chose moi, j’connais que de vue et encore…

Il se penche et saisit la bouteille d’une main certaine, puis il se sert de nouveau, à ce rythme vous pensez qu’il va sûrement finir sous la table.

- Tout ce que j’peux dire, c’est qu’il en impose, et qu’il sait s’battre. Maintenant, de ce qui s’raconte, l’est mercenaire, mais avant, c’était un milicien, ‘fin chez lui quoi. Disons qu’il a une tête à distribuer les beignes commes des petits pains. Vous voyez, des fois, on croise une personne et… Et on sait que c’est la personne à pas emmerder, et ben c’est exactement ce que j’ai r’ssenti en le voyant.

Finalement, il s’étonne que la bouteille soit vide, et tente alors de faire signe à la tenancière pour une dernière boisson mais son mouvement, plus que maladroit, manque de l’envoyer au sol. Vous avez les informations que vous voulez, alors vous laissez le débri avec sa bouteille vide.

Il serait de ma foi trop aisée de décrire Eivør comme un vulgaire butor. Bien sûr, au premier coup d'œil le bonhomme n’a pas l’air des plus amical, aussi froid qu’un glaçon, c’est tout juste s’il ne grogne pas pour tout vous avouer. Il est vrai que le travail de mercenaire n’a pas de quoi vendre du rêve, on imagine facilement tout un tas de sales types se cacher derrière ce boulot, dans le but de justifier leurs morales douteuses.

Pour sûr, notre grand blond n’a rien à voir avec ce genre d’individu. Eivør est du genre vieille école vous voyez ? Droit dans ses bottes et tout ce qui va avec… Avec des événements différents, j’pense qu’il aurait pu avoir un avenir autre que celui d’être une lame à acheter, au moins ça paye bien.

Après me faites pas dire ce que j’ai pas dit, ce n’est pas parce qu’il a des valeurs qu’il est incapable de vous coller une bonne dérouillée. Pour tout vous avouer, c’est juste que je l’imagine mal rosser une bonne femme, enfin, ça c’est mon avis, dans les faits j’en sais trop rien et je n’irais certainement pas lui demander. Moi je sais simplement deux ou trois choses, alors si j’peux aider, je le fais.

Il n’a rien d’un grand causant, et malgré sa taille il est plutôt du genre discret, ce n’est clairement pas le genre de personne qui aime attirer l’attention sur lui. Ce n’est pas non plus un homme des plus expressifs, pour tout vous dire, même le déhanché d’une donzelle ne lui tire pas l’ombre d’un sourire.

J’suis certainement pas le meilleur pour tout vous raconter sur certains points, mais il se raconte qu’il n’était pas comme ça avant… Rien d’incroyable vous m’direz, on avait tous une petite vie plus ou moins tranquille avant ce merdier, mais certaines choses peuvent changer une personne du tout au tout.

Fils d’un humble pêcheur, Eivør a toujours eu la mer dans le sang. Originaire d’Allange, on peut dire que cette attirance familiale pour les grandes étendues d’eau était toute trouvée au vu de la proximité avec la côte. Dans ses jeunes années, il a travaillé avec son père sur un petit bateau qui appartenait à sa famille depuis plusieurs générations. Un navire aussi petit soit-il, coûte une fortune à construire, une somme que la famille d’Eivør ne possédait pas, du coup, la vieille barque a toujours été bichonnée. Comme une princesse ! Il est plus difficile de retracer l’histoire de sa mère, principalement parce qu’il ne l’a que très peu connue : la pauvre a été emportée par la maladie alors que son fils n’avait pas encore sept ans. Le manque maternel l’a forcé à se rapprocher de son père, chose qui a fonctionné, heureusement. Mais vous savez, le petit était très aimé par son père.

Malheureusement pour Eivør, le dernier parent qui lui restait mourut à son tour quelques années plus tard, non pas de maladie, mais lors d’une rixe. Alors que son père voulait faire une bonne action en séparant deux individus éméchés, l’un d’entre eux n’hésita pas à lui asséner un coup de couteau. Autant vous dire que le temps que la garde ne rapplique, le bougre s’était déjà vidé de son sang sous le regard de son fils, et les deux lâches n’avaient pas perdu de temps pour filer. De ce que je sais, Eivør est resté aux côtés de son père jusqu’à la fin, aux premières loges pour voir la vie quitter petit à petit son regard. C’est déjà le genre de chose qui peut détruire un adulte, alors un gamin… C’est d’ailleurs le genre de blessure vicieuse qui ne se voit pas, et qui ne se referme jamais.
Ces évènements tragiques l’on finalement encouragés à rejoindre l’armée. La vengeance n’avait rien à voir avec ce choix, principalement car on ont vite mis la main sur les deux fuyards. Celui dont les mains étaient encore couvertes du sang du pauvre pêcheur a terminé sa misérable vie au bout d’une corde, à sécher au vent comme un bout de viande. Quant au second, il me semble qu’il n’a fait que passer un petit séjour à l’ombre, le temps de faire pénitence.


J’imagine que je ne vous apprends rien si je vous dis qu’à cette époque on ne parlait pas encore de milice, mais tout bonnement d’armée. Eivør s’était finalement retrouvé dans une garnison affectée à la garde de la cité. Un travail assez simple puisqu’il s’agissait globalement de maintenir l’ordre, et de coller une ou deux raclées quand c’était nécessaire.

