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 La légende de la taverne [Pv Haral]

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MessageSujet: La légende de la taverne [Pv Haral]   La légende de la taverne [Pv Haral] EmptyDim 7 Mai 2017 - 23:45
Aujourd'hui était un grand jour. La journée avait commencé, identique à toutes celles qui précédaient. S'étant levée tôt, et après avoir avalé un déjeuner succinct, Maïa s'était vue assignée une quantité astronomique de commissions à effectuer. Bétail à soigner, plantes à acheter, bons souvenirs à transmettre au père du fils guéri, flacons à nettoyer, matériel à ranger, inventaire du stock de plantes à terminer... Maïa n'avait pas soufflé de toute la journée. Pourtant, elle avait travaillé sans se plaindre, y mettant même du zèle pour terminer le plus tôt possible sans que la vieille guérisseuse qui l'employait (qui l'exploitait ?) y trouve rien à redire. Une fois libérée de ses besognes, et comme la nuit approchant ne permettait plus à la vieille guérisseuse de l'envoyer courir les Faubourgs, Maïa s'était préparée. Elle s'était passé de l'eau sur le corps pour en ôter la poussière, avec démêler sa crinière blonde - non sans mal - et l'avait coiffée de quelques tresses pour retenir la masse en arrière. Enfin, elle avait troqué sa tunique pleine de terre et de poussière contre une autre, aux couleurs passées mais plus propre que celle qu'elle enlevait. Roda aussi, sa chienne-louve qui la suivait partout, avait eu droit à son coup de brosse. Satisfaite, Maïa était sortie sans prendre la peine d'informer la guérisseuse de sa destination.

Elle avait passé les portes de la ville au moment où le soleil disparaissait à l'horizon. Elle avait flâné un moment dans les rues bourgeoises, tandis que les commerces fermaient les uns après les autres. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas eu le temps de venir dans ces quartiers. Elle était heureuse de revoir ces rues propres, où l'on ne trébuchait pas sur un mendiant tous les deux mètres, où les relents indéterminés ne vous assaillaient les narines... Ses pas finirent par la conduire au Hérisson Mélomane. Sa présence ici n'était pas un hasard. La veille, une cliente, résidant en ville et éprouvant une certaine affection pour Maïa, lui avait parlé d'une soirée au Hérisson Mélomane où des bardes et des conteurs se succéderaient pour divertir le public. Connaissant l'attrait de Maïa pour les contes - ainsi que ses revenus qui ne lui permettaient pas de fréquenter pareil lieu - la femme avait gracieusement offert à Maïa quelques pièces. "Va, tu t'offriras une bonne bière avec ça !" La jeune guérisseuse avait évidemment acceptée et n'avait plus pensé qu'à cette soirée. Enfin, le moment était venu !

Elle poussa la porte de la taverne. Les bruits et les odeurs l'assaillirent. La taverne n'était pas bondée, mais il y avait assez de monde pour qu'une ambiance festive y règne. La jeune fille savoura un instant la sensation. Bien rares étaient les soirées qu'elle passait dehors... Elle se sentait vaguement en décalage, pas à sa place. La différence de classe entre la majorité des clients présents et elle était de toute façon indéniable. Chaque soir, quelques personnes dans son genre devait s'offrir en venant ici, ce qui pour eux étaient un luxe, mais ce n'étaient jamais les mêmes. Avec leur train de vie, impossible de devenir habitués d'une taverne. Avisant une table libre, elle alla s'y installer, commandant une chope au passage. A peine assise, une serveuse vint la lui apporter, jetant un regard en biais à Roda qui s'était couchée sous la table.

- Elle ne posera aucun problème, ne vous en faites pas.

