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 Le Traité Riknien

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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyMar 28 Fév 2017 - 22:54
Dans la bibliothèque de Marbrume, où un comité restreint vont et viennent tant les lettrés se font rares, trône en hauteur un ouvrage moins épais que la normale, dont la reliure poussiéreuse laisse entrevoir une couleur verdâtre brodée aux caractères dorés. C'était un ouvrage oublié au profit de grimoires épais, rangés un peu plus bas, bien plus sollicités, traitant de divers sujets sur l'histoire des Langres, les sciences ou les contes.

Quand bien même ces objets rectangulaires, fruits d'intenses labeurs intellectuels, demeuraient absolument peu sollicités. Certains passants pouvaient apercevoir, sans trop y prêter attention, cette reliure vert sapin entachée d'une fine couche de poussière qui rendait l'ouvrage obsolète, un peu là par hasard, indigne d'intérêt.

Un ouvrage oublié qui saurait soit attirer l'attention des curieux, soit trouver grâce aux yeux de celui qui demanderait aux bibliothécaires la consultation de ce manifeste oublié...

Le Traité Riknien

Denis Fracrit

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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyMar 28 Fév 2017 - 22:55
Avant Propos

Rikni est la Déesse de la Guerre, du Ciel et de la Nuit.

Représentée depuis la nuit des temps par l’animal sacré qu’est le Serpent, elle incarne également la malice, la tactique et la stratégie. Vénérée par les individus ayant de prêt ou de loin un rapport à la guerre, elle leur prodigue courage, combativité, force et moult autres vertus nécessaires à la bonne résolution des conflits.

L’on raconte que Rikni était autrefois un guerrier redoutable et sanguinaire, doublé d’un stratège hors pair. Ses semblables ont souhaité déifier son icône lors de sa mort, le représentant en tant qu’être humanoïde à tête de serpent, symbole de guerre, mais aussi du ciel et de la nuit. Tel le guerrier divin qui frappe “depuis le ciel”, c’est depuis les hauteurs que les offensives sont connues pour être les plus efficaces. On a également attribué à Rikni la nuit sombre, car c’est tapie dans l’ombre que l’impétueuse divinité de la Guerre frappe sans prévenir, tel l’éclair qui tonne et déchire la terre.

Ainsi, les hommes se mirent à louer le Dieu Rikni et à le prier pour remporter batailles, duels, guerres. Les armées, clans ou factions versèrent d’innombrables litres de sang au nom de Rikni. Le pays de Langres tel que nous le connaissons aujourd’hui était un vaste champ de bataille, dont la terre désolée et infertile était empreinte d’une teinte cramoisie que l’on croyait éternelle, tant les morts s’entassaient au nom de la guerre, motrice d’actes barbares et de massacres sanguinolents. Les différents peuples cherchaient à dominer, se développer et s’étendre à tout prix au profit du voisin.

Puis vint un soir d’hiver l’avènement d’une période où le pays connu un froid rude et défavorable à toute campagne militaire. L’on croyait approcher la fin de l’humanité qui s’était tant déchirée au nom de Rikni, oubliant même l’existence des autres Dieux qui, furieux, décidèrent de ne plus remplir leur fonction. Ainsi Serus - Dieu de la Vie, de la Fertilité et de la Nature - rendit la vie difficile, les terres infertiles et la nature hostile. Ainsi Anür rejetait les morts et maintenait les humains au péril de leur vie au bord du décès, dont l’existence ne tenait plus qu’à un fil, agonisant dans une souffrance sans nom. Pour couronner le tout, on attribua également à Rikni la capacité à maîtriser la météo, car si Anür et Serus étaient en colère, lui se rangeait du côté de ses deux semblables divins, non content de ce que les hommes aient pu faire en son nom.

C’est alors qu’une femme du nom de Caelestis Psalmus, paysanne de son état et n’ayant jamais connu la guerre, se mit en quête de redonner espoir à son peuple, à sa tribu guerrière dont elle dépendait, sans qui il était impossible pour une roturière de son acabit de mener une existence paisible. Le moral et l’esprit des guerriers impétueux d’autrefois étaient dès lors effrités par le froid hivernal qui maintenait les combattants les plus hardis dans un état mental vacillant, un esprit décousu. La légende raconte qu’elle clamait que les valeurs de Rikni étaient interprétées à tort par les hommes qui voyaient en le Dieu Serpent un être violent, barbare et vainqueur. Caelestis y voyait au contraire une divinité dont les moyens étaient la guerre mais dont la fin était la Paix, qu’une civilisation qui ne pouvait se défendre par les armes était une civilisation condamnée, que la tactique, la malice et la stratégie ne devaient pas servir à l’attaque mais à la défense, à la préservation de l’humanité.

Ses paroles n’eurent pas les effets escomptés. Les guerriers d’antan, redevenus de simples roturiers s’accrochant à la vie au péril de leur existence, n’avaient que trop peu d’oreilles à accorder à Caelestis. Ainsi celle-ci parcourut tribus sur tribus, villages sur villages, tous ravagées par l’hiver qui provoquait l’amenuisement des vivres et emportait lentement les vies dans une souffrance infinie, évinçant les humains les plus fragiles dans une mort lente et douloureuse. Personne n’était disposé à écouter voire même entendre les bonnes paroles de Caelestis. Le commun des mortels était préoccupé par sa conservation, ayant bon espoir que ce rude hiver ne passe s’il n’était que question d’arrêter la guerre.

Ce fut au tour de la pauvre Caelestis mourir sur la route, en direction d’un hameau voisin à celui qu’elle avait prêché. Son corps et ses effets personnels furent récupérés par des paysans passant par là au milieu du froid sans vie. Ils purent lire les notes personnelles de Caelestis et ainsi comprendre l’importance de sa mission, comprenant qu’elle était morte pour tenter de prêcher les véritables valeurs de Rikni. Ainsi ce n’était plus une pauvre femme isolée, mais une dizaine de roturiers qui véhiculèrent les idées de Caelestis. Puis cinq d’entre eux succombèrent au froid, ne se réveillant simplement pas le lendemain d’une nuit trop rude et fatale pour eux, tandis que le lendemain, dix autres villageois devenaient convertis. Et ainsi de suite, les humains se remirent en question sur le véritable sens de la guerre et de la paix, revisitant leurs louanges envers Rikni, jusqu’à ce que cet hiver éternel prenne fin et que le monde entier reconnaisse et salue l’initiative de Caelestis.

C’est alors que Rikni fut représentée par une femme, Caelestis étant considérée comme la plus grande guerrière de tous les temps, ayant mené une guerre à elle seule contre l’humanité, et l’ayant remportée à titre posthume. Depuis ce jour, on ne parlait plus du Dieu Rikni, mais bien de la magnifique déesse de la guerre, incarnant les mêmes valeurs d’antan, mais dont les fins étaient en accord avec les lois de la Terre - Serus - et des océans - Anür, formant le tout de l’Univers. Adoucie de par son image féminine, il était maintenant aisé de véhiculer une image de Paix dont l’arme acérée et l’outil de la Guerre demeurait rangé au fourreau, dégainé seulement en cas de dernière nécessité.

Le pays de Langres connut une ère de renouveau, où les peuples retrouvèrent une prospérité propice à leur développement et à leur expanson. L’on privilégia la diplomatie à la guerre sanguinolente. Les conflits armés et les escarmouches aux frontières se firent mineurs, tandis que les guerriers louant Rikni s’anoblirent et prirent plus tard le nom de chevaliers, cultivant un code de conduite, une doctrine.

Le Traité Riknien, rédigé à travers les âges par des hauts généraux brillants de leur époque mais aussi par les chevaliers ayant laissé une empreinte éternelle dans l’histoire des Langres, résume cette doctrine développée et cultivée depuis l’avènement de la Déesse Rikni. Il se décompose ainsi en quatre grande parties et constituent l’incontournable manuel de ceux qui se prétendent guerriers.

La première partie, la voie du guerrier, décrit un cadre de valeurs ancestrales, traditionnelles et inhérentes aux règles de conduites auxquelles devrait se plier personnellement toute personne qui voue son existence à la guerre. Elle est indispensable à la bonne compréhension des raisons profondes de la guerre, afin que l’humanité ne fasse marche arrière vers une ère où le peuple, divisé, se déchire pour laisser un pays à feu et à sang. La paix universelle ne peut être sans la paix intérieure.

