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 Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac

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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptySam 22 Avr 2017 - 12:38

       
Tu ignores le vide devant toi, les vertiges et la peur tu connais pas... Seul au milieu des loups, tu t'enfonces au bord des précipices. Dans la cité perdue, au travers de la nuit, toi tu vas bien. En travers la douleur et la mélancolie, tout ira bien. Victor de Rougelac & Gabriel Destrelmar
       

       
Dans les flammes de l'avenir s'amorcent la renaissance de demain

     

 
Le début de journée est radieux comme on peut s’y attendre pour une matinée estivale du mois d’août. La chaleur est presque suffocante et dans les quartiers des dragons d’airain nombreux sont les hommes et les femmes à se contenter d’une simple tunique de lin ou d’une cotte légère. Les plus chanceux n’étant pas affectés à un quelconque contrat savourent le fait de ne pas porter une couche protectrice d’armure et ont une pensée pour les deux sections qui n’avaient pas cette chance et qui étaient en train d’escorter une cargaison pour l’une et surveiller un entrepôt au contenu très précieux pour l’autre. Le silence règne dans le secteur appartenant à la compagnie mercenaire du capitaine Gabriel Destrelmar. Silence uniquement brisé par les aboiements féroces d’un chien, molosse appartenant à un sergent se trouvant avec sa section et quelques coups d’armes d’entrainement contre le bois dur. La fière bannière du dragon cuivré sur fond azur ne flotte pas au vent comme la proue d’un navire dressée bien droite, ne semble pas fendre les flots célestes de son tissu virevoltant car il n’y a pas la moindre once de brise. Les vétérans jouent aux cartes autour de tables, les archers se prélassent à l’ombre, certains font la sieste dans leurs quartiers, Jaime s’occupe des dix chevaux des officiers avec une abnégation non feinte comme un fanatique s’adonnant à la prière, les petites mains de la compagnie ne prennent pas de repos et lavent le linge, recousent les tissus déchirés et abîmés de leurs aiguilles habiles, Ardath s’entraine à lire et écrire chaque mot qu’elle parvient à déchiffrer et recopier lui tire un sourire de contentement et une satisfaction féroce, le pendu un archer sirote le vin de sa gourde en compagnie de camarades tout en échangeant des souvenirs des plus illustres batailles tirées du passé pas si lointain de la compagnie.

Les plus courageux, une infime poignée par une telle chaleur de fournaise s’entrainent au milieu de la cour principale et frappent la quintaine, le poteau d’entrainement de leurs coups acharnés. Le chant de la hache, l’épée, la lance, la hallebarde sonne comme une promesse d’épuisement glorieux mais même cette petite poignée de professionnels endurcis ne peut rien contre la morsure brûlante de l’astre flamboyant. Ils s’épuisent bien plus vite que d’habitude et demandent la permission au sergent de garde d’aller se rafraîchir aux thermes bien qu’ils sachent que le lieu sera bondé par une telle journée. Alice la jolie paysanne et excellente couturière autodidacte en la matière s’inquiète pour l’avenir tout en l’imaginant radieux car elle va épouser le sergent Daniel qui l’avait demandé en mariage l’avant-veille. Rêveuse elle se pique le doit de son aiguille, ce qui tire un éclat de rire aux autres civiles de la compagnie mais lui amène un regard sévère de la part de sa mère la vieille Marguerite. Cela fait un an jour pour jour que la compagnie avait pénétrée dans la dernière cité humaine du royaume de Langre. Un an jour pour jour que la fange n’avait pas eu raison des quatre-vingt dragons survivants, des vingt derniers civils, de leurs derniers chevaux de guerre et de leurs espoirs de survie. Une mouche volette autour de la file de volontaires s’étirant devant la table d’une cour adjacente à la principale. Table devant laquelle sont assis en armures complètes malgré la chaleur étouffante le capitaine et ses quatre officiers supérieurs.

Messires Milus, Foliack éternel élégant et Jelannes le plus sage d’entre tous ainsi que le maître des archers d’origine étrangère le compétent et boute en train Demetrios. Le capitaine avait finalement décidé de recruter les vingt hommes et femmes supplémentaires que ses finances lui permettaient. Doubler le nombre de recrues le jour de l’anniversaire de leur arrivée dans la ville fortifiée comme un choix délibéré d’affirmer que la compagnie n’avait pas disparue, n’avait pas été happé par les affres létales du nouveau monde et son paradigme par trois fois maudit mais restait toujours aussi féroce, fière et droite sur ses appuis. En somme qu’il lui restait assez de fond pour se permettre une telle action. La symbolique était importante aux yeux du capitaine comme elle l’était pour tous les hommes de pouvoir et de savoir de ce monde. Chacun à son propre niveau évidemment. Les cinq hommes détaillent les volontaires d’un œil inquisiteur. Ils ne peuvent recruter que vingt personnes aussi se montrent ils intransigeants et exigeants. Seule la crème aura l’honneur de porter les couleurs de la maisonnée. Les officiers plaisantent en évoquant des bandits écumeurs de taverne, des espions, des anciennes catins, des marins avec le mal de mer et le capitaine grimace en répondant qu’ils étaient certainement en train d’entrer dans les annales de la chevalerie. On lui répond que les chevaliers errants se faisaient désormais bien rares et que tous les sangs bleu se trouvaient bien à l’abri des hauts murs de l’esplanade. Le capitaine se fend d’un haussement d’épaule désabusé. Fut un temps ou sa compagnie comptait dans ses rangs un sixième de chevaliers désormais il n’en restait plus que quatre car il ne s’incluait pas dedans lui le chevalier sans le titre. La compagnie avait besoin d’un nouveau porte étendard et d’un nouveau trompette car cela faisait un an qu’elle n’en avait plus. Des vétérans se chargeaient de la besogne à tour de rôle depuis l’été dernier.

Le capitaine avait décidé de respecter de nouveau les traditions. Soudain une jeune femme fort habile fait définitivement taire le moustique d’un claquement de main écœurant et les hommes assis échangent un regard. Assis au milieu de mes officiers je leur adresse un sourire amusé. Ils opinent du chef sans cesser de ricaner. J’adresse un signe de la main à la jeune femme vive et aux yeux marrons brillants d’une intelligence certaine et lui fait signer le registre après y avoir inscrit son prénom et son nom de ma plume. La journée s’éternise et j’ai l’impression d’ètre un poulet en train de rôtir sur une broche pourtant je reste impassible, le commandement a un prix. C’est au chef qu’il revient d’ètre ou du moins d'apparaître comme un roc de certitude et d’assurance tranquille. Des cuisinières de la compagnie sont venus nous apporter un repas et nous avions mangé tout en continuant le recrutement sous l’œil avide des recrues potentielles. Nous avions un nouveau porte étendard et un jeune trompette, trois femmes dures à cuir et douze hommes solides, compétents en tant que mercenaires cherchant une compagnie. Il ne restait plus que cinq places disponibles et je ne savais que trop bien que les derniers restants n’étaient pas les meilleurs mais avec de la discipline et de l’entrainement ils feraient des dragons acceptables.

Tout ce qu’ils auront à faire est d’obéir, respecter l’éthique de la compagnie, s’entrainer dur et être loyaux. La paie suivrait à ces conditions. Mon œil est attiré par un homme aux traits sévères et tristes de belle carrure et dégageant quelque chose de pieux comme en témoigne le collier à l’effigie de Rikkni autour de son cou. Je lui fais signe d’approcher et l’interroge sur son passé, ses motivations, ses compétences martiales. L’homme du nom de Mathieu nous apprend être un ancien religieux traversant une crise de foi depuis la fange. Je réprime un sourire amusé. Voilà quelqu’un qui ne déparera pas dans notre sombre plumage. Je l’engage car l’homme est bretteur à en croire l’épée courte de belle facture à sa ceinture. De plus il dégage une assurance que l’on ne trouve pas souvent chez les recrues. Je soupire de soulagement lorsque Sue une archère se présente devant nous et me tend un message scellé qu’elle affirme avoir tout juste récupérée des mains d’un messager fort élégant. Je la remercie et la congédie avant d’observer le sceau. Le blason me dit quelque chose. Le comte de Rougelac si fait s’exclame messire Milus. Je me lève et leur dit de terminer le recrutement avant d’aller dans mes quartiers et de décacheter la missive. L’écriture soignée et noble expose une proposition de recrutement. Je m’assois sur mon lit et la lis une nouvelle fois. Peu d’informations, clair, concis, intéressant et aguicheur mais bien vague. Une invitation conclut l’offre de recrutement adressée au capitaine des dragons d’airain.  


       Je me relève pose la missive sur mon bureau de travail et ouvre la fenêtre avant d’hurler après Jaime et Nicolas le nouveau trompette. Le jeune accourt et m’aide à retirer mon armure. Je dis à Nicolas de sonner l’appel aux officiers et il s’exécute merveilleusement bien. Il n’avait pas menti sur ses compétences. Un sourire satisfait étire mes lèvres. Mes officiers arrivent de la cour extérieure d’un pas martial les quatre dernières recrues sur les talons. Quant aux malchanceux n’ayant pas été retenu ils auraient droit à un repas chaud. Il ne sera pas dit que le capitaine des dragons ne savait pas faire preuve de générosité. Je quitte ma chambre pour me rendre dans la salle de réunion après avoir chargé Jaime de l’accueil et la répartition des nouveaux avec l’aide d’Ardath. J’enfile une tunique confortable de tissu bleu foncé et pénètre dans la salle de réunion une dizaine de minutes plus tard. Mes officiers ne sont plus en armure leurs archers les ayant aidés à retirer les pièces de métal. Messires. Une nouvelle offre nous est parvenu et celle-ci me parait fort intéressante. Je tends la missive à Milus qui la lit rapidement avant de la passer à son voisin. Demetrios s’exclame : Le comte de Rougelac n’est-il pas le tenancier des meilleurs bordels de la ville ? Les hommes ricanent et clament qu’ils savaient pourquoi je me montrais si intéressé. Je secoue la tête dépitée par ma propre réputation mais en esquissant une moue amusée avant de répondre. Certes, certes messieurs mais ne préjugez pas trop vite de ses intentions. Les réputations ne sont parfois que la couche jetée aux yeux du profane pour masquer la véritable personnalité. Vous êtes bien placé pour le savoir pourtant.

Mes officiers acquiescent et je reprends : Qui plus est les moyens financiers d’un comte doivent ètre au-dessus de ceux des bourgeois. N’est-ce pas ? Je pense que la cause de cette offre est noble. Contrairement à ce que vous semblez penser. La question est devons-nous donner suite ou décliner ? Les débats et les discussions durent jusqu’à la fin de l’après-midi et nous finissons par nous mettre d’accord pour accepter. Foliack lance : Heureusement que nos contrats avec nos employeurs actuels sont négociés mois par mois. Loué soit la trinité. Cela va nous éviter des discussions houleuses interminables. Milus reprend : Leur amour de l’argent les pousse à se montrer minutieux avec le moindre sou ce qui est compréhensible. Ils font en fonction de leurs besoins ce qui est somme toute logique. Messire Foliack a raison cela va nous faciliter la tâche. J’imagine que toute la compagnie sera engagée par le comte capitaine ? Je me fends d’un haussement d’épaule nonchalant. J’imagine que oui messire. Toutes nos lances seront mises à contribution. Jelannes enchaine sur le mariage du sergent Daniel et nous sourions à pleine dent. Les mariages sont toujours une bonne chose car ils sont l’occasion d’une grande fête pour la compagnie. L’humeur des soldats devrait revenir au beau fixe cela et la perspective d’un contrat plus excitant devraient vaincre les affres de l’été aride. Bien la réunion est terminée. Je me rendrais chez le comte demain matin pour négocier.

(…)

Je trotte sur mon destrier blanc en compagnie de mon demi-frère cadet Orin de Sanlastre je lui avais fait parvenir un message la veille au soir pour lui demander de m’accompagner jusqu’à la demeure du comte car je ne connaissais pas bien le quartier noble mis à part le manoir du nouveau châtelain de Sanlastre et de sa sœur cadette ma demi sœur Esmée. Nous parlons peu mais nos échanges sont teintés d’un respect mutuel et d’un commencement d’affection. Nous sommes du même sang quand bien même pas du même rang social et la détermination de mon adorable demi sœur avait eu raison des réserves du noble. Mon demi-frère est élégant et digne dans son pourpoint sombre et savamment brodé de fils d’or. Je reconnais Sang de l’astre l’épée longue de la famille à son coté et lui propose un duel amical un jour prochain. Le sourire qui éclaire ses traits naturellement sévères me tire une satisfaction étrange à laquelle je ne suis pas habitué. Finalement nous arrivons devant le magnifique palais du comte et je ne peux m’empêcher d’admirer les lieux d’un raffinement exquis avec un ébahissement et un émerveillement semblable à celui d’un mioche devant un gâteau aux fruits particulièrement appétissant. Orin rigole et me tance je me fends d’un sourire innocent et rigole de moi-même. Je n’étais pourtant pas le premier péquin ordinaire.

Du sang noble coulait dans mes veines et la forteresse de mon défunt père avait elle aussi quelques merveilles à faire valoir pourtant je suis admiratif devant la magnificence des lieux. Mon demi-frère fait tourner son cheval et je lui demande d’embrasser notre sœur pour moi et de lui assurer de tout mon amour. Je démonte de Sun et tend les rênes au palefrenier qui emmène ma monture aux écuries. Ma cape d’azur accroché à mon pourpoint sombre par la broche d’argent en forme de dragon flotte derrière moi. Je me suis habillé le plus élégamment possible non pas pour tenter de rivaliser avec qui que ce soit. Ce qui eut été stupide puisque je n’en avais pas les moyens mais bien pour marquer le rang de ma compagnie. Mon futur employeur devait comprendre qu’il n’engageait pas de vulgaires tueurs mais des professionnels avec un certain prestige de sa longue et jeune histoire et une expérience certaine. La symbolique était importante pour les hommes de pouvoir et de savoir. Mon épée courte au côté, je m’installe là où on me le demande et patiente en silence en observant un sublime tableau. Un effluve alléchant me parvient des cuisines et je souris. J’avais toujours adoré les cuisines. Mon pater disait que visiter une cuisine permettait d’en dire long sur le maître de la demeure. Enfant des bois fils d’une sorcière amoureuse de la nature et de la liberté je m’accrochais à la jambe de Ghause lorsqu’elle cuisinait. Page puis écuyer je m’éclipsais souvent dans cette pièce de la forteresse et chipais un morceau de fromage et de pain. Les plaisirs simples sont souvent les meilleurs.

       
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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptySam 22 Avr 2017 - 23:58
Les Dragons d'Airain, voilà une compagnie de mercenaire qui pouvait éveiller l'intérêt du Comte de Rougelac afin de mener à bien ses nouveaux dessein. Des hommes et des femmes qui n'avaient rien de bandits de grand chemin à ce que l'on disait. Victor s'était renseigner, brièvement certes, mais il avait prit cette peine, après avoir refoulé quelques candidatures de groupes à la réputation bien moins rassurante.