La serveuse haussa les épaules sans daigner répondre et repartit satisfaire d'autres commandes. Un conteur était déjà en train d'officier, mais il en était déjà à la conclusion. Il salua et se retira, et il y eut quelques minutes avant qu'un autre prenne sa place. Maïa guettait l'arrivée du barde suivant, et ne manqua pas de le détailler des pieds à la tête quand celui-ci entra : grand, bien bâti, une tignasse de cheveux roux encadrant un visage avenant... Maïa était captivée avant que le barde ouvrit la bouche. Lorsqu'il commença, son attention était maximale, et elle but ses paroles jusqu'à la fin. Elle se prenait à rêver qu'un jour, elle aussi pourrait se tenir là. Dans un tout autre style, certes, mais tout de même... Elle aimait raconter, et elle le faisait plutôt bien, même si son public n'était pas en mesure de lui dire ce qu'elle valait réellement. Maïa était tellement absorbée par les performances du barde et ses propres rêveries qu'elle en oublia de toucher à sa chope. Sous la table, Roda avait roulé sur le côté et somnolait, parfaitement indifférente à l'agitation autour d'elle.
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MessageSujet: Re: La légende de la taverne [Pv Haral]   La légende de la taverne [Pv Haral] EmptyLun 8 Mai 2017 - 16:40
     C’était l’heure d’entrer en scène, le ménestrel précédent n’avait pas failli à sa réputation et s’était illustré de la plus belle des manière. Au tout d’Haral de faire son oeuvre, et pour ce faire il comptait puiser dans le meilleur de ce que son répertoire offrait. Le Hérisson Mélomane était une bien belle enseigne que l’on se devait d’honorer comme il se doit.

    Un simple tabouret sur une estrade décorée comme une chaumière, avec son feu qui ronflait dans l’âtre et une petite bibliothèque qui suggérait toutes les histoires qu’on pourrait y puiser. Un décor simple et intimiste, devant un cortège de tables rondes, de sorte que personne n’ait réellement le dos tourné.

    Haral s’installa et se gratta la gorge, son Luth dans le dos. Et pour une fois ne s’attarda pas en babillages et discours assommants. Il commença simplement d’une voix claire et calme.

    La plupart du temps la Veuve Lebill était une femme des plus raisonnable. Mais parfois cette gentille dame se changeait en quelque chose de plus pernicieux, quelque chose tellement déformé par sa propre rage qu’elle prenait le dessus sur tout le reste. Et c’était la même chose qui déclenchait sa fureur incandescente, la même chose à chaque fois! Le gros Saborgan vivant au dessus d’elle, et vers cette heure chaque nuit quand les gens convenables devraient dormir il commençait à courir là haut, d’avant en arrière, tournant en rond, par ci et par là.”

    Et le barde donna la cadence en tapant du pied sur le paquet de l’estrade, mouvement qui fut repris par certains membres du public qui riaient aux éclats en imaginant le gros sauter à pieds joints au beau milieu de la nuit.

    Qui pourrait dormir sous ce fracas? Qui donc mes amis? Ni vous ni moi c’est certain!”

    Les coups sur le sol redoublaient d’intensité, accentués par l’air choqué du barde et des clients. Quelle honte que l’on ose ainsi importuner les petits vieux, quelle honte!

    Et donc fort contrite elle s’arrachait à son lit, grognant sous le joug de ses hanches douloureuses, s’emparait d’une de ses canes et, debout sur une chaise bancale, frappait au plafond. Sa voix était trop fluette messires, trop faible, il n’entendrait jamais ses cris. Seule une canne pouvait faire l’affaire. Et elle savait qu’il l’avait entendue, elle le savait, mais est-ce que ça faisait une quelconque différence?”

    Non mes nobles seigneurs! Jamais!”

    Cette fois-ci tout le monde riait franchement, même Haral qui peinait à garder son sérieux tant le public s’investissait et jouait le jeu avec lui.

    Ça ne pouvait pas continuer comme ça. Ça ne pouvait pas! Boum boum et scritch et boum scritch boum. Et elle cognait et cognait et cognait, les bras en feu, des crampes dans les épaules. Elle cognait et cognait.”

