Marbrume



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 Rencontre dans les galeries des bas-fonds !

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Héloïse CoutrierCouturière
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MessageSujet: Rencontre dans les galeries des bas-fonds !   Rencontre dans les galeries des bas-fonds ! EmptyDim 11 Oct 2015 - 23:47
Rencontre dans les galeries des bas-fonds !
Kanna Furibarde x Héloïse Coutrier

Ça sent mauvais. Vraiment mauvais. L’odeur est si désagréable, si ignoble, qu’Héloïse doit recouvrir de sa main, son nez et sa bouche pour ne pas respirer ou rendre. Elle est dans les égouts et longe le petit trottoir évitant de frôler le mur humide à sa gauche, ou de tomber dans la flotte noirâtre et odorante qui coule au centre des égouts. Au bout d’un moment, elle s’arrête, ses yeux ont beaucoup de difficultés à s’habituer à l’obscurité, par contre ses oreilles entendent parfaitement bien les rats grouillant par-ci, par-là. Elle crispe ses orteils dans ses chaussures pour se donner du courage et continuer jusqu’au point de rendez-vous.

Elle a longuement cherché une personne qui souhaite partir à la recherche de sa famille. Héloïse a besoin de savoir s’ils sont toujours en vie, elle ne veut plus vivre dans le doute et de garder un espoir qui, au fond, la brule à petit feu. Elle a longtemps soudoyé les gardiens, cherchant un homme assez aventureux pour lui rendre ce service moyennant finance. Mais personne, pas un seul homme n’a voulu l’aider dans sa quête… Jusqu’à ce qu’on l’informe qu’il y a peut-être une personne qui peut, éventuellement, répondre positivement à sa requête. Elle revient le lendemain près des murailles pour retrouver le gardien pour lui donner les informations nécessaires, en échanges de quelques pièces, pour rencontrer Kanna.

C’est ainsi, qu’au beau milieu de la nuit, habillée d’une robe d’un marron sévère, ainsi qu’assortie d’une longue cape recouvrant sa tête et dans sa poche le plan des égouts et de son lieu de rencontre. Héloïse marche quelque peu anxieuse et agitée, n’est-elle pas trop naïve ? C’est peut-être un piège. Sa détermination à vouloir retrouver sa famille ne l’aide pas à réfléchir posément et elle fonce tête baissée dans un lieu répugnant pour marchander avec une inconnue.

Ses pieds continuent d’avancer jusqu’à se retrouver devant une petite alcôve, Héloïse s’y glisse pour se retrouver face à un portail, les barreaux sont en métal et ils sont séparés de quelqu’un centimètres les uns, des autres. De sa main libre, elle essaie d’ouvrir ce portillon, mais n’y arrive pas. Elle décide de retirer la main sur son visage, coupant sa respiration, pour utiliser toute sa force afin d’ouvrir cette porte. Elle y arrive mais son pied glisse dans l’eau dégoutante.

La couturière n’est pas du genre maniéré, mais elle ne peut s’empêcher de pousser un cri de désespoir avant de revenir sur le petit accotement contre le mur souterrain. Soudain, elle se fige. Y-a-t-il des fangeux dans les égouts de Marbrume ? Pétrifiée, elle regarde à sa droite, puis à sa gauche, l’obscurité la plus totale… Puis elle sent une pression sur son épaule et se met à crier de peur. Elle se débat pour se débarrasser d’un rat qui s'agrippe à sa cape pour très certainement profiter de la vue en hauteur. Totalement étourdie, elle met un moment avant de reprendre sa respiration et de remarquer une ombre légèrement éclairée par la lumière de la lune traversant les écoutilles d'un caniveau.

- Ka… Ka-nna ? Chuchote-t-elle entre ses lèvres crispées, ayant oublié l’odeur insupportable des égouts.

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MessageSujet: Re: Rencontre dans les galeries des bas-fonds !   Rencontre dans les galeries des bas-fonds ! EmptyMar 13 Oct 2015 - 23:16
Kanna avait passé une mauvaise semaine, une très mauvaise semaine. Enfin, on ne peut pas dire que les semaines qu'elle passe depuis son bannissement sont "bonnes". Il y en a juste des meilleures que d'autres, et celle ci avait vraiment été mauvaise. Elle avait troué ses derniers vêtements potables et mourrait de froid la nuit, les réserves de nourritures venaient à manquer, plusieurs membres de son groupe étaient tombés malades et certains n'étaient jamais revenus, sûrement tués par les Fangeux. Kanna enchaînait les expéditions en quête de nourriture et avait réussi à voler un poncho à un cadavre, ce qui arrangeait bien ses affaires. Cependant, une bonne nouvelle avait ensoleillé cette semaine ; un garde l'avait contacté. Apparemment, une jeune fille, elle ne savait pas son nom, cherchait à savoir si sa famille était encore en vie, elle avait bien tenté de soudoyer des gardes mais ils avaient tous refusés, bien trop effrayés à l'idée de sortir des murs protecteurs de Marbrume, et après les gens disent que les hommes sont les plus valeureux, hein.