Tout comme il avait entreprit une démarche similaire quelques jours plus tôt avec un Preux Chevalier de nom d'Amédée de Main, le quadragénaire du quartier noble avait proposé une entrevue au chef du fameux groupe, le Capitaine Destrelmar. L' occasion pour Rougelac de se faire une meilleur opinion de cette compagnie, l'homme cherchant à tout prix une certaine mentalité qui irait de paire avec l'autre branche qui formerait un Ordre, une Caste peut être.

Personne ne semblait jamais refuser les invitations de ce mondain haut en couleur, à la réputation certe sulfureuse. Les Ventfroids l'avaient accueilli, le réputé chevalier de Maan c'était quant à lui deplacé en personne. Il en allait de même dans ses affaires financières. En tout état se fait, impossible pour Victor de négliger l'invité qui allait foulé son Manoir en ce jour d'août. Son amante dame Calderan était retenue pour la journée à l'Effeuill'Âge et ce n'était guère plus mal, elle n'avait besoin de savoir le Comte enchaîner de mystérieux entretiens ces derniers jours.

Contrairement au Preux Chevalier, il avait demandé à ces domestiques de préparer le salon pour l'occasion. Conscient qu'il n'avait pas à faire à une unique personne, il avait anticipé sur une longue audience qui pouvait durer jusqu'à quelques minutes du couvre feu. On parlait d'une compagnie et de toutes les spécificités qui allaient en découler, d'ailleurs il avait préparer de nombreux écrits en avaient besoin d'en connaître bien d'avantage sur l'organisation, la structure même de ce groupe.

Tandis que l'homme venait de pénétrer les lieux, accompagné par le majordome de la demeur, Baptiste un discret petit adolescent oeuvrant comme domestique, se précipita à l'étage pour avertir son maître que son rendez-vous patientait au salon. Sans prêter la moindre attention au jeune homme, il lui fit un geste molasson de sa main droite pour le congédier de sa suite où une de ces suivante apprêtait sa tenue.

Il ne faisait face à un mondain mais à un homme du peuple, il lui fallait offrir une prestance certaine mais non moins aucunement outrancière. De fait, il se délaissa de quelques bijoux d'apparat, chevalière sceau et chaîne en argent muni d'un pendentif religieux et revêtit une toilette soignée par un longue tunique pourpre au tissu assez fin, tombant sur ses bottes, remontant jusqu'à la partie supérieure de son cou et nourri par quelques broderies fleuries en fil d'argent aux niveau des coutures. Cheveux châtain impeccablement coiffés sur le côté.

Le menton relevé il jeta un regard à sa suivante qui hocha simplement de la tête pour lui indiquer qu'il était parfaitement apprêter pour son entretien. L' homme hocha de la tête avant de prendre congé, descendant l'escalier pour se rendre dans le salon d'un pas déterminé et feutré à la fois. Ainsi, il pu surprendre son invité contemplant un sublime tableau niché au dessus de la cheminée imposante de la piece. L'oeuvre était sublime, cela ne pivait en être autrement puisqu'elle était signée d'une certaine Diane Ecuviel et l'oeuvre representait ni plus ni moins que le proprietaire des lieux (cf tableau etant l'image de mon avatar).

Victor apparut donc dans le dos du mercenaire, silencieusement, les mains croisés dans son dos, la posture bien droite, contournant le canapé où son invité était installé.

- Il est signé de dame Ecuviel, une grande artiste de la Bourgeoisie Marbrumienne. Elle réalise aussi des natures mortes, des scènes en tout genre et d'un réalisme... ces oeuvres dégage de l'émotion, une sensibilité. Son coup de pinceau est... saisissant n'est-il pas?

Il arriva enfin à hauteur du Capitaine des Dragons d'Airait, ce qui lui permit de le détailler alors que l'homme allait se relever. Les couleurs qu'il portait s'accordaient plutot bien, même si de prime abord il n'aurait miser sur l'accord du clair de sa cape avec le sombre de son pourpoint, mais l'association fonctionnait.

Victor, observa un court instant son auto portrait fixé au dessus de la cheminée avant de retourner pleinement son attention sur Gabriel, le detaillant du regard en penchant doucement la tête sur le côté en guise de salutations.

- Capitaine Destrelmar. Ravis de faire votre connaissance. Bienvenu dans mon humble demeure.


Humble... pas vraiment puisque les meubles et les objets présent dans la pièce semblaient tous de grande valeur. En tout cas, même s'il montrait clairement appartenir à la haute noblesse, avoir ce sang bleu qui coulait dans ses veines, il resta toutefois respectueux et sincère, loin des faux semblants dont il usait à outrance dans les intrigues de cours ou réception mondaine à l'Esplanade.

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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptyLun 24 Avr 2017 - 22:41

       
Tu ignores le vide devant toi, les vertiges et la peur tu connais pas... Seul au milieu des loups, tu t'enfonces au bord des précipices. Dans la cité perdue, au travers de la nuit, toi tu vas bien. En travers la douleur et la mélancolie, tout ira bien. Victor de Rougelac & Gabriel Destrelmar
       

       
Dans les flammes de l'avenir s'amorcent la renaissance de demain

    

 
La demeure du comte de Rougelac était parfaitement à la hauteur de sa réputation. Non point sulfureuse contrairement à ce que l’on eut pensé de prime abord mais d’un raffinement exquis jusque dans les moindres détails. Si la façade extérieure du palais de marbre et de grès m’avait fait écarquillé les yeux comme un homme de basse extraction devant quelque chose qu’il n’aurait jamais espéré contempler de toute sa modeste existence et ce au plus grand amusement de mon demi-frère Orin c’était bien que l’ensemble de la demeure fût une véritable merveille. Car il s’avérait que j’avais servi dans suffisamment de contrées différentes, sous la bannière de suffisamment de gens fortunés qu’ils s’agissent de seigneurs, de marchands immensément riches, de rois et de princes pour pouvoir affirmer que contrairement à une écrasante part de la population de cette ville mes yeux avaient eu l’honneur inouïe de se poser sur bien des beautés de ce genre depuis la fondation des dragons d’airain. Seulement, le domaine urbain du comte était un plaisir pour les yeux et un régal pour les hédonistes. Mais, je n’en aurais pas moins attendu de la part d’un homme qui savait que la luxure était un péché particulièrement divin. Un mercenaire ordinaire aurait pensé d’une autre manière. 

Un mercenaire ordinaire aurait pensé prospérité éclatante, richesse à n’en point douter et profits possiblement inespérés. Un mercenaire ordinaire aurait fort logiquement observé les lieux d’un œil brillant de convoitise et de satisfaction en se disant que voilà bien la demeure d’un employeur ayant plus que les moyens de payer les honoraires de sa compagnie. Mais, je n’étais pas un mercenaire ordinaire. Je ne peux néanmoins réprimer un sourire amusé en pensant aux réactions potentielles de mes hommes d’armes ou de mes archers s’ils étaient venus. Sifflements appréciateurs, murmures animés, regards de convoitise pure et palpable, envie de toucher à tout. Mon sourire s’élargit lorsque j’imagine messire Jelannes soupirer et lancer à la dérobée un mais arrêtez de vous comporter comme des péquenauds ce n’est pourtant pas la première fois que l’un de nos employeurs vit comme un prince. Non, je n’étais pas un mercenaire ordinaire et ne le serais probablement jamais. Tout en laissant mes yeux se gorger de cette beauté agencée avec un excellent gout certain comme un homme savourant à sa juste valeur les rayons du soleil caresser sa peau. 

Je note avec délectation les petits détails à priori anodins mais donnant tout leur éclat à certains ouvrages. L’opulence des lieux devrait pourtant mettre mal à l’aise l’homme du peuple que je suis. Ce n’est pas franchement le cas. Partout où mes yeux se posent, ils sont illuminés d’une lueur d’appréciation évidente. En avisant le buste d’une statue finement ouvragée je repense à ma conversation avec un ancien chevalier de la compagnie tombé sous le fléau. L’étonnement de ce dernier face au plaisir que pouvait ressentir certaines personnes à travers la contemplation d’une imitation de l’homme l’avait dépassé et je lui avais demandé s’il le faisait exprès. Mais, à la vérité mon hédonisme était un trait inhabituel dans ma profession. 

Tandis que j’attends patiemment l’arrivée du comte de Rougelac qui à mon gout pouvait encore prendre son temps tant la beauté des lieux m’hypnotisait mes yeux finissent par se poser sur un immense tableau ne représentant ni plus ni moins que le propriétaire des lieux dans une pose noble, altière et digne sans être outrancièrement hautaine. Le sens du détail est si minutieux que l’on pourrait déceler les aspérités de la peau, le ton des couleurs si respectueux de la réalité, le coup de pinceau si habile et précis que l’on ne peut que s’émerveiller devant un talent aussi resplendissant. Si l’un de mes dragons d’airain se trouvait à côté de moi en cet instant et me disait qu’il ne s’agissait que d’un tableau tout ce qu’il y a de plus ordinaire je pousserais un soupir de résignation tout en lui pardonnant. Mes soldats professionnels étaient pour la majorité des gens du commun. Les chevaliers mercenaires qui avaient formés la fine fleur de la cavalerie de la compagnie n’avaient pas survécu à la fange. 

       Tant de beauté éclatante ne me faisait néanmoins pas oublier la raison de ma présence en ces lieux infiniment plus raffinés que le manoir des Sanlastre dans lequel je passais du temps parfois pour me rapprocher de la dernière famille de sang qu’il me restait. L’offre du comte. Cela me pousse à une certaine introspection inopinée. Je me rappelle lorsque ma compagnie venait d’ètre fondée. Je pensais courir après les aventures de chevalerie, l’amour de jolies femmes, la gloire et la fortune. Comme d’innombrables hommes avant moi et peut être d’autres après moi l’avenir était tellement incertain depuis le fléau. Chaque jour était devenu une petite victoire sur l’horreur de ce monde. L’offre du comte était bien vague mais j’avais bon espoir qu’il s’agisse d’une noble cause. Une de celles qui pourrait faire dorer le blason des dragons d’airain à sa juste valeur, une de celles qui contentait le chevalier ayant refusé l’adoubement que j’étais. Dans le cas contraire, je ne refuserais néanmoins pas car l’époque n’était pas propice à ceux se montrant difficile. 

Le trésor de guerre amortissait le train de vie d’une compagnie de cent vingt soldats et d’une vingtaine de civils mais cela ne durerait pas éternellement. Les contrats avec la bourgeoisie de Marbrume étaient pour certains lucratifs mais ils n’occupaient chacun qu’un nombre limité de mes professionnels. Or engager une quinzaine de mercenaires n’avait rien de comparable avec un engagement de cent vingt. Si, je n’étais pas un mercenaire ordinaire et par conséquent ne voyais pas les choses de manière assez simplifiée il n’en demeurait pas moins qu’en tant que capitaine la gestion de ma compagnie était ma priorité absolue. Mais il était décidément bien difficile de se montrer si sérieux et gestionnaire alors même qu’un chef d’œuvre trônait devant ses yeux. Aussi, je me replonge dans ma contemplation et note avec amusement de nouveaux détails qui avaient échappés à mon œil avide de plaisir. Captivé par le tableau grandeur nature dominant la cheminée de sa prestance je n’entends pas le bruit des pas du maître des lieux dans mon dos.

 Seule une délicate effluve parfumée décelé juste avant que ce dernier ne prenne la parole me fait prendre conscience de sa présence. Le comte contourne le confortable et vaste canapé dans lequel je m’étais installé, mains croisées dans le dos, la posture droite et prend la parole tout en s’approchant de moi. Je ne peux réprimer le sourire sincère étirant mes lèvres et illuminant mon visage. Saisissant en effet. Pour être honnête, les mots me manquent pour décrire pareil chef d’œuvre. Le talent de dame Ecuviel est une bénédiction pour les yeux.  Le comte prend le temps de me détailler. Je me relève prestement et constate que la toilette du comte est modeste par rapport à celles d’autres nobles croisés sur l’esplanade. Le comte de Rougelac observe un bref instant son portrait avant de reporter son attention sur moi. 

Je m’incline à mon tour devant le noble et réponds : Monsieur le comte. Tout l’honneur est pour moi. Je vous remercie de m’accueillir au sein de votre sublime demeure. Votre proposition de recrutement relativement vague a su captivée mon intérêt de la meilleure des manières. Je suis bien conscient qu’avant d’engager mes dragons d’airain, le comte de Rougelac allait nécessairement vouloir connaitre les effectifs, la répartition, l’éthique de la compagnie et toutes les choses que les employeurs ne manquaient jamais de demander avant l’engagement. Aussi, je me doute que nous n’allions pas rester debout très longtemps. D’autre part, quand bien même je ne pouvais vraisemblablement refuser une offre venant d’un noble d’un tel rang pouvant s’attacher les services de ma compagnie. J’avais moi aussi des questions quant au fameux projet qu’il avait évoqué. 

       
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Dernière édition par Gabriel Destrelmar le Mer 26 Avr 2017 - 21:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptyMar 25 Avr 2017 - 13:27
A n'en point douter, l'homme d'arme semblait se plaire dans cet environnement luxurieux qui l'entourait. Il n'en dit pas un mot mais son attitude semblait exprimer cette sensation que pouvait capter le Comte de Rougelac. A l'apparition de ce dernier, Gabriel n'avait nullement sursauté, avait-il ressenti sa présence d'une quelconque manière? Sans doute, et lorsque le sang bleu posa ses iris sur lui après s'être permit un audacieux commentaire sur la fameuse peinture que le mercenaire contemplait à son arrivée, ce dernier esquissa un sourire sincère à son attention avant de confirmer les dires de son hôte. Victor hocha de la tête, satisfait que le point de vu de l'homme rejoigne sa critique quant à la qualité exceptionnelle du tableau.

Rapidement, les deux hommes se firent face, le Capitaine des Dragons d'Airains venant légèrement s'incliner devant ce personnage qui possédait une certaine réputation à Marbrume. Victor semblait apprécier l'éducation certaine du jeune homme et cela serait à prendre en considération, c'était indéniable. A ses flatteries, de Rougelac inclina la tête sur le coté, esquissant un sourire satisfait aux discours impeccable de son invité.

- Ne me remerciez pas, c'est sommes tout normal du moment que ma missive ait éveiller votre curiosité, si je ne puis oser dire de manière trop prématuré, votre intérêt. Je ne pouvais que rester flou dans le contenue de cette dernière. Une habitude... une sorte de précaution que je prend souvent lorsque les affaires sont jugés plus importante qu'à l'accoutumée.

Victor tandis le bras pour invité le mercenaire à l'accompagner jusqu'à un coin de la pièce où trônait deux fauteuils ainsi qu'une table basse. D'un simplement claquement de doigt, un domestique apparut avec quelques boissons, deux pipes à herbe et une bague à tabac.

