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 Après la chasse le réconfort, non ? Non.

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyDim 31 Juil 2016 - 23:39


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



Suite deCe RP

Mes pas étaient plus rapides que précédemment, je sentais Dante faiblir et l'idée qu'il lui arrive malheureux suite à mon inconscience me mettait mal à l'aise. J'avais déjà beaucoup de choses à me pardonner, je ne souhaitais pas agrandir la liste. Après tout, elle était déjà suffisamment longue. Je n'avais pas repris la parole depuis le moment de rapprochement avec le milicien, au fond j'ignorais ce qu'il s'était passé. Je ne parvenais pas à mettre des mots sur la situation et je préférais simplement l'occulter de mon esprit. En vain. La drogue devait être responsable, la fatigue aussi sans doute, l'inquiétude certainement, autant de justificatif qui me semblait parfait. J'avisais Dante du coin de l'œil, sincèrement soucieuse. Le plus difficile dans l'histoire était à venir pour moi, expliquer à ma génitrice que j'allais cautérisais la plaie de mon collègue dans notre logement… On arrivait, j'avais intérêt à être convaincante. Sur le pas de la porte, je pris quand même soin d'avertir mon coéquipier à ma façon.

- « Si ma mère est là, tache de ne pas faire attention. »

Sans attendre et sans lui laisser le temps de poser des questions, j'ouvre la porte et l'aide à entrer pour l'installer sur une chaise proche de la table. La cheminée n'est pas éteinte et permet d'éclairer la pièce. La décoration est simple, les meubles montrent un milieu social convenable, des peintures de la famille sont accrochées un peu partout dans la salle. Une table ronde au centre, quelques chaises, une étagère avec une multitude de livres, dans un coin un peu plus loin une sorte de salon, avec des fauteuils anciens, quelques tapis recouvrent le sol en bois. J'avise Dante un instant, une inquiétude au fond des yeux. Il est pâle, a perdu beaucoup de sang. Je me sens obliger de lui donner raison, impossible de se rendre immédiatement au temple, il faut déjà refermer la plaie ouverte de son bras. Une petite lumière en haut des marches fait son apparition, accompagné d'une silhouette féminine une bougie à la main, ma mère. Je la maudis de ne pas dormir encore, sans penser même qu'elle était inquiète pour moi.

- « Sydonnie c'est toi ? Est-ce que tu vas bien ? Ta mission ? »

Les pas de ma mère se stoppe immédiatement en bas des marches, laissant échapper un cri de surprise. Je lui lance un regard froid, non, je sais ce qu'elle va dire et ce n'est vraiment, mais vraiment pas le moment. Elle se précipite vers nous, avise la situation en un coup d'œil et descend à la cave, éclairé par sa bougie, en baragouinant qu'elle va chercher ce qu'il faut. J'écarquille les yeux, avisant Dante dans une incompréhension complète. Elle remonte rapidement, dépose une bassine d'eau à côté de moi, une dague visiblement propre et une multitude de petits tissus, elle me lance un regard noir. Celui qui signifie qu'on en reparlera plus tard. Elle remonte doucement, tournant ses yeux verts vers moi et mon collègue, une mine compatissante sur le visage.

- « Bon courage, jeune homme. Ma fille, on en reparlera demain, quand tu ressembleras à quelque chose de féminin. »

Je grimace, j'entrouvre les lèvres prêtes à faire comme d'habitude, hurler. Je me ravise rapidement, ce n'est pas le moment. Sans attendre je regarde Dante, oubliant l'incident avec ma mère. Je me sens soulagée qu'elle ne reste pas, qu'elle ne pose pas une multitude de questions, bref, elle me surprend. Je me dis qu'elle devait avoir l'habitude avec mon père, qui sait. Je me mets à la hauteur de Dante, lui tendant un bout de tissu soigneusement roulé.

- « Mets ça entre tes dents et serre le plus fort que tu peux. Ça va faire mal. Je n'ai jamais fait ça, mais fais-moi confiance. »

Confiance, même moi pour le coup, je n’en ferais rien. Je trempe un tissu pour éponger la plaie, je rince, je re-tamponne et recommence le geste jusqu’à ce que je juge que le tout soit suffisamment propre. J’essaie d’être délicate, mais, mes mains tremblent. Mes gestes ne sont en rien précis, je n’ai jamais fait ça et cela se voit. J’attrape la dague, que je nettoie plus par acquis de conscience qu’autre chose, je me dirige vers le feu, histoire de la faire suffisamment chauffer. Je prends une grande respiration en observant la lame rougir, décidément ce soir, j’enchaîne les premières fois. Une fois que je la juge suffisamment brûlante, je reviens vers Dante, approche mon visage du sien pour le regarder dans les yeux, murmurant :

- « J’y vais, ça va aller. »

Je me replace bien en face de lui, m’installe sur une chaise. Retire le tissu que j’avais laissé pour empêcher de mettre du sang partout, lance un regard vers Dante avant de déposer la lame brûlante sur la chair. Une odeur de cochon grillé se fait sentir et je la retire. Plus aucun saignement n’est visible juste une belle cicatrice, bien fraîche et peu esthétique. Je me remets bien contre la chaise, lâchant un énorme soupir de soulagement.


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Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyLun 1 Aoû 2016 - 20:22
Il ne sentait pratiquement plus son bras, la fièvre avait atteint son apogée, se faisant Dante lutait de toutes ses forces pour rester bien éveillé dans cette cruelle réalité. Mais tout se brouillait rapidement autour de lui, des visions étranges apparurent devant ses yeux. Son père était là, sa jeune sœur aussi, tous assis à la table familiale partageant un repas modeste mais joyeux comme il le faisait chaque fin de semaine. Les rires emplissaient la pièce, cette vision était juste parfaite. Une ombre passa devant lui, il reconnut les contours de celle-ci, *Maman...*, ce mot s'échappa de sa bouche comme un appel de l'au-delà. Il courut vers elle pour la prendre dans ses bras mais la vision fini par s'évanouir dans les ténèbres alors qu'une autre apparu un peu plus loin, il s'approcha curieusement, découvrant le visage pâle d'une jeune femme, sur le moment il la trouva magnifique, elle ouvrit la bouche et sa voix l'attira vers elle.

- « Si ma mère est là, tache de ne pas faire attention. »

Sydonnie le ramena à la réalité, il prit le temps de se passer une main devant les yeux, vérifiant qu'il n'était plus sous l'effet d'une quelconque hallucination. Dante se laissa tomber sur le siège ne cherchant pas à comprendre ce qui se passer autour de lui, ne cherchant pas à savoir où il se trouvait. Il se força à se concentrer pour entendre les voix qui s'élevaient dans la pièce, «Sydonnie...tu vas bien...Ma fille...de féminin», ce fut les seuls mots qui réussirent à atteindre son cerveau. Reprenant son souffle il baissa sa fréquence cardiaque, il aperçut la jeune femme qui se rapprochait de lui pour lui tendre un morceau de tissu.

- « Mets ça entre tes dents et serre le plus fort que tu peux. Ça va faire mal. Je n'ai jamais fait ça, mais fais-moi confiance. »

Dante prit le tissu dans la main, il était hors de question qu'il se mette quelque chose dans la bouche pour éviter de crier, la douleur n'était pas son ennemie, au contraire elle le rendait plus fort à chaque fois. Ainsi il se redressa sur sa chaise, se tenant droit comme un piquet, quand Sydonnie revint enfin vers lui avec la dague brulante, il serra les poings, fermant son visage, les dents serrées une bosse était perceptible de chaque côté de sa mâchoire.

- « J’y vais, ça va aller. »

Il contracta tout son corps, le regard fixé sur la jeune femme, la tête droit. Au moment où la dague vint s’aplatir sur son avant-bras, il bloqua tous ses sens, se refusant d'appréhender la douleur, sans même bouger d'un cil il laissa faire sa camarade. Une fois la plaie cautérisé, il resta sans bouger encore quelques minutes, laissant son corps évacuer la douleur. Une grande inspiration et une longue expiration vinrent conclure cette action.

- Merci...

Ce fut tout ce qui sortit de sa bouche, après avoir relâché son corps, laissant la pression redescendre, il examina rapidement son bras, * Hum je vais avoir une vilaine cicatrice, encore une !*. Le plus dur était passé et au final cette journée ne c'était pas si mal terminé. Dante replaça son regard sur la jeune femme en face de lui, elle n'avait pas l'air dans son assiette, se rendant compte de l'effort surhumain qu'elle avait dû faire pour l'emmener jusqu'ici, il trempa dans l'eau le morceau de tissu qu'il avait dans la main et se pencha en avant. Il essuya délicatement la joue de Sydonnie, passant minutieusement sous l'entaille rougeâtre. Une tension pesante était perceptible entre les deux compagnons, le jeune Nuitnoire rompit le silence essayant de détendre l'atmosphère.

- Petite mais coriace hein !

Une fois la joue de la jeune femme propre, il reposa le tissu et s'enfonça au fond de son siège. La fièvre avait laissé place à des frissons qui lui parcouraient la nuque. Il n'était pas en état de faire quoi que ce soit, il lui fallait absolument du repos mais bizarrement le sommeil n'était pas au rendez-vous.

- Bon vu que tu as réussi à me faire parler, enfin disons plutôt que tu as profité de mon état de faiblesse pour me soutirer des informations ! Il lui lança un regard malicieux. À ton tour de me parler un peu de toi... Alors pourquoi la milice ? Si j'ai bien compris tu vis avec ta mère, il prit un ton plus mélancolique, tu as de la chance de l'avoir encore à tes côtés. Dante se racla la gorge avant de reprendre. Mais euh... y a-t-il un homme dans ta vie ?

Sydonnie l'intriguait de plus en plus, intelligente, courageuse, intrépide, jolie, râleuse... Tant de qualité qui la rendait tout à fait charmante aux yeux du jeune Nuitnoire. En attendant la réponse de son hôte Dante se leva avec un peu de mal pour se diriger vers la cheminée, profitant des quelques braises chaudes qui illuminaient la pièce. Son corps commençait vraiment à le maudire, tant d’efforts pour en arriver là, se résignant à ne plus pouvoir tenir debout il s’allongea de ton son être sur le tapis, bien au chaud devant l’âtre encore chaud.
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Sydonnie de RivefièreSergente
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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyMar 2 Aoû 2016 - 1:03


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



Je m’appliquais à faire preuve de douceur, chose qui ne me ressemblait absolument pas. A essayer de ne pas faire mal, à ne pas lui imposer plus de souffrances que ce qu’il ressentait déjà. Je n’avais jamais soigné quelqu’un, jamais accompagné une personne dans la demeure familiale, ni ami, ni autre. Généralement, c’est ma mère qui me condamnait à supporter la présence d’individu qu’elle jugeait intéressant et moi inintéressant. Pour le coup, cette soirée était vraiment particulière. J’avisais la moindre réaction de Dante, prête à le rattraper en cas de malaise, plus qu’honnêtement, je m’attendais réellement à ça, mais certainement pas à le voir prendre sur lui, à ne pas émettre le moindre hurlement. Une grande inspiration et expiration, puis plus rien. Juste un visage visiblement épuisé. En même temps, il y avait de quoi l’être, après la soirée que nous venions de passer. Mon collègue reprend la parole, juste le temps de me remercier, je ne prends pas la peine de lui répondre, jugeant que ce n’est pas nécessaire. Je n’aime pas vraiment les remerciements. Cela me gêne plus qu’autre chose. Je surveillais les mouvements de Dante, appréhendant certaine de ses réactions. J’avais dû mal à me comprendre en sa présence, je me demandais aussi si il se souvenait de notre ‘rapprochement’, si je pouvais nommer ça ainsi. J’ai descendu mon regard vers son bras, faisant une légère moue devant la cicatrice bien visible, même si je savais que cela laisserait forcement une marque, je ne m’attendais pas à ça. Je me suis confortablement adossé contre le dos de la chaise, lâchant un soupir discret de soulagement. Nous étions rentrés entier. J’avais un instant le feu de la cheminée, crépitant agréablement, il était nécessaire de rajouter une bûche de bois, mais je ne m’en sentais pas la force en l’instant.

Une nouvelle fois Dante, me mis mal à l’aise, certainement sans s’en rendre compte même, il trempa un morceau de tissu dans l’eau, avant de venir éliminer les traces de sang de ma joue. J’affichais une petite moue, essayant de camoufler ma gêne ainsi que la rougeur de mes pommettes. Je n’avais vraiment pas l’habitude qu’on me porte autant d’attention. J’ai de nouveau préféré fuir la situation, me relevant lentement, mon état de fatigue n’appréciant visiblement pas mes mouvements. J’ai récupéré quelques plantes sur un meuble, que j’ai déversé dans un récipient que je dépose ensuite sur le feu, le temps que l’eau tiédisse à peine, avant de le récupérer et de déverser le liquide dans deux tasses. Une infusion, parfait pour terminer sur une note agréable. Dante rompit le silence et une nouvelle fois, je déposais mes yeux bleus sur sa carrure.


- « Petite, mais coriace hein ! »
- « Petite, mais coriace. » répétais-je doucement.

Je n'avais pas l'impression d'être une femme coriace, ou même surprenante. Non, je ne me sentais évidemment pas dans la norme, plus que je refusais absolument tous les éléments qui caractérisent une femme actuellement. Je ne voulais pas d'enfant, pas de mariage, encore moins porter des robes, rien. Dante avait l'air épuisé, son état me préoccupait. Il devait absolument se reposer et doucement, je me rendais à l'évidence qu'il n'allait pas avoir la force de rentrer chez lui ou à la caserne. Je me suis de nouveau mordue la lèvre inférieure, réfléchissant aux différentes possibilités. Mon compère reprit la parole, pour me renvoyer mes précédentes questions, j'entrouvris les lèvres, hésitante. Pourquoi étais-je rentrée dans la milice, où je vivais, si j'avais quelqu'un dans ma vie. Autant d'interrogation qui me mis d'autant plus mal à l'aise, je n'aimais pas parler de moi. Au fond, dès qu'il fallait aborder ma vie privée, je me renfermais brusquement. Cependant, j'avais conscience que je lui devais des réponses. Je devais donc prendre sur moi, m'ouvrir. Dante se relève doucement, allant s'installer proche des flammes, profitant de la chaleur pour s'allonger a même le sol, pour se reposer. Je me suis relevée, déposant la tasse d'eau chaude à basse de plante à côté de lui, récupérant une bûche un peu plus loin afin de l'introduire dans la cheminée avant de m'installer pas trop loin de Dante. Je porte mon propre récipient à mes lèvres, fermant les yeux, essayant de me détendre un peu.

