Marbrume


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 L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand

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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand   L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand EmptyMer 26 Avr 2017 - 22:32

       
Tu ignores le vide devant toi, les vertiges et la peur tu connais pas... Seul au milieu des loups, tu t'enfonces au bord des précipices. Dans la cité perdue, au travers de la nuit, toi tu vas bien. En travers la douleur et la mélancolie, tout ira bien. Gabriel & Cyrielle 
       

       
L'amour est le seul poison que l'on se prend à apprécier

       
Allongé sur mon lit le corps transpirant simplement recouvert de quelques draps en raison de la chaleur étouffante de l’été je m’agite comme un forcené dans mon sommeil. L’âme en proie à des tourments dont je ne me débarrasserais jamais. Je revois le désastre envelopper ma compagnie comme le baiser venimeux d’un serpent. Je revois la fange dévaster et anéantir. Je revois ce que je n’aurais jamais voulu revoir. Je me tourne et me retourne en tous sens entre mes draps au point que mon écuyer se réveille de sa paillasse et vient poser sa main sur mon front, inquiet quant à une possible fièvre pourtant je ne suis pas fiévreux mais en parfaite santé seulement je revois les visages de toutes les personnes que j’ai pu connaitre, apprécier, aimer, taquiner et diriger avant Marbrume. Je les vois se décomposer et pourrir sous mes yeux impuissants, je me vois ressentir une écrasante culpabilité sans même savoir pourquoi, je me vois rester immobile et me faire engloutir par la vague de non mort sans esquisser le moindre geste, je les entends me murmurer de venir à eux, de m’abandonner au funeste sort. Je me débats furieusement dans tous les sens mais cela ne change strictement rien. Je ne suis rien face au fléau qui assèche mon repos et trouble mon sommeil.


Lorsque je me réveille brusquement dans un sursaut je vois le visage de Jaime au-dessus de moi, les traits tirés par l’inquiétude et les yeux brillant de peur. Je repousse gentiment le gamin plus loin et m’assieds sur le bord de mon lit. Les draps couvrant à peine ma nudité. Je sens ma langue pâteuse et mon gosier asséché et demande une coupe de vin au jeune homme qui s’empresse de me l’apporter. Le garçon me propose d’y ajouter une substance achetée chez la guérisseuse pour calmer mon esprit et préserver mon sommeil mais je le fusille du regard et lui dis que je n’en veux pas d’une manière bien trop acerbe. J’aurais le temps de m’en vouloir plus tard. Pour le moment je suis réveillé au milieu de la nuit et de bien méchante humeur. Le garçon semble penaud et je le remercie avant de lui dire de se rendormir d’un ton affectueux. Pour ma part, je doute de parvenir à retrouver le sommeil alors j’attends patiemment que le gamin ronfle de nouveau pour quitter mon lit, enfiler une tunique légère et confortable, saisir ma lyre trônant dans un coin et quitter ma chambre ma coupe de vin dans l’autre main. Je salue de la tête les sentinelles de garde et m’enfonce dans les ténèbres de la réserve. Là dans le noir profond, je peste devant mon incapacité à me débarrasser de ce passé qui me hante. La fange ne me faisait pas très peur une fois éveillé. Elle était simplement une nouvelle réalité à accepter et je l’avais fait en bon pragmatique. La vie n’était plus la même et ne serait plus jamais la même, le monde était différent dans ses fondements mêmes et je l’avais accepté pourtant dans mon sommeil ma confiance, mon arrogance, ma volonté de fer, ma bravoure et mes certitudes se voyaient balayés sous la terreur de mes souvenirs.


Des souvenirs que je priais pour occulter mais qui revenaient sans cesse à la charge comme une vague de cavalerie venant s’empaler sur les lignes de mes hommes d’armes. Je porte la coupe à mes lèvres, savoure le gout du vin avant de me mettre à jouer dans l’obscurité la plus complète une mélodie lancinante et tragique. Je l’avais fait tellement de fois que cela n’était plus si difficile. La mélodie m’apaise et l’alcool m’assomme. Je parviens à grande peine à ne pas verser de larmes et vide ma coupe d’un trait avant de la laisser tomber sur le sol et me bercer de ma musique. Je finis par sentir mes paupières s’alourdir alors je dépose soigneusement mon instrument sur le sol. Puis, je m’enveloppe dans ma cape azur et m’installe confortablement contre un sac de céréales avant de tomber dans le sommeil comme une masse. Mes yeux s’ouvrent de nouveau quelques heures plus tard et une voix prononce des mots que je ne parviens pas à entendre. Je me frotte les yeux et remarque la lumière du jour à travers la fenêtre qui inonde les lieux d’un éclat doré. Le soleil est déjà levé. Je finis par reconnaître le visage de la jolie et douce Alice au-dessus du mien et ses mains caressent mon visage avec douceur.



Capitaine que faites-vous là ? Je réprime une taquinerie mal placé car il s’agit de la future épouse de l’un de mes sergents et ami et lui lance en haussant les épaules. J’ai toujours trouvé la réserve plus confortable que mon lit. La jeune femme n’est pas dupe car ce n’est pas la première fois que je me réveille dans un endroit improbable mais elle a la grâce de ne pas piper mot. Elle m’aide à me relever, dépoussière ma tenue, plie ma cape et me la tend. Elle m’adresse des paroles compréhensives et réconfortantes tandis que je ramasse ma coupe, ma lyre et m’incline devant elle. Vous devriez prendre quelque chose pour le sommeil capitaine. Des herbes ce genre de choses. Je lui souris et réponds : Daniel a de la chance de vous avoir Alice. Avant de quitter la réserve et rejoindre mes quartiers sous les regards étonnés de certains de mes hommes que je salue joyeusement. Je trouve dans ma chambre un Jaime désemparé qui m’avoue qu’il m’avait cherché partout. Je le taquine pour donner le change en lui disant qu’il n’avait visiblement pas assez bien cherché avant de lui ébouriffer les cheveux. Mais, puisqu’il vit avec moi le gamin non plus ne semble pas dupe. Fichtre ! Je vais bien ! Je ne sais pas si j’espère les convaincre ou me convaincre. 


Toujours est-il que je fais ma toilette le sourire aux lèvres malgré les traits tirés de mon visage et les poches sous mes yeux. Comme si cet étirement de mes lèvres pouvait effacer une nuit compliquée. Une fois prêt, je quitte ma chambre le gamin sur les talons et me rends au mess pour y prendre un petit déjeuner. Je m’assieds à la table des officiers prestement malgré une certaine raideur dans ma posture. Les conversations cessent et messire Milus me dit que j’avais une tête de déterré. Demetrios en remet une couche et me dit que j’ai la tête de quelqu’un qui avait vu des fantômes. Je souris d’un air triste et las avant de répondre. Vous ne croyez pas si bien dire messires mais ne gâchons pas cette magnifique journée par des futilités. Le petit déjeuner débute et je savoure mon thé et mes œufs avec une tranche de lard et un quignon de pain tout en discutant avec mes officiers supérieurs de la journée à venir, les achats pour le mariage qui devraient voir la moitié de la compagnie en ville tandis que l’autre moitié sortirait le lendemain. 


