Une proposition impossible à refuser! [PV Alex]

Il était tôt ce matin là. Kira franchit les portes du manoir où elle résidait grâce à la gentillesse de son hôte, le Vicomte Alexandre de Terresang. Cela faisait quelques jours qu'elle s'était absentée pour réaliser une mission que son hôte et également supérieur hiérarchique au sein de l'Ordre, ne pouvait réaliser lui-même au vue de son état. La jeune Baronne se demandait comment il allait. Même si la majeure partie de ses pensées allaient vers Hector, qui était restait à Sombrebois. C'était d'ailleurs pour respecter un marché avec lui qu'elle s'était absentée. Réalisant une commande pour le Baron au nom de l'Ordre de l'Astre Bleu, en tant que Lady Constructrice. Toutefois... Elle n'osait vraiment s'en rappeler... Elle avait bien réalisé sa mission, à merveille même! Presque aucun problème n'avait été rencontré. Pourtant... Elle entra dans le manoir en ayant le cœur serré. Quelque chose s'était passé au château du Baron. Quelque chose que la jeune femme redoutait, cela aurait pourtant dû la rendre joyeuse, heureuse, voire euphorique. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle s'entichait d'un homme... Mais là, elle se sentait coupable. Pourquoi? Elle n'avait pourtant rien fait de mal.

La jeune femme franchit enfin la grande porte en bois. Un serviteur... Gerald? Ou un nom de ce genre, elle ne se souvenait plus, prit sa longue cape en velours et alla l'accrocher dans un vestiaire. Il vint également débarrasser la jeune dame de ses affaires de voyages. La Baronne lui sourit, et le vieille homme lui sourit en retour, apparemment heureux de la voir. La jeune femme s'approcha de lui, et lui demanda doucement, parce qu'elle ne voulait pas que sa voix raisonne dans tout le manoir, ne connaissant pas l'état du Vicomte, elle ne souhaitait pas le réveiller :

"Comment va notre Seigneur? Il s'est rétablit, ou a-t-il souffert en mon absence?
- Ma lady sera heureuse d'apprendre que deux jours après votre départ, notre Vicomte s'est enfin décidé à se lever de son lit!" lança aussi doucement que la Baronne le vieux serviteur.

La jeune dame regarda le serviteur, interloquée. Comme si ce dernier avait prononcé une énormité. Puis, Kira regarda vers les étages, essayant d'entendre si le Vicomte de Terresang était déjà levé. Mais les rayons du jour pointaient seulement le bout de leur nez, Kira doutait que son hôte soit déjà levé, même si tout était possible de sa part.

"Si vous le cherchez, ma damoiselle, il est dans la salle d'eau. Il sera dans son bureau à la dixième heure du jour." ajouta ensuite le serviteur.

