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 L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]

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Héloïse CoutrierCouturière
Héloïse Coutrier



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MessageSujet: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyMar 7 Mar 2017 - 15:23
L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains.
Cyrielle Dolwen x Héloïse Coutrier


Septembre 1165

Sa robe tourbillonne autour de ses jambes, ses cheveux ondulent dans le vent, tandis qu’Héloïse observe l’océan, ce magnifique paysage à perte de vue. Quelques mouettes s’agitent vers les embarcations de pêches qui ramènent leur premier chargement et la couturière regarde le bateau s’accoster au port. Elle resserre son châle autour de ses épaules pour se protéger des vagues qui s‘écrasent sur les pavés humides, du vent glaciale qui vient du nord et de la bruine matinale. Elle marche doucement vers les pêcheurs pour ne pas glisser et chuter.

- La pêche a été bonne ? Questionne-t-elle et l’un des hommes lui sourit et la salue en retirant son chapeau.
- Oh oui, M’dame ! On a des truites, de la morue et de la lotte. Que voulez-vous m’tit’dame ?
- Je vous prendrais quatre truites. Choisit-elle.
- Vous m’en direz des’n’velles ! Parle rapidement le pêcheur.
- Il est frais, je ne doute pas qu’ils soient bons, c’est pour faire un pâté en croute.
- Vous m’ouvrez l’appétit ! Quatre sous, M’dame. Dit-il dans un grand sourire pour dévoiler des dents noirâtres tout en emballant les poissons.

Héloïse répond à son sourire tout en lui tendant la monnaie pour ensuite mettre ses poissons dans son panier et de quitter d’un pas tranquille le port pour retourner vers la grande rue des Hytres. Elle traverse une petite ruelle silencieuse et un homme sort de nulle part. La couturière s’apprête à le saluer mais il sort un couteau et le pointe en sa direction. Elle recule d’un pas, puis d’un autre, sa main agrippe fermement la hanse de son panier, sa robe tourbillonne sur elle-même tandis qu'elle se retourne pour prendre la fuite. Le malhonnête la poursuit et arrive à agripper ses cheveux qui flottent dans les airs et dans sa course infernale, Héloïse se retrouve propulser en arrière sur le sol mouillé, son panier roule pour s’écraser contre un mur.

- A moi ! A l’aide ! Crie de toute ses forces la couturière avant que le brigand ne la gifle pour ensuite la menacer de son arme et de tirer d’un coup sec sur sa bourse accrochée à sa ceinture. Héloïse se redresse vivement pour se saisir de la cheville du voleur et avec l’aide des pavés trempés, il glisse et tombe à son tour. A toute vitesse, la couturière s'agite à quatre-patte pour attraper sa bourse et son panier puis s’apprête à fuir mais lorsqu’elle se redresse, elle sent la présence de l’homme derrière son dos.

Elle sent la pointe du couteau qui s‘enfonce dans le tissu de sa robe jusqu’à le transpercer pour toucher sa peau. Lentement, Héloïse se retourne et se retrouve acculer contre le mur, l’arme contre son ventre, tandis que son autre main se saisit de la hanse du panier ou se trouve ses derniers pièces et son poisson.

- Lâchez votre panier ! L’effraye-t-il d’une voix menaçante, mais ses doigts sont tellement crispés par la peur et l’adrénaline, qu’elle n’arrive plus à bouger sa main.
- Tu ne voudrais pas que j’abime ce joli visage ! Dit-il en levant le couteau vers sa joue pour la caresser. Héloïse recule sa tête au plus loin, les yeux horrifiés.
- Ou que j’en profite pour… La lame descend vers sa poitrine pour souligner le sous-entendu avant de revenir sur son ventre.

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Cyrielle Dolwen



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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyMer 8 Mar 2017 - 18:21
Elle était fatiguée. Cyrielle était fatiguée et de mauvaise humeur. Elle se réveillait sur la paillasse qui n’était même pas digne d’être appelée un lit, dans le quartier de la milice. Elle ne rentrait plus vraiment chez elle, pas très souvent du moins. L’entente entre elle et ses parents était loin d’être bonne depuis les divers évènements de ces derniers mois. Sa mission au Labret avait été une échappatoire, l’une de celles qui ne lui réussissaient pas apparemment. Les pirates volaient leurs vivres, elle le savait, et l’échoppe de ses parents en pâtissait. De plus, elle évitait sa mère lorsqu’elle était blessée, la jeune femme savait que cette vision lui déchirait le cœur à chaque fois un peu plus. Voir sa petite princesse avec des bras musclés et des bandages rougeâtres un peu partout sous ses vêtements ne devait pas être l’avenir qu’elle lui souhaitait. On ne pouvait pas dire que les pirates l’avaient épargnée à ce niveau-là, que ce soit la bataille, leur emprisonnement ou leur retour sur la terre ferme.

La milicienne avait pris l’habitude de cacher tout ça sous des étoffes à manches longues, quitte à porter des pulls sous ses robes. De préférence de couleur sombre et légèrement amples lorsqu’elle pouvait se le permettre. La coquetterie n’était pas tant son fort que la discrétion. D’ailleurs, elle ne supportait presque plus de les porter, tant elle était habituée aux pantalons d’homme qu’elle portait sous son armure. Elle se retrouvait à porter des pantalons écourtés en cachette sous ses robes et ses jupes. Elles étaient toujours assez longues pour ne rien laisser deviner. Les courants d’air et le froid que ces vêtements laissaient passer entre ses jambes se faisaient de plus en plus désagréables. Elle s’en sentait presque vulnérable, et pourtant, tout en elle hurlait le contraire. Son indépendance signifiait aussi qu’elle devait se faire son propre repas, et la viande était un luxe qu’elle ne s’accordait pas souvent. En revanche, elle s’était levée assez tôt pour espérer du poisson.

Elle se dirigeait vers le port, dont les rues étaient souvent bien encombrées, lorsqu’un spectacle bien trop fréquent se déroula sous ses yeux. Les petites ruelles qui menaient au port étaient nombreuses et formaient un certain étau pour atteindre l’accès principal. Pourtant, au milieu de l’agitation journalière, c’était parfois le seul moyen de remonter le courant humain qui se formait dans cette direction. Heureusement, la matinée était encore très récente et peu de monde se pressait sur le pavé, malheureusement, cela voulait aussi dire qu’il n’y aurait personne d’autre pour s’occuper du cri qu’elle venait d’entendre. Un cri de détresse féminin. Elle n’était pas du genre à s’occuper de ce qui ne la regardait pas, elle était de la milice extérieure après tout, ce n’était pas à elle de nettoyer les rues de la vermine. Pourtant, cette fois, elle n’arrivait pas à fermer les yeux et à détourner la tête. Elle était si fatiguée, mais son esprit ne semblait pas vouloir lâcher prise.