- Allez y, prenez place. Un petit remontant peut être? La fumée de vous incommodera nullement? Si vous appréciez ce petit plaisir, n'hésitez point, il y en a largement pour deux. Et si vous souhaitez quelque chose de plus fort... j'ai aussi quelques opium à vous proposer, de l'absinthe peut être?

Prenant place dans son fauteuil, il lissa sa tenue, laissant le domestique réaliser le service sans mot et de façon impeccable, tenant une serviette sur sur avant bras gauche. Lorsque le petit personnel eut achevé son oeuvre, Victor replongea son regard sur son vis à vis.

- Quelle chaleur au dehors ces derniers temps, votre compagnie ne subit pas trop ces aléas climatiques?

De manière quelque peut détournée, Victor commençait déjà à sonder l'objet de sa convoitise. Il leva alors sa coupe pour trinquer. N'ayez crainte, je ne trinque pas à notre accord, nous avons tout deux à effacer quelques doutes de notre esprit avant cela, c'est bien normal. Dite moi, pour parler de vous. J'aimerais mieux vous connaître et vous aussi j'en suis sûre avant que nous en venions aux faits qui vous amène à moi ce jour.

Il prit une courte pause, rajoutant, le regard intéressé et sérieux.

- Alors dites moi, vous viviez depuis longtemps à Marbrume? Quel est votre regard vis à vis de la Trinité et du Pouvoir en place?

Bien entendu, il était ouvert aux propres interrogations du mercenaire, cela allait de soit et il l'avait d'ailleurs sous entendu dans ses précédents propos.


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Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptyMer 26 Avr 2017 - 21:42

       
Tu ignores le vide devant toi, les vertiges et la peur tu connais pas... Seul au milieu des loups, tu t'enfonces au bord des précipices. Dans la cité perdue, au travers de la nuit, toi tu vas bien. En travers la douleur et la mélancolie, tout ira bien. Victor de Rougelac & Gabriel Destrelmar
       

       
Dans les flammes de l'avenir s'amorcent la renaissance de demain

    

 
CContrairement à ce à quoi l’on pourrait raisonnablement s’attendre de la part d’un professionnel de la guerre mercenaire et non noble car une bâtardise d’ascendance aussi noble fusse t’elle restait une bâtardise je ne suis nullement impressionné par ce décor exquis de raffinement et de volupté sans pareille. Au lieu d’ètre écrasé sous le poids de tant de beauté sublimée par un excellent gout d’agencement certain et la multitude de matières luxueuses allant de l’ivoire, au cèdre en passant par l’or et la soie je m’y fonds avec une aisance déconcertante et apprécie le moindre détail de perfection matérielle se présentant à mes yeux hédonistes dans un regard loin d’ètre inquisiteur comme il l’était bien souvent dans l’exercice de mes fonctions de capitaine mais bien plutôt rayonnant du plaisir qu’éprouvaient tous les amateurs d’art et de belles choses de ce monde. J’avais un jour été littéralement ébloui par la grandeur des bâtiments servant de logements aux nobles de ce monde alors que je n’étais qu’un gamin de neuf ans qui se croyait orphelin. Le responsable de cet émerveillement fut le château de mon père Philippe de Sanlastre mais je passais d’un univers à un autre puisque tout ce que j’avais connu avant ce jour avait été la petite cabane de Ghause au milieu des bois du domaine Sanlastre. Je peux encore revoir la bannière de la famille flotter au vent en fermant les yeux. Le soleil représenté sur l’étoffe balayée par la brise.


 Lorsque mon pater m’avait révélé notre lien de sang chose que je présumais au demeurant je m’étais fait la réflexion que la magnificence de ces lieux qui m’avaient vu grandir, tuer l’enfant pour devenir l’homme, me renforcer physiquement et psychologiquement, être formé à la chevalerie, à la loi des armes et la règle de la guerre était quelque part une part de ma personne non pas un dû que l’on me devait car je n’étais qu’un enfant illégitime mais un patrimoine immatériel qui resterait dans mon esprit. Ma vie de capitaine m’avait vu mené mes dragons dans diverses contrées aussi différentes les unes des autres que le soleil était différent de la lune et c’était bien ces voyages bien plus que mon adolescence auprès des Sanlastre qui avaient élevé mon gout pour le raffinement. Les mercenaires suivaient la guerre car guerre signifiait profits dans le jargon et la logique de la profession. La réputation que mes professionnels avaient acquise nous avait permis de servir auprès de gens pour qui le luxe n’était pas une variable de vie tant il leur était naturel. J’avais traversé ces merveilles pour les yeux, les sens, l’amour de la beauté avec une décontraction insolente comme si j’avais grandi dans un tel environnement moi le bâtard dont la compagnie n’avait appris l’ascendance noble que lorsque ma demi sœur s’était présentée avec une escorte de garde comme un cheveu dans la soupe au quartier général. Le secret quant à mon attitude est que je suis pertinemment conscient que je ne vivrais jamais ainsi et qu’au final cela ne me faisait ni chaud ni froid car ce que j’aimais c’était diriger mes soldats, les mener en première ligne, sentir mes lames frapper, m’engager dans la mêlée, scander mon cri de guerre repris par mes dragons, danser la danse du combat, élaborer des plans militaires et des stratégies, donner des ordres d’une part et que d’autre part en tant qu’hédoniste confirmé je savais savourer l’instant présent à sa juste valeur et ce en toutes circonstances. 


J’étais un soldat qui avait vu bien des merveilles en des lieux bien différents. Si je venais à mourir je pourrais sans peine affirmer que j’avais vécu bien plus intensément que le commun des mortels. Et cela en sus de ma compagnie de lances était l’une de mes plus belles fiertés. Alors oui mon attitude pouvait paraître arrogante, étonnante, suffisante, étrangement appropriée ou même le contraire que je n’en avais cure. Si la fange n’avait pas condamnée l’humanité j’aurais même pu me dire que ce souvenir de faste et de raffinement éphémère viendrait simplement s’ajouter à une longue liste et que d’autres viendraient encore bien après jusqu’à ma fin sur un champ de bataille mais les perspectives étant franchement limitées je pouvais légitimement penser que ce souvenir de la grandeur matérielle serait le dernier à moins que le duc en personne ne m’engage dans un futur lointain. Alors c’est ce que je fais jusqu’à l’arrivée de mon noble hôte, je savoure ce spectacle de luxe et de faste à sa juste valeur, m’en imprègne et m’en délecte comme l’on appréciait un vin de qualité. Le parfum musqué et riche du comte me tire de ma contemplation profonde et appréciative de sa demeure. Je n’ai pas un odorat particulièrement fin il convient de le souligner mais ce genre d’effluve étant bien rare dans la ville basse elle avait tendance à vous frapper de manière assez nette lorsqu’elle flottait jusqu’à vos narines plus accoutumées à l’odeur de poisson du vieux port, de la sueur des hommes d’armes en armure, à l’arôme entêtant des vapeurs de l’alcool. 


Cette fragrance élégante avait de quoi interpeller quand bien même elle était parfaitement à sa place naturelle dans un tel palais. Sans ce détail en apparence anodin je me serais fait surprendre par le fortuné et sulfureux comte de Rougelac, homme d’affaire d’un raffinement inégalé ce qui m’aurait éventuellement tiré un sursaut tant je me baignais littéralement dans la beauté m’entourant, son ambiance et l’atmosphère d’admiration passionnée qui en découlait obligatoirement de mon point de vue. Le sourire de mon hôte et potentiel futur employeur de ma compagnie souligne notre point de vue similaire sur l’exceptionnelle qualité de l’œuvre dominant l’éclatante pièce de sa splendeur artistique. Je me relève prestement et salue à mon tour le comte à la réputation connue de toute la ville dans une inclination se voulant gracieuse avant de remercier le seigneur pour son invitation et de rendre hommage à la magnificence de sa demeure. Si je me fie à la lueur appréciatrice dans le regard du comte mon éducation classique ne le laisse pas indifférent. On m’avait par le passé interrogé sur ces manières indéniablement nobles et j’étais resté vague car révéler mon ascendance me déplaisait. Non pas que j’eus un seul jour honte de mon statut de sang bien au contraire simplement le reconnaitre me faisait replonger dans le passé, me conduisait vers ma mater et mon noble et sévère pater ainsi que les tragédies de mon enfance. Et durant les six dernières années je n’avais pas eu à me souvenir de qui j’étais, de ma vie d’avant la compagnie car j’avais été et uniquement été le capitaine. Le capitaine Destrelmar, flamboyant fondateur et meneur des dragons d’airains. 


Par ailleurs, mes hommes avaient rapidement compris que je ne singeais pas les manières de la noblesse comme un parvenu mais les exécutais naturellement signe d’une éducation de qualité ce qui les avaient amenés de manière erronée à m’imaginer cadet d’un noble. Pour en revenir au plaisir du comte quant à mon utilisation de la flatterie il convenait de dire que je flattais toujours mes employeurs ne serait-ce que parce que j’avais vite appris que les puissants de ce monde se délectaient d’ètre caressés dans le sens du poil seulement mes flatteries étaient pour la plupart du temps parfaitement sincères. Il fallait convenir que les puissants avaient de quoi mériter lesdites flatteries ce qui facilitait la spontanéité et la sincérité de l’usage de cette arme doucereuse. Le cœur que j’avais mis dans mes paroles d’admiration semble ravir le comte qui penche la tête sur le côté et esquisse un sourire de satisfaction. Son domaine était un lieu de rêve mais il le savait évidemment déjà. Seulement, les compliments ne faisaient jamais de mal ni aux jolies femmes, ni aux valeureux guerriers, ni aux richissimes nobles. Je ne tarde pourtant pas à entrer dans le vif du sujet. Habitude de commandant habitué à ne pas perdre de temps, habitude de négociateur habitué à vendre la qualité de ses hommes. 


Nous aurions pu continuer quelques temps sur les amabilités courtoises et polies mais je ne perdais pas le nord et ce contrat potentiel signifiait énormément tant pour mes dragons que pour moi-même. Seulement, mon vieux tuteur m’avait enseigné que toute brusquerie pouvait avoir la douceur d’une plume si l’on y mettait les formes nécessaires. Un simple hochement de tête marque mon approbation aux paroles du comte tandis que je reprends avec un sourire sur les lèvres : Je me dois pourtant de le faire eu égard à votre généreuse hospitalité. Je comprends fort bien cette nécessaire prudence monsieur le comte. Ne vous en justifiez aucunement le sceau du secret est l’apanage de toutes affaires d’importance. C’est en partie ce qui a soulevé tant mon intérêt que ma curiosité. Le comte de Rougelac tend le bras vers un coin de la pièce pour m’inviter à l’y suivre. Nos pas nous mènent auprès de deux fauteuils entre lesquels se dresse une petite table basse. Un claquement de doigts du maître des lieux fait apparaître un domestique tenant un plateau d’argent sur lequel reposent plusieurs coupes d’alcool, deux pipes à herbe et une bague à tabac. 


       Mon hôte m’invite à m’installer le plus confortablement possible et je m’exécute en m’assurant que ma cape reste derrière moi sans que je ne m’assoie dessus par maladresse et que mon épée courte ne me gêne pas dans son fourreau d’ébène. Une coupe de vin me suffira amplement je vous en remercie. Quant à la fumée elle n’est en aucun cas gênante. Il n’est pas dans mes habitudes de fumer mais à l’occasion je ne rechigne pas devant ce petit plaisir en effet. Je saisis une coupe de vin que me tend gracieusement le domestique portant la livrée du maître des lieux et la dépose sur la table basse devant moi avant d’accepter la pipe qu’il me tend. Pendant que j’entreprends de la bourrer de tabac comme j’avais appris à le faire auprès d’un amateur de tabac mon hôte s’installe à son tour face à moi avec une grâce naturelle après avoir lissé sa tenue.  Le domestique allume ma pipe d’une flammèche et je prends une bouffée de tabac avant de souffler avec un plaisir non feint. La dernière fois que j’avais pu m’adonner à ce petit plaisir remontait à plus d’une année désormais. Le comte savait recevoir c’était indéniable mais également évident. Le travail du personnel est impeccable et une fois celui-ci achevé l’homme s’efface telle une ombre à l'affut mais en retrait.


C’est à cet instant que le regard de mon employeur potentiel se reporte sur moi et se fait inquisiteur. La question du comte me fait sourire car parallèlement à mon évocation du contenu mystérieux de sa missive et par la même de l’offre assortie qui avait constituée en une délicate orientation vers la raison de ma présence en ces lieux éclatants, la sienne est bien mieux amenée que la mienne un peu plus tôt. La brusquerie passe toujours pour la plus doucereuse des attentions lorsqu’elle est maniée avec habileté avait dit l’ancien. Quel homme avisé et d’une sagesse sans pareille. Il me manquait parfois. Ses leçons, ses conseils, ses remontrances vestiges d’un autre temps, une autre époque, une autre vie. Sous couvert de sollicitude, le futur employeur des dragons d’airain s’enquiert de bien des choses avec brio. L’état moral et physique de mes soldats qui deviendront les siens. De leur résistance aux conditions climatiques difficiles et leur discipline en de telles dispositions. Autant de variables élémentaires et essentielles aux yeux du commandant que je suis. Le comte de Rougelac s’avère ainsi à la hauteur de sa réputation. Celle d’un homme extrêmement compétent dans tout ce qu’il entreprend qu’il s’agisse d’un domaine ou d’un autre sulfureux ou non. A dire vrai cela me ravit réellement. Je préfère être sous contrat d’un homme avisé que d’un bellâtre insouciant.


Mais, je sens bien que son regard sur moi est celui d’un homme qui jauge sa prochaine acquisition et je ne m’en offusque aucunement. J’en avais désormais l’habitude depuis le temps et si je me plaisais à me considérer comme le seul capitaine de mon âme, ma route, la destinée de ma compagnie à l’inverse des soldats inféodés à leurs seigneurs je ne me voilais pas la face. Tous les hommes avaient des maîtres et des maîtresses. L’église de la trinité, un supérieur hiérarchique, une épouse, des alliés politiques, le duc. La difficulté résidait seulement dans le fait de tous les contenter sans s’écarteler soi-même. Pour ma part j’aimais à penser que le fait de choisir les miens m’offrait bien plus de latitude que la majorité des gens n’en aurait jamais. Ce regard inquisiteur est naturel. Je suis le capitaine d’une compagnie d’épées à louer et par conséquent un atout comme un autre à condition d’y mettre le prix. A l’instar d’une catin dans un bordel j’avais ma propre utilité, le savais et l’acceptais de bon cœur. Je souris intérieurement en repensant à la comparaison qu’avait évoquée un jour Lyssandre une de mes dragonnes ancienne femme de joie de son état et plus coriace que bien des hommes. Elle m’avait dit qu’elle avait juste changée de métier mais pas de voie car si ce n’était plus ses attributs qu’elle vendait, c’était désormais sa vie, son usage des armes, la force de son bras plutôt que celui de son entrecuisse. 