Kira le regarda, interloquée. Alors ainsi, le Vicomte avait reprit du service? Mais quelle miracle avait éclaté dans cette maison en son absence? La jeune femme fit signe au serviteur qu'elle partait dans sa chambre, et lui signifia ensuite que ses affaires devrait être remontée, puis elle monta à l'étage. Le vieux serviteur essaya de lui demander comment s'était passé son voyage, mais Kira n'eut ni le temps, ni l'envie de lui répondre. Ses sentiments revenaient, et elle devait faire en sorte de les oublier pour paraître correcte et calme devant son hôte lorsqu'elle irait lui faire son rapport.
La rouquine alla donc dans sa chambre pour se préparer, elle changea de tenue, et demanda à l'une de ses servantes de venir l'aider. Kira choisit une robe vert pâle, ornée de fioritures agréables. C'était une tenue légère, qui lui sciait bien pour un retour de voyage. La servante l'aida à se coiffer et à se rafraîchir le visage avant de se maquiller. La Baronne ne souhaitait pas avoir l'air d'une simple souillon pour faire son rapport. Cela avait été sa première expédition seule, si l'on ne comptait pas la présence rassurante d'Hector. Non! Surtout, il ne fallait pas penser à lui! Il ne fallait pas rougir, ne rien montrer à Alexandre. Comment pourrait-elle montrer sa confiance et sa volonté si elle faisait preuve de faiblesse et qu'elle montrait à son hôte qu'elle avait été ébranlée durant ce voyage? Mais la jeune femme essaya d'oublier tout cela. Tout d'abord en se construisant une apparence correcte, puis, lorsqu'elle pensa être présentable, elle alla dans la petite pièce à lire. Elle s'installa devant une fenêtre, et commença à lire pour concentrer son esprit sur des sujets plus corrects.
Mais plus la rouquine essayait de se concentrer, plus l'image du Baron s'imposait à elle. Kira essaya d'autres livres, d'autres lectures. Elle essaya même de reprendre des calculs. A la fin, elle retourna à sa chambre, et à son bureau et l'examina. Elle chercha des papiers, des parchemins relatant les dépenses, et les crédits, elle essaya de refaire les comptes. Mais rien n'arrivait vraiment à effacer ce qu'ils 'était passé à l'expédition. Puis, vint l'heure fatidique. Une servante frappa à sa porte, et lui signifia que le Vicomte était debout et l'attendait.

La Baronne soupira, rangea ses parchemins correctement, vérifia qu'elle était convenable. Oh, et puis, depuis quand se souciait-elle d'être convenable? Elle était provocatrice, non convenable! Kira n'était pas une dame, elle était une femme avant tout. La jeune femme sortit, le visage neutre, et se dirigea d'un pas assuré jusqu'au bureau du Vicomte. Elle frappa délicatement sur le bois sombre de la porte. Puis, lorsqu'elle entendit une réponse, elle entra.
Alexandre de Terresang semblait en effet plus rayonnant que jamais. Il était rasé, porté des vêtements coloré et simple. Et se tenait normalement sur son bureau et non voûté. Bureau qui, d'ailleurs, avait retrouvé un semblant d'ordre, mais qui semblait toujours recouvert par un nombre incalculable de papiers en tous genre.

"Bonjour, cher ami. Je vois que je ne vous ai pas trop manqué, au contraire! Vous semblez aller beaucoup mieux, dites moi." lança Kira, laissant voir son amusement. "J'aimerais bien savoir ce qui vous a redonné vie."

La rouquine s'approcha du bureau, mais ne s'assit pas sur la chaise qui faisait face au Vicomte, et ne vint pas se vautrer non plus sur le bureau comme elle le faisait à son habitude. Elle regarda le Vicomte, simplement, apparemment surprise que... le serviteur (tant pis pour son nom) ait à se point simplifié le rétablissement de son maître.

"Je viens faire mon rapport, Vicomte." finit par ajouter Kira, ne voyant aucune réaction de la part de ce dernier.

La rencontre avec une femme répondant au nom de Callista, deux nuits auparavant m’avait âprement remonté le moral...malgré ma profonde dépression. J’avais parlé de suicide, d’être le dernier de ma lignée, je n’étais qu’une loque. Une loque en décomposition. La veuve avait su dire les bons mots pour me redonner l’esprit...Sitôt après, dès l’aube, je décida d’aller prier au temple. Prier pour quoi ? Pour mon père avant tout. Mon père que j’ai assassiné...mon père que j’ai injustement tué de sang froid mais aussi pour ma femme défunte, Alice. Ma femme morte pour les fangeux...Et Claire, ma fille, toujours disparue. Je n’avais dont pas d’héritiers, pas de progéniture pour reprendre mon oeuvre…

Mais ces choses s'échappèrent de mon esprit lorsque j’eus une consultation avec une jeune prêtresse qui me servit d’épaule amicale. Elle m’avait écoutée jusqu’au bout et je me sentis bien mieux deux heures après...J’étais sur la voie de la guérison et cela faisait plaisir de se sentir aussi léger. De retour chez moi, le guérisseur de la jeune baronne, qu’elle avait emmené de son exode et que j’avais guéris, arriva pour me poser une prothèse, ce n’était qu’un crochet mais il suffira amplement.