La seconde partie, la voie de la tactique, met l’emphase sur l’art de mener des batailles et des duels. Lorsque la paix n’est plus possible et que le recours aux armes est engagé, celui qui veut sortir victorieux et ramener la paix doit savoir combattre seul ou en groupe. Si les conflits armés demeurent la seule solution, alors il faut savoir prendre les armes et apprendre les voies de la tactique pour sortir vainqueur d’une bataille ou d’un duel.

La troisième partie, la voie de la stratégie, aborde une vision plus globale encore et décrit les moyens mis en oeuvre pour mener une guerre efficace là où la conduite de batailles ne suffit plus. Elle détaille des moyens détournés de remporter une guerre, en ayant le moins possible recours aux armes, aux meurtres et à la destruction, en vainquant l’ennemi non pas par la force physique, mais par la force de l’esprit, la malice, la stratégie.

Finalement, la quatrième partie, la voie du ciel, se veut une accroche vers une perspective de paix universelle idéale - le but ultime pour ceux qui désirent utiliser les arts de la guerre - et sort de son contexte militaire pour décrire une doctrine de celui qui gouvernera le peuple unifié pour préserver la paix.
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyMar 28 Fév 2017 - 22:56
La Voie du Guerrier


“Dulce et decorum est pro patria mori”



Le rapport du guerrier à la Mort

La toute première préoccupation que devrait garder à l’esprit un véritable guerrier de profession devrait être la Mort, chaque instant, à l’aube du premier jour jusqu’à la nuit du Nouvel An. Aussi si la vie d’un être humain est éphémère, celle d’un guerrier l’est tout particulièrement.

Celui qui se préoccupe constamment de la Mort est en étroite relation avec les lois de la piété filiale, de la chevalerie et de l’univers.

En effet, le guerrier qui se préoccupe de la mort se préoccupera de la santé et du bien-être de la parentèle envers qui il sera reconnaissant pour leur avoir offert la vie, le cadeau le plus précieux dont un être humain puisse jouir. Conscient que la vie est courte, il cherchera constamment à laisser derrière lui une bonne impression, à honorer ses parents, à redoubler d’attention à leur bien-être, à peser ses paroles comme s’il s’exprimait dans le dernier des instants auprès de ses proches. Ainsi le guerrier qui se préoccupe de la Mort est en accord avec les lois de la piété filiale.

Le guerrier qui se préoccupe de la mort se préoccupera des conséquences de actes, amendera son caractère, pèsera ses choix et se gardera d’une conduite à risque. Il ne fera rien d’inutile qui mette son existence en péril, se gardera des excès de boisson, de nourriture et de sexe et autres activités susceptibles d’affaiblir son corps et son esprit. Il ne s’engagera pas dans des conflits inutiles et évitera au possible les affronts futiles qui pourraient le mettre en posture dangereuse et faire mauvaise publicité à ses proches, à son entourage. Ainsi le guerrier qui se préoccupe de la Mort est en accord avec les lois de la chevalerie.

Le guerrier qui se préoccupe de la mort se préoccupera du début et de la fin de toute chose, de distinguer le vrai du faux et le bon du mauvais. La Nature et le Temps font et défont dans un cycle permanent toute chose, toute vie pourtant si précieuse. Comprenant cela, le guerrier considérera sa vie d’autant plus précieuse jusqu’à se considérer comme déjà mort, prêt à s’en séparer si la Nature et le Temps le décident ainsi. Il agira de façon à porter en lui l’univers, car l’univers n’agit jamais de façon malhonnête, fausse et injuste. Ainsi le guerrier qui se préoccupe de la mort est en accord avec les lois de l’univers.

L’on raconte qu’un jour un grand guerrier, devenu prêtre au crépuscule de sa vie, disait : “la mort est l'événement capital d’une vie”.


Guerrier, même en temps de paix

En temps de guerre, il est naturel de prendre les armes pour répondre à ses devoirs de guerrier. Un guerrier est un homme de situation, un homme d’urgence qui prépare son corps et son esprit à faire la guerre, du matin au soir. Ainsi il n’est pas rare, en temps de paix, de voir des guerriers qui, content de laisser les armes et jouir d’une existence paisible, se laissent aller, deviennent mous, oublient le poids de la vie et se préoccupent de petits tracas futiles qui affaiblissent leur esprit.

La raison profonde à cela est que la guerre, période d’urgence maximale pour un pays, ne permet pas aux guerriers de prendre le temps d’éduquer leur esprit à la société en temps de paix, laissant sur le rebord des champs de bataille dévastés des individus mal éduqués qui n’ont plus de raison apparente de porter les armes.

Ainsi il est recommandé aux guerriers de ne pas se négliger en temps de paix. Il est impératif d’apprendre le maniement des armes, l’art équestre et les voies du commandement des troupes. Cela n’exclut pas au guerrier, lors de son temps libre, de s’auto-éduquer de sorte à bien paraître en société. Ainsi toute personne qui prétend embrasser les voies de la guerre doit profiter de son temps libre pour s’initier aux lettres, à l’histoire, aux mathématiques et à la religion. Lorsque le corps et l’esprit sont en paix, il est de bon ton de méditer sur une mort inévitable et accepter le sort funeste que d’être déchiré par des flèches, des lances ou des épées. Telle est la voie du guerrier en temps de paix.


De la fidélité au suzerain

Un guerrier est un homme de fonction, dont les revenus proviennent directement des classes sociales versant un impôt pour profiter de la protection du propriétaire des terres qui emploie ces mêmes guerriers. Ainsi il est fondamental, pour un individu foulant les voies de la chevalerie, de se montrer fidèle à son suzerain sans faire cas de sa vie.

Bien imprudent est le larron qui s’exprime avec légèreté au sujet de son employeur et de ses parents. Celui qui ne daigne peser le poids de ses dires ne saurait mesurer le danger en cas de situation d’urgence où, en plus de devoir protéger sa patrie, le guerrier saurait mourir pour elle. Il se montrerait lâche, fuirait le conflit pour préserver son existence, se retournerait contre son suzerain à la moindre occasion qui lui soit profitable.

Ainsi un guerrier véritablement dévoué à son suzerain ne se confondra pas en joutes verbales inutiles, parlera de son suzerain avec gravité et louanges comme s’il devait exprimer ses dernières pensées, acceptant l’idée de mourir avec honneur pour servir des intérêts plus grands que les siens.


De la fidélité à la parentèle

Celui qui se dit guerrier, qui montre quelque fidélité à son suzerain mais délaisse ses parents n’est qu’un imposteur affublé de l’apparence d’un guerrier. En fait, ses manières de louer son maître ne sont qu’hypocrites et surfaites, là où il n’hésite pas un seul instant à médire de ses proches.

Comment peut-on estimer qu’un guerrier soit fiable s’il ne daigne même pas honorer ses parents à qui il doit sa vie et son éducation ? Certes, il arrive que des parents négligent l’éducation de leurs enfants parce qu’ils ne savent pas les aimer, mais cela ne devrait avoir d’importance pour le guerrier noble de coeur qui a l’intelligence d’admettre qu’il n’existerait sans la parentèle.

Ainsi celui qui se montrera patient envers des parents égoïstes, plaintifs, aigris et rongés par le regret de n’avoir pu mener une existence digne de ce nom lorsqu’ils regardent le passé ; celui qui aimera de tels parents mérite d’être appelé guerrier.


De la fidélité à la fraterie

Il n’est pas rare de voir des familles où les frères et soeurs sont nombreux. Anür lie les âmes entre elles et de l’union charnelle résulte une fratrie bénie par Serus. Quand bien même les femmes ne sont autorisées à prendre les armes, les hommes, notamment ceux issus d’une lignée noble, sont voués à devenir chevalier à l’âge adulte. Aussi dans une famille de sang noble, il n’est pas rare de voir plus d’un homme accéder au rang de chevalier. Des frères choisissent et embrassent la même voie.

Il est naturel pour un guerrier au noble coeur de chérir ses proches, notamment ceux de son sang qui partagent le même destin funeste. Ainsi, si un frère venait à mourir lors de l’exercice de ses fonctions, laissant derrière lui une veuve et des enfants voués à grandir sans père, il est du devoir du guerrier d’aider et de soutenir la famille en deuil.

De même, un oncle qui prendra soin du neveu orphelin qui aura perdu ses parents à cause de la guerre, qui l'élève comme son fils, celui-là mérite le titre de guerrier.