Elle entra doucement dans la ruelle, sa dague gravée du symbole de Rikni fermement dans sa main. Elle ne voyait pas ce qui se passait, l’homme était trop imposant, ajouté à la pénombre matinale, il lui était impossible de distinguer la jeune femme en détresse. Pourtant, une certaine urgence s’empara d’elle et la prudence lui dicta sa conduite. Elle agrippa la main gauche de l’homme et d’un mouvement vif le tordit et le souleva dans son dos. Cyrielle y mettait toutes ses forces pour l’immobiliser. Il ne lui fallut que quelques secondes supplémentaires pour apposer la lame de sa dague contre son cou et menacer de lui trancher la gorge. Pourtant, l’homme ne se laissa pas faire et poussa de tout son poids contre elle. On sentait l’expérience dans ses gestes. Elle accusa le coup, réceptionnant son corps alors qu’il la plaquait contre l’un des murs adjacents. La milicienne serra les dents et son genou s’enfonça entre ses jambes. L’homme se plia et elle n’attendit pas plus longtemps pour donner un coup de pied dans le bas de son dos. Il s’affala au sol dans un grognement de douleur et elle reprit une position de force. Assise sur son dos, sa main gauche remontée derrière lui et la main tenant le couteau sous la botte de Cyrielle.

✧ Lâche ton couteau ou j’te jure que j’te tranche cette fois !

Elle poussa sur sa jambe pour forcer l’homme à tourner son bras, paume vers le ciel et adressa son premier regard à la femme qui s’était fait agresser. Du moins, elle l’espérait, sinon, cela voulait dire que c’était elle qui était prise au piège. L’expression toujours figée dans la peur la rassura très rapidement, mais l’homme se débattait sous sa prise et elle ne devait pas se laisser distraire de la tâche qu’elle avait entamée. Elle força sur son bras pour lui faire mal et appuyer sa menace. Son regard retourna vers la jeune femme, mais ne s’adoucit pas pour autant. Elle était sûre d’elle, mais ça ne l’empêchait pas de redouter un peu ce qui allait se passer. L’agresseur était bien trop silencieux depuis peu et ça n’annonçait jamais du bon. La jeune femme espérait vraiment se tromper.

✧ Viens là et r’monte sa manche. J’ai b’soin de voir son bras… s’te plaît.

Cyrielle espérait ne pas avoir à se répéter. Toutes les deux savaient ce qui allait se passer si une marque se trouvait sur sa peau. Pourtant, elle n’avait plus le choix maintenant. Les lois avaient changé, et elle avait toute l’autorité nécessaire pour décider de sa vie dans les prochains instants qui lui étaient donnés. D’ailleurs, si elle décidait de l’ignorer, ça allait lui retomber dessus, elle n’avait aucun doute là-dessus. Personne n’allait chercher à le contredire s’il annonçait qu’elle était sa complice. Son regard était rivé sur la femme et ne la quittait pas alors que son poids et ses forces étaient toujours dirigés vers le bougre sous elle.
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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyVen 10 Mar 2017 - 12:46


Prise au piège entre le mur et le voleur, l’adrénaline est aussitôt retombée pour ne laisser la place qu’à la peur. Sa respiration s’agite en petite convulsion, une boule de frayeur se forme dans son estomac, ses muscles se crispent de paniques et ses yeux fixent ceux sombres du vaurien. Elle peut y lire de la détermination, de la violence, voir même de la cruauté tandis que les siens doivent être figés dans l’incompréhension, l’affolement, la crainte de trépasser. Cet homme continue de la menacer, pressant son couteau vers elle et la lame s’enfonce peu à peu dans son ventre. La couturière essai de reculer le plus possible de lui, elle a l’impression de ne plus faire qu’un avec le mur, de se faire encastrer à l’intérieur. Elle aimerait pouvoir lâcher son panier, qu’il parte et lui laisse la vie sauve mais son corps refuse de répondre à ses ordres, même sa voix reste muette de torpeur.

Ne dit-on pas que l’on voit sa vie défiler devant ses yeux lorsque la fin est proche ? Héloïse ne voit rien d’autre que ce visage effrayant, prêt à tuer pour quelques pièces et quatre truites. Elle préfère fermer les yeux pour s’imaginer ailleurs, se souvenir d’un joyeux moment mais elle voit les traits de l’homme se déformer de douleur avant qu’une lame vienne contre son cou prêt à lui trancher la gorge. Le bandit se recule prestement pour déstabiliser sans-doute son adversaire, mais son attaquant garde l’équilibre pour ensuite le pousser vers le mur derrière eux.

Héloïse est encore tétanisée et reste la spectatrice de cet affrontement, sa vision est floue, elle voit simplement deux corps qui combattent mais rapidement sa sauveuse prend le dessus et met l’homme à terre. Elle peut sentir un long et pénible soufflement qui s’échappe de sa bouche, comme si, tout le long, elle a retenu sa respiration. La couturière est soulagée que cet homme soit maitrisé, tandis que la jeune-femme lui ordonne de lâcher son couteau prit au piège sous la botte de la combattante. Cependant, l’homme ne se laisse pas abattre si facilement, il en profite surtout lorsqu’elle me jette un regard pour gesticuler afin de se soustraire à la poigne de son adversaire, mais son attention retourne vite vers lui pour l’empoigner plus fermement.

Un petit hoquet s’échappe de la gorge de la couturière lorsque la milicienne lui demande de retrousser la manche de l’homme. Héloïse, à vrai dire, n’a pas envie de s’approcher de lui et à juste envie d’agripper ses jupons et de courir à vive allure jusqu’à chez elle et de s’enfermer à double tour. Elle n’est peut-être pas très courageuse mais elle n’est très certainement pas une lâche. Elle hoche doucement et lentement la tête tout en agrippant plus fermement la hanse de son panier à s’en faire pâlir les doigts et d’un pas lent se rapproche vers eux.

- Te-tenez le bi-bien… Bredouille-t-elle d’une voix encore sous le choc tandis qu’elle pousse l’arme du voleur avec le bout de son soulier dans un geste peu assuré comme si elle souhaite faire fuir un serpent.