Toute son enfance, Kanna l'avait passée avec des petites filles mille fois plus courageuses que les grands adultes. Elle soupira et secoua la tête, cette jeune fille était prête à donner quelque chose en contrepartie, et actuellement la jeune rebelle avait absolument besoin de cette contrepartie. Il était convenu qu'elles en discuteraient ensemble lors d'un rendez-vous dans les égouts. Les égouts, elle n'y avait pas remis les pieds depuis un certain temps, elle était faible et la dernière chose qu'elle voulait était de se faire attaquer par un Fangeux ou par la garde. Si elle n'avait pas autant eu besoin de nourriture ou de vêtements, Kanna n'aurait jamais accepté la "quête" de cette jeune fille, cela peut sembler cruel mais c'est la dure loi de la nature depuis que les Fangeux sont arrivés. La chef de groupe se frotta longuement les yeux avec les deux mains avant de bailler et s'étirant et de se lever, elle commença ainsi à faire les 100 pas et se remémora les plans des égouts dans sa tête. Une fois fait, elle prit une besace et regroupa dedans une petite gourde pleine d'eau, un morceau de pain et prit son poncho en rabattant la capuche sur sa tête, cachant également ses cheveux.

La jeune fille poussa un profond soupir avant de rentrer doucement dans les égouts, à pas de chats, si elle se faisait attraper par les Fangeu, elle ne pouvait que courir et espérer rattraper la personne qu'elle devait rencontrer, en espérant qu'elle soit moins rapide. Kanna rit à cette pensée, son esprit imaginait vraiment des choses tordues parfois.. Après une dizaine de minutes passées à errer dans les égouts, elle se rendit enfin compte de l'odeur. Ca puait, ça empestait, c'était répugnant. Un mélange de rat, de Fangeux et de sueur flottait dans l'air, rien de nouveau en somme, les égouts avaient toujours eu cette odeur, les Fangeux en moins, une odeur qui reste dans les poumons, même une fois à l'air libre. Kanna s'appuya au mur pour ne pas tomber dans l'eau verdâtre, déjà qu'elle ne sentait pas la rose, ç'aurait été la cerise sur le gâteau de puer la mort. Soudain, un cri retentit, brisant le bruit doux de l'eau qui suit son cours. Kanna se figea quelques secondes avant de se mettre à courir vers le cri, comme par réflexe. Qu'était-ce ? Une attaque de Fangeux ? Kanna pressa le pas, mais déjà le cri s'était estompé, on n'entendait qu'un souffle rapide.

Le coeur de la jeune rebelle ralentit doucement, elle avait eu peur. Pas peur que la dite personne ne meure non, elle avait eu peur de ne pas avoir sa fameuse contrepartie, elle en avait réellement besoin, c'était essentiel. Dans l'obscurité totale, un mince filet de lumière surgit de derrière elle, dévoilant légèrement le visage d'une jeune fille devant elle qui susurra son prénom. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu'il s'agissait d'elle et secoua la tête pour répondre d'un ton las ;


Je sais que tu as besoin de moi pour vérifier si des personnes sont mortes ou non. Je suis effectivement Kanna et je suis une bannie. Tu sais bien dans quoi tu t'engages en faisant un marché avec moi ? Tu pourrais être bannie, toi aussi. Dans tous les cas, fais ce que tu veux je m'en moque, mais je veux savoir qui tu es, qui je dois trouver, où et si je dois te ramener quelque chose. Selon ce que tu demandes, je me donne le droit de te demander ce que je veux. Je ne suis pas un monstre, et je me doute que tu n'es pas de la noblesse, mais il y a des choses dont j'ai absolument besoin, comme de la nourriture ou des vêtements. Sache, si tu refuses, que je suis certainement ta seule chance, tu as du voir par toi même que les gardes sont des couards, de même que tous les habitants de Mabrume. De plus, tu dois faire vite, je suis certaine que des Fangeux traînent dans les parages, tu dois répondre à toute mes questions le plus vite possible.
Elle avait prononcé ces paroles d'un ton posé et calme, elle s'était déjà imposée en maître de la situation, elle contrôlait pour l'instant les choses et un léger sourire satisfait naquît quelques secondes au creux de ses lèvres. Elle aurait aimé voir plus le physique de la jeune fille qui se tenait en face d'elle. Elle semblait jolie, avec de longs cheveux, un petit air innocent, elle devait être jeune. Kanna jeta un coup d'oeil derrière son épaule, pour vérifier que personne n'était derrière, attendant une réponse de l'intéressée.
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MessageSujet: Re: Rencontre dans les galeries des bas-fonds !   Rencontre dans les galeries des bas-fonds ! EmptyJeu 15 Oct 2015 - 0:33

