FF-FF [PV Alexandre de Terresang]

Sujet: FF-FF [PV Alexandre de Terresang] Sam 8 Oct 2016 - 0:48

Guerin aimait ses deux frères aînés, et ils l'aimaient tout autant en retour, mais par la Sainte Trinité, qu'est-ce qu'ils pouvaient êtres bornés parfois ! Ces deux bourriques avaient réagi de la pire des manières, lorsque leur plus jeune frère expliqua son projet :

_Changer d'alliage, mais pourquoi ?
_Bah oui pourquoi ? Celui de Papa est très bien...

_Je ne parle pas de le remplacer, répondit Guerin à ses deux frères, incrédules, mais de créer d'autres armes avec un alliage différent uniquement pour ces saloperies de Fangeux.

_Hmmm... J'suis pas convaincu. Et puis on croule déjà sous les commandes. Tout le monde veut une lame pour se défendre aujourd'hui. Il y eu un bref silence, puis Hablin, l'aîné des Fongemie et propriétaire de la forge repris : Ecoute, nous on va continuer sur nos commandes, de toute façon on a pas le choix, on doit les honorer, il en va de notre réputation. Mais toi... Toi tu peux faire ce que tu veux, tant que tu ne nous gêne pas...

C'était pas l'euphorie totale, mais c'était déjà mieux qu'un "NON" catégorique. Pourtant l'idée était simple : L'acier, c'est du fer qui, une fois à bonne température, est enrichit en carbone. Sans ce dernier, une lame en fer seul serai marquée et s'émousserai au moindre choc. Le carbone ajoute de la rigidité, et une fois correctement dosée, on obtient une lame solide et souple à la fois. C'est parfait pour fracasser une armure, et le bougre qui se trouve en dessous, mais face aux fangeux...

Ces créatures ont une peau humide, distendue par des mois passés dans les marécages, et couverte d'algues, de végétaux et de boue. Les lames traditionnelles s'enfonçaient et se coinçaient dans la chair putride de ces horreurs. Et pour ceux qui parvenaient à extraire leur arme à tant pour survivre, la rouille devenait un problème pour peu que l'on ne l'essuie pas à temps. L'idée de Guerin fut d'augmenter la teneur en carbone. Devenue à la fois rigides et donc cassantes comme du verre, le nouvel alliage était aussi tout à fait immunisé à l'oxidation, à la rouille.

Le jeune forgeron commença par aller... chez le boucher. Il récupéra deux vessies de porc, les plongea dans une barrique remplie d'eau et de boue. Le tout fut laissé sur le toit de la forge, et ce sans couvercle, afin que les éléments fassent leur effet. Ensuite, il entreprit de forger une dague d'acier classique et une seconde selon son procédé. Deux semaines plus tard, les deux lames étaient prêtes pour le verdict. Les deux vaissies furent clouées à hauteur d'homme, de part et d'autre de l'un des piliers en bois de la forge, provoquant au passage la colère des deux autres frères, car l'odeur était encore pire que la vue de ces deux ballons putrides.

D'abord avec l'acier classique, Guerin porta un coup dans l'immonde sac, et la sensation fut des plus désagréables : Il avait senti la lame glisser une fraction de seconde le long de la paroi humide, avant de s'y enfoncer et d'y ouvrir une brèche irrégulière. Puis il empoigna sa précieuse invention et s'efforça de porter le même coup horizontal que précédemment. Il constata avec satisfaction que le but recherché était atteint, la panse de porc tranchée net et sans bavure. Pour parachever ses essais, il laissa les deux lames rutilantes pendre dans un coin de la forge : après deux semaines, l'une était intacte quand l'autre se désagrégea lentement dans une poudre brune-orangée.

Il ne restait plus qu'à trouver un nom... Ces lames seraient désormais estampillées "FF-FF", pour Frappe-Fangeux / Forge Fongemie. Puis il donna un sous à chaque gosse du quartier popur qu'ils ailles crier dans tout Marbrume que "chez Fongemie, on a des lames pour pourfendre les Fangeux !". Devant une telle réussite, la seule chose qu'Hablin trouva à dire fut :

_Eh bien, on a pas fini de bosser avec ça...