Le rapport aux choses matérielles

Il est important pour un guerrier de percevoir un salaire juste en rétribution de ses services, d’autant plus qu’il met sa vie en jeu pour servir son suzerain. Un guerrier qui demande un salaire trop bas par rapport à sa réelle valeur se sous-estime et pourrait gravement faillir à son maître, non conscient de ses réelles capacités. C’est là le pire déshonneur que puisse subir un guerrier. A l’inverse, un guerrier qui demande un salaire trop élevé montre un attachement à l’argent dans l’espoir de mener une vie confortable et abondante.

Quel intérêt y a-t-il pour un homme, qui embrasse la mort au quotidien, qui est voué à sacrifier sa vie pour son seigneur, de se préoccuper de s’entourer d’épargnes et d’objets précieux dont il ne pourra plus jouir lorsqu’Anür aura emmené son âme vers la grande voûte céleste ?

Celui qui demande un juste salaire en contrepartie de ses services de guerrier, qui utilise son argent intelligemment pour entretenir sa famille, son armure et ses armes, voici celui que l’on appelle guerrier.

Celui qui porte une quelconque importance à l’argent et plonge dans l’avarice, celui qui porte un attachement aux diamants et aux joailleries dorées ne se soucie que de ses possessions à en oublier la valeur véritable de sa vie, et donc à faillir à l’idée de mourir dans un futur proche. Méditez profondément sur cela.


Les rapports amicaux

Un guerrier au coeur anoblit saura cultiver des sentiments précieux que son l’amour et l’amitié. Aussi il lui sera naturel de nouer des affinités à des collègues, jusqu’à devenir amis. C’est une évolution naturelle d’une relation sincère entre deux guerriers.

Il faut toutefois garder à l’esprit qu’en temps de guerre, les sentiments personnels, s’ils prennent part au conflit, ne doivent pas l’entraver, interférer ou l’assombrir au point de rendre le guerrier faillible à son maître et à sa cause. Ainsi deux amis doivent rester collègue le temps du service et, si d’aventure ils devaient rompre leur relation amicale, procéder comme suit.

Chaque fois que l’un consultera l’autre, il lui dira : “L’on m’a confié une mission que je suis amené à consulter en votre compagnie. Je m’engage à être totalement transparent le temps de cette mission afin que nous la menions à bien, efficacement et dans les meilleurs délais. Passé cette collaboration, nous reprendrons nos existences respectives, entre temps je m’engage à faire preuve d’un professionnalisme sans faille et je souhaite que nous collaborions dans les meilleures conditions”. Ainsi il fera montre du tempérament du guerrier véritable.


Bravoure, Courage, Honneur, Loyauté

S’il n’existe pas un nombre limité de vertus que tout guerrier de profession devrait embrasser, il en existe bien quatre qui méritent une attention toute particulière : la bravoure, le courage, l’honneur et la loyauté.
Le guerrier brave saura garder son tempérament imperméable aux atrocités de la guerre et à la violence du quotidien. Il gardera la tête là où les autres la perdront, relèvera le menton là où les siens regarderont le sol en présage de défaite, croira aux chances de victoire même dans les pronostics les plus sombres. Celui qui fera preuve de bravoure et ne laissera percevoir aucune faiblesse dans son esprit se montrera invaincu, même après la défaite de son camp. Il n’y a rien de pire pour un bourreau que d’ôter la vie d’un guerrier qui, à l’apostrophe de la mort, se montre stoïque.

Celui qui fera montre de courage ira au devant des flèches sur le champ de bataille sans faire cas de sa vie. Il n’y a pas plus grand destin pour un guerrier que de mourir au combat pour son suzerain et son pays. Ainsi un guerrier courageux qui s’avancera sans se préoccuper de sa préservation sur le champ de bataille fera montre d’un courage exemplaire. Mais que dire de ceux qui, apeurés, se retrouvent dos au mur et, motivés par leurs pair ou faisant face à leur destin, se retrouvent animés par un courage inouï, de la volonté même de la magnifique Rikni ? Ceux-là se surpassent et il n’est pas impossible qu’ils soient à l’origine de faits d’arme exceptionnels, devenant tout à coup superbe dans le feu de l’action.

Le guerrier honorable, outre le guerrier qui vainc, est celui qui demeurera neutre et impétueux sur le champ de bataille, conscient des lourdes responsabilités qui pèsent sur ses frêles épaules. Ainsi il n’est pas rare de voir des guerriers ennemis qui, survivant à un conflit, finissent par devenir amis parce qu’ils comprennent des choses que eux seuls ont vécu, desquelles naissent une relation pure et véritable. C’est pourquoi un guerrier qui tranche l’ennemi le fera gravement, en connaissance de cause, conscient des veuves et orphelins qu’il engendrera au nom de son devoir. Il gardera la tête froide en cas de victoire et, à défaut de ne pas honorer la mémoire de l’ennemi, n’insultera pas sa mémoire. A l’inverse, le guerrier vaincu, s’il doit mourir, le fera le sourire au lèvres, tendant docilement son cou à l’ennemi, demandant pardon à son suzerain de l’avoir failli et restant droit jusqu’à la mort. Voici ce qu’on pourrait appeler un comportement honorable.

Vient ensuite la loyauté. Un guerrier doit s’engager avec un recul sérieux s’il doit vouer sa vie à son pays, à son maître. Ainsi il restera auprès de lui jusqu’à la toute fin auprès de son suzerain, quand bien même le nombre de ses partisans passerait de cent à dix, de dix à un. Celui qui fait monter d’une telle loyauté mérite de porter le lourd titre de guerrier. Il arrive que des guerriers vaincus et dépourvus de suzerains soient recueillis par la faction adverse et il n’est pas naturel qu’un guerrier serve un autre intérêt de la sorte. Peut-on dire qu’il a trahi son suzerain s’il l’a servi jusqu’à la mort de ce dernier et qu’il s’en va servir d’autres intérêts désormais ? Doit-il se donner la mort en guise de fidélité ultime à son suzerain ? C’est une question que seul lui peut-être à même de répondre ; l’important étant, pour le guerrier aux côtés du suzerain vivant, de demeurer à ses côtés, jusqu’à ce que la mort ne les sépare. Telle est la voie de la loyauté.


Le rapport au perfectionnisme

Un guerrier sérieux cherchera à perfectionner son art.

Il apprendra le maniement des armes principales, étudiera les règles des champs de bataille, lira des ouvrages relatant de l’art de la stratégie. Il est important pour le guerrier de parvenir à une excellence dans les arts de la guerre sans quoi il se montrerait véritablement inutile, à défaut d’être infaillible, envers son suzerain et sa patrie.

Ainsi il y a des guerriers qui, fiers de leur maîtrise de l’épée, de l’arc ou de la lance, s’entraînent durement et s’exhibent en tournois en tout genre, provoquant l’émotion des foules devant leur maîtrise apparente des arts du combat.

Pire encore, il y a ceux dont l’entraînement est tout aussi acharné et qui ne perdent pas leur temps à étaler leur technique, préférant la perfectionner encore et encore. Ceux-là méritent d’être appelés guerriers.

A un niveau au-dessus, il y a ceux qui s’entraînent également sans relâche et qui feignent l’ignorance, se montrent imprévisibles et sont à même de tromper les gens à leur sujet. Ceux-là sont de redoutables guerriers qui embrassent la malice de Rikni.

Et puis encore à un niveau au-dessus, il y a ceux qui s’entraînent perpétuellement, jusqu’à atteindre une perfection qu’ils n’atteindront jamais, perpétuellement insatisfaits de leurs progrès avec l’amère sensation de ne jamais en faire assez. Ceux-là sont des guerriers plus louables encore.

Mais il est dangereux de chercher à atteindre cette perfection, cet idéal qui nous détourne absolument de commettre la moindre erreur qui nous paraîtrait insupportable. L’être humain a évolué à travers les âges au biais d’un apprentissage fait d’erreurs et d’échecs. Ainsi celui qui pense constamment à la perfection en oublie qu’il est un être faillible dont l’éducation est issue d’erreurs, d’échecs passés. Il n’est pas grave de commettre des petits écarts sur le chemin de la perfection, et puis quelle importance pourrait avoir ce genre d’accroc pour un homme qui cultive l’honneur et l’intégrité ?


