Une course sans fin (Pv Kvothe)

ft. Kvothe Ruth

ft. Sam Castagnier

Une course sans fin

Septembre 1165

Encore une ronde interminable, même si pour une fois, le milicien qui l'accompagne a la décence de se taire, ce qui arrange Samara, non vraiment, elle l’apprécie hein, mais il est parfois franchement trop bavard le petit Shtromoul. Ils finissaient leur ronde par les remparts la jeune blonde s'arrêtant quelques secondes, faisant fi du bruit macabre des fangeux qui grattent à l’extérieur pour pouvoir observer autour d'elle rapidement.

- Oui ça va, on continue...

Soupire-t-elle quand son comparse lui donne un coup de coude pour qu'il reprennent leur route. Quand ils repassent par la Hanse, ils croisent un homme qui semble vouloir les éviter, en bifurquant dans une des nombreuse ruelles. Les deux miliciens se regardent et comme d'habitude, elle seule suit l'homme, beaucoup plus rapide et beaucoup plus discrète que l'autre milicien en armure métallique. L'un retourne vers la caserne au pas de course, l'autre prend l'homme en filature de façon peu discrète, elle ne cherche pas à se cacher de lui, elle veut qu'il sache qu'elle le suit.

Comme elle le voulait, en se sachant suivit, l'homme se met à courir. Sam a un petit rire puis elle se met à courir derrière le fuyard dans les rues de la ville. Si l'homme se cogne parfois contre quelques passants et ralentit, la jeune femme arrive à en éviter la plupart avec agilité. Quand elle arrive à la hauteur de l'homme, au lieu de l'attraper, elle le force à tourner sur la droite, elle ne cherche pas à l'attraper, mais à le rabattre vers la caserne comme on le ferait avec du bétail.

L’insolente était là, en amont de son regard vengeur, se pavanant sur le chemin de ronde effilé des murailles dans ses habits de milicienne. Lui, encapuchonné dans sa fidèle pèlerine noire - ce cache-poussières rapiécé qui avait vécu en sa compagnie bien des aventures - s’était installé en contrebas, siégeait dans les ombres que dispensait le pied des remparts, s’y dissimulait comme le renard se terre dans les bosquets touffus de la forêt pour mieux tomber sur sa proie. Il l’avait aperçue par le plus grand hasard, mais dès lors qu’il l’avait reconnue, ses iris abîmesques avaient vrillés la jeune femme pour ne plus la quitter. Par pur réflexe, sa griffe vint glisser sur la cicatrice que fend son abdomen puis termina sa course sur le manche d’une dague.

C’était elle, cette escrimeuse de malheur, qui lui avait infligé sa plus sévère blessure en dix ans de carrière. Lorsqu’il avait fui, l’an passé, lorsqu’il avait dû échapper à la traque de son ancien maître, elle l’avait gratifié d’une jolie estafilade. La haine brillait dans ses pupilles noires, et il l’avait pris en filature, guettant l’opportun moment où elle se séparerait de son camarade pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Il prenait son mal en patience, la suivant discrètement d’en bas jusqu’à ce qu’une occasion se profile.

Il avait cru devoir patienter jusqu’à la fin du tour de garde, mais sa chance se présenta plus tôt que prévu. Les deux gardes se séparèrent soudain, la femme disparaissant dans une ruelle et l’homme en armure partant dans la direction opposée. Corvo haussa un sourcil. Après avoir compté cinq secondes - ni plus, ni moins -, il se précipita à la poursuite de la mercenaire et raffermit sa prise sur son arme. Lorsqu’il constata qu’elle-même courrait après un autre et qu’il l’entendit rire, un sourire mauvais prit place sur son visage. Qu’elle se gausse donc, elle comprendrait vite son erreur maintenant qu’il la chassait ouvertement. Corvo accéléra le pas d’abord, puis se mit à galoper également. Il espérait que celui qu’elle poursuivait la ralentirait le plus possible. Les passants se montraient gênants, mais fort heureusement après les bousculades du premier, et le passage éclair de sa proie, le chemin s’en retrouvait plus aisé. Corvo se gardait bien de sortir son arme cependant, de peur que la plèbe crie au meurtre avant l’heure et que toute la milice vienne le coincer.
Quoi qu’il en soit, il tenait sa vengeance.
C’était certain.