Sujet: Re: FF-FF [PV Alexandre de Terresang] Dim 9 Oct 2016 - 0:11

Nous sommes le 20 juin de l’an 1165. Où ? Toujours à Marbrume à se cacher face aux dangers que représente la Fange. La Fange qui, elle, avance contrairement aux combattants humains qui reculent et meurt. Mais l’homme qui nous intéresse plus particulièrement ici, c’est le Vicomte Alexandre deuxième du nom, Théophile Philippe de Terresang. Seigneur des Terres de sang, Émissaire du Duc, Gardien de la Frontière du Morguestanc, Magistère de l'Ordre de l'Astre d'Azur et blablabla.

Nous sommes donc le 20 juin 1165 à Marbrume dans la Résidence Terresang et plus particulièrement dans la cour d’entrainement. Il était torse nue en pantalon de cuir, son épée à la main face à Bertrand de Montbard, son ami d'enfance, homme de confiance et son commandant de sa garde … du moins depuis la récente disparition de son ancien commandant ; Gondemar de Rossal.

Lui ? Il était d'une haute stature, blond cendré, l'œil gauche laiteux et l’autre gris. Il était également torse nue avec un pantalon de lin noir.
/Tchac !/ le premier coup est donné. Alexandre riposte en envoyant un coup d'estoc sur son côté fragile mais le chevalier l'évite facilement et qu’il ricane.
Le Noble fit des moulinets avec son arme et l'envoya vers son flanc droit. Il l'évite tout aussi aisément avec une agilité déconcertante et envoya son épée vers la tête de son suzerain. Il arriva à le bloquer grâce à son crochet mais ne vit pas le cou de pied qui lui arrive en plein abdomen. Déstabilisé, il recule et ce prend un coup d'estoc en plein visage. Il tomba alors à terre.

«Rah !» Puis, il jeta son épée devant lui. L'arme de sa famille.

«Allons, Alexandre. Vous n'allez point jouer les mauvais perdants comme un enfançon perdant au jeu du bâton. dit-il en lui tendant sa main en direction d’Alexandre.

Alexandre soupira puis la prit et dit tout en se relevant.

«Je ne suis pas mauvais perdant. C’est juste que je ne suis pas à l'aise avec cette épée ! C'est celle de mon père.»

«Ce n'est pas celle de votre père mais celle de votre famille. Et vous le savez bien. Vous ne pouvez plus utiliser vitre hallebarde »
«Merci de me le rappeler, Bertrand.»
«Peut être que …»
«Pas de lance.» le stoppa Alexandre. «Si, j’ai choisi la Hallebarde, c'est pour sa robustesse, car elle ne se brise au moindre choc.»

«Reflechissez Alexandre. Si vous ne pouvez vous battre convenablement, si vous n’êtes pas à l’aise avec votre arme, vous risquez de faire de votre femme, une veuve.»

Alexandre soupira tout en se dirigeant vers la table de vous. Il essaya de remettre son épée dans son fourreau.

«Une lance, donc ?»

Bertrand aida alors son maitre malgré sa réticence et fit de même avec son épée.

[I]«Mais pas n'importe laquelle, Alexandre. Un forgeron à récemment découvert une astuce dans la fabrication de l'acier. D’après lui, cela serait un anti-fangeux. Il parait que cela peut marcher … et pourquoi pas y aller pour votre arme mais aussi armer tout l’Ordre de cette fameuse nouvelle arme. Elle se trouve dans les bas quartiers.

Alexandre réfléchissait. Il se lissa sa barbe drue … tout l'Ordre armé de cette nouvelle invention ferait un tabac. Il dit alors en lui montrant son index.

«Preparez vous. Nous y allons dans moins de deux heures. Je vous veux ainsi que Rodrick et Godrick. Direction vers cette fameuse forge.»