Par toutes les divinités ! Elle ne s'est pas perdue ! Elle est arrivée au bon endroit, elle a su prendre le bon embranchement pour arriver à son point de rendez-vous dans ce maudit sous-terrain nauséabond. Le plan qu’on lui a donné n’est pas très bien détaillé et elle espère pouvoir revenir sur ses pas, sans se tromper, vers la terre ferme. Héloïse regarde la jeune-femme, elle n’est pas très bien habillée, même très peu soignée. Kanna ne doit pas être de celles qui se lavent tous les jours, qui brossent longuement ses cheveux, qui se parfument, non, elle est tout le contraire. Une aventurière. Une bannie.

Kanna lui informe que des fangeux se promène dans les égouts. Elle tremble d’angoisse. Elle doit faire vite et ne pas trainer trop longtemps dans les galeries puantes de la ville. C’est avec beaucoup d’audace, qu’elle prend les devants de la conversation malgré sa panique flagrante.

- Oui, effectivement, un gardien m’a fait comprendre que tu étais sans-doute la seule à pouvoir m’aider… Oui, j’ai vite réalisé que tu étais une bannie.. Le lieu de rencontre le laissait supposer... mais je serais être discrète.. Du moins, elle l’espère. Héloïse n’a pas envie de se retrouver exclue, encore plus loin de tout, qu’elle ne l’est à présent. Il y a quelques mois, mon village "Pomarède" a été attaqué par des Fangeux. Continue-t-elle d’une voix basse tandis que les souvenirs lui revient en mémoire, les chassant vivement d’un geste de la main. Je souhaiterais que tu retrouves mon père, mes trois frères et mon époux… J’ai besoin de savoir s’ils sont toujours en vie… L’espoir me tue à petit feu. Dit-elle sans reprendre sa respiration avant de lentement déglutir et de récupérer son souffle en sentant sa poitrine se serrer dans sa robe.

Héloïse bouge doucement pour se rapprocher de Kanna, elle fait attention de ne pas glisser pour ne pas se retrouver une nouvelle fois dans cette rivière aux couleurs peu engageantes. La couturière retire sa capuche pour dévoiler son visage et croiser le regard de la bannie. Elle l’observe un moment, elle est plutôt jolie, c’est dommage qu’elle ne puisse pas prendre soin d’elle, mais dans ce monde de l’obscurité, la survie passe avant la frivolité.

- Si… Vous les retrouvez... Héloïse a beaucoup de mal à imaginer sa famille loin de ce monde, mais elle doit regarder la réalité en face, les fangeux ne laissent aucun survivant. Mon père possède un collier avec un pendentif en forme d’étoile, il est en fer forgé avec ses initiales gravé au dos, mes frères possèdent également le même pendentif. Essaie-t-elle d’expliquer au mieux tandis que ses doigts s’agitent sur sa robe, froissant le tissu. Mon époux possède une bague, la même que celle-ci… Dit-elle en attrapant sa petite bourse accrochée à sa ceinture, les mains tremblantes,  pour en sortir un anneau. Elle ne le porte plus car à chaque fois qu’elle le voit, elle a les larmes qui lui montent aux yeux.  

- Votre prix sera le mien ! ... J'attends vos questions... Dit-elle avant de lui tendre la bague pour qu’elle puisse l'examiner pour ses recherches. Héloïse a tendance à donner sa confiance aux premiers venus, parfois cela peut lui jouer des tours, mais cette bannie est sa seule option et elle compte la saisir.