L’ancien prêtre de Senur et l’homme le plus pieux de la compagnie se présente finalement au mess et je l’interpelle. Saint homme venez donc manger avec les pécheurs que nous sommes. Parlez pour vous ! place messire Jelannes ce qui me fait éclater de rire. Je manque d’en recracher mon thé. Mathieu s’installe à notre table et se sert. Ne m’appelez pas comme ça capitaine. Pourquoi ?  Vous êtes bien plus saint que je ne le serais jamais. Messire Milus lève les yeux au ciel et sourit. Je me gratte la barbe en souriant alors que l’ancien religieux soupire. Quoi qu’il en soit père Mathieu je ne vous ai pas fait venir pour vous asticoter quoi que je le confesse cela ne me déplaît pas. Voulez-vous bien les marier dis-je en désignant Daniel et Alice attablés ensemble et se nourrissant mutuellement comme deux tourtereaux. Le visage grave et digne de l’homme s’illumine et il me répond le sourire aux lèvres. Rien ne me ferait plus plaisir capitaine. Une fois le premier repas terminé je me rends dans mes quartiers avec Ardath tandis que Jaime astique mon armure et mes armes. Vous avez lu et écrit depuis la dernière fois Ardath ? Oui capitaine mais j’ai encore du mal avec certaines lettres. Ne vous inquiétez pas cela va venir. La patience est essentielle. 


Après deux bonnes heures passés à enseigner la lecture et l’écriture à la jeune femme je me relève et salue Stephan le nouveau porte étendard de la compagnie sur le pas de ma porte avant de gueuler après le trompette. J’attends en observant la moitié de la compagnie qui resterait dans nos quartiers cet après-midi s’entrainer sous le soleil de plomb. Le lendemain cela sera l’inverse. Le jeune homme déboule tel une charge de cavalerie et prend le temps de souffler sous mon regard amusé. Je lui dis de sonner l’appel aux officiers et il s’exécute avec emphase. Le sergent et futur marié s’approche de moi et me demande une avance sur sa paie. Je fais mine de le fixer d’un œil rêveur et lubrique en disant. Une femme formidable que cette Alice, je devrais peut être me la garder. Mon sergent me fusille du regard et porte la main à son épée. Mais son visage se déride rapidement et le mien s’illumine alors que nous éclatons tous deux de rire. Bien sûr que tu auras ton avance Daniel !  


Je me rends dans la salle de réunion et m’installe nonchalamment sur le siège du centre comme à l’accoutumée. Messires Milus, Jelannes, Foliack, d’Aacon et Demetrios arrivent quelques instants plus tard et s’installent à leur tour. Quelle chaleur détestable ! s’exclame messire d’Aacon et nous opinons tous du chef. Je prends ensuite la parole. Messires, le mariage du sergent Daniel et de la belle Alice approche à grand pas et je suis d’avis que nous le rendions grandiose. Ils le méritent tous les deux et la compagnie en a bien besoin. Tout le monde confirme de quelques mots. Combien ? demande néanmoins le sage Jelannes. Je pensais à un tiers du trésor de guerre restant. 

        Je pensais à un tiers du trésor de guerre restant. Quelques yeux s’écarquillent. Jelannes reprend capitaine un tiers ! Un nouveau contrat plus lucratif nous tend les bras messires vous le savez. Et puis, je ne compte pas utiliser tout cet argent simplement pour le mariage. Vous n’en direz pas plus bien évidemment lance Foliack. Je me contente de sourire d’un air entendu. Une heure plus tard, je me trouve sur mon cheval blanc tout comme messires Foliack, Jelannes et Demetrios. Mes deux autres officiers mèneraient le reste de la compagnie aux achats restants le lendemain. La sacoche de messire Jelannes est pleine d’or brillant. Les dragons d’airain portent leurs plus beaux atours de ville car les mercenaires aiment porter leurs possessions fièrement et tous sont armés jusqu’aux dents. Epées au côtés, dagues, haches légères, couteaux. Leurs tenues soulignent leur rang d’épées à louer, leurs armes leurs rôles. Je prends la parole devant la compagnie. Dragons, dragonnes aujourd’hui nous sortons pour les préparatifs du mariage du sergent Daniel. Acclamations et taquineries envers le concerné. Je sais bien que la tentation est grande mais n’oubliez pas que là dehors attendent les pickpockets, les voleurs en tout genre et les catins prêts à vous dépouiller. Non pas qu’il faille craindre les deux premiers. Éclats de rire collectif et clin d’œil de Lyssandre ancienne du métier. Paraissez riches mais surtout dangereux. Compagnie en avant ! 

(…)


Sur la place des tailleurs, les hommes et les femmes se font prendre les mesures pour de nouveaux collants et pourpoints, jupons et tout autre vêtement et je ne fais pas exception. La robe de la mariée qui était de la partie serait cousue par les couturières de la compagnie mais le tissu devait bien être acheté. Je laissais cette dernière s’en charger et me contenterais de régler la note ensuite. Pour ma part, je laissais un tailleur prendre mes mesures tout en observant Ardath se mettre en sous vêtement pour faciliter la tâche du vieil homme s’occupant d’elle. Le regard de ma soldate croise le mien et elle éclate de rire avant de me lancer. Vous appréciez la vue capitaine ? J’éclate de rire et réponds : Oui je la savoure à sa juste valeur Ardath ! Vous pourriez plus que la savourer savez. Non, ma chère cela nuirait à la discipline. Alors, je me contente de vous admirer dans votre splendeur. Haussement d’épaule nonchalant de la jeune femme. 


Lorsque mes mesures sont prises, j’opte pour un tissu rouge pour changer de mon sempiternel bleu. Tandis que la soixantaine de mercenaires continuent de se faire mesurer je me rends chez un bijoutier avec mes officiers, Jaime, le père Mathieu, la belle Alice et le sergent Daniel et dis à mon sergent de choisir ce qu’il veut. Il écarquille les yeux et laisse sa fiancée choisir. Son choix se porte sur un joli collier d’argent au pendentif en forme de rose. Je règle la note en souriant à la jeune femme avant de sourire de plus belle en voyant Daniel passer le collier autour du cou de sa belle. Voilà ce qui n’avait pas de prix le bonheur d’un jeune couple. Lorsque nous retournons sur la place des tailleurs, je demande au saint homme s’il ne veut pas que je lui rachète une cape et il sourit d’un air amusé. Cela dépend capitaine. Si vous voulez seulement que je brille à vos côtés plutôt que de le faire par bonté d’âme. Bah, j’imagine que cela n’y change rien. J’éclate de rire et lui tapote l’épaule amicalement. Faites votre choix. Les marchands sourient de satisfaction et les yeux brillent de convoitise. Messire Jelannes a la main en permanence sur la poignée de son épée longue. Demetrios est à l’affut tout comme messire Folicack. Nos hommes et nos femmes sont équipés pour faire couler le sang si cela s’avère nécessaire alors je suis confiant.