    Saborgan aurait en effet dû entendre les protestations de la Veuve, mais malheureusement, il était perdu dans son propre monde messires, car il dansait avec l’Impératrice aux Cheveux Blancs, qui venait certainement d’un autre monde jusqu’à sa propre chambre et la musique emplissait sa tête et était si douce, si magique, et ses mains étaient aussi douces que des colombes tenues aussi doucement qu’il le pouvait dans ses propres doigts bouffis et maladroits. Et aussi douces et frêles qu’étaient ses mains, l’Impératrice menait la danse, le tirant d’avant en arrière, si bien qu’il ne retrouvait jamais vraiment son équilibre.”

    Faisant signe à une serveuse qui passait de monter sur la scène, Haral lui saisit doucement les mains et entama une danse des plus honorables bien qu’imparfaite. Ils firent ainsi quelques allers retours sur la scène tandis que certains dans le public en faisaient de même, hillares.

    Mais l’Impératrice aux Cheveux Blancs était bien réelle mes amis. C’était en fait un démon mineur, invoqué et condamné à la servitude dans cet ancien immeuble à la limite du Labourg. Sa tâche, depuis le tout début était des plus singulière, un sort placé sur elle par une sorcière quelque peu névrosée morte depuis maintenant trois cent ans la retenait prisonnière.”

    Il hocha gravement la tête, l’air triste et concerné.

     L’Impératrice aux Cheveux Blancs était liée au sombre devoir de tuer les cafards de cette pièce. La manière avec laquelle elle s’y prenait avait, au fur et à mesure des décennies, souffert d’un affaiblissement de ses restrictions, laissant au démon désormais complètement cinglé la liberté d’improviser. Ce mortel avait de grands pieds, son atout le plus attractif, et quand ils dansaient il fermait ses yeux et pleurait silencieusement, et elle pouvait guider ses pieds sur chacun de ces foutus cafards qui grouillaient sur le sol crasseux. Un pas scritch un pas scritch ici! Un gros écrase le! Écraser et étaler, écraser et étaler!”

    Et voilà qu’il tapait à nouveau du pied, ainsi que tous les autres qui écrasaient à leur tour des insectes imaginaires.

    Dans cette pièce isolée, exceptés les insectes qui vivaient dans le terreur, régnait une joie pure et absolue, une délicieuse satisfaction, et le plus doux des amours. Tout s'effondra en même temps que le sol. Des poutres pourries, des planches et du plâtre épais dégringolèrent sur la Veuve Lebill et ce fut autant le choc que le poids des débris qui la tuèrent instantanément.”

    Ah comme ils s’étaient tous décomposés, quelle chute, quelle surprise! Haral se mêla à eux en mimant un hoquet de surprise la bouche en rond.

    Le pauvre Saborgan perdant sa prise sur l’Impératrice hurlante, souffrit de la stupéfiante implosion d’une canne dans son fondement, oh rien que d’en parler messeigneurs j’en tremble.”

    À ces mots tout le public fut pris d’un sifflement de dégoût et de douleur partagée.

     Ce qui s’avéra mes amis être en effet une intrusion des plus fatales. Quant à l’Impératrice elle-même, après un moment de pure terreur son sort se brisa, la laissant finalement libre de rentrer chez elle, au royaume des Rois Cafards. Oh, très bien, j’ai peut-être juste inventé cette dernière partie. Me le pardonnerez-vous mes amis? Qui sait ou elle s’en est allée? La seule chose qui est sûre, c’est qu’elle a dansé tout le long du chemin.”

    Sur ces mots le barde se leva et fit mine de quitter la scène en dansant, avant de revenir s’incliner bien bas et - avec un peu de retard - se présenter.