Dernière édition par Héloïse Coutrier le Lun 19 Oct 2015 - 16:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Rencontre dans les galeries des bas-fonds !   Rencontre dans les galeries des bas-fonds ! EmptySam 17 Oct 2015 - 18:51

Kanna avait écouté tout ce que la jeune fille avait à lui dire. D'ailleurs, elle ne savait toujours pas son prénom, tant pis, avec ou sans, si elle lui joue un tour elle la retrouverait sans trop de mal. Un gardien lui avait dit qu'elle était la seule personne à pouvoir l'aider ? Kanna avait donc une petite réputation, et ça, ça lui plaisait. Retrouver sa famille, alors que le village avait été attaqué ? Quelle idée stupide. Kanna eu un petit rictus en entendant cette phrase et ne put s'empêcher de secouer la tête dans un petit ricanement nerveux. La jeune fille s'approcha de la rebelle et découvrit son visage, dévoilant une bien jolie jeune femme aux longs cheveux foncés, cela se voyait qu'elle n'était pas bannie, elle prenait soin d'elle, c'était certain. Kanna avait planté son regard dans le sien, étant un peu plus grande qu'elle, elle la dominait de sa présence pendant qu'elle expliquait ce que Kanna pouvait retrouver sur les cadavres, car oui, Kanna ne se faisait absolument aucunes illusions, ces personnes étaient mortes si elles n'étaient pas à Marbrume, la jeune fille en face d'elle n'avait absolument pas une allure de guerrière, mettez la dehors elle ne survivrait pas, alors sa famille devait être pareil, des faibles, des faibles, et juste des faibles. Kanna secoua la tête pour sortir de ses pensées et tendit la main pour attraper la bague que l'étrangère lui tendait, apparemment elle devait en trouver une autre comme ça sur un cadavre, ainsi qu'un collier en forme d'étoile en fer forgé, pareil sur ses trois frères. La rebelle doutait fortement de tous les trouver, les Fangeux auraient certainement déplacés les corps, je-ne-sais-où. L'inconnue tremblait légèrement, Kanna gardait son éternelle expression blasée, cependant son rictus refit son apparition à la dernière phrase de l'encapuchonnée.

Votre prix sera le mien.


Mais ce rictus disparut bien vite, car après réflexion, Kanna voulait trop de choses. Elle haussa les épaules, dans tous les cas elle était sa dernière chance, elle demandait bien ce qu'elle voulait. L'heure n'était pas à la pitié. La meneuse de groupe se doutait bien que cette fille en face d'elle ne faisait pas partie d'une famille spécialement riche, surtout vu le village d'où elle vient, mais elle ne pouvait pas se permettre d'être compatissante, pas maintenant. Elle prit une expression presque méprisante avant de lui répondre sur un ton très froid :

L'espoir est une chose bien stupide, tu sais. Je vais te le dire clairement, je tenterai de ramener la bague de ton époux et un des colliers, mais je ne les trouverai pas tous car les Fangeux les auront sûrement déplacés. Tu dois voir les choses en face, si ta famille n'est pas à Marbrume, depuis tout ce temps, ils sont morts. Je doute qu'ils aient été soldats, personne n'était préparé à ce fléau, tous les gens que tu as connu qui ne sont pas à Marbrume, tu ne les reverras jamais, tu dois t'y faire. Kanna s'arrêta quelques secondes avant de secouer la tête, elle allait trop loin, elle le savait, mais sa franchise la dépassait. Elle inspira avant de se passer une main sur le visage en se frottant les yeux et continua. Les temps sont durs hors des murs, j'ai besoin d'un certain nombre de choses, pour ma survie et celle des miens. J'ai besoin de nourriture, n'importe quoi, il me faut des choses consistantes comme du poisson ou de la viande, au moins quatre à cinq kilos de nourriture. Pour l'eau je me débrouille, mais comme tu le vois j'ai besoin de vêtement. Je veux des vêtements chauds et des vêtements froids. Tu te débrouilles comme tu veux, je me fiche bien de l'harmonie des couleurs et toutes ces choses futiles, je veux juste environ cinq kit de vêtement chaud, et cinq autres de vêtements légers. Je pense que mon expédition durera trois jours, le temps de faire l'aller-retour. Je te donne donc trois jour pour avoir tout ce que je demande, je pense que ça sera largement suffisant. Si tu n'as pas ce que j'ai demandé je garderai tout ce que j'ai trouvé pour moi et ne te livrerai aucunes informations, et de plus, si tu tentes de m'arnaquer, dis toi que je n'ai pas été bannie pour rien.

En finissant sa phrase elle lui avait lancé un regard des plus menaçants. Elle hocha la tête en sa direction avant de tourner les talons. Sans un regard de plus, elle prit le chemin inverse, évitant de tomber dans les égouts. Elle n'avait même pas laissé le temps à la jeune fille de répondre, elle pouvait toujours lui crier des choses, elle l'entendrait mais ne se retournerait pas. Elle avait posé ses conditions, maintenant elle devait remplir sa part du marché. Elle partirait demain, à l'aube, seule.