Il faudrait être fol ou complètement stupide pour tenter de voler soixante professionnels aux cicatrices et aux regards mauvais. Je laisse mes hommes se détendre sur la grande place en buvant leur gourde de vin et amène mon escorte qui s’est déchargée des deux tourtereaux mais s’est enrichie de quatre hommes d’armes et un chariot de la compagnie dans une échoppe plus modeste que les autres dans laquelle j’achète de la laine moins élégante mais solide de couleur blanche. Jelannes m’interroge sur les raisons d’un tel achat et me dit que le blanc est par trop salissant dans notre branche. Mieux vaut s’approvisionner maintenant que le cours de la matière est bas plutôt qu’aux portes de l’hiver ou il sera haut. Quant à la couleur vous avez raison et tord à la fois. Sourire malicieux sur mes lèvres et soupir de la part de mon officier. Nous nous rendons ensuite chez un cordier ou j’achète de la corde pour les arcs de nos archers. Cette fois Demetrios approuve avec la plus grande vigueur. Il sait bien à quel point il vaut mieux toujours avoir une ou deux cordes de rechange sur soit en tant qu’archer confirmé. Il ne me reste plus qu’à aller faire un tour chez un forgeron. Mais avant cela nous retournons au quartier général pour y laisser les achats et les matières tout juste acquises ainsi que le chariot bien chargé. Une fois cela fait, le restant du tiers du trésor est remis dans le coffre pour l’autre moitié de la compagnie le lendemain nous ne gardons que ce qu’il faut pour une tournée générale pour soixante personnes et de quoi passer commande chez le forgeron. Nous repartons aussi sec alors que la moitié des mercenaires étant restés au secteur joue aux cartes et que l’autre moitié se repose.


Comme prévu j’offre une tournée générale à la compagnie présente en l’honneur du sergent Daniel et de sa belle ce qui me vaut des acclamations sincères et je savoure une coupe de vin en observant ma compagnie s’agiter joyeusement sur la grande place. Des musiciens et des chanteuses s’approchent du rassemblement et se mettent à jouer. Je décide de les engager pour le mariage et Demetrios leur laisse quelques pièces pour la musique actuelle. Mes dragons se mettent à danser autour du couple de futurs mariés et je me laisse pour ma part entrainer par Lyssandre dans une danse fiévreuse et rythmée. Je me laisse aller à l’ivresse du moment et danse en riant avec mes mercenaires. Lorsque je croise le regard de Jelannes je peux presque y lire un amusement certain et j’entends Foliack murmurer il ne peut pas s’en empêcher. Faut qu’il brille c’est plus fort que lui. Ce qui me tire un grand rire tandis que je danse sans me fatiguer avant d’entrainer une des chanteuses à ma suite. Lorsque la chanson se termine et que mes dragons m’applaudissent je m’incline tel un artiste de scène avant de remercier les musiciens. Puis, je finis ma coupe d’un trait après avoir repris mon souffle et laisse les bons soins de mon cheval à Jaime avant de laisser ma compagnie pour aller passer commande chez le forgeron.


J’avais déjà repéré une forge en passant plus tôt alors c’est vers celle-ci que je me dirige. En chemin, je croise une nuée d’enfants des rues qui viennent toucher mon épée, ma dague, ma cape azur. Je souris en pensant aux enfants des rues qui se rendaient utiles à l’occasion pour ma compagnie et auxquels nous donnions le couvert en récompense. Je ne peux pas sauver tous les garnements du monde mais le fait d’avoir été un fils élevé par sa mère seule au milieu des bois puis un orphelin pas si orphelin en réalité me fait éprouver une légère sympathie pour ses marmots débrouillards. Je sors une pièce de ma bourse et leur la donne. Allez-vous acheter à manger les enfants. Ils n’ont pas besoin que je le répète et file telle une volée de moineaux. J’arrive finalement devant l’échoppe au-dessus de laquelle pend un panneau indiquant forge Lefebvre. Je me fais la réflexion que j’avais passé la journée à dépenser l’or de la compagnie. Je remarque un petit garçon près de la porte ouverte pour aérer l’échoppe et le prends dans mes bras avant d’entrer. Je cherche le forgeron du regard mais il semble qu’il ne soit pas là. Je finis par repérer une silhouette plus fine que celle d’un homme auprès de la forge dans le fond de l’échoppe et je contemple le dos du forgeron assez mince.


Lorsque la silhouette se retourne et s’approche, je remarque un visage plus fin et délicat que celui d’un homme et une cascade de cheveux cendrés attachés en une longue tresse. Durant un instant j’en ai le souffle coupé. Je ne suis pas de ceux qui dévalorisent les femmes. Ma compagnie en était la preuve vivante seulement je n’avais jamais vu de femme forgeron auparavant. Une forgeronne donc. Lorsque le visage du petit garçon s’illumine comme une étoile, je comprends qu’il s’agit de sa mère. Je m’approche donc du comptoir et adresse une révérence respectueuse tout en souriant à la femme au visage rougi par la chaleur de la forge et assombri par la cendre. Ce petit bonhomme est le vôtre si je ne m’abuse madame. Puis, je me tourne vers le garçonnet et lui demande s’il veut descendre. Il hoche la tête avec force alors je le laisse retrouver la terre ferme délicatement avant de sourire à l’attention de la jeune femme. Gabriel Destrelmar capitaine des dragons d’airain. Je suis ici pour une commande. 

       
(c) crackle bones

       


Dernière édition par Gabriel Destrelmar le Sam 29 Avr 2017 - 1:00, édité 3 fois
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Cyrielle FerrandForgeronne
Cyrielle Ferrand



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MessageSujet: Re: L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand   L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand EmptyJeu 27 Avr 2017 - 14:25
Lorsque maître Lefebvre devait s'absenter, sa fille s'occupait de la forge à sa place. Il n'était pas prêt à se retirer des affaires, moins encore désormais que les commandes affluaient, pour la milice et pour les citoyens inquiets. L'incursion des Fangeux dans la Hanse avait accru encore la peur du peuple, leur donnant une réalité tangible auprès des citadins qui ne les avaient encore jamais vus. Et suite à cela, tout ceux qui en avaient les moyens avaient préféré s'armer, et armer leurs proches, au moins de simples dagues. Cela leur permettait de conserver les écuelles pleines, même au plus fort de la famine, mais ils ne pouvaient s'en réjouir pour autant. Les mêmes événements avaient causé de nombreuses morts, et frappé au sein même de leur foyer. Mais le travail ne manquait pas pour les frappeurs de métal, et si Thomas conservait d'une main ferme les rênes de l'atelier, l'aide de sa fille ne lui était pas de trop. Tous savaient qu'elle était son héritière, et que la forge lui appartiendrait un jour, en propre ou au nom de son fils. Le maître artisan n'hésitait donc pas à lui confier la gestion des lieux lorsqu'il devait s'absenter, comme en cette journée qu'il passait auprès de plusieurs de ses confrères, réunis en guilde depuis des années, afin de gérer au mieux la répartition du travail, l'approvisionnement de chacun, mais aussi de pouvoir négocier des arrangements avec les autorités de la ville.

