J'ai faim [Chandra]

J’étais assigné à résidence depuis mon retour de mission. Tout cela était encore quelque peu brumeux dans ma tête. Une histoire de pirate, une forêt, et puis, le trou noir. On m’avait soigné, interrogé, puis on m’avait donné 3 semaines de repos, que je voyais comme une assignation à résidence. J’avais donc besoin de m’aérer l’esprit.

J’en profitais donc pour sortir un peu en ville. Non pas dans mon uniforme de milicien, comme j’en avais l’habitude, mais en tant que simple habitant de la cité. Il y avait quelque chose d’étrange à me retrouver autant de temps de l’autre côté de la loi et quand je voyais une patrouille de miliciens passer, je les enviais un peu.

Je traînais donc çà et là, faisant passer le temps. Mes pieds m’amenèrent, malgré moi ?, dans le cartier de la hanse. J’y aimais son agitation et la vie qui semblait y palpiter, au contraire des marais qui était silencieux et calme. Trop calme.

Bref, c’était avec une joie non dissimulée que je me dirigeais vers les auberges afin d’y prendre un repas et de me divertir d’une quelconque animation. J’avais choisi, plus par élimination qu’autre chose, l’établissement « le ménestrel joyeux ». Un nom qui ne me disait rien et qui changeait des tavernes aux noms d’animaux tels que « le poney qui tousse ».

Je m’asseyais à la table et commandais un plat chaud. En l’attendant, je jetais un œil curieux vers la scène où se produisaient des danseuses. Rien de très excitant. Les danseuses étaient relativement peu vêtues, mais il m’en fallait plus pour me faire réagir.

Mon repas arriva et je le dégustais lentement, profitant de la musique. Sur la table à côté de moi, des joueurs de cartes terminaient une partie et justement l’un des leurs s’apprêtait à quitter la table.
J’étais un plutôt bon joueur, enfin, j’aimais jouer aux cartes. Dans la milice, c’était l’un des rares jeux qui était autorisé. Avec un jeu de cartes sur soit valait de l’or surtout dans les longues soirées de gardes.

« Bonsoir messieurs, puis-je me joindre à vous ? »

« On allait remballer vu qu’on a fini de plumer notre ami qui s’en va. »

L’homme qui quittait la table fit un geste offensant à destination du joueur de cartes.

« En tout cas, si tu veux jouer avec nous, il va falloir parier. Et si tu triches, on te coupe les couilles. »

C’était une introduction bien amicale, je décidais d’accepter leur proposition.

« Et bien ma paire de couilles et moi acceptons volontiers. »

Je m’asseyais à la table et commençais à jouer…

Chandra observait l'assemblée et souriait derrière le rideau qui se trouvait derrière la scène. 9a allait être à son tour de faire son numéro. Mr loyal prit la parole, une fois que les danseuse eurent fini leur numéro finissant presque nue sur scène.

Mesdames et messieurs, veuillez accueillir, sous vos applaudissement, la reine des couteaux, la ravissante Chandra;

robe:

Elle avait choisit une robe, noire, ouverte sur le deux cotés pour ne rien cacher de ses cuisses musclée et portait un grand châle cyan sur ses épaules nues. Elle fit son apparition sur scène en dansant au rythme de la musique entraînante.
Elle dansa sensuellement, ondulant des hanches et levant ses jambes bien haut pour laisser une petite chance au public de découvrir son intimité, même fugacement. Puis elle descendit de la scène pour déambuler entre les tables. Elle s’arrêta aux niveau d'une table de joueur de carte et leur dit.

Ces messieurs sont joueurs, mais est que l'un d'entre eux le seras assez pour jouer avec moi. Elle n'avait pas cessé de danser, ondulant des hanches devant le barbu qui n'avait eu de cesse de la suivre des yeux. Elle le regarda avec un air de défi dans les yeux et lui dit.
Allez, mon lapin, vient sur scène avec moi quelque instant et prends ton paquet de carte avec toi. Puis elle lui passa son châle derrière le cou pour le forcer à ce lever.


l'un des joueurs en profita pour lui mètre une main aux fesses, sa réaction fut immédiate, elle prit un de ses couteaux de lancer et le tira juste entre ses jambes. Il se planta dans la chaise à deux doigts de ses couilles.
Encore un geste de la sorte et il faudra t'appeler madame.