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MessageSujet: Re: Rencontre dans les galeries des bas-fonds !   Rencontre dans les galeries des bas-fonds ! EmptyMar 20 Oct 2015 - 12:49

Héloïse ne veut rien laisser transparaitre mais son visage se décompose, cependant elle arrive à retenir les larmes qui débordent de ses yeux. La bannie a certainement raison, sa famille doit être mortes et décimés un peu partout autour de son village, mais l’espoir l’aide à traverser les difficultés depuis l’attaque des fangeux et son exil dans la ville de Marbrume. Elle doit regarder la réalité en face, c’est sans-doute pour cette raison qu’elle fait appel aux services de Kanna afin de remettre un peu d’ordre dans sa vie et pouvoir réellement faire son deuil. Héloïse ferme un instant les yeux pour ravaler sa peine sous les mots sévères et impitoyables de la bannie qui martèlent doucement le cœur dans sa poitrine.

En rouvrant les paupières, Héloïse fixe le rictus sur le visage de la bannie, cette expression lui glace le sang. La couturière a la gorge sèche et n’arrive plus à prononcer un son compréhensible et se contente d’écouter ce que souhaite la bannie en échange de sa requête. Kanna s’exprime d’un ton acéré presque arrogant, voir même dédaigneux. Héloïse hoche simplement la tête pour lui signaler qu’elle comprend et accepte les termes de leur contrat oral, préférant se taire pour ne pas énerver cette femme au tempérament condescendant. Elle image déjà ses nuits, assise sur le petit tabouret de sa chambre proche de la cheminée pour rester au chaud et proche de la lumière pour coudre jusqu’à l’aube après une longue journée de travail. Mais Héloïse paye toujours ses dettes et tient parole, c’est une jeune-fille honnête, peut-être trop dans le chaos qui l’entoure et qui se propage comme la poussière.

Sous le regard menaçant de la bannie, Héloïse fait un pas en arrière, se rattrapant sur la paroi du mur pour ne pas glisser. Elle s’apprête à lui répondre mais Kanna en décide autrement en lui tournant le dos pour disparaitre dans le souterrain de la ville. Héloïse n’a pas beaucoup de temps pour regrouper toutes les marchandises que lui demande Kanna, mais un marché est un marché et elle doit tout faire pour mettre la main sur de la nourriture et réaliser au plus vite des vêtements pour la saison hivernale et estivale.

Elle doit se dépêcher, elle ne doit pas perdre une minute ! Elle reprend le chemin à sens inverse en prenant soin de ne pas se tromper et croise les doigts pour ne pas se retrouver nez-à-nez avec un fangeux ! L’idée l’a fait trembler et presse définitivement le pas pour remonter vers la terre ferme. Une fois dans les ruelles de Marbrume, la couturière se dépêche de retrouver sa chambre au-dessus de la boutique, elle a une irrésistible envie de se laver pour retirer l’odeur des égouts qui s’est accrochée à sa peau comme une tique à l’oreille d’un chat.

************

Trois jours viennent de passer à une allure folle. Héloïse n’a pu faire que des micro-sommeils de quelques minutes pour pouvoir terminer à temps les kits de vêtements. Elle a mentit à son patron en simulant une fièvre imaginaire pour continuer à coudre même pendant la journée dans sa chambre à l’abri des regards. Héloïse a honte, très honte et se sent malhonnête envers cet homme qui lui a ouvert sa porte, lui offrant un travail et un toit. De plus, elle lui a piqué du tissu dans le débarras qui sert de stockage, mais elle se promet de lui rembourser cet emprunt. Elle a réalisé trois capes noires, cinq chemises blanches et trois pantalons marron. Elle a aussi pu terminer à temps trois vestes aux couleurs désordonnés, les manches étaient vertes, le dos rouge, les boutons jaunes ainsi que trois culottes* grises et deux bonnets. Elle est loin du compte mais elle ne peut pas faire d’avantage en seulement trois jours, elle ne possède que dix doigts qui lui font atrocement mal.

C’est-ainsi, qu’une nouvelle fois, elle se retrouve dans les égouts reprenant ce chemin vers le point de rendez-vous chargée d’un panier remplit de vêtements et de nourritures –poissons, légumes et du pain- acheté le jour-même au marché. Elle attend depuis un peu plus d’un quart d’heure sans signe de vie de la part de Kanna. Lui est-il arrivé quelques choses ? Elle espère que non ! Peu rassurée, elle serre fermement la hanse de son panier.