Elle prend une grande respiration, jette un dernier regard à la militaire avant de s’accroupir doucement à côté de lui. Elle pose son panier sur les pavés mouillés et d’une main, elle se saisit du poignet droit et relève la manche du bandit de l’autre. C’est la première fois qu’elle en voit une de si près, cette marque au fer rouge qui est incrusté dans la peau : c’est un banni.

- Par la Trinité… Marmonne la couturière en se redressant prestement pour s’éloigner du hors-la-loi, car elle sait ce qu’il va se passer, sans préambule, comme l’indique la nouvelle loi.

Le banni s’agite de nouveau, se débat avec virulence, il se démène pour se libérer car lui aussi, il sait ce qu’il va lui arriver s’il ne se libère pas rapidement.

- Vous..Vo-vous.. N’allez quand même pas… ici… Dit-elle en reprenant son panier, tout contre elle, comme un bouclier pour se protéger.

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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyDim 12 Mar 2017 - 22:01
Un hoquet, certainement de frayeur, franchit les lèvres de la jeune femme en face d’elle. Elle la vit déglutir et celle-ci mit un certain temps à hocher la tête pour répondre à sa demande. Il lui fallut encore quelques secondes supplémentaires pour s’approcher. Son panier toujours entre ses doigts, comme s’il contenait sa vie. La milicienne n’avait pas besoin de voir ses doigts blanchis pour le penser, le simple fait de le tenir encore montrait l’étendue des émotions qui l’avaient traversée. Elle n’était clairement pas rassurée. Les présentations n’avaient pas encore été faites, et le vouvoiement qu’elle lui offrit, dans une situation pareille, en réponse à son tutoiement la surprit l’espace d’une seconde. Le bougre gigotait de plus en plus à mesure qu’elle s’approchait et avec énervement elle empoigna une masse de cheveux avant de lui fracasser la tête contre le pavé dans l’espoir de l’assommer, ne serait-ce que quelques secondes.

Son comportement confirmait ce qu’elle pensait, et elle n’était vraiment pas ravie d’avoir raison pour une fois. Elle observa un geste intelligent de la jeune femme qui sembla reprendre un peu de bon sens, éloigner le couteau du malfrat était une bonne chose à faire. Elle l’avait fait du bout de sa chaussure, comme si l’arme était sale et empoisonnée et que ce simple contact pouvait la contaminer. Lorsqu’elle réussit enfin à s’approcher assez, Cyrielle aurait presque laissé échapper un petit soupir. La fatigue et la lassitude qu’elle avait ressentie au réveil venaient l’assaillir et la journée s’annonçait loin d’être bonne. Une fois le vêtement relevé et la peau de l’homme à la vue de tous, il ne pouvait plus y avoir de doute quant à la situation en face de laquelle elle se trouvait. D’ailleurs, l’exclamation qu’avait laissé échapper la brune résumait bien. Voir cette marque semblait presque l’avoir brulé tant elle s’était prestement éloignée.

Pour sa part, elle ne la voyait pas pour la première fois, mais c’était la première fois que ça l’embêtait autant, qu’elle était dérangé à ce point par sa présence sur le bras de cet homme. Il se débattait plus que jamais et elle poussait de tout son poids sur son bras qui était certainement à quelques millimètres seulement de se déboiter de son épaule. Comme décuplé par la sensation qu’elle était capable de le tuer et qu’elle en avait le sang-froid, il essayait de rouler sur lui-même pour la faire perdre l’équilibre, mais elle n’avait plus rien à perdre, elle devait faire son devoir. Les paroles horrifiées de la demoiselle lui parvinrent, et elle lui jeta un coup d’œil quelque peu féroce. Comme si elle avait le choix ! Elle avait la force de maîtriser son frère dans ses crises de démence, mais ce gabarit-là, elle ne serait pas capable de l’apporter à la milice intérieure.

✧ J’te conseille de r’garder ailleurs. C’est pas comme si j’avais l’choix. T’as deux s’condes pour te r’tourner si tu veux pas voir ça, j’peux pas faire plus.

Elle se mit à compter jusqu’à deux à voix haute avant d’enfoncer sa dague dans la gorge du malheureux. Son sang se mit à gicler aux alentours et elle n’attendit pas plus avant d’enfoncer sa dague entre ses côtes et ainsi directement dans son torse. Elle ne comptait pas le faire souffrir trop longtemps sous prétexte qu’il était de la vermine. Sa dague s’enfonça jusqu’à la garde et elle la retira, espérant perforer son poumon et ainsi lui « offrir » une mort silencieuse et relativement rapide. Ceci n’empêcha pas son cri d’agonie initial ni les gargouillements absolument écœurants qu’il produisît en respirant à travers ses plaies et le sang qui s’écoulait un peu partout. Heureusement, ceci ne dura pas longtemps, et à peine sa dague retirée, elle s’éloigna du corps gigotant au sol. Elle le regarda, la respiration haletante après tant d’efforts et ses vêtements tachés de sang, tout comme ses mains. Lorsqu’il s’immobilisa enfin, elle soupira, elle était soulagée et désabusée à la fois. Cyrielle savait qu’elle devait immédiatement apporter le corps sur la place des pendus. Il alimenterait le feu qui y avait été allumé et qui ne semblait plus s’éteindre trop souvent.

✧ Désolé pour toi, mais j’préfèrerais qu’tu m’accompagnes. J’te demande pas d’m’aider à l’porter, j’veux juste qu’y ait quelqu’un pour dire que j’suis pas cinglé et qu’il a foutu la grouille.

Elle zieuta quelques instants sa robe complètement foutue, avec le pantacourt qu’elle portait dessous. Elle allait pouvoir tout jeter à la poubelle. De toute façon, elle n’était plus à ça près, un peu plus de sang ne ferait plus aucune différence, alors autant porter le cadavre du malotru. Ce n’était pas comme si quelqu’un d’autre allait le faire à sa place. Elle n’était pas non plus des plus à l’aise avec l’idée de demander à l’inconnue de l’accompagner, mais elle n’était pas forcément des plus populaires parmi la milice. Avoir un témoin avec elle était comme une sorte d’assurance pour elle, un élément rassurant mentalement bien plus que physiquement. Elle espérait juste qu’elle accepterait. Elle ne s’imaginait absolument pas à la place de cette femme. Elle avait vu pas mal de morts et ne se souvenait même plus du dégout initial qu’elle avait eu depuis longtemps.

✧ Au fait, moi c’est Cyrielle.