Je me fis également couler un bain, rasé de prêt ma barbe hirsute qui me faisait ressembler à un ours avec mes longs cheveux sur les cotés que je fis couper jusqu’aux oreilles. Je me sentais revivre, j’avais l’impression d’avoir vingt ans.

En l’absence de la jeune femme, je ne quittait presque pas mon bureau, le rangeant, jetant ce qui était inutile. Je le redécora, mettant le collier de ma femme Alice sur un cadre sur mon bureau. Je l’avais récupéré son cadavre, des mois auparavant…

J’étudiais des document, ne m’enlevant pas de la tête que je pourrais mourir bientôt et que mes terres, mon titre, mes possessions appartiendraient au Duc ! Je ne pouvais tolérer cela...Il me fait une femme, un mariage arrangé, avoir un fils ou une fille légitime. Adelaïde de Frayer, mon ancienne belle soeur ? Non, elle était partit il y a peu, me laissant seul.

C’est alors que je vis Kira entrer dans mon bureau, ainsi donc elle était revenue. Je ne l’avais même pas entendu rentrer. Elle remarqua que j’allais mieux...Allais je vraiment mieux ? Oui peut être. Ce qui m’avait redonné la vie ? La vie, elle même ! Elle est beaucoup trop courte pour être gâché.

J’eus alors soudain une idée ! Tilt ! Je regardais la jeune femme avec un grand sourire. Je me levais alors rapidement et je dis tout en allant vers le buffet pour servir deux verres de vins.

’’Votre rapport attendra, Kira.

Je lui servis une coupe d’argent emplit de vin, je la regardai et je dis en buvant une gorgée, levant légèrement l’index droit.

-Ce qui m’a redonné la vie c’est la vie elle même. J’ai été idiot, dépressif, mais à quoi bon ? J’ai certes perdu une main…

Je lui montra mon crochet

-...ma femme, ma fille, mais qu’importe, mon deuil est fait. Je suis un vieil homme, ne nous voilons pas la face. Je n’ai pas d’héritier, donc pas de descendant pour mes terres et vous non plus il me semble...Kira, je vous dois beaucoup, vous m’avez aidé de nombreuses fois durant ma convalescence, vous m’avez aidé à ne pas mourir lors de cette fameuse journée à votre pavillon.

Mais, je vous ais trouvé un toit à vous et à vos gens, je vous ai donné une raison de vivre. Je vous ai sauvé d’une mort certaine.

Kira, je vous propose quelque chose qui pourrait nous être bénéfique à tout les deux. Vous aurez un titre, des terres, l’honneur de votre maison sera lavé Kira.

Je la regardais alors droit dans les yeux, mon sourire ayant disparu.

-Epousez moi.

La jeune femme fut surprise que le rapport n'intéresse pas le Vicomte au premier abord. Avait-il eu des retours plus tôt qu'elle ne le pensait? Ou alors lui faisait-il assez confiance pour qu'elle n'ait pas à détailler sa mission? Kira se décida à s'asseoir lorsqu'elle vit le Vicomte lui servir une coupe de vin. La rouquine s'en saisit et commença à boire quelques gorgées tout en écoutant son hôte expliqué les raisons de tous ces changements. Oui, il était vrai, le Vicomte avait perdu beaucoup de choses, et la jeune dame avait parfois de la pitié et de l'inquiétude pour lui. Mais l'excuse que lui sortit celui-ci pour expliqué sa sortie de dépression ne suffisait pas vraiment à Kira pour expliquer tout cela. Ce qui m’a redonné la vie c’est la vie elle même?... Belle philosophie! Toutefois, on ne reprends pas gout à la vie du jour au lendemain... Alors qu'est-ce que le motive tant? se demanda la Baronne.