- « Je n’ai pas profité de ton état de faiblesse voyons. J’ai simplement fait en sorte que tu ne tombes pas dans les pommes, mon cher. »

Ma voix est douce, calme, je ré-ouvre doucement les yeux, un sourire taquine au coin des lèvres. Je tourne légèrement la tête vers mon collègue, me perdant une nouvelle fois sur sa carrure. Je prends une légèrement respiration, avant de reprendre la parole.


- « En effet, comme tu as pu le constater, ma mère et moi vivons encore ensemble. Avec mon cousin, Arahaël. » je fais une petite pause avant de poursuivre. « Je suis rentrée dans la milice parce que c’est mon rêve d’enfant, surprenant non ? J’ai toujours voulu faire comme mon père. »

Ma voix se casse à l’évocation de mon paternel, je fais mine de tousser pour camoufler mon émotion, me haïssant intérieurement d’être encore aussi sensible sur le sujet. Je ferme de nouveau les yeux, buvant une gorgée de mon infusion. Je ne rentre pas dans les détails, exprimant le minimum. J’ai envie de me détendre, de m’ouvrir réellement à Dante, avec qui je me sens étrangement et inexplicablement proche. Mais je ne sais pas le faire, je n’y arrive pas.

- « Je n’ai personne dans ma vie si c’est la question. Cela ne m’intéresse pas. Ma mère a bien une liste de prétendants. Mais je crois qu’elle et moi ne nous comprendrons jamais. Qui sait, à force de se faire mal recevoir, ses gendres parfaits lâcheront l’affaire. Je l’espère en tout cas. »

J'avise de mes perles bleutées, Dante, sans prononcer d'autres mots qui me brûlent les lèvres. J'aurais souhaité lui dire, moi aussi, que je n'avais jamais ressentis le frisson que je recherchais, mais je dis rien. M'appliquant simplement à donner comme d'habitude le plus d'information pour faire fuir les hommes intéressés. Dante me fait peur, ce qu'il provoque chez moi, m'inquiète autant que m'intrigue et j'espère du plus profond de mon être qui ne l'a pas remarqué. Tout ça ce n'est pas pour moi. Je me relève dans une certaine douceur, tendant une main vers Dante, conservant mon liquide dans l'autre.


- « Je ne suis pas la femme parfaite, il suffit de me regarder. Pas féminine, râleuse, bagarreuse. Il est préférable de me fuir que de me fréquenter. Et puis, je ne veux pas d'enfant. » Annonçais-je, certaine que mon argumentation allait faire mouche. « Lève toi et suis moi. » ordonnais-je.

J'imaginais déjà que l'idée n'allait pas lui plaire, c'est pourquoi je ne précisais rien de plus. M'appliquant à conserver le mystère sur cette demande particulière. J'attrape une bougie sur le milieu de la table, avant de monter les marches de l'habitation, abandonnant le crépitement du feu derrière nous. Je surveille que l'homme reste bien derrière moi, avisant son état, une chute dans les escaliers ne serait pas forcement judicieuse. Je m'arrête devant une porte, lui faisant signe de passer devant. Ma mère nous a visiblement précédée plus que des bougies éclairent déjà la pièce. Il s'agit de ma chambre, rien de bien glorieux, des tapis, deux tables de nuit et un grand lit. Une armoire avec différentes tenues, celle-ci est ouverte et il est facile de constater que les tenues féminines sont bien cachées à l'arrière de tenue que je juge plus pratique. Un peu plus loin, face au lit un bureau est présent, une montagne de livres et de documents le recouvrant. Je suis loin d'être parfaite dans le rangement, je l'admets. Je passe ensuite derrière Dante, refermant la porte de ma chambre derrière nous.

- « Tu vas dormir là cette nuit, tu n'es pas en état de rentrer. Inutile de négocier. »

Je me dirige vers l'armoire, me mettant sur la pointe des pieds, récupérant du linge propre. Je ne veux pas qu'il est froid. Je dépose le tout sur le lit, affichant un sourire rassurant, mais légèrement crispé. Je crois que je me souviendrais longtemps de cette soirée.


- « Est-ce que tu as besoin d'autre chose ? Tu peux faire comme chez toi… Je vais dormir en bas, ne t'inquiète pas. »

Je porte de nouveau ma tasse à mes lèvres, avisant mon collègue un long moment, m'appuyant contre la porte fermée. Je ne sais pas si il souhaite encore échanger un peu, dormir, si il a besoin d'autre chose. Au fond j'ignore tout de lui… J'ouvre de nouveau la bouche, laissant entendre une voix légèrement fatiguée :

- « Je suis contente d'avoir fait ta connaissance… Vraiment. »

La phrase m'avait échappé, elle était sortie sans que je puisse la contrôler. Je me suis surprise, je me suis mordue la lèvre me haïssant davantage. Je devais fuir de nouveau, cela devenait obligatoire.

- « On ira à la caserne demain matin ensemble. Faire notre rapport. »


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Dante NuitnoireMilicien
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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyMar 2 Aoû 2016 - 21:15
Le sol était dur mais cela lui faisait un bien fou, les mains croisées derrière la tête Dante observait la jeune femme s’activer, elle semblait un peu gênée et s'il avait eu la force de marcher jusqu’à la caserne pour retrouver les dortoirs ou au moins jusqu’à la maison familial il l’aurait déjà fait. Pour le moment bouger n’était pas envisageable. Elle vint déposer à côté de lui une petite tasse remplie d’eau chaude, en la regardant il essaya de se rappeler depuis quand il n’avait pas bu ou avalé quelque chose, il prit la tasse et avala tout le contenu, alors que le liquide chaud s’écoulait dans son corps il se sentit peu à peu apaisé.

Sydonnie fini encore une fois par rompre le silence, ce qui eut pour effet de réveiller le jeune homme qui s’était presque assoupi en quelques secondes. *Arahaël… hum cela ne me dit rien. La milice son rêve ? Ouha elle est encore plus touchée que moi… Son père…*, la jeune femme semblait un peu troublé, apparemment tout comme Dante elle avait connu la tristesse de la perte d’un parent. Il la regarda se lever et s’approcher de lui pour lui tendre la main, il eut un moment de réflexion ne comprenant pas trop ce qui se passait. Dante lui prit la main et se leva avec un peu de mal.

- « Je ne suis pas la femme parfaite, il suffit de me regarder. Pas féminine, râleuse, bagarreuse. Il est préférable de me fuir que de me fréquenter. Et puis, je ne veux pas d'enfant. »

Au moins elle était claire et pour le coup elle n’avait pas tort, râleuse, bagarreuse et un peu garçon manqué, voilà un résumé assez concis de ce que dégageait la jeune femme, mais Dante trouvait tout cela attirant. «Suis-moi.» Sans trop comprendre la finalité de l’action il s’exécuta sans broncher, la suivant dans les escaliers, il la contempla de l’œil, se perdant dans ses fines courbes, *Sous cet angle tu as une démarche beaucoup plus féminine…*. Arrivé en haut de l’escalier il entra dans une petite pièce qui semblait être la chambre de sa camarade, * Ouh quel bordel là-dedans ! On dirait la chambre de ma sœur. Hum des livres, encore plus intelligente que je pensé, c’est qu’elle cache bien son jeu !*.

- « Tu vas dormir là cette nuit, tu n'es pas en état de rentrer. Inutile de négocier. »


La question ne se posait pas, même si la fièvre était redescendue et qu’il se sentait déjà mieux, ses jambes encore flageolantes et son bras meurtri l’empêchaient de faire trop d’efforts. Et puis bizarrement il se sentait bien ici, cette maison était chaleureuse, et la compagnie de Sydonnie des plus plaisantes. Lui montrant son lit elle sortit des draps propres.

- « Est-ce que tu as besoin d'autre chose ? Tu peux faire comme chez toi… Je vais dormir en bas, ne t'inquiète pas. »

- Dormir en bas ? Lâcha-t-il sans retenu. Euh… Non il n’en est pas question, tu m’héberges déjà pour la nuit je ne voudrais pas en plus te prendre ton lit.

Dante se retourna pour poser son regard sur la jeune femme, elle était adossée à la porte fermée avec sa tasse à la main, la situation était un peu déroutante pour lui, il n’avait jamais vécu ce genre de chose et la tension dans la pièce montait petit à petit. Aucun des deux ne semblaient vouloir rompre le silence ou détourner les yeux.

- « Je suis contente d'avoir fait ta connaissance… Vraiment. »

- Sentiment partagé.

Il décrocha sa capuche la posant sur un meuble, puis se fut autour de sa chemise, la chaleur dans la pièce grimpait à une vitesse affolante. Il n’arrivait plus à détourner le regard mémorisant chaque trait du visage de Sydonnie.

- « On ira à la caserne demain matin ensemble. Faire notre rapport. »

- Il faudrait d'abord qu’on se mette d’accord sur certains détails… Mais bon nous verrons cela plus tard…

Il se rapprocha d’elle, une attirance inexplicable s’empara de lui, il ne contrôlait plus rien, ni ses jambes ni son cerveau, son cœur s’emballa encore une fois. Arrivé à sa hauteur il lui caressa la joue de ses doigts glissant lentement vers le bas de son visage pour positionner sa main sous son menton, le relevant légèrement pour plonger son regard dans les grands yeux bleus de Sydonnie. Il lui attrapa la hanche avec sa deuxième main, la serrant contre lui, son visage se rapprocha, sa bouche n’était plus qu’à quelque millimètre des lèvres de la jeune femme, il resta un instant comme cela sans bouger, s’enivrant au contact du corps et du souffle chaud de sa partenaire, * Qui sait ce que l’avenir nous réserve en ses jours sombres, peut-être que demain sera mon dernier jour, alors pourquoi résister à cette tentation*, il ne put se retenir plus longtemps, il l’embrassa, leurs lèvres s’entremêlèrent. Il s’abandonna à elle, le gout de sa salive, sa langue chaude, des frissons lui parcouraient le corps. Le souffle saccadé il relâcha la bouche de la jeune femme pour glisser doucement la sienne jusqu’à son oreille.

- Je ne suis pas non plus l’homme parfait, froid, désagréable, solitaire, pas fréquentable et je ne souhaite pas non plus avoir d’enfant… Lui murmura-t-il à l’oreille.

Dante lui mordilla légèrement l’oreille avant d’enfouir sa tête dans le coup de la jeune femme pour y déposer quelques tendres baisers. Il sentit son corps se contracter, plus de fatigue, plus de courbatures, plus aucune douleur, toutes ces sensations avaient laissé place à une excitation et un plaisir enivrant. Il glissa ses deux mains derrière les cuisses de la jeune femme en profitant pour lui caresser les fesses au passage, il bloqua son étreinte et la souleva en la plaquant contre lui, ils ne faisaient plus qu’un. L’objet de tous ses désirs agrippé à lui il fit quelques pas prudents en arrière avant de se cogner au lit. Dante se retourna et déposa délicatement la jeune femme sur le lit, il se pencha au-dessus d’elle replaçant quelques mèches rebelles qui lui obstruaient la vue, il replongea dans ses perles bleues avant de remonter à l’assaut de ses lèvres sous une pulsion incontrôlable.


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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyMer 3 Aoû 2016 - 20:42


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



Sous la première réponse de Dante, je plisse simplement le nez, comme à chaque fois que je suis contrariée. Je ne vois pas vraiment où je pourrais dormir si lui se trouve dans mon lit. Il n’est pas envisageable que nous partagions la même couche, encore moins que je dorme à même le sol. Même si j’ai toujours été en conflit avec ma mère. Je dois tout de même admettre qu’elle m’offre un confort que j’apprécie et qu’elle a raison, je déshonore déjà suffisamment les trois, pour ne pas commettre une énième provocation. Quand j’y repense au fond, la relation de ma mère et mon père étaient plutôt étranges, elle venant d’un milieu bourgeois et lui, plutôt des bas-quartiers, normalement les parents de ma génitrice n’auraient jamais dû donner leurs accords pour un tel arrangement. Le fait qu’il soit dans la milice a dû jouer en sa faveur. Je me promettais de poser la question à celle qui m’a donné la vie plus tard, espérant simplement contrer l’échange sur la présence de Dante, sa blessure et mon entaille. Je reste dos à la porte, pliant une jambe contre celle-ci, je repose enfin mes yeux clairs sur mon interlocuteur, me reconcentrant sur lui, sa carrure, sa façon de s’exprimer. Ma tasse toujours entre les mains, je prends le temps de reprendre une gorgée de l’infusion, l’odeur, la chaleur du liquide me détend petit à petit. Cette soirée était mouvementée, peut-être même un peu trop. La drogue, les blessures, les informations, tout ceci formaient un magnifique méli-mélo dans mon esprit. Difficile d’avoir les idées claires. Complexe même.

Mon collègue finit par retirer sa capuche, puis sa chemise, augmentant par ses simples gestes, mon sentiment de malaise et d’incompréhension. Mon ventre se tortillait, mes pommettes s’empourpraient inévitablement de rose. Pourtant, ce n’était pas la première fois que je voyais un homme se dévêtir, non, mon cousin avait pris l’habitude d’être torse nu à la maison, provoquant à chaque fois les crises de ma mère. Lui aussi n’était pas marié et pour lui non plus ce n’était pas dans ses projets. Pauvre mère. Enfin, ce n’est pas pour autant que lui et moi étions sur le même pied d’égalité. Arahaël était un coureur, il aimait profiter, savourer les instants avec les femmes de joies ou les femmes tout court. D’ailleurs, il me répétait sans cesse que je devais apprendre à me détendre, à profiter, qu’avec la fange il était d’autant plus urgent de tout vivre autant que possible. Je n’étais pas de son avis, j’avais des valeurs que je souhaitais respecter. J’admirais les divinités, chaque jour, je prenais le temps de prier en espérant qu’elles me pardonneraient mon comportement que ma mère jugeait être une offense à nos croyances. Dante avait repris la parole, me sortant brusquement de mes pensées et de mon observation de la tasse vide.