C’était totalement stupide de se présenter à ce moment précis, mais c’était une manière comme une autre de dédramatiser de la situation actuelle. Enfin, ça, c’était si l’autre ne rendait pas son petit-déjeuner dans les prochaines secondes. La milicienne ne savait plus vraiment s’y faire avec les civils, elle les côtoyait si peu. Si on lui avait dit qu’elle jouerait au chevalier blanc, elle ne l’aurait certainement pas cru. Toujours était-il qu’elles étaient là, toutes les deux, un cadavre sur les bras et avec tout de même une urgence certaine à devoir le bruler avant qu’il ne décide de se relever. Elle avait entendu dire que la transformation était de plus en plus rapide, ou du moins, qu’ils n’étaient plus capables d’assurer que l’état de mort était d’au moins quelques heures. On ne savait même plus ce qu’il fallait avoir subi pour se transformer. Beaucoup de personnes l’évitaient comme la peste désormais. Sa blessure avait été faite par les griffes d’un fangeux et une torche, mais certains s’amusaient à réinventer l’histoire. Elle attendait donc impatiemment la réponse de la jeune femme avant de prendre un peu maladroitement le corps de l’homme pour le porter.
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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyMar 14 Mar 2017 - 11:11

Elle l’observe, elle fixe plus précisément cette bouche qui décompte lentement et elle a à peine la sérénité d’esprit de fermer les yeux et de détourner la tête qu’elle voit la lame de la milicienne s’enfoncer dans la gorge du banni. Le sang gicle comme si l’on s’amuse à tremper un pinceau de rouge et à le faire tourbillonner dans les airs. Ses épaules se contractent, ses doigts s’agrippent à son panier, ses sourcils se froncent et ses yeux se ferment avec force pour ne pas être spectatrice de la suite de cette boucherie au milieu d’une ruelle. Lorsqu’elle entend un bruit sourd, comme une épée qui s’enfonce dans la chair, la couturière se recule sous l’impulsion de la perforation et son dos percute le mur derrière elle, le souffle coupé.

Il n’y a plus un seul bruit, la milicienne a du terminer son devoir mais Héloïse ne veut pas rouvrir les yeux, elle ne veut pas voir l’homme étendu, vide de son sang, mort. L’image la terrifie, cela la ramène presque un an en arrière ou son village fut ravagé par les fangueux, le souvenir des corps mutilés jonchés sur le sol poussiéreux, ainsi et surtout la perte de ses proches qui lui manquent encore chaque jour que la Trinité offre aux survivants.

La voix de la milicienne lui vient de loin, vaporeuse comme un brouillard avant de devenir peu à peu plus précise et nette. La couturière ouvre doucement les yeux vers la militaire en évitant soigneusement de regarder parterre. Elle ne dit rien pendant un certain laps de temps, elle se contente, elle s’obstine à la fixer, à détailler les traits de cette jeune-femme avant de remarquer le sang sur ses vêtements qui vont être difficile voire impossible à faire partir malgré de nombreux lavages. Elle cligne doucement des paupières et essaie de se reprendre, sans-doute qu’une bonne gifle lui remettrait les idées en place mais dans un mouvement souple, elle s’écarte du mur avant de reporter son attention sur le banni sans vie.

- Je comprends, je vous accompagne, bien évidemment. Dit-elle en détournant ses yeux du cadavre pour retrouver les yeux d’un bleu céruléen de la milicienne, deux pupilles ou l’on pourrait littéralement s’y perdre et c’est à cet instant qu’Héloïse remarque cette cicatrice qui lui marque le visage. Elle se questionne sur cette blessure, mais elle ne la connait pas, pour ainsi dire pas du tout, pour oser lui poser la question.

- Enchantée Cyrielle… Je suis Héloïse Coutrier. D’habitude, elle aurait marqué une petite révérence mais ce n’est pas vraiment adéquat dans une telle situation. Elle se rapproche de la milicienne pour prendre sa main, mais se freine lorsqu’elle remarque ses doigts plein de sang et se contente alors de presser son avant-bras avec douceur et confiance.

- Merci beaucoup, si vous n’étiez pas intervenue… Je ne préfère même pas le savoir… Lui dit-elle en plantant son regard dans le sien, honnête et reconnaissante.

Lentement ses doigts la relâchent et elle lui tend son panier.

- Je reviens, je vais demander une charrette… Pour le transporter. Dit-elle en constatant qu’elle ne connait même pas le nom de ce malheureux, même brigand soit-il, c’est triste de mourir comme un inconnu, un paria, comme s’il n’a jamais existé… Mais sans-doute qu’il ne manquera à personne.

Quelques minutes plus tard, la couturière arrive à petits pas rapides avec une brouette en bois.

- J’ai emprunté… ça... à un... pêcheur.. Elle est essoufflée après avoir couru aussi vite que ses jambes le lui permettent. Héloïse se dirige vers l’homme sans vie pour saisir de ses pieds et laisse le haut du corps à la milicienne afin de le soulever pour le mettre dans le chariot.

- à Trois ! Un, deux et trois ! Dit-elle en utilisant toute ses maigres forces pour le porter et par la trinité ! Presque le jeter comme un vieux chiffon dans la brouette.

On peut penser qu'elle a retrouvé son calme et une certaine maîtrise, mais au fond, ses mains tremblent toujours.

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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyVen 17 Mar 2017 - 21:18
Il était difficile pour Cyrielle de ne pas la brusquer. Si elle n’était pas certaine de ne pas le penser, elle s’excuserait auprès d’elle. Son interlocutrice avait l’air si choquée et tétanisée par tout ce qui venait de lui arriver. Pourtant, elle n’était pas tant choquée par le cadavre, par le résultat, mais plutôt par le procédé. Elle avait l’air de devoir faire face à des souvenirs bien enfouis et bien peu reluisants. Là encore, ce fait était loin d’être unique ou étonnant, c’était plutôt le contraire. La mort laissait la serveuse relativement indifférente depuis trop longtemps. Heureusement, l’attachement et l’inquiétude envers sa famille n’en étaient devenus que plus précieux encore. Le jour où ce ne serait plus le cas, il serait temps de s’inquiéter de son état, en attendant, elle se disait qu’il y avait bien trop de morts et bien trop peu de survivants pour s’inquiéter du devenir de chacun d’entre eux. Elle était persuadée qu’Anür réservait de beaux voyages aux valeureux qui étaient morts au nom de la libération du fléau. Quant aux autres, eh bien, qu’elle les châtie de son regard de glace pour l’éternité qu’elle n’en serait pas chagrinée.