Elle posa alors sa coupe sur le bureau, et attendit la suite du discours de son hôte. Elle commençait à se douter de quelque chose. Le Vicomte avait une idée derrière la tête, et cela ne rassurait pas vraiment la jeune femme. Que lui voulait-il? Ou alors voulait-il simplement parler? Non... Ce n'était pas son style de perdre ainsi du temps. Peu à peu, la jeune dame commençait à voir le bout du tunnel où Alexandre voulait l'emmener. Toutes ces histoires d'héritage, de terre, de descendants... d'héritier. Kira se redressa dans son fauteuil quand elle sentit que le Vicomte arrivait peu à peu à la fin de ses idées... Et la Baronne sentait que la fin ne lui plairait guère.
Puis le sourire d'Alexandre s'effaça, faisant place à un sérieux et à un silence des plus pesant. Kira sentait que sa tête allait imploser tellement ce calme apparent lui était insupportable. Elle avait envie de crier sur son hôte pour qu'il termine, pour qu'il arrête cette torture! Mais elle se retint, tant bien que mal jusqu'à ce que le Vicomte le dise enfin. Cette fois, la jeune femme ne put retenir sa réaction.

"Quoi?! Moi?!" cria-t-elle.

La Baronne se leva d'un coup, et posa ses mains sur le bois du bureau. Elle ne regarda pas le Vicomte, elle marcha, fit un tour dans la pièce, regardant partout, sauf vers le Vicomte. Puis, elle revint d'un coup, le visage pourpre et le cœur battant. Décidément, la vie lui jouait bien des tours. Entre ces quelques jours à Sombrebois et maintenant, cette curieuse demande de la part de son hôte.

"Mais vous pensez à ce que penseront vos ennemis?! Et à ce qui va passer par la tête du Duc?! Vous êtes son plus proche allié, et vous souhaiter épouser la fille d'un traître?! Vous y avez pensé à ça?!" dit-elle en tapant de la main sur le bureau.

La Baronne essayait de trouver des raisons de refuser. Pourquoi? Elle ne le savait vraiment. Après tout, son père n'avait jamais vraiment réussis à lui trouver des prétendants... Surtout dés que ces même prétendants apprenaient les secrets que la rouquine renfermait derrière ses aspects charmant. Mais là, Alexandre ne lui laissait pas vraiment le choix. En effet, il avait quasiment exposé tous les arguments possibles. Si la jeune femme acceptait, elle redorerait le blason de sa maison. Elle améliorerait la situation de sa famille, et elle n'aurait plus à se poser de questions en ce qui concernait son cas de conscience qu'en a se sentir redevable envers son hôte. Oui, ce dernier lui avait beaucoup apporté. Et elle avait essayé de lui rendre cette même aide depuis que le Vicomte avait été alité.

"Vous me mettez dans une situation délicate, seigneur." finit par avouer Kira en saisissant de nouveau sa coupe, buvant une bonne gorgée, comme si l'alcool allait lui faire oublier. "Avez-vous pris tous les facteurs en compte, Vicomte?"

Kira avait retrouvé son calme, avec du mal. Mais son souffle était plus posé, et sa question fut prononcée plus doucement tandis qu'elle continuait de boire le reste de vin.

La jeune femme semblait comprendre ce que j’attendais d'elle ou du moins, elle en avait un doute. Je lui envoya alors ma proposition en pleine face. Celle-ci réagissait de la manière la plus logique qui soit. Je me mis donc a sourire quand elle énonça ses craintes. Je retourna alors m'asseoir sur un des sièges en face de mon bureau et je bus une gorgée de mon vin.

Bien sur que j'avais pensé a ce que penseront mes nombreux ennemis. Ils seront verts de rage. Ils ne voudront pas qu'un héritier sorte de cette union. Un héritier qui fera perdurer la Maison Terresang et la Maison Haldonores dans les âges… si nous survivront à ce fléau. Quand au Duc, il peut très bien se pendre ou se décapiter seul pour remplir sa collection de tête sur son étagère. Je me mis à la regarder avec un sourire.

