D'une stature commune,ni trop grand, ni trop petit, solidement constitué et descendant d'une lignée ayant toujours foulé les grandes aires, c'est un homme au physique façonné par les éléments et taillé pour l'effort. Un torse large aux muscles sec, des bras noueux et une paire de jambes habitués à avaler milles après milles, on pourrait décrire Jadanach en un mot : Robuste.
Le teint autrefois fortement halé de sa peau est maintenant d'aspect cireux, tirant sur le grisâtre, une des conséquences à la vie prolongée dans l'ombre des marais. Un contraste notoire avec la teinte mordoré peu commune de ses yeux. Son regard froid est celui du prédateur et vous laisse la désagréable sensation que vous serez bientôt sa prochaine proie. Un nez busqué, des pommettes basses, une mâchoire taillé au couteau et mangé par une épaisse barbe noire vienne compléter le sombre tableau.
Jadanach dégage une aura malsaine, celle de l'homme sans état d'âme, pour qui le meurtre et le viol et la rapine son quotidien. Il entretient volontiers cette image, l'assemblage hétéroclite d'haillons d'on il s'habille sont pour la plus pars tachés de sang séché. Il porte toujours la coiffe traditionnel des bergers de Marbrume, un turban de bandelette de chanvre censé protégé du soleil.

Autrefois, Jadanach était un homme qui appréciait les choses simples de la vie, un levé de soleil aux teintes azure, une gamelle bien remplit et le fait de savoir sa famille et son troupeau en sécurité lui suffisait amplement. Mais la cruelle et dure réalité de l'existence le rattrapèrent de plein pied et opérèrent de profond changement sur sa conception du monde. Son cœur se flétrit et son esprit devint aussi brumeux que l'opaque chape de plomb entourant les murs de la citée de Marbrume. Il prit conscience que les règles qui semblaient régir la vie des hommes et des femmes du peuple depuis toujours n'étaient en fait que de simple édit promulgué par les dirigeants de se monde afin d’asseoir leurs dominations sur les plus faibles. Il décida que plus jamais il ne serait l'esclavage d'un tel système, quel qu'en soit le prix.
C'est en toute âme et conscience qu'il choisit le chemin du hors-la-loi, une pente glissante ou le talion faisait foi et ou seul les plus forts réussissaient à tirer leurs épingles du jeux.
Autrefois plutôt joyeux, il devint taciturne et peu causant. La violence devint pour lui une amie de tout les jours et il s'en accommoda avec brio. Calculateur et doté d'un sang-froid à toutes épreuves, il se releva être un meneur d'homme réussissant à fédérer les canailles par la peur qu'il leur inspirait. Ne suivant que ses propres règles et son instinct, il perdit tout scrupule à utiliser des leviers tel que le meurtre et la torture. Marbrume et ses habitants devinrent pour lui les figures de sa haine et de sa froide vengeance. Son rapport intime aux autres se compliqua, paranoïaque aux tendances mégalomane, il lui est presque impossible d'accorder sa confiance, mêmes aux personnes qui lui sont le plus proches. Au contraire, les animaux restent pour lui bien plus compréhensible et d'une loyauté sans faille. Quand à la Trinité, il leur accorde toujours un culte mais pervertit par ses propres principes au point qu'on pourrait le qualifier d'hérétique.

" Oh Jada ? Mon petit Jada, il me manque vous savez ! Je me souviens bien du jours de sa naissance...Hein ? Oh non, pas de la date, arrêtez donc de me couper ! Je disais, c'était un peu avant l'hiver, en novembre il me semble. Ma nièce Mathilda avait consommé beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup de sel. On en avait même manger un mouton de plus dans les derniers mois, ma vieille mère avait toujours clamé haut et fort que c'était uniquement comme ça que l'on enfantez des garçonnets robustes. Et ce fut le cas ! Oh, si vous l'aviez vu, il était beau, tout rose et avec les mêmes yeux que son père... Madach était un homme bien mais il n'était pas la se soir la, le troupeau était à une lieu de la hutte mais il fut comblé quand il posa ses yeux sur le bébé. J'ai longtemps joué le rôle de nourisse, j'aidé Mathilda comme je le pouvais, j'ai toujours aimé les enfants vous savez, mon mari lui beaucoup moins, mais c'est une autre histoire ! Et à vrai dire, le travail ne manqua pas, surtout quand ses deux petits frères arrivèrent à sa suite, Bortul et Hurmak. Oui, trois enfants ! Et en pleine forme, vous imaginez ? Une vrai poule pondeuse ma nièce !
C'était surement les années les plus joyeuses de triste vie, vous auriez du voir ça, la petite tribu qui s'en allait matin levant en batiffolant avec les gros chiens de garde et en tirant les poils des moutons. Déjà petit ils aimaient les animaux, ils auraient fait de très bon berger ! Les meilleurs surement...Oh, par les Trois, pourquoi ? Tout à changé en suite...Mais ça, vous le savez déjà, sinon vous ne seriez pas la..."