Après tout ce temps à l'observer, ses yeux semblaient enfin à nouveau la regarder. C’est avec un certain soulagement qu’elle entendit l’inconnue accepter de l’accompagner. Cette affirmation fut suivie de son nom et prénom. Héloïse était un joli prénom, mais elle ne s’embarrassa pas à le dire. Elles avaient bien mieux et plus urgent à faire que causer comme si elles n’étaient pas en présence d’un homme mort et ensanglanté. S’en suivit un moment qui étonna la milicienne. La jeune femme s’était approchée pour lui serrer la main, avant de reprendre ses esprits et de voir que les siennes étaient pleines d’hémoglobine. Pourtant, elle prit tout de même son bras délicatement entre ses mains bien trop rêches pour la jeune femme propre sur elle qu’elle semblait être. Elle devait être tactile, cela faisait longtemps qu’elle n’était pas entrée en contact avec quelqu’un qu’elle ne connaissait qu’à peine. Ceci ne lui laissait que deux options, elle était sous le choc et en perdait ses moyens sans vouloir le montrer, ou alors elle avait l’habitude d’être très proche de toutes les personnes qu’elle côtoyait. Malheureusement, dans cette catégorie précise, couturière n’était pas la première profession qui lui traversa l’esprit.

Elle accepta les remerciements sincères de la jeune femme avec un petit hochement de tête et un sourire contrit. Elle n’avait pas souvent à faire à ce genre de comportement. Elle n’était pas du genre à sauver la veuve et l’orphelin, elle n’était pas douce, tendre, ni trop compatissante. Elle savait montrer ses qualités à ceux qu’elle jugeait méritants, pour cela fallait-il encore qu’elle les connaisse assez pour juger s’ils l’étaient ou non. La milicienne était pourtant touchée par ce geste. Dans sa robe verte sur laquelle jurait le sang vif du banni, elle avait l’air fine. Encore plus lorsqu’elle resta plantée là en laissant Héloïse chercher de quoi transporter un peu plus confortablement le corps. Elle en profita pour essayer ses mains sur le tissu poisseux de sa robe et ranger sa dague dans son petit étui. Il ne lui fallut pas longtemps pour revenir avec une petite charrette. Assez peu de temps en fait, qu’il ne lui eût même pas traversé l’esprit qu’elle ait pu juste s’enfuir et la laisser en plan se débrouiller avec le bonhomme, ou du moins, ce qu’il restait du bonhomme. Elle balaya cette pensée d’un geste futile de la main avant de se mettre à l’œuvre pour aider la couturière à le soulever.

✧ J’dis pas que j’suis pas contente d’t’avoir sauvé, mais c’pas la peine de trop m’remercier non plus. J’prend pas d’plaisir à chasser l’banni. Y a déjà assez d’saloperies à chasser dehors.

Elle prit la parole, sans trop savoir pourquoi. Surtout que ce qu’elle disait n’était certainement pas pour aider la jeune victime. Cyrielle était relativement aveugle à son malaise, au fait que Héloïse n’était pas encore passée à autre chose. Elle prit la charrette avant de la pousser pour sortir de la ruelle et se diriger vers la place des pendus. Elle invita la jeune femme à passer devant, et c’est à ce moment que ce détail lui sauta aux yeux. Elle était blessée. Le dos de sa robe était déchiré et une longue estafilade laissait échapper un léger filet de sang dans son dos. La plaie ne devait pas être très profonde, mais elle l’arrêta tout de même. Ses mains lâchèrent la charrette et elle se dirigea vers elle.

✧ Désolé d’te dire ça, mais t’es blessé, et ta robe est fichue aussi. Ça fait mal ? J’vais essuyer un peu, bouge pas.

Elle ne savait même pas pourquoi elle avait demandé, peu importe sa réponse, elle prit le bout de sa manche qui était légèrement trop long et essuya le sang. Elle fit beaucoup d’efforts pour ne pas appuyer trop fort, pour être aussi délicate que le lui permettaient ses propres mains abimées par de petites plaies et le maniement de l’épée, ainsi que le tir à l’arc. Elle ne pouvait rien faire de plus pour le moment, et elle laissa la robe ainsi, déchirée sur une bonne partie et laissant son dos à l’air. Elle devait être bien tourmentée pour ne pas s’en être rendu compte jusqu’à maintenant. Avec quelques secondes de réflexion, même en le sachant, qu’aurait-elle bien pu lui demander. Surtout à celle qui venait d’abattre un homme de sang-froid. Un banni, un agresseur, un voleur, mais un homme tout de même. Encore une fois, la raison pour laquelle elle ne voulait pas faire partit de la milice intérieure revenait lui sauter à la figure. Elle s’éloigna de Héloïse et retourna soulever la charrette et se remettre en route.

✧ J’peux pas faire plus, mais faudra p’t’être d’mander à quelqu’un d’y jeter un coup d’œil.

Cyrielle tenta de mettre un peu plus d’entrain dans ses pas. Elle n’était pas encore nerveuse, mais tout de même légèrement pressée d’arriver à leur destination. Elle se baladait déjà avec un macchabée, elle n’avait absolument aucune envie d’être vue avec un fangeux en ville, sinon c’était sa peau qu’elle risquait. Le résultat serait réellement monstrueux, la panique des matinaux, des morsures, et plus de fangeux en devenir à l’intérieur des murs qui devaient les protéger. Les rues étaient encore assez vides à cette heure, heureusement. Elle ne voulait pas penser à ça, elle ne voulait pas imaginer le pire. Pourtant, elle n’avait aucun doute que des rumeurs à son sujet n’allaient pas tarder à faire le tour de tout Marbrume : « milicienne balafrée balade des cadavres comme une bouchère à travers la ville ». Voilà qui n’allait pas l’aider. Elle laissa échapper un lourd soupir avant de regarder à nouveau la jeune femme qui l’accompagnait et qui, en quelque sorte, avait participé à cette situation, même involontairement.

✧ J’peux vous d’mander c’que vous faites ? Pour gagner vo’te croute j’veux dire. J’pense pas qu’ce soit compliqué de deviner pour moi.


Dernière édition par Cyrielle Dolwen le Mar 28 Mar 2017 - 16:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyJeu 23 Mar 2017 - 22:18

- Parfois il suffit juste d’accepter des remerciements sans chercher plus loin. Dit-elle les sourcils froncés avant de donner une petite tape sur l’épaule de la milicienne pour soupeser ses mots.