Cela avait bien fait rire mes officiers mais force était de reconnaître qu’elle avait raison. Nous nous vendions. Tiens ne serait-ce pas là la raison de l’entente si cordiale entre la prostituée et le mercenaire. Le mystère est résolu. Un sourire étire mes lèvres tandis que je réponds au comte de Rougelac. Les vétérans de la compagnie originelle ont déjà connu pire, j’ai déjà connu pire. Quant aux recrues originaires de la ville et de la région elles ont fort logiquement l’habitude de cette chaleur écrasante monsieur le comte. Mais, je vous accorde que cela n’est pas la meilleure période de l’année pour nous. Néanmoins quel homme apprécie les affres de la canicule ? Fort heureusement pour les dragons d’airain un heureux événement devrait nous mettre du baume au cœur. Le mariage du sergent Daniel va permettre de souffler un peu et de faire abstraction de cette chape solaire. Le maître des lieux lève ensuite sa coupe pour trinquer et je saisis ma coupe de vin avant de la lever à mon tour et de venir trinquer avec mon vénérable hôte.


Cela va de soi monsieur le comte. Effectivement cela représente le ciment de toute relation de confiance. Je vous en prie. Une courte pause dans ses propos est suivie des premières interrogations. Cela fit un an jour pour jour hier. Un an que ma compagnie et moi-même nous sommes installés à Marbrume après une vie de vadrouille mais la nécessité de cette installation fut une évidence. Courte pause. Si mon avis sur le pouvoir en place était favorable car le duc avait tout mon soutien je ne pouvais légitimement pas avouer au comte que la religion me passait bien au-dessus de la jambe et était le cadet du cadet de mes préoccupations.



Ma compagnie compte bon nombre d’hommes et de femmes très pieux et d’autres bien moins. Le fléau a eu un impact sur les croyances de tout un chacun et ma compagnie n’y a pas fait abstraction. Je ne juge pas mes hommes sur leur foi mais leur capacité à manier les armes. Quant à moi, je confesse n’ètre pas vraiment versé dans la religion. Je ne suis pas pratiquant mais je crois à la trinité comme nous tous. Je me suis montré relativement honnête tout en détournant le propos sur mes dragons. Je ne pouvais décemment pas lui affirmer que j’avais un problème avec le divin depuis mon plus jeune âge. Voilà bien un sujet délicat pour moi. Par chance le suivant ne l’est absolument pas. Le pouvoir en place a tout mon soutien. J’approuve les actions du duc avec la plus grande vigueur. Je suis un loyal serviteur du duc. Les affaires des nobles ne m’intéressent néanmoins que très peu à moins qu’elles ne concernent ma famille. Je porte ma coupe de vin à mes lèvres et savoure cette ambroisie. 
       
(c) crackle bones

       


Dernière édition par Gabriel Destrelmar le Sam 29 Avr 2017 - 0:35, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptyJeu 27 Avr 2017 - 9:29
L'entretien semblait se dérouler dans le meilleurs dispositions possible, le Capitaine de la Compagnie des Dragons d'Airains n'ayant l'offense de refuser ni le vin ni l'herbe à fumer mit à disposition. Oui, Rougelac savait recevoir, ce n'était point surprenant car il avait passé sa vie à se montrer avenant, habile à offrir à tout interlocuteur digne d'intérêt un cadre inspirant le confort et suffisamment intimiste pour que les langues puissent rapidement se délier. Il ne dérogeait donc nullement à cette règle d'éthique avec ce mercenaire, n'eut-il de sang noble, qu'importe, il avait l'honneur de jouir du même traitement de faveur qu'un Chatelain, qu'une Baronne ou tout autre dignitaire de la cité de Marbrume. Les amabilités de convenances allaient vite être rétrogradé au second plan car l'un comme l'autre n'oubliait nullement que ce face à face se déroulait dans l'optique d'y sceller une affaire profitable à tous.

Écoutant religieusement son interlocuteur après que son domestique eut préparé puis allumé les deux pipes à herbe, retournant ensuite dans l'ombre du manoir, Victor feignait l'empressement d'obtenir les réponses à ses interrogations, gardant de sa superbe, de sa prestance et offrant toujours cette attitude neutre, mystérieuse qu'il aimait tant entretenir. Très vite après leurs derniers échanges de convenances, l'homme se mit à table si l'on pouvait se permettre l'expression, offrait donc quelques enseignements fort intéressant permettant une analyse et un jugement globale sur le Capitaine de la Compagnie et les hommes qu'il avait sous sa responsabilité. Quelques bref hochement de tête indiquait à son invité qu'il se montrait bien avisé des mots que ce derniers prononçait à son égare. Ainsi la compagnie n'était nullement originaire de la Cité et s'y était installé par nécessité, la Fange aidant à cela. Il semblait donc s'agir d'un groupe assez hétéroclite fait d'anciens, des vétérans guérit, natifs des contrées par delà les remparts de Marbrume et d'individus sans doute moins expérimentés mais possédant les qualités de bien mieux connaître le périmètre d'exercice de la Compagnie. Et si la chaleur était inconfortable à tout organisme humain, l'aveu du Capitain au sujet d'un heureux événement allait pouvoir redonner du baume au coeur à l'ensemble de ces hommes.

- Vous me voyez ravi de ce que je viens d'entendre. Il est important pour le moral de toute troupe de jouir de ces moments rares qui permettent aux hommes de souffler, de se détendre et ainsi recharger une jauge de moral mise à rude épreuve tout au long de l'année. Vous féliciterez votre sergent et si je puis m'avancer sur nos perspectives communes, je saurais apporter ma contribution financière ou logistique pour l’événement, avec votre consentement cela va de fait. Soyez sûre que je ne serais offusqué d'un quelconque refus de votre part néanmoins.

Le second point point semblait un peu plus délicat et Victor remarquait non sans mal une certaine retenue ou du moins une franchise qui laissait à penser que la croyance n'était pas un précepte fondamental au sein de la Compagnie des Dragons d'Airains. Pourtant la réponse de Gabriel suffisait au contentement du Comte de Rougelac, rassuré quand au fait que les mercenaires ne trempaient nullement dans quelques hérésies, s'ils n'étaient proches des Trois, ils n'en étaient pour autant pas des opposants loin sans faux.

Quand au troisième sujet évoqué par le quadragénaire de l'Esplanade, les réponses apportées avaient de quoi nettement faire pencher la balance de façon favorable dans l'optique d'engager la troupe. Les deux hommes avaient trinquaient et fumait de bon cœur et après avoir entendu et digérer le récital du mercenaire, Victor se permit d'adopter une attitude plus décontracté comme pour indiqué que certaines craintes venaient d'être levées et que le chemin vers quelques accords prenait enfin tout son sens.

- Mon cher, vous me voyez rassuré par vos dires. Il m'est nécessaire de compter sur des hommes loyaux qui ne dispose d'aucune animosité vis à vis du Duc et de la Trinité. C'est trois qualités que vous venez de soulevées étaient tout simplement les remparts, les piliers les plus importants à la fondation de cette oeuvre que je souhaite soulevé de terre. L'objectif principal sera de servir la cité, d'offrir notre soutien au Duc Sigfroi, cela concorde avec vos aspirations et cela rentrer compte dans certaines de mes ambitions à long terme.

Gardant en bouche quelque instant le précieux nectar, l'homme s'étant permit d'ouvrir un Grand Cru, de dix ans d'âge d'un cépage autrefois réputé mais hélas tombé par la faute de l'apparition des fangeux dans la région, Victor lâcha un sourire complice à l'adresse de sieur Destrelmar.

- Appréciez son arôme, sa robe, sa puissance et sa longueur en bouche, ressentez comme sa saveur perdure à votre palais. Le vin est comme une femme cela va s'en dire, mais le vin est aussi comparable à un projet ambitieux, plus il vieilli et plus il prend en valeur et en qualité, nous voilà réuni dans cet état d'esprit, Gabriel Destrelmar.

Il reposa alors sa coupe aux trois quart vide avant de se pencher légèrement pour se rapprocher de son vis à vis, offrant quelques raffiné rond de fumé qui se dissipait au contact du plafond après s'être élargit.

- Mais avant d'entrer plus en détails quant à l'offre que je vais vous soumettre, quant au base du projet qui nous réuni, avez-vous sans doute quelques interrogations à mon sujet. Vous êtes un homme qui semble avisé. Vous n'êtes pas sans savoir qui je suis et quelles sont mes affaires actuellement. Parlez librement, exprimez-vous sans retenue. Par exemple, que vous inspire ma sulfureuse réputation? Que vous inspire mon statut de mondain, mon absence d'aptitude martiale. Vous êtes naturellement en droit de vous interroger sur l'homme à qui vous louerez vos services, alors je ne veux aucune langue de bois entre nous et j'apporterais les éclaircissements nécessaires. J'ai obtenu satisfaction dans vos mots, à moi en retour de vous offrir crédibilité, je suis persuadé que vous êtes homme à attendre quelques gage de bonne foi.

Pour de Rougelac, cette mise au point commune était essentielle avant toute forme d'accord. C'était une nécessité si les deux parti souhaite œuvrer sous les meilleurs hospices sans quoi la cohésion, l'oeuvre deviendrait rapidement une dune de sable inexploitable.

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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptySam 29 Avr 2017 - 0:43

       
Tu ignores le vide devant toi, les vertiges et la peur tu connais pas... Seul au milieu des loups, tu t'enfonces au bord des précipices. Dans la cité perdue, au travers de la nuit, toi tu vas bien. En travers la douleur et la mélancolie, tout ira bien. Victor de Rougelac & Gabriel Destrelmar
       

       
Dans les flammes de l'avenir s'amorcent la renaissance de demain

    

 
La rencontre entre le capitaine mercenaire que je suis et le potentiel futur employeur de ma compagnie qu’est le comte de Rougelac se déroule pour le moment à merveille. Il convient notablement de le dire car le sens de l’accueil de mon richissime hôte est à la hauteur de sa réputation dans le milieu des affaires de la cité fortifiée. Le faste déployé est exquis tant pour les yeux que pour l’ensemble des sens et l’hédoniste que je suis ne se prive pas de savourer ce luxe voluptueux à sa juste valeur. Le confort est particulièrement élevé ce qui parait somme toute parfaitement logique dans la seigneuriale demeure d’un comte comptant parmi les plus grandes fortunes des sangs bleu de Marbrume. Seulement, rien n’obligeait l’homme d’affaire avisé et sulfureux à recevoir de la sorte un modeste mercenaire qu’il soit au fait de sa demi noblesse ou non que ce dernier soit capitaine ou non d’une compagnie de lances à louer. Bien évidemment l’expérience dans le milieu du mercenariat m’avait appris à toujours me méfier de ce genre d’attentions que certains qualifieraient aisément de disproportionné eu égard au statut du dit capitaine.


 A dire vrai je me méfiais de presque tout le monde en dehors de ma compagnie mais cette méfiance n’impactait assez étrangement pas le moins du monde mes rapports humains. Elle constituait plutôt une sorte de conscience m’appelant parfois à la prudence. Rien n’obligeait monsieur le comte à me recevoir avec un tel sens de l’hospitalité et pourtant il m’avait offert un traitement digne d’un homme d’affaire, d’un riche bourgeois ou de l’un de ses pairs de l’esplanade qu’il s’agisse d’un chevalier ou d’un baron et cela ne pouvait que flatter mon ego tout comme je m’étais fait un devoir de flatter le sien avec une sincérité bien réelle quant à la magnificence de sa demeure. J’avais déjà contemplé pareilles merveilles effectivement mais tous les employeurs ne prenaient pas le temps de rencontrer en personne les hommes qu’ils engageaient et tous ne les respectaient pas. Encore une fois l’expérience acquise à la tête de ma compagnie parlait d’elle-même en ce domaine. Mais, d’une règle générale l’on retrouvait ce genre d’attentions chez les hommes d’affaires parce que ces derniers bien plus que n’importe qui d’autre savaient à quel point les négociations étaient plus aisées lorsque les parties à la négociation se trouvaient en de bonnes dispositions.


 Les gens étaient bien plus réceptifs aux arguments développés et mis en avant, bien plus disposés à écouter et à se laisser séduire lorsqu’ils savouraient un verre d’alcool raffiné et des mets délicats que lorsqu’ils se trouvaient dans un bureau austère autour d’une table aussi belle puisse t’elle être. Ce n’était bien évidemment pas une règle absolue néanmoins la façon dont tournaient les méninges humaines étaient connus tant des marchands que des commandants. En tant que capitaine, je savais qu’il valait mieux toujours que les hommes mangent bien avant une bataille. Non pas seulement pour qu’ils soient en forme mais également afin que leur moral soit haut. Car un moral plus haut signifie de meilleures performances martiales. Le moral agit sur les hommes aussi je me doute qu’en me traitant avec un tel respect le comte s’attendait à ce que mon moral soit fort logiquement élevé et que par conséquent je sois bien plus ouvert à la discussion et plus particulièrement à la sincérité. Analyser les mécaniques des rapports humains, tenter de percer à jour les intentions et lire dans mes interlocuteurs peu importe qu’il s’agisse d’alliés, d’ennemis ou même de simples connaissances occupaient une bonne partie de mon temps.


Etant contrairement aux apparences quelqu’un d’assez cérébral cela avait tendance à remplir mon temps libre ou à s’imposer de lui-même à mon esprit méthodique. De l’analyse naissait l’anticipation et de l’anticipation l’attaque car la meilleure défense était invariablement l’attaque. Celui qui frappait le plus fort et le premier gagnait bien plus souvent que son vis-à-vis. La réflexion était nécessaire pour planifier, garder des atouts dans sa manche ou avoir des tours d’avance. Je ne comptais nullement attaquer le comte d’aucune manière que ce fut bien au contraire. Simplement j’étais bien placé pour savoir que les apparences pouvaient ne servir qu’à masquer quelque chose de bien plus important. Ma personnalité en était un exemple flagrant mais cela s’appliquait vraisemblablement également au comte. Cette offre masquait quelque chose de plus ambitieux que ce que les apparences ne voulaient bien le laisser entendre et c’était cette intuition qui m’avait immédiatement poussé à me présenter ici ce matin même. Mes officiers étaient compétents tous très doués sinon ils ne seraient pas mes officiers néanmoins parfois j’avais l’impression qu’ils ne pensaient pas correctement. Ils m’avaient dit un jour que c’était moi qui pensais de manière étrange et passais parfois d’une idée à une autre sans aucun sens ou qui allais trop vite. Cela m’avait fait sourire et le faisait encore parfois. Tout est très clair dans mon esprit. Des moyens, des fins, des chemins, des alternatives, des obstacles. 