    Bien le bonsoir mes nobles amis, j’espère que cette petite fable vous aura donné autant de plaisir que j’en ai eu à vous la narrer! Vous avez été formidables! Que dis-je, mémorables! Je suis Haral Mortenuit messeigneurs, humble barde et ménestrel à votre service! Cette histoire m’a d’ailleurs donné grand soif et rien ne me ferait plus plaisir que de venir l’étancher à vos côtés!”
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MessageSujet: Re: La légende de la taverne [Pv Haral]   La légende de la taverne [Pv Haral] EmptyLun 8 Mai 2017 - 22:20
Maïa avait été littéralement captivée par le récit du conteur. Bon public, elle avait rit, frémit, battu des pieds et des mains, retenu son souffle en même temps que les autres auditeurs. Oh ! qu'elle aimait ces histoires, ces portes vers des mondes imaginaires, ces échappées, ces autres réalités. Son esprit s'en allait loin, rêveur, vers des mondes infinis que les mots mettaient à sa portée. Maïa était enchantée. C'était cela, la magie du conte. Une magie qu'elle aurait grandement aimé manier. Mais comment faire ? Son vocabulaire était limité, sa connaissance de l'Histoire et des légendes également. Certes, elle avait de l'imagination et savait parler de façon vivante, mais ça ne faisait pas tout. Il fallait pratiquer un tant soit peu, et Maïa n'avait guère le temps de se laisser aller à ce genre de loisirs. Lorsque le conteur eut terminé et qu'il fit entendre qu'il ne serait pas contre étancher la soif qui le tenait, la jeune fille fut la première à se lever, les yeux brillants et un grand sourire sur les lèvres. Elle se dirigea vers lui et l'aborda en ces termes :

- Bonjour ! Je m'appelle Maïa. Vous voudriez bien boire une chope avec moi ?

Ce faisant et sans attendre de réponse, elle le guida jusqu'à sa table et lui montra la chaise en face de la sienne, inconsciente du fait que sa manière de faire pouvait paraître pour le moins impolie. Elle espéra vaguement que l'homme avait compris que, si elle l'invitait à partager sa table, elle ne pouvait se permettre de lui offrir à boire. Une fois assise, elle poussa Roda du pied. La chienne dormait toujours sur la table, et Maïa préférait éviter que le barde ne lui pose le pied dessus par inadvertance. C'était une chose que la chienne détestait par-dessus tout et la guérisseuse n'avait pas envie de se faire jeter dehors en cas de morsure d'un client. Elle s'amusait trop pour songer à terminer une soirée qui ne commençait qu'à peine. La serveuse apporta une nouvelle chope pour Haral, en lui adressant un sourire avenant. Elle ne jeta pas un regard à Maïa et fit bien attention à passer au large de Roda. Décidant de ne pas s'en formaliser, Maïa enchaîna immédiatement :

- Ca fait longtemps que vous êtes conteur ? Ca a l'air d'être un métier génial. Chaque soir, tout est différent : l'histoire, le public, l'atmosphère... Ce doit être passionnant d'inventer sans cesse de nouveaux récits.

Maïa s'était exprimée avec beaucoup de conviction, renforcée par son habituel ton enjoué. Son sourire ne l'avait pas quittée, immense, radieux. Il était fort possible qu'elle eut une vision très romancée du métier de barde, elle ne pensait jamais à tous les désagréments que pouvaient rencontrer une personne exerçant un tel métier. Pendant qu'elle parlait, quelques personnes s'avancèrent vers leur table pour féliciter Haral de sa prestation et lui remettre quelques pièces. L'un d'eux alla jusqu'à poser deux chopes supplémentaire sur la table, en offrant une au conteur et à celle qu'il prenait pour l'amie de ce dernier.
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MessageSujet: Re: La légende de la taverne [Pv Haral]   La légende de la taverne [Pv Haral] EmptyDim 14 Mai 2017 - 22:55
   Que de jeunes et jolies damoiselles l’accostent en fin de spectacle pour lui conter fleurette des étoiles dans les yeux était une chose relativement courante. Cette jeune femme elle ne semblait pas attirée par ses charmes mais sa fonction de conteur, et nourrissait visiblement une forte admiration pour la profession et ses charmes. Si elle l’avait prestement emmené à l’écart Haral ne s’en était pas formalisé tant la donzelle en semblait sincèrement ravie. Elle alla même jusqu’à commander une chope pour lui se laissant de côté par la même occasion, chose inconcevable pour le coureur de jupons invétéré qu’il était.