- « De quels détails souhaites-tu qu’on… »

Les doigts de Dante sur mon visage m’empêchent de terminer ma phrase, me coupant même dans ma lancée. Mon cœur me donne l’impression de louper un battement, je l’entends raisonner encore et encore dans chaque membre de mon corps. Qu’est-ce qu’il m’arrive. Mon menton fut relevé, sans que je ne lui en donne l’ordre. Nos yeux se croisent une nouvelle fois, certainement la fois de trop, mon souffle se coupe, devient saccadé. Autant de sensation que je ne me connais pas. Je sens la deuxième main de mon compère qui descend le long de ma silhouette, s’arrêtant au niveau de mes hanches pour plaquer nos deux corps. Je devrais le repousser, je sais que c’est la meilleure chose à faire, mais je n’en fais rien. Ses lèvres ne sont plus très loin des miennes, je sens sa chaleur, l’odeur de sa peau, de son souffle. Je glisse mes mains entre nous, déposant celles-ci à plat sur son torse, essayant de me convaincre mentalement que tout ceci n’est pas une bonne idée, que ce n’est pas raisonnable, que c’est de la folie. Mais c’était déjà trop tard, nos lèvres finissent par s’effleurer, se découvrir, m’octroyant par la même occasion une montagne de frissons. Mes yeux se ferment naturellement alors que notre échange devient soudainement plus intense, plus prenant. Nos langues s’introduisent dans la danse, dans un merveilleux mélange salivaire ou baignent à la fois désir et pudeur. Mes mains remontent le long de son torse en douceur, gravissant doigt par doigt la musculature de Dante, que je mémorise bien malgré moi. J’ai l’impression que mon cerveau se coupe, que le temps se fige, comme une parenthèse de silence, une bulle de bien-être, de réconfort qu’on accepte de nous offrir après autant de stress. L’échange se coupe enfin, trop rapidement à mon goût, me repropulsant dans la réalité et dans les conséquences de ce partage. Je replace mes paumes sur le torse de mon compère exerçant une légèrement pression, il doit s’éloigner. Ses lèvres glissent jusqu’à mon oreille, son souffle effleure ma peau qui frisonne immédiatement, me murmurant :

-« Je ne suis pas non plus l’homme parfait, froid, désagréable, solitaire, pas
fréquentable et je ne souhaite pas non plus avoir d’enfant… »


Un sourire amusé s’étire sur mes traits, sourire que je ne tarde pas à maudire. Non, ce n’est pas un jeu, je ne suis pas un jeu, pas une conquête de plus qu’on affiche sur un tableau de chasse. Mais le comportement de Dante m’aveugle, ou bien est-ce mes propos désirs qui m’obstrues la vue. Ses mains glissent le long de mes courbes, s’arrêtent sur mon postérieur pour finalement me soulever du sol, mes cuisses se resserrèrent autour de sa taille, mes bras enlacent sa nuque, par réflexe, pour éviter la chute et je l’avise un long moment, sans arriver à me mettre d’accord sur le comportement que je dois adopter. Mes envies, ma raison, ma conscience et mon subconscient se livrent une véritable guerre dans mon esprit, me laissant dans une incompréhension complète. Ses lèvres effleurent mes épaules, mon cou, ses gestes se font tendres, plus désireux que même une femme sans expérience comme moi puisse parfaitement comprendre. Mes lèvres viennent se perdre sur les siennes, effleurant, mordillant, appréciant simplement l’instant. J’ai du mal à garder le contrôle sur la situation, je crois, au fond que je n’ai aucun contrôle même. Sans vraiment de nouveau comprendre l’enchaînement, je me retrouve sur mon lit, allongée de tout mon long. Dante ne tarde pas à me rejoindre. C’est la première fois que je me retrouve si proche de quelqu’un, que je sens le poids d’une autre personne sur le mien, que je sens un souffle autre que celui qui m’est propre, une odeur différente, une envie nouvelle pour ne pas dire pulsion. Je laisse mes doigts longer la colonne vertébrale, débutant par le haut et descendant en faisant des formes de « S ». Mes muscles se contractent, mon souffle reste saccadé, je ne parviens pas à oublier les murmures de ma conscience. Non, les trois ne me pardonneraient pas ce nouvel affront et ma mère encore moins si elle l’apprend. Je dépose un baiser dans le cou de Dante, remonte machinalement jusqu’à sa joue, son oreille pour revenir à ses lèvres, l’embrassant avec une tendresse et maladresse infinie.

Doucement, je le repousse afin de le faire tomber sur le dos, en prenant soin de ne pas le blesser au niveau de son bras, je me glisse sur lui, à califourchon, avant de retrouver un sourire taquin. Je ne vais pas m’abandonner à lui ce soir, mais il est hors de question que j’avoue mes craintes. Non, hors de question même. Je le regarde un long moment, me perdant pour la énième fois dans son regard envoûtant. Je me répète que je ne dois pas céder, que ce n’est qu’une tentation des trois, qu’il est fort probable que je ne sois qu’un jeu pour Dante, une alternative aux femmes de joies qu’il fréquente certainement. A cette idée, je me crispe, me braque même sans m’en rendre compte. Mon ventre me donne l’impression d’être un batteur, un mélangeur d’une violence impressionnant, pourtant ce n’est pas si désagréable. Je me mordille la lèvre inférieure, avant de me pencher pour venir murmurer d’une voix douce à l’oreille de Dante.

- « Je n’ai pas pour habitude de coucher le premier soir… » je fais une légère pause, déposant un baiser sur sa joue, avant de poursuivre « ni le deuxième soir d’ailleurs. »

Ni jamais en fait, mais ça je ne le dis pas. Comme je ne dirais pas que tout ça me dépasse, que j’ai très envie de m’abandonner à lui sans réellement comprendre pourquoi. Non, je ne dis rien de plus. Je me contente de le provoquer à ma façon, de lui faire comprendre que je ne suis pas une femme facile et qu’en plus d’être particulièrement chiante et têtue, si c’est vraiment moi qu’il veut il va devoir faire de preuve de patience. Je ne m’attache pas facilement, même si j’ai l’impression d’être déjà proche de Dante, en même temps au vu de notre proximité physique, il serait difficile d’admettre autre chose. Mon esprit se calme doucement, visiblement satisfait de ma décision, mais revient brutalement s’animer quand mes lèvres viennent se déposer sur celle de l’homme, je laisse ma langue s’infiltrer pour retrouver la sienne, renouvelant une dance, qu’elle commence à apprivoiser. Je mets fin rapidement à l’échange, tâchant de reprendre le contrôle de cette situation. Ma voix est plus incertaine que jamais, j’ai peur de le voir partir en claquant la porte devant mon refus, et ainsi me donner raison sur ses intentions.


- « Ne m’en veux pas… » dis-je faiblement, avant de refuser de me montrer aussi fragile, je rajoute un peu piquante « Mais, je suis certaine qu’une autre acceptera volontiers de s’offrir à toi si c’est ce qui te semble le plus important. »

Désagréable, ce n’est certainement pas ce que je veux être, mais c’est un peu ma façon de me protéger. A lui de voir si il souhaite rentrer dans mon jeu, apprendre ou me connaitre, se contenter de travailler avec moi, ou plus. Même si le « plus » me fait extraordinairement peur. Je laisse mes doigts découvrir son torse à l’aide de caresses maladroites, avant de replonger mon regard dans le sien, comme à la recherche d’une vérité que je n’ai pas forcément envie de connaitre. Je me demande si fait souvent ça, se retrouver dans la couche de différentes femmes, de s’abandonner une nuit, puis de disparaître. Parce que je suis certaine qu'il va disparaître. Je descends finalement mon regard jusqu’à son avant-bras, un peu inquiète.

- « Tu as encore mal ? Tu dois être épuisée… On devrait dormir. »

Oui, on devrait dormir, il serait plus prudent que je redescende, sauf que je n’en ai pas envie, alors j’envisage de rester là. De laisser un énorme vide entre nous, de partager mon lit avec Dante à condition qu’on ne se touche pas, qu’on ne s’effleure pas et surtout que je ne me dénude pas. La situation est plus angoissante pour moi que ce qu’il n’y parait, et je rencontre des difficultés à conserver un visage neutre.


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Dante NuitnoireMilicien
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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyJeu 4 Aoû 2016 - 20:23
Le temps s’était arrêté, le passé, le présent, le future, la Fange, plus rien ne comptait à ce moment pour lui, il n’avait qu’une chose à l’esprit « Sydonnie ». Il continuait à l’embrasser, ses lèvres chaudes et délicieuses étaient aussi douces qu’une pétale de rose. Dante se retrouva rapidement sur le dos, la jeune femme sur lui, cette position l’excita encore plus, de là il pouvait contempler sa compagne de haut en bas, elle voulait mener la danse et il ne comptait pas s’y opposer.

- « Je n’ai pas pour habitude de coucher le premier soir… ni le deuxième soir d’ailleurs. »

Apparemment le jeu auquel ils s’étaient abandonnés depuis quelques minutes allait s’arrête incessamment sous peu. Sur le coup Dante ne sut pas trop quoi répondre, il faut dire qu’il n’avait pas l’habitude de se retrouver dans pareille situation. Sa dernière expérience charnelle remontait déjà à plusieurs années, en ce temps-là il était jeune et insouciant, vivant une amourette d’adolescent avec sa voisine. Depuis ça avait été le néant, de temps en temps il faisait croire à ses collègues miliciens qu’il allait voir des prostituées histoire qu’on ne se moque pas de lui, mais en vérité il avait fait passer ses besoins sexuels au dernier plan.

Après un petit moment d’observation leurs langues s’entremêlèrent encore une fois, son souffle devint de plus en plus saccadé, il oublia même de respirer à quelques occasions tellement l’instant était intense. La jeune femme retira ses lèvres, il souleva la tête comme pour les rattraper mais sans succès. Quelque chose la dérangait, il eut l’impression qu’elle se retenait, pourtant il n’avait rien fait de travers, enfin pour le moment.

- « Ne m’en veux pas…Mais, je suis certaine qu’une autre acceptera volontiers de s’offrir à toi si c’est ce qui te semble le plus important. »

Il ne répondit pas, profitant juste de la sensation de bien-être que lui provoquait le corps de Sydonnie sur le sien. Dante passa une main sous la chemise en lin de la jeune femme pour lui caresser le dos, le contact de sa peau le fit frissonner. * Tu ne veux pas continuer, mais pourtant tu es toujours sur moi, à quoi joues-tu ? *, il ne comprenait pas la réaction de sa compagne, pourquoi lui avoir rendu son premier baiser et bien plus encore si elle n’attendait rien de lui au final. Cette situation était assez déroutante, pendant un moment il fut frustré, l’envie de se lever et de partir lui traversa l’esprit, mais malheureusement pour lui elle l’avait pris dans ses filets, il était tout simplement envouté, dans l’impossibilité de détourner son regard du sublime visage qu’il avait au-dessus de lui.

- « Tu as encore mal ? Tu dois être épuisée… On devrait dormir. »

Il comprit rapidement qu’elle essayait de changer de sujet, de trouver une échappatoire à cette situation. Il la prit à son propre jeu redressant le buste, une fois assis avec la jeune femme à califourchon sur lui, il déposa un baiser sur la partie supérieure de sa poitrine avant de glisser ses lèvres le long de son coup remontant jusqu’à son oreille pour y susurrer quelques mots.

- Je n’irai pas voir d’autres femmes… Il lui embrassa la joue avant de reculer la tête pour la regarder dans les yeux. La seule qui m’intéresse se trouve là, juste devant moi.

Sur ces mots il souleva son bassin la faisant basculer en arrière. Il se releva doucement pour se pencher au-dessus d’elle, sa cuisse vint effleurer l’entrejambe de la jeune femme. Il approcha lentement sa tête, effleurant les lèvres de Sydonnie avec les siennes sans l’embrasser, il faisait durer le plaisir. Il finit par retirer son visage l’embrassant sur le bout du nez au passage.

- Bon très bien puisque tu le souhaites, nous allons nous arrêter là. Et puis tu as raison je suis fatigué ! Lâcha-t-il mécontent.

Il se laissa tomber sur le côté, il avisa un moment sa compagne, la dévisageant, mémorisant chaque détail de son visage au cas où il ne la révérait plus. Il eut envie de lui faire un compliment, de lui dire qu’elle était belle, qu’il avait rarement vu une femme avec autant de caractères ce qui la rendait tout à fait charmante, mais déballer ses sentiments ou complimenter quelqu’un n’était pas son fort. Il préféra ravaler sa salive avant de lâcher un long soupire pour faire redescendre la pression, si cela était facile pour la jeune femme de refréner ses pulsions, Dante, lui au contraire du faire encore un effort surhumain pour se contrôler.

- Par contre tu n’iras nuls parts ! Lui murmura-t-il sur un ton autoritaire.

Dante allongea son bras meurtri le plaçant sous la poitrine de la jeune femme, dans un dernier effort il l’attira jusqu’à lui, plaquant le dos de celle-ci contre son torse, il bougea doucement la tête afin de retirer quelques cheveux ébène qui lui chatouillaient le nez. Il resserra son étreinte pour dissuader la jeune femme de bouger. Dante ferma doucement les paupières profitant de l’odeur et de la chaleur qui émanait du corps de Sydonnie, il se sentait bien et la fatigue revint rapidement à l’assaut de son esprit. Pour une fois il allait pouvoir dormir paisiblement, * Enfin une bonne nuit de sommeil !*, il repoussa les dernières pensées charnelles qui le gardaient éveillé. Son esprit se laissa embaumer par le bonheur que lui provoquait la situation, il s’endormit calmement.
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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyJeu 4 Aoû 2016 - 23:29


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



Mon ventre se noue dans un méli-mélo dramatique. Une nouvelle formule magique en semble l’origine avec comme ingrédient : l’angoisse, la peur, la découverte, le désir et l’envie. Je me perds dans son regard, mes joues s’empourprent sans que je ne puisse rien y faire, mes dents viennent mordiller mes lèvres machinalement et moi, j’ai l’impression de n’être que le témoin et non l’acteur de tous ses évènements. Que provoque-t-il sur moi ? A quoi est-ce qu’il s’amuse avec moi ? Mon esprit ne peut s’empêcher de ne voir que le négatif, d’imaginer le pire… Et je me reprends en plein visage mon manque d’expérience. Par les trois, pourquoi suis-je aussi têtue ?! Dante se redressa doucement, me maintenant assise contre lui. Mon corps se crispa un instant, avec la crainte de le voir partir, qu’il me laisse seule avec mes regrets et ma déception. Je passe mes mains autour de son torse, câlinant le haut de sa colonne vertébrale. Mémorisant, son odeur, ses traits, sa façon d’agir, non je ne veux rien oublié de cette soirée, de ce premier prémisse de la séduction, du désir et de l’envie. Mon corps répond à la moindre provocation physique de Dante, a ses lèvres sur le haut de mon torse qui remontent doucement jusqu’à mes oreilles, à ce murmure, cette voix chaude : « Je n’irai pas voir d’autres femmes… ». Un sourire discret s’étire sur mes lèvres alors qu’il vient plonger son regard dans le mien, trouvant bon d’ajouter : « La seule qui m’intéresse se trouve là, juste devant moi. ». Sa déclaration me rassure, j’ai très envie de l’embrasser, d’abandonner mes craintes, oui j’ai envie de lui céder et tant pis pour le reste.