***

Il avait fallu qu'une heure pour que le groupe de gardes de sang lourdement armés avec à leur tête un homme vêtu d'une tunique et d’un pantalon noir, un manteau rouge avec des boutons verts le couvrait. Ils marchaient en direction des bas quartiers pour cette fameuse forge sous le regard incrédule des passant. M'enfin ce n'est pas d’aujourd’hui qu’ils vont s’émouvoir d'un défilé lourdement armés en pleine rue, c’était chose fréquente ces derniers temps.

Les chevaliers arrivèrent à destination, devant la boutique. Alexandre poussa la porte et il regarda alors l’homme derrière le comptoir puis dit avec un grand sourire.

«Bonjour mon brave. Il parait que vous êtes un génie ?»

Sujet: Re: FF-FF [PV Alexandre de Terresang] Jeu 13 Oct 2016 - 0:54

C'était devenu une habitude, un quasi-rituel. Environ quatre heures après l'ouverture de la forge, le second fils FONGEMIE, Atel, prenait une pause bien méritée. Mais un forgeron affalé sur les marches de son atelier et mâchouillant un bout de lard cela ne donne pas une excellente image, et il le savait. C'est pourquoi il partait se "cacher" derrière le comptoir de la boutique pour se sustenter. Malheureusement pour lui se jour là, il fut interrompu dans sa pause lorsqu'un fringant monsieur entra d'un pas déterminé dans la boutique et s'exclama : «Bonjour mon brave. Il parait que vous êtes un génie ?»

Atel était tout sauf un génie, mais il conservait néanmoins assez de jugeote pour savoir qu'il passait pour un parfait idiot, un bout de lard toujours coincé entre les dents, et fit la seule chose sensée que lui dictait sa tête. Orientant sa tête vers le couloir, il hurla :

_Guerin ! Viens dans la boutique, il y a quelqu'un pour toi !

Le court instant qui suivit lui parût durer une éternité, et lorsque son frère cadet fit enfin son apparition, il fût plus que soulagé de pouvoir s'effacer. Il fallait compter sur Guerin, et sa bonne tenue, pour rattraper ce premier contact hasardeux.

_Monseigneur, je suis navré que vous ayez-eu à souffrir cet inconfortable instant. En quoi puis-je vous être utile ?

Après une brève discution et avoir été invité à sortir dans la rue par le noble, le jeune forgeron put constater de lui même ce que le Vicomte de Terresang entendait par "un besoin conséquent en armes" : une troupe uniforme et disciplinée d'une cinquantaine d'hommes d'armes et de leurs officiers se tenait rangée devant la forge.

La première des exigences du Vicomte, fut de découvrir ce nouvel acier dont beaucoup parlaient en ville. Aussi Guerin refit sa démonstration de coupe, laissant le nobliau frapper dans un sac à grain trempé avec une dague de chaque type... Et il sembla plus qu'enthousiaste devant le résultat. Sans autre questionnement, il commanda hallebardes, épées et dagues pour l'intégralité de sa compagnie. Derrière eux, l'aîné des Fongemie, Hablin, avaient les yeux qui s'illuminaient devant la perspectives des bénéfices qui s'annonçaient.

Ensuite, le Vicomte eut une seconde requête pour laquelle il désira s'entretenir un peu plus discrètement avec son nouveau partenaire commercial. D'un regard, il lui désigna son infirmité, avant de lui avouer qu'il avait depuis toujours combattu essentiellement avec des armes longues, notamment la hallebarde. Le jeune artisan devrait donc trouver une parade, fabriquer une arme se maniant de façon similaire au combat, mais d'une seule main. Guerin afficha un large sourire confiant :

_N'ayez crainte messire, je trouverai de quoi vous satisfaire... En réalité, il avait déjà en tête l'ébauche d'une arme exclusive et terriblement efficace...