Depuis l'aube, Cyrielle était à l'ouvrage, martelant une lame d'épée tandis que le métal d'un bouclier fondait et qu'un casque refroidissait, ne délaissant un objet que pour agir sur un autre, sans ménager sa peine. Sa mère était absente aussi, partie avec plusieurs commères porter du pain et de la nourriture au temple, où elle aidait à leur distribution auprès des plus défavorisés. Elle ne craignait pas pour sa sécurité, mais refusait d'emmener avec elle le jeune Aurèle, craignant que le spectacle de la misère la plus crue ne tourmente son âme d'enfant, lui qui déjà pleurait souvent dans son sommeil. L'enfant était donc dans la forge, averti de se tenir loin de tout ce qui pourrait représenter un danger. Les ouvriers savaient qu'ils devaient garder un œil sur lui, afin qu'il ne se blesse pas, et l'enfant avait fini par se réfugier près de la porte laissée ouverte, là où la chaleur infernale se faisait plus supportable.

Sa mère avait dû détourner son attention de lui, pour se concentrer sur le martelage d'une lame d'acier, afin d'y inclure la juste quantité de carbone pour rendre le métal particulièrement solide sans qu'il ne devienne friable, le visage rougi par la chaleur et l'effort, moucheté de poussière noire et luisant de sueur. Elle ne travaillait pas moins que ses ouvriers, n'était pas moins sale qu'eux en fin de journée, et tout comme les autres, sa peau gardait la marque de son labeur, que les brossages les plus vigoureux ne pouvaient toujours éliminer. Lorsqu'elle fut satisfaite du résultat, elle plongea le long morceau d'acier dans un baquet d'eau froide, provoquant un nuage de vapeur qui ajouta encore à la chaleur lourde de la pièce, puis se tourna pour voir ce que faisait son fils.

Son visage prit, brièvement, une expression sauvage, lorsqu'elle le vit dans les bras d'un inconnu, vêtu en guerrier, dont le visage agréable ne pouvait éclipser la carrure de combattant. Son œil exercé remarqua avant tout qu'il n'était pas de la milice, avant de se fixer sur son petit, aussi fixe qu'une chatte à qui on vole les chatons. Mais elle s'apaisa tout aussi vite, constatant que l'enfant souriait. L'homme s'enquit de leur filiation, rendue évidente pour une blondeur identique, et elle la confirma d'un hochement de tête et d'un sourire d'une tendresse surprenante sur son visage sévère, alors que l'enfant se pressait contre ses jambes. Elle se pencha et le souleva à son tour, sans effort, calant sur sa hanche le garçonnet qui commençait pourtant à être trop grand pour cela, afin de pouvoir tendre sa main droite à l'homme, après l'avoir essuyée sur son tablier.

« Je suis Cyrielle Ferrand, la fille du patron. Dites-moi ce qu'il vous faut, et je vous dirai si c'est possible et pour quand. »

Son visage demeurait austère, mais un sourire amical jouait néanmoins sur ses lèvres. La présentation de l'homme le disait mercenaire, et elle aimait converser avec les hommes d'armes, d'autant que les épées à louer étaient souvent plus connaisseurs que les officiers issus de la noblesse, ou plus promptes à échanger à ce sujet.
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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Re: L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand   L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand EmptySam 29 Avr 2017 - 1:06

       
Tu ignores le vide devant toi, les vertiges et la peur tu connais pas... Seul au milieu des loups, tu t'enfonces au bord des précipices. Dans la cité perdue, au travers de la nuit, toi tu vas bien. En travers la douleur et la mélancolie, tout ira bien. Gabriel & Cyrielle 
       

       
L'amour est le seul poison que l'on se prend à apprécier

       
L’ambiance étouffante de la forge me fait bien vite suer tant cette chaleur insoutenable était aussi excessive que celle plus naturelle de l’extérieur. L’astre flamboyant se montrait pourtant moins ardent que le feu de la forge Lefebvre à l’instar de celui de toutes les forges de la ville. Mon amour pour les armes quelles qu’elles soient et plus particulièrement les lames depuis le début de ma formation de chevalier par le maître d’arme de mon défunt pater messire Lucas puis le chevalier que j’avais servi en tant que page, puis écuyer messire Thomas couplé à ma curiosité naturelle m’avait bien vite poussé à me rendre enfant auprès des maîtres artisans de l’acier, du fer, du bronze et de l’alliage pour les observer travailler avec une fascination presque fanatique. Mon esprit méthodique et prompt au raisonnement avait voulu comprendre comment des lingots de métal pouvaient devenir des redoutables armes que porteraient les soldats féodaux, soldats professionnels et chevaliers pour mener leurs batailles avec bravoure et faire couler le liquide pourpre de l’ennemi coût nécessaire à la gloire du guerrier. 


Les chants d’armes des soldats du châtelain de Sanlastre et les histoires et contes de chevalerie avaient eu un effet immédiat sur l’imagination du jeune gamin que j’étais et j’ai très vite su que la voie des armes serait mienne. Mais pour en revenir à ma découverte de la transformation de l’acier en épée cela m’avait profondément marqué et pour me motiver à sans cesse m’améliorer à l’entrainement je me murmurais le soir que tout comme l’acier brut je devais me façonner et devenir l’épée. Mon mantra était d’ailleurs lingot, métal, épée. Si mes souvenirs reviennent précisément dans le cœur de cette forge ni moins bien ni mieux qu’une autre c’est parce que je ne me chargeais pas de l’approvisionnement moi-même en règle générale. Avant la fange il était de la responsabilité des officiers de se charger de l’organisation. Autrement dit, je me reposais extrêmement sur les piliers de ma compagnie avant le fléau. Mais la chute radicale du nombre de mes dragons avait recentralisé les taches autour du nombre plus faible d’officiers et je me chargeais moi-même de bien des taches tout comme je le faisais au balbutiement de la compagnie après sa fondation. Ce n’était pas moi qui m’étais chargé des commandes pour les vingt premières recrues que nous avions accepté dans les rangs dans la foulée de notre installation l’année dernière. Mais messire d’Aacon s’était proposé pour le faire alors il s’était chargé du réapprovisionnement en armes et armures de la compagnie.


Nous avions préféré commandé plus que nécessaire en prévision de nouveaux recrutements aussi ma commande du jour n’était pas si importante ce qui était une bonne chose car il semblait que les réserves de métal, d’acier et de tout ce dont avaient besoin les forgerons et les forgeronnes se feraient plus rare dans le temps. La fange empêchait l’extraction de nouvelles ressources minières ce qui limitaient les ressources. Les réserves tiendraient néanmoins encore longtemps mais le soudain afflux de commandes de citadins ayant les moyens de s’équiper avait profondément modifier l’équilibre du marché. Après tout par le passé seuls les nobles, les soldats professionnels mercenaires et les soldats professionnels féodaux étaient armés. Ce qui représentait déjà une belle quantité d’armement en circulation et de travail pour les maîtres artisans et leurs ouvriers. Désormais en raison de la menace latente de la fange même à l’intérieur de la ville fortifiée il n’était plus rare de croiser des familles entières équipés ne serait-ce que d’une dague par personne.


