Du bois pour un feu et un peu de chaleur. [Pv-Üther Hohenwald]

Du bois pour un feu et un peu de chaleur.
Üther Hohenwald x Héloïse Coutrier

Septembre 1165

Héloïse resserre sa cape autour d’elle pour se protéger du froid matinal et s’arrête devant une bâtisse à l’allure défraichie. La porte est fermée mais il suffit qu’Héloïse insère la clef dans la serrure pour l’ouvrir et de pouvoir s’installer dans son nouveau logis, une petite maison de ville. La pièce principale n’est pas bien grande mais suffisante pour une personne, de plus, elle a pu marchander à quatre écus par an au lieu de cinq écus, pour ainsi dire, elle a su faire bonne affaire. Il y a un porte-manteau à l’entrée, la couturière retire doucement sa cape pour la ranger sur le pendoir avant de s’avancer vers la fenêtre la plus proche pour ouvrir le volet et laisser rentrer le soleil doux de septembre.

- M’dame, on vous pose ça ou ? Lance un jeune-homme qui tient une des hanse de son coffre, tandis que son acolyte tient l’autre.
- Vous pouvez le poser contre le mur, là. Dit-elle en pointant du doigt l’emplacement et les deux gaillards se remuent pour poser la malle au bon endroit. Héloïse les remercie en leur donnant à chacun trois sous avant qu’ils ne disparaissent dans le quartier des Hytres.

Elle observe la pièce principale, heureuse. Elle retrousse les manches de sa robe marron, elle attache ses cheveux lâchés par une tresse et elle s’active à la tâche d’un grand nettoyage : balayer et brosser les sols, dépoussiérer, laver les vitrages et examiner les meubles – le buffet est bien à part une porte qui grince, sur les quatre chaises, deux sont bancales et la petite table ronde est en plutôt bon état. Héloïse se dirige vers la pièce à côté pour y trouver sa chambre et elle ouvre le volet pour aérer également cette pièce. Il y a un lit et retire aussitôt les draps pour les laver –elle devra se rendre au lavoir dans la journée- elle tire les tiroirs de la petite commode et retire un vieux veston et un pantalon, elle s’approche de la coiffeuse et le miroir est fissuré, le verre est craquelé d’un coin à un autre, mais il fera aisément l’affaire.

C’est déjà le milieu de l’après-midi, Héloïse revient du lavoir, ses draps sont mouillés mais sentent le propre. Son panier à linges sous un bras, elle marche en direction de sa maison et au passage achète quelques légumes pour préparer un potage.
Une fois dans sa nouvelle bicoque, elle pose ses courses sur la table et étend les draps sur les chaises avant de se tourner vers la cheminée, elle doit sans-doute être ramonée mais elle s’en occupera dans les jours prochains, pour l’instant, elle doit allumer un feu pour que les draps sèches plus vites et pour plus tard, chauffer son souper.

Lorsqu’elle va dans la petite cave, petite porte adjacente à l’entrée, il n’y a plus de bois à part quelques brindilles qui se battent en duel. Elle soupire en se massant le bas du dos, elle va devoir se rendre à l’entrepôt de bois pour acheter quelques fagots. Sa petite bourse à la ceinture de sa robe, elle ferme les portes derrière-elle, puis elle s’en va au quartier de la Hanse.

- Bonjour ! Lance-t-elle à plein poumon en rentrant dans l’entrepôt pour être certaine d’être entendue par quelqu’un.