«Son plus proche allié ? C'est ce que vous pensez ma chère Kira ? Ce visage n'est qu’une allusion. Sigfroi de Sylvrur a tué ma femme et peut être même ma fille. Il peut très bien aller se faire enculer par u. Bouc que j'en aurais rien a foutre. Je ne suis que son allié car il n'est que mon suzerain . tout comme mes ennemis. Ils seront verts de rage quand ils apprendront cette Union.

Il me semblait que la jeune femme cherchait à refuser cette offre mais elle prenait en compte mes arguments. Évidemment … si cette union avait lieu, le blason des Haldonores sera lavé. Elle n'aura plus a se cacher. Son passé sera effacé.

-Je sais bien. Baronne. dis-je en buvant le reste de mon vin.
-Je sais bien. Je vous met dans une situation embarrassante. Et oui, j'y ai longuement réfléchi. Je suis sûr de moi.

Je me relevais alors pour aller vers le buffet et me resservir un verre de vin. Au moment de le boire, je me ravisa soudainement et le reposa sur le meuble. Je me remis a sourire.

’’Acceptez Kira. Imaginez le potentiel de cette Union.

Kira regarda le Vicomte aller et venir tout en développant sa haine pour le Duc. Une haine que, jusqu'ici, il avait bien caché à la jeune Baronne. Toutefois, la jeune femme n'en fut pas surprise lorsque Alexandre expliqua les raisons de cette haine. Alors ainsi, cela expliqué la disparition de l'épouse de son hôte dans les méandres de la Fange et sa transformation en monstre. Beaucoup de choses s'éclairaient alors dans l'esprit de la jeune dame. Elle n'était pas stupide, elle avait déjà compris depuis longtemps que son hôte lui cachait certains événements. Mais Kira n'avait pas cherché à approfondir le sujet, ce n'était pas ainsi que l'on remercié un homme de son hospitalité.
La Baronne se leva de son fauteuil.

"Pendant que nous sommes dans les révélations." commença-t-elle avant de se retourner vers le Vicomte qui tenait un verre de vin, mais ne semblait pas vouloir le boire. "Vous devez avoir entendu des rumeurs à mon sujet... Vous savez que l'on me nomme souvent L'empoisonnée des Haldonores? Et ne me dites pas que n'avait pas entendu ces rumeurs! Je sais très bien que vous traînez plus dans ces cours putrides que moi..."

La jeune femme s'approcha de son hôte et reposa son verre sur le buffet. Et, sans un mot, elle repartit vers une fenêtre. Evidemment, ce n'était qu'accessoire, elle ne regardait pas vraiment dehors. Kira n'avait surtout pas envie de voir la réaction du Vicomte à ce qu'elle allait lui dire. Peut-être le savait-il déjà, ou en avait-il eu vent? Peut-être l'ignorait-il totalement? Mais au moins qu'il sache dans quoi il se risquait s'il souhaitez vraiment.

"Vous savez que je manipule les poisons aussi bien que mon charme. Tout le monde le sait, évidemment." continua-t-elle. "Ne vous en faites pas, ce n'est ni une menace de mort, ni un ultimatum, je n'énonce qu'un simple fait. Et savez-vous comment l'on teste généralement ces poisons? Ou comment l'on montre à nos ennemis qu'il faut avoir confiance en nous? En buvant soi-même ces mixtures... Evidemment, même si l'on a but l'antidote quelques minutes avant, souvent, il y a des séquelles, Vicomte."

Kira se retourna soudain vers le Vicomte. le visage tout à fait neutre, les mains jointe au niveau de sa taille. Elle analysa la réaction de son hôte, mais il semblait attendre la suite, son verre de vin toujours à la main. Elle s'approcha doucement, mais resta à bonne distance tout de même. Méfiance? Peur? Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle ressentait. Tout se bousculait dans sa tête.