Ce qui rassurait la population mais se révélerait en soit assez relatif en cas de nécessité. Ce n’était pas tout de posséder une arme, encore fallait-il savoir la manier correctement mais il était indéniable que le fait d’en porter une avait un effet rassurant. Seulement d’un autre coté les risques d’échauffourées étaient multipliés. Cependant, la fange calmait certaines ardeurs. Mais pas toutes. Chaque ville avait sa criminalité. Chaque bas fond ses coins malfamés. Marbrume était la dernière des villes humaines mais n’échappait pas à la règle. J’avais étudié les marchés des biens dont ma compagnie aurait nécessairement besoin de par notre profession d’épées à louer. L’or était précieux à notre époque.  Et si les contrats avec des riches marchands et des bourgeois avaient permis aux dragons d’airain de se maintenir à flot sans avoir nécessairement besoin de toucher à la réserve constituée du trésor de guerre le faste que je démontrais aujourd’hui était en grande partie assuré par la perspective du contrat nous liant au comte de Rougelac. Tandis que je pénètre dans l’atelier le petit garçon aux cheveux d’un blond cendré dans les bras. 


Je laisse mes yeux s’accoutumer à la luminosité plus faible de l’intérieur de l’échoppe en plissant légèrement des yeux. Je m’avance d’un pas tranquille le petit bonhomme dans les bras en lui souriant gentiment. Mes yeux verts contemplent les lieux d’un air intéressé. J’avise les lames, les haches et les diverses armes exposées dans l’atelier accrochées aux murs adjacents d’un œil appréciateur. Elles m’ont l’air d’ètre de facture plus simple que pouvaient l’ètre celles d’autres ateliers mais le mercenaire en moi, habitué à jauger des armes en permanence constate avec satisfaction qu’elles ont l’air particulièrement robustes et solides. Si, je ne crachais pas sur quelques ornements sur mes lames à l’instar de certains membres de ma compagnie je ne perdais pas de vue le rôle premier d’une arme qui n’était certainement pas de servir de décoration et qu’à ce titre seule comptait l’efficacité de l’outil qu’elle représentait pour le professionnel de la guerre que j’étais. 



        Alors, je laisse mes yeux vérifier que la qualité de l’armement avant de reporter mon attention sur le petit garçon dans mes bras et lui adresse une grimace ratée qui lui arrache un grand sourire. C’est étonné que je me rends compte que le garçonnet m’aime bien. Cela me tire un grand sourire alors que je m’approche du cœur de l’atelier du même pas tranquille. Cette fois mes yeux se posent sur les quelques ouvriers présents en train de suer à la tâche et de ne pas ménager leurs efforts dans l’atelier de belle taille bien plus vaste qu’il n’y parait de l’extérieur. Leur visage est recouvert d’une pellicule de cendre et de suie, la chaleur de la forge les fait suer férocement et les grognements rauques d’efforts se mêlent aux martèlements de la masse sur l’acier afin de le travailler en une mélodie volcanique rythmée.


Mes yeux se fixent sur la silhouette moins massive que les autres, plus fine mais non moins active dans le fond de l’atelier. Je brûle déjà sur place et tandis qu’une fine brise de vent passe le pas de la porte et vient rafraîchir tout le monde présent à l’intérieur telle une bénédiction divine. Moi qui suis l’inverse même d’un homme pieux ne peut que souffler de satisfaction alors que mes cheveux volettent sur le sommet de mon crane l’espace de quelques secondes. Je tourne rapidement sur moi-même pour que le petit savoure la caresse du vent à sa juste valeur avant de m’éponger le front d’une main et de replacer mes cheveux en ordre de la même main. Lorsque je me retourne le maître de l’atelier se révèle être une maîtresse de l’atelier et je reste un instant bouche bée devant ce constat inattendu. 


Je n’avais aucun préjugé à l’encontre des femmes mes dragonnes en étaient l’exemple le plus flagrant seulement je ne pensais pas croiser une femme forgeron au cours de mon existence. Cela me surprend agréablement. Je la contemple d’ailleurs d’un air étonné quelques instants tandis qu’elle me fixe d’un air mi méfiant mi furieux. De cet air que toutes les mères aimantes réservaient aux menaces potentielles envers leur progéniture. Ce regard que Ghause avait du arborer tant de fois alors que gamin, je m’accrochais à sa jambe comme si ma vie en dépendait. La jeune femme ressemble beaucoup au garçonnet alors je ne tarde pas à comprendre le lien de parenté qui les unit. La forgeronne a un visage aux traits anguleux non dénués de charme mais moins féminins que d’autres, des yeux d’une belle teinte que je ne parviens pas bien à identifier dans la pénombre de l’atelier, une bouche aux fines lèvres. Ses longs cheveux d’un blond cendré tirant sur le gris sont attachés en une longue tresse tombant dans son dos et un diadème orne son front. Son visage est marqué par les affres de la forge et est teinté de crasse. Une crasse faisant sans le vouloir ressortir la beauté de ses yeux ce que je ne peux m’empêcher de remarquer. Ses formes ne sont pas exubérantes mais néanmoins moulés par son épais tablier. 


Cette femme ne ressemble en rien à celle que je fréquentais d’habitude me fais je la réflexion. Mais cette réflexion sort véritablement de nulle part car je n’étais pas venu ici pour séduire qui que ce soit. Le séducteur que je suis trouve qu’elle dégage quelque chose de bien particulier et différent de mes autres connaissances féminines d’une nuit. Je ne parviens pas à mettre le doigt dessus mais je finis par briser le contact visuel trop prononcé en lui demandant si le bout de chou était le sien. Question idiote tenant plus de l’affirmation pour engager la conversation qu’autre chose. L’expression farouche de louve de la jeune femme s’adoucit quelque peu lorsqu’elle constate que son fils ne craint rien dans mes bras. Je demande au petit s’il veut descendre et il hoche la tête alors je le dépose délicatement et ce dernier va s’accrocher à la jambe de sa mère. Elle me confirme la filiation d’un signe de tête et souris tendrement à son fils.  Puis, elle le saisit facilement et le cale sur sa hanche avant de me tendre sa main après l’avoir essuyé sur son tablier. Je suis pris d’une hésitation. Cette femme me plait mais toutes les femmes me plaisent. Seulement celle-ci est assez clairement différente des autres. Mais la question n’est pas celle-là. La question est est-elle marié. 




