la jalousie est un vilain défaut [flashback PV Barral Trell violaine][terminé]

14 Juillet 1164, Elric venait d'être promut sergent et il allait fêter ça. Il avait rendez vous avec la belle Isabella, qu'il connaissait depuis une semaine déjà. Il s'habilla avec ses plus beaux vêtements et se rendit à la taverne de l'espadon furieux, il traversa les ruelle du port et arriva devant la devanture de la taverne, une enseigne en bois représentant un espadon était suspendu au dessus de la porte. Il franchit la porte de l’établissement et rejoignit ces amis qui l'attendait à une table, il y avait le caporal Johan, les soldats Fred, Michael, et Bernard que tout le monde appelait Nanard. Il y avait aussi Isabella, se jeune sœur Margrette et une de ses amies qu'il ne connaissait pas encore. Il s'avança vers la table et embrassa Isabella sur la bouche et fit la baisemain aux deux autres demoiselle présente, puis il s'assit entre Isabella et son amie.
Je suis le sergent Elric pour vous servir, je n'ai pas l'honneur de vous connaître mademoiselle?
-Non en effet, je me nomme Christal.
-Enchanté Christal.
Il passa commande une bouteille de vin pour les hommes et des liqueur de framboise pour les femmes.
Il vit un homme borgne entré dans la taverne, il regardait dans leur direction avec un air plutôt énervé.

Le bateau partirait à la tombée de la nuit pour se rendre sur la meilleure zone de pêche. Barral aimait se retrouver seul face à la mer. Il n'oubliait pas cependant que l'élément pouvait se montrer dangereux si on se montrait trop confiant. Mais l'immensité dégageait aussi un calme qui avait ce pouvoir apaisant sur lui. Il aimait perdre son regard sur l'horizon. Il était en train de ranger les filets lorsqu'un des hommes d'équipage lui demanda un petit service. L'homme en question était père et il voulait s'assurer que sa fille dorme bien à la maison avec sa mère au lieu d'aller courir les garçons. Ce n'était pas la première fois. Et la jeune fille avait tendance à faire tourner la tête à ses messieurs.

-Dom' j'vais pas réussir à chaque fois à te la ramener.
-Je sais...mais tu as presque le même âge qu'elle. Et toi elle t'écoute.

La vérité c'était que Dominique espérait en secret pouvoir donner sa fille en mariage à Barral. C'était le projet qu'il avait. Mais pour le moment il préférait laisser le temps au jeune homme et à sa fille. Aussi l'envoyer la chercher était un moyen pour lui de les faire se rencontrer sans qu'il s'en mêle de trop prêt.

Barral sauta sur le ponton se réceptionnant en souplesse. La mer c'était son élément. A terre il se sentait souvent perdu, peu sur de lui. Il était pourtant né ici dans cette ville. Il passa devant l'entrée d'une taverne et il eut un petit sourire mais il ne s'y arrêta pas. Non pas ce soir. La fille de Dom' n'aimait pas ce genre d'établissement. Elle préférait "L'espadon" beaucoup plus en vue. La faire rentrer chez elle s'annonçait encore compliquer. Barral commençait légèrement à être agacer d'avoir le mauvais rôle. Si Dom' ne savait pas tenir sa fille il n'avait qu'à la marier ça la calmerait surement...

Dès qu'il poussa la porte, il reconnu sans peine la voix cristalline de la donzelle. Nul besoin de tourner la tête pour savoir qu'elle se trouvait là. Il prit un verre au comptoir avant de se diriger vers la table où se trouvait la jeune fille.

- Cristal...tu devrais rentrer chez toi avant d'avoir encore des ennuis. Tu sais que ton père n'aime pas te savoir dehors.

C'est alors qu'il remarqua que les hommes en question étaient des soldats. Cela s'annonçait mal.