Héloïse ne remercie pas Cyrielle d’avoir tué cet homme, elle la remercie, tout simplement de lui avoir sauvé la vie. Peut-être que pour la militaire cela n’a pas d’importance, que l’un ne va pas sans l’autre mais pour Héloïse ce n’est pas la même chose. La soldate a accompli son devoir en tuant ce banni même si la couturière aurait préféré que le dénouement se termine autrement.

- Allons-y. Dit-elle en récupérant son panier.

Le cadavre a une étrange position dans la charrette, Héloïse le fixe tandis que la milicienne se met en place pour soulever le chariot et se rendre jusqu’à la place des pendus. Un de ses bras est ballant et sa main frôle les pavés froids et humides, sa tête est brinquebalante donnant l’impression que le banni suit les rythmes d’une mélodie entrainante, ses jambes sont repliés, ses genoux contre son ventre, recroquevillé sur lui-même, comme s’il cherche un peu de chaleur. La couturière est perdue dans cette vision qui lui laisse un gout étrange sur la langue, âpre, amer et dégoûtant.

Elle ne se le fait pas dire deux fois, elle passe devant, les dépassants et sa démarche est légèrement zigzagante comme si elle ne trouve plus son équilibre. Elle regarde droit devant elle, prenant les ruelles les unes après les autres sans réellement les voir. Héloïse se laisse guider par ses pas tandis que ses pensées sont restées bloquées sur cette atroce vision, de ce cou ensanglanté. Elle essaie, mais en vain, de cogiter à autres choses.

- Com..ment.. ? Dit-elle soudainement, surprise d’entendre la voix de la milicienne, ayant fait abstraction de tout ce qui l’entoure.

Elle tourne lentement la tête sur le côté gauche et essaie de voir les dégâts de sa robe et d’une main, elle tâtonne difficilement derrière son dos pour évaluer l’ampleur des dégâts. La milicienne vient essuyer le sang qui sèche et la couturière crispe fermement son visage sous la douleur en rouspétant une petite injure qui se révèle très vulgaire dans la bouche d’une femme. Elle dénoue son châle qu’elle a accroché autour de sa taille pour recouvrir son dos avant de remercier la soldate dans un petit gémissement contrit.

- Oui, j’irai voir une guérisseuse au Temple, j’espère que ce n’est pas trop grave… Dit-elle en reprenant le chemin en direction de la place des pendus.

Quel début de journée, vraiment ! Malgré le temps maussade, elle s’annonçait plutôt bien mais malheureusement la rencontre avec ce banni avait littéralement changé la donne pour se retrouver légèrement blessée et avec un cadavre sur les bras. Il y a des matins ou il vaut mieux rester au fond de son lit et ne pas bouger.

- Effectivement, vous êtes de la garde, ce n’est pas un métier trop difficile pour une femme ? Je veux dire.. C’est un milieu plutôt masculin, hum ? Dit-elle en tournant rapidement la tête vers la milicienne qui pousse la brouette pour croiser son regard avant de retourner son attention sur la route.
- Pour répondre à votre question, je suis couturière… Je travaille à la Hanse, une jolie boutique qui se nomme « Au fil du Temps », vous avez peut-être déjà vu l’écriteau ? … N’hésitez pas à venir pour une nouvelle robe… Dit-elle en virevoltant doucement vers la milicienne, marchant quelques pas en arrière, lui souriant.
- Nous pourrions voir ensemble un modèle de robe qui vous conviendrait, selon vos goûts et je vous ferai un très bon prix ! … Nous y voilà ! Lance-t-elle en descendant une rue pour ensuite s'arrêter un moment pour observer l’endroit, une place assez macabre, même son nom donne froid dans le dos.

- Ah ! Voilà deux gardes ! Dit-elle en restant au côté de Cyrielle tout en se rapprochant des deux hommes.

Silencieuse, la couturière victime et témoin de la scène, laisse la milicienne engager la conversation et se contente simplement de répondre aux questions de la garde.

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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyDim 2 Avr 2017 - 18:16
Encore une fois, Héloïse était entrée en contact avec elle, brisant la distance qui les séparait, celle qui la séparait de toute personne nouvellement rencontrée. C’était presque déroutant de voir avec quelle facilité cette dernière approchait les gens. Elle se permettait même d’être familière avec elle lorsque Cyrielle faisait preuve de la même proximité. L’injure qu’elle laissa échapper lorsqu’elle lui fit mal lui arracha même un petit gloussement. Elle se sentait détendue en sa présence. Cyrielle la rassura tout de même sur la profondeur de l’entaille dans sa peau. Elle l’observa un instant pendant qu’elle nouait une écharpe autour de son dos comme une ceinture et elles se remirent en route. La milicienne faisait tout son possible pour ne pas observer le cadavre et sa position plus que douteuse pendant qu’elle le transportait.

✧ Ah bah c’est clair qu’dans la milice extérieure, c’pas là qu’y en a le plus, des femmes. J’pense quand même qu’y en a plus qu’les gens croient. C’pas facile, ça c’est clair aussi, mais quand on y trouve son compte, on s’y fait.

Ainsi, la jeune Héloïse était une couturière. Ceci éclaircit beaucoup de choses dans l’esprit de Cyrielle. Cette dernière hocha la tête avec un petit sourire. Elle connaissait la boutique, et pour cause, sa mère y allait parfois. Elle n’avait jamais réussi à l’y emmener et s’était contentée d’acheter des robes en évaluant sa taille. En grandissant, il avait bien fallu qu’elle se résolve à dépenser quelques sous de temps en temps dans des vêtements. Elle était entrée une ou deux fois dans cette boutique en particulier, mais ne se contentait pas de celle-ci. Elle n’avait pas particulièrement sympathisé et n’avais pas demandé de conseil, voilà pourquoi elle ne s’était pas souvenue de son visage. Elle n’imaginait pas la jeune femme du genre à fréquenter la taverne non plus. La milicienne était le genre de cliente qui aimait qu’on la laisse acheter en paix, qui prenait uniquement les modèles les plus simples, exposés et déjà à la bonne taille. Elle ne demandait jamais de retouche et lorsqu’on lui proposait, avait pris l’habitude de les refuser. Pourtant, la proposition qu’elle lui avait faite lui semblait étonnamment intéressante. Elle ne répondit pas tout de suite, laissant la jeune couturière exprimer toute sa joie à cette perspective. Elles auraient certainement l’occasion d’en discuter lorsqu’elle n’aurait plus à trimballer ce cadavre à travers les rues.