Dante continue dans la provocation, me soulève et me laisse glisser sur le dos. Il revient sur moi, effleure mes lèvres sans pour autant les toucher, je me mordille de nouveau la lèvre inférieure, entrouvre la bouche, pour laisser échapper un souffle d’envie. Il me laisse languir, je me tortille sous lui, je veux plus, il doit me donner plus, mais non, il s’éloigne et me laisse avec ma frustration. Prise à mon propre jeu, dans le filet de mes propres craintes et incertitudes. L’inconnu est troublant, mais terriblement enivrant. Il annonce la sentence à voix haute et je ne peux retenir un grognement de mécontentement. Il se laisse tomba sur le côté, m’avisant un instant. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire une moue, plissant le nez, contrariée, légèrement boudeuse. D’accord, j’étais en partie responsable de cette situation, mais c’était nouveau pour moi. Je grogne une nouvelle fois, en le regardant de mon regard perplexe. Je m’apprête à lui annoncer que je vais dormir un peu plus loin, mais il me coupe presque immédiatement, m’ordonne de ne pas partir et m’attire contre lui. Sans comprendre, comment, je me retrouve contre son torse, sentant de nouveau sa chaleur… J’abandonne rapidement l’idée de lutter, et me blottis convenablement contre son torse, tirant difficilement un drap pour nous recouvrir. Je murmure doucement une bonne nuit, m’excusant une nouvelle fois à demi-mot, avant de très rapidement m’endormir. Le trou noir, plus rien, j’étais visiblement épuisée. Comme chaque nuit, j’ai dû énormément bouger, j’ai toujours eu un sommeil agité.

~ Au petit matin ~

Je me suis réveillée, la tête encore dans le flou pour ne pas dire autre chose. Les souvenirs de ma soirée étaient vagues, je me souvenais d’avoir connu une mission agitée, avant que doucement les bras m’enlaçant me remettent les idées droites. J’étais encore dans les bras de Dante, la tête sur son épaule, une main autour de son torse et une jambe sur une des siennes. J’ai lâché un petit grognement de contentement, m’étirant silencieusement. Je me permets de savourer l’instant, oui, pour la première fois de mon existence je trouvais le réveil agréable. Je me glisse hors des bras de Dante, tout en douceur, retirant le drap sur lui, décidant de ne pas le réveiller. Il a besoin de repos. Je me suis mise devant ce qui ressemble à ma penderie, vérifiant que l’homme se trouvant dans ma couche est encore bien endormi avant de me dévêtir. Laissant le tissu qui me recouvre glisser le long de mes courbes, je récupère un pantalon de ma tenue de milicienne, une chemise en lin que je renfile, remonte ma chevelure en un gros chignon. Je passe la porte, la refermant avec délicatesse. Je prends une grande respiration, un large sourire sur les lèvres, je descends rapidement les marches pour tomber sur une mauvaise rencontre, ma mère. Elle me regarde de haut en bas, dévisage mon sourire. Avant de me lâcher froidement :


- « Je vois qu’on a passé une bonne nuit. C’est bien ma fille, continue de faire affront à nos divinités, tu as raison. C’est vrai que dans notre famille, elles nous ont déjà d’un très bon œil, c’est connu. »

J’entrouvre les lèvres, fronçant les sourcils avant de me raviser, passant sans rien rajouter. Elle me suit du regard, plus en rogne que jamais. Elle reprend ses activités, prenant soin de bien faire claquer chaque porte qu’elle ouvre, je me retourne vers elle, deux tasses en mains :

- « Tu devrais faire encore plus de bruits, histoire de bien montrer que les d’Algrange sont de très bons hôtes. »
- « Ma fille a déjà ouvert les cuisses, ça ne suffit pas ? J’espère qu’il t’a payé au moins. N’oublie pas, une femme de joie, c’est rémunéré. »

Je connaissais ma mère cruelle avec moi, mais pas à ce point. Les tasses m’échappent des mains sous la violence des propos et éclatent sur le plancher dans un fracas impressionnant. Je la dévisage un long moment, attendant naïvement des excuses, mais rien ne vient. Je reste encore plusieurs secondes sans aucune réaction avant de m’abaisser pour ramasser ma maladresse. Ma mère ne me juge visiblement pas suffisamment à terre plus qu’elle revient à la charge se fixant juste devant moi. Mais sa phrase semble être celle de trop et je ne peux m’empêcher de répondre.

- « Tu t’amuses à ne plus avoir de valeur pour ton mariage c’est ça ? »
- « Tu ne veux pas abandonner cette idée stupide ? Et arrêter de me pourrir la vie par la même occasion ?!»
- « C’est toi qui devrais revenir dans la réalité petite idiote. La milice passe encore, mais que tu souilles notre honneur dans les bras d’un inconnu qui ne t’épousera même pas. Je le refuse. Tu vas finir par me tuer.»
- « Je pourrais peut-être enfin me reposer et vivre comme je l’entends.»
- « Comme une prostituée, comme une pauvre idiote des bas-quartiers, c’est ça la vie que tu choisis petite insolente ? Tu te souviens quand tu revenais couverte de sang, de TON sang, ou que ta peau blanche était bleutée parce que tes collègues t’avaient mis des coups pour te tester. Parce que tu étais une femme, oui et qu’une femme n’a rien à faire dans la milice. Fangeux ou pas. A ton âge, ne pas avoir d’enfant, ne pas être une épouse, c’est une honte, une HONTE Sydonnie. Ton père doit se… »

Elle comprend qu’elle a était trop loin, autant que moi, ravale sa fierté et part en claquant la porte. Je lâche un soupir, observant mes mains ensanglantées. Sous la colère j’ai serré d’une force impensable les morceaux de verres, laissant plusieurs petits bouts bien incrustés dans ma paume. Je me relève, balance les débris dans un coin, avisant par la suite mes mains. Je choisis d’ignorer la douleur qui me lance, déverse de l’eau chaude dans deux nouvelles tasses, attrape deux morceaux de pain et remonte les marches en serrant les mâchoires. Dante doit être réveillé, surtout avec le raffut. Je repousse la porte, la refermant derrière moi avec le pied, je m’approche doucement, avisant Dante qui semble soit faire semblant de dormir, soit réellement dormir. Au fond, je n’en sais rien, la deuxième option m’arrangerait, mais j’ai bien conscience que j’ai peu de chance que ce soit le cas. Ma voix se fait plus douce, bien qu’un soupçon d’amertume puisse être perçu.


- « Dante… Je t’ai rapporté un peu d’eau chaude et un morceau de pain... Je ne savais pas trop ce que tu prenais… »

Je m’installe au bord du lit, lui tendant sans m’en apercevoir une tasse tachetée de sang ainsi qu’un morceau de pain. Je n’ose qu’à peine le regarder, j’ignore comment me comporter, l’embrasser, faire comme-ci rien ne s’était jamais passé… Je ne sais pas, je ne sais plus. Les paroles de ma mère résonnent dans mon esprit, si bien que j’ai du mal à rester dans le moment présent. Je tremble de colère, relançant ainsi la douleur de mes paumes, quelques gouttes de sang tombent sur le sol de ma chambre, mais je n’en tiens pas compte. Je porte la tasse chaude à mes lèvres, buvant plusieurs gorgées, essayant de me détendre. Je reprends la parole, fuyant surtout toute interrogation sur autre chose, au fond, la fuite est l’histoire de ma vie.

- « Je suis désolée si mon comportement d’hier soir t’a paru déplacé… Je ne sais pas ce qui m’a prise. » Je fais une pause, concentrant mon regard sur la tasse, lançant de brefs coups d’œil vers mon compagnon. « Tu as bien dormi ? »

Je tente un sourire en sa direction, avant de me pencher pour déposer la tasse sur le sol, me laissant ensuite tomber en arrière sur lit. J’avise le plafond, fermant un long moment les yeux, quitte à passer pour une folle, autant l’être complètement.

- « Aussi étrange que cela puisse paraitre, j’ai passé une très bonne soirée et nuit…. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »

Dans le qu’est-ce qu’on fait, moi-même, je ne savais pas de quoi je parlais, de notre mission, du rapport qu’on devait faire, de notre rapprochement ? Aucune idée, mais je ne rajoutais rien de plus, le laissant enfin profiter du silence et de son réveil. Moi je conservais les yeux clos, pensive.



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyVen 5 Aoû 2016 - 20:17
Les nuits de Dante se ressemblaient toutes, agitées et courtes. Des cauchemars à faire pâlir les morts lui hantaient l’esprit dès qu’il fermait les paupières, l’obligeant à se contenter de seulement trois ou quatre heures de sommeil. À force il s’en était accommodé, son corps était devenu plus résistant à la fatigue. Mais ce soir-là il dormit comme un enfant, des rêves agréables virent même ponctuer cette longue nuit. On dit généralement que l’on rêve des choses qui nous ont le plus marqués dans la journée et pour le coup ce fut le cas puisque Dante nu que l’image de Sydonnie dans la tête toute la nuit.

Un bruit le fit se réveiller en sursaut, il ouvrit les yeux et posa instinctivement sa main au niveau de sa ceinture cherchant en vint sa dague, un rapide coup d’œil à droit puis à gauche, sur le moment il ne sut pas trop ce qu’il faisait dans cette pièce, ni où il était. Dante se rappela les événements de la veille, reprenant ses esprits, * Ah oui Sydonnie…*,il la chercha rapidement du regard avant s’étirer de tout son long, des courbatures au niveau des jambes le firent légèrement grimacer. Il se mit sur le côté, sentant l’odeur de la jeune femme imprégnée dans les draps, une sensation agréable s’empara de lui, il referma les yeux profitant du moment de quiétude qu’on lui offrait.

- « Dante… Je t’ai rapporté un peu d’eau chaude et un morceau de pain... Je ne savais pas trop ce que tu prenais… »

Il l’ouvrit les yeux apercevant la jeune femme sur bord du lit lui tendant une tasse et un bout de pain qu’il attrapa avant de les poser sur le sol. Il la chercha du regard attendant une réaction de sa part, mais elle semblait contrariée alors il préféra garder le silence la laissant prendre le temps de réfléchir. Elle finit par reprendre la parole, sa voix était douce mais moins cassante que d’habitude.

- « Je suis désolée si mon comportement d’hier soir t’a paru déplacé… Je ne sais pas ce qui m’a prise. Tu as bien dormi ? »

Ça pour bien dormir, il avait vraiment bien dormi, tellement qu’il avait encore du mal à se concentrer, l’esprit toujours brouillé, il fit quand même un effort voyant que Sydonnie avait l’air d’avoir des ennuis. Elle se laissa tomber sur le lit à côté de lui, il se mit aussitôt sur son flanc droit se redressant à l’aide de son coude pour la regarder.

- « Aussi étrange que cela puisse paraitre, j’ai passé une très bonne soirée et nuit…. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »

Il ne comprit pas le sens de la question, mais il ne fit pas attention voyant que sa compagne avait la tête ailleurs. Tout naturellement il passa ses doigts sur le front de celle-ci redescendant le long de sa joue pour pencher sa tête vers lui, son pouce vint caresser sa lèvre inférieure, la même qui lui avait donné tant de plaisir la nuit dernière. Son visage s’approcha doucement sans brusquer la jeune femme, lui déposant un baiser sur la bouche.

- Pourquoi es-tu ci tendu alors ?

Sa main glissa le long du bras de Sydonnie, il releva son buste prenant sa main dans la sienne, il l’ouvrit légèrement et commença à enlever les bouts de verre coincés dans la chaire de la jeune femme. Il était devenu un expert dans ce domaine, il faut dire que le métier de forgeron pouvait abimer les mains les plus robustes, il serait dur d’énumérer le nombre de fois ou il avait dû soigner ses mains ou celle de sa jeune sœur.

- Je ne veux pas entendre un seul gémissement hein ! Ne fais pas ta fillette ! Lui lança-t-il sur un ton moqueur, espérant la faire réagir.

Après quelques minutes il avait fini de soigner les mains de la jeune femme essuyant le sang qu’il restait avec un morceau de tissu. Il la dévisagea encore une fois avant de se lever, sa chemise et sa capuche remise en place, il revint rapidement vers Sydonnie lui octroyant un baiser dans la nuque avant de se diriger vers la porte de la chambre.