Bien et Mal

Il est indispensable pour un guerrier de distinguer le bien et le mal, le vrai et le faux. Il doit s’efforcer d’avoir une conduite dont les actions reflètent le bien et le vrai. Il doit bannir tout comportement mauvais et faux.

Il est en effet bien plus facile de se mal se comporter, de se laisser aller, de se confondre en excuses et en insultes, de rechercher sa petite zone de confort et de s’y terrer pensant que nous resterons bien au chaud à l’écart de tout danger et tout tracas. Ce comportement oublieux de la mort elle-même dévie de la voie du bien et du vrai, et se perd sur les sentiers du mal et du faux.

Celui qui se prétend guerrier doit s’efforcer de garder une attitude juste et bienveillante en toute circonstance. Ses affinités, si elles sont basses envers son prochain, ne doivent pas le faire plonger dans un comportement venimeux et malveillant. Il n’y a rien de plus méprisable que cela !

Celui qui s’efforce de se montrer neutre et bienveillant envers celles et ceux qui ne le portent pas dans leur coeur, voilà celui qui cultive un coeur noble de guerrier.


Le sentiment de honte

Imaginez que vous trouvez, sur votre chemin, un inconnu au bord de la mort et qu’il vous somme de prévenir sa famille de son état irréversible. En tant qu’individu consciencieux, vous pourrez lui promettre d’avertir ses proches de son décès. Il n’y a rien de plus naturel pour un être humain de procéder de la sorte, et il va sans dire pour celui qui se prétend guerrier.

Maintenant, imaginez que l’inconnu ait sur lui une bourse d’argent généreuse et bien remplie. L’argent n’a pas d’odeur, vous pourriez tout à fait en faire le vôtre, personne au monde ne vous blâmerait pour cela puisque personne n’en saura rien.

Mais il est de ceux qui se sent honteux à l’idée de tirer quelque bénéfice pécunier de la mort d’un inconnu. Certes, une entrée d’argent en des temps troubles pourrait permettre de résoudre bien des soucis, d’acheter de nouvelles armes, de nouveaux biens.

Mais celui qui, rongé par la honte, remettra la bourse de l’individu décédé à sa famille, en lui annonçant qu’il a retrouvé la personne morte et qu’il leur remet ses effets personnels ; celui qui se garde d’une conduite qui n’aurait eu aucune conséquence sur lui puisque personne n’aurait jamais su que l’inconnu décédé portait sur lui des écus ; celui qui se garde d’une telle conduite embrasse la voie du guerrier.


Se garder de la médisance

Il est facile pour les humains de se confondre en commérages, c’en est devenu des moeurs naturelles qui répandent le faux et cultivent l’hypocrisie dans laquelle les sociétés qui se succèdent en temps de paix se retrouvent piégées. Il est important pour un guerrier de se garder de comportements déshonorants.

S’il cède à l’effet de groupe engrainé dans une conversation pleine de ragots à propos d’un chevalier trop oisif, d’un seigneur impitoyable, il montrera alors une attitude qui reflète un esprit décousu et un comportement faillible. C’est là l’antipode du guerrier, une des pires fautes qu’il puisse commettre.

Ainsi même s’il doit parler d’un ennemi, un guerrier le fera en toute neutralité, au même titre que pour un individu qu’il ne porte pas dans son coeur. De même, il cherchera à se montrer objectif et impartial lorsqu’il parlera de ses amis, de son maître ou de ses proches, pesant ses paroles avec sagesse et conscience, au risque de faire mauvaise publicité pour ses partisans.

Comment peut-on qualifier un individu de fiable si celui-ci s’émeut en public de tel ou tel personnage ou s’il bavasse en oubliant le poids de ses mots ? Le vrai guerrier saura ne pas perdre de temps à persister dans un comportement inutile qui ravirait les commères de la bourgeoisie.


Le rapport aux armes

Un guerrier ne devrait jamais se déplacer sans ses armes. Il va sans dire que l’étude du combat à mains nues et de la lutte est prescrite. Celui oublieux de porter son arme est oublieux de la mort, à l’esprit décousu dont l’insouciance est flagrante.

Celui qui se prétend guerrier devrait toujours porter les armes en temps de guerre comme en temps de paix. Il n’est pas rare qu’il se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment, agressé par un rustre qui lui cherchera noise. S’il décède et si l’on s’aperçoit qu’il s’était aventuré sans son arme, il mettre dans l’embarras ses proches, sa famille et fera une mauvaise publicité à son suzerain.

Garder ses armes, les affûter comme on affûte son esprit, les considérer même comme une extension de son esprit, devenant mentalement indissociable d’elles. Voici ce à quoi devrait aspirer un guerrier dont la lame est une représentation directe de son esprit animé par la volonté de trancher.


Les mercenaires

Il convient de ne pas confondre le guerrier et le mercenaire.

Le mercenaire est celui qui vend ses compétences de combat au plus offrant. Quand bien même existe-t-il des mercenaires qui se proclament éthiques et choisissent leurs clients, ils n’ont rien qui puisse s’apparenter à quelconque fidélité à un suzerain, une patrie, des idéaux. Celui qui se bat pour s’enrichir n’embrasse que l’idée du gain sans envisager l’idée de perte. Cela ne transparaît en rien dans le comportement du véritable guerrier.
Méfiez-vous de ces riches marchands de morts dont l’esprit et la techniques n’ont rien à envier. Comment un esprit faible attiré par le gain - et donc le minimum d’efforts - peut-être motivé par quelque volonté de vaincre ? Comment peut-il trancher justement sans que le poignet qui meut la lame ne chancelle au moment crucial ?
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyMar 28 Fév 2017 - 22:56
La Voie de la Tactique

“Ad victoriam !”



De l’étude du terrain

Lors des batailles, il est impératif pour une armée de prendre avantage du terrain, surtout si celle-ci ne possède pas l’avantage du nombre. Aussi pourrait-elle sortir victorieuse d’une bataille parce qu’elle se sera positionnée à l’Est le matin, à l’Ouest en fin de journée ; de sorte à posséder le soleil dans le dos et illuminer les ennemis en plus de les aveugler.

Les terrains marécageux et montagneux ne sont pas propices aux batailles mais aux embuscades. Ainsi il convient de les étudier et de réfléchir lourdement avant d’y faire circuler un régiment probablement aux prises aux embuscades ennemies.

Si le terrain est pentu, postez vous depuis les hauteurs. Restez en accord avec le cycle du soleil et reportez si possible l’affront lorsque, des hauteurs, le soleil vous aveugle.

Prendre un raccourci en montagne est dangereux. D’abord parce qu’il ne s’agit pas d’un sentier développé et maîtrisé par la civilisation humaine, ensuite parce que celui qui veut se déplacer vite au point d’en oublier les conséquences se livrera possiblement à une embuscade ennemie. A l’opposé, prendre un chemin long aura tendance à fatiguer les troupes qui devront profiter davantage de repos, retardant leur progression. C’est une chose inacceptable de la part d’un supérieur que de mettre son convoi en retard. Mais comme les montagnes sont pour la plupart inhabitées et indomptées par l’être humain, s’y aventurer peut représenter une tactique louable. Lors d’un hiver rude, il convient d’emprunter un autre sentier. Lors de chaleurs estivales, y marcher de nuit tout en profitant de la discrétion et de la fraîcheur relative des lieux peut s’avérer être une décision intelligente.
Celui bien avisé qui connaît l’avantage et l’inconvénient de chaque type de terrain, qui étudie judicieusement la géographie pour ne pas se faire surprendre par le climat et le relief des contrées, saura mener des batailles victorieuses.


De la ponctualité

Avant une bataille, il est important pour les troupes d’être présentes ni trop tôt, ni trop tard sur le champ de bataille. Il faut décider du moment opportun, du moment crucial. Ceux qui arrivent trop tôt risquent d’être gagnés par le doute, l’ennui, l’incertitude et verront leurs esprits ramollir avant le verdict.

A l’inverse, ceux qui arrivent trop tard pourraient se faire surprendre par l’incapacité à se déployer correctement et à ne pas profiter des avantages du terrain et de la nature.

Si l’ennemi vient trop tôt, faîtes lui défaut et ne vous présentez jamais sur le champ de bataille. S’il vient suffisamment tard, devancez-le de sorte à vous déployer et à profiter du terrain.


