Surnom : Arpenteur
Âge : la trentaine
Sexe : masculin
Rang : indéfini, sans domicile, des contacts dans toute les factions.
[vous pouvez rajouter des éléments à votre guise]

La pluie martelait les pavés. Les premières torches s'allumaient dans les rues, tandis que des silhouettes sombres et furtives pressaient le pas dans les dernières lueurs du crépuscule. On vit le peuple arrêter ses activités, et la place se calmer en quelques minutes, avant de tomber aux mains des chiens et des prostitués. Un homme sortit de la taverne, l'esprit dévoré par l'absinthe, avant de s'écrouler dans la boue. Une mère serra le poignet de sa fille, résolue à rejoindre son logis avant l'heure où la cité deviendrait le refuge des spectres et des damnés.
Deux hommes en armes à la démarche martiale, le regard caché sous de lourds casques d'aciers, apparurent. Chacun tenait une hallebarde qui tanguait, et de leur main libre, traînaient un corps. Ils se dirigeaient vers la caserne.

Arpenteur ouvrit un demi-oeil. Il était au sec, dans une cellule sombre, assis sur un tabouret. Deux silhouettes imposantes émergèrent de la pénombre. L'une tonna :
-"Il est réveillé !"
On lui répondit :
-"Tant mieux. Laisse moi me mettre au sec et on voit ça."
L'homme assis sur le tabouret releva la tête, et un regard d'acier transperça celui du garde. Il sentait une vague douleur à l'arrière de sa tête, tempérée par le froid qui lui engourdissait le corps. Sa veste avait été déchirée, et laissait apparaître une délicate chemise en lin tâchée de boue. Un filet de sang coulait sur sa barbe. Malgré des épaules larges, son corps donnait l'impression d'une certaine finesse. Et même sur ce tabouret, vulnérable, les mains liées, il semblait stable et droit.
-"Bien, tu m'entends ?" Aboya un garde. "Je pense qu'on a des choses à se dire, toi et moi."
-"Je pense qu'un nom est un bon début, mon ami !" Enchaîna l'autre. Un rictus mauvais éclairait son visage.
Malgré sa bouche tuméfiée, Arpenteur laissa échapper un sourire. Pas un sourire de défi, mais un sourire sincère, bienveillant. Ceci eu pour effet de désarçonner le garde, qui, visiblement mal à l'aise, fit un pas en arrière avant de s'adosser aux barreaux de la cellule.
-"Allons, ne nous fâchons pas. Pour commencer, on m'appelle Arpenteur. J'aimerais m'adresser à votre supérieur avant de continuer." Contre toute attente, cette voix venant d'un homme hirsute et battu, possédait une profondeur considérable, ainsi que d'étranges accents chantants. Sur le visage du garde visiblement, une grimace se dessina.
-"Tu te crois en position de demander quoi que ce soit ? On t'attrape avec des bannis qui préparaient une embuscade à une patrouille de la milice, et tu penses que l'on va t'accorder quoi que ce soit, laisse moi rire ! Je vais être clair : si tu veux éviter la potence, tu as intérêt à parler."
-"Vous comprendrez bien que ma présence auprès d'eux était entièrement... Circonstancielle. Si il en reste un en vie, il confirmera même que j'ai bien essayé de les dissuader de ne pas commettre une idiotie."
Les gardes se regardèrent. Ils avaient face à eux un individu pour le moins étrange. Après l'assaut, ils s'étaient déjà interrogés sur la présence de cet homme aux vêtements simples mais raffinés aux abords du marécage. Il est vrai qu'il donnait l'impression de quelqu'un pour qui le fait d'être mouillé n'était pas une préoccupation prioritaire.
-"Etes vous citoyen de Marbrume ? Votre accent trahi votre origine étrangère." Repris le garde qui s'était mis en retrait, dans l'espoir d'échapper aux questions soulevées par la situation.
-"Oui. J'ai même la chance d'être connu de certains privilégiés." Répondit honnêtement Arpenteur. "Je souhaiterais éclaircir la situation, croyez-moi, mais j'ai bien peur d'être tenu à certaines obligations."
-"Cette fois, ça suffit, on va vous faire parler !" Cracha le garde.
Des pas précipités se firent entendre dans le couloir. Une voix puissante et autoritaire tonna :
-"Il suffit !"
Deux silhouettes arrivèrent à l'entrée de la cellule. L'une était emmitouflée dans un long manteau gris et possédait une démarche raffinée trahissant de hautes origines. L'autre était grande, droite, imposante. Elle jaillit de l'ombre, faisant apparaître un visage aux multiples cicatrices et une cataphracte étincelante. Le capitaine de la garde ordonna :
-"Déliez-le."
La crainte se fit voir sur le visage des gardes, et ils s'éxécutèrent sans discuter. Derrière lui, la silhouette laissa tomber sa capuche, laissant éclater une chevelure enflammée. La comtesse de Mirail adressa un regard bienveillant à Arpenteur, et demanda à voix basse :
-"L'avez-vous ?"
Un sourire énigmatique se dessina sur le visage de l'homme assis. Sans le moindre mot, il chercha dans une poche intérieure de sa veste, et en sortit un petit morceau de bois peint d'une grande beauté, présentant l'image d'une sirène, et des dorures de la plus grande qualité. Il remit l'objet à la comtesse, se leva, et adressa un sourire triste au capitaine.
-"Désolé du dérangement." répondit celui-ci, visiblement gêné.

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