Tout s’organisait assez nettement malgré quelques flous parfois dû à un déficit d’information notamment. Les nobles pouvant se payer des services d’espionnages avaient une chance inouïe. Sans information, nous étions aveugles et ce dans n’importe quelles circonstances. Tout était clair dans mon esprit grâce à mon éducation militaire et à l’expérience acquise dans l’action. Mais pour l’heure je n’analysais pas le comte ou du moins ne tentais pas de le faire mais répondais à toutes ses questions de la manière la plus sincère possible. Je voudrais bien me montrer absolument honnête avec le comte de Rougelac mais certains petits secrets devaient rester entre la trinité et moi. Mon animosité à leur encontre notamment. Mais, mis à part cela je fais preuve d’une sincérité bien réelle envers mon potentiel futur employeur car c’est ainsi que les relations de confiance se nouent. Le comte commence par tâter le terrain au sujet de ma compagnie de manière détournée de la même manière que j’avais amené le sujet de ma présence en ces lieux majestueux sur le tapis en usant de doigté et de délicatesse. Il s’agissait sans nul doute de la discussion de deux hommes avisés et aguerris dans leurs domaines respectifs. L’attitude du comte est neutre, pleine de prestance et de superbe. Une aura mystérieuse que ce dernier se plait certainement à entretenir semble planer autour de lui. Je ne le comprends que trop bien le mystère est souvent bien utile. Je n’y manquerais pas monsieur le comte. Cela ravira les jeunes mariés d’apprendre qu’ils ont les vœux de bonheur de votre seigneurie. L’honneur sera apprécié à sa juste valeur. 


       Je souris en entendant le mot logistique. Car j’aimais ce mot avec une étonnante ardeur. La logistique prise dans un autre contexte plus martial était parfois véritablement un casse-tête. Les lignes de ravitaillement des troupes qui s’étiraient parfois ne devaient pas l’ètre de manière excessive car cela risquait d’ètre exploité par l’ennemi. La logistique fut bien la chose la plus délicate à apprendre en tant que commandant. La logistique était primordiale dans une guerre. Une mauvaise organisation pouvait faire échouer les meilleures stratégies. C’était un exercice délicat à ne pas négliger. Les maux de têtes qu’il m’avait parfois causé étaient encore gravé dans ma mémoire. Dans le contexte actuel cela revêtait la même signification mais les enjeux n’étant absolument pas les mêmes, je ne parviens pas à réprimer cet étirement de mes lèvres. Durant un instant ma fierté m’impose de refuser courtoisement la proposition de soutien du comte car après tout le trésor de guerre suffirait entièrement à couvrir les dépenses et l’évènement étant en partie symbolique pour d’autres raisons j’hésite à mêler le futur employeur des dragons d’airain à la cérémonie mais je finis par accepter, voyant en cela un moyen de sceller un peu plus le lien qui nous unira.




Toute aide sera la bienvenue monsieur le comte. Je vous en remercie. La question suivante était nécessaire car des cultes hérétiques avaient fleuris depuis la fange et je me doutais que le comte ne souhaiterait pas se trouver accuser de quoi que ce soit par le pouvoir religieux. Il peut se rassurer mes dragons et mes dragonnes n’ont pas de foi déviante. Ils étaient pieux à des degrés divers variant en fonction des individus mais fidèles à la trinité. Pour ma part, je m’abstiens bien évidemment de dire que ma foi était inexistante mais reconnais à demi-mot que je suis loin d’ètre un pieux mais que je crois en la trinité. Mon hésitation a logiquement été noté par le comte et je ne sais pas ce qu’il en conclut car je dois répondre à une seconde interrogation. Si la première m’a causé un souci bien plus en raison de mon cas personnel que d’autre chose celle-ci est évidente et c’est débordant de spontanéité que j’y réponds sans une seule hésitation. 




Le duc n’était probablement pas le plus sympathique des hommes ni même le plus bon car après tout il avait laissé un de ses nobles opposants et sa famille se faire dévaster par la fange devant les portes mêmes de la ville. Mais c’était un homme respecté, craint, compétent, dur néanmoins il fallait une certaine dureté pour gérer l’humanité dans le monde tel qu’il était devenu. Quant à la fin atroce de la famille rivale si le procédé pouvait choquer force était de constater que cela était malin. Il s’était débarrassé d’opposants sans même avoir besoin de bouger le petit doigt. Bien sûr cela lui avait valu des inimités déclarés ou non chez les sangs bleus mais en tant que commandant militaire je ne savais que trop bien qu’il fallait parfois marquer les esprits. Au risque de blasphémer la trinité n’était pas la seule divinité dans cette ville. Le duc était un dieu car il était la tête de la cité, intouchable, rien ne se passait sans son accord explicite ou implicite. Un dieu bien vivant pour le coup. 




Alors et ce fort logiquement je préférais me trouver dans le camp d’un tel homme que dans l’opposé. Simple question de bon sens. Le comte de Rougelac n’ajoute rien à mes réponses mais tandis que nous trinquons, buvons et fumons face à face sa posture se fait plus décontracté et je me permets de sourire en me disant qu’il m’indiquait par ce détail anodin que je me trouvais en bonne voie pour la conclusion du contrat. Le comte reprend la parole et m’annonce que mes dires l’avaient rassuré. J’aime bien son imagerie du projet elle est particulièrement bien choisie. Je me contente d’hocher la tête pour acquiescer avant de répondre. Vous êtes un loyal serviteur du duc monseigneur tout comme mes dragons et moi-même. Notre entente ne peut ètre que cordiale. Cette loyauté sera le ciment de notre relation. Je suis un mercenaire mais servir la cité et soutenir le duc sera un grand honneur dont j’espère me montrer digne. Effectivement mes aspirations seront comblées grâce à votre projet monsieur le comte. 




Je note son aveu sur ses ambitions. Je vois mes intuitions confirmer. Rien n’est gratuit en ce bas monde. La puissance attire la puissance et le pouvoir le pouvoir. Rien de nouveau sous le soleil écrasant. C’était déjà le cas dans l’ancien monde. Pourquoi cela aurait-il changé dans le nouveau ? La nature humaine ne changerait pas en raison d’un cataclysme. Nos gènes étaient ainsi faits. Le comte de Rougelac prend le temps de savourer le délicieux cépage qu’il m’avait fait l’honneur de faire ouvrir en mon honneur et je lui rends son sourire complice avant de l’imiter et de me rendre compte que le vin que je sirotais avec un plaisir évident était réellement exceptionnel. Ce cépage est effectivement d’un raffinement sans égal monsieur le comte. Un délice pour le palais. Voilà bien un dommage certain de la fange, la perte de la production de grand cru tel que celui-ci. Je n’aurais pas su mieux dire. Puisse le projet qui nous unit prendre le même chemin. 




Le comte pose sa coupe sur la table basse et se rapproche de moi. D’élégants ronds de fumées se dissipent vers le plafond et je les admire avec un amusement certain. Je n’arrivais pas à faire de même aussi me contentais je d’inspirer puis de recracher la fumée de manière bien plus simple. J’écoute les paroles de mon futur employeur avec attention avant de poser à mon tour ma coupe désormais vide sur la table basse devant moi. Et bien monsieur le comte je reconnais que tout comme mes officiers j’ai été particulièrement étonné de votre offre en raison de la réputation sulfureuse que l’on vous prête. Sourire amusé de ma part. J’ai moi-même du déjà me rendre dans l’un de vos établissements de plaisirs à l’occasion. Je suis donc relativement intrigué de savoir ce qui vous a poussé dans cette nouvelle voie assurément plus noble que celle de l’enrichissement personnel. La prostitution est la plus veille activité du monde et l’une des plus prospères et quand bien même elle a une image détestée les bénéfices de cette activité sont considérables. 




Ma curiosité porte donc sur les motivations qui sont les vôtres outre je l’imagine la volonté de briguer un mandat dans l’administration de la ville. Le sulfureux de votre réputation ne me pose aucun problème monsieur le comte. Vous êtes un homme d’affaire talentueux. Dans le domaine des mœurs, je ne pense pas ètre le mieux placé pour juger qui que ce soit. Pour finir, votre statut de mondain n’est pas un problème contrairement à ce que vous semblez penser. Il est vrai que j’ai croisé bien plus de nobles rompu à la guerre et à la chose martiale que de nobles mondains mais un sage m’a dit un jour que si chaque personne faisait ce qu’il faisait de mieux, le monde n’en tournerait que mieux. Ce que je veux dire c’est que vous excellez à créer de la richesse et que j’excelle à mener des hommes au combat. J’en déduis que nous sommes respectivement parfaitement à notre place. 

       
(c) crackle bones

       
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptyDim 30 Avr 2017 - 18:58
La proposition du Comte d'offrir son soutien quant à l'organisation du dit mariage avait abouti à un avis favorable. Cet act n'était nullement désintéressé, ni même avec l'objectif de faire de l'ombre au capitaine auprès de ses mercenaires, non, il fallait y voir un signe pas réellement d'ampathie mais plutôt de convenance du lfutur employeur de la compagnie des dragons d'airains. Cela serait sans nul doute salué par les hommes et femmes d'armes et conduirait à une forme de sympathie plutôt que la crainte que pourrait naturellement ressentir ces mercenaires devant un homme aussi sulfureux que notoire.

Pour le reste, Victor ne se considérait jusqu'à l'heure nullement comme un loyal serviteur du Duc, et s'il ne savait de quoi l'avenir sera fait, il avait reconsidéré la marge de progression de ses ambitions pour préférer soutenir à présent le Duc que se ranger chez ses opposants. D'où évidemment ce changement radical dans ses affaires et ses investissements. Si nombreux de Marrebrumiens comme une personnalité influente de honorable de la cité, il avait pourtant un gros défaut qu'il cherchait donc à présent à gommer par tous les moyens. Pour ce faire, il se devait d'offrir au Duc une loyauté sans faille dans la forme, même si dans le fond, Rougelac prendrait les mesures qui s'imposeraient si d'aventure le Duc gouterait à la disgrâce. Acquiesçant sincèrement au capitaine mercenaire, l'entente semblait ne faire l'ombre d'un doute et l'affaire avancait bon train.

- C'est parfait, nous sommes sur la même longueur d'onde.


Ah le vin, pêcher mignon du Comte, lobbies de bien des taverniers. La comparaison était parfaite, mais Gabriel avait raison, la Fange détruisait la production de ce précieux nectar et le vin allait de fait prendre en inflation, c'était certain. Un léger sourire accompagna les déclarations de Sieur Destrelmar, l'homme ayant justement comprit le parallèle. Il comprenait rapidement, c'était un point de détails à prendre en considération d'ailleurs qui d'ailleurs ne prenait plus aucune retenue pour employer le "nous", conquis par les prémisses du projet dévoilés par le mondain.

- Je crois en la force de notre collaboration mon cher.


Offrant alors du temps de parole au mercenaire afin de donner son opinion sur sa propre personne, Gabriel offrait une vision plus atténuée de la notoriété du Comte de Rougelac, là où un Morion de Ventfroid l'aurait rabaissé plus bas que terre. Le Capitaine voyant les cotés positifs de son futur employeur, il ne portait que peut d'interet à sa réputation de Proxénète même s'il avouait qu'il avait été étonné. C'était justement le genre de réaction qu'attendait Victor, plus encore même.

- Je vous remercie pour vos mots. Je crois effectivement en la complémentarité des aptitudes, c'est ce qui nous réuni aujourd'hui. Et je ne puis vous contredire, vous déduisez de manière perspicace car je tend à briguer quelques fonctions dans l'administration de la cité, je ne peux rien vous cacher. Mais de fait, les points noirs à mon profils sont réelles. Mon manque de soutien auprès du Pouvoir et la réputation. Mais je n'en oubli pas une chose importante, si la noblesse peut encore se pavaner dans le luxe, cette situation reste encore précaire, la faute à la Fange, alors si je ne veux point voir ces acquis partir en fumés, si je suis conscient que le peuple représente le socle sans quoi l'Esplanade ne serait, je dois agir maintenant et apporter ma pierre à l'édifice et renoncer à l'argent facile pour voir plus grand, dans l'intérêt de tous.

Fini-t-il à voix basse, dans un évident sous entendu qu'il allait se séparer dans son affaire la plus lucrative. Achevant sa coupe, il posa sa pipe, se relevant.

- Veuillez me suivre, il est temps que nous parlions dans mon office, sans aucune éventuelle oreille baladeuse. Il est temps de vous exposer la structure meme de ce projet. Car votre Compagnie représentera un élément parmis d'autres dans un ensemble d'associations de talents... une complémentarité, comme vous l'avez si bien évoqué, dans un but commun, profitable à tous. La Loyauté et le respect en point d'orgue.


Conscient que son amante dont il commençait à se détachait pouvait avoir donner quelques consignes au personnel du Manoir pour se tenir au fait des agissement du Comte, Victor préférait don s'enfermet dans un endroit sûre, son bureau où attendait le duo quelques mets préparés en cuisine un peu plus tôt. Bref un endroit à la fois intimiste, professionnel et chaleureux, à l'abri des regard afin de sceller une contrat important et offrir aussi d'autre aveux au Capitaine de la Compagnie.
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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptySam 6 Mai 2017 - 0:47
Une renaissance commune ?Confortablement installé contre le dossier du canapé d’une jolie teinte s’accordant avec une délicatesse presque naturelle dans l’ensemble de la vaste pièce principale de la demeure seigneuriale je souris d’un air satisfait. Une satisfaction qui ne cesse de accroître alors que mon palais se régale avec raffinement en s’imprégnant du gout fermenté d’un grand cru parmi les derniers de ce monde, que de la fumée plane dans l’air ambiant tout en le parfumant d’une doucereuse effluve de tabac avant de se dissiper. Le comte est un hôte attentionné et un homme avisé drapé dans une aura sulfureuse qui ne disparaît que pour mieux plonger les gens dans l’incertitude et le mystère le plus complet. J’ai passé une bonne partie de mon existence à analyser des situations, des tactiques, des techniques, des évènements, des histoires et des gens, des gens à n’en plus finir des plus modestes et insignifiants aux yeux des défunts maîtres de ce monde aux plus riches et nobles. Je n’ai de cesse d’analyser ce qui m’entoure sous mes apparences de chevalier sans éperon bon vivant et hédoniste.


Je donne l’apparence d’un capitaine arrogant qui s’enivre dans le moindre plaisir se trouvant sur sa route mais je n’en reste pas moins un être stratège et réfléchi qui ne s’en laissera jamais conter. J’avais vécu bien plus intensément et vu plus de choses que la majorité de la population de cette ville n’en verrait certainement jamais et si cette expérience ne m’avait pas conduit à emprunter le chemin de la sagesse, elle m’était bien utile. Cette analyse permanente n’était que le fruit d’une introspection de longue date car l’histoire, mon histoire m’avait enseigné que personne n’était digne de confiance et qu’il fallait donc se prémunir contre tout et tous. Savoir comment le monde tournait était bien précieux certainement plus que de savoir manier des lames. Pourtant alors que je tente mentalement de percer les barrières du comte de Rougelac pour tenter de déceler des aspérités dans sa reconversion soudaine je me rends compte que le noble est hermétique à l’analyse. Je savais qu’il avait proposé d’aider au financement du mariage de Daniel et Alice pour se faire bien voir de mes dragons et leur faire ressentir cette petite étincelle en plus que tous les employeurs ne prenaient pas la peine d’entretenir alors même qu’elle ne leur coûtait pas grand-chose et permettait de faire la différence entre un homme d’arme présent uniquement pour la paie et un autre qui n’est là que pour les mêmes raisons mais qui est persuadé qu’il a la considération de son employeur. 