Les cris

Les guerriers crient sur le champ de bataille pour affirmer leur force, leur détermination et leur esprit. Ils crient pour exprimer leur force. Le cri guerrier doit provenir du ventre, du centre de l’individu, tel le lion qui rugit pour impressionner son adversaire. Il n’y a rien de plus spectaculaire qu’une armée qui crie pour se galvaniser.

Puisque le cri est signe de force, il peut être perçu comme une offensive par l’adversaire qui engagerait une réponse défensive inutile. Ainsi après le cri vient l’attaque, suivit d’un autre cri pour affirmer son esprit victorieux et tuer l’esprit combatif de l’adversaire.

Lors des attaques de masse, en groupe, exagérez les cris le plus possible pour susciter la terreur chez l’adversaire. Il n’y a rien de plus stupéfiant qu’un groupe de guerriers clamant de tout leur ventre et prêts à en découdre.


La situation du sous-nombre

Ici il est question de situation et non de désavantage. Il est rare que deux armées qui s’affrontent aient des effectifs égaux.

Celui qui embrasse les voies de la tactique s’engage dans la bataille à l’idée de mourir, en accord avec les voies du guerrier. Il convient de ne pas faire d’amalgame avec le suicidaire qui n’entrevoit aucune possibilité de réussite. Dans la tactique, l’on étudie le chemin de la victoire parmi les issues possibles d’un combat. Cela vaut pour un combat de groupe aussi bien que pour un duel.

Ainsi, si un guerrier en accord avec les voies de la tactique étudie la possibilité de victoire face à dix assaillants, quelle différence y a-t-il avec la situation où dix guerriers se retrouvent contre cent assaillants, cent contre mille, mille contre dix mille, un contre cent mille ?

Lorsque vous étudiez la tactique, songez sérieusement à la question suivante : qui d’autre au monde, convaincu par la force du nombre, étudierait jusqu’à la possibilité pour un seul homme à parvenir à en vaincre cent milles ? Ainsi celui qui connaît correctement ses capacités et jauge avec parcimonies les forces et les faiblesses potentielles d’adversaire disposés sous moult configurations ; celui-là est en accord avec les voies de la tactique et saurait vaincre à lui seul une armée convaincue du nombre sans se soucier de l’ennemi.


Perception de l’espace

Il est naturellement plus compliqué de se battre en espace restreint que sur le champ de bataille. Cela étant, un guerrier devrait toujours envisager la situation où on lui porte agression en dehors du champ de bataille, dans un lieu public, jusqu’à se trouver dans sa propre habitation.

Ainsi il est de commune mesure de se prémunir d’armes courtes lorsque l’on se rend chez un hôte neutre voire hostile. De même, les lances sont privilégiées lorsqu’il est question d’avoir suffisamment d’allonge pour abattre un adversaire monté à cheval.

Étudiez l’utilité que chaque objet peut prodiguer en cas de combat. Le verre cassé peut trancher tout le pot de terre peut atténuer une estoque.


Arracher l’esprit

Il est fondamental, pour remporter la victoire, d’arracher l’esprit de l’adversaire. On entend par là lui ôter toute volonté de combattre, le pousser à l’abandon par tous les moyens. Ainsi il convient d’observer l’adversaire, sa cadence, ses mouvements, la décomposition de ses attaques.

Un régiment hésitant sera facile à renverser et à décimer. En revanche, un régiment hardi et prompt à la mort possèdera une volonté telle qu’il sera difficile d’en venir à bout. Dans cette situation, l’on préférera semer le doute chez l’adversaire, pour ensuite profiter du moment opportun pour frapper.

Même si l’ennemi est à terre, il se peut que son esprit combatif ne soit pas totalement ébranlé. Ainsi maintenir dans la défaite un ennemi voué à mourir pour son suzerain pourrait le décontenancer, surtout lorsqu’il est question de lui promettre un avenir de captivité. C’est cela arracher l’esprit de l’adversaire, lui ôter sa combativité.


Prendre l’initiative

Prendre l’initiative en combat est la clef de la victoire. Il ne s’agit pas nécessairement d’attaquer en premier et encore moins de causer le premier sang.

Analysez l’adversaire. Frappez lorsque sa défense se révèle faillible et subtilisez la victoire.

Si vous attaquez le premier, demeurez calme, imperceptible, imperméable aux provocations de l’ennemi, faites le vide en vous et frictionnez votre rage d’une étincelle qui provoquera des flammes tout à coup destructrices, frappez de stupeur l’ennemi et vainquez.

Si l’adversaire se confond inutilement en paroles, profitez de son moment d’inattention pour trancher.

Si l’adversaire attaque, feignez la faiblesse, laissez entrevoir une faille dans votre organisation qui n’en est pas une, et attirez-le dans la gueule du loup.

Si votre adversaire possède un avantage de rapidité, répondez par la lenteur et la force. Il est parfois nécessaire d’encaisser un coup quitte à ce qu’il ne soit pas fatal pour porter une contre-attaque décisive et ainsi ôter la victoire. Méditez là-dessus.


La tension nerveuse

Il est important de laisser un répit moindre à l’adversaire. Ainsi les phases d’observations, les délais destinés à deviner l’intention de l’ennemi doit être écourtés le plus possible. Si un bataillon ennemi manque d’organisation et chahute inutilement, harcelez-le sans mener d’affront fatal de suite. Laissez-le s’épuisez, et ensuite cueillez la victoire.

Maintenir la tension nerveuse de l’ennemi revient à le fatiguer physiquement et moralement. Si l’ennemi est prompt aux attaques rapides et non décisives, répondez davantage avec des attaques rapides et insignifiantes pour le harceler et le fatiguer.

A l’inverse, si l’ennemi est lent et patiente, soyez plus patients encore, demeurez tel un rocher solide et immobile, fermez votre esprit et empêchez-lui toute possibilité de prédire vos mouvements. Attendez qu’il attaque et submergez-le pour arracher la victoire.


Entre deux batailles

Il arrive que des troupes, en pleine campagne militaire, doivent enchaîner plusieurs batailles successives. Il est important de permettre aux troupes de trouver le repos.

Un chef de troupes doit faire attention au comportement de ses hommes entre deux batailles. S’ils s’agitent ou font du bruit, cela relève d’un manque de discipline et d’une peur du lendemain, dont découle inévitablement un esprit combatif érodé qui ne saurait arracher la victoire lors de batailles à venir. Le fautif n’est autre que le sergent incertain de sa réussite et parce qu’il n’a pas confiance en la capacité de ses troupes.

Le sergent doit être comme une rivière, comme l’eau : laisser son armée avancer tranquillement de batailles en bataille, épouser toutes les situations, eussent-elles mené à une mort inévitable. S’il est calme et souple comme l’eau, alors son armée le sera aussi et évitera une myriade de maux.


Le sacrifice

Celui qui mène une bataille sans la notion de perte courra inévitablement à sa perte, de même que le guerrier qui mène un combat sans la notion de mort courra inévitablement à sa mort. Aussi le guerrier doit être prêt à mourir et le meneur prêt à sacrifier.

Les soldats les plus couards et les moins entraînés doivent être envoyés en première ligne, immédiatement suivi de troupes d’élite. Les troupes d’élites doivent être prêtes à leur trancher la tête si elles n’avancent pas au devant du danger et de la mort. Deux choses peuvent alors se produire.

Les premières lignes, si elles sont initialement peu efficaces, peu courageuses, peuvent s’en retrouver galvanisées par les troupes d’élites qui les poussent à la mort et donner le meilleur d’elles mêmes dans le feu de l’action.

Aussi, les premières lignes, si elles se font décimer, laisseront place à une attaque rapide, surprise et qui a de grandes chances de renverser la tendance.
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyMar 28 Fév 2017 - 22:56
La Voie de la Stratégie

“Jus in bello”



La paix armée

Il est dit que des factions entretiennent une diplomatie pacifique parce que les camps sont convaincus qu’ils pourraient s’entretuer inutilement dans un conflit armé.

Aussi il convient de parfaire son savoir de la guerre et les armes pour se défendre des agressions extérieures. Une civilisation qui ne sait se défendre est une civilisation vouée à la perdition.

Mais que se passe-t-il quand une faction voisine, désireuse de se développer et s’étendre, se verra dans la nécessité de faire la guerre à son voisin pour accomplir ses desseins ? Prenons le raisonnement inverse : sachant une faction voisine agressive et désireuse de s’étendre, il est nécessaire de recouvrir à l’innovation en terme d’armement. Il peut parfois être de bon ton de mener une campagne militaire contre ledit voisin pour le stopper dans ses désirs d’expansion. L’on a donc recours à la guerre même lorsque nos desseins sont pacifiques : tuer la menace dans l’oeuf.