Une journée comme les autres. La soirée s'annonçait de la même manière qu'à l'ordinaire à l'auberge dans lequel Violaine travaillait. Quelques miliciens et de la soldatesque, des poètes, des marins... Les femmes étaient bien moins nombreuses (cela se comprenait, mais que disaient donc leurs pères ?) mais leurs présences l'étonnait toujours. Elle aurait aimé avoir assez de temps pour s'esbaudir en ville, découvrir les tavernes et les auberges avec un groupe d'amis : mais ce n'était pas si facile que cela lorsqu'on ne pouvait être oisive. Dans un sens, elle enviait ses deux petits frères : ils devaient être élevés en damoiseaux tandis qu'elle en payait le prix, jour après jour.

Mais elle n'était qu'une fille. Lorsqu'elle trouverait un mari, la jeune fille espérait ardemment qu'il serait riche et très gentil. Peut-être qu'à ce moment-là, elle-même pourrait mener la vie de plaisir des demoiselles qui côtoyaient l'établissement !

Violaine soupira en déposant le seau d'eau qu'elle tenait dans les bras à la cuisine. Il serait bientôt l'heure de jouer pour les clients ; ce qu'elle faisait d'ordinaire avec plaisir, mais qui, ce soir, ne lui procurait que de l'ennui et de la fatigue. Sa tête, étrangement légère, lui tournait doucement, et elle sentait comme une boule au fond de sa gorge. Peu importait de toute manière. Déjà, la cuisinière la rappelait à ses devoirs, et la demoiselle se mit en peine d'aller se changer dans la petite chambre qu'elle occupait tout en haut de l'établissement. Elle troqua sa robe de coton grossier contre un joli surcot bleu de lin sur une robe de coton blanc, ajusta ses cheveux en deux tresses blondes sur lequel elle déposa un simple carré de tissu assorti à sa robe, avant de descendre d'un pas vif, sa vièle à roue et sa flûte dans les mains. Elle se sentait brusquement fébrile, bizarrement surexcitée, et ce fut les yeux fortement brillants qu'elle passa avec légèreté entre les tables, souriant timidement aux clients qu'elle croisait et qui la haranguaient.

La table de soldats et de miliciens se rapprochait. La musicienne fit un écart pour l'éviter tout en continuant de se forcer à leur sourire, avant de se rapprocher enfin de l'estrade, où une simple chaise avait été déposé par le tavernier qui l'y attendait déjà. D'un geste paternaliste, il l'invita à s'y asseoir, avant de déposer ses deux mains fermes sur ses épaules.
Puis, comme à son ordinaire, il harangua ses clients.

- "Et maint'nant, mes amis, c'est l'heure de la musique ! Invitez vos demoiselles, je vous invite à venir danser !"

Il lui murmura vaguement un "à toi", déposa une tape amicale sur sa joue, avant de s'éloigner à son tour, pendant que la jeune fille se saisissait de son instrument pour commencer à égrener quelques notes fort gaies et entrainantes.

Un sourire sur les lèvres, la demoiselle ferma les yeux en se laissant entrainer par la mélodie. Qu'il était bon de jouer, tout de même !

Elric s'amusait avec ses amis, en charmante compagnie, en plus. Et là vint un homme qui s'adressa à Cristal.
- Cristal...tu devrais rentrer chez toi avant d'avoir encore des ennuis. Tu sais que ton père n'aime pas te savoir dehors.

Elric le jaugea du regard et lui répondit
Voyons, monsieur, elle ne fait rien de mal, on s’amuse, je fête ma promotion et vous venez compromettre la bonne humeur qui règne en ce lieu. Joignez vous à nous? Puis comme pour appuyer ses dires une musique douce et entraînante retentit dans la taverne. Il tendit la main à cristal pour l'inviter à danser, elle hésita un moment en regardant Barral, puis elle accepta l'invitation d'Elric, qui l’entraîna sur la piste de danse pour lui offrir un moment de détente.
Tout en dansant il regardait Isabella qu'il savait jalouse comme une teigne, elle affichait un sourire contrarié, si bien qu'Elric abandonna un instant sa cavalière, pour donner un tendre et chaleureux baiser à sa douce avant de l’entraîner à son tour dans une ronde à trois.