    Maïa dites-vous? Que voilà un bien beau prénom, je serais ravi de boire avec vous ma mie, si vous me faites le plaisir de garder votre bourse à votre ceinture et de me laisser dignement nous abreuver.”

    Avant que la serveuse ne reparte, non sans avoir jeté un regard glacial à la jeune femme et son chien, Haral l’interpela.

    Ysoir ma mie, je vous serais grée de ramener une autre chope pour cette aimable demoiselle, y consentirez-vous? Je ne peux vous promettre que mon entière gratitude, en plus de mon or cela va sans dire.”

    Le regard de la jeune femme était vif et pétillant et elle semblait soulagée que le barde prenne les consommations à son compte, après tout le cachet de la soirée serait amplement suffisant et tous à Marbrume ne possédaient pas le luxe de pouvoir s’offrir à boire dans des établissements tels que celui-ci, c’était pour lui quelque chose de naturel.

    Eh bien pour tout vous dire je pratique ce métier depuis des temps si reculés qu’ils me semblent moi-même hors de portée. J’ai à vrai dire perdu le compte, autant dire qu’il s’agit là de ma vie dans son intégralité la plus...totale! Mais je vous rejoins sur ce point, il s’agit là d’un frisson qui ne s’amenuise point. Et dussé-je passer le restant de mes jours, et je l’espère sachez le, sur scène que j’en éprouverai toujours la même exaltation!”

    Se penchant au dessus de la table Haral fit un signe au magnifique chien qui reposait sur le sol, pas trop près pour ne pas lui faire peur mais il ne craignait pas particulièrement les animaux, d’autant que si celui-ci était à l’image de sa maîtresse il se devait d’être doux et paisible.

    Mais venons en à vous gente dame. D’où vous vient cette fascination pour les contes et les histoires?”

    Il fut interrompu par deux clients venus le féliciter et leur offrir à boire avant de repartir en lui tapant dans le dos en riant grassement, probablement un peu éméchés mais joviaux et agréables. Haral leva sa chope en direction de la jeune femme.

    Au moins nous ne mourrons pas de soif! Où en étions-nous?”
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MessageSujet: Re: La légende de la taverne [Pv Haral]   La légende de la taverne [Pv Haral] EmptyMar 16 Mai 2017 - 22:19
Maïa était enchantée de sa rencontre. Le jeune barde qu'elle avait en face d'elle était un personnage, dans tous les sens du terme. Un peu charmeur, un peu cabotin. Galant, il savait mener une conversation et malgré son extravagance, son écoute avait l'air sincère. Elle l'écouta, tout en buvant sa chope à petites gorgées, lui raconter non sans grandiloquence à quel point ce métier faisait partie de lui. Le jeune homme n'avait pas l'air beaucoup plus âgé que Maïa mais il se comportait comme quelqu'un qui avait déjà beaucoup vécu. Peut-être était-ce le cas, après-tout. Maïa vait du mal à concevoir qu'il existe un monde en-dehors de Marbrume qui soit autre chose qu'un simple récit. Elle-même ne s'était jamais éloignée de cette ville, mais c'est vrai qu'avant les Fangeux, avec un peu d'argent ou de courage, l'aventure était à portée de main... Brièvement, Maïa se demanda s'ils connaîtraient de nouveau des temps paisibles, un jour. Buvant une nouvelle gorgée, elle attendit que celle-ci fasse le chemin de son gosier à son estomac avant de se mettre à parler :

- Mais comment avez-vous fait pour devenir barde ?

Elle se demandait également comment le barde faisait pour en vivre, mais la question lui semblait assez impolie. De plus, elle n'avait pas de mal à trouver la réponse, lorsqu'elle voyait le barde se produire dans des établissements tels que celui-là. Mais le chemin pour en arriver là l'intéressait fortement. Si elle se présentait aux gérants en demandant à officier une soirée en tant que conteuse, on lui rirait au nez, c'est certain ! Mais déjà son interlocuteur lui posait une question. Elle n'avait pas l'habitude qu'on s'intéresse à elle, encore moins qu'une personne qu'elle considérait d'un rang supérieur prenne la peine de s'enquérir de sa vie.