Il est difficile de maintenir la paix dans ses conditions. Tous les suzerains devraient y travailler, ainsi il est de bon ton de maintenir, pour une faction, une diplomatie aussi précise et pacifique que possible, pour envisager des alliances, même temporaires, pour anticiper la réelle menace des autres états.


Connaître l’ennemi

S’entourer d’alliés en temps de guerre est une chose communément admise par le commun des mortels et les plus grands généraux n’échappent pas à la règle. En temps de paix, il faut savoir étudier les factions dont la diplomatie est sujette à changement en temps de guerre.

Méconnaître ses capacités et méconnaître l’ennemi revient à essuyer une défaite cuisante en tant de guerre. Il n’y a rien de pire et de plus catastrophique pour un général qui ne connaît pas même les forces et faiblesses de son armée.

Le général qui est au fait de ses capacités militaires mais dont les desseins de l’ennemi sont obscurs aurait une chance sur deux de remporter une campagne militaire en temps de guerre. Comment un bon général pourrait accepter de n’être aussi fiable pour le dirigeant qui l’a ainsi nommé à la tête de son armée ?

Ainsi celui qui connaît les forces et faiblesses de son camp et qui étudie, en temps de paix, les factions qui peuvent devenir des ennemis potentiels en des temps futurs ; celui-là est un général qui embrasse les voies de la stratégie et mène sa faction vers la victoire.


Les espions

Les espions sont d’une utilité indéniable, en temps de guerre comme en temps de paix. Il faut employer leurs services tout comme il faut s’en méfier.

Espionner l’ennemi pour connaître ses plans et le vaincre avant même que la guerre n’ait vraiment débuté, tel est la voie de la stratégie, telle est l’une des manières les plus efficaces de mener une guerre. Mais comment s’assurer que l’ennemi n’envoie pas à son tour des espions pour espionner notre faction ?

C’est pour cela qu’il faut choyer les espions au service de notre faction. L’espion qui pense à ses intérêts personnel avant tout - un mercenaire - se rangera du côté du plus offrant. En ce qui concerne l’espion qui réchigne à trahir sa patrie - on parle d’un espion décelé qui sévit pour le compte de l’ennemi - il faut déceler la faiblesse qui le ferait chanceler jusqu’à en faire un agent double.

Promettez monts et merveilles aux espions adverses. Apprenez-les à aimer votre faction, vos contrées, votre pays. Promettez-leur avenir, sécurité. Dressez-les tels des chiens à votre solde. En résumé, chaque profil mérite d’être étudié avec soin pour déceler la faiblesse qui fera de l’espion quelqu’un à votre solde. Cela vaut tant pour les espions de votre faction que les espions adverses. Méditez soigneusement dessus.


De la campagne militaire

On parle de mener une campagne militaire pour préparer une guerre et donc résoudre un conflit.

Dit dit “mener une campagne militaire” dit appauvrir inexorablement son peuple pour financer la guerre. Les taxes élevées révolteront le peuple quand bien même celui-ci ne saisit pas l’importance pour une faction de mettre tous les moyens en oeuvre pour le protéger. Evitez à tout prix d’affâmer le peuple. Rabaissez les taxes de ceux qui feront des dons en fer et en métal pour recycler quelques ustensiles qui sauraient se retrouver utiles à la confection d’instruments de guerre.

Etudiez soigneusement le rythme des saisons. Il n’est pas bon de mener une guerre en hiver ou en été, là où les températures sont extrêmes et pourraient affaiblir vos troupes. Pareillement, une campagne militaire qui dure longtemps est coûteuse et appauvrira d’autant plus la faction.

Le général astucieux mène la guerre à des fins d’enrichissement et pille plus qu’il ne détruit. Programmer des campagnes militaires ; des conquêtes visant à prendre un territoire et rattacher un peuple à sa nation, voilà qui s’inscrit dans le dessein d’un général avisé


L’art de la soumission

Une faction dont les méthodes, les moyens et la notoriété sont tels qu’il est perçu comme dangereux par ses voisins a beaucoup de chance de se faire des ennemis en temps de guerre.

Il doit étudier les ennemis potentiels et les conquérir avant que ceux-ci n’aient même l’idée de se retourner contre lui. Il doit leur promettre une alliance, mais pas n’importe quel type d’alliance.

Si mener une campagne militaire contre une faction voisine neutre s’avère trop coûteux pour ce que vous en tireriez comme bénéfice, cherchez des intérêts communs, étudiez les faiblesses du voisin, promettez-lui sécurité en temps de guerre et aliénez doucement ses possessions par tous les moyens. Faites lui comprendre que vous auriez les moyens de le décimer sans raisonner en terme de coûts et appropriez-vous cette faction comme vassale à la vôtre.

C’est une méthode de conquête et d’expansion brillante que de soumettre l’autre sans avoir à combattre.


Feindre la faiblesse

Méfiez-vous des factions qui paraissent faibles et faciles à conquérir. Un manque d’étude quant à la situation pourrait vous causer le plus grand tort s’il s’agit en fait d’un subterfuge pour révéler votre côté conquérant et passer à l’attaque.

Celui qui feint la faiblesse pour l’autre dans un piège, en plus d’être imprévisible, déclenchera une guerre qui affichera au grand jour les desseins d’une faction ennemie pour la déstabiliser. C’est là la malice de la déesse Rikni.


Le moral des troupes

Il est essentiel pour un général de veiller au moral de ses troupes en temps de guerre comme en temps de paix. Il va sans dire que l’intérêt de son armée passe avant le sien.

Lorsqu’un militaire agit justement avec un minimum d’écarts dans sa conduite, qui sont somme toute naturels, il doit envisager à le récompenser. Lorsqu’un militaire agit au-delà des attentes, il doit envisager à le promouvoir. Et à l’inverse, lorsqu’un militaire se trouve défaillant dans sa conduite, il doit le punir justement.

Outre l’attachement que ressent un guerrier pour son pays, il faut se montrer juste et exemplaire envers chacun. Quand bien même un général devra faire le choix de sacrifier des guerriers prêts à donner leur vie, il doit aimer ses troupes justement, leur inculquer des valeurs qui les pousseront à se battre corps et âme pour lui.

Des comportements odieux, paresseux et violents au sein d’une armée, s’ils sont la responsabilité du supérieur direct. Si son armée toute entière verse dans cette ambiance malsaine, c’est parce que le général ne sait pas aimer ses soldats ni sa patrie.


Inculquer la discipline

Comment convaincre des soldats d’ordinaire oisifs qu’ils ont besoin de discipline tant sur le plan personnel que pour le bien et la survie de leur faction ? Il s’avère parfois difficile pour un militaire de se battre pour un peuple qui ne reconnaît même pas l’importance et l’efficacité de sa puissance militaire qui lui permette de prospérer.

Le général doit se montrer lui-même discipliné, dévoué à son dirigeant et véhiculer l’exemple parmi ses troupes s’il attend de celles-ci qu’elles soient disciplinées. Il est naturel pour un gradé d’effectuer des heures de travaux supplémentaires par rapport aux moins gradés, toujours dans une optique de montrer l’exemple, d’être dévoué avant d’exiger que ses subordonnés le soient.

Lors de son temps libre, il doit s’employer autant que possible à se parfaire, toujours dans l’optique d’inciter les subordonnés disposant logiquement davantage de temps libre et subséquemment d’axes de perfection. C’est un labeur difficile qu’il convient d’étudier pour un général souhaitant développer des troupes d’élite.


Tantôt montagne, tantôt vallée

Cette expression désigne le comportement que doit adopter le général, respectivement en tant de guerre et en temps de paix.

En temps de guerre, il doit se comporter comme la montagne, assumer les hauteurs, tendre vers le ciel, être implacable. Il doit assumer sa position de maître et gouverneur, devant outrepasser les directives égoïstes du suzerain si celles-ci condamneraient la faction toute entière.

A l’inverse, en temps de paix, il devrait se comporter comme la vallée, c’est-à-dire au service de son suzerain, se positionnant en-dessous du peuple, déléguant le pouvoir qui lui eût été donné en temps de guerre, retrouvant sa place dans la société.