ft. Kvothe Ruth

ft. Sam Castagnier

Une course sans fin

La dite insolente n'a eu qu'une vague impression d'etre observée durant sa ronde sur les remparts, voir d’être surveillée. Depuis qu'elle a abandonné sa carrière d'assassin, elle devient un peu plus insouciante, un peu moins sur ses gardes, tout simplement parce qu'elle ne se deplace que très rarement seule et puis il n'y a jamais personne qui veut se venger d'elle, tous sont mort. Ou presque. Celui qui la guette est le seul qu'elle a laissé en vie et elle va surement regretter dans peu de temps le fait de ne pas l'avoir tué ce soir là, il y a un an. Il y a peu encore, elle aurait tout de suite senti qu'un regard était braqué sur elle de façon insistante, elle aurait tout de suite abandonné ce qu'elle faisait pour juste pour croiser celui qui la surveille et aller à sa rencontre en s'offrant en pâture.

Mais pour le moment, ce n'est qu'une vague impression, en même temps qui ne regarderait pas une aussi jolie milicienne courir derrière un banni, il faut dire que sa chevelure d'un blond presque blanc est assez rare et attire forcement les regards, et elle, elle s'en moque royalement, elle ne va pas se couvrir les cheveux pour passer inaperçue non plus, elle n'est plus un assassin même si elle en a gardé les réflexes. Quand elle voit le banni tourner dans une ruelle, elle râle parce qu'il s’éloigne de la caserne après tous les efforts qu'elle a fait pour le rabattre vers là bas.

- Mais tu vas t’arrêter oui !!

Crie-t-elle après avoir tourné dans une énième ruelle, se se laissant glisser sur le sol pour tacler l'homme qu'elle poursuivait, celui-ci s’étalant lourdement sur le sol, la jeune femme se jetant ensuite sur le dos de l'homme pour vérifier son bras. comme elle le pensait, c'est un banni, et les ordres sont clairs, tuer les bannis à vue. Si l'assassin se retient de sortir ses dagues, Samara n’hésite pas un instant pour sortir l'une des sienne et égorger sa cible si profondément que la tête pouvait presque lui rester entre les mains. Elle-même est étonnée du tranchant de ses lames, Clairebosquet n'avait pas fait le travail à moitié et elle est franchement ravie du résultat. Elle relâche le corps et se relève, essuyant le sang qu'elle a sur les mains pour pouvoir prendre la petite gourde d'huile à bruler qu'elle débouche pour pouvoir asperger le corps sans vie à ses pieds. Elle sort une sorte de "briquet" à silex et allume le feu, brulant la menace fangeux en devenir que peut représenter le banni.

C’est qu’elle cavalait vite, la gredine, et à lui courir derrière il se souvenait soudain par quel biais elle lui était tombée dessus. Aussi rapide que menue, aussi frêle qu’agile, s’il n’y avait eu cette tignasse blonde immanquable dans la foule, une personne bien moins talentueuse que Corvo aurait probablement échoué dans la filature. Ceci étant dit, il n’était pas bien prudent de la pourchasser. Elle lui avait prouvé qu’elle était assez dangereuse pour lui infliger de sévères blessures, et qui plus est appartenait désormais à la milice, aussi même en admettant qu’il parviendrait à s’en sortir indemne, le fait de s’en attaquer à elle lui vaudrait des représailles de toute la garde de Marbrume. Mais plus encore que l’instinct de survie animal qui faisait battre son coeur, l’oiseau de nuit était animé d’une furieuse envie de faire pleuvoir de lourdes représailles sur la jeune femme. De lui montrer, que, en plus d’échouer à le mettre hors d’état de nuire, elle s’était attiré les foudres de la mauvaise personne. Aussi, plutôt que de taire la colère sourde dont s’était gorgée son âme instable lorsqu’il avait posé ses yeux noirs sur elle, il laissait libre cours à sa fureur vengeresse et la traquait sans même prendre la peine de s’en cacher.