Restait à négocier le prix. Bien que révolutionnaires en théorie, les lames FF-FF n'avaient pas encore fait leur preuve au combat. Le Vicomte prenait un risque considérable à faire confiance au jeune garçon, et cela serai récompensé par un prix fort attractif. En définitive, Guerin ne descendrait pas en dessous des standards de toute forge qui se respecte : 20 piécettes de cuivre pour une dague, cinq pièces d'argent pour une arme longue ou une épée, et enfin cinq pièces d'or pour une épée d'officier, avec son fourreau ouvragé et brodé au nom du porteur. Quant à l'arme spéciale du Vicomte, celle-ci ne serait pas incluse dans le contrat, une sorte de "cadeau" fait par le forgeron à celui qui allait peut-être le rendre célèbre.

Et avant que la négociation commence, le cadet des Fongemie n'avait pas manqué de rappeler :

_N'oubliez pas messire, ces lames sont plus rigides et tranchantes que tout ce que vous avez pu connaître auparavant. Mais elles sont très cassantes, et pourront se briser au moindre choc contre une lame adverse ou une armure. Entraînez dès aujourd'hui vos hommes à frapper là où il n'y a nulle protection, et pour les moins réceptifs, dite-leurs simplement que c'est comme si leur arme était faites de verre.

Sujet: Re: FF-FF [PV Alexandre de Terresang] Sam 15 Oct 2016 - 8:15

Le Vicomte avait un grand sourire aux lèvres quand il vit ce pauvre Atel en mauvaise posture et qui semblait appeler son frère à la rescousse. Ce dernier arriva peu de temps après bien plus droit que l'autre. Il s'excusa de l'attitude de son frère mais Alexandre le stoppa de sa main.

«Ne vous inquiétez, jeune homme. Vous savez, j'ai déjà vu bien pire.» il continua de sourire puis lui mit sa main sur son épaule et l'entraina dehors où ses quatre gardes de sang l'attendaient.

«Voyez vous, j'ai entendu parler de la fabrication de votre nouvel acier et j'aimerais en équiper les escorteurs de mon Ordre. Une bonne cinquantaine de personne. Épées longues, courtes, dagues, lances, masses d'armes..etc. Et avant de passer commande, j'aimerais bien voir ce nouvel acier.»

Guérin qui semblait approuver cette idée, alla chercher un sac de grain trempée et tendit une lame ordinaire. Il tenta de crever le sac ... Il y arriva certes avec une certaine difficulté mais avec l'autre dague ... C'était comme couper du beurre..

«Haha ! Fascinant ! Fascinant ! Vous seriez donc prêt à fabriquer les armes que je vous ai énoncé tout à l'heure ? »

Puis sitôt cela fait, le noble l'amena à l'écart des oreilles et lui énonça son handicap et le fait qu'il combattait uniquement avec des armes d'hast et il voulait palier à cela. Une lance voir quelque chose de mieux à lui proposer.

Puis lorsqu'il annonça ses prix ... Alexandre haussa un sourcil et dit :

«Allons, mon ami. Vous devriez hausser les prix depuis cette découverte. Pour cinq caisses d'armes de cet acier plus six caisses d'acier normal, je vous donnerais quatre vingt pièces d'or plus une prime de vingt pièces d'or, si vous me livrez tout cela à ma Résidence dans un mois et demie.

Puis quand il lui expliqua le fonctionnement de cet acier, il lui dit avec un sourire :

«Nul besoin, mon ami. À quoi serviront les armes d'acier normal à votre avis ?»

AO ! MAGNA ACQUI !

La voix puissante de Hablin résonnait ce matin-là dans la modeste longère, encourageant toute la famille Fongemie dans un patoi rustique. Nous étions au dernier jour du contrat fixé par le Vicomte Alexandre de Terresang, donnant droit à une prime de vingt pièces d'or supplémentaires, sur une commande qui en rapportai déjà quatre-vingt... Chaque instant comptait, car l'intégralité de la cargaison devrai être livrée tôt dans l'après midi : un exploit !