Revenu d'Usson depuis quelques temps maintenant, Üther fît son retour à la scierie, à Marbrume.
Il profita de ce calme et de cette routine qu'il avait laissé ici avant de partir prêter main forte.
Le sentiment d'avoir rendu service ainsi que de nouveaux liens le rendait plutôt fier de son volontariat.
Mais d'autres souvenirs plus sombres, plus tristes et plus sanglants persistaient eux aussi.
Une épidémie meurtrière, des fangeux plus forts qu'à l'accoutumée et cette famille...
Cette famille dont le destin s'était lié à Üther d'une façon originale avec la rencontre d'Isabelle. Accompagné de Grim, ils les avaient aidé puis s'étaient liés à eux d'une certaine amitié.
Il se rappelait encore de l'invitation qu'il leur avait fait s'ils étaient de passage à Marbrume. Avant que les bannis ne les massacrent dans leur chaumière. Isabelle, son mari et ses enfants. Tous morts. Il n'avait pas cherché à en savoir plus sur la façon dont ils étaient partis, rajouter des atrocités ne ferait que salir le souvenir qu'il avait d'eux.
De tous ceci, il en gardait qu'un simple pendentif, celui qui était resté au cou d'Isabelle et qu'il portait maintenant à son tour. Il lui suffisait pour se rappeler. Se rappeler des gens qui sont et de ceux qui ne sont plus.
Des événements qui le marqueront d'une manière indélébile.

Quel est le meilleur moyen, pour s'occuper l'esprit, autre que le travail. L'entreprise familiale avait repris de plus belle et la transformation des stocks de bois était en pleine effervescence, planche, poutre, bois de chauffage.
L'odeur du bois fraîchement coupé ainsi que celle de la sève embaumaient toute la scierie et l'entrepôt. Suivant ou l'on marchait on pouvait même entendre les copeaux craquer sous le pied.
L'atelier se trouvait juste à côté de l'entrepôt. Les poutres étaient ornées de plusieurs scies et de crochets de différentes tailles. Une charrette se trouvait vers les extérieurs tandis que le cheval se trouvait plus au fond.
Le rayon de soleil qui passait par un trou de la toiture révélait un halo aux reflets dorés, coloré par la poussière de bois.
De par le fait que l'endroit possédait quelques employés et que le hameau Hohenwald se trouvait juste à côté le lieu était toujours plein de vie.
Des vas et viens de gauche à droite des bûcherons ainsi que de quelques passants faisaient passer inaperçu la demoiselle qui passait là.
Elle entra dans l'entrepôt avant d'annoncer sa venue.

-Bonjour !

Üther était derrière la grande pile de planche qui se hissait face à la citadine. inspectant la finition des travaux de cette commande. Il releva les yeux en direction de cette jolie voie signalant sa présence.
Sortant des colonnes de sa réserve il avança face à elle tout en se débarbouillant le visage et le torse de la poussière de bois lui collant à la peau. Trop occupé à régler ce détail fastidieux il ne prêta pas vraiment attention au visage de la demoiselle pour ainsi parfaire maladroitement sa présentation.

-Bien l'bonjour. En quoi j'peux vous aider ?

L’endroit exhale des senteurs étonnantes, d’odeurs variées, tous ces parfums de bois se mêlent, se confondent dans l’air de l’entrepôt. Héloïse à soudain envie de se perdre en forêt, d’admirer les feuilles roussies du début d’automne, de caresser les mousses des pierres, de respirer l’humidité empreintes de douceurs automnales. Malheureusement, elle n’a plus le temps d’aller se promener et encore moins celui de dormir à la belle étoile, comme elle en avait l’habitude, car c’est devenu trop dangereux.

Elle observe autour d’elle à la recherche d’une personne et se prend les pieds dans un seau remplit d’eau. Elle grimace tout en se penchant pour masser la pointe de son soulier avant de remarquer son reflet dans l'eau et aperçoit une grosse tâche de suie sur la joue. Elle attrape le bas de sa robe, trempe un bout de tissu et essuie la saleté mais ça ne fait qu’étaler un peu plus la trace noirâtre sur son visage et n’a pas le temps de terminer qu’une voix d’homme se fait entendre.