"Hum...Vraiment obligé ? Bon eh bien s'il le faut. C'était il y a bientôt une quinzaine d'année maintenant. J'étais au service de Hans Kaiserthof, son nom vous dit peut être quelque chose, un coutiliers de l'extérieur. Oh oui, il était plus jeune que moi, mais vous savez, rester soldat c'était un choix pour moi, j'ai toujours pensé qu'il était bien plus facile de vivre en recevant des ordres qu'en les donnants. Quoi qu'il en soit, se jour la, nous étions sur la route du retour après presque un mois passé dans les marais à traquer la bande de Herman le Rouge. Capo complet, aucun brigand sous le fer, même pas une petite cache pour rassassier notre compagnie de joyeux luron. J'vous dit pas l'ambiance. On c'est fait surprendre par la nuit, nos guibolles en avaient sûrement aussi marre que nous. On a légèrement dévié pour trouver un terrain moins boueux voyez, histoire d'avoir les chausses au sec pour la soirée. Alors quand au loin on à vu de la fumée et qu'on a commençait à sentir la barbaque, j'vous explique pas...Comprenez non ? Non...Donc on suit l'chemin jusqu'à la cahute, on toque gentiellement et on entre sans permission et la surprise ! Que des donzelles, trois marmots sans poils sur l'menton et une marmite de ragout bien pleine. . J'voyais bien moi, qu'les femmes tiraient la tronche, c'est plutôt normal, mais elles nous ont quand même acceuillit. Et c'est la qu'Hans à perdu la boule, y devait pas avoir tiré son coup d'puis longtemps, rajouté à sa l'fait qu'on était bredouille et frustré, bah j'vous explique pas la suite en détail...ca a gueulé de tout les cotés, il a commençait à défroqué la teneuse du foyer, les autres se sont rabattu sur une vieille ridée,moi j'suis resté en retrait, j'pouvais rien faire pour les arrêters, mais j'voulais pas participer à tout ça...Les marmots se sont enfuis dans la nuit, y pleuraient. Moi j'en menais pas large, encore moins quand l'autre m'annonçe qu'il a tappé un peu trop fort la donzelle et qu'elle a canné. Putain d'bordel. Alors, Hans à décidé que foutu pour foutu, on avait qu'a maquiller le tout, comme si c'était Herman le Rouge qu'était passé,voyez ? On a tué les deux trois moutons qui trainaient, la vieille à réussi à foutre le camp mais on pensait qu'elle cannerait dans la forêt comme les marmots.
...
Pas joli hein ? Vous en faite pas les bleus, s'te honte jl'a trainerais tout l'reste de ma vie. Quand on est rentré, personne nous a posé plus de question, ils ont tous gobés l'truc. A l'époque, j'pensais qu'on en reparlerait plus jamais. Jusqu'au jour ou j'ai appri qu'Hans c'était fait larder le bide dans l'Goulot. Rien d'anormal, c'était un con, mais le jour d'après c'était au tour de Richard, puis de Gutch...Savarin lui est mort la s'maine d'après. Furkas à suivit. Alors j'ai fait le lien...Un des marmots, ptète les trois, ou la vieille qui sait...Mais on était entrain de récolter la merde qu'on avait semé...Depuis j'attend toujours mon tour, j'sais pas si ça arrivera, mais j'suis prêt...Voila, vous savez tout, maintenant si vous auriez l'obligeance de dégager et d'me filer ma gnolle, vous s'rez gentil."