Pour satisfaire à cette ultime close, les frères forgerons avaient dû faire réaliser leurs commandes courantes par des confrères estimés... Une grande première ! Tant qu'elle restait exceptionnelle, cette pratique apportait beaucoup de renommée à un artisan, signe manifeste qu'un puissant commanditaire avait recours à ses services, et ce de façon urgente.

Hablin et son fils aîné s'étaient chargés de fabriquer les armes en acier nouveau. Le père, de part sa longue expérience, pouvait réussir la prouesse technique sans trop d'hésitation. Le fils, de part ce prompt apprentissage, assurerai la sauvegarde de ce savoir encore si fragile. Atel, le second frère, s’occupa des lames traditionnelles, aidés par le reste des fils et des apprentis. Pour la première fois, c'est à lui que revenait la gestion de l'équipe : une expérience nouvelle qui lui apporta énormément. Quant à Guerin, il réalisait la plus belle pièce de sa jeune carrière : Une lance à sanglier... de combat !

Dérivée de l'arme de chasse utilisée face à cet animal aux charges impressionnantes, il s'agit d'une lance courte, car son porteur tient souvent un couteau dans sa seconde main, afin d’égorger rapidement la bête une fois stoppée. Sa particularité se trouve dans sa lame qui, à sa base, possède une tige transversale, empêchant qu'une victime lancée à pleine vitesse ne s'empale jusqu'au contact du porteur. Guerin commença par une âme solide, un tube fin et creux en acier forgé, sur lequel furent fixées deux lamelles de bois pour constituer le manche. En plus d'une colle à bois, une large bande de cuir enserrait l'intégralité de l'arme, afin que le porteur ait prise sur toute la longueur de la lance. Verrouillant l'intégralité des parties énoncées, s'encastraient aux extrémités les lames. Celle du haut, aux formes de la lance à sanglier, était en acier "FF-FF". Alors que celle du bas était en acier traditionnel et composée d'une simple pointe à tête arrondie, idéale pour achever n'importe quel ennemi au sol. L'ensemble formait une arme équilibrée et précise, et nul doute qu'un bretteur aguerrit à son maniement ferait un carnage.

A la mi-journée, un livreur commandé par Guerin se présenta à la forge. Louer un attelage à cheval dans une ville en état de siège relevait du miracle, mais la simple énonciation du mot "VICOMTE" et la promesse de quelques pièces d'or rendait l'impossible accessible. La charrette fut bientôt chargée des onze caisses initialement prévues, plus d'une douzième confectionnée au dimensions spécifiques de la lance du Vicomte. Guerin monta comme seul et unique passager, à la droite du cocher, laissant l'intégralité de la famille Fongemie et de ses apprentis emprunts d'une certaine émotion...

*HORS RP*

Ma description de la lance fut sommaire, donc n'hésitez pas à taper "boar spear" dans google image pour vous faire une idée plus précise de la forme si particulière de cette arme Wink

Alexandre avait était plutôt occupé pendant tout ce mois où il attendait impatiemment la fin pour que la livraison de ses armes soit faite. Il avait réussi à renflouer ses caisses … ‘fin, les caisses de l’Ordre mais cela restait son argent tout de même et avec les « fortune » de Dame Kira et du Baron de Noblecoeur, il pouvait payer la somme dû pour les armes que les Fongemies allaient lui livrer. Bientôt, si tout ce passait bien, les escorteurs qui n’étaient que de vulgaires paysans avec une simple lame rouillée seront … toujours des paysans, oui mais avec les maîtres d’armes de l’Astre d’Azur et surtout avec les nouvelles lames commandées, ce seront des tueurs nés. Certes, il aurait peut être dû commander chez les Frappablancs, mais apparemment ils étaient beaucoup trop occupés.

Alexandre était dans la cour de sa Résidence, sur le terrain d’entrainement avec une vingtaine d’escorteurs qui se faisaient entrainer par le Capitaine Raoul de Haut-Mont, une de ses épées liges qu’il avait ramené des Terres de Sang … c’est également un cousin de la Maison Volaigle, la famille que la Maison Terresang a destitué de son rang de Vicomte. De toute manière, les Volaigles étaient au crépuscule de leurs vies. Ils ne servaient plus à rien et les Maisons proches d’eux étaient d’accord.

