[Abandonné par Aali] Une réconciliation? Si éphémère soit elle! (PV Aalicia Calderan)

Quinze jours? Non, plus d’un mois s’était écoulé depuis que la Veuve Noire avait subi la cruelle mais non moins justifié punition de la part de son amant. Elle avait quitté le Manoir en colère en compagnie de son domestique Alfonso, pour élire provisoirement domicile dans ses appartements privé de l’Effeuill’ ge. De longues semaines étaient passés où les amants s’évitaient comme la “Peste”. Durant ce laps de temps, le Comte avait participé à une importante soirée Mondaine où il y avait retrouvé nombre d'influentes connaissances telles que les époux de Brasey, les retrouvant au lendemain dans la propriété des Restellie. Il avait aussi fait appel au prestigieux atelier de couture tenue par dame de Beauval, l’une de ses employée devant se présenter au 15 du mois.

Victor n’avait donc pas été inactif durant cette période et entre la venue de la couturière et son rapprochement avec ses amis de Brasey, il devait faire face à cette situation personnelle délicate, faisant preuve de discernement entre le privé et les affaires. Fallait-il compter sur le Comte pour faire le premier pas dans une éventuelle énième réconciliation avec dame Calderan? Non, bien sûre que non! L’arrogance l’emportait. Et en ce 10 Juin de l’année 1165, alors que le Manoir était toujours vide de la présence de la Veuve Noire, l’homme devait tenir une réunion plénière dans une vaste salle de l’établissement des plaisirs. L’ensemble du personnel y avait été convié.

L’ordre du jour ne changeait pas de l’habitude. Victor dressant les résultat comptable du mois précédent. Les chiffres étaient dans l’ensemble assez bon. Les employés avaient comme d’habitude droit à la parole afin de s’exprimer sur leur conditions de travail et les échanges étaient toujours des plus constructifs. Il n’y avait aucun fait notoire à relever, l’établissement fonctionnant toujours comme une horloge sans le moindre grain de sable dans ses rouages.

- Messieurs, dames, s’il n’y a plus de question, la séance est levée, vous pouvez retourner à vos affaires.

Sans un regard pour son acolyte qui présidait la réunion, Victor de Rougelac laissa ses employés quitter les lieux tandis qu’il rangeait ses notes et parchemins dans un porte documents en cuir. Aalicia allait elle laisser filer son associé? Si elle ne l’interpelait pas, Victor avait prévu une petite balade sur l’Esplanade, le temps était radieux et idéal pour se dégourdir les jambes.

Finissant de déblayer ses affaires, Victor de Rougelac referma son porte document par une lanière de cuir, la passant sous son aisselle gauche, se dirigeant sans un mot vers la porte. Ces pas s'arretèrent lorsqu'il entendit la voiX de la dernière personne étant rester dans la salle de réunion, son associées et amante qui lui faisait vivre bien des tourments ses derniers temps.

Non satisfaite d'avoir mit dans l'embarras le Comte après que ce dernier ait dû couvrir ses actes devant le Milicien Herald Dreit, elle n'avait pas accordé crédit à sa punition qui suivit et s'était ensuite permise de quitter la demeure et de mettre de la distance avec l'homme qui l'avait vu grandir, qui l'avait soutenu dans les épreuves de sa vie, qui l'avait fait découvrir sa libido. Aujourd'hui, un mois après leur dispute, la voilà enfin faire le premier pas. Il était temps ! Mais cela n'avait il pas laisser de traces dans les convictions du sang bleu qu'il portait jusque là à son égare?

Il se retourna au moment où elle s'excusa, admettant enfin mais difficilement être désolé. Mais aurait elle pu s'arrêter là où au moins un peu plus se justifier ? Mais non, voilà qu'elle remettait en doute la sincérité de l'amour que lui portait le Comte de Rougelac. Certes elle avait toujours etété loyal, certe il avait en effet fauté, encore que... ils n'étaient qu'amants et n'avaient jamais officiellement pu acter leur couple. Victor avait pourtant céder à un pacte suite à cette relation intime avec Grâce de Brasey, mais avait clairement demander à Aalicia de trouver solution à sa disgrâce, ce qui jusqu'a ce jour n'avait jamais été initié d'une quelconque manière.

Un regard dur et tendre à la fois s'afficha sur son visage, comment etait ce possible? Seule son amie pouvait le ressentir. Victor se racla la gorge, reposant sur le plateau de la longue table ses effets avant de répondre à repentante revêche.

- Tu n'es qu'une incorrigible idiote, Aalicia ! Comment oses-tu prononcer ces paroles. Qu'est ce qui te fait penser cela? Une marionnette ?!!!