C’est cela être tantôt montagne, tantôt vallée. Accepter une prise de plein pouvoirs temporaire à utiliser avec parcimonie, et rendre ces mêmes pouvoirs à leurs détenteur respectifs lorsque la situation s’est apaisée. Méditez sagement sur cela.
Flaterie et Orgueil

Une chose à laquelle un général devrait particulièrement faire attention un général est bien de demeurer imperméable aux flatteries et aux insultes.

Combien de dirigeants orgueilleux ont fait la guerre à leur voisin pour des raisons qui se rapportent à l’orgueil que d’avoir été insulté ou déshonorés, et qui s’en sont retrouvés par la suite défaits ?

Il est de bon ton de ne pas agiter une faction voisine dont les moyens militaires sont plus importants que nous. Il faut au contraire chercher à vanter les mérites et la puissance de celle-ci tout en feignant l’infériorité et la faiblesse. C’est le meilleur moyen de résister à un ennemi qui pourrait nous décimer facilement.

A contrario, utilisez la provocation envers un ennemi que vous avez étudié pour faire ressortir ses véritables desseins de guerre, poussez-le à commettre une erreur en entreprenant une campagne militaire contre vous. Vous lui arracherez ainsi la victoire et l’aurez incité à attaquer avant même qu’il ne calcule ses coups.

Un général dévoué à sa patrie distingue le bon du mauvais, reste imperméable aux insultes mais aussi aux flatteries. Il ne montre rien de ses émotions, de ses plans et de ses intentions. Méditez cela.
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyMar 28 Fév 2017 - 22:57
La Voie du Ciel

“Amor vincit omnia”



L’équilibre du peuple

Il est nécessaire d’établir des groupes sociaux. De la ségrégation sociale naît la bonne organisation de celle-ci. La nature humaine a prouvé maintes fois par le passé qu’elle était capable d’aboutir à s’entretuer de façon sanguinolente sans raison apparente, au nom de la guerre, de la loi du plus fort, si une hiérarchie correcte n’était pas établie. Peut-être que les factions et les sociétés ne sont pas suffisamment matures pour aboutir à un état de paix universelle constante où tous seraient égaux.

Les castes sont une réponse à ce problème, où les gens ne se mélangent pas entre eux et sont voués à se transmettre une éducation qui permette à la société de prospérer. Les élites, qui se reproduisent entre eux, maintiennent le pouvoir et la société, tandis que les classes populaires continuent de suivre les ordres et les directives des classes dominantes.

Il convient cependant aux dirigeants de s’assurer à tout prix que le peuple ne meurt pas de faim, soit heureux et aime son suzerain.

Lourde tâche pour le suzerain de satisfaire les élites et le peuple. Pour ce faire, il doit se considérer en-dessous du peuple et montrer l’exemple aux classes dominantes, qui elles-mêmes montreront l’exemple aux classes dominées, de sorte à aboutir dans une harmonie universelle parfaite. C’est un exercice difficile.


Les voies divines

Il est impératif pour un gouverneur de s’en remettre aux lois divines. S’il est positionné au-dessus du peuple, il ne doit jamais perdre de vue qu’il est positionné en-dessous de la Trinité.

Positionner son esprit au juste centre de la Trinité, au milieu de la Terre, du Ciel et de la Mer. C’est-à-dire au centre de l’univers. Ne faire qu’un avec l’univers et agir de sorte à porter l’univers en soit, car l’univers n’agit jamais de façon malhonnête. Voilà ce à quoi devrait aspirer un dirigeant.

S’il agit en accord avec les voies divines et empreint le peuple de sa foi, alors on peut dire que le peuple est gouverné par les voies divines et agira à son tour de sorte à porter en lui l’univers. Méditez cela.


L’éducation du peuple

Si le concept de paix armée est substituable à plus long terme au profit d’une paix universelle, tout dirigeant aimant son peuple est un dirigeant préoccupé par son éducation sur trois axes : la religion, la guerre, et l’histoire.

Éduquer le peuple à la religion revient à leur inculquer la foi, à polir leur ego et à admettre que notre corps n’est qu’une enveloppe charnelle destinée à contenir notre esprit qui, lui, est la manifestation la plus pure des divinités, et qu’il faut sans cesse éduquer cet esprit à remercier la Trinité que de siéger dans un corps, tel Serus qui insuffle la Vie.

Éduquer le peuple à la guerre revient à leur inculquer la dureté de la vie et des valeurs telles qu’ils s’évertueront à protéger la paix à tout prix, en accord avec les lois de la chevalerie et les voies du guerrier. L’être humain est nu et, contrairement aux autres espèces, il a besoin de façonner la nature tout en restant en harmonie avec elle pour lui permettre d’exister. C’est là un équilibre fragile qu’il convient de préserver.

Éduquer le peuple à l’histoire est capital pour lui permettre d’apprendre des erreurs passées et se tourner vers un avenir plus radieux. Combien souffrent d’un manque constant d’éducation et sombrent dans des existences vide de sens et ne peuvent comprendre justement le monde qui les entoure ? Méditez bien là-dessus.


Menaces extérieures

L’être humain est-il, de son vivant, l’espèce la plus puissante qu’il n’ait jamais existé sur Terre ? L’on était en droit de se poser la question pour celles qui l’avaient précédé des millénaires avant.

Ainsi il convient pour un dirigeant de mettre en oeuvre les moyens militaires et éducatifs pour que son peuple puisse faire face à un fléau de quelque nature qu’il soit. Après tout, l’homme n’est pas invincible, en plus de posséder une espérance de vie écourtée par la guerre, les maladies et les autres maux que peuvent causer la nature.

Il convient aussi de se poser la question suivante : sont-ce les lois de la nature qui ont façonné lesdites menaces ? est-ce la colère des dieux qui s’abat sur les humains qui sont à leur image ? Réfléchir à ces questions revient à déterminer le fondement de ce qui est une menace de ce qui ne l’est pas. Peut-être bien que les êtres humains sont en fait leurs pires ennemis. Méditez cela.


La Vacuité

Par vacuité, on entend ce qui est vide ; vide d’existence propre, donc interdépendant avec le monde qui nous entoure, l’univers dans lequel nous vivons.

Pour un dirigeant, il est important d’étudier les voies de la vacuité, remettre son existence propre en cause, se considérer comme s’il appartenait à un tout, comme si lui et tous les hommes, tous les animaux, toutes les plantes, les océans, les terres, les étoiles ; tout formait la Trinité.

Le dirigeant qui s’efforce de faire la vacuité est divin.


L’art du détâchement

Celui qui pratique l’art du détachement entre en relation profonde avec les lois de la Trinité et de l’univers. C’est pour cela qu’on prie les divinités, pour faire le vide et donc le détachement de soi pour entrer en communion avec les trois dieux.

Ainsi, si un dirigeant se comporte envers le peuple comme si le monde entier était sa maison ; que la terre, le ciel et les étoiles lui appartiennent ; alors toutes ses possessions et sa vie n’auront que peu d’importance, et l’on pourra dire qu’il s’agit d’un dirigeant juste et honnête en accord avec l’Univers, aspirant à la paix universelle.

Ne faites qu’un avec l’Univers, détachez-vous de votre existence propre.


L'erreur

Un jour, un dirigeant devait confier une tâche de la plus haute importance à un subordonné. Deux personnes prétendaient aux responsabilités.

La première était fortement recommandée et appuyée par ses collègues. Celui-ci n’avait jamais commis d’impair dans sa jeunesse, ni connu d’errance dans son existence. On percevait en lui quelqu’un de fiable.

L’autre personne avait déjà pêché et commis des travers dans son existence passée. Comme beaucoup de monde, il n’avait rien d’exceptionnel et rien dans son comportement n’était digne de louanges.

Le dirigeant choisit la seconde personne. Quelqu’un qui n’a jamais fait d’erreur n’a jamais mené d’entreprise conséquente qui eût mit son honneur en péril ou qui le sollicitât à prendre des risques et des décisions lourdes de conséquences. Comment peut-il ainsi prétendre à endosser le rôle de dirigeant ?


Le non-agir

Celui qui s’attarde sur la beauté des choses le fait parce qu’il reconnaît en une autre chose sa laideur. De même, celui qui s’attarde sur la bonté d’une chose le fait parce qu’il se préoccupe d’une autre chose mauvaise.