Cet homme était digne d’une armoire à glace, sa taille le montrait encore plus. Son teint était d’un marron foncé … oui, le petit Haut-Mont est un bâtard d’une femme marchande venu d’un pays lointain et son père : Jordick de Haut-Mont, le baron de la Maison Haut-Mont qui est décidé depuis bien avant la Fange … Bon à part sa sœur et sa femme, le métisse n’a plus grand monde dans sa Maison mais cela ne l’empêche pas de lutter pour le bien de tous … ‘fin le bien de tous … pas pour le bien de la mâchoire du paysan qu’il vient d’encastrer dans son poing.

« Debout ! »

Alexandre avait son crochet et sa main droite croisés sur son torse. Il regardait l’entrainement avec une certaine nostalgie … cela lui rappelait ses classes au service du Comte de Harelvan, un seigneur se trouvant juste derrière les frontières du Duché de Morguestanc. Il l’avait poussé jusqu’à ses derniers retranchements puis finalement au bout de 5 années de durs efforts, il était devenu un chevalier ET le Commandant de l’Armée Frontalière du Vicomté de Terresang. Mais bref, il regardait avec un certains sourire le déroulement de l’entrainement. Certes, il pourrait encore combattre comme cela à main nue, il n’était pas totalement affaibli, il pourrait ce servir de son crochet pour combattre justement. Mais il n’en avait pas envie, du moins pas de suite.

Son attention fût alors captée par un jeune homme en haillon qui arriva en courant vers lui mais qu’est ce qu’il faisait là, celui là ? Il s’abaissa alors à son niveau et dit tout en lui tapotant la tête.

« Du calme, mon jeune ami. Que ce passe t-il donc ? Les Fangeux nous attaquent, encore une fois ? »

« N’o, n’o, une ch’rette vous attend, m’ssire Terresang. Elle attend en face d’la rue. »

Il se releva alors avec un grand sourire, le petit Fongemie avait réussi à fabriquer ses armes dans les temps…. Il tourna son regard vers Rodrick de Gangresang qui se marrait devant les recrues entrain de se faire laminer.

« Messire de Gangresang ! Quand vous aurez fini de vous moquer de ces pauvres hères, vous irez me chercher le coffre destiné à la Forge Fongemie. »

Son sourire moqueur avait disparut et il hocha la tête à l’attention de son suzerain puis il partit. Alexandre secoua la tête avec un sourire et annonça au jeune homme de le mener.

Il arriva alors devant sa Résidence où Alexandre vit des regards mauvais voire curieux allant à son encontre. Apparemment, les Hauts-Bourgeois et Nobles n’aimaient guère être dérangés de si bon matin. Surtout quand ils boivent et festoient toute la nuit pendant que d’autres essaient de trouver une solution contre la Fange. Evidemment ce n’est pas le cas de tout les nobles, c’est sûr … sinon, le Labret ne serait qu’un vulgaire projet encore en suspend. Il regarda alors le jeune Fongemie… Guérin qu’il s’appelait. ‘fin il pensait.

Trois gardes aidèrent alors le jeune forgeron pendant qu’il descendait de son véhicule. Alexandre lui tendit alors la main … ce n’était peut être qu’un membre du bas peuple mais cela restait un artisan qui venait réaliser une prouesse.