Infime différence insignifiante selon certains mais qui dans un moment tragique pouvait faire une différence notable. Je le sais et c’est pour cela que j’ai accepté son offre. Il peut payer vu sa fortune personnelle et je peux le laisser payer. Parce que je veux autant que lui que notre association soit longue et prospère. Malgré mon analyse rendue particulièrement ardue par un tel personnage probablement aussi complexe que moi. Je ne peux que sourire tant de satisfaction que d’amusement lorsque nous affirmons notre loyauté infaillible au duc. Pour ma part, celle-ci était réelle cependant quand bien même je ne vivais pas sur l’esplanade ma famille y vivait et les nobles se nourrissent de commérages. Je ne suis donc pas le moins informé des péquins du peuple. Le duc et le comte ne sont pas de grands amis. Deux styles radicalement opposés mais tout de même un fond commun à mes yeux. Les nobles restent des nobles j’avais grandi et étais devenu un homme au milieu de nobles alors je ne le savais que trop bien et ceux de la ville ne pouvaient faire exception. Il y avait certainement plusieurs catégories d’entre eux.


Les fidèles du duc, les opposants non déclarés car il faudrait être suicidaire pour le faire, les ambitieux cherchant à s’élever et ceux qui se moquaient du pouvoir au motif que nous mourrions probablement tous demain. Je sais déjà dans quelle catégorie classer mon futur employeur et cela me rassure de parvenir à mettre un contour sur cette aura de secret. Les hommes dont on ne peut pas deviner les pensées sont terrifiants car on ne peut les comprendre et si l’on ne peut les comprendre on ne peut les affronter. Parfois j’aime à penser que je suis de ceux-là mais je me surestime certainement car je suis simplement un être complexe, un paradoxe humain qui se perd parfois lui-même dans ce qu’il est. Nous embrayons sur le vin et je ne boude pas mon plaisir à recevoir un tel honneur tout en faisant montre de mon érudition et de ma connaissance quant au raffinement de ce monde brisant allègrement l’image du mercenaire soudard et violent. J’hoche solennellement la tête à l’affirmation du seigneur de Rougelac avant de répondre : Puisse-elle être longue et prospère monseigneur. 


Lorsque le noble m’invite à m’ouvrir de mes impressions à son égard je ne me fais pas prier pour lui dévoiler mes sentiments eu égard à sa réputation. Je ne suis pas l’homme à la moralité la plus rigoureuse qui soit sauf sur certaines questions n'entrant pas en cet instant en ligne de compte. Peu me chaut comment l’homme est parvenu à devenir l’une des plus grandes fortunes du nouveau monde ce qui m’importe c’est qu’il ait les capacités et les talents pour y parvenir car c’est cela qui prouve que l’homme excelle dans son domaine tout comme je me plais à penser que j’excelle dans le mien. Il paie bien et mes dragons travailleront bien. Je ne suis pas un père la morale pour le mépriser sur son habileté à exploiter la misère humaine pour entretenir son mode de vie faste. Je ne suis ni un foutu idéaliste ni un héros. Je ne suis qu’un homme. Le monde tournait ainsi bien avant ma naissance et tournera ainsi bien après.


Quant à son incapacité à manier l’épée, je ne vois même pas pourquoi cela devrait me gêner. Je ne vais pas me battre à ses côtés, il ne sera pas mon frère d’arme, ma vie ne reposera pas entre ses mains il sera mon employeur celui qui me permettra de payer mes hommes et mes femmes ainsi que d’économiser le trésor en échange de notre loyauté. Pourquoi devrais-je le mépriser de ne pas être capable de me faire face l’épée à la main ? Ne me remerciez pas ils sont sincères. La complémentarité des talents est le gage du plus éclatant des succès monseigneur je ne le sais que trop bien de par ma profession. La réputation est en effet la pierre angulaire du pouvoir et un bien des plus précieux. Il faut l’utiliser comme une arme bien acérée. Je comprends mieux votre envie de renaissance monsieur le comte. Et je vous remercie de votre sincérité et de votre confiance. Quant à la plèbe je ne peux que confirmer vos propos, la fange éloigne le spectre de la révolte du mieux qu’elle le peut car la survie l’emporte sur bien des choses seulement les petites gens souffrent et la souffrance ne peut être supporter éternellement. Elle dépend de la résistance et de la résilience. L’intérêt de tous est bien plus qu’autre chose l’intérêt des puissants.



Le comte vient à demi-mot de m’avouer qu’il abandonnait le plus sordide et lucratif des commerces afin de redorer son blason. Des profits aisés qu’il sera bien difficile de retrouver ailleurs mais c’est là le prix à payer pour donner une autre image au monde. La détermination de Victor de Rougelac semble bien ancrée et je sens ma satisfaction augmenter. Moi qui malgré ma réputation de briseur de cœur et de pillard d’amour aimait profondément la chevalerie non pas celle dont on chantait les contes aux enfants et aux crédules mais les valeurs qu’elle portait réellement en son sein aspirait sincèrement à œuvrer à l’ascension d’un ancien tenancier de bordel. Nous étions tous des gentilshommes. Je vous suis monsieur le comte. La loyauté et le respect sont des valeurs de plus en plus rares mais je puis vous assurer que vous les aurez de ma compagnie si notre association venait à se concrétiser. Je confesse que je suis curieux de connaitre les autres talents qui viendront constituer la structure de ce projet. Je me relève et m’engage dans les pas du maître des lieux d’un pas tranquille. Nous pénétrons dans le bureau du comte et je m’installe après lui autour de la table sur laquelle se trouve divers parchemins et quelques plateaux recouverts de mets aux couleurs vives et aux effluves alléchantes. 

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Dernière édition par Gabriel Destrelmar le Sam 6 Mai 2017 - 13:29, édité 1 fois
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptySam 6 Mai 2017 - 9:12
Celon toute vraissemblance, le Capitaine de la Compagnie des dragons d'airains ne comprenait que trop bien les aspirations du sang bleu. C'était bien là le fondement essentiel de leur accord, comprendre l'autre, ses besoins et ses intérêts afin de trouver un arrangement commun profitable à tous. Il était donc temps de se retirer pour plus de confidentialité, les deux hommes allaient sans nul doute se plonger dans quelques longues discussions technocratique. Si les bribes d'une entente ne faisaient plus l'ombre d'un doute, rien n'était encore acté.

Ce fut donc au coeur même de l'office du Comte de Rougelac qu'allait se prolonger l'entretien et ce dernier n'avait omis aucun détail pour rendre le cadre des pourparler le plus agréable possible. De bonnes négociations exigeaient de bonnes conditions d'exercice. Nourriture, boissons, siège confortable, luminosité parfaite, rien n'avait été laissé au hasard lorsque les deux hommes s'enfermèrent dans le spacieux bureau de Victor.

D'un geste de la main, Rougelac invita le mercenaire à prendre place dans un fauteuil avant de contourner le bureau en bois massif de grande facture pour s'installer lui aussi. A part le plateau recouvert de mets et vin, le plan de travail offrait au regard différent parchemins enroulés et soigneusement rangés.

- Mettez vous a l'aise et mangez à votre faim mon cher.

Laissant toute la latitude au Gabriel de se restaurer, les mets étant sans nul doute des plus goûteux, Victor entreprit d'attraper quelques grains de raisins avant de dérouler l'un des parchemin. De sa position, difficile pour le capitaine de la compagnie de pouvoir déchiffrer le sens des mots et chiffres que l'encre avait savemment entacher la virginité du document.

Victor posa alors ses avant bras sur le bois du plan de travail, lissant le parchemins avant qu'il ne s'y accoude pour finalement joindre ses index sous son menton.

- Je vais tout d'abord répondre à votre curiosité sommes toute logique. Si votre compagnie jouera un rôle essentiel, prépondérant dans ce projet, d'autres forces alimenteront sa consistance. De fait, nous rejoindrons plusieurs chevaliers jusque là isolés. Oh, bien entendu, pas plus d'une poignée mais cette présence sera plus que nécessaire, par differents aspects : valeurs, compétences et notoriété. Nous évoquions l'aspect de complémentarité, il prend tour son sens en cela.


Prenant une courte pose, il servi deux coupes de vin avant de reprendre.

- Se joindra également à ce projet une ressource indispensable dans l'exercice de vos fonctions. J'ai de fait approché plusieurs forgerons et dans les jours ou semaines à venir, un accord devrait être conclu avec l'un d'eux. Votre esprit aiguisé comprendra sans nul doute l'intérêt d'une telle démarche, qui n'est autre que de pallier à moindre coût aux dépenses d'entretien des équipements.


Lâchant un sourire à l'attention de son vis à vis, Victor se voulait pragmatique. Passer accord avec un forgeron offrirait à ce dernier une activité durable et de fait une négociation sur les services offert par l'artisan coulerait évidemment de source, ce n'était que du bon sens et Victor laissa Gabriel déduire seul ce fait.

- Mais je n'ose achever mes démarches à ce stade. Toute ressource complémentaire sera bienvenue si cela apporter une reelle plu-value. J'espère avoir répondu à votre curiosité. A présent, avant de vous offrir un vaste déroulé plus concret du projet, j'aimerais que nous réalisions une mise au point sur aspect financier. Vous l'aurez comprit, je vous offre un allègement considérable quand à vos frais d'entretiens, un effort financier conséquent qui ne m'offre aucun retour sur investissement, loin d'une logique d'affaire "classique". Vous vous doutez bien qu'il faudra un juste équilibre dans les dépenses et recettes afin que notre accord soit viable à long terme? Je suis certes très fortuné mais je n'ai point de crédits illimités si je puis me permettre l'expression car nous oeuvrons dans une cité et non sur un domaine avec nombre de ressources exploitables.


Un nouveau silence fut offert à son homologue d'affaire afin que l'homme digère la réalité des faits évoqués.

- De fait, j'attire votre attention sur ces aspects afin de vous faire naturellement comprendre que je ne désire point me retrouver, croulant de dettes d'ici à quelques mois. Si nous trouvons accord, il faut de fait trouver le moyen de payer vos hommes de façon régulière sans que nous mettions en péril ce projet commun. Vous avez vos contrats réguliers, j'imagine dans quelques escorte, protection de tout type d'individu, convoi ou que sais je encore. Il est d'évidence que cela reste la base même de la rémunération de vos troupes, un travail, un salaire, c'est bien votre organisation actuelle n'est ce pas? Alors, j'ai quelques idées, un carnet de commande bien sur, mais permettez moi de vous demander les vôtres dans un premier temps. Comment voyez-vous la structuration, les rouages d'un tel accord? Je vous donnerais ma propre vision ensuite.

Gabriel n'était nullement idiot, si le Comte prenait sa compagnie sous sa coupe se n'était point pour se ruiner et dépenser sa fortune à fond perdu. Victor rentrait dans le vif, évoquant un aspect vital du projet. S'il ralliait à sa cause la compagnie, elle restait indépendante sur certains point, à moins que Gabriel soit desireux de voir en Victor un homme capable de chapotter l'ensemble des problématiques administratives et financieres mais forcément, il faudrait au capitaine apporter des garanties notoire.
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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptySam 6 Mai 2017 - 13:37
Une renaissance commune ?
Le comte me précède dans son office de travail tout aussi raffiné que le reste de son lieu de vie car même dans le pratique le bon gout certain de mon potentiel futur employeur restait certain. Je laisse donc mon regard admiratif et appréciateur caresser ce cadre à la fois plus intimiste et plus professionnel durant quelques instants. La pièce était spacieuse et transpirait le confort le plus complet. Nul doute que mon hôte avait tout prévu de manière minutieuse pour me placer dans les meilleures dispositions. Le bureau est éclairé juste comme il faut pour que la fine frontière entre éclat et pénombre soit respectée. Les plateaux d’argent sont garnis de mets qui je le confesse me mettent l’eau à la bouche et l’arôme capiteux du vent s’élève de plusieurs coupes. La fragrance caractéristique des parchemins et de l’encre flotte encore dans les airs signe que cette pièce qui n’est pas la plus éclatante du manoir est le centre névralgique du pouvoir du comte ce qui est somme toute parfaitement logique puisque le maître des lieux est un homme d’affaire de talent et que les affaires se concluent à coups de mots, d’engagements et de mouvements de plume. Quand le centre névralgique du mien se trouvait sur la grande cour des quartiers de ma compagnie car c’était devant mes hommes alignés en bon ordre qu’il s’exerçait. Je suis pertinemment conscient que la négociation avançait dans la bonne direction et que la perspective d’un accord se rapprochait lentement mais surement sinon je ne me trouverais pas ici dans le bureau du sang bleu mais l’on m’aurait courtoisement annoncé qu’on allait réfléchir à mon intégration et renvoyé séance tenante. Le bureau qui trône au milieu de la pièce selon un angle parfait calculé pour une luminosité optimale de travail est sublime. Un ouvrage qui ne peut qu’attirer le regard en bois massif et pur. Une pièce maîtresse de grande qualité qui a du coûté une véritable petite fortune. 

En cet instant, je ne peux que faire le parallèle entre cet ouvrage d’artisan sans égal et ma propre personne. Si les mercenaires vivent bien mieux que le reste de la plèbe c’est parce que leurs tarifs ne sont pas bradés. Je ne compte ni me brader ni le faire pour ma compagnie car cela serait une insulte à notre histoire, aux morts tombés durant notre ascension sanglante vers la renommée martiale qui fut la nôtre avant la fange. Insulte aux compagnons, aux frères et sœurs d’armes, aux jeunes recrues, aux vieux de la vieille et à la chevalerie mercenaire aujourd’hui douloureux souvenir sans oublier tous les civils de la compagnie cohorte mobile, village mouvant qui l’avait suivi dans ses aventures, traversant des frontières sans un regard en arrière. Le fléau avait brisé le paradigme établi, celui que j’aimais tant. La liberté n’était plus qu’une illusion détestable et mon cœur se serrait de mélancolie chaque fois que j’entendais les vétérans évoquer certaines de nos batailles. Le comte m’invite à m’installer du geste et de la parole et je m’incline avant de m’installer de nouveau sur le fauteuil qu’il vient de m’indiquer. J’observe les parchemins nombreux et bien ordonnés tandis que le noble s’installe à son tour. Je souris en notant que mon hôte s’était installé de sorte que je ne puisse raisonnablement pas jeter un œil à ses précieux documents. Je sors ma dague à rouelle de son fourreau et entreprends de la piquer sur un morceau de viande doré au miel que je savoure à sa juste valeur, ma main droite va chercher un morceau de fruit que je porte doucement à mes lèvres tout en observant le comte lire un parchemin. Je croque dans la pomme avant de poser ma dague sur le bureau puis de saisir un morceau de fruit confis qui délecte mon palais. Le noble lisse le parchemin avant de joindre ses index sous le menton, posture fort annonciatrice. De fait le futur employeur potentiel de ma compagnie répond à mes questions et épanche ma curiosité de manière fort complète. Je l’observe un instant servir deux coupes de vin avant de laisser mon esprit assimiler, analyser, comprendre, mettre des réalités sur les informations du comte. Des chevaliers, des mercenaires, des forgerons j’aurais pu penser qu’il souhaitait monter une armée fort professionnelle pour reprendre une place forte aux mains de la fange à son compte mais ses précisions m’interpellent. Une poignée est insuffisante pour une telle vision alors je me rends compte que je fais fausse route.