"Vous parliez d'héritier, de descendants... D'héritage... Certains poisons peuvent aussi bien affecter la fertilité que la santé générale de la personne. Et, étant donné que je testais moi-même les poisons que je concoctais pour mon père, je ne sais point quels effets ils ont eu sur ma personne." se prépara-t-elle à finir. "Sachez donc, Vicomte, que si vous souhaitez un mariage pour assurer un descendant à nos deux lignées... Vos ennemis, mes ennemis, nos ennemis nous riront au nez si cette union se montre stérile! Toutefois, si nous choisissons de continuer dans cette voix... Car je me vois mal rejeter une offre que je ne peux refuser... Sachez que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour jouer mon rôle d'épouse. Que la Trinité me prenne à témoin, j'userais de tous les stratagème possibles s'il le faut... Mais vous devez être totalement conscient que ce mariage arrangé pourrait ne pas porter ses fruits! Et prenez en compte les conséquences également... Seigneur..."

La jeune femme s'arrêta, baissa les yeux. Elle n'avait probablement jamais eu autant honte dans sa vie qu'à cet instant. Et ce n'était que la partie la plus importante de ses secrets en ce qui concernait les contrats de mariage que son père avait voulu réaliser. Quel prétendant voudrait d'une femme qui ne pouvait engendrer? Evidemment, son défunt père n'avait pensé qu'à tout cela bien après avoir accepté que sa fille soit l'empoisonneuse de la famille. Et également, bien avant qu'elle n'use de ses charmes féminins au près des ennemis et futurs alliés de son père. Mais ça, tout le monde le savait également, et le Vicomte devait s'en douter depuis longtemps... Elle n'avait point besoin de le dire à haute voix. Elle avait déjà assez honte comme cela. La seule chose qui pouvait rassurer la rouquine était que sa sœur ne pourrait pas plus assurer la descendance la lignée des Haldonores, plus maintenant qu'elle était dans les Ordres.

La jeune femme releva la tête, attendant de voir si son hôte resterait sur ses positions. Ou, au contraire, s'il retirerait sa proposition... Et éjecterait Kira de son entourage par la même occasion. Quelque soit la réaction et le choix du Vicomte, la Baronne avait peur, très peur... Et un poids énorme semblait lui peser sur les épaules. Une petite voix commençait également à lui souffler dans son esprit Tu ne vaudra jamais Alice... Tu ne sera jamais à la hauteur des espérances d'Alexandre. Jamais!

La baronne me laissa déverser mon poison envers le Duc. Elle ne semblait pas pour le moins très étonnée. Pourtant je faisais tout pour garder mon dégoût, ma haine envers ce rat en public. Car, oui, avant d’être le meurtrier de ma famille. Sigfroi de Sylvrur est avant tout mon Maitre et moi son serviteur. Le devoir passe avant la haine.

C'est alors que la jeune femme se mit également à table. Elle me parla de sa réputation d'empoisonneuse. Bien sûr que je le savais. Qui n’étais pas au courant ? Mais … elle m'énonça une certaine vérité qui ne me plaisait guère. Mon sourire avait disparu. Ce pourrait-il qu'elle soit infertile ? Mais comment pouvait-elle le savoir ? L’infertilité était dû au bon vouloir des dieux ! Non ? Pas parce que on s'empoisonne soit même …si ? Après tout qu'en savais je ? Je suis guerrier, pas Érudit !

Je me racla alors la gorge puis je me leva pour me diriger vers elle et lui prendre la main et la regarder avec un grand sourire.

«Ce n'est que cela ? Si de cette Union, nous n'avons de progéniture, nous trouveront bien un moyen d'y parvenir. De faire perdurer nos lignées. Ce n'est pas la révélation que vous venez de me m'enoncer qui va me faire peur !

Je mis ensuite mon crochet dans mon dos et me tourna pour ensuite me diriger vers le buffet où je repris ma coupe de vin. Je me retourna vers Kira et bus une gorgée de mon vin.