Elles arrivèrent enfin sur la place des pendues. Évidemment, il y avait des gardes qui patrouillaient non loin. Cyrielle retint de justesse la jeune femme, un peu trop empressée d’aller leur parler. Elle lui demanda de rester auprès de la charrette, juste le temps qu’elle revienne. Elle aborda seule les deux miliciens, juste le temps de leur demander où se trouvait son coutilier. Heureusement, il était non loin et elle alla le chercher. Sur le chemin qui les séparait de la jeune Héloïse, Cyrielle lui expliqua ce qui s’était passé. Son passage au port, le cri, comment elle avait surpris le banni, la trace sur son bras et comment elles en étaient arrivées là. Elle avait fait court et avait terminé avant que ce dernier ne se présente tout sourire à la jeune civile. Le coutilier Brisefer était, au plus grand damn de Cyrielle, ce qu’on pouvait appeler un Don Juan, et un tombeur de jupons. Il s’était tout de suite montré très concerné par ce qui était arrivé à Héloïse et avait tenté de se montrer très rassurant, et bien plus qu’elle, tactile et proche. Contrairement à Cyrielle, il avait l’air d’en savoir un peu sur elle et surtout de s’intéresser au fait qu’elle était seule. Veuve, mais seule. Il était de taille moyenne, les cheveux bruns, les yeux noisette et le bronzage de ceux qui sortaient plus souvent en uniforme qu’en vêtements.

Il l’écouta attentivement raconter à nouveau ce qui s’était passé et félicita exagérément Cyrielle pour son intervention. Il leur assura qu’il avait bien pris note de ce qui s’était passé et qu’il se chargeait du cadavre ainsi que de rendre la charrette au généreux pêcheur qui leur avait prêté. Ceci, sans même demander à quoi celui-ci ressemblait. La milicienne n’en attendait pas plus avant de faire signe à Héloïse qu’elle la raccompagnait chez elle, ou du moins, à son atelier de couture. La milicienne était relativement soulagée de la tournure des évènements et dès qu’elles s’étaient trouvées à distance respectable, elle se retourna vers elle.

✧ Désolé pour ça, il est toujours comme ça. Dès qu’y a une jolie donzelle dans l’coin, il’se sent plus pisser. J’espère que c’était quand même pas trop désagréable. Merci en tout cas.

Cyrielle marchait aux côtés de Héloïse alors qu’elles revenaient vers le quartier de la Hanse.

✧ D’ailleurs, tu connais p’t’être ma mère en fait. Lilith Dolwen ? Mon père tient la taverne « Aux Trois Cerfs ». Elle avait pris l’habitude de v’nir chez vous, elle s’entendait bien avec une autre couturière. Certainement une qui aime les rumeurs et les ragots.
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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyMer 19 Avr 2017 - 11:39

Héloïse explique, en ajoutant le plus de détails possible les évènements de son agression et le sauvetage inespéré de la milicienne. Sir Brisefer se montre très intéressé par l’histoire avant qu’elle ne se rend compte qu’il essaie d’attirer ses faveurs, comme en posant négligemment sa main sur son épaule ou par ses innombrables sourires alors que la discussion ne s’y prête absolument pas ! Lorsqu’elle se fait gentiment raccompagner par Cyrielle qui s’excuse du comportement de son supérieur et ne peut s’empêcher de sourire.

- Ça ne doit pas-être difficile de travailler tous les jours avec Sir Brisefer..

Elle marche en compagnie de la milicienne qui l’a raccompagne jusqu’à sa petite maison dans la Grande Rue des Hytres et la couturière trouve cette attention très sympathique. Elle met un moment à réfléchir et le nom lui dit vaguement quelques choses.

- Peut-être lorsque je travaillais dans la boutique « De Fil en Aiguille » chez feu Monsieur Lanvin… Nous étions plusieurs couturières… Actuellement, je travaille « Au Fil du Temps » chez Dame de Beauval… N’hésitez pas à venir me voir pour votre robe, je vous ferais un très bon prix, une manière de vous aider comme vous l’avez fait pour moi !

Elle marche silencieuse en regardant les vitrines des commerces et il n’y a encore peu de monde à cette heure-ci de la matinée.

- En tout cas, vous vous battez aussi bien qu’un homme, c’est… impressionnant !

Héloïse s’interroge et elle devrait peut-être apprendre à se défendre car l’avenir semble de plus en plus sombre entre les bannis et les fangueux, elle devrait peut-être apprendre à frapper son adversaire afin de lui permettre de le déstabiliser pour pouvoir s’enfuir. Par contre, elle serait incapable de tuer un homme de sang-froid comme Cyrielle qui n’a pas hésité une seule seconde, la couturière la trouve tellement courageuse !

- Pourquoi vous êtes-vous engagées ? La questionne-t-elle soudainement intéressée par le choix ou les raisons qui ont pu pousser Cyrielle à devenir milicienne, un monde souvent empreint de misogynie.

- Si… dans l'avenir, vous avez besoin de compagnie féminine, je serais ravie de vous recevoir dans mon humble logis pour discuter près du feu… Propose-t-elle en toute sincérité lorsqu’elle s’arrête devant ce qui semble être son petit gourbi.

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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] EmptyMar 2 Mai 2017 - 19:50
La milicienne regarda Héloïse sourire et pendant quelques instants, se retrouva étonnée et sur le cul par sa réflexion. Elle ne comprenait pas. Cyrielle avait besoin de prendre quelques instants afin de réaliser ce qui pouvait amener cette jeune femme à penser de cette manière. Certainement que la couturière ne réalisait pas qu’il n’était pas ainsi avec elle. C’était une bonne chose, mais le côté négatif était que son attitude avec elle était plutôt dédaigneuse. Si les hommes de la milice pouvaient se montrer charmants lorsqu’ils s’intéressaient à une femme et qu’ils n’attendaient pas de trouver une occasion de la forcer dans leur couche, avec elle ils ne montraient qu’un comportement hautain. Malgré l’autorisation et le besoin de main-d’œuvre, personne n’avouait que les femmes avaient leur place ailleurs que dans une cuisine ou une maison close. C’était comme ça, et ils ne voulaient pas que ça change. Alors non, ce n’était pas facile de travailler avec « Sir Brisefer », mais c’était le sergent à qui on l’avait affecté, alors elle n’avait pas d’autre choix que de faire avec.