Lorsqu’elle lève les yeux tout en se redressant maladroitement, elle fixe un homme immense et puissamment bâti, son front lui arrive à peine au menton. C’est un homme extrêmement attrayant, son torse-nu laisse apparaître des muscles d’acier et une peau hâlée. Héloïse détourne bien vite le regard pour revenir à son visage. Il ne semble pas s’être aperçu qu’elle est jeté un coup d’œil inconvenant et elle est grandement soulagée. Son visage est dissimulé par une longue barbe épaisse qui lui donne un air plutôt menaçant, pourtant sa bouche a l’air moelleuse et doit avoir accomplie mille péchés. Ses cheveux aussi longs que les siens, sont d’un ténèbres chaud et son regard noisette est brillant et lumineux. Par la trinité, pense-t-elle, elle aurait pu passer le reste de la journée à le regarder !

Ce bûcheron lui coupe presque le souffle, il parait si rigide, si maître de soi, si peu enclin au rire mais pourtant quelque chose la touche directement en plein cœur et lui donne envie d’aller vers lui. En outre, plus elle le regarde, plus elle se sent rassuré. Un silence semble se prolonger des heures pourtant quelques minutes seulement se sont écoulés et un bruit au fond de l’entrepôt attire son attention et regarde dans cette direction. Cette distraction lui permet de reprendre le dessus de ses émotions, de chasser certainement le rouge sur ses joues jusqu’à sa son cou mais elle ne peut pas changer son aspect déplorable. Ses cheveux sont poussiéreux, son visage est sale et elle porte sa plus vieille robe.

- Je suis venue pour acheter de bois. Dit-elle après un petit toussotement pour constater que ses paroles non réellement aucun sens, c’est logique d’être dans cet endroit pour acheter du bois.

- Enfin.. Je veux dire... Pour ma cheminée… Que me conseillez-vous ? Ajoute-t-elle d'une petite voix en triturant sa tresse à moitié défaite en évitant soigneusement le regard du bûcheron préférant fixer son menton.

Se déplaçant en direction de la jeune passante et attendant une réponse au dialogue qui venait de s'instaurer, Üther continua sa toilette de fortune.
Il toussota légèrement, la fine pellicule de poussière de bois venant lui démanger la gorge. Bien que l'omniprésence du bois sous toutes ses formes était logique dans une scierie, le bûcheron tenait à ce que sa présentation s'accorde un peu plus avec le côté commercial, ayant tout de même un nom à respecter dans le domaine. Il ne se doutait en revanche pas que la demoiselle en face de lui prêtait plutôt attention à son physique qu'autre chose.

Un court silence se posait là, légèrement trop long pour être normal, ce qui fît levez les yeux d'Üther pour prendre connaissance de la personne présente en face de lui.
Une belle demoiselle qui se présentait là. A priori mince sous sa robe, une silhouette plutôt agréable à regarder, des yeux d'une attirante profondeur sublimait son visage.
Le jeune homme fût agréablement surpris de ce qu'il voyait. Ca lui changeait de sa clientèle moyenâgeuse, marquée par les aléas du temps ou de l'age. Les jolis minois n'étaient pas forcément les plus présents à Marbrume.
Les deux regards se croisèrent, Üther remarqua la légère absence arborant les yeux de l'éventuelle cliente.

-J'peux vous aid...

Elle lui coupa la parole sans y prêter vraiment attention, pour répondre bêtement:

-Je suis venue pour acheter du bois.

La gène se faisait sentir mais elle était plus agréable que dérangeante pour le bûcheron. Il sentait bien qu'il l'avait quelque peu perturbée. Pas forcément observateur à ces choses-là en temps normal, la situation ne faisait que s'afficher par l'évidence.

-Oui j'me doute...
-Enfin.. Je veux dire... Pour ma cheminée... Que me conseillez-vous ? Ajouta-t-elle timidement en se triturant les cheveux.

Tout en lui faisant signe de le suivre, Üther lui posa quelques questions avant d'y rajouter deux trois conseils.

-Pour quelle durée il vous en faudra ? Votre cheminée est neuve ?

Il salua un de ces employé croisé au passage, lui donnant quelques instructions et consignes de travail simplement par des gestes tournés à droite et à gauche, tout en restant attentif à la jeune femme.