Il s'approcha, entourant comme il le pouvait la paume de sa main droite autour du cou de la sulfureuse noble déchu, reprenant d'un ton grave.

- Tu n'es que l'unique marionnettiste de ton destin, Aalicia. Si nous n'avons jamais pu nous unir par les liens sacrés du mariage jusqu'à aujourd'hui et depuis le décès de tes époux, ce n'est pas sans raison. Tu dois retrouver ce qui ta été volé. Je suis un Comte influent de la cité et je dois me comporter comme tel dans les sphères officielles.

Il prit une pose, relâchant sà légère étreinte de sa main, relevant le menton pour poser un regard à la fois aimant mais inquisiteur.

- Entre la passion et la raison, le choix ne m'est que trop évident de par mon sang. Et tu le sais. Je ne suis pas du "Bas Peuple" et les codes sont ainsi fait que je ne peux, devant la Trinité offrir ma main qu'à une sang bleu. Ta quête pour le retrouver a-t-elle un tant soit peu progressée? Ose encore douter de mes sentiments ! Je t'aime et t'aimerais toujours de quelque manière que ce soit. L' amour est un domaine vaste. Nous sommes amis, amants, frère et soeur, père et fille, associés.

Il recula de quelques pas, achevant.

- A toi d'oeuvrer pour savoir de quel amour se nourrira notre futur. T'es choix, t'es acts, tout aura son importance et j'agirais en conséquence comme j'ai toujours agit et dans ton intérêt, notre intérêt.

Il se tut la laissant digérer cette sommes d'informations. Depuis de longues années leurs liens se renforçaient se modifiaient, s'adaptaient mais quelqu'en soit la finalité une certaine forme d'amour subsisterait toujours entre eux.

Aalicia lachait prise, craquant, cédant aux émotions. Les mots du Comte étaient dur mais d'un réalisme assumé. Elle pleura, frappa son torse, se mettant subitement totalement nu devant lui. Elle lui crachait au visage toute ce qu'elle avait dans les trippes. Victor restait impassible, prenant acte dignement, conscient qu'elle maudissait plus que tout le rang et surtout la réputation que voulait préserver son amant.

Victor de Rougelac ne pouvait lui donner raison. Il pouvait la comprendre, mais il se le répétait en boucle dans sa tête "la raison prend le pas sur la passion". Sur certains points, Aalicia divaguait mais il ne lui en tenait pas rigueur. Elle était en colère mais uniquement contre lui ou inconsciemment aussi contre elle même?

Sans un mot, il la laissa faire les 100 pas continuer à pester, certains éléments à prendre en considération d'autres pas vraiment crédible. Achevant alors sa réaction en baissant la tête, il la senti à nouveau pleurer cédant totalement à ses émotions. Le Comte se rapprocha et l'enveloppa dans ses bras, faisant de son corps une coquille protectrice. Posant sa tête tempe contre tempe, Victor lui murmura à l'oreille.

- Calme toi mon Araignée. Si tout était si simple... Tu ne t'imagine hélas pas l'importance des coutumes qui régissent la bonne société. Tu sais que je regrette de t'avoir fait épouser ce monstre de Julian qui a marqué ton corps à jamais... Aalicia, si ma famille, si les familles de sang bleu subsistantes à Marbrume sont encore là, c'est bien parceque nous avons respecté certains principes au détriment des choix de coeur, ne m'accuse pas de choisir ce qui me, nous permet d'avoir encore tout ce qui nous entour...

Il caressa tendrement sa peau marqué par les souffrances du passé.

- N'oubli pas que si je n'avais pas été là... Où serais tu? Tu sais comment finisse les nobles déchues... comme certaines de nos employées au mieux... et au pire... je te laisse deviner. C'est une forme d'amour différent que je t'ai offerte, une parmis les autres que nous cherchons à entretenir. Et je finirais en te disant que... tu te sens exclu parceque tu ne te donne pas les moyens de te réintégrer au système.

Il l'embrassa dans le cou, serrant son étreinte de manière tendre et affective rajoutant dans un souffle.

- Quoi qu'il arrive, tu restera important à mes yeux et jamais je ne te délaisserais... je te connais depuis si jeune... je t'ai vu grandir... je t'ai accompagné dans le meilleurs comme dans le pire...

Dans l'écrin ses bras viriles du Comte, la Veuve Noire apaisait sa conscience. Des questions, sans reponses, des remarques sans retour. Que pouvait il bien répondre si ce n'est ce qu'elle savait déjà.