Il riant tout en virevoltant avec ses deux charmantes damoiselles. Le monde semblait s'évanouir autour de lui, enfin la musique s’arrêta et il retourna à sa table. Il servit un verre de vin a Barral.
Excusez mes mauvaises manières, monsieur, je ne suis point présenté, je suis le sergent Elric, dit le loup blanc.
Puis il interpella le tavernier On est à sec, une autre bouteille, Tavernier.
Le tavernier s'exécuta et leur apporta une seconde bouteille de vin rouge. Il se servit un nouveau verre qu'il dégusta avec délectation, puis il servit ses camarades, en ne quittant pas des yeux le borgne qui semblait ne pas être très à l'aise au milieu des soldats .

-On voit que vous ne la connaissez pas bien encore.

Cristal allait encore s'attirer des ennuis. Faire des histoires avec les hommes. C'était une spécialiste. Elle avait besoin de tester ses limites mais un jour elle finirait pas tomber sur un os. Barral ne serait pas toujours là pour la ramener à temps chez elle. Et il commençait d'ailleurs à en avoir plus qu'assez d'avoir le mauvais rôle. D'autant que les filles il s'en foutait pas mal.

- Gâcher votre fête ? Allons donc...j'essaie juste d'empêcher une jeune fille de faire des bêtises.

Des soldats qui célébraient une promotion. Encore pire que des soldats venus se désaltérer. Une douce mélodie se fit entendre. Le blond invita Cristal ce qui ne semblait pas faire plaisir à une autre fille présente à leur table. Barral soupira. Il ne voulait pas s'attirer des ennuis avec les soldats. Mais il ne voulait pas non plus décevoir la promesse faite au père de Cristal.

- Je vais rester.

Pour la surveiller. Et surtout surveiller ses messieurs. Le borgne prit le verre qu'on lui tendait et s'appropria un tabouret. Il ne voulait pas se mêler à eux. Il resta non loin de la table gardant un oeil sur la jeune femme. Quand elle revient il lui glissa à l'oreille.

- Je te laisse une petite heure après quoi je te ramènerais chez toi.

C'était déjà beaucoup. Trop surement. Mais il ne la laissait pas seul. Le dos calé contre le mur de la taverne, Barral écoutait la musique de l'artiste. Cette personne avait un don. C'était évident. Ca lui rappelait un peu l'ambiance du bordel. Il se détendit un peu bien que toujours attentif.

- Moi c'est Barral.

Inutile de préciser qu'il était marin, ses vêtements parlaient pour lui.

La musique. Les notes s'égrenaient, rassemblant les danseurs dans un joyeux désordre. Les couples s'amusaient, riaient, se pressaient pour tournoyaient de plus belle, encore et encore.
La musique lui redonnaient le sourire même lorsqu'elle était fatiguée, qu'elle se sentait tendue ou malade ; et plus encore dans ces moments où la liesse populaire semblait teintée de tant d'insouciance.

Alors pour donner plus de place aux clients, la jeune fille se redressa, fit quelques pas en sautillant, sa vièle sur l'épaule. Elle chantonnait quelques paroles tout bas - Violaine n'avait jamais osé chanter pour accompagner ses mélopées - parce qu'entrainée par son propre rythme, avant de s'installer sur un tabouret, parmi la masse des clients.
Souriante, des étoiles dans les yeux, elle continua pendant de longues minutes à divertir la salle, avant de se redresser à nouveau. Il lui fallait à présent naviguer entre les tables, ce qu'elle fit d'un pas dansant, évitant adroitement les mains baladeuses en tournoyant un peu sur elle-même.

Ses notes étaient toujours gaies, entrainantes dans les rires et les conversations alcoolisées. Elle salua de la tête un marin visiblement peu à l'aise avec la soldatesque près de qui il s'était installé, avant de s'asseoir à nouveau, de l'optimisme et de la naïveté plein les yeux. La jeune fille augmenta la cadence de sa musique, avec un petit sourire effronté aux danseurs. Les joues roses, elle savait que la soirée ne faisait que commencer ; mais l'ambiance populaire lui plaisait plus que de raison.
Soudain, elle poussa un cri. Elle lâcha son instrument sous le choc de la masse d'un homme ivre qui lui tomba dessus avec force, l'entrainant dans sa chute, l'étouffant presque sous sa masse alors qu'elle glissait à terre.