"M'ro mon ptio ! J'pe t'conter s'que t've,mais ça s'dur tu sais ! J'y ai perdu ma donz', mon fils et m'troupeau ! D'puis j'picole plus qu'la vieille Germaine du Labourg, celle qu'on dit qu'sait la filliotte d'une barrique et d'un alambic, bon mais pour une pti'te piècette, j've bien m'faire souffrance...Oliloh' rangeton poing mon beau ! ca s'ra gratos se soir s'tu l'prend comme cela ! Ouvre bien grand tes esgourde maint'nant ! Y a cinq annés, j'parcourais encore la lande 'vec mes bêtes. Des supers moutons vraiment, presque cinq sous l'unité et d'la laine à t'faire des chausses d'qualité première, oh il me manque j'te jure...M'raf m'enfin, donc...On était pas loin des marais, coté nord s'tu situes. On avait monté l'camp, le ptio batifolait avec le bouc et la donz' f'sait à manger, un soir normal en somme. Puis, jt'avoue qu'moi, j'picolé déjà à l'époque alors jm'y étais mis en avance et j'étais partit tapper un roupillon bien mérité dans l'sous bois. C'est l'odeur du feu qui ma réveillé...J'couru à toute vitesse vers le cabanon, y avait pou rien, juste du caillou braisant. L'chien était mort, les bêtes disparus, ma donz et mon fils, dans l'brasier. Par les couilles de Serrus, j'ai hurlé à la lune comme le lupin ! Mais s'tais trop tard...Tout s'que j'ai retrouvé c'était une croix à houlette tracé au charbon sur une des pierres du refuge...L'semaine d'après c'était Jarl le Gros qui canné dans l'fossé, l'mois d'après les troupeaux d'Barbuk et Dorin...S'tai le début des Félombres, l'début des enmerdes..."


"Vous savez, je me demande souvent si on à eu raison, vraiment...Mon frère se pose moins la question, mais mon frère ne se trouve pas ici aujourd'hui avec vos chaînes sur les poignets et la promesse du billot...En y réfléchissant, même si c'était le cas, il ne se poserait pas la question tout court. Moi j'ai plus de remord, souvent à l'arrivé de la nuit. Et puis, quand l'or coule j'oublis vite, comme nous tous. Alors j'veux bien vous raconter, pour que vous compreniez bien pourquoi on en est arrivé la et pourquoi vous perdez votre temps...Marbrume nous à tout prit, vraiment tout. Après que vos hommes aient violé notre mère et bruler notre maison, comme vouliez vous qu'on réagisse hein ? Notre père en est mort d'ivresse, il a tout simplement abandonné les moutons qui nous restaient pour s'acheter de la gnolle et s'y noyer. On avait plus aucune attache, moi et Bortul on était trop petit, on arrêtait pas de chialer, mais Jadanach lui non, il avait décidé qu'on survivrait coute que coute, et c'est ce qu'on à fait. C'était pas facile au début, j'vous l'assure. On a mendié, volé, chapardé, on avait faim, toujours faim, j'me souviens bien. Mais on à grandit, dans les baguarres on avait souvent l'avantage vu qu'on était trois. L'union fait la force vous voyez. Mais les bas-fonds de Marbrume ça reste pas le meilleur des endroits pour des jeunes, trop de couteau caché, trop de vieux vicieux, trop de trop...Jadanach à décidé qu'on prendrait la route des marais, las bas on aurait plus de chance de s'en sortir. Il savait braconner, moi j'avais des notions et Bortul c'était une vrai masse quand il s'agissait de déplacer des poutres et des cailloux. Alors comme on était rusé, on a réussi à s'en sortir, une nouvelle fois. C'était peut être pas moins dangereux, mais au moins on était libre. On devait faire payer les Marbrumeux. On a réussit à voler des chiots à un berger du coin, chacun un, des vrais teignes ! Jada avait apprit à les dresser avec papa, ça a prit presque deux ans, mais après, on était prêt. On a d'abord choisit de régler leurs comptes aux salopards qui on tué maman. C'était plus facile que j'le pensais en tout cas. Après on à commençait à piller les bergers, on connaissait leurs habitudes, ça aussi c'était facile. Ils nous ont surnommés les Félombres, au début on s'en foutait pas mal, mais on a gardé le truc...Enfin, Jada à décider de garder le nom. Et de la, boum ! On en a recruté d'autre, ça a grossit, plus que je ne l'imaginais...Et la vous pensiez qu'il allait se passer quoi ? On a reprit tout ce qu'on nous à volé ! L'or, les femmes, l'alcool à profusion, les armes aussi ! Vraiment, une vie de roi que vous petit mouton derrière vos murs vous ne pouvez même pas imaginer !
Quand ça a commençait à être la merde, quand les morts se sont relevés, c'était encore mieux pour nous ! Dangereux oui, mais imaginez tout les bourgeois en fuite sur les routes...On pouvait presque chier de l'or j'vous dis ! Vous avez eu bien d'la chance de m'chopper, j'aurais pas du m'cacher dans s'trou mais c'était ça ou m'faire béqueter par un Fangeux...A choisir, j'préfère votre douillet cachot j'vous jure."

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