-Je vais vous conter une histoire. Cela se passe vingt ans en arrière. Nous sommes donc en janvier 1145.
N’hérite officiellement du titre de Vicomte des Terres de Sang. Mon paternel m’attribue le rang de Commandant des Armées Frontalières.

Un jour, il part avec toute nos armées avec l'excuse qu'un Seigneur renégat avait prit les armes contre le Duc. Bien sûr c’était faux. Mon père avait ordonné à ses vassaux d'attaquer ses propres terres pour me tuer ! Moi, son propre fils ! Je n'avais qu’à disposition qu'une petite trois centaines d'hommes. Dans les livres d’histoire ont dit que j’ai casser le plus gros siège de l'histoire du Morguestanc avec cette armée de verte recrue. On dit également que mon père fut tué dans la bataille avec le seigneur fictif. Mais … il fut tué de mes propres mains. D'une dague dans le cœur.
Voilà ma révélation, ma chère Kira. Qui de l'un de nous est le pire ? L'empoisonneuse ou le Parricide ?

Je bus d'une traite mon vin et je reposa ma coupe sur le bureau.

’’Alice était également une grande empoisonneuse. Je n'ai donc aucunement peur de votre nature, ma chère.

Kira écouta attentivement son hôte tandis qu'elle revenait prendre du vin. La dernière fois qu'elle en avait trop bu, elle avait dit des obscénités. Maintenant, elle n'avait plus rien à perdre, et l'alcool avait l'avantage de la faire oublier en plus de dénouer ses lèvres. Elle se servit donc dans son verre, remplis bien correctement celui-ci, et l'amena à ses lèvres avant de repartir vers la fenêtre, écoutant toujours son hôte. Une bien belle histoire que voilà. Voulait-il donc lui montrer son courage, et lui dire qu'il ne reculerait devant rien? Non, le Vicomte de Terresang n'était pas du genre à se vanter. La jeune femme avait même du mal à le voir attirer l'attention sur lui lors de bals ou d'autres festivités. Alors se vanter devant la Baronne de Haldonores, qu'est-ce que cela pourrait lui apporter? Rien, à part un léger sourire de la part de la rouquine.
Mais cette dernière ne sourit pas lorsqu'elle entendit la fin de cette histoire. Kira but une gorgée de vin tout en se tournant vers le Vicomte. Alors ainsi, il avait assassiné son père? La rouquine se retint de hocher la tête d'amusement et de surprise. Elle était presque impressionnée. Entre l'empoisonneuse qui avait été totalement soumise à son chère géniteur jusqu'à la mort de ce dernier - ou devrait-elle parler de simple disparition? - , et le parricide qui avait décidait d'abrégé la vie du sien, qui était le mieux placer pour prétendre à une place de rêve dans l'enfer de l'oubli d'Anür? Que les Trois m'en soient témoin... Nous avons tous les deux autant de pêchés à cacher l'un que l'autre... pensa amèrement la jeune dame. Car elle ne disait et ne dirait probablement jamais tout ce qu'elle avait sur la conscience à son hôte.

"Je ne vous ai pas dis d'avoir peur. A vous, je ne vous ferais aucun mal." dit-elle pour bien se faire comprendre, puis elle fixa son interlocuteur. "Si j'avais désiré votre mort, vous auriez déjà rejoins la protection des Trois. Mais je ne suis pas du genre à tuer mon hôte et protecteur dés la première nuit... Je ne suis pas si stupide."

La Baronne se retourna vers la fenêtre, et soupira. Elle ne savait que penser. Son choix était fait d'avance, mais les conséquences qui allaient être provoquées l'épouvantaient. Que devrait-elle dire, ou faire? Comment devrait-elle se montrer? Et pour... Et pour Sombrebois, elle ne dirait rien. Rien au Vicomte pour le moment. Les choses devait rester telles qu'elles étaient. Autant laisser Alexandre digérer le début de ses secrets et le gaver petit à petit du passé de la jeune femme quand le contrat serait signé et le mariage scellé... Mais... peut-être, ne voudrait-il jamais rien savoir. Peut-être que Kira ne voudrait jamais rien savoir non plus à son sujet. La Trinité seule savait comment tout allait bien pouvoir se passer.