S’il n’y a pas de beauté, il n’y a pas de laideur. De même, s’il n’y a pas de bonté, il n’y a pas de vilénie. La beauté ressort de la laideur. La bonté ressort de la vilénie. Ainsi pour qu’il n’y ait pas de laideur, il ne doit y avoir de beauté et, pour qu’il n’y ait pas de vilenie, il ne doit pas y avoir de bonté.

C’est en cela que le dirigeant véritable ne doit pas rechercher la beauté et la bonté. Il doit se concentrer sur le non-agir, fait siennes les lois de l’Univers. S’il demeure d’apparence laide et vilaine parce qu’il pratique le non-agir, alors il est en accord avec les lois de l’Univers.
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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyDim 5 Mar 2017 - 17:15
15 mai 1165

Samara était encore estomaquée du combat qu'elle avait vu, enfin, la fin de cette maudite ordalie demandée par Dreit. Voilà 3 jours que cet idiot est alité et où l'on fait tout pour qu'elle ne puisse pas le voir. Après un nouvel essai infructueux pour venir voir le blond, c'est vers la bibliothèque qu'elle se dirige se souvenant de ce livre dont Dreit lui avait parlé lors de leur première patrouille, le traité Riknien.

Le milicien suivant les préceptes de cette déesse, elle espère trouver dedans les réponses à ses questions. Pourquoi avait-il fait ça ? Elle ne parvenait pas à comprendre son sens aigu de la justice qui le pousse à un comportement suicidaire. Elle a du temps à perdre de toute façon, elle est en permission, et Lysiane n'a pas besoin d'elle. Elle passe d'abord s'acheter une miche de pain, elle sent qu'elle va rester longtemps à lire, et il arrivera bien un moment où elle aura faim

Elle pousse la porte de la bibliothèque, se renseignant sur l'emplacement de l'ouvrage qu'elle cherche. On l'emmené jusqu'au vieil ouvrage poussiéreux, la jeune femme soufflant dessus pour en retirant la poussière, au point d'en éternuer. L'ouvrage en main elle part s'asseoir à une table pour commencer sa lecture.

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyJeu 16 Mar 2017 - 17:33
4 août 1165

Quelques jours après son entretien avec le Milicien Herald Dreit, qui s'était conclu par un accord profitable à l'homme de Loi et de l'Ordre et au Sang-Bleu ambitieux, Victor passa au Temple de la Trinité, à une heure de faible affluence afin d'accéder à la bibliothèque pour y trouver le fameux ouvrage relatant le Traité Riknien.

C'est après plusieurs minutes de recherche, à fouiller les imposantes étagères, sans demander l'aide du personnel, par mesure de sécurité, que le Comte de Rougelac découvrit un vieil ouvrage à la couleur verdâtre brodée aux caractères dorés. Apperemment, il avait été récemment consulté car une pellicule de poussière y été presente mais pas suffisemment importante pour en déduire qu'il n'avait pas été consulté depuis des lustres. Dreit et Rougelac n'étaient ils pas les seuls habitants de Marbrume intéressé par ce sujet?

Haussant les épaules, il laissa se mystère à plus tard, ouvrant le livre ancien pour en consulter son contenu qui fut... réellement très... très intéressant. Ce fut une réelle découverte pour lui, une manne d'informations, dont il nota dans un coin de son esprit les éléments les plus important, les retranscrivant plus tard au Manoir.

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Talya de HaldonoresPrêtresse
Talya de Haldonores



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptySam 25 Mar 2017 - 13:52
10 août 1165

Certains mystères ne trouvent parfois point d'explications faute de regards attentifs, comme d'autres se révèlent divisés en conjectures par l'intérêt unanime. De telles croyances reposaient à Marbrume sur l'érudition, incarnée dans les kilos de parchemins griffonnés par des clercs minutieux, qui entreposaient leurs oeuvres dans la bibliothèque vaste et isolée de l'agitation du Temple. Si bien isolée et fournie de manuscrits que nul civil ne pénétrait en ces lieux par inadvertance, et il en allait presque de même pour les prêtres. L'idée de l'existence des archives était en fait nébuleuse pour beaucoup, et l'on estimait que c'était une préoccupation qui n'importait qu'aux grattes-papier. Malheureusement, même ceux-ci avaient souffert du Fléau, et la bibliothèque pâtissait depuis du manque d'égard et de visites.

De visiteurs curieux ou des clercs assidus constituaient cependant l'exception: Talya appartenait à la seconde catégorie. La prêtresse de Rikni ne manquait aucune occasion de s'instruire, et avait appris avec horreur que la section consacrée à sa déesse respective s'était fondue peu à peu aux autres, toutes aussi délaissées. C'est donc légitimement courroucée qu'elle s'introduisit en ces lieux reculés, et mit un point d'honneur à collecter les ouvrages et rouleaux concernant la patronne serpentine.

Les heures passèrent vite aux yeux de la jeune femme : servir Rikni était glorifiant, et si Talya avait dédié sa vie entière à la Trinité, les heures nécessaires de tri d'un rayon entier d'écrits n'était rien pour elle. La seconde raison de cette rapidité se tenait dans l'efficacité qu'elle manifestait pour repérer les objets de son intérêt. Il y avait fort longtemps qu'elle n'avait fréquenté la bibliothèque dans un but précis, mais les années passées à vivre au Temple et son engouement l'avaient poussée tout naturellement à dévorer chaque poème, principes, louanges dédiés à Rikni.
Ainsi, elle arqua un sourcil lorsqu'elle tomba sur le manifeste relié de dorures inconnu au bataillon.
Sceptique tout d'abord, elle le consulta en diagonale, craignant de tenir entre les mains quelque élucubration glissée par erreur dans les textes sacrés. L'oeuvre se révéla authentique, et beaucoup moins poussiéreuse qui plus est. Sa fièvre inquisitrice faisant son oeuvre, Talya était déjà profondément plongée dans l'incipit lorsque qu'elle s'installa hasardeusement pour découvrir quels dogmes recelait l'ouvrage.


Dernière édition par Talya de Haldonores le Sam 9 Mai 2020 - 0:24, édité 2 fois
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Mederich de CorburgComte
Mederich de Corburg



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MessageSujet: Re: Le Traité Riknien   Le Traité Riknien EmptyDim 8 Oct 2017 - 12:44
4 Septembre 1165
Quartier du temple, Bibliothèque, Marbrume
Matinée





C'était un valet nommé Shavash qui portait aujourd'hui la lourde tâche que lui avait confié le Comte de Corburg. D'une foulée frénétique, l'homme de maisonnet se dirigeait en direction du quartier du Temple. Cette journée était brumeuse, comme elle l'était souvent dans la fière Marbrume - qui ne portait pas se nom pour rien ! Shavash suait à grandes gouttes sous ses autours sobres, il avait surestimé la froideur extérieur et sous-estimer l'effort requit par son pas rapide. Un peur naissante lui saisit les entrailles : Il allait tomber malade ! Sa frêle constitution ne lui permettrait pas de reprendre des forces, du fiel lui remplirait les poumons et il trépasserait dans d'atroce souffrance avant de finir brûlé...
Shavash avait toujours tendance à extrapoler.

Mais la réalité le rattrapa quand il aperçut enfin les portes de la Grande Bibliothèque de la cité. C'était un édifice impressionnant autant de l'extérieur que de l'intérieur. L'odeur caractérielle de milliers de parchemins entreposés depuis des lustres le saisit à la gorge brutalement. S'époussetant le front d'un revers de sa manche afin d'y chasser l’humidité, il chercha avec ferveur le tenancier des lieux qu'il dénicha derrière un gros rade de bois de chêne.

Sans ciller d'un pouce, le valet lui expliqua la situation, il souhaitait s'assurer de la présence dans ces lieux d'un ouvrage, un fameux vélin portant le nom de Traité Riknien. L'homme lui assura que ce dernier ce trouvait bien la. Soulagé, Shavash le valet annonça alors en grande pompe tandis que son maître pénétrait à son tour dans la salle.

« Monseygneur le Comte Mederich de Corburg. Veuillez nous y conduire, le comte souhaiterait le consulter.» Et d'une voix plus basse.
« Vous ne disposeriez pas d'une cave à tout hasard ? Il apprécie boire quand il lit.»

Et le Vieux Rab ne quitta les lieux qu'une fois la nuit arrivé depuis longtemps. Il avait prit soin d'anoter lui même certains des passages qui lui semblaient pertinent tout en ayant dégusté un fameux traminer brumois.




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