*culotte du 18ième siècles

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MessageSujet: Re: Rencontre dans les galeries des bas-fonds !   Rencontre dans les galeries des bas-fonds ! EmptyJeu 22 Oct 2015 - 15:28

Kanna avait fait un détour par son camp avant de se mettre en route. Le village n'était pas très loin, peut-être à deux ou trois heures de marche seulement en empruntant la route, mais tout ce qui paraît court devient tout de suite plus longs avec les Fangeux, pour les éviter elle allait devoir faire de nombreux détours pour les éviter. Elle passa une petite heure à préparer des affaires dans une petite sacoche en cuir qu'elle avait cousu, elle y plaça une gourde pleine d'eau, des fruits et une petite cuisse de lapin crue qu'elle enroula dans un petit bout de tissu et, comme à chaque fois qu'elle allait hors du camp elle attacha son couteau à sa ceinture, elle prit également une petite paire de gant qu'elle avait volé pour éviter d'entrer en contact avec la peau des cadavres, si ils ne s'étaient pas transformés en Fangeux, ainsi que la bague qu'on lui avait donné. Elle raconta sa rencontre avec la jeune inconnue à Cloe qui se proposa de l'accompagner, sa chef refusa, quelqu'un devait veiller sur le camp. Elle mit environ deux heures à se préparer et à briefer son camp sur les rôles que chacun devait tenir pendant son absence.

Elle décida de partir un peu avant la tombée de la nuit, elle connaissait les risques mais elle désirait gagner du temps, dans tous les cas elle n'en était pas à son coup d'essai, elle savait éviter les Fangeux, elle savait les combattre ces créatures, mais elle savait mieux que personne les fuir. Elle marchait vite, elle courait presque. Kanna avait toujours été endurante et elle remerciait sa jeunesse dans les rues de lui avoir donné cette faculté de courir longtemps et à une bonne allure sans se fatiguer. La chef n'avait pas pour habitude de penser à beaucoup de choses quand elle marchait hors de son camp, généralement, elle restait surtout à l'affût. Pour le moment, elle restait sur la route principale, tant qu'il faisait un tantinet jour. Une demi-heure suffit au soleil pour complètement disparaître et Kanna se rabattit sur la forêt, les arbres étaient haut et lui permettraient d'avoir un abri pour la nuit, elle espérait juste pouvoir marcher une heure ou deux de plus avant de tomber sur un Fangeux. Malheureusement pour notre bannie, après à peine  quinze minutes, un Fangeux fit son apparition à sa droite. Après une brève course poursuite, elle parvint à se hisser au sommet d'un arbre où elle du passer la nuit.

Pas besoin de vous dire que ces supposées "deux heures de marches" se transformèrent en une journée, pour le retour, elle prendrait la route principale, tant pis pour les Fangeux, elle ne pouvait pas se permettre d'être en retard. Kanna se rappela de sa mission, trouver un collier avec un pendentif en forme d’étoile -minimum, sachant qu'elle pouvait en trouver quatre - ainsi qu'une bague, la même qu'elle avait dans sa sacoche. Elle sortit la-dite bague pour l'examiner à nouveau, elle la scruta un long moment, à l'arrêt pour ne pas avoir à la ressortir. Après un nouveau petit quart d'heure de marche rapide, Kanna arriva enfin devant l'entrée du village de Pomarède. Elle insira grandement avant de pénétrer dans l'enceinte du village et tout de suite, une forte odeur de mort et de brûlée vint s'engouffrer dans ses narines, une odeur puissante et tenace dont elle aura sûrement du mal à se débarrasser plus tard, le genre d'odeur qui colle à la peau, le genre d'odeur qui rappelle qu'elle est une bannie et qu'elle fréquente ce genre d'endroits. Quelques cadavres gisaient ça et là de la ville, Kanna les fouilla tous, à la recherche d'objets à voler ou même mieux ; des objets qu'elle était venue chercher. Kanna trouvait que, pour un village entier décimé, il n'y avait pas assez de corps, tous n'avaient pas pu aller à Marbrume et échapper aux Fangeux. Elle se décida alors de suivre l'odeur affreuse en déchirant un tissu de son pantalon pour se couvrir les narines et la bouche.