Je ne faisais jamais la cour aux femmes des autres par principe et au nom de la solidarité masculine. Alors je suis déchiré entre l’attitude à adopter. Décidant de me montrer correct et de m’enquérir de sa situation au cours de la conversation, je ne peux néanmoins pas m’empêcher de m’incliner gracieusement en avant puis de saisir sa main et de déposer un baiser sur sa main. Enchanté madame Ferrand. Et bien, j’aurais besoin de dix épées courtes, cinq cotes de mailles, sept jambières d’acier, quatre casques et six lances. Votre matériel a l’air d’ètre de très bonne facture et j’ai besoin d’équipement pour équiper mes nouvelles recrues. Nous avons ce qu’il faut en attendant mais la qualité s’est dégradé avec le temps. Le matériel en question datant d’avant la fange. A dire vrai les réserves faites par messire d’Aacon resterait des réserves car il était important de disposer d’un petit arsenal de secours à mes yeux. Je pouvais me permettre du neuf pour la dernière vague alors pourquoi m’en priver ? Le sourire amical semble éclairer le visage de la jeune femme telle une lanterne par une nuit sombre et je ne peux m’empêcher de sourire à mon tour. Les affaires tournent plutôt bien j’ai l’impression ?

       
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Cyrielle FerrandForgeronne
Cyrielle Ferrand



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MessageSujet: Re: L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand   L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand EmptyLun 1 Mai 2017 - 17:09
La forgeronne fut surprise lorsque sa main, calleuse et brûlée, fut saisie avec délicatesse et baisée comme si elle avait été une dame. Un peu contrariée, aussi, car si sa mère recevait parfois de telles marques de courtoisie, jamais ce ne serait le cas pour son père ou son époux. Et elle n'aimait pas que son statut de femme soit mis en exergue sur celui d'artisan, même avec courtoisie. De fait, la galanterie l'embarrassait davantage que le mépris, car elle pouvait sans peine prouver la qualité de son travail, mais rien ne changerait son sexe. Et elle n'envisageait pas l'idée de se travestir, cela aurait été une offense envers les dieux et une insulte à ses parents. Elle portait donc des robes, et supportait que parfois, on lui baise la main plutôt que de la serrer. Un regard sur son fils lui rappela néanmoins pourquoi elle était heureuse d'être née femme, malgré tout, et pourquoi son rang différant ne la révoltait pas. Elle aurait simplement préféré être d'abord vue par son métier.

Malgré son veuvage, Cyrielle conservait son anneau de mariage, qui lui assurait de conserver la tête haute alors que son fils n'avait plus de père. Elle méprisait les filles faciles qui devenaient mères sans être épouses, et ne souhaitait surtout pas être prise pour l'une d'entre elles. Le mince ruban de métal était bien souvent dissimulé sous les gants de cuir épais qu'elle utilisait pour travailler, et qui reposaient pour l'heure à côté de ses ouvrages en cours. Mais ceux qui regardaient ses mains s'attachaient rarement au bijou, remarquant surtout les marques qui trahissaient ses occupations manuelles.

Malgré sa galanterie, l'homme ne parut pas remettre en question son statut de maîtresse des lieux, s'attirant ainsi l'appréciation que son geste aurait pu lui faire perdre. Sa commande était d'importance, édictée avec clarté, sans réflexion ni hésitation, et la forgeronne ne lui fit pas l'affront de lui demander si il était sûr de vouloir autant de matériel. En revanche, son oreille exercée remarqua une anomalie dans la liste donnée, et elle demanda précision avec un sourire amusé.

« Je suppose que vous voulez sept paires de jambières, à moins d'avoir un unijambiste dans votre troupe ? »

Elle reprit rapidement son sérieux, et se plongea quelques instants dans ses réflexions, passant distraitement son fils de l'autre côté de son corps, afin de le porter de l'autre bras. Lorsqu'elle reprit la parole, son visage s'était fait bien plus sérieux.

« On peut vous forger et vous assembler tout ceci, bien sûr. Par contre, ça va être long, une épée, si on ne laisse pas le métal se reposer, ça ne vaut rien, autant se battre avec un bout de bois. Et il va falloir faire tous les anneaux des cottes de mailles, avant de les assembler. Donc trois ou quatre semaines, si on y met tout le monde. Et pour le prix, il y en aura pour plus d'une centaine d'écus, même si pour une grosse commande comme ça, on vous demandera moins que si vous prenez tout séparément. Si vous voulez ça vite, ça sera plus cher, mais on comptera pas nos heures. Le prix exact, je ne pourrais vous le dire qu'après avoir regardé ce qu'on a en stock, et vu nos fournisseurs. »

La somme annoncée n'était pas anodine, mais si le temps pressait, ils pourraient laisser de côté les autres commandes, le temps d'achever celle-ci. Quel bourgeois oserait renâcler contre une compagnie à même de payer autant ? Il serait en revanche plus délicat de négocier avec les demandes de la milice et de la municipalité, toujours nécessiteuses d'armes et d'outils. Néanmoins, elle ne doutait pas que ce soit possible. Afin de convaincre l'homme qu'il s'adressait à la bonne forge, elle lui proposa, avec un sourire :

« Si vous voulez, je vous montre quelques objets en cours de forge, ou qui attendent leur client. »

Elle savait la qualité de leur travail à même de convaincre un homme d'arme qu'elle valait l'argent qu'il lui faudrait débourser pour l'acquérir. Elle posa son fils à terre, et s'adressa à l'un des ouvriers au travail, d'une voix sonore.

« Roland, tu surveilles Aurèle. »

Elle n'ajouta rien, l'homme savait qu'il lui faudrait veiller sur l'enfant comme sur sa propre chair sous peine de le regretter. D'un signe amical, Cyrielle invita le mercenaire à la suivre vers la cloison séparant un angle de l'atelier des fourneaux brûlants, protégeant ainsi les objets terminés ou en attente de la chaleur et des mouvements brusques. Derrière, plusieurs armes attendaient, dont la sobriété ou la richesse indiquait le rang du destinataire, ainsi que des pièces d'armure dont certaines étaient délicatement ouvragées. Plus prosaïques, mais tout aussi vitaux, des outils de labour et de travail se partageaient l'espace restant. Elle n'avait pas répondu à sa question sur les affaires, incertaine de la façon dont pourrait être pris le fait qu'avec de telles commandes, les affaires tourneraient encore mieux. Mais devant les objets exposés, elle ne put s'empêcher de laisser échapper une remarque amère.