-J'vous conseil un bois sec et dur c'est c'lui qui brûle le mieux. J'en ai justement plusieurs stères au fond d'la réserve. Il sèche depuis le printemps dernier.

Sagement, elle suit et reste derrière le bucheron qui marche à grandes enjambées, Héloïse est presque obligée de courir à petit pas pour ne pas être distancée. Elle prend aussi le temps de regarder tous ces différents genres de bois qui se reposent dans ce vaste entrepôt, ces odeurs qui se mélangent lui rappellent les jours heureux ou elle se promenait dans le bosquet près de son village.

- Je ne sais pas… Pensez-vous que l’hiver sera rude ? J’aimerais tenir au moins jusqu’à fin octobre… Heu... Ma cheminée ? Non, elle n’est pas neuve... Je pense même devoir engager un petit ramoneur.. Répond-elle la voix époumonée de marcher si vite mais ne se plaint pas et continue d’avancer entre les ranger de bois séché.

Tandis qu’il lui tourne le dos, la couturière en profite pour essayer d’effacer cette trace de suie sur son visage mais elle ne remarque pas qu’il s’arrête pour saluer un ouvrier et percute de plein fouet le dos du bucheron. Ses deux mains se sont aplaties sur ses omoplates musclées et son nez s’est écrasé dans ses cheveux, elle respire un grand coup et ils sentent la forêt. Soudain, elle réalise ce qu’elle est en train de faire et se recule vivement, fixant ses pieds.

- Désolée… Marmonne-t-elle d’une voix basse tandis qu’il est en pleine discussion avec son collègue artisan.

Il reprend sa course folle, tourne à droite, à gauche, ce lieu est un vrai labyrinthe, Héloïse peut s’y perdre facilement, elle qui a très peu le sens de l’orientation.

- D’accord… Je vous fais confiance. Dit-elle simplement au sujet du bois qui se trouve au fond de la réserve et marche encore quelques minutes avant d’arriver devant les stères. Elle se rapproche de l’une d’elle et touche, ce qui ressemble être, du chêne.

- A votre avis, combien dois-je en prendre pour tenir jusqu’à fin octobre ? Combien cela me coutera-t-il ? Lui demande-t-elle en s’efforçant d’observer les alentours sauf vers lui car elle se sent incapable de dominer ses réactions vis-à-vis de cet homme.

Elle croise les bras contre son corsage en pleine réflexion avant de se retourner dans un balancement de jupon vers le bucheron, fixant toujours cette barbe qui couvre son menton.

- Faites-vous le transport ? Car elle se voit difficilement porter un tel chargement jusqu’à son petit logis. Dans l'attente de sa réponse, elle lève lentement les yeux vers lui pour fixer un point au-dessus de sa tête.

La petite demoiselle répondait aux questions d'Üther au fur et à mesure de la traversée dans la scierie. Il avait par pur réflexe routinier prit l'habitude de conseiller sur la qualité du bois à prendre, bien qu’apparemment ça n'aide pas vraiment la jeune femme. Ca en devenait plus un monologue personnel, pour se confirmer à lui même la marchandise à fournir.
Cette dernière se contentait simplement de répondre par la positive, son timbre de voix trahissait une attitude intimidée.
Üther continua l'esprit prit dans ses pensées, tout en répondant vaguement.

-Aaah un p'tit ramonage... d'accord !

Le manque d'attention étant apparemment réciproque elle trébucha contre le jeune homme qui s'était arrêté quelques instants. Maladresse mise à part, il est vrai qu'Üther est plutôt du genre à passer inaperçu, c'est vraiment un manque de chance que de le percuter ainsi.
Le choc interpella son esprit, il se retourna l'air curieux, un brin amusé, en regardant sous son bras gauche.

"Et bah ? Qu'est c'qui lui arrive à celle-ci ?" pensa-t-il.
-Tout va bien ? lui demanda-t-il.

La discussion, bien que particulière pour le moment, découla sur une question attendant une vraie réponse cette fois-ci. La quantité ! Combien lui faudrait-t-elle pour passer l'hiver au chaud dans sa chaumière.