Ce qu'elle vit lui glaça le sang, à tel point qu'elle lâcha le tissu qui lui couvrait la bouche. Des cadavres. Des tas et des tas de cadavres, une cinquantaine sûrement, peut-être plus, tous montés les un sur les autres dans une pile qui ne faisait que monter, d'autres simplement étalés sur les flancs, gisant au sol telles des poupées désarticulées. Les yeux de Kanna se mouillèrent tout seul de larmes de dégoût et de peur, l'odeur de la mort était partout et la moitié des corps avaient été calcinés, allez savoir par qui, sûrement quelqu'un qui voulait limiter les Fangeux, mais qui n'avait pas pu finir son travail. En voulant prendre une grande bouffée d'air, Kanna finit par rendre le peu qu'elle avait mangé à midi, surtout de la bile en fait. Elle était horrifiée de cette vision de mort. Jamais elle n'avait été confrontée à autant de cadavres en même temps, et ça, même elle, Kanna Furibarde, chef du clan des bannis, elle n'était as insensible à la mort.
Après avoir essuyé le vomi qui était resté au coin de sa bouche avec sa manche, Kanna reprit son bout de tissu et l'attacha cette fois autour de sa bouche et de son nez. Elle allait devoir fouiller tous ces cadavres, un par un, vérifier chaque main et chaque cou. Pour motivation, elle se dit qu'elle faisait ça pour de la nourriture, des vêtements et pour les siens. Les membres de la famille de l'inconnue étaient forcément la-dedans.

Après plusieurs longues heures de fouille de cadavres, elle finit par trouver ce qu'elle cherchait. Elle avait trois colliers et avait trouvé cette foutue bague, elle n'était même pas sur une main, mais seulement sur un doigt seul, trouvé au hasard parmi les "décombres". Elle décida d'arrêter ses recherches, elle avait trois colliers c'était plus que suffisant. Elle était épuisée, des Fangeux pouvaient arriver d'une minute à l'autre, quoique, vu sa puanteur, ils la prendraient peut-être pour l'un des leur. Elle vomit une seconde fois, un peu plus loin des corps, après avoir retiré son tissu protecteur. Elle secoua la tête, encore un peu sonnée de ce qu'elle venait de faire. Le pire n'était pas le tas de cadavres amoncelés, c'était l'odeur, Kanna avait toujours été plutôt sensible au niveau de son odorat, mais la, c'était intenable. Elle mit quelques minutes à se reprendre en main et toisa la pile de morts du regard, un regard méprisant.

Si vous aviez été forts, vous ne seriez pas morts.


Elle se mit à nouveau en route et contempla les colliers une bonne partie du voyage. Ils étaient plutôt jolis, à bien y regarder. Sûrement un héritage de famille. Au final, elle avait trouvé trois colliers, mais un était bien suffisant pour prouver à la jeune fille que ses proches n'avaient pas survécu, non ? Kanna n'hésita pas une seule seconde, dans sa tête tout était très clair ; elle ne rendrait à la jeune fille que les deux bagues et un collier, elle garderait les deux autres pour elle, malgré les initiales. Elle pourrait peut-être en tirer un quelconque prix, ou simplement le garder pour elle. Le chemin du retour fut plutôt calme au final, même si elle mit beaucoup de temps pour rentrer car elle marchait doucement, elle était exténuée. Elle fit un petit détour par le camp avant d'aller aux égouts, elle y déposa a les deux colliers et changea l'eau de sa gourde, ensuite elle alla rejoindre la jeune fille dans les bas-fonds, elle espérait pour elle qu'elle avait tout ce que la chef avait demandé. Sinon, elle ne donnait pas cher de sa peau.

Les égouts empestaient, mais sûrement pas autant de Kanna, son odeur était un mélange de merde, de sueur, de Fangeux et de mort, elle était bien plus sale que d'habitude, ses cheveux étaient tout emmêlés et empestaient tout autant que sa peau et ses vêtements, ses cernes étaient encore plus creusées et elle respirait plutôt fort, elle était bien trop fatiguée pour tout. Mais elle tenait debout. Elle longea les égouts en s'appuyant contre le mur et finit par rejoindre l'endroit où elle avait rencontré la fille trois jours plus tôt. Comme prévu, elle était là, un panier à la main. Kanna émit un grand sourire à la vue de ce panier et à l'odeur qui s'en dégageait. Manger, manger, manger. Elle n'avait mangé qu'une cuisse de lapin en trois jours et s'était gavée d'eau avant d'arriver dans les égouts. Elle n'avait pas faim concrètement car son ventre était gorgé d'eau, mais un filet de bave s'échappa tout de même de sa bouche, elle l'essuya rapidement avec la même manche qui avait essuyé son vomi auparavant, et sans un mot se saisi du seul collier qu'elle avait gardé dans son sac, ainsi que les deux bagues. Elle saisit le collier par la corde et le montra clairement à la personne en face, de même que les bagues.