Lorsqu’il était soldat, Eivør se vouait à être toujours attentif, il voulait protéger et défendre, s’assurer que plus jamais un enfant n’aurait à vivre ce qu’il avait personnellement vécu. Une intention très noble pour sûr, mais aussi très naïve si vous voulez mon avis. Même s’il faisait correctement son travail, qu’est-ce qui pouvait assurer que son voisin ferait aussi bien que lui ? Rien. Soldat ou pas, des gamins malheureux ou orphelins il y en a plein les rues, un de plus ou un de moins… ça ne change pas vraiment les faits.

J’imagine toutefois que ce ne sont pas ces jeunes années qui vous intéressent, mais plutôt ce qui est arrivé après n’est-ce pas ? Par un heureux hasard, Eivør a finalement rencontré un temps le bonheur et s’est lié à une jeune prêtresse qu’il avait rencontrée lors d’une ronde. La jeune femme s’était faite importuner par un type un peu trop lourd, et Eivør est intervenut. Il a envoyé le type dans le caniveau le plus proche. Sauver une donzelle ça fait sans doute cliché comme rencontre, mais pour le coup, ça s’est montré bénéfique. Et de cette union est née une petite fille : Hedda. Sa rencontre avec Virka, et la naissance de sa fille, renforçèrent la foi de notre soldat en les Quatre. Jusqu’alors, avec la vie qu’il avait eue, sa foi était vacillante, avec son passif c'était presque normal, même si ce n’était clairement pas le genre de chose à crier sur tous les toits. Mais l’amour… ça peut changer un homme de bien des façons. Chaque fois qu’il en avait l’occasion, le bougre se rendait au temple pour prier et demander pardon pour ses longues années de doute.

Une femme, une fillette et pourtant le voilà bien tout seul aujourd’hui, ça soulève des questions vous ne croyez pas ? La curiosité c’est un mal, encore plus quand elle concerne le malheur des autres. Mais comme vous vous en doutez, ce n’est pas le genre d’informations que l’on obtient facilement, Eivør n’est d’ailleurs pas le genre d’homme à se confier sur son passé, ni sur ce qu’il ressent alors… disons que ce que je vais vous raconter n’est pas forcément exact, même si je pense avoir raison dans les grandes lignes.
Sa femme est morte quelques temps avant l’arrivée de la Fange, je ne connais pas la cause exacte, mais c’est visiblement dû à un mal que personne n’a pu guérir. Veuf et père d’une petite fille en bas âge, Eivør n’a pas eu d’autre choix que de quitter l'armée pour s’occuper de son enfant. Je pense qu'il devait avoir de bons contacts, car on ne rend pas les armes aussi facilement.Une fois encore je n’ai pas beaucoup d’informations à vous communiquer sur cette période de sa vie, c’est assez sombre.
Quand la Fange est arrivée, elle a détruit toute la vie qui se trouvait sur son passage. Ils ont morflé autant que nous à ce niveau. On peut dire qu’il a eu du flair en rangeant les armes, les survivants des escarmouches militaires contre la Fange, y’en pas beaucoup. Leur capitale a résisté un moment, mais leur arrivée démontre que malgré tout… on ne repousse pas le mal éternellement. S'il avait retrouvé la foi à la suite de son mariage, avec la perte de sa femme, puis la Fange, je peux vous certifier que là, c'est devenu très vacillant. Mais comment le lui reprocher ? Comment garder la foi quand tant d’innocents périssent sous vos yeux ?
La perte de sa fille est ce qui a enfoncé le dernier clou. La cause de sa mort ? Ça, je n’en sais rien, la calamité ou la mer peut-être ? Je pense que plus d’un navire a quitté Allange à ce moment-là, mais pour le moment seul l’un d’entre eux est arrivé ici alors… Peut-être Hedda est-elle toujours vivante sur un autre rafiau ou tout simplement morte, en vérité je ne sais pas ce qui serait le mieux pour elle…

A son arrivée à Marbrume, il aurait très bien pu rejoindre les rangs de la milice, après tout il avait les compétences et les connaissances pour être utile. C’est normal de se demander pourquoi il ne l’a pas fait. Là encore, je n’ai pas vraiment de réponse à apporter, mais j’ai peut-être une ou deux pistes.
On ne va pas se mentir, il n’y a pas mal de personne peu ou pas expérimenté dans la milice, tous ne sont pas des vétérans, et faut bien que jeunesse se fasse. Mais, dans la tête d’un type comme Eivor, les jeunes années de fougue sont passées, sans parler du fait de se retrouver au milieu d'inconnus ? Tout l'monde ne pose pas un regard conciliant sur les réfugiés. Vous seriez capable de faire confiance à des types qui vous regardent de travers ? De leur confier votre vie si ça tourne mal ? Je vous rassure, personne le ferais, faire cavalier seul ça semble tout de suite plus logique n'est-ce pas ?
Mercenaire ce n’est pas idiot comme choix, il peut choisir son employeur et pas de chef pour lui gueuler des ordres. J’imagine que c’est aussi plus facile pour lui de choisir la voie de la solitude, je n’aurais pas fait ce choix personnellement, mais qui suis-je pour juger ?

Tout ce qu’il a vécu a forgé Eivør tel que nous le connaissons aujourd’hui. Je me demande encore comment il a fait pour ne pas devenir fou. Certains sont peut-être tout simplement « plus forts » que d’autres, mais si une chose est sûre, c’est qu’il s’agit d’un homme qui n’a plus rien à perdre, alors si j'étais vous, j'irais pas remuer la merde.

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