- Oh, ça... J'ai toujours aimé les histoires, en écouter comme en raconter. Ca permet de s'évader, de rêver d'autres mondes, d'autres vies... Ca me plaît d'imaginer tout ça, et de le rendre vivant pour d'autres personnes.

Elle avait failli ajouter qu'elle contait parfois pour les enfants des Faubourgs, mais elle ne voulait pas que son interlocuteur se fasse une mauvaise opinion d'elle. Ses vêtements tout sauf luxueux criaient déjà trop son milieu d'origine. Heureusement, le barde ne semblait pas s'en formaliser et Maïa en était soulagée. En attendant la réponse et pour se donner une contenance, Maïa continua de siroter distraitement sa bière. Elle n'avait pas l'habitude de boire ce breuvage et, si elle en appréciait le goût à la hauteur de sa rareté, elle sentait déjà l'alcool modifier ses perceptions. A ses pieds, Roda se redressa et posa sa tête sur les genoux de sa maîtresse, la regardant de ses grands yeux qui semblaient tout comprendre. Maïa caressa la tête de la chienne, sachant très bien que celle-ci devait avoir faim. Néanmoins, il ne lui était pas possible de quémander les déchets de la taverne pour les donner à Roda... Le chien-loup n'avait d'autre choix que de patienter.
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MessageSujet: Re: La légende de la taverne [Pv Haral]   La légende de la taverne [Pv Haral] EmptyJeu 25 Mai 2017 - 22:13
   Devant l’absence de réaction du chien le barde n’avait pas insisté, une morsure était bien vite arrivée et en plus de mettre sa jeune amie mal à l’aise la blessure l’empêcherait probablement de jouer pendant des semaines, alors il avait retiré sa main pour se concentrer sur la jolie jeune femme qui semblait tant fascinée par ses talents.

    Ah ma mie! Ne dit-on pas que les musiciens sont les citoyens du monde? Je vais vous révéler mon incroyable secret gente dame, avec l’assurance et la garantie que vous pourrez vous en servir à votre tour.”

    Il se pencha en avant sur ses deux coudes et s’approchant de Maïa lui murmura.

    Je suis devenu barde gente dame car je l’ai voulu, tout simplement, outre quelques dispositions naturelles j’ai voyagé et travaillé dans bien des contrées. Et bien que les routes du royaume soient aujourd’hui quelque peu difficiles, il y a dans cette grande ville suffisamment à voir et à faire pour n’avoir le temps de s’ennuyer en dix vies croyez moi!”

    Haral n’avait pas envie que la jeune femme le prenne pour un pédant arrogant, aussi avait-il dit tout cela avec un grand sourire et les yeux qui brillaient à l’idée des mille voyages qu’il avait entrepris autrefois. C’était une chance qu’hélas elle n’aurait probablement jamais mais avec un peu de volonté, de courage aussi, Marbrume était le vivier d’une multitude d’existences possibles. Il n’y avait qu’à se les approprier et le reste suivrait.

    “Oh, ça... J'ai toujours aimé les histoires, en écouter comme en raconter. Ca permet de s'évader, de rêver d'autres mondes, d'autres vies... Ca me plaît d'imaginer tout ça, et de le rendre vivant pour d'autres personnes.”

    Eh bien faisons une chose gente dame! Racontez moi une histoire, et si le jeu en vaut la chandelle je ferai en sorte que vous ayiez l’occasion de la raconter à ces bonnes gens sur scène, et bien sûr d’être payée pour. Qu’en dites vous? Je n’ai aucun doute que si la passion qui vous anime à la simple mention de ce métier se retrouve dans vos récits vous arriverez à des choses extraordinaires ma mie.”

    C’était une sacrée perche. Et il comprendrait totalement qu’elle refuse de la saisir, le talent et la timidité étaient deux choses bien distinctes qu’il était difficile d’apprivoiser. Néanmoins le feu qui brillait dans son regard était parlant, elle pouvait, elle savait. Oserait-elle?
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