-Mmh ... j'dirais au moins 5 de ces stères, le bois est bon il ne se consumeras pas trop vite. Pour ce qui est du prix j'vous les fait à 1 écu la stère. A moins que vous ayez du troc à proposer et on arrange le tout.

-Faites-vous le transport ?

Üther observa le volume que prennent les stères avant de la regarder en souriant.

-En effet vous allez en avoir besoin... bien évidemment

- Parfait. Dit-elle en regardant tour à tour les stères de bois et le bucheron.

Il lui en lève une épine du pied, elle aurait été bien maligne avec tout ce bois à transporter toute seule. Elle aurait très certainement trouvé deux gaillards pour l’aider moyennent paiement mais si le bucheron propose le service dans le prix, elle s’en sort plutôt bien.

- Je suis couturière… Si vous avez besoin de rafistoler vos vêtements… Nous pouvons sans-doute trouver un arrangement, je vous paye la moitié en pièce et l’autre partie en troc ? Propose-t-elle en détaillant son torse qui pour sa santé mentale serait bien mieux s’il était recouvert d’une chemise. Elle attrape sa petite bourse accrochée à sa ceinture et lui tend trois écus pour les faire tomber dans la grande paume du commerçant.

Si nous commencions ? Vous avez une brouette vide là-bas, je vais la chercher. Elle s’éloigne du bucheron ce qui lui permet de faire le vide dans sa tête, cet homme dégage beaucoup de choses, un petit tumulte qui s‘agite également par des « boum – boum » répétitif contre sa poitrine.

Malheureusement, sa grande élégance, elle revient vers lui en poussant la brouette qu’elle stationne à côté du bois et elle commence à la charger. Se mettre à la tâche lui permet d’éviter de penser à la présence du bucheron à côté d’elle.

- Je vis dans la Grande Rue des Hytres. Dit-elle pour combler le silence qui au final la met plus mal à l’aise que de parler pour ne rien dire.

Sa main frôle celle du bucheron lorsque tous deux vont pour attraper un bout de bois. Elle retire doucement la sienne, lève les yeux vers lui, il y a un petit flottement, puis elle lui sourit avant de prendre un autre morceau qu’elle jette dans la brouette.

La jeune femme semblait satisfaite de la réponse d'Üther quant au transport du bois. Elle y gagnait du temps, de l'argent et apparemment de la compagnie.

Après la proposition du bûcheron, concernant un éventuel troc pour combler la vente, Héloise lui répondît qu'elle était courtière et qu’elle pouvait lui proposer rafistoles et coutures. Le travail du tissu n'étant pas le point fort d'Üther, il accepta avec plaisir et intérêt. Il pensait déjà aux quelques pièces qu'il pouvait lui confier.

Elle sortit ensuite les quelques écus de sa bourse pour les lui donner. Une fois déposés, il bougea sa main faisant sautiller les pièces de sa paume, avant de refermer les doigts par dessus.
Héloise évoqua et montra la brouette posée un peu plus loin. Il eut à peine le temps de lui répondre qu'elle était déjà partit la chercher. Il fût coupé avant même que son élan ne commence.
Une fois ramenée elle s'affaira à la tache du chargement des stères en même temps qu'elle annonça son lieu de résidence.
Üther lui sourit sans pour autant qu'elle n'y fasse attention. Elle ne le regardait plus du tout comme pour échapper à son regard. C'est là qu'il sentit cette petite gène qu'elle tentait de dissimuler.
Presque gratifié de l'effet qu'il pouvait lui faire, Üther vînt l'accompagner pour tout charger. Il n'avait pas pour habitude de prendre garde à ce genre de détails étant toujours occupé par une action lui obstruant l'esprit. Mais ce léger mélange de maladresse et de timidité lui avait attiré l'attention

Après un sourire maladroit et un contact de la main, la brouette était pleine et prête à partir.

-Et bien allons-y. Je vous suis pour la grande rue des Hytres.