« Allons, Guérin. Ne faisons pas de manière si vous le voulez bien. Serrez moi cette pogne. »

« Cent pièces d’or pour la livraison en un mois et demie, n’est ce pas Monsieur Fongemie. »

Sujet: Re: FF-FF [PV Alexandre de Terresang] Lun 2 Jan 2017 - 23:49

D'aucun pense que Le Labourg est un quartier malfamé, et qu'il ne faut pas s'y attarder... Ces gens là n'ont pas vu le haut quartier lorsque ce dernier émerge de la torpeur conséquente aux festoiements qui lui sont si chers. La charrette était épiée par de trop nombreux regards malveillants, comme autant d'assassins embusqués derrière les hautes fenêtres et leurs rideaux de dentelle, à mesure qu'elle remontait les rues pavées. Ce désastre qu'était la fange convenait-il aux Nobles ? Pourquoi pas, après tout ils étaient débarrassés de leurs obligations et pouvaient se consacrer à leurs passe-temps favoris : le jeu et les intrigues de la cour, chaque soir ponctué par une sauterie organisée tantôt chez l'un - tantôt chez l'autre. Guerin fut prit d'un sentiment de colère, car en plus de ne plus avoir aucune utilité, ces nobliaux trouvaient tout de même le moyen d'engloutir les rares ressources disponibles, et qui font cruellement défaut au pauvre peuple. Si la fange hantait l'existence de ceux qui vivaient au plus bas de la cité, elle n'était rien de plus qu'un lointain sursis pour les biens nés, ajoutant un peu de drame à leurs romances. Nombreux étaient ceux qui pensaient comme Guerin, et la gronde aurait surement déjà fait tomber de belles têtes si quelques rares exemples ne venaient pas redorer le blason de cette caste...

Car à Marbrume, le tintement matinal de l'acier n'est pas uniquement l'oeuvre des forgerons, des maréchaux-ferrant ou des armateurs. Par delà les hauts portails, à l'abri des regards non initiés, certaines grandes maisons n'ont pas renoncé et leurs cours accueillent toujours les exercices de combat. Un nombre critique d'héritiers font honneurs à leurs serments, dirigeant des ordres, nommant et entraînant chevaliers et hommes d'arme, tout ceci se faisant sur leurs deniers personnels, avec comme seule récompense l'admiration du peuple et la foudre de leurs rivaux, ou bien une mort atroce et sans digne sépulture.

C'est pour un homme de cette trempe que la livraison de Guerin était destinée, le genre à vous regarder droit dans les yeux lorsqu'il vous serre la main, quand bien même il ne lui en restait qu'une...

Le cocher arrêta finalement l’attelage, indiquant d'un signe de tête au forgeron qu'ils étaient arrivé. Fongemie lui donna une pièce, le prix convenu pour la course, et ajouta :

_Va aussitôt qu'on aura déchargé mon ami, je resterai peut être ici un instant donc ne m'attends pas.

Ils sautèrent ensuite hors de la charrette et commencèrent à faire bouger les lourdes caisses. Intrigué par le bruit, un garde émergea, mais avant qu'il ne pose la moindre question, Guerin s’écria :

_Salut à toi, garde. Peux-tu annoncer au Vicomte de Terresang que sa livraison est là ?

Le garde hocha la tête puis désigna un groupe de jeunes garçons. L'un d'entre eux se détacha du reste de la bande, se porta au niveau du garde, et après avoir reçu ses instructions courut droit vers la cour. Il en revint l'instant d'après, et en bonne compagnie. Le noble envoya trois hommes poursuivre le déchargement, laissant à Guerin l'occasion de descendre saluer son commanditaire. Mais alors qu'il esquissa une révérence, celui-ci le stoppa net, préférant une solide poignée de main, franche et virile. Et si le jeune forgeron avait pourvu aux attentes du Vicomte, le noble quant à lui comptait bien honorer la somme fixée. Les deux hommes finirent par se diriger vers la cour, accompagnant le ballet des gardes transportant les caisses de la rue jusque dans l'enceinte, où elles furent alignées. Le jeune artisan les sous-pesa en soulevant un bord de chacune. Les six plus lourdes furent mises d'un côté, et les cinq plus légères de l'autres. La dernière, plus petite, fut mise à part.

«Je vous en prie mes seigneurs, dites moi ce que vous en pensez...» s'exclama Guerin, en désignant les six grandes caisses de la main.