C’est dans la contrée sud de Marbrume, dans un petit village perdu au milieu d’un bois, appelé « Bois-Pénates » qu’Anastasia vit le jour. Elle fut la troisième enfant et unique fille de l’union entre deux aristocrates, Arthur de Bois-Pénates et Iseult de Maan. Son père, Arthur de Bois-Pénates était le Baron de cette terre dont la renommée se devait à la qualité de son bois. Flexible et solide, ce dernier servait à la construction de meubles raffinés et d’écus dans toute la région de Marbrume. Les parents d’Anastasia manifestaient un dévouement sincère à la Trinité et suivaient strictement ses préceptes. Quand Anastasia naquit, ils ne perçurent pas sa cécité comme une malédiction, mais comme un don des Dieux. Gwenevere de Maan, grand-mère d’Anastasia de Bois-Pénates et mère Iseult de Maan, autrefois haute-prêtresse respectée du temple de Marbrume, avait été également atteinte de cécité à sa naissance. Dotée de dons divins, la famille vit en Anastasia la réincarnation de sa grand-mère. Ils firent venir de Marbrume, une prêtresse nommée Eléanore, qui se chargea de son éducation et lui enseigna les arts libéraux. La jeune fille acquit auprès de son professeur « le pouvoir de la langue », c’est-à-dire l’expression, le raisonnement, la persuasion et la séduction par l’enseignement de la grammaire, de la dialectique et de la rhétorique. Par la suite, elle s’intéressa aux disciplines mathématisables, à savoir l’arithmétique, la musique, la géométrie, et l’astronomie, bien qu’elle ne puisse observer les astres de ses propres yeux. Ce fut un apprentissage particulièrement difficile pour Anastasia qui utilisait uniquement son sens du toucher et son ouï pour suivre les leçons. L’Enfant se consacra également à l’exercice et le développement du corps, son frère, le fils ainé, Alfred de Bois-Pénates, lui apprit à monter à cheval et à maîtriser les techniques de déplacement et de monte, un entraînement vigoureux mais plaisant pour Anastasia qui aimait passer du temps en compagnie de son frère. Le noble hériter d’un vingtaine d’années ressemblait beaucoup à son vieux père, Arthur, sur le plan mental, pragmatique, droit, directif mais aussi loyal, dévouée et très pieux. Arthur de Bois-Pénates voyait en son fils Alfred, le parfait héritier et un leader né. Quant au second fils de la famille, Magnus de Bois-Pénates, ce dernier avait hérité des traits de sa mère Iseult de Maan, intelligent et indépendant, il avait toujours été en conflit avec son père et son frère ainé. Par son jeune âge, il possédait une complicité fraternelle avec sa sœur cadette, Anastasia. Lors de son adoubement de chevalier, Iseult, leur mère, lui avait cousu une magnifique tunique blanche en lin et Anastasia l’avait assisté lors de « sa veillée d’armes », en passant la nuit à ses côtés à prier dans la chapelle du village. Cependant, ces moments de complicités ne durèrent pas éternellement. Anastasia vécut la douloureuse séparation entre elle et son frère, en effet ce dernier fut déclaré banni des terres de Bois-Pénates par son père suite à sa liaison cachée avec l’une des filles d’une maison rivale voisine, la maison Prisépine dont le territoire se situait à l’est des terres de Bois-Pénates. Ce fut un moment douloureux pour Anastasia qui ne revit plus jamais son frère Magnus.

En Juin 1164 parvinrent les premières rumeurs de Fangeux à l’ouest du Royaume des Langres, créatures humanoïdes et mythiques se terrant dans la boue et la fange. Isolé dans les bois, le village de Bois-Pénates ne prit pas directement action. Le mois suivant, les rumeurs se confirmèrent suites à plusieurs attaques des fangeux sur les convois transportant le bois jusqu’à la cité de Marbrume. Malgré l’ampleur de la menace, Sire Arthur de Bois-Pénates refusa de s’allier avec le Baron de Prisépine, Sire Charles, un homme envieux qui eut toujours convoité les terres de son voisin. Des palissades furent construites tout autour du village dans le but de le protéger d’une éventuelle attaque et des mercenaires furent engagés pour escorter les convois de marchandises jusqu’à la cité de Mabrume. Quelques jours plus tard, un fangeux fut abattu aux portes du village par l’un des veilleurs. Avec l’amplification des invasions fangeuses d’août 1164, le fils ainé Alfred réussit à convaincre son père de faire alliance avec la maison Prisépine dans le but de contrer une horde de fangeux venant de l’ouest, repérée plus tôt par l’un des éclaireurs du village. Tandis que l’armée de Bois-Pénates dirigée par le Baron Arthur suivi de son second Alfred faisait face à la horde de fangeux sur une plaine non loin de l’orée du bois, l’armée de Prisépine fut attendue pour frapper l’ennemi de flanc. Ce ne fut qu’après dix bonnes minutes que l’armée alliée se dévoila, avant de se retirer honteusement. Trahie et seule face à la horde de fangeux, l’armée de Bois-Pénates se retrouva débordée et vaincue. Le Baron Sire Arthur eut été vu tomber sur le champ de bataille et succomber de ses blessures. On ne su ce qu’il est advint de son fils et héritier, Alfred. Un messager vint apporter la nouvelle au village qui plongea par la suite dans le chaos total. Anastasia fut portée sur un carrosse puis envoyée en vitesse à Marbrume pour sa propre sécurité et l’accomplissement de sa voie ecclésiastique. Sire Charles de Préspine assassina Iseult qui avait fait le choix de rester au village, avant de s’approprier les terres de Bois-Pénates. Finalement, la victoire de ce dernier fut brève, puisque les dernières rumeurs rapportèrent la destruction de la quasi-totalité des villages de la région par les fangeux à l’exception de quelques forts bien défendus.

Marbrume soutient la création; cette fiche a été codée par Orange de CSSActif