L’insouciante. Elle commit l’erreur de s’arrêter. Corvo observait, au coin de la ruelle. Le gars qu’elle avait pris en filature s’était fait rattraper, et malheureusement pour lui, il signait son arrêt de mort. Efficace, elle lui trancha la gorge aussi simplement qu’on tord le cou d’une poule. Corvo cligna des yeux. Des exécutions, il en avait vu des tonnes, et aux premières loges qui plus est. Il joua avec sa dague fétiche, et se glissa dans son dos tandis qu’elle mettait le feu au cadavre de l’homme. Radical, comme traitement. Il avait cru que la milice se montrerait plus indulgente, moins brutale, mais ses yeux désabusés en avait tant vu qu’il ne s’étonnait plus de rien. Il lui tomba dessus au moment le plus opportun. Il lui tira un bras dans le dos, qu’il tordit pour qu’elle se penche en arrière et apposa sa dague sur son cou offert, appuyant le tranchant suffisamment pour qu’elle le sente, mais pas assez pour lui couper sa chair.

« Ton nom. C’est quoi ton nom. » il souffla à son oreille d’une voix rauque, comme s’il refusait de lui donner la mort sans connaître son identité.

ft. Kvothe Ruth

ft. Sam Castagnier

Une course sans fin

Elle avait relâché sa vigilance en se pensant hors de danger une fois le travail fini et-elle le payait en cet instant même, en étant à la merci de cette ombre qui l'immobilise aisément. Elle ne bouge pas en sentant la lame froide contre la peau si fine de sa gorge, le moindre faux mouvement et elle finirait avec le cou tranché, puis elle n'a pas spécialement envie de finir avec l'épaule déboîtée non plus. Elle sourit en reconnaissant cette voix, une voix provenant d'un passé qu'elle a abandonné il y a un peu moins d'un an pour entrer dans la milice.

- Tu joues encore les assassins, je pensais qu'au bout d'un an tu aurais choisi une autre carrière que celle-là.

Elle ne peut s'empêcher de rire, même si cela entaille légèrement la peau, mais elle a besoin de se moquer un peu de ce revenant qui pense qu'elle lui dira son nom sous prétexte qu'il la menace. Elle ne dira rien, et il le sait très bien, ils ont évolué dans le même milieu, lui plus que quiconque connait leurs règles.

- Je n'ai pas pour habitude de révéler mon identité sous la menace, et ce n'est pas maintenant que je vais commencer, mais ça, tu le sais déjà, non ?

Bien qu'il ne le voit pas, elle sourit, elle va peut être mourir, mais elle sourit quand même.

- Que crois tu faire au juste ? Au lieu de profiter de la liberté que je t'ai rendue, tu me remercies en pointant ton arme contre moi, bonjour la reconnaissance.

Elle un petit soupir, dépitée par autant de bêtises venant de la seule et unique personne qu'elle a laissé vivre, parce qu'il doit bien se douter de lui-même que s'il est en vie ce n'est pas pour rien non plus. Il a pu voir par lui-même qu'elle n'est pas du genre à laisser de survivants et encore moins à frapper ailleurs qu'à la gorge, pour être sûre que la mort arrive instantanément. Ce qu'il semble oublier aussi c'est qu'elle a toujours une mains de libres, main qui tient l'outre contenant l'huile a bruler, que cette main remonte rapidement vers le visage de Corvo pour appuyer sur l'outre et l'asperger d'huile au niveau des yeux. Elle en profite pour repousser la dague de sa gorge et mettre de la distance entre eux. Elle pourrait l'attaquer , mais au lieu de ça elle le fixe avec un petit sourire sardonique, les bras croisés contre sa poitrine, lui laissant le temps de se remettre. Quand Corvo récupérera sa vue, il pourra se rendre compte qu'elle est totalement différente de ce qu'il a connu il y a un an, elle fait femme alors qu'avant elle passait plus pour un jeune homme efféminé qu'autre chose.

- Dis-moi donc ce qui ce qui te vexe autant pour t'en prendre à moi un an après. Est-ce parce qu'une femme a eu le dessus sur toi ? Ou est-ce parce que je t'ai laissé vivre quand tu as voulu fuir ?