Son instrument !

- "Attention ! Aie, vous m'étouffez !"

D'autres cris, le bruit d'un coup de poing, que l'on balançait encore sur la silhouette gaillarde et ivre qui la maintenait sur le plancher recouvert de paille en bloquant ses chevilles douloureuses par sa masse inerte.
Vivement, elle se protégea le visage. Il n'était pas malin de provoquer une rixe en présence de soldats et de miliciens, aussi eut-elle bon espoir que la bagarre s'arrêterait vite.
La musicienne commença à les héler pour attirer leur attention, le cœur battant, avant de grimacer. Sa cheville venait de craquer violemment, et elle poussa un cri de douleur.

- "Attention, marauds, arrêtez de vous battre ! Ou les soldats vous emmèneront sitôt à la caserne !"

Cela aurait sans doute de l'effet sur les bagarreurs...

Une fois qu'il eu fini de boire son verre, il vit un homme tituber et renverser son verre sur une jeune femme en galante compagnie, le prétendant prit très mal la chose, car étant aviné lui même, il n'en fallut pas plus pour qu'une bagarre éclate, les amis de l'un venant affronté ceux de l'autre.

Puis il entendit la voix de la musicienne qui disait juste après avoir crié de douleur "Attention, marauds, arrêtez de vous battre ! Ou les soldats vous emmèneront sitôt à la caserne !" Il se tourna en direction de la voix et la vit en bien mauvaise posture. Il s'approcha d'elle, vit qu'un homme était sur elle tandis qu'un autre lui assénait des coup de poing. Il prit l'agresseur par le col, le releva et lui colla un coup de poing qui aurais assommer un bœuf. L'homme vola sur une table qui se brisa sous le choc. Puis il dégagea la jolie musicienne de sous l'homme ivre, qui était maintenant inconscient. Il l'aida à se relever, lorsqu'elle posa sa cheville au sol il la vit grimacer de douleur il la prit donc dans ses bras et la déposa sur une chaise dans le coin de la taverne.
Reste ici tu devrais être en sécurité, je vais mètre fin à cette bagarre et je revient vers toi, ma douce enfant.

Il tourna la tète juste à temps pour esquiver un coup de tabouret, puis il prit sa plus grosse voix emplie d'autorité et cria
IL SUFFIT CESSER IMMÉDIATEMENT DE VOUS BATTRE? OÙ JE VOUS FAIT TOUS ENFERMER POUR TROUBLE À L'ORDRE PUBLIC. La bataille s’arrêta instantanément et il retourna vers la jeune femme, examina sa cheville et lui sourit.

Cela devrais aller, elle n'as pas l'air cassée, juste foulée, quelques jours de repos et il n'y paraîtra plus. Ensuite il alla voir le tavernier qui s'était caché derrière son bar pendant toute l’altercation et lui dit.

Et bien, messire le courageux tavernier, il vas falloir vous passer de votre serveuse pendant quelques jours, prenez ces quelques piécettes, rangez ce désordre et sortez moi ces ivrognes de votre taverne. Il posa une bourse de cuir sur le comptoir et prit une nouvelle bouteille de vin . Il retourna vers Violane et l'invita à se joindre à eux à leur table.

Barral sirotait doucement et tranquillement son verre de vin offert par le jeune sergent gardant un œil attentif sur la jeune demoiselle qu'il devait reconduire chez elle. Il la savait capable du pire. On lui donnait facilement plus que son age et elle aimait faire sa belle devant ses messieurs pour les séduire. Barral voyait déjà comment cela allait se finir pour elle. Et parce que le père de la jeune femme était un équipier et un bon camarade, il avait accepté de garder un œil sur sa progéniture.

Barral se laissait entraîner par l'ambiance installée par la joueuse de vielle. C'était ses dernières heures à terre alors il comptait bien en profiter un peu parce qu'ensuite le travail sur le bateau nécessiterait toute son attention. Aussi il ne comptait pas s'enivrer.