Plongé dans mes réflexions, je ne fais pas grand cas de la potentialité du fait que parmi ces forgerons approchés se trouve la femme qui fait battre mon cœur comme un jouvenceau que je ne suis plus. Notoriété. Veut-il créer une garde d’apparat ? Un ordre qui serait réuni par des intérêts communs et composé d’un bras armé ? La perspective d’un engagement de toutes mes lances s’éloigne et se dissipe et je me maudis intérieurement pour ma stupidité. Comment ai-je pu croire que le comte de Rougelac avait autant de fonds qu’un duc ? L’ancien monde est mort et ne renaîtra pas. Les fortunes des plus richissimes du nouveau sont assez ridicules comparés à celles du temps de jadis. Il est dépassé le temps ou un grand seigneur pouvait se permettre d’engager trois cents lances pour une campagne militaire, celui ou je pouvais aller chercher à tirer profit d’une guerre étrangère en me mettant au service de l’un des belligérants, celui ou l’or n’était pas un problème pour les puissants de ce monde. Nous sommes condamnés à être des pièces détachées, des bataillons équarris par la nécessité, des gardes du corps comme on en trouvait plusieurs milliers dans ce bastion de la vie. Le désabusement me saisit tandis que j’hoche la tête et souris aux propos du comte. Ce n’est pas l’aspect financier qui me chagrine mais bel et bien le fait que la gloire des dragons d’airain appartenait à l’histoire et à la postérité. Il n’y aurait plus de batailles, plus de faits d’armes dignes de notre réputation. Ce fléau avait fait de nous l’ombre de ce que nous étions, prisonniers d’un monde sans vie, prisonniers d’un monde sans guerre. Je maudis les dieux au fin fond de mon cœur et incline aimablement la tête avant de répondre. 

Et je vous remercie pour ces éclaircissements monsieur le comte. L’aspect de complémentarité prend tout son sens en effet. Vous me voyez ravi d’apprendre que de nobles guerriers seront du projet. Cela ne peut que le teinter d’un éclat favorable.
En effet, la présence d’un ou plusieurs forgerons dans l’organisation que vous souhaitez voir naître est une nécessité pour des raisons évidentes. L’équipement n’est pas donné et les tarifs ont encore augmentés assez logiquement en raison de la fange.  Pouvoir bénéficier du talent d’un artisan est précieux. Priorité sur les commandes, réduction des coûts, tarifs préférentiels, fidélisation de l’artisan, arsenal à disposition, relation de confiance durable entre l’artisan et le client les avantages ne manquent pas en effet. Je rends son sourire au comte. Nous sommes sur la même longueur d’onde monseigneur. Nous passons finalement à la partie nécessairement déplaisante car j’avais bien compris que ce contrat ne serait qu’un de plus dans la longue liste de contrat divisionnaire de mes dragons depuis la fin des temps. Pragmatique, je l’accepte avec le sourire mais dans mon être je me dis que j’aurais peut être mieux fait de tomber avec honneur face à une horde de non morts en compagnie de l’élite de ma compagnie soit mes chevaliers. Tomber pour ne pas avoir à voir ou vivre dans un monde ou l’homme n’est plus le plus grand prédateur mais la plus craintive des proies. Il était bien malaisé de comprendre que mes appétits pour la luxure et le plaisir n’étaient pas tant liés à la fin prochaine de la vie humaine mais bien aux regrets d’une époque révolue, à l’érosion de ce qui avait été ma raison d’ètre, de l’anéantissement de mon mode de vie. Pourtant je ne cesse de sourire en écoutant le maître des lieux. Je comprends fort bien que vous ne puissiez pas entretenir une armée privée car le coût serait exorbitant même pour un homme d’affaire comme vous et je comprends également fort bien que vous ne souhaitiez pas faire faillite en raison de l’entretien d’une force armée néanmoins je me dois de vous prévenir que c’est le propre des forces armées d’ètre coûteuses. Raison pour laquelle les levées féodales représentaient l’ossature des armées dans le monde tel que nous le connaissions avant la fange ainsi je vous invite monsieur le comte à m’exposer ce que vous attendez de mes dragons et moi-même dans l’optique de ce contrat histoire que je puisse avoir une idée précise du concret de notre association. Voulez-vous que nous exécutions des contrats en votre nom ? Que nous suppléions la milice dans certains cas ? Que nous aidions ceux qui doivent l’ètre ? Que nous patrouillions ? J’ai besoin de savoir ce que vous attendez de moi pour être plus précis dans mes réflexions et les réponses que je pourrais vous fournir. Je laisse à mon tour planer un silence de quelques instants avant de reprendre : Si je comprends bien la logique de vos propos mon seigneur, ma compagnie ne sera pas à votre service de manière permanente mais uniquement lorsque vous auriez besoin de nous. Ce qui me ferait honorer des contrats vis-à-vis de mes partenaires et employeurs actuels que je devrais éventuellement froisser en vous préférant à eux. Je vais être honnête, je ne suis pas satisfait d’avoir une multitude d’employeurs car la loyauté a besoin de racines pour prospérer mais j’imagine que je suis simplement mélancolique d’une autre époque. En effet, je paie mes hommes tous les mois. Les soldes sont moins élevés qu’ils ont pu l’ètre par le passé car la guerre classique n’est plus d’une part et que les fonds de la compagnie prennent en charge le logement et la nourriture d’autre part. Je caresse ma barbe d’une main dans un geste machinal avant de reprendre

Le règlement des frais d’entretien est une bonne chose et cela me satisfait mon seigneur. Je puis vous proposer d’allouer seulement une vingtaine d’hommes à votre projet. Le solde de vingt hommes est moindre que celui d’une centaine. Ces vingt soldats seraient à votre service et uniquement à votre service comme certaines sections alloués à des employeurs de la ville basse. A moins que vous ne préfériez une force plus importante que vous ne payeriez pas mensuellement mais au cas par cas c’est-à-dire en fonction des contrats remplis ? Pour répondre à votre question je vois ce contrat comme un parmi d’autre. Je ne sais pas si vous voulez fonder un ordre militaire ou une force de soutien de petite envergure ou même une garde personnelle et je ne peux donc pas le concevoir comme un auquel j’étais habitué avant la fange avec un employeur unique pour des objectifs militaires bien établis ou une période de temps définie. Vous aurez bien évidemment la primauté sur mes autres employeurs cela va de soi mais je nage dans le flou monsieur le comte.  Je pense qu’une fraction de mes dragons sera suffisante pour vos aspirations et vous permettrait de mettre moins d’argent dans le paiement de soldats. Pour le reste je ne peux qu’extrapoler… 
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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptySam 6 Mai 2017 - 17:56
Si l'espace d'un instant le Comte de Rougelac cru que le mercenaire allait planter sa lame dans le bois du plan de travail après l'avoir fait apparaître afin de s'en servir pour se saisir de la succulente volaille mise à disposition, un ouf de soulagement intérieur vint accueillir le dépôt de l'arme à plat sur le bureau. Voilà la certitude que l'homme ne manquait d'aucune manière en comparaison d'un vulgaire badaud de bas étage qui aurait à l'inverse abimer le précieux mobilier. Éclaircissements dévoilés au oreilles attentives du mercenaire, Victor écouta longuement le récital que ce dernier lui concéda en retour. Les deux hommes semblaient plus que jamais en phase, Gabriel confirmant la nécessité de porter plusieurs cordes à son arc afin d'optimiser la réalisation et l'efficacité du projet qui les réunissait aujourd'hui.

Le capitaine de la compagnie semblait tout sourire, loin de se montrer moqueur, sans doute comprenait-il l'évidence d'une situation que ne pouvait assumer totalement le sang bleu dans son aspect financier. L'homme semblait avec nécessairement besoin de plus d'explications, émettant quelques pistes sur ce à quoi servirait sa compagnie à la solde du Comte de Rougelac. Sieur Destrelmar n'était nullement naïf quant à la complexité d’œuvrer de concert avec un futur employeur qui à contrario d'un Seigneur terrien avait les ressources pour assumer la totalité des frais d'acquisition d'un tel groupe armé. Opinant du chef, le mondain avala une gorget du raffiné nectar aidant à humidifier sa gorge mise à rude épreuve depuis déjà un moment et pour cause. Lâchant un regard complice, le mercenaire avait vu juste dans l'émission d'une partie de ces interrogations. Posant ces mains à plat sur le parchemins, il se lançant dans quelques compléments d'explications offrant une impeccablement gestuelle de ses doigts couvert d'anneaux, sceau et chevalière.

-Voilà bien le nerf de la guerre ou si je puis rectifier, le nerf des affaires. Prenons les choses dans l'ordre comme vous l'avez évoqué. Premièrement, quel serait la nature, les raisons de notre accord? Vous avez en partie raison, l'exécution de contrats en mon nom est un fait afin que je puisse en tirer profit dans a quête de notoriété. Bien entendu, je parle là des affaires qui auraient une répercussion dite "positive", les autres contrats de moindre envergures seront laissé à votre tribu, voyez-vous où je souhaite en venir? Bien évidemment, lorsque la cité, le Duc, auront besoin de force vive, tout autre contrat sera à laissé en suspend pour exécuter les tâches que je vous aurais confié dans l'intérêt de notre société et du bien commun. Deuxièmement, je n'ai évidemment pas la prétention de m'attacher nuit et jours vos services et ce pour deux raisons : je n'en ai pas la nécessité d'une part et d'autre part le Duc verrait d'un très mauvais oeil un sang bleu de l'Esplanade se constituer une petite armée privé, voyez où je veux en venir?

Il laissa se consommer à nouveau une courte pose, se désaltérant à nouveau avec modération, pour reprendre son discours et ainsi apporter des éléments plus clair qui permettrons à son vis à vis de se forger une meilleur idée de ce à quoi servirait cette association.

- Pour autant, je serais en capacité de vous trouver d'autres contrats à but privé que ceux que vous possédez actuellement. De part mes nombreuses relation dans l'Esplanade, quelques uns de mes semblables auraient bien besoin de louer vos services. Je ne parle bien évidemment pas de mon réseau dans la bourgeoisie ou auprès d'artisan qui pourrait là aussi trouver en vous une aubaine dans l'utilisation de vos compétences que ce soit dans la cité même ou dans les environs. Je prends l'exemple de bucherons qui serait bien rassurer d'aller exploiter quelques parcelles de forêt sous bonne protection. Et puis n'oublions pas que votre compagnie jouïrait d'un bien meilleur prestige encore.

Il fixa son interlocuteur une nouvelle fois, achevant après avoir entendu sa proposition de lui louer une vingtaine d'hommes et cherchant à bien cerner le sens profond du projet.

- Dans un premier temps, je puis me permettre, celon mes calculs la prise en charge d'une trentaine d'homme, alors une vingtaine des vôtres serait un honnête compromis. Si bien entendu nous nous projetons dans cette configuration. Excluez de vos pensées l'idée d'une garde personnelle. Disons que l'idée serait à mit chemin entre un ordre, une caste militaire et un soutien de petite envergure pour le Pouvoir en place. Ainsi, soit nous partons sur cette base, soit nous envisageons que je me porte comme le garant exclusif de l'ensemble de vos autres contrats actuels et à venir, je serait en ce cas, une sorte d'administrateur général et délégataire. Voyez-vous la différence? Mais gardez également à l'esprit un élément important : l'avenir n'est nullement tout tracé. Qui sait ce qu'il nous réserve? Si la menace Fange venait à se résorber? Si le Labret venait à manquer d'une gestion cohérente? Par ma notoriété reconquise, pourrais-je peut être hypothétiquement envisager reprendre, administrer quelques terres? Et à ce moment là, je saurais sur qui compter... L'avenir pourrait être tout autre aussi? Je ne trace là qu'une éventualité. Imaginons que je puisse briguer quelque fonction d'importance? Pourrais-je alors légitimer la nécessité de m'entourer d'une force armée privée au frai partiel du Duc? N'y voyez là qu'une autre projection, une éventualité. Mais vous l'aurez comprit, une époque est révolu, vous comme moi devons nous adapter à ce nouvel environnement. Rassembler, se compléter nous rendra plus fort, plus crédible dans ce nouveau monde. Nous avons chacun à notre niveau des nécessités, des besoins, soignons plus intelligent, plus malin. J'espère par mes mots apporter plus de clarté votre esprit jusqu'à présent dans un flou naturellement concevable? N'hésitez point à exprimer vos remarques, vos points de vues, voir vos nuances? Une association m'est jugée seine lorsque le dialogue existe et perdure. Vous avez la parole mais bien entendu, votre proposition précédente m'ira fort bien dans un premier temps comme je l'ai évoqué si cela vous semble suffisant pour l'heure. Rien n'est figé, si nous sommes face à face sans aucune plume pour signer quelques documents, toute négociation est ouverte.