Je n'ai trouvé qu'un collier, mais j'ai ta bague. Je veux d'abord le panier que tu tiens. En disant ces mots, elle se rendit compte qu'elle ne serait peut-être même pas capable de le porter. Je te donnerai le collier et les bagues ensuite. Tu as du remarquer que je n'étais pas le genre de personne avec qui on pouvait plaisanter, donc ne joue pas avec mes nerfs, je suis assez fatiguée et donne-le moi tout de suite ou je te raconte dans les moindres détails comment était le cadavre de ton père -sûrement, vu son âge- et de ton époux !




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MessageSujet: Re: Rencontre dans les galeries des bas-fonds !   Rencontre dans les galeries des bas-fonds ! EmptyVen 23 Oct 2015 - 0:46

Les minutes défilent et Héloïse se trouve toujours toute seule dans les égouts. Elle commence à se poser des questions et elle observe les alentours pour s’assurer qu’il n’y a pas de fangeux. Aux aguets, la couturière n’est vraiment pas à son aise, seule et sans défense. Elle pose son panier à côté-d'elle, à ses pieds, en évitant de faire le moindre bruit et croise les bras contre sa poitrine. Elle attend patiemment le retour de la bannie mais plus le temps passe, plus elle s’interroge ; A-t-elle eu un contretemps ? A-t-elle survécu ? Les Fangueux… Héloïse se mort la langue et commence à ruminer dans sa tête. Elle commence à culpabiliser d’avoir envoyé une femme si loin de chez elle et des siens, mais Kanna se trouve être la seule assez courageuse et à avoir accepté cette quête. Mais est-ce que s’en vaut la peine ? Au fond d’elle, Héloïse le sait, sa famille n’est plus de ce monde mais malheureusement, elle a besoin de preuves, de concret afin de pouvoir faire définitivement son deuil.

Elle se crispe de toute sa hauteur, collant son dos contre le mur humide du souterrain en entendant un bruit étrange au loin de la galerie. Elle fixe le bout du tunnel, anxieuse, avant de pousser un soupir de soulagement en apercevant Kanna la rejoindre sur le lieu du rendez-vous. Elle remarque que la bannie a du mal à marcher correctement, ces trois longues journées ont dû lui être bien difficiles, dangereuses et épuisantes. Une fois face-à-face, Héloïse bloque un instant sa respiration quand une odeur écœurante, voire même totalement infecte lui monte aux narines. Elle n’ose pas, par crainte de se montrer grossière, se pincer le nez pour éviter de renifler une nouvelle fois cette senteur fétide. Elle se contente simplement de faire un pas en arrière et de détourner le visage vers la saleté des égouts, qui pour une fois, est bien plus appréciable.

Tandis qu’elle s’apprête à pendre de ses nouvelles, Kanna prend les devants pour en venir directement au sujet concerné. Soit. Héloïse est une personne qui aime prendre soin des autres mais la bannie n’a pas besoin de réconfort ou même d’une quelconque bienveillance. Devant elle, Kanna lui montre le collier de son père et la bague de son mari, de son défunt mari. Elle décroise ses bras de sa poitrine qui tombent lentement le long de son corps avant de détourner un instant le regard pour fixer un point imaginaire dans les égouts, retenant ses larmes.

- Vous n’avez pas trouvé les autres colliers ? Demande-t-elle avec, peut-être, un brin d’espoir dans le son de sa voix avant de revenir planter ses pupilles bleu-nuit dans celles charbonneuses de sa vis-à-vis.
- Vous n’avez qu’un collier et une bague, donc je ne vous donne que la nourriture et un kit de vêtement. Elle fronce les sourcils, la couturière est peut-être gentille mais elle n’est pas stupide au point de se laisser abuser. Certes, Kanna a passé trois jours risqués, mais elle aussi a passé trois jours et nuit à se piquer les doigts, à ne pas dormir, à voler du tissu, et à tromper le peu de personne qui ont pris soin d’elle. Elle lui tend le panier avec les victuailles gardant avec elle les vêtements soigneusement pliés dans un vieux drap.

- Le collier ? Dit-elle en tendant la main pour recevoir sa partie de l’échange. Et j’espère que vous n’êtes pas à ce point insensible pour me raconter le récit des atrocités que vous avez pu voir lors de votre excursion ! … Un peu de pitié ! Dit-elle d’une voix basse, tremblante et douloureuse.

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