- Je dois y aller, j’ai des choses à faire avant de retourner à la caserne. Il ouvrit la porte mais la referma aussitôt laissant un long silence avant de reprendre sur un ton plus froid. Écoute, je ne sais pas trop ce qui se passe entre nous et où cela nous mène, mais sache que je t’apprécie vraiment et que ses moments passés avec toi seront à jamais gravés dans ma mémoire. Il reprit une pause serrant la mâchoire d’anxiété. Hum… Je ne sais pas trop comment te dire ça, mais… Je ne suis pas vraiment celui que tu crois… Enfin non... J’ai… Il y a une partie de moi, un côté sombre, obscure, que je ne peux contrôler… Il posa son regard sur la jeune femme essayant de voir sa réaction. Je préfère éloigner les personnes qui me sont proches afin de ne pas les blesser. Il soupira, jurant intérieurement. Tu es une femme tout à fait charmante et tu mérites d’être avec quelqu’un de bien… Je ne pense pas être cette personne…

Il sortit de la chambre refermant la porte derrière lui ne laissant pas le temps à Sydonnie de lui répondre. Il serra les poings, se haïssant pour ce qu’il venait de faire, il eut envie de retrousser chemin et de la prendre dans ses bras, mais son visage se ferma et sa nonchalance habituelle revint à la surface. Durant toute la nuit il avait été un autre homme, chaleureux, joueur, tendre, limite sentimentale. En l’espace d’un instant il reprit son identité qui lui avait permis de rester en vie toutes ses années, Sang-Froid. Il descendit les escaliers de la maison sans faire de bruit, * Vaut mieux pas que je tombe sur la vielle, elle n’a pas l’air très commode !*. La porte d'entrée une fois passée, il prit une grande inspiration enfonçant sa tête dans sa capuche en cuir. Il reprit sa route essayant d’oublier le visage de la jeune femme qui revenait sans cesse hanter son esprit.
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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyDim 7 Aoû 2016 - 2:06


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
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Dante c’était penché lentement vers moi, déposant ses lèvres contre les miennes, pour mon plus grand plaisir. J’avais naïvement pris ça comme une réponse, comme l’idée improbable qu’il était différent et que contrairement aux autres hommes, il avait peut-être envie de me connaitre, de voir si nos deux âmes étaient compatibles avant d’aller plus loin. Oui, malgré mon caractère de cochon, j’avais conservé une âme rêveuse, insouciante, naïve. Je voulais réellement y croire, même si mon esprit me hurlait que tout ceci n’allait pas bien finir. A quoi bon aimer le goût du risque, si pour son propre avenir on en prend aucun ? Tant pis. J’ai fermé les yeux, le temps de savourer l’instant, de mémoriser encore son odeur, ses traits, sa façon de s’exprimer, de faire des pauses ou d’être autoritaire. Oui je souhaitais connaitre la moindre de ses intonations, de ses manières. C’est Dante qui brisa le silence qui venait de s’installer, me replongeant dans la réalité. Ainsi, il n’avait pas entendu la dispute que je venais d’avoir avec ma génitrice, ce qui me soulagea. Sur le moment, j’avais eu envie de lui dire ce que j’avais sur le cœur, raconter l’échange, avoir un avis extérieur, avait-elle raison ? Est-ce que c’était vraiment moi, le problème ? Ou bien étais-ce elle, qui refusait d’avancer ?

Je me suis finalement ravisée, abandonnant l'idée même de me confier. Le doute était encore particulièrement présent, dans mon esprit. Avait-il seulement vraiment envie de me connaitre, de me comprendre ? De toute manière, mon compère était visiblement déjà passé à autre chose, s'appliquant à retirer les morceaux de verres de la paume de ma main. La phrase de Dante me fit sourire, quand il me demande de ne pas faire ma fillette et je n'avais déjà plus qu'une envie, lui rappeler que je n'étais pas si douillette. Aucun gémissement, soupire ou grimace de douleur ne fut perceptible, au contraire, cela me faisait du bien. J'accorde à sourire à mon partenaire, seul remerciement qu'il aura de ma part. De toute façon, je n'ai pas le temps de rajouter ou faire quoi que ce soit d'autre, plus que tout s'enchaîne rapidement. Dante se relève enfile sa chemise, sa capuche, m'embrasse dans la nuque et s'approche de la porte. J'hausse un sourcil, me redressant sous la surprise. Il part déjà ?


Il m'explique qu'il a des choses à faire avant de rentrer à la caserne. J'opine simplement, de toute façon le temps de la négociation est passée semble-t-il plus que déjà la porte s'ouvre. La suite de sa phrase me laisse en revanche beaucoup plus perplexe me forçant à hausser mon second sourcil. Je devrais être soulagée de sa déclaration, de savoir qu'il m'apprécie sincèrement, mais la tonalité de sa voix sonne plus comme un « merci du bon moment » qu'un a « quand est-ce qu'on se revoit ? ». Je serre les poings l'écoutant sans le couper -ou plutôt j'encaisse l’enchaînement sans réagir-. Mes yeux s'écarquillent sous la violence de ses paroles, mettant en lien les remarques de ma mère peu de temps avant. Avait-elle raison ? Puis la fin de son discours me poignarde de plein fouet « je ne suis pas cette personne », je sens mon cœur louper un battement et ma respiration se coupait une fraction de secondes. Je n'ai même pas le temps de reprendre la parole que déjà, il prend la fuite… En plus, il fait comme moi, il fuit. Lâche. Pitoyable. Enfoiré. Je me relève sans attendre, s'il croit que ça va se passer comme ça, il rêve. J'enfile mes bottes en cuir et ma capuche en dévalant les escaliers, je manque de chuter, mais je me rattrape. Ma mère n'est pas là pour me piquer de sa magnifique conclusion, « j'avais raison ». Mais, je n'ai pas besoin d'elle pour l'entendre raisonner dans ma tête. Je claque la porte en partant -comme d'habitude d'après certain voisin-. Je me hâte, il ne peut pas être bien loin. J'aperçois sa silhouette un peu plus loin, je me mets à courir pour rattraper rapidement mon compère, je serre les dents. Au fond, je ne sais pas ce que je vais lui dire, est-ce que je peux réellement lui reprocher quelque chose ?

- « Dante, Attends ! »

Qu'il s'arrête ou pas, cette fois, c'est bien moi qui ne le lui laisse pas le choix, je le dépasse rapidement et je viens me poster devant lui, coupant sa route. Je l'avise un long moment, le dévisage même. Je n'arrive pas à comprendre la colère qui m'anime et mon cerveau ne semble pas être en mesure de traduire quoi que ce soit. J'entrouvre les lèvres, puis les referme, avant de finalement reprendre la parole.

- « Tu as oublié de me dire, tu sais pour la mission, le rapport ? On est d'accord qu'on parle de tout, de la drogue et des morts ? »

Sérieusement ? J'ai vraiment dit ça ? Mes yeux s'écarquillent de nouveau, je me dépite moi-même. Non, s'il y avait bien une chose que je voulais lui dire, c'était très loin du sujet de notre boulot, mais plutôt de l'après mission. Je me hais, qu'est-ce que je fais maintenant ? Je reste planté devant lui, relevant le regard vers ses yeux aussi clair que les miens. Je ne comprends toujours pas ce départ précipité et cette histoire de côté sombre où je ne sais quoi… Nous avons tous un côté moins bienveillant, non ? Encore une excuse à la con pour ne pas assumer ses actes. Je plisse le nez, bouillonnant intérieurement. Comment avais-je pu être aussi stupide ?! En vingt-sept ans, je n'avais jamais rien cédé, il a fallu que ma naïveté reprenne le dessus UNE soirée pour que je me reprenne en pleine poire à quel point les hommes, sont lâches et malhonnêtes. Je peste. Oh que oui je m'en veux. Je l'ai ramené chez moi, il a dormi avec moi, contre moi… Et puis quoi ? Il se barre l'air de rien en me claquant au visage, qu'il n'est pas bien pour moi, qu'il fait souffrir les personnes proches de lui. La bonne blague, l'excuse bien pitoyable. Je serre les dents. Ma voix est froide, rancunière :

- « Bien, je vais faire le chemin avec toi. Qui sait. Je peux peut-être t'aider pour tes ‘choses à faire', comme ça on pourra se mettre d'accord sur le rapport. Où est-ce qu'on va ?»

Ma phrase n'a absolument rien d'une question, c'est un ordre sans aucune négociation possible. Mon visage c'est refermé en un instant, si c'est ça qu'il veut, jouer au plus con. Allons-y gaiement. Notre marche reprend, je le suis, l'observant plus ou moins attentivement. A chaque regard, je sens ma colère monter en grade, si je montais aussi rapidement que la haine qui émerge à son égard, je serais capitaine en un temps record. Je n'arrive pas à passer au-dessus de tout ça, mais surtout à me pardonner ma naïveté. Par les trois, heureusement que je n'ai pas été plus loin avec ce type. Je repasse devant lui sans vraiment m'en rendre compte, mes pas son rythmés par mon grognement intérieur, autant dire rapide et énergique. Je savais que j'aurai dû courir au lieu de le rattraper. Soudainement, je m'arrête, me retourne pour faire face à Dante. Une nouvelle fois, mon regard croise le sien et sans crier gare je viens lui mettre une bonne droite, aussi rapide qu'imprévisible. Je me surprends. Mais qu'est-ce que ça me fait du bien. J'y ai mis toute ma force si bien qu'après le coup, je me retrouve à secouer la main et à replier les doigts. La vache. Je grimace avant de me repositionner de nouveau bien face à lui.


- « Tu vois, au moins nous sommes d'accord sur une chose. Tu blesses les personnes proches. »

Evidemment par proche, je parle du coup que je viens de lui mettre et du fait que j’ai mal au poignet maintenant. Un petit pique, rien de bien méchant. Je fronce les sourcils, soupirant doucement. Qu’est-ce que je peux lui dire ? Que je lui en veux d’être parti comme ça ? Qui suis-je pour lui faire le moindre reproche ? Finalement, je reprends la parole, amère :

- « La prochaine fois, soit honnête. Dis-moi juste que tu veux tirer ton coup. Ça sera un gain de temps pour nous deux. Alors quoi, tu étais trop déçu que je n’écarte pas les cuisses c’est ça ? Tu as pas l’habitude qu’on te résiste, même avec tes phrases toutes faites. Pauvre petit chou. Pauvre petit être qui a pris un coup dans son orgueil… » Je laisse un long silence s’installer, avant d’ajouter pleine d’amertume « Tu es vraiment un gros con. Dire que j’ai faillis m’abandonner à toi pour ma… »

Je m’arrête. Non, il ne mérite pas autant de haine ou de reproche. Je suis la seule responsable de tout ça, cette fois, c’est à mon tour de fuir. C’est trop pour moi, trop d’un coup. Je secoue la tête, sans forcément lui laisser le temps de réagir.

- « Tu sais quoi laisse tomber, on se retrouve à la caserne pour notre rapport. »

Je tourne les talons et prend le premier chemin que je vois sur ma droite. Je n’ai ni envie de rentrer chez moi, ni d’aller à la caserne, non. Je veux juste courir pour ne plus penser. Tout ça me servira de leçon.



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Dante Nuitnoire



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyLun 8 Aoû 2016 - 20:33
Dante marchait sans vraiment savoir dans quelle direction, il s’en voulait d’avoir laissé ainsi la jeune femme, mais cela semblait être la meilleure chose à faire, même s'il le regrettait de tout son être et qu’intérieurement il se détestait. Une voix qu’il connaissait vint l’interrompre dans sa marche solitaire.

- « Dante, Attends ! »

Il s’arrêta voyant la jeune femme passer devant lui, sur le moment il fut heureux de voir qu’elle ne l’avait pas laissé partir, il la dévisagea un moment essayant de contenir ses émotions. Mais apparemment elle n’était pas là pour parler de leur rapprochement.

- « Tu as oublié de me dire, tu sais pour la mission, le rapport ? On est d'accord qu'on parle de tout, de la drogue et des morts ? »

Dante resta abasourdi par la question de Sydonnie, * Sérieusement ! C’est de ce putain de rapport qu’elle veut parler, bon peut-être que c’est mieux comme ça.*, elle en rajouta une couche.

- « Bien, je vais faire le chemin avec toi. Qui sait. Je peux peut-être t'aider pour tes ‘choses à faire', comme ça on pourra se mettre d'accord sur le rapport. Où est-ce qu'on va ?»

- Euh d’accord, allons-y…

La situation était tellement déconcertante qu’il ne put répondre autre chose, il reprit sa marche aux côtés de Sydonnie, lui lançant des regards furtifs, il remarqua rapidement qu’elle avait autre chose à lui dire et il s’attendait à tout. Elle se repositionna devant Dante le coupant encore une fois dans son élan, ce qui l’agaça. * Ah ça y est je vais m’en prendre plein la gueule…*. Et ce fut le cas vu qu’il reçut une bonne droite en pleine mâchoire, sur le coup il ne bougea pas, il l’avait malheureusement bien mérité.

- « Tu vois, au moins nous sommes d'accord sur une chose. Tu blesses les personnes proches. »

En effet en voulant la protéger il l’avait au final blessé même si ce n’était pas du tout son but. Il jura intérieurement laissant la jeune femme continuer dans ses propos, bizarrement il la trouva encore plus attirante quand elle se mit en colère, sa façon de parler, de froncer le nez, de bouger les sourcils, de se mordiller les lèvres.

- « La prochaine fois…Tu es vraiment un gros con. Dire que j’ai faillis m’abandonner à toi pour ma…»


Ces paroles étaient dures, il grimaça légèrement mais resta impassible, comment pouvait-il bien réagir à cela ? Sur le moment il aurait préféré affronter une armée de Fangeux plutôt que la colère de Sydonnie. Il voulut prendre la parole mais elle ne lui en laissa pas le temps.

- « Tu sais quoi laisse tomber, on se retrouve à la caserne pour notre rapport. »

Sans dire un mot de plus elle partit à toute vitesse, fuyant la confrontation à son tour. Il reprit son chemin comme si de rien n’était, les yeux fixés droit devant, un homme le bouscula au passage, Dante se figea pour lui lancer un regard glacial, à ce moment une explosion de sensations lui retourna le cerveau, colère, frustration, envie, tristesse, tout se mélangeait dans sa tête, il fut comme tétanisé sur place, ne sachant pas comment réagir, * Et puis merde !*. Il rebroussa chemin s’engouffrant à toute vitesse dans la petite ruelle, il aperçut la jeune femme au loin, ses pas s’allongèrent pour la rattraper rapidement, une fois à son niveau il l’attrapa par la main pour la stopper dans sa course. Son regard froid se posa sur elle, il se mordilla la langue un instant avant de prendre une profonde inspiration.

- Écoute, je ne vais pas m’excuser pour avoir été franc avec toi, mais je n’ai peut-être pas été honnête avec moi-même, le fait est que j’ai du mal avec ce genre de chose, je ne sais pas trop comment m’y prendre, je ne sais pas si tu te rends compte de l’effort que je suis entrain de faire pour m’ouvrir à toi…

Il fit une pause se rendant compte qu’il était sur le point de déballer ses sentiments, il voulut tout arrêter mais cela était plus fort que lui, ses joues se mirent à rougir, donnant un peu de couleur à son visage pâle. Il reprit la parole d’un ton sérieux et hésitant.