Ainsi, il espérait offrir plus de matière à réflexion, même s'il avait offert à son interlocuteur deux visions organisationnelles du projet, tout ou une partie. Il avait aussi ouvert des perspectives qui pouvaient changé celons le contexte géo politique, bref il avait renseigner son interlocuteur, mais craignait aussi avoir donner peut etre trop de matière qu'il en aurait été nécessaire. Quel serait sa réaction?
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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptyVen 12 Mai 2017 - 0:59
Une renaissance commune ?
Le regard aussi appréciateur qu’éclairé d’une lueur de soulagement du sang bleu quant à la position à plat de ma dague à rouelle sur la table de bois précieux m’arrache un amusement intérieur que je ne dévoile pas autrement que dans la satisfaction solaire dans laquelle baigne par ailleurs déjà mon visage. Je ne suis pas un rustre d’une part et j’apprécie la beauté des choses à leur juste valeur d’autre part aussi il ne me serait jamais venu à l’idée de planter ma lame courte dans le bois infiniment plus précieux que le moindre de mes atours les plus riches. Mes officiers auraient fait de même à n’en point douter et je dois confesser que cela me tire un éclair de fierté toute personnelle de savoir que mon état-major était constitué de gentilshommes malgré notre statut et notre rang de tueurs disciplinés dont les armes se monnayaient à bon prix. La réputation est autrement plus précieuse que la plus belle des tables d’ébène raffinée. Le comte en avait parfaitement conscience puisqu’il avait souligné un peu plus tôt à juste titre à quel point son image de proxénète nuisait à la solennité de ses ambitions légitimes. Si je me moquais de ma propre réputation comme d’une guigne alternant mes actions nobles et moins nobles comme je le sentais il n’en allait pas de même avec celle de ma compagnie qui elle se devait d’ètre fidèle à ma vision des dragons d’airain. La discussion se poursuit dans l’atmosphère intimiste du cabinet de mon hôte et entre deux bouchées de mets délicats que mon palais n’avait plus eu la chance de déguster depuis bien plus longtemps que mes souvenirs ne pouvaient le dire je discute avec lui de ce projet qu’il souhaite mettre en place. Abondant dans le sens de la nécessité impérieuse de la coopération entre différents ordres sociaux et différents rangs d’armes je pense donner une consistance martiale à la vision de monsieur le comte. Je ne connais pas les chevaliers et autres membres de ce projet pour le moment alors je ne puis juger de leur valeur ou de leur expérience et je ne peux donc que me reposer sur mes propres certitudes. Soient celles d’un homme ayant passé les dernières années de sa vie à commander des hommes et à se battre pour de l’or sonnant et trébuchant. Néanmoins, la présence de sangs bleus en harnois ne saurait être autre chose qu’un atout tant symbolique que martial dans une telle entreprise. Qui plus est d’un point de vue purement personnel, échanger avec des chevaliers ne serait pas de refus car l’idéal d’un tel rang que je ne possédais officiellement pas et la loi des armes dans lesquels ces derniers versaient étaient des sujets que j’appréciais tout particulièrement.

D’ailleurs une idée me vient à l’esprit tandis que nous débattons aimablement le sourire aux lèvres. Mais cela pourra néanmoins attendre car nous voilà engagé sur la délicate pente des négociations salariales. Je suis bien conscient que le mercenariat à grande échelle tout du moins avait profondément muté en raison même de la mutation de notre monde et que les grandes compagnies pouvaient se porter moins bien que des individuels en ces temps troublés par la menace latente de la fange. En effet, qui disait compagnie disait frais en tout genre. Des frais amortissables de bien des manières dans le passé proche mais qui ne l’étaient plus aujourd’hui. Chaque relation d’affaire, chaque contrat, chaque amitié fructueuse et chaque client satisfait comptait férocement dans un monde aux ressources désormais indubitablement limité. Il y avait quelque chose de notablement ironique dans le constat que jamais la vie d’un mercenaire n’avait certainement autant valu d’or que depuis la fange et pourtant personne ne pouvait plus entretenir de grandes forces armées privées car la milice avait vocation à remplir tant les taches d’une milice communale que d’une armée régulière et que les revenus de tous les grands domaines avaient été engloutis en même temps que les vies qui assuraient la continuité de ces revenus. Les indépendants avaient certainement une bien meilleure vie que naguère. Je ne pinaille pas sur les termes, ne tergiverse pas sur les mots et entre directement et brutalement dans le vif du sujet écartant les termes fleuris devant un sujet aussi important. C’était l’or qui faisait vivre ma compagnie, mes hommes, mes femmes, mes dragons, mes amis, ma famille de substitution et moi-même. L’histoire m’avait appris qu’il valait mieux se montrer assez franc sur un tel sujet sous peine de subir de plein fouet les représailles de la non compréhension et du manque de sincérité. L’argent faisait tourner le monde. Tout le monde le savait.

Aujourd’hui tout autant qu’alors voire même peut être plus. Le comte m’écoute avec attention déballer mes interrogations acérées avant d’opiner du chef puis de s’humidifier les lèvres d’ambroisie pourpre. Je saisis une coupe de vin et la porte à mes lèvres alors que celui-ci reprend la parole après m’avoir offert un regard complice que je lui rends. Ses propos s’accompagnent de gestes fort éloquents imprimant  régularité théâtrale à son récit plein sagacité. Je l’écoute en souriant, opinant tantôt du chef à ses propos auxquels j’adhère tantôt pour marquer ma compréhension de son point de vue fort logique sur la question. Nos regards se croisent, plongent l’un dans l’autre. Les coupes effleurent les lèvres et apaisent la soif tandis que je porte de temps à autre un met à mes lèvres. Pour, le reste j’écoute le comte en silence suspendu à ses lèvres. Je réfléchis en même temps que ses paroles, analyse et assimile sans jamais me départir de mon sourire courtois malgré un air concentré. Je finis par répondre après avoir savouré lentement une nouvelle gorgée de vin rouge. Je distingue bien mieux les contours de notre accord monsieur le comte et vous remercie une fois de plus pour vos éclaircissements gracieusement apportés. En somme vous souhaiteriez que nous fassions savoir que nous exerçons notre art en tant que serviteurs de votre personne et exécutants de votre volonté lorsque nos contrats sont suffisamment significatifs pour avoir une influence positive sur la vie de la cité. Ce qui ne manquerait pas de redorer votre blason d’une bien belle manière particulièrement concrète. Cela me convient aisément. Quant à la priorisation des contrats aux services du duc et de la cité cela s’inscrit en droite ligne de ce projet alors je n’y vois pas le moindre inconvénient. Bien que je puisse nécessairement demander des gages supplémentaires en pareilles occasions. Les vingt hommes et femmes alloués à ce projet ne seraient pas concernés par cela mais ce serait la mobilisation de l’ensemble de ma compagnie qui le justifierait. Car si mes autres employeurs pourraient tout à fait comprendre ma volonté de servir cause supérieure l’exclusivité dans les affaires a un coût, je suis persuadé que vous êtes mieux placé que quiconque pour le savoir monseigneur. En effet, je doute que notre cher duc apprécie de voir un autre noble disposer d’une puissance militaire à même de contester sa suprématie ne serait-ce que dans l’idée.

Un léger rire s’échappe de mes lèvres closes en un sourire alors que mes yeux sont résolument fixés dans ceux de mon interlocuteur. Le duc Sigfried serait du genre à faire pendre haut et court un tel imprudent sur la base du premier motif envisageable. La suprématie n’accepte pas l’ambiguïté, ne laisse pas de place à l’à peu près. Le duc de Marbrume n’était pas le genre d’homme à se montrer clément dans sa suspicion. Votre carnet d’adresse qui se doit d’ètre effectivement plus que bien fourni serait particulièrement apprécié à n’en point douter monsieur le comte. Le travail ne manque pas mais encore faut-il parfois savoir ou le trouver. Le prestige est important vous avez raison et un prestige accru de ma compagnie ne pourra que rejaillir positivement sur vous. Nous établissons ainsi les premières bases d’un cercle vertueux qui nous sera à tous deux profitable à l’avenir. Passant ma main sur ma barbe je me surprends à la lisser sous mon menton tout en esquissant un sourire. Puis, je porte une nouvelle fois ma coupe à mes lèvres avant de reprendre. Je partage votre point de vue quant à la nécessité de la compréhension et du dialogue monsieur le comte. Je me vois donc honoré de constater que vous jugiez opportun de m’informer pleinement des différentes variables potentielles ainsi que de l’évolution potentielle de certaines choses qu’un autre employeur aurait pu fort logiquement préféré garder pour lui. Cette marque de confiance est appréciée à sa juste valeur soyez en assuré.

Je souris tout en fixant mon interlocuteur. Une vingtaine de mes dragons me semble une base de départ acceptable en vertu de la nature de notre contrat et de l’organisation que vous souhaitez voir émerger. Un ordre militaire qui soutiendrait le pouvoir en place de sa propre initiative si je vous suis bien. Je préfère que nous partions sur cette base monsieur le comte. N’y voyez aucune offense mais je préfère gérer ma compagnie moi-même comme je l’ai toujours fait. Je confesse que je ne me suis jamais posé ce genre de questions au sujet de l’avenir tant je n’en ressentais pas le besoin d’une part et que la gestion quotidienne de ma compagnie occupait une part essentielle de mon esprit monseigneur. Néanmoins, je suis parfaitement votre raisonnement. Je le suis aisément et je pense pouvoir le qualifier de brillant autant qu’audacieux quand bien même pour ma part je doute malheureusement que la fange disparaisse aussi vite qu’elle ne s’est abattue sur le monde. Je laisse quelques instants passer avant de reprendre : Votre vision de ce nouveau monde ne saurait être plus juste. L’union de différents talents permettra à tous de peser plus qu’il n’aurait pu l’espérer individuellement. Je ne puis que me montrer une fois de plus honoré que vous ayez porté votre choix sur ma personne pour vous soutenir dans ce projet qui me plait à n’en point douter.

Au risque de me répéter monseigneur vos explications ont été tout ce qu’il y a de plus précises et concises pour me permettre d’appréhender au mieux ce contrat. Mais puisque nous restons dans le domaine de la négociation je me permets de porter une demande particulière à votre attention. Il s’avère que malgré les apparences je ne suis pas chevalier. J’ai été formé comme tel par un banneret de mon défunt père mais ait refusé l’honneur accordé pour des raisons qui me sont propres or il se pourrait que je sois finalement intéressé par les éperons non pas pour pouvoir prétendre à quelconque avantage social comme on pourrait le penser mais simplement parce je pense finalement l’avoir mérité eu égard à mes accomplissements antérieurs à la fange. Je resterais capitaine mercenaire avant toute chose cela va de soi mais je posséderais le rang que je devrais déjà posséder. Une compagnie menée par un chevalier serait j’imagine d’autant plus bon pour l’image du projet que nous incarnons. Je ne prendrais nullement ombrage d’un refus monseigneur car il s’avère que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même pour mon absence de titre. 
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MessageSujet: Re: Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac   Une renaissance commune ? PV Victor de Rougelac EmptyVen 12 Mai 2017 - 10:41
Gabriel Destrelmar distinguait bien mieux les contours du projet proposé par le sang bleu, au grand soulagement de ce dernier. S'il avait émit une seconde option, plus par courtoisie que par nécessité, les deux hommes s'accordèrent finalement quant à véracité de la mise en place d'un accord sommes tout équitable, profitable à tous et minimisant les risques. Si leur situation sociale était quelques peu divergente, leur esprit convergeait. Le Capitaine de la Compagnie des Dragons avait sans mal partagé le raisonnement du Comte de Rougelac et les mots prononcés par le mercenaire rendait la lecture de leur futur partenariat plus lisible. Victor acquiesçait, satisfait, son échiquier prenait forme, ses gardes fou positionnés comme il l'avait souhaitait.

- Il serait en effet "suicidaire" pour vous comme pour moi, de laisser croire au Duc que nous pourrions représenter une menace. D'ailleurs, je me porterais garant dans les jours ou semaines à venir, de l'en avertir par missive. Plus nous nous montrerons "transparent" à l'égare de son Altesse, plus nos aspirations seront crédibles et nos marges de manœuvres dénuée de toute complication.

Les marques de confiance exprimées par le Comte semblaient avoir fait mouche auprès du mercenaire, cela rendait leur complicité plus solonnel encore et le sourire du quadragénaire venait donc renforcé les propos tenus par Gabriel.

- Nombres de valeurs communes nous unissent et de fait, me démarque de vos autres employeurs. En cela, je propose d'ailleurs la mise mensuellement en place d'une séance plénière. Le Cap principal étant ce qu'il est, il ne changera pas, mais évidemment les moyens et directives pour y parvenir méritent d'être régulièrement mesurés afin, le cas échéants, d'être réajusté, d'où cette nécessité qu'est le "Dialogue".

L'homme d'arme semblait flatté l’ego du Comte de Rougelac, affirmant que son raisonnement était brillant et audacieux. Il n'en fallait pas plus pour que Victor se sente plus que jamais investi d'une mission d'envergure. Là où un homme comme le Comte de Ventfroid souillait son sang, le mercenaire, lui, lui redonnait tout son sens, mais sa rencontre avec Morion et Ambre avait eut le mérite justement de revoir ses projets, sans cela, sans cette quasi "humiliation", jamais sans doute Victor n'aurait prit conscience qu'il avait jusqu'alors fait fausse route. Bien entendu, nul besoin d'évoquer cela devant Sieur Destrelmar, question de fierté évidemment.

Victor se permit alors de faire apparaître dans sa main droite une plume qu'il trempa dans l'encrier avant de rajouter quelques éléments au parchemin qui se trouvait devant lui tout en écoutant la suite de l'exposé du mercenaire. Une grande partie des négociations avait été entérinée mais voila que Gabriel dans son bel apparat vint évoqué un élément plus personnel à la situation mais qui restait non moins lié à leur ambition commune. Il aspirait à un titre, celui de chevalier, expliquant, justifiant son refus d’antan, pour à présent ré-envisager l'idée. Si cela pouvait gêner nombre de mondain, y voyant un désintérêt personnel, pour Rougelac, il en était différent. Haussant alors un sourcils, il se désintéressa du parchemin pour dévisager son invité. Les expressions sur son visage n'avait rien de douteuses, de craintives, c'était même tout le contraire. Gabriel avait une ambition personnelle et Victor appréciait plus encore l'homme pour cela. S'il œuvrait pour offrir les meilleurs conditions de survie à sa compagnie, il ne voulait pour autant vendre son corps et son âme à cette dernière.

- Alors là... voyez voyez-vous... ce que j'entends me plait. Un titre de chevalier n'est certes pas évident à décrocher, votre chemin sera semé d’embûche, de larmes et de sang, mais le défi vous honore. Ecoutez-moi bien, s'il se mérite pas des faits d'armes, je saurais vous offrir mon appui, mon relationnel actuel et futur, afin que le Duc vous offre ce titre prestigieux. Je vous en donne ma parole. Je ne vois nullement dans la perspective personnelle qui est la votre, un frein à la mienne, je dirais même plus, elles convergent, à nouveau, comme notre esprit, évoqué plus tôt. N'y voyais aucune prétention surévalué de ma part mais, si notre projet porte ses fruits, l’évidence voudrait qu'on vous nomme Chevalier, mais si votre valeur ne serait injustement reconnu, je serais là pour forcer le destin. D'ailleurs, vous venez de me donner une bien belle idée...

Il prit une légère pose pensive.

- Il serait fort judicieux que j'organise une réception au Manoir d'ici à quelques mois lorsque j'aurais achever la mise en place de mon échiquier. J'y convierais mes partenaires, dont vous ferez évidemment parti, et mon cercle amis, d'influent nobles et bourgeois. Oh oui, cela me paraître fort judicieux, ne trouvez-vous pas? Ainsi, vous aurez l'opportunité de vous faire connaître par ce biais, cela n'en saura qu'une pierre supplémentaire à l'édifice de votre oeuvre personnelle. Les rencontres vous seront profitable à n'en point douter, par bien des aspects.

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