A la table, cinq joueurs, quatre barbus et un moustachu. A croire que la pilosité faciale conditionnait un certain gout du jeu ou du risque. Après tout, jouer c’était risquer si on y pensait bien. Et ce qui faisait le piquant du jeu, c’était l’enjeu. Ici il n’était pas très haut. Quelques pièces. Mais en ces temps de crises, cette petite mise prenait tout de suite des proportions bien plus grandes qu’il y a quelques mois.

L’ambiance était conviviale. Pas trop bruyante. Ce qu’on attendait d’une auberge correcte. Les gars étaient pas trop causant mais pas désagréable non plus. Leur compagnie, faute d’être inoubliable, avait le mérite d’être sympathique.
Mais quelque chose allait bientôt perturber notre petite partie.

La musique avait changée. Je l’avais entendu directement. C’était moins guilleret, plus luxurieux, dansant, entrainant. Des filles qui s’étaient trémoussées nues, il y en avait toujours eu. Je les avais zyeutés du coin de l’œil. Pas désagréable, mais pas vraiment notable. La partie avait quelque chose de plus passionnant : la tension du pari, de la victoire ou de la défaite.

Mais elle, la rouquine, ça avait été dur de l’ignorer vu les efforts qu’elle faisait pour se faire remarquer plus que les autres. Je ne savais si ce n’était son talent de la danse ou par autre chose, mais elle se détachait des autres danseuses.

La voir arriver ne m’avais pas vraiment enchanté. Je n’aimais pas être le centre de l’attention de tout le monde et comme tout le monde la regardait, et qu’elle se dirigeait vers nous. Sans que je sache vraiment pourquoi, cette fille me stressait. Mais ce fut encore pire quand elle me demanda de la suivre. J’avais juste envie de jouer tranquillement, pas être l’objet d’un spectacle dont je ne connais pas l’issue.

Lorsqu’elle prit le chemin de la scène, un des joueurs en profitât pour lui tâter le fessier. Ce n’était certes pas très convenable mais plutôt légion dans ce genre de commerce. La danseuse réagit au quart de tour et lança un couteau entre les jambes du monsieur, ce qui eut pour effet de l’arrêter net et de le dissuader de recommencer… Du moins pour ce soir. Au bout de quelques secondes d’hébétude, l’homme explosa de rire gras et lâchât :

« Ah, ça c’est les filles que j’aime. Fougueuse. De vraies tigresses au lit, je vous raconte pas les mecs ! »

Puis il se retourna vers la danseuse.

« Si t’es libre plus tard ce soir, pour une petite danse privée, j’ai quelques piécettes pour toi en échange ! »

Dit-il en pointant le petit tas de pièce en jeu sur la table.

En tout cas, je n’avais pas réagi. La fille savait apparemment se défendre seule.

« Hé ! Mais ! Elles n’étaient pas là tout à l’heure ces cartes … ? »

S’exclama un autre joueur en en pointant un autre de l’autre côté de la table. Dur de savoir si c’était vrai, mais il me semblait bien aussi que c’était le cas.

« Mais c’est elle, là, qui est venu lui apporter en douce. A dandiner du croupion et a jouer avec son châle là. »

Un des gars venait de se lever brusquement surement pour donner plus d’ampleur à l’accusation.

« Je suis sûr que c’est un tour de passe-passe. Elle vient pour rapporter des cartes et nous cajoler pour pas qu’on le regarde tricher. »

Effectivement, des cartes qui semblaient dans aucunes mains se trouvaient sous le coin de la table. Sa théorie se tenait. Le tricheur n’avait ensuite qu’à partager une partie de ses gains avec le tenancier de la taverne ou directement avec la danseuse…