- Si j'avais été seul juge... mais ce sont tes parents qui avaient le dernier mot, c'est ainsi cela fait parti des codes de la noblesse depuis tout temps. Quand au sujet de la réputation, sans cela, je perdrais tout et tu perdrais ce qu'il te reste également. C'est la base de la réussite, le composant même qui lient prestige - titre - fortune - pouvoir. Je suis un homme ambitieux et c'est ce qui guide ma vie, mes pas.

C'est alors qu'elle lui avouait sa jalousie maladive, ce n'était pas si surprenant en soit. Elle craignait que la raison de son amant l'emporte sur sa passion, qu'il trouve intérêt auprès d'une femme lui permettant d'assurer son pouvoir, lui donner une descendance légitime. C'était effectivement une perspective bien réelle alors qu'elle lui avouait nombre de fausse couche. L'éternel problème d'enfants bâtard et aussi cette envie suicidaire s'il venait à épouser une autre.

Était elle si faible alors qu'il l'avait instruite, modelée à son image pour qu'elle s'endurcisse. Elle le menaçait sans autre forme de procès. Devait il lui répondre? Devait-il lui rappeler ce qu'il venait précédemment de lui dire, lui énoncer, lui faire comprendre?

- Je t'aiderais et t'aimerais toujours mais de la manière dont nous dictera notre destin.

Aalicia réévoqua sa dernière fausse couche, met tant un point d'honneur à à nouveau se priver de la joie de porter un enfant. Victor se devait alors de prendre cette déclaration en considération. Deux profils se femmes s'offraient à lui, l'un devait être découvert, affirmé, confirmé, possédant déjà la noblesse, l'autre cette femme en face de lui qui avait à prouvé, retrouver son héritage, et cesser de commettre des erreurs, la naissance d'un bâtard n'en serait qu'une énième.

Gardant le silence, cajolant son amante qui s'était livrée à coeur ouvert, Victor devait pourtant à présent se méfier de leurs relations intimes ou tout du moins de leur conclusion. Les deux amants et associés semblaient se réconcilier, mais se comprenaient-ils pour autant, serait ce éphémère ? Ces questions ne traversèrent que quelques secondes l'esprit du Comte, preferant savourer l'instant.

Trahir, trahir ! Mais quoi? Un serment ? Un pact ? En ce cas, nul risque, il ne culbuterait personne mais cela ne l'empêcherait pas d'approfondir les démarches prises à l'encontre de la fille aînée de ses amis le Baron et la Baronne de Brasey, en cela il ne trahissait rien.

- Cesse de me supplier mon Araignée. Cesse de parler de trahison ! Je ne trousserais personne tant que... tu ne réitérera pas d'autres erreurs qui nous conduisent à nous déchirer ou que mon destin m'incite à prendre des décisions de raisons.

Sa réponse était sans appel. Les conditions étaient clairs et reprenaient ces propres et précédents propos. C'est alors qu'Aalicia vint offrir à son amant l'aveux d'un projet. Etait il mûrement réfléchi ou la consequence d'une simple réaction à la situation actuelle?

- Hmmm... Fait donc, je n'ai nullement à porter de jugement quand à ton projet. Tes oeuvres personnelles sont tiennes, puissent elles te porter succès.

Approuvait il? Désapprouvait il? Victor n'avait réellement aucun recul quand à la pertinence de ce projet. Le geste était louable certe, et bien etrange de la part d'Aalicia Calderan, venant un peu comme un cheveux sur la soupe. Le mieux était voir dans les faits, ce projet mûrir.

Aalicia reprenait enfin un peu le contrôle de soit. Il n'était pas trop tôt, mais chaque moment de colère lui portait préjudice, comencait elle a le comprendre? Silencieux, le Comte l'observa alors se revêtir, enfin se drappait elle d'un peu de dignité. Prenant acte des mots censés qui sortirent de la bouche de son Araignée, elle cherchait à le rassurer et qu'il lui accorde de l'intérêt sans avoir à crier scandal.

Victor lui sourit mais pas aussi franchement qu'à l'habitude. Elle n'oubliait pas et lui non plus. Pourtant elle venait de faire le premier pas et il ne fallait pas l'oublier. De manière taquine mais non moins sous couvert de sincérité, il lui répondit.

- Il t'as fallut un mois tout de même. Bon... que dirais tu de te dégourdir un peu les jambes. Le soleil brille dehors. Nous n'allons pas nous en priver ? Aurais tu peux etre quelques projets pour occuper notre journée ? Une balade sur l'esplanade, un achat à faire?