« Je ne vous apprends rien en disant que la peur et la mort améliorent souvent nos affaires, à vous comme à moi... »
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Gabriel DestrelmarMercenaire
Gabriel Destrelmar



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MessageSujet: Re: L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand   L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand EmptySam 6 Mai 2017 - 1:08
I need a little love
Je suis pertinemment conscient que baiser la main d’une dame dans de telles circonstances peut paraître étonnant pour plusieurs raisons néanmoins je ne peux réprimer mon envie de déposer mes lèvres sur les mains de cette femme que j’admire déjà ne serait-ce que parce qu’elle exerçait un métier d’homme à l’instar de mes dragonnes, qu’elle le faisait avec brio si j’en croyais les diverses armes entreposées sur les étals de l’échoppe et dont l’acier rayonnait et qu’elle se moquait de l’image qu’elle renvoyait à une société patriarcale ne laissant que bien peu de place à l’épanouissement des femmes et ne voyait guère d’un bon œil cette ouverture d’esprit qui sous tendrait une égalité entre les deux sexes dans certains domaines à priori absolument réservés au sexe fort. Mes dragonnes avaient d’ailleurs soulevé bien des murmures et des propos désobligeants dans leur sillage. Mais, les mauvaises langues avaient tendance à tourner bien plus de fois dans la bouche après une démonstration des talents martiaux des femmes de ma compagnie. D’autant plus que certaines avaient un caractère de feu. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas de ceux qui dénigrent les femmes quand bien même certains affirmeraient que mon comportement de séducteur joueur, taquin et déluré était un dénigrement en soit et que je ne les voyais que comme un plaisir agréable, les pièces d’un jeu dont j’étais invariablement le maître. Ceux-là ne sauraient pas avoir plus tord car même en me comportant ainsi je les plaçais sur un pied d’égalité face à moi. Si je jouais, elles jouaient aussi. Si je prenais du plaisir c’était également leur cas. Si je me détendais de la meilleure des manières cela valait pour elles. Mon amour des femmes était basé sur la réciprocité même. Du moins c’était ainsi que cela se dessinait dans mon esprit. Je pouvais tout à fait me dévoyer. Après tout nous sommes rarement objectif lorsque l’on s’évoque. 

Tandis que mes lèvres viennent délicatement se poser sur la main calleuse et abîmée par le travail acharné de la forge je souris intérieurement en me souvenant de la fois ou j’avais retourné la main d’une vieille mais encore ravissante prêtresse pour embrasser sa paume tel un amant ce qui m’avait valu une petite tape sur la tête ainsi qu’un rire amusé. Je prends le temps de savourer ce contact de mes lèvres sur une peau rendue rugueuse par la dureté d’un métier essentiel. Tout en notant avec application les nombreuses petites écorchures et autres brûlures au lieu d’enlaidir la peau diaphane je trouve qu’elles l’embellissent car à l’instar des blessures de guerres entre autres cicatrices tapissant ma propre peau telle une mosaïque racontant mon histoire. Nos marques distinctives sont à nos images, les miennes sont un aveu d’une vie de sang et de combats les siennes soulignent son amour du battement du marteau sur l’acier. Elle n’a pas à en rougir ou à les trouver laides comme je le fais pas vis-à-vis de mes héritages victorieux. Mais, je ne peux pas profiter de ce baiser qui n’est en soit qu’une simple marque de courtoisie autant que je le voudrais car la bienséance m’empêche d’abuser de ce contact radicalement différent de celui des autres femmes avec lesquelles je passais le temps habituellement. J’ai bien lu la surprise sur les traits durs et austères de la maîtresse des lieux mais je ne parviens pas à en définir la cause. N’est-elle pas habituée à recevoir ce genre d’attention parce qu’elle est mariée ou parce qu’elle est à l’antipode de la donzelle qui se ravit de l’attention des hommes ? Je ne parviens pas à le savoir et cela me cause une exaspération certaine car j’aimerais mieux savoir d’ores et déjà si je peux me permettre de la courtiser comme j’en meurs d’envie à l’instant ou si je devrais abandonner cette idée désirable. En tout cas, mes lèvres me brûlent agréablement tandis que je me redresse et cela n’a rien à voir avec la chaleur suffocante de la forge.

Cette femme me fait de l’effet et cela me ravit autant que cela m’amuse car d’ordinaire mes conquêtes étaient plus proches des beautés éclatantes et ostentatoires, le genre de femmes que l’on remarquait dès qu’elles entraient dans une pièce. Et que d’ordinaire, l’effet n’a pas tant d’emprise sur moi que la recherche du plaisir. Pourtant, je sens que je vais devoir louvoyer avec prudence pour espérer parvenir à mes fins. A l’instar d’une bataille non préparée avec sérieux par mes soins je n’aime pas ne pas savoir, ne pas pouvoir prévoir, ne pas avoir la main mise sur les choses et les évènements. La séduction ne faisait nullement exception et j’appréciais sans m’en cacher d’ètre le maître du jeu courtois or en cet instant précis je sais que cela ne sera pas le cas et pourtant je n’aspire qu’à m’y adonner. Je détourne mes pensées de la perspective agréable de pouvoir de nouveau porter cette main à mes lèvres mais de manière un brin moins prude et énumère machinalement ma commande. Les armes sont le ciment de ma profession. Elles sont des outils que je manie avec délectation mais en cet instant mon esprit est bien loin de l’amour des lames. Je ne relève pas la lueur d’étonnement dans le regard de la jeune femme. Oui, je sais que cela représente une petite fortune mais j’ai de quoi l’honorer de mes fonds propres et quand bien même je ne l’aurais pas le comte de Rougelac était prêt à mettre le prix qu’il fallait pour que ses hommes disposent du meilleur. Je ne m’attends pas à voir le visage de la forgeronne s’illuminer de nouveau eu égard à sa mine naturellement austère alors j’écarquille les yeux tandis qu’elle me taquine en gardant un sourire amusé. J’éclate de rire et y vois une belle ouverture pour entamer les hostilités mais je m’abstiens. Effectivement, des paires de jambières seraient plus adaptés madame. A moins que mes hommes ne se les prêtent ce qui diviserait mes forces de manière bien dommageable. Qui sait cela pourrait faire rire l’ennemi. J’imagine que je suis distrait veuillez me pardonner. 

Voilà qui ne me ressemble pas franchement. En d’autres circonstances j’aurais pu dire quelque chose comme c’est votre charme qui m’embrouille les idées ou toutes mes excuses O reine des flammes dansantes j’admirais votre travail. Soit trop direct, soit trop poète mais mes mots ne comptaient pas vraiment dans ce jeu je l’avais remarqué il y a longtemps maintenant. Malheureusement, le visage de la jeune femme se ferme vite, bien trop vite à mon gout et redevient sérieux. La maîtresse des lieux à la tresse tombant jusqu’au bas de son dos change son fils de côté pour passer son poids à son autre bras avant de reprendre la parole sans plus la moindre once d’amusement. Je suis conscient que ma commande est très importante madame et que le coût sera élevé mais la qualité se paie au prix fort je le sais. Quant à la durée, prenez le temps qu’il faudra nous pourrons parer au plus urgent avec ce qu’il nous reste pour le moment. Nous pouvons discuter du prix plus tard. A dire vrai si je ne voulais pas que ma compagnie ne dispose d’un surplus de secours je ne serais probablement pas ici mais la qualité des articles de cette échoppe ferait que les recrues porteraient ce matériel plutôt que le précédent. Oui, nous pouvons discuter du prix plus tard beaucoup plus tard même. Rien ne pressait bien au contraire. Et le sourire de la jeune femme ne fait que me conforter dans cette idée. Je vous en prie. Rien ne me ferait plus plaisir. Je laisse un sourire s’étirer en demi- lune. 