Soudain deux hommes en vinrent aux mains. Le début d'une bagarre. La musique s'était tue, remplacée par le fracas d'une table brisée sous le poids d'un homme et les échanges de coups. Le borgne s'était levé prestement du tabouret qu'il occupait. S'il n'était pas du genre à se mêler à la bagarre parce qu'il n'aimait pas la violence il n'allait pas non plus prendre le risque de se prendre un mauvais coup gratuitement. Il détestait se battre ce qui ne l'empêchait pas tout de même de tenter de sauver sa peau. Généralement cela se terminait toujours mal pour lui principalement parce qu'il n'avait jamais appris à se battre.

Le jeune sergent ramena le calme assez rapidement en beuglant un bon coup avant de s'empresser de jouer les joli cœur auprès de la musicienne. C'était décidément le genre de type qu'il ne supportait pas. Et en plus il se permettait même de réprimander le tavernier. Comme si le pauvre homme y était pour quelque chose dans cette histoire. Elle était bien belle l'armée !
Si le calme semblait revenir, la tension était encore palpable. Rien ne disait que la rixe n'allait pas reprendre d'une minute à l'autre. L'intervention du jeune blondinet avait certes interrompu la bagarre naissante mais maintenant les deux hommes pouvaient tout aussi bien vouloir se venger du jeune blanc-bec. Il y avait des regards qui s'échangeaient dans la taverne. Furtivement. Un coup d’œil au voisin de table. Un hochement de tête par là. Une bagarre rangée entre soûlard et armée couvait. Quand est-ce qu'elle éclaterait ?

- Mademoiselle...je crois que ceci vous appartient.

Barral avait repéré gisant sous une table l'instrument de la musicienne. Hélas quelqu'un s'en était servi pour fracasser le crane d'un autre. La caisse était éventrée. Il le lui tendit avec précaution tentant de ne pas l’abîmer plus que ce qu'il n'était.

- Je suis désolé pour votre instrument.

Où était donc passé Cristal ?

L'homme qui était tombé sur elle se redressa, avant de voler plus loin sous l'effet d'un coup de poing.
des bras secourables se tendirent pour l'aider à se redresser, ce qu'elle fit prestement en sachant bien qu'elle était susceptible de prendre un nouveau coup dans la bagarre. Aussi la serveuse-musicienne se laissa t-elle conduire à une table, bien qu'elle fut intimidée par la façon de faire du soldat. Violaine n'avait guère l'habitude de baguenauder avec la gent masculine ; aussi sourit-elle avec douceur à la tablée de soldats, en baissant un peu les yeux, tandis que l'homme d'arme dont elle ne connaissait toujours pas le nom se mettait à beugler dans l'établissement pour faire cesser la rixe.

Cela sembla très efficace, les ivrognes visiblement sensibles à la menace ; puis elle tenta de se redresser, alors qu'il approchait à nouveau de sa table. Mais sa cheville avait souffert de sa chute, et elle réprima à grand-peine une grimace de douleur. La jeune fille eut un regard surpris alors que le soldat s'agenouillait devant elle, pour proprement relever sa jupe sur sa cheville, pour la toucher, de ses mains. Une vive rougeur s'empara de ses joues, tandis qu'il semblait vouloir la rassurer sur son état.
Heureusement que sa cheville n'était pas cassée ! Évidemment, elle n'osa pas frapper l'indélicat, mais elle détestait qu'on la regarde comme une vieille putain défraichie - ce n'était pas parce qu'on travaillait dans une taverne qu'on aimait se comporter comme une ribaude. eh bien oui, elle, elle était pas une fille à soldats !

Par politesse, la musicienne hocha tout de même la tête, en essayant de masquer sa gêne.
Puis elle regarda repartir, s'adresser vaguement au tavernier avant de revenir avec une bouteille de vin. D'un geste de la main, ce dernier l'invita à se joindre à la tablée, ce qu'elle ne pouvait évidemment refuser... même si elle n'était pas très à l'aise.

- "Je vous remercie, soldat. J'aime pas les bagarres, même si y'en a souvent ici. Enfin, on est sur le port, c'est normal ! ... d'habitude je ne suis pas sur leur passage. au fait, je suis Violaine !"