"Parricide ou empoisonneuse... Les vies que nous avons supprimées sont nos pêchés éternelles. Je ne vois pas ce qu'il y a de mieux dans un meurtre ou dans un autre. Vous deviez juste savoir avant de faire votre choix définitif, seigneur." finit-elle par ajouter après plusieurs gorgées d'alcool amer.

Kira revint vers lui avec son demi verre de vin. Il ne souriait plus, elle non plus. Après la joie entraperçut dans cette proposition, la rouquine, et probablement le Vicomte aussi, voyait ce que toutes cette conversation cachait.

"Vous savez que je ne peux vous refuser cette offre. Je sais qu'avec ce mariage, mes objectifs seront réalisés. Mon blason sera lavé, ma famille retrouvera sa dignité, tout comme mon nom. Avec l'Ordre, j'y arriverais probablement... Mais cela me prendrait bien plus de temps. Vous avez su toucher les points sensibles, messire." récapitula Kira avant de finir son verre d'une seule gorgée. "C'est pourquoi j'accepte, Vicomte. Malgré mes réticences dont je vous ai fait part. Je ne peux rien vous promettre de cette union, mais je ferais en sorte de remplir mon rôle du mieux que je le pourrais."

La jeune femme remplis de nouveau son verre, et regarda le vin couler encore une fois dans le récipient cristallin. Tel du sang se déversant, l'alcool avait une couleur pourpre, sournoise. La Baronne reprit son vin, le regarda encore un instant, puis s'humecta les lèvres avant de regarder le Vicomte droit dans les yeux.

"J'accepte de vous épouser. Et je vous propose de boire à cet avenir que j'espère... rayonnant."

La jeune femme ne m'arrêtait pas dans mon récit. Evidemment, au début elle pouvait penser que je me vantais de mon exploit. Mais, quiconque me connait, sait que je ne suis pas ce genre de personne... Bien au contraire. Avec l'âge, la modestie a pris le dessus sur la vantardise de ma jeunesse, et c'était bien mieux ainsi. Je ne me voyais pas crier sur tous les toits que j'avais assassiné mon père à mes vingt printemps. Imaginez la publicité!
Quand j'eus finit de parler de mon histoire à la Baronne, elle me rassura en me disant qu'elle ne me ferait pas de mal. Encore heureux! Je ne comptais pas épouser une mante religieuse. Mais euh... Elle s'enfonçait là, non? Non, parce que "Dés la première nuit" me faisait tilt. Je la regardais alors avec un sourire narquois.

"Dés la première année alors?" Je me mis à rire doucement.

La jeune femme semblait pensive. Elle soupira et se retourna vers la fenêtre. Que pensait-elle? Était-ce en rapport avec sa précédente mission? Ou alors pour cette offre impossible à refuser, même si elle trouvait matière à redire.
La Baronne reprit la parole, d'abord sur nos pêchés respectifs. Malheureusement, je suis plus qu'un parricide, je suis aussi un adultérin. Un homme qui a fait des bêtises dans sa jeunesse, même si de nombreuses personnes sont aussi noires dans l'âme que moi.

C'est alors que la jeune Haldonores récapitula ce que je lui avais proposé : son blason lavé, sa famille qui retrouverais une certaine dignité. Bien sûr, elle y arriverait avec l'Ordre d'Azur, mais cela lui prendrait beaucoup plus de temps que se marier avec personne ayant une certaine influence et... fidèle à la maison Ducale. Mais malgré ses réticences. Elle accepta! Elle accepta, ahah! Sigfroi, préparez vous pour un ulcère foudroyant!
Je pris alors mon verre sur le bureau, il y restait un fond. Bon, ça suffira. Je levais ce dernier.

"Eh bien... A notre avenir "Vicomtesse"" dis-je avec un grand sourire.