La forgeronne dépose son garçonnet par terre et le confie à la surveillance de l’un des ouvriers. Je suis la jeune femme d’un pas tranquille derrière la cloison protégeant les armes terminées des affres de la forge. Mes yeux se portent sur la longue tresse tombant jusqu’au creux de ses reins et je relève les yeux honteux du cheminement de mes pensées au moment où nous arrivons devant les armes posées. Sa remarque pleine d’amertume me fait froncer des sourcils. Je m’approche des armes et les observe de prêt avec admiration et satisfaction de mes yeux inquisiteurs. Il s’agit d’ouvrages appliqués et solides, magnifiques de simplicité, dénués de fantaisie ostentatoire. De très belles armes m’ayant l’air parfaitement efficace et je dois me refréner pour ne pas en saisir une et la tester dans le vide. Elles sont magnifiques n’est-ce pas ? Oui, les armes sont de très beaux objets. Celles-ci sont simples mais robustes, épurées et raffinés je pourrais les admirer sous toutes leurs coutures durant des heures. Comme des jolies femmes, comme vous. Un objet reste un objet aussi dangereux puisse il être madame. En effet, les émotions les plus sombres font nos affaires mais vous forgez ces armes. Vous n’êtes pas responsable de l’utilisation que nous en faisons. Je suis un mercenaire alors oui la mort est mon commerce. La seule chose que je puis faire est d’ètre certain que les morts que je cause soient mérités. Les armes sont tout aussi innocentes que des nouveaux nés. Si nous ne nous en servions pas pour tuer elles pourraient être des objets de décoration. Des nouveaux nés Gabriel, vraiment ? Serait-ce la présence de cette jeune mère qui te chamboule les idées. Même la plus dangereuse des créatures ne passe pas son existence à tuer sauf les fangeux mais ceux-là n’étaient pas rationnelles. Les hommes souillaient tout ce qu’ils touchaient c’était un fait. Je comprends bien mieux pourquoi mater adorait l’isolement et la paix forestière. Je me tourne vers une épée longue commande de je ne sais quel chevalier et demande. Puis-je ? Mes yeux brillent comme ceux d’un enfant avant de toucher un jouet ou d’un amant sur son amante alors que je me tourne vers la forgeronne. 
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MessageSujet: Re: L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand   L'amour, cette malédiction vespérale au gout amer PV Cyrielle Ferrand EmptyLun 22 Mai 2017 - 16:50
La jeune femme fut soulagée que sa plaisanterie fasse naître le rire plutôt que l'agacement, et les excuses furent balayées d'un simple geste de la main. Elle n'allait pas se sentir offusquée d'une simple étourderie, alors que la liste annoncée se révélait longue et précise, elle était bien davantage occupée à retenir la commande. La réputation de l'échoppe souffrirait si au moment de livrer la commande, ils s'apercevaient qu'elle avait oublié une chemise de mailles. Le mercenaire ne semblait pas se soucier du prix, ni désireux d'une estimation ou d'une somme maximale, aussi n'insista-t-elle pas. Cela la changeait agréablement des petits bourgeois pinaillant sur le prix du moindre objet, exigeant la solidité mais frileux à débourser la moindre piécette, et marchandant la moindre esquille sans paraître comprendre que le métal ne se créait pas à volonté et sans frais. Elle n'allait donc pas se plaindre de la désinvolture du combattant à ce sujet. En revanche, cela révélait une aisance rare, et elle se promit de se renseigner plus avant sur la compagnie qu'il dirigeait. Elle ne craignait pas vraiment d'avoir affaire à un brigand déguisé, mais elle avait appris la prudence. Si la forge Lefebvre venait à se trouver impliquée dans une attaque contre la ville ou ses habitants, leur réputation ne serait alors pas seule en jeu, et la corde ne l'attirait pas davantage que le bannissement.

Mais comme elle n'entendait pas refuser un client aussi agréable sur la base de vagues craintes, elle tut ses soupçons alors qu'elle le guidait vers leurs réserves. Elle était très fière de montrer leurs productions, et le plaisir que manifestait Gabriel à l'idée de les voir la réjouissait d'autant plus. Il était un homme selon son goût, non pas amoureux, car elle ignorait tout du coup de foudre, de la passion et de ses troubles, mais amical. Et cela revenait au même pour sa maigre expérience, elle avait été l'amie de son époux plus que sa passion, et la réciproque était valable. Elle n'imaginait pas qu'il faille autre chose au sein d'un couple, et ne comprenait donc ce qui pouvait pousser certaines femmes à se déshonorer pour un homme. Mais sa conception d'un très bon moment en compagnie masculine ressemblait bien davantage à ce qu'elle partageait actuellement avec le mercenaire : la forge, l'amour du travail bien fait. La présence de son fils prouvait bien sûr qu'elle connaissait le désir et les plaisirs charnels, mais cela ne s'inscrivait que dans le cadre du mariage, et n'avait pas sa place en-dehors.

Elle apprécia donc pleinement l'admiration du combattant pour les armes exposées, et un sourire de satisfaction et de fierté vint jouer sur ses traits durs. Elle était ravie qu'il aime leur production à ce point, et ses doigts durcis effleurèrent une garde avec ce qui pouvait ressembler à de la tendresse. Mais l'étonnement marqua son expression alors que le mercenaire évoquait l'innocence des armes, et l'embarras remplaça son sourire.

« Oh ! Je suis désolée, je me suis mal exprimée ! Je ne voulais pas que vous vous sentiez insulté ! Je ne regrette pas que les armes servent à tuer, et je ne dis pas non plus que vous massacrez sans pitié. Je regrette simplement que les affaires se portent bien uniquement quand le danger nous cerne. Les gens achètent des armes quand ils ont peur, pas pour attaquer leurs voisins. Et les seigneurs mènent leurs guerres, mais ça permet de faire vivre leurs soldats et leurs familles. Je préférerai simplement que nous vendions moins d'armes, et qu'il n'y ait pas la Fange. En plus, on fait aussi des outils, et ça on les vend mieux quand on ne risque pas la mort pendant le travail aux champs. »

Son expression se fit plus légère, alors qu'elle ajoutait.

« Et puis, certaines des épées que vous voyez, aussi bonnes qu'elles sont, elles vont juste servir pour la parade... »

Certains seigneurs se voyaient, l'épée au côté, bien plus souvent sur l'Esplanade qu'au champ de bataille. Mais leurs armes étaient tout de même avec autant de soins qu'une lame destinée au combat. Lorsque Gabriel désigna l'arme qui avait attiré son regard, avec une question qui, aussi courte soit-elle, disait son désir, elle s'écarta d'un pas, un sourire aux lèvres.

« Je vous en prie. Si un jour vous désirez la vôtre, je me ferai une joie de vous forger sa semblable. »

Et il n'y avait là aucune vantardise. Plusieurs des objets exposés étaient de son fait, armes comme outils, et nul n'avait eu à se plaindre qu'une femme ait touché leurs armes.
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