Le calme semblait être revenu dans la taverne, et la jeune demoiselle esquissa un nouveau sourire, alors que ce qui être semblait être un marin (d'après ses habits plutôt caractéristiques) l'abordait à son tour. Il brandissait quelque chose qui fit aussitôt monter les larmes aux yeux de Violaine, qui sentit son cœur se serrer fortement. La culpabilité l'envahir.

Sa vièle était en morceaux. Quel horrible gâchis ! Son instrument si précieux, si aimé, presque comme un membre de sa famille ! A gestes précautionneux, elle en recueillit les morceaux.

- "Je... Je déteste VRAIMENT les bagarres. VRAIMENT. Le patron va me tuer... Il... il se passe quelque chose ?"

Elle le regardait chercher quelque chose du regard, intriguée.

- "Je peux vous aider ?"

Je vous remercie, soldat. J'aime pas les bagarres, même si y'en a souvent ici. Enfin, on est sur le port, c'est normal ! ... d'habitude je ne suis pas sur leur passage. au fait, je suis Violaine !"
-Moi je suis le sergent Elric, mais on m'appele le loup blanc, à la caserne, pour vous servir.
Elric sourit a Violane et lui fit le baisemain.

Le jeune sergent qui était aux anges d'être si bien entouré n'avait pas fait attention à la disparition de Cristal. Il ne s'en rendit compte que lorsque que Barral semblait chercher quelque chose.
Il chercha à son tour mais ne la vit pas, il interrogea ces amis et collègues pour savoir si il l'avais vu disparaître et le caporal Johan lui dit qu'il lui semblait bien l'avoir vu partir avec un homme en direction des latrines.

Elric se leva et se rendit en direction des latrines se doutant bien de se que la gourgandine etait en train de faire, il mit un coup de pied dans la porte pour la découvrir à genoux, le sexe de l'homme en bouche

Et bien, en voila une attitude peu convenable pour une jeune demoiselle, que dirait votre père s'il l'apprenait. Et vous messire, je ne vous félicite pas non plus, profiter de l'innocence de cette jeune pucelle est plutôt mal-avisé. Allez sortez des latrines, sans faire d'histoires et l'affront sera oublié. L'homme l'observa un instant ne sachant quoi répondre, partagé entre l'envie de rossé le jeune soldat et la honte de s'être fait prendre en pleine fellation. Elric prit Cristal par la main et la ramena à sa table, puis l'installa entre lui et Barral

La jeune musicienne avait l'oeil. Barral avait beau regardé dans toutes les directions possibles. Rien. Pas la moindre trace de la jeune femme. Il commençait à se faire du souci. La connaissant elle devait être en train de faire encore des bêtises. Le borgne s'abstient de laisser son imagination galoper. Il devait la retrouver avant qu'il ne soit trop tard. Que dirait-il à son père sinon?

- Et bien je cherche la demoiselle qui était là assise à la table des soldats. Vous n'auriez pas vu où elle est partie ?

Barral faisait là un bien piètre "gardien". La garce n'aurait tout de même pas oser lui fausser compagnie !

- En tout cas permettez moi de vous dire que vous jouez fort bien.

De vague souvenirs de son enfance lui étaient revenus. Certaines soirées au bordel étaient en effet assez joyeuses et riche en musique. Bien entendu il avait assisté à cela de loin. Mais il s'était toujours trouvé une cachette pour écouter un peu de musique.

Idiot ! Comment pourrait-elle jouer à l'avenir puisque son instrument était en miette. Cela devait coûter une petite fortune en réparation.

Barral vit revenir Cristal, tout sourire, en compagnie d'Elric. Il fronça les sourcils.

- Tu peux me dire ce que ça signifie ?

Le sergent regagna sa place comme si de rien n'était. Barral de nature méfiante ne savait pas vraiment s'il pouvait faire confiance à cet homme. Et il connaissait que trop bien Cristal pour savoir que rien ni personne ne résistait à ses charmes quand elle l'avait décidé. Avait-il prétexté ne pas la connaitre pour mieux profiter de sa naïveté ? Ou bien lui avait-il évité le pire ? Barral fixa la jeune demoiselle avec attention le visage fermé. Mais visiblement madame ne voulait rien dire.