- Je ne sais pas trop de quoi sera fait demain, mais je viens de me rendre compte d’une chose, si je te laisse partir comme cela, je m’en voudrais toute ma vie… Je ne sais pas comment l’expliquer mais quand je suis avec toi je me sens bien, au-delà de l’attirance physique, j’ai l’impression qu’un lien plus profond nous unis.

Ce fut probablement la phrase la plus longue qu’il n’avait jamais prononcée dans sa vie. Toutes ses paroles n’avaient pas trop de sens, il essayait tant bien que mal de mettre des mots sur ses sentiments, sur son ressenti du moment, mais cela était difficile pour le jeune Nuitnoire maladroit dans ses propos, il prit quand même sur lui se rendant compte que la jeune femme en valait la peine.

- Je veux continuer à te voir, à te serrer dans mes bras…

Ses pensées s’embrouillaient, trop d’informations lui arrivés en même temps et ses émotions ne l’aidaient pas à remettre de l’ordre dans sa tête. Il n’avait qu’une seule envie, l’embrasser. Fini les paroles en l’air il était temps d’agir et de prendre une décision.

- Maintenant le dernier mot te revient…

Il se perdit encore une fois dans les grands yeux bleus de Sydonnie serrant la mâchoire de nervosité. Quelle que soit la réponse de la jeune femme il allait l’accepter, car elle avait quelque chose de spécial. En une seule nuit à ses côtés, elle avait réussi à fissurer son masque de glace qu’il avait eu tant de mal à construit pour se protéger toutes ses années.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyMer 10 Aoû 2016 - 20:55


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



J’ai lamentable fuit cette conversation -échange que je ne souhaite pas avoir-. J’ai pris la première à droite, j’ai laissé mes pas s’emballer dans un rythme effréné. Dante, Dante, Dante, un prénom qui me retourne le cerveau, qu’est-ce qui m’arrive, pourquoi est-ce que je me suis emporté à ce point ? Laisse-moi tranquille, sors de ma tête. Je sens mon cœur s’accélérer dans ma poitrine, ma respiration se saccader, je m’arrête un instant, avisant la ruelle bien trop animée à mon goût, les passants me bousculent et je me surprends à grogner en observant froidement ceux qui m’entourent. Je dois retrouver mon calme, arrêter d’imaginer toutes les possibilités qui s’offrent à moi, non, je ne dois plus réfléchir. Je prends une grande inspiration, puis une deuxième, de toute façon la situation ne peut pas être pire. Je vais le retrouver à la Caserne, nous allons faire notre rapport, nous faire taper sur les doigts ensemble, puis nous séparer et éviter de nous recroiser. Simple et efficace. Plus d’attirance physique et de tentation. Problème réglé. Je reprends ma marche plus lentement, essayant toujours tant bien que mal de me détendre. Après tout à quoi aurai-je bien pu m’attendre ? Vingt-sept années que je fuis toute relation, maintenant que je me retrouve en plein dans la merde émotionnelle, j’espérais pouvoir m’en sortir sans égratignure ? Énorme blague. Comme-ci à présent que mon cœur s’était amouraché d’un homme que je ne connaissais même pas avant hier, j’allais pouvoir tourner la page, la brûler même. Un enfant n’y croirait pas, alors une femme de mon âge… C’était se voiler la face que de croire à une telle impossibilité. Je n’avais pourtant pas le choix. Je n’étais pas fait pour être avec une autre personne que moi-même et Dante… Dante… Était certainement le même genre de personne que moi. Solitaire.

Ma marche avait finalement retrouvé un rythme plus convenable, ni trop rapide, ni trop lent, ma conclusion me convenait. Je venais de vivre une parenthèse agréable, peut-être l’unique de mon existence et maintenant ? Maintenant, j’allais faire ce que mon père aurait souhaité, j’allais monter en échelon au sein de la milice, m’affilier à celle de l’extérieur afin d’affronter les fangeux. Me défouler, annoncer mes choix à ma mère, accueillir avec le sourire la gifle qui m’attendait et puis la vie prendrait ensuite fin d’une manière ou d’une autre, mais j’aurais vécu pour moi et non pour elle. Oui, voilà, je devais tirer de cette expérience une leçon et progresser. Je réarme un sourire, réajuste ma lame à ma ceinture, me redresse fièrement et … M’arrête net dans ma lancé, me retournant doucement pour faire face à mon interlocuteur qui vient de m'interpeller, ou plutôt de m’attraper la main. J’ai dû mal à camoufler ma surprise en reconnaissant Dante, je retire vivement ma main de la sienne, lui offrant un regard glacial en guise de réponse. D’accord, je venais de me prouver par A + B que cette histoire n’allait être que bénéfique, mais quand même, il aurait pu attendre un peu, que je digère avant de refaire surface…

Je l’avise de mes yeux bleus, vérifiant involontairement que j’ai bien mémorisé chacun de ses traits, ce regard froid, ses marques, sa capuche… Je secoue doucement la tête, me haïssant une nouvelle fois, ce n’est pas possible, je suis aussi faible que ça ? Le revoilà et hop, je divague de nouveau. Il avait visiblement des choses à dire, j’ai donc adopté une posture d’écoute très… fermée. Les bras croisés sous la poitrine, le regard plein d’étincelle, prêt à le foudroyer en cas de besoin, la mâchoire serrée, un sourcil haussé. J’écoute. « Je ne vais pas m’excuser pour avoir été franc avec toi […] » j’hausse le second sourcil, mes yeux se plissant légèrement. Pourquoi être là, si ce n’est pas pour s’excuser ? J’attends, je ne précipite pas ma réaction. Peut-être que la suite va être plus compréhensible. « Je ne sais pas si tu te rends compte de l’effort que je suis en train de faire » Ah ? Parce qu’en plus il veut une médaille pour venir me parler ?! Je ne suis pas aussi impressionnante que ça, si ?! Pour essayer de me faire succomber dans ma chambre, il n’avait pas besoin de faire d’effort là hein, ça passait tout seul. Je grogne, j’enrage même, je ne comprends pas ou je ne veux pas comprendre. Au fond, je lui en veux déjà simplement de se trouver face à moi. Mon esprit et mon cœur sont en pleine guerre froide, silencieuse, mais terriblement douloureuse.

La suite arrive et elle me laisse sans voix. Mes lèvres s’écartent, mon cœur manque un battement, deux, ou même trois, alors que mon souffle s’arrête une fraction de seconde. Est-ce que j’ai bien entendu. Je décroise les bras involontairement, adopte une posture soudainement plus attentive. Dante ne s’arrêtait plus de parler, d’exprimer autant de choses qui m’effraient particulièrement. Je fais un pas en arrière, me forçant à ne pas prendre la fuite. L’attachement, voilà bien une chose que je ne comprenais pas, pourtant, je devais l’admettre, Dante ne me laissait pas insensible. Il me laisse le dernier mot, mais je ne sais pas quoi lui répondre, je l’avise un long moment, sans parvenir à réaliser, à comprendre qu’il était bien sérieux. Je me suis finalement avancée d’un pas vers lui, puis de deux, venant trouver ses lèvres pour l’embrasser avec beaucoup de douceur et de maladresse. Autant essayer et ne pas avoir de regret… Si ça marchait ? Si on arrivait à apprendre ensemble ? S’il disait vrai, si un lien existait réellement entre nous… ? Je ne mets pas fin à l’échange immédiatement et je me moque bien des regards qui se déposent sur nous. Je n’ai jamais respecté les règles de bonnes conduites de toute manière. Et puis, cela ne veut rien à dire, peut-être que demain chacun retrouvera sa route en solitaire, ou peut-être pas. Mais sans essayer, personne ne peut savoir, personne ne peut dire de quoi l’avenir sera fait. Je mets finalement fin à l’échange, avec douceur, sans gestes brusques. Je l’avise un long moment, affichant un sourire discret.

- « Tu as raison, personne ne peut savoir de quoi l’avenir sera fait. Je ne suis pas plus douée que toi dans le domaine, alors… Essayons ensemble. Apprenons ensemble. Si ça ne convient pas, on reprendra chacun notre route de notre côté. »


Oui dans la théorie c’était aussi simple que ça, essayer, s’apprivoiser, se détruire ou dans le pire des cas s’aimer passionnément à en faire vomir et pâlir les plus fervents romantiques. En attendant, on n’allait pas respecter grand-chose et encore moins les trois. Mais tant pis. J’étais certaine que nos divinités comprendraient. Je tente un sourire, glisse ma main dans la sienne pour l’inciter à reprendre la marche et ne plus bouchonner la ruelle. Une fois le rythme a deux trouvés, je retire ma main, plus par gêne que par réelle envie. Je ne sais pas vraiment quoi dire, ou ajouter, je ne suis pas une adepte de la séduction, au fond, je ne sais même pas comment il faut s’y prendre.

- « Bon, qu’est-ce que tu veux faire maintenant ? Aller à la caserne ? Faire un tour ? Retourner dans les bas quartiers ? »

Au fond, j’étais tout aussi perdue que lui, qu’est-ce qu’on allait faire, enquêter ensemble, faire des missions ensemble ? Se voir après le travail, se raconter nos journées ? Allait-il me présenter à la famille qui lui reste ? Non, non, non, il ne fallait pas aller trop vite, il fallait prendre le temps de se connaitre, de se comprendre, de s’envisager et qui sait, peut-être même de s’aimer. Je me pince la lèvre inférieure avant de rajouter rapidement :

- « Je suis désolée si mes réactions sont parfois excessives…. Je n’ai jamais vécu ça…. Je ne connais pas Dante, les relations… Je n’ai jamais… Enfin. »

Enfin, voilà. C’est tout, je n’arrive pas à formuler le reste, je viens de lui confier à mon tour quelque chose, d’intime. Je ne souris pas, je reste moi-même. Si nous voulons essayer de former un « nous », nous allons devoir commencer par apprendre à associer deux « je » solitaires pour n’en former qu’un qui connaîtra une belle évolution finale. La confiance était une chose qui se gagnait avec le temps. J’espérais simplement ne pas faire une nouvelle erreur.



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyJeu 11 Aoû 2016 - 14:38
Le temps s’était arrêté, les yeux fixés sur Sydonnie balayant chaque trais de son visage, guettant le moindre mouvement de lèvres. Sans cœur s’emballait, son cerveau était en ébullition, qu'elle allait être sa réponse, allait-elle partir sans prononcer un mot, allait-elle l’insulter, allait-elle le cogner encore une fois. Dante ne savait plus trop ou donner de la tête, *Comment je peux perdre mes moyens comme ça, juste pour une femme, c’est quoi mon putain de problème ?*, les secondes qui s’écoulaient étés de plus en plus longues, l’attente devenait insupportable, *Ne pars pas…*.

La jeune femme finit par se rapprocher lentement de lui, un pas puis un deuxième, elle n’était plus qu’à quelque centimètre de son visage, le sang lui monta au cerveau. Extérieurement il ne laissa rien paraître, seul le léger rougissement de ses joues le trahissait. Le moment fatidique arriva, un coup de poing . Un baiser ? Ce moment allez surement changer la vision des choses du jeune milicien, si elle succombait à son charme alors ils allaient devoir construire une relation sentimentale et intime, c’était quelque chose de nouveau et d’effrayant pour lui mais il était prêt à faire le grand saut.

Ses lèvres se collèrent aux siennes, il ferma les yeux, ses mains vinrent se poser instinctivement sur la taille de Sydonnie, il ressentit encore une fois une attirance enivrante, la chaleur de son corps, son odeur, sa maladresse. Dante savoura le moment ne ratant aucune sensation, la tension redescendit au fur et à mesure, il se sentit soulagé. Son visage se recula, il ouvrit les yeux, la dévisagea encore et encore. Un nouveau chapitre de sa vie aller s’écrire, un chapitre auquel il pensait avoir renoncé depuis bien longtemps, comme quoi le destin reste toujours incertain, peut-être que les dieux voulaient le tester encore une fois, mais peu importe car à ce moment il avait une raison de plus de vivre sur cette terre de malheur. Il se laissa faire, sa main s’emboita avec celle de la jeune femme et ils reprirent leurs routes, mais dans quelle direction.

- « Bon, qu’est-ce que tu veux faire maintenant ? Aller à la caserne ? Faire un tour ? Retourner dans les bas quartiers ? »

Alors que la femme retira sa main, Dante se sentit comme soulagé, qu’aurait-on pensé à le voir s’attendrir comme cela au bras d’une femme, * Mais depuis quand le regard et le jugement des autres m’intéressent ? Pfff…*, il passa son bras autour des épaules de Sydonnie la tirant vers lui comme un aimant et continua sa route. Il remit un peu d’ordre dans sa tête, c’était un nouveau jour qui avait commençait de façon inattendue, il fallait maintenant s’atteler à leurs occupations. Il fit rapidement le point dans sa tête, * Bon la caserne, le rapport, faut que je passe à la forge voir ma sœur, ah j’ai l’autre con qui m’attend aussi ! Mais avant tout j’ai une petite idée…*.

- « Je suis désolée si mes réactions sont parfois excessives…. Je n’ai jamais vécu ça…. Je ne connais pas Dante, les relations… Je n’ai jamais… Enfin. »

- Ne t’excuse pas, je suis aussi maladroit que toi dans ce domaine. Viens, j’ai un endroit à te montrer !

Il ne donna pas plus d’informations et entraina Sydonnie avec lui sur un nouveau chemin, après quelques minutes de marche, alors qu’ils se trouvaient dans un coin déserté de Bourg-Levant, il stoppa ses pas s’arrêtant devant une porte en bois massif. Des inscriptions étaient incrustées sur la partie supérieure, n’étant issu que d’une famille de guerriers et de forgerons modestes, il n’avait jamais eu la chance d’apprendre à lire et pour le coup cela ne le dérangeait pas, il connaissait ces inscriptions depuis plusieurs années et le fait qu’elles soient indéchiffrables rendait la chose encore plus belle et mystérieuse. Il poussa légèrement la porte, tourna la tête vers Sydonnie en retirant sa capuche pour l’inviter à entrer, il y avait une seule pièce, une cheminée, un lit, une table et une chaise où était assise une vieille femme. Dante lâcha sa compagne pour s’approcher de l’ancêtre, il lui posa délicatement une main sur l’épaule, elle se mit à sourire sans prononcer un mot, après avoir posé quelques pièces sur la table, il se dirigea vers la porte qui donnait sur l’arrière de la maison.