Elle reprit le cours de la marche et de la conversation, le visage légèrement renfrogné et désolé pour elle et pour toute la naïveté qu’elle semblait encore garder précieusement en elle. Cyrielle avait perdu ce trait très rapidement avec l’environnement dans lequel elle avait grandi, et elle ne pensait pas lui envier cette facette, c’était s’exposer à beaucoup trop de danger. Pour autant, il était inutile de se lancer dans un débat, et encore moins dans celui-là, avec une couturière comme elle. Elles lui donnaient presque l’impression de ne pas vivre dans le même monde, leur contexte et leur quotidien devaient être bien loin l’un de l’autre. La seule chose qui la rassurait était que Héloïse semblait se plaire dans son métier. La milicienne ne l’avait pas vu à l’œuvre, mais elle semblait parler de ce sujet avec une attitude plus décontractée et ouverte, assez facilement et avec une joie qu’elle ne pensait pas feinte. C’était une bonne chose que tout le monde n’avait pas l’occasion de réaliser. Elle entend encore sa proposition pour cette fameuse robe, et avec quelques hésitations et un petit mouvement de ses poignets derrière son dos qui auraient pu trahir l’ennui que représentait pour elle la tâche de se faire faire une robe, elle finit par jeter un regard vers la charmante jeune femme.

✧ Eh b’en, si v’s’êtes pas trop occupée et qu’vous avez rien d’prévu, on pourrait p’t’être faire ça maintenant ? J’suis pas en ville si souvent qu’ça et j’sais jamais trop quand j’pars ou pour combien d’temps, alors… Si ça vous arrange, j’suis libre.

La jeune Dolwen avait fait en sorte de regarder devant elle, se disant que plus vite c’était fait, plus elle aurait de temps devant elle pour profiter de la fameuse robe. Après tout, il fallait avouer que c’était intéressant et qu’elle n’avait pas l’occasion de s’offrir quelque chose à chaque retour de mission. Les cases mesures, essayages et peaufinage étaient obligatoires, mais elle pourrait certainement s’arranger avec elle pour ne pas trop insister à ce sujet. Après tout, au vu des rares moments pendant lesquels elle allait la porter, ça ne justifiait pas qu’elle fournisse un effort si conséquent. De plus qu’elle ne se rendait pas à des évènements de grande envergure, ce serait presque dommage pour l’étoffe. En réponse à quoi Héloïse complimenta ses aptitudes au combat. « Comme un homme » qu’elle disait. Sa touche d’admiration la toucha et la fit rire un instant. Quelques pouffements sincères et loin d’être moqueurs. Même si Cyrielle arbora ensuite un sourire en coin moqueur et prit une voix très faussement vexée.

✧ Hey, j’suis d’la milice extérieure quand même ! J’accompagne pas les marchands pour faire joli. Merci quand même, j’comprends c’que tu veux dire, t’inquiètes.

Pourtant, elle eut à peine le temps de lui répondre qu’elle la vit cogiter. Rapidement, la milicienne dirigea son regard devant elle et la laissa s’enfoncer un peu dans ses pensées. Pourtant, la question fatidique ne tarda pas à être posée. Cette fameuse question que ses parents lui avaient posée tellement de fois et à laquelle elle n’avait jamais pris la peine de leur répondre. Elle savait bien que lorsqu’ils lui demandaient, aussi sincèrement curieux qu’ils pensaient l’être, ils ne l’étaient pas. Ils ne voulaient pas savoir pourquoi elle l’avait fait, ce qu’ils voulaient c’était entendre un nombre interminable de raisons logiques et avantageuses qu’ils pourraient nier et contredire avec leurs propres arguments et leur propre vision de la vie qu’ils voulaient lui imposer. Elle avait coupé court à chacune de leurs conversations à ce sujet. Que ce soit par la fuite ou la confrontation en leur exposant que leur manœuvre était inutile et ne changerait strictement rien à la situation. Ils avaient été tenaces et patients, revenant sur le sujet encore et encore, pensant l’avoir à l’usure. Pourtant, ça n’arrivait pas, et éventuellement ils s’y étaient faits.

✧ Honnêtement, j’sais plus c’que j’pensais à l’époque. C’que j’sais, c’est que j’me suis toujours bagarré petite. Les autres filles j’les aimaient pas, et elle non plus alors j’faisais comme les garçons. Jusqu’au moment où on m’a r’cruté dans la milice. Si on m’redemandait la même chose maintenant, j’retournerais dans la milice. C’est c’que j’fais d’mieux, la seule chose que j’sais faire, et ça m’plait comme ça. C’est l’seul moyen qu’j’ai de pas d’voir m’marier à un gros vieux chnock pour porter ces gosses toute l’année pour l’restant d’mes jours. En tout cas, c’est comme ça qu’je vois les choses.

La remarque de Héloïse lui avait faite chaud au cœur. Elle ne savait pas si cette dernière était mariée ou non, ne connaissait rien de son statut de veuve et ne savait pas non plus si elle avait des enfants ou non, mais elle ne semblait pas avoir mal interprété ces mots. Évidemment qu’elle ne pensait pas du mal de toutes les femmes qui avaient trouvé leur compte de cette manière-là. Juste qu’elle admettait volontairement qu’elle n’était pas capable d’un tel train de vie. Elle pouvait supporter les enfants, pour le peu qu’elle en voyait, mais avoir les siens et devoir s’en occuper toute la sainte journée, c’était vraiment trop lui demander. Et puis, c’était affreusement long neuf mois pour porter un enfant, devenir une baleine, ne plus pouvoir rien porter ou se lever. Elle n’osait même pas imaginer devoir rester aussi longtemps en compagnie de sa mère, dépendante d’elle et de sa très probable excitation à la nouvelle. Cyrielle considérait sa mère comme une bonne mère, et certainement qu’elle finirait par élever son enfant si elle devait en avoir, mais sa vision à ce sujet était tellement fermée qu’elle ne pouvait pas s’imaginer dans ce genre de situation, ou du moins pas encore. Certainement que les hormones auraient tôt fait de lui faire tourner la tête un jour.

✧ En tout cas, merci beaucoup, ça m’touche vraiment. Comme dit, si vous êtes libre, on peut s’occuper d’cette histoire de robe maintenant, où alors on peut s’voir une autre fois. On fait comme ça vous arrange.


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MessageSujet: Re: L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen]   L'aiguille et l'épée ne sauraient être maniées par les mêmes mains. [PV- Cyrielle Dolwen] Empty
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