Elle n'à ait guère l'intention d'endosser le rôle de dominant aujourd'hui mais son amant allait lui laisser toute la latitude d'organiser les quelques heures à suivre, rajoutant au passage.

- Et n'oubli pas de faire rapporter tes effets au Manoir, à mpins que tu ai prit goût à ta suite ici.

La Veuve se tourna, dégageant sa nuque pour laisser le Comte s'occuper des lacets de sa robe. Elle lui demandait patience, aide et de ne pas l'exclure. Hors, le sang bleu n'attendait pas d'elle qu'elle le suive comme un petit toutou mais qu'elle soit force de proposition et entreprenante. Ses qualités, elle ne les avaient pas montré pour l'heure. Cela agaçait Victor qui semblait alors passer ses nerfs sur les lacets, les serrant un peu fort et sèchement, rongeant son frein pour répondre.

- L'impatience à toujours été une de mes qualité comme un de mes défaut. Quand au reste je n'ai nul besoin d'une femme statique qui se repose sur moi, à bon entendeur...

Comprenne ce qu'elle comprendra. C'est alors qu'elle osa s'inquiéter de l'amour qu'il lui portait, mais ce n'était en effet pas fort habile et même si Victor aurait aimait glisser un petit oui, le non l'emporta a la majorité comme dans un scrutin. Et puis, durant cette pose, il avait eut la chance de revoir la fille aînée de Brasey et cet élément rebattait clairement les cartes. Victor, il faut se le rappeler, est un sang bleu opportuniste et ambitieux que rien n'arrêtait...

- Non. Surtout lorsque ce genre d'habitude s'installe...

Rien de pire que d'accumuler les tensions dans un couple. Ceci dit, mettant les points sur les "i" quand à l'attitude un peu trop sanguine de la Veuve Noire, Aalicia semblait vouloir elle aussi se balader sur l'Esplanade pour y faire quelques achats, vestimentaire. Elle évoqua l'éventualité d'y envoyer son domestique, Alfonso ce que rejeta catégoriquement le sang-bleu, autant profiter de cette journée de réconciliation pour participer au changement de garde robe de cette dernière.

Elle vint ensuite se mettre sur la pointe des pieds pour lui murmurer son intention de finir ce qui était resté inachevé. Sans dire mot, il aviserait le moment venu avant de quitter l'établissement au bras de la jeune femme, direction la ruelle marchande de l'Esplanade. Victor adoptait une attitude toujours neutre alors qu'ils se retrouvèrent devant une première boutique.

- Allons donc voir là dedans ce qui pourrait te convenir, veux-tu?

Relâchant son bras, il posa une main sur sa taille, l'invitant à passer les porte de l'échoppe, saluant la gérante d'un mouvement de tête.

La Veuve Noire n'avait pas eu l'intention de se faire ainsi démonter par son amant proclamant haut et fort qu'elle possédait plus d'influence que lui. Elle était piqué dans son orgueil et c'était bien là réaction que la sang-bleu attendait. Un petit coup de fouet, ne soit il pas de cuir par de mots, faisait souvent son effet pour réveiller les esprits et les motivations.

Sur ce, ils avaient donc passé la porte d'une échoppe, une orfèvrerie. Le Comte aurait été persuadé que quelques mois plus tôt cet établissement était un atelier de couture, mais soit, il y avait du avoir un changement de propriétaire entre temps.

La tenancière reconnu l'Araignée et évoquait une soit disant... comman...? Victor ne s'y trompa nullement, la commerçante venait de faire une bourde et Aalicia lui avait lancer un regard noire. Rougelac semblait s'amuser de cette situation un peu cocasse et gênante pour les deux femmes. Finalement, la Veuve Noire céda, Mila en avait trop dit et le Comte n'était pas naïf à ce point.

- Qu'est ce que cette petite cachotterie mon Araignée ?

Murmura t il avant que la commerçante ne revienne pour présenter dans un écrin de velours une magnifique chevalière d'onyx et d'argent. L'homme ne toucha pas l'objet, l'admirant. Elle connaissait ses goûts et elle ne pu que constater des traits satisfait s'afficher sur son visage.

- Très bel ouvrage.

Il porta son attention sur son amante.

- Tu voulais me l'offrir en guise d'excuse? Tu devrais alors plus souvent te fâcher.

Plaisant t il, certain que le bijou serait pour lui. Oui, loin de lui l envi que ces situations se reproduisent car cela amenait de la distance dans le couple. Il se tourna alors vers Mila.

- Puis-je?

Il caressa alors du bout de doigts le bijou, le prenant finalement pour le passer à l'un de ses doigt en corps exempt d'anneau.