- Viens, c’est ici !

Ils se retrouvèrent dans l’arrière-cour de la maison, quatre murs à ciel ouvert, sur le mur du fond était sculpté dans la pierre une fontaine. Elle représentait la déesse Anür debout les deux bras tendus devant elle. Un petit interstice dans le mur au-dessus de son front laissait s’échapper un filet d’eau qui s’écouler le long de son visage et se séparait en deux au niveau de sa poitrine dévêtue pour parcourir ses bras jusqu’à ses paumes de main où ils finissaient par tomber au pied de sa queue de poisson avant de s’engouffrer à nouveau dans les ténèbres des égouts. Dante s’assit sur un banc qui se trouvait juste en face de la statue. Il avait découvert cet endroit étant petit, sa mère connaissait bien la vieille femme, elle l’amenait souvent ici pour méditer et passer un moment privilégier avec son enfant. Après sa mort il avait continué à s’y rendre comme si une partie d’elle y était toujours présente. Il tendit la main vers la jeune femme pour l’inciter à s’asseoir à côté de lui.

- Bienvenue dans ma forteresse de solitude, le seul endroit sur cette foutue terre où je me sens bien, où je peux réfléchir en toute quiétude.

Son regard se posa sur les yeux de la statue, ils étaient faits d’une façon à ce qu’on ait l’impression qu’elle nous regarde à tout moment, comme si elle voulait nous envoyer un avertissement ou simplement nous surveiller, mais Dante lui était persuadé qu’elle pouvait lire dans l’esprit de chacun. Une personne normalement constituée aurait trouvé cela flippant mais lui trouvait cela rassurant. Il rompit le silence après avoir profité du moment en allongeant son bras droit pour inviter la jeune femme à se blottir contre lui.

- Dis-moi un peu, c’est quoi le problème avec ta mère ? Je sais pas j’ai l’impression que ce n’est pas le grand amour entre vous… C’est pour ça que tout à l’heure tu n’étais pas bien. Il fit une pause posant son regard sur elle. Je ne veux pas te rendre mal à l’aise, si tu ne veux pas en parler je ne t’en voudrais pas…

Dante avait envie de la connaitre un peu plus, son histoire, ses ambitions, ses rêves, sa vie, il voulait la connaitre ELLE, de A à Z. Il ne pouvait trouver un endroit plus discret et intime, après les efforts qu’il avait faits pour s’ouvrir à Sydonnie plutôt ce matin, c’était maintenant à son tour.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyJeu 11 Aoû 2016 - 17:51


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
( Dante & Sydonnie )



Il était difficile de comprendre l’instant présent, encore plus de le vivre pleinement. J’ai toujours cru qu’il ne fallait pas le regarder droit dans les yeux, mais plutôt le fuir, se concentrer sur un objectif plus ou moins proche et de tout faire pour l’atteindre. Bon nombre de prêtresses m’avaient affirmé que c’était ma façon de fuir la souffrance, de la perte, de la peur, ma manière de rester insouciante et surtout inconsciente, que le jour où je parviendrais à profiter de l’instant présent, je comprendrais son importance. Elles avaient raison. Aussi étrange que cela puisse paraître, à ce moment T, le bras de Dante m’enlaçant, les regards sur le duo que nous formions me firent frissonner de plaisir, me donnait l’impression de pouvoir tout affronter avec un sourire ravageur de bonheur. J’en oubliais presque l’après, oui, le moment ou la réalité chasserait l’insouciance du l’instant présent, où elle nous ramènerait dans le droit chemin, hurlant que tout ceci n’était pas convenable, le moment où j’allais devoir affronter le regard réprobateur de ma mère, sa crise d’hystérie… J’ai simplement pris une inspiration, chassant simplement ceci de mon esprit. Pas maintenant. Je verrais ça plus tard, quand le temps sera venu, j’avais juste envie de profiter de cette parenthèse agréable. La voix de Dante me sortit de mes songes, m’attirant davantage vers lui :

- « Ne t’excuse pas, je suis aussi maladroit que toi dans ce domaine. Viens, j’ai un endroit à te montrer »

Aussi maladroit que moi dans ce domaine ? Je ne crois pas non pas. Ma pensée me fit sourire, il est vrai qu’il ne devait pas s’imaginer à quel point j’étais débutante là-dedans. En même temps, qui pourrait imaginer qu’une femme de vingt-sept était encore sans expérience sentimentale. Je n’ai jamais pris le temps pour ça, ni petite, ni préadulte et encore moins adulte, non. Mes occupations s’alternaient entre l’éducation bourgeoise de ma mère et la liberté de mon père et cela me convenait. Le partage, le désir, l’envie étaient jusqu’à présent des mots qui ne faisaient pas partie de mon vocabulaire. J’ai simplement opiné à la proposition de Dante, de toute façon je l’aurai suivi n’importe où, juste pour savourer encore un peu de sa présence, son odeur, sa façon de se mouvoir. Sans donner plus d’informations, mon partenaire m’entraina dans une nouvelle ruelle, une direction que je n’avais empruntée que très peu de fois, pour la bonne et simple raison que le lieu était déserté par la population pour une raison inconnue. Où m’emmenait-il ? On s’arrêta rapidement devant une impressionnante porte en bois massif, en haut de l’entrée se trouvait des inscriptions plus ou moins effacées par le temps, le lieu devait être ancien. En plissant un peu le regard, et abandonnant un instant le contact protecteur de Dante, je pus parvenir à lire la fin : montrer votre âme à Anür. Montrer notre âme ? Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Je n’étais pas prête de montrer mon âme à qui que ce soit, j’avais froncé les sourcils, m’apprêtant à dire à Dante que je ne souhaitais pas rentrer dans la bâtisse, mais il était déjà trop tard. J’avais donc avancé d’un pas, avisant l’intérieur du logement, enfin à ce qu’il ressemblait à un logement, aussi minime soit-il. Une veille femme était présente et affiché un sourire vers Dante, sans jamais prononcé un mot. L’atmosphère me gêna sans que je ne parvienne à réellement l’expliquer. J’étais encore à l’entrée de la bâtisse, hésitant entre le fait de rebrousser chemin ou de m’engouffrer définitivement à l’intérieur afin de suivre Dante. La voix du jeune homme me força un peu dans ma décision « Viens, c’est ici ! ». J’ai simplement opiné, m’avançant prudemment, non pas que la vieille femme m’effrayait, mais sa présence, ce silence, tout ceci me semblait étrange, sans que je parvienne à identifier cela comme dérangeant ou rassurant. Je me suis senti obligé d’imiter Dante et de déposer des pièces devant elle, même si c’était trop ou non nécessaire, j’étais certaine qu’elle en avait besoin. J’ai ensuite suivis Dante sans un mot, jusqu’à la petite cour intérieure.

À peine avais-je passé la plus petite porte en boite que je me suis figée. Mes yeux se sont écarquillés devant la représentation d’Anür. Je ne m’attendais pas à trouver ça, ici. Et ce n’était pas forcement agréable pour moi, je la fuyais depuis quelques jours, remettant en question les propos de ma mère sur mon comportement, si elle avait raison ? Je me suis senti obligé de m’incliner devant la représentation divine. Même si, j’avais abandonné mes prières depuis quelques jours, je n’en restais pas moins une croyante prononcée. Était-ce l’éducation de ma mère, ou simplement de ma propre volonté, je n’en savais rien. Mais croire en plusieurs entités supérieures me rassurait. « Bienvenue dans ma forteresse de solitude, le seul endroit sur cette foutue terre où je me sens bien, où je peux réfléchir en toute quiétude. » Sacrée forteresse, j’ai tenté un sourire, sans forcément quitter des yeux Anür. Elle me perturbait, peu importe l’endroit où je me déplaçais, elle donnait cette impression étrange de nous suivre du regard. J’ai secoué doucement la tête, avant de rejoindre Dante, sans ne jamais tourner le dos à la divinité. Je me suis installée à côté de lui, cherchant une position plus ou moins adéquate, en conservant toujours l’idée de ne pas tourner le dos à la statue. J’ai essayé tant bien que mal de me concentrer sur Dante, le détaillant de mes yeux bleus. Dante, avait ensuite allongé un bras, m’invitant à m’installer contre lui, je m’étais simplement un peu rapproché déposant ma tête sur son épaule.

- « Dis-moi un peu, c’est quoi le problème avec ta mère ? […] C’est pour ça que tout à l’heure tu n’étais pas bien ? »

J’ai soupiré doucement, pourquoi revenir aussi brutalement dans la réalité ? Au fond, il avait le droit de savoir, surtout qu’elle n’allait à mon avis pas lui faciliter la vie à lui non plus. J’ai pris une grande inspiration, difficile de s’ouvrir à quelqu’un quand on ne l’a jamais fait. Je ne sais pas vraiment par où commencer, j’avais bien des idées de l’origine du problème… Mais… En parler aussi proche d’une divinité était-ce vraiment la bonne idée ? J’ai avisé Dante un instant, hésitante… Je savais que je lui devais bien quelque confidence après tout ça, mais je n’étais pas certaine d’en être capable. J’ai finalement pris la parole, sans vraiment savoir quoi dire.

- « Eh bien… »

Eh bien, voilà, difficile de faire le tri dans mes pensées, de me cibler réellement sur un élément. Est-ce que je pouvais tout lui dire, est-ce qu’il voulait un résumer ou tout savoir dans le moindre détail ? J’ai pris une nouvelle inspiration, déposé quelques baisers dans son cou, avant de finalement reprendre la parole :

- « Ma mère est très ancrée dans les traditions. » Et encore le mot ancré n’était pas suffisamment fort. « Elle pense que si les divinités ne lui ont pas permis d’avoir un autre enfant, et si elle a eu autant de difficultés pour tomber enceinte, c’est que les trois ne la voient pas d’un très bon œil. »

Oui, tout commence par ça, c’est le début de tout. Son idée maladive que les trois ne sont pas en notre faveur malgré tous ses efforts. Je suis certaine que c’est idiot que jamais nos divinités ne jugent, ou ne malmènent un individu, mais elle, elle y croit dur comme fer.

- « C’est bête, je sais. Mais c’est plus fort qu’elle, elle n’en démord pas. Enfin, depuis que je suis petite, elle s’est mise en tête que j’allais être sa façon de se racheter. »


Là encore, le mot racheté n’était pas suffisamment fort, elle avait programmé une montagne de projet pour moi, de ma naissance à ma mort en passant par mon mariage et mes enfants. Oui, oui, tout était prévu dans son esprit. Je fais une pause, au fond j’ignore comment Dante voit les choses, s’il est particulièrement croyant ou s’il a perdu tout ça avec l’arrivée des fangeux. Je reprends finalement la parole un peu moins hésitante, après tout je n’aborde pas sur comment moi je ressens les choses, mais comment sont les choses sans extrapoler.

- « Cela passe par l’éducation, savoir lire écrire, se comportement comme une femme de bonne famille, trouver un époux, avoir une bonne réputation, porter des tenues toujours élégantes… »

Oui cela veut dire ne pas courir, ne pas se rouler dans la boue, ne pas se balader dans les bois, ne pas se battre… Je serre les dents, tout ce que je ne suis pas. Oui, je suis loin d’être élégante et à passer un temps fou à me préparer, la politesse n’est pas mon point fort, non pas parce que je n’ai pas eu l’enseignement, mais parce que toutes les courbettes hypocrites m’ennuient lamentablement.

- « Avant, la question ne se posait pas. Je ne pouvais pas être milicienne. Alors, j’acceptais l’éducation de ma mère, je me pliais à sa volonté… Tout en partant avec mon père dans les bois me détendre, apprendre à tenir une épée, à me défendre… Oui j’avais un équilibre. »

J’avais, parce que depuis qu’il est mort, ce n’est plus que dispute et rien d’autre. Je soupire doucement terminant finalement mes explications avec un résumé de la situation actuelle.

- « Puis, mon père est mort. Je me suis retrouvée avec mon cousin et ma mère. Elle m’avait déjà choisi un mari, le meilleur parti tu vois… Sauf que j’ai tout envoyé balader. Je me suis engagée dans la milice, abandonné le port de robe et de la montagne de tissus qui t’empêche de respirer et te mouvoir. Depuis, elle ne décolère pas. »

De nouveau le mot « décolère pas » n’était pas suffisamment, mais je n’avais rien de plus fort. Évidemment, j’aurais pu avouer qu’elle me rendait la vie impossible, me dénigre au plus haut point et me hurlait que les divinités allaient me tuer pour me faire payer mes affronts. Mais ça, je l’occultais. Je voulais sincèrement croire que ma mère n’était pas mauvaise, qu’elle avait été dévastée par la mort de son époux et qu’elle essayait à présent tant bien que mal de me forcer à me protéger en m’offrant au mari le plus offrant. Comme un morceau de viande qu’on jetterait à une bête sauvage.

- « Voilà c’est tout. Tu imagines bien que je ne vais pas dans son sens et que ça ne lui plait pas. Elle voudrait me voir marié avec des enfants, femme de maison qui s’occupe de sa famille… Je suis tout le contraire. » Je fais une pause, puis rajoute, comme pour changer de sujet : « Tu t’entendais bien avec tes parents ? »



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Dante NuitnoireMilicien
Dante Nuitnoire



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyVen 12 Aoû 2016 - 12:48
Dante n’était pas un fervent défenseur de la religion surtout depuis la Fange. Petit il avait été baigné, comme la majorité des enfants de Marbrume, dans la croyance de la trinité, mais jamais dans l’abus. Sa mère était très religieuse mais elle essayait toujours de garder cela pour elle ne voulant pas endoctriner les autres membres de sa famille, elle disait que chacun devait se faire sa propre opinion et ne pas suivre les autres comme des moutons. Son père lui n’était pas plus croyant que ça, bien sûr il vénéré aussi les Trois mais cela passé en arrière-plan.

Quant à Dante sa philosophie était autre, la dernière fois qu’on lui avait posé la question il avait répondu – La religion, j’y crois, mais cela s’arrête là, je ne me prends pas la tête avec, au final si les Trois existent vraiment alors j’aurais tout à gagner mais par contre s’ils n’existent pas où s’ils ne se manifestent jamais alors cela ne changera rien à ma vie ! – c’était une façon de penser assez simple qui lui convenait parfaitement.

Après un moment d’hésitation elle reprit enfin la parole le sortant de ses songes, lui déposant quelques baisers dans le coup qui le firent frissonner. Il écouta avec attention les mots de la jeune femme, * Mmh je comprends mieux son caractère, sa façon d’être…*, comme il le pensait la mère de la jeune femme ne semblait pas très ouverte d’esprit, * Comment peut-on obliger un enfant à suivre un chemin prédéfinit, bon au moins elle a eu une bonne éducation, apprendre les bonnes manières et surtout apprendre à lire n’est pas permis à tout le monde. Je ne pense pas que je sois un bon parti vu les critères de sa mère, vaut mieux que j’évite d’approcher la vieille sinon je vais en prendre pour mon grade !*, il s’amusa un instant à imaginer la jeune femme bien habillé en robe et bien coiffer, cette vision n’était pas si terrible que ça, au contraire c’était plutôt agréable. Apparemment Sydonnie était assez proche de son défunt père, il ne put s’empêcher de la serrer un peu plus fort contre lui tant il connaissait la douleur que pouvait provoquer la perte d’un être cher.

- « Voilà c’est tout. Tu imagines bien que je ne vais pas dans son sens et que ça ne lui plait pas. Elle voudrait me voir marié avec des enfants, femme de maison qui s’occupe de sa famille… Je suis tout le contraire. »

Cela rassura Dante qui tout comme elle ne souhaitait pas avoir une petite vie rangée, se marier, des enfants, une maison… Jamais de la vie, cela était trop tranquille et ennuyant pour lui. Le couple avait plus de points communs qu’ils ne pouvaient l’imaginer, peut-être la raison pour laquelle il se sentait si proche d’elle. L’idée d’avoir trouvé son équivalent féminin l’exalta, il pencha la tête pour embrasser la jeune femme.


- « Tu t’entendais bien avec tes parents ? »


Cette question le ramena bien des années en arrière, à une époque où la famille Nuitnoire était unie et heureuse, une époque bien révolue. Il n’avait jamais vraiment parlé de sa famille à quelqu’un, restant toujours vague pour ne pas se remémorer des détails encore trop douloureux. Il prit un instant pour réfléchir, les yeux fixés sur la fontaine, il se sentait bien, cet endroit, la chaleur du corps de Sydonnie, l’atmosphère qui les englobait, il était prêt à s’ouvrir à elle.

- Mes parents… Par où commencer, mon père était, enfin est toujours du moins je l’espère, un homme droit, travailleur, il aimait sa famille plus que tout. Il avait un don particulier, pour chaque situation, chaque problème, il avait la bonne parole, le bon conseil, sans faire la morale il savait nous faire comprendre les conséquences de nos actes. C’était un époux exemplaire, il n’a jamais levé la main sur ma mère ou batifolé avec d’autres femmes.

Il est vrai que son père avait une réputation de mari fidèle et attentionné, Dante avait beau fouiller au plus profond de sa mémoire il ne se rappela pas avoir déjà entendu ses parents se quereller. Les seules disputes qui égayaient la maison étaient celles de ses deux plus grandes sœurs qui passaient leur temps à se crêper le chignon.

- C’était aussi un bon père, on peut dire qu’il m’a élevé avec une poigne de fer pour que je devienne quelqu’un de bien mais il est toujours resté correct, privilégiant les mots à la violence, il n’hésitait pas à me montrer à quel point il tenait à moi.

Il faut dire aussi que dans son enfance le jeune Nuitnoire était un gamin exemplaire qui ne posait pas trop de problèmes à ses parents, ainsi son père n’eut jamais vraiment l’occasion de lever la main sur lui pour le punir devoir faire une grosse bêtise et il en remerciait tous les jours les Trois, il se contentait juste de le gronder de temps en temps histoire de montrer son autorité.

- Sans oublier que c’était un forgeron émérite, à l’époque il faisait même de l’ombre au Frappablanc, dès que j’ai pu tenir un marteau entre les mains il m’a appris le métier. Avant d’avoir la forge il était soldat, mais il ne m’a jamais vraiment parlé de cette époque, cela le rendait mal à l’aise. Voilà, il a disparu au moment de la Fange alors qu’il était parti en voyage pour les affaires.

C’était un bon résumé de la personne qu’était son père à ses yeux, peut-être qu’il l’idolâtrait trop et qu’il avait enjolivé certains faits, mais toutes les personnes qui avait connu le patriarche des Nuitnoire s’accordaient à dire que c’était tout simplement un homme bon sans histoire.

Le moment tant redouté vint enfin, parler de sa mère était une des choses les plus difficiles pour lui. Il se leva rapidement comme si son corps le démangeait, il s’approcha de la statue afin de toucher l’eau qui s’écoulait du bout de ses doigts.

- Ma mère… Il soupira un bon coup serrant le poing en même temps, il sentit la cicatrice encore fraiche craqueler sur son avant-bras. Elle… Elle était magnifique, douce, aimante, juste, intelligente… Je… Elle a été tué quand j’étais jeune…

Il s’arrêta fermant ses yeux bleus qui commençaient à rougir et à s’humidifier sous l’émotion, il ne put prononcer un mot de plus, il releva la tête serrant les dents pour se contrôler, cela faisait déjà bon nombre d’année que sa mère avait été tué mais le jeune homme n’avait toujours pas réussi à faire son deuil. Pendant un moment il s’était convaincu qu’avec le temps ses souvenirs d’elle allaient s’effacer petit à petit et que ce serait plus facile, mais ce n’était qu’une douce illusion de croire cela.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: Après la chasse le réconfort, non ? Non.    Après la chasse le réconfort, non ? Non.  EmptyVen 12 Aoû 2016 - 23:26


Après la chasse, le réconfort, non ? Non."La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite."
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J’avais fermé les yeux, faisant un point sur mes aspirations ainsi que sur celle de ma mère, j’avais toujours pris l’habitude de privilégié les compromis et j’avais bien l’intention de poursuivre dans cette lancée. Alors, non, je n’avais jamais eu dans l’idée de me marier, de devenir la femme d’un homme. Tout comme je n’avais jamais eu l’idée d’avoir qui que ce soit dans ma vie et pourtant, j’étais là, contre Dante, à savourer simplement l’instant présent. Je me suis demandé l’espace de quelques secondes s’il était capable de comprendre, s’il pouvait entendre qu’une femme de notre époque nage autant à contre-courant. Au fond, il n’avait pas vraiment le choix et personne ne peut savoir de quoi l’avenir sera fait. Quoi qu’il en soit il est bien trop tôt pour penser à tout ça, nous n’en sommes qu’à l’étape d’apprivoisement, cela me convient largement pour l’instant. De toute façon, je n’avais plus envie de parler de moi, de ma mère, ou des souvenirs de mon père. Je souhaitais connaitre davantage Dante, sa façon de penser, sa façon d’être, ses aspirations, ses envies, ses besoins. Peut-être même comment il imaginait la suite, oui, l’après m’inquiétait. Je n’étais toujours pas certaine d’être en mesure de m’acclimater à une vie à deux. Si au final, je m’emballais trop vite, trop fort… La chute serait terriblement douloureuse. Je me suis mordu la lèvre inférieure, me forçant à revenir dans la réalité, la voix de Dante m’obligea à me reconcentrer immédiatement sur lui.

Le regard de Dante était aussi froid que le mien, ses yeux fixaient étrangement un lointain qui m’était inconnu. Oui, il semblait se replonger dans ses souvenirs et je me suis maudite de l’obliger par ma curiosité à le faire. Nous avions tous et toutes connus des pertes, s’il en faisait partie cela risquait d’être douloureux. Quoi qu’il en soit, Dante avait fait le choix de s’ouvrir à moi, commençant par me parler de son père, et je compris très vite que la figure paternelle avait été très importante pour lui. Était-il mort, ou vivant, je n’arrivais pas à le savoir, le mot disparu sonnait toujours étrangement dans mon esprit. Au moins, il avait eu la chance de le connaitre et d’avoir des souvenirs avec lui, ce n’était plus le cas de tous les orphelins des bas-quartiers. Notre monde ne tournait définitivement plus dans le bon sens, si toutefois le bon sens existait. Quand il aborda la réputation de la famille FrappaBlanc, un sourire s’étira sur mes lèvres, j’avais toujours voulu me faire forger une arme chez eux, oui, les FrappaBlanc sont les meilleurs. La chose qui m’interpella le plus dans ce récit, ce n’est pas l’idée qu’il puisse faire de l’ombre à une grande famille, mais plutôt qu’il n’aborde pas avec son fils ses aventures en tant que Soldat. Pour moi, défendre sa ville, sa population était un honneur, alors le cacher ou ne pas l’évoquer, cela me semblait tout de suite suspect. Cependant, je n’interrompis pas Dante, l’écoutant avec une concentration sans faille.

L’attitude de Dante changea ensuite rapidement, comme un enfant pris sur le fait, ou un bandit attrapé la main dans le sac. J’ai dû me redresser pour ne pas tomber, suivant ses mouvements de mes deux perles bleues. Dante semblait mal à l’aise, stressé ou simplement triste, j’étais incapable de devenir l’émotion qui le parcourait avec certitude, chose qui m’agaçait. Je n’ai pas osé me relever, ne sachant pas vraiment quoi faire, quoi dire, devant la souffrance d’un homme qui ne me laissait pas indifférente. Avait-il besoin de tranquillité, d’isolement ou au contraire devais-je lui montrer que je comprenais et qu’il n’était pas obligé de parler de ce qu’il ne souhaitait pas. Finalement, ce sont des longues minutes silencieuses qui se sont installées entre nous. Dante effleurait l’eau de la statue et moi, je ne bougeais pas d’un centimètre, incapable d’affronter la souffrance d’une personne que je tenais en infection. J’ai serré les poings me haïssant pour mon incompétence sociale. Ah, si seulement, j’étais plus humaine, je n’aurais pas besoin de réfléchir pour savoir quel comportement adopté.

Puis, instinctivement, je me suis relevée, je me suis glissée derrière lui, l’enlaçant avec une douceur maladroite. J’ai laissé mes doigts parcourir ses avant-bras, m’arrêtant sur sa dernière cicatrice, pensant égoïstement qu’avec ça, au moins, il aurait toujours une trace de moi. J’ai laissé le silence s’imprégner encore un peu du lieu, par respect pour l’émotion de Dante. Lui laissant le temps de se ressaisir ou au contraire de craquer en ma présence. Le choix lui revenait, la pudeur est différente chez chacun. J’ai fini par déposer ma tête contre le haut de son dos, le conservant ainsi entre mes bras, prenant enfin la parole :


- « Elle devait être parfaite, j’en suis certaine. »

Je ne pouvais pas dire autre chose, une mère est toujours parfaite dans les yeux de son enfant, d’autant plus quand celui-ci l’a perdu tôt ou durant sa jeunesse. Que pouvais-je dire ou faire de plus, comment aborder un autre sujet, après cette vague de sensibilités. Je ne le voyais pas fragile, du moins pas autant, pas comme ça, au fond, nous avons tous un masque et quand celui-ci tombe, il ne reste que nous, notre âme sans subterfuge. J’avais une multitude de questions à lui poser, tant de choses à découvrir avec lui, de lui, et pourtant, je ne trouvais pas la bonne façon de les formuler, alors, encore une fois, j’ai conservé le silence. Alternant simplement des caresses entre le torse et les avant-bras de mon partenaire. Délicatement, je me suis faufilée devant lui, passant une main sur son visage pour le rassurer, mais aussi le consoler un peu à ma manière. Puis j’ai repris la parole, sans vraiment savoir encore les positions de Dante au sujet des trois.

- « Les trois veillent sur nous, qu’on soit encore ici ou ailleurs. Je suis certaine qu’elle doit être fière de toi. Regarde-toi, tu es un bel homme, un peu têtu c’est vrai, mais plutôt redoutable comme un adversaire. »

J’affiche un sourire, mon premier depuis que nous sommes ici, dans ce lieu qui ne m’inspire toujours pas confiance. L’idée même que Anür puisse lire en moi et définir si je suis ou non une bonne personne m’effraie, comme beaucoup de choses en réalité. La question de savoir pourquoi Dante se sentait si bien ici me brûla les lèvres, mais ne s’y échappa pas pour autant. Je me doutais que la réponse allait se rapporter à un souvenir et je voulais à tout prix éviter de le remettre mal à l’aise. J’ai simplement passé une main dans sa chevelure, l’ébouriffant un peu, avant de juger qu’il était maintenant temps de changer de sujet, sauf que la question qui s’échappa n’était pas forcement la plus appropriée.

- « Dis-moi, quand tu es parti tout à l’heure… » je fais une pause, le souvenir n’est pas agréable et je sens mon cœur se serrer, je prends une petite inspiration est poursuit « Tu me parlais d’une part d’ombre… Enfin si tu ne veux pas en parler, je comprends. »

Oui, j’avais besoin de savoir, de comprendre pourquoi Dante avait choisi cette excuse pour me fuir. Pourquoi il m’avait sous-entendu l’idée qu’il n’était bon qu’à faire souffrir ou blesser les gens qui lui étaient proches. Est-ce que l’argument était fondé ou simplement une excuse bidon pour empêcher qui que ce soit de s’intéresser à lui. Je me suis mise sur la pointe des pieds, venant trouver ses lèvres pour l’embrasser. Je ne voulais pas le brusquer, mais plus le rassurer, je ne voulais pas l’obliger à me parler, je voulais qu’il ait envie de se confier, de se dévoiler à moi. Les nuances étaient légères, mais pourtant très importantes à mes yeux.

- « Ne te sens pas obligé de répondre à toutes mes questions… J’ai juste envie de te connaitre davantage, mais je suppose qu’on a le temps pour ça… Mais, dis-moi, j’espère que ma mère ne te fait pas trop peur ? »

J’affiche un sourire, avec cette petite pointe de taquinerie, je voulais simplement détendre l’atmosphère. De toute façon, nous avions choisi ensemble d’essayer de former un début de « nous », est-ce qu’on allait dans un mur, est-ce qu’on allait vers tout l’opposé de nos inspirations ? Est-ce qu’il était vraiment sincère ? Autant de questions qui resteraient sans doute sans réponse encore un long moment.



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