Cinquième cigogne [PV Aénor & Hector]

Aénor Beocen, cette fille étrange, capable de vous aimer et de vous haïr le même jour, capable de vous inviter chez elle et de vous en chasser pour un mot à peine déplacé. C'est cette fille, cette blonde guerrière - ou mercenaire selon ses dires - que le baron de Sombrebois venait visiter à cette heure matinale de ce jour automnal dans cette ville un peu bancale. Marbrume était un déséquilibre entre le quartier noble, haut, riche et propre et les quartiers populaires, bas, pauvres et sales. Aénor, vous vous en doutes, vivait dans le second. Son nom n'avait pas de particule. Hector, lui, venait du premier... mais en était parti. Il n'aimait plus la compagnie de ses alter-ego qui, faut de domaine, se battaient pour leur influence auprès du duc. Il était retourné à Sombrebois et ne venait "à la ville" que pour commercer et voir ses amis.

Lorsqu'il frappa à la porte de la damoiselle Beocen un enfant cria sur la place, derrière lui. Hector tourna la tête. L'enfant jouait avec ses amis, sur le banc où le baron et la mercenaire avaient discuté une nuit d'été, au début de leur connaissance. Ils s'étaient vu trois soirs en été. L'un pour se connaitre, le second pour s'aimer, se haïr et le troisième pour se réconcilier. La quatrième fois qu'ils s'étaient vu c'était à Sombrebois, pour le bal masqué... Et, alors que la porte d'entrée grinçait, Hector et Aénor s’apprêtaient à se voir pour la cinquième fois de leurs vies. Mais pourquoi ? Et qu'est-ce que cette rencontre leur apporterait ? C'était les questions qu'ils pouvaient, honnêtement, l'un comme l'autre, se poser...

- Aénor ! Mon amie ! Bonjour !

Hector déploya ses bras de toute leur envergure pour y accueillir la blonde à la moue souvent boudeuse.

La matinée avait pourtant si bien commencé. Son sommeil avait été lourd et réparateur. Un repos bien mérité après le Bal de Sombrebois, une longue nuit de danse, d’alcool et de discutions, qui s’étaient bien mal finit entre les deux amants qu’elle protégeait. L’ambiance au sein de l’Effeuillage était devenu tend, et fatiguait encore plus la mercenaire qui subissait leur dispute quotidienne.
Exténuée, elle était entrée du travail en passant par les bains pour se prendre un long et chaud moment de détente avant de rentrer se coucher. C’est ainsi qu’elle se leva ce matin là, tout tranquillement.
Elle s’étira doucement dans ses draps avant de s’extirpé de son lit uniquement vêtue de sa chemise. Aénor versa de l’eau dans une écuelle avant d’en boire le contenu intégralement en quelques secondes. Quelques gouttes coulèrent sur ses commissures pour venir atterrir sur son chemisier. Elle s’essuya la bouche et alla se laver le visage a l’air clair. contemplant sa maigre garde robe, elle choisit son habituelle tenue de travail pour se vêtir. La mercenaire venait de finir de lacer son corset lorsque quelqu’un frappa a la porte. Ce fut étonné qu’elle se dirigea vers l’entrée pour ouvrir à cet inconnu impromptue et fut des plus surprises.

« Aénor ! Mon amie ! Bonjour ! »

*Hector? Mais que fait-il ici??*

A peine eut-elle le temps de réagir qu’il déploya ses bras et enserra la mercenaire, l’a collant contre son large torse.

« Baron… Mais que faites-vous donc ici? Je ne m’attendais point à vous croisez dans les environs. »

Aénor essayait tant bien que mal de s’éloigner de l’étreinte du noble.

Aénor en corset, avouons-le, n'était pas une vision désagréable pour un homme à femmes tel qu'Hector. En plus, elle s'était jetée dans ses bras - chacun pouvait garder un souvenir différent d'une même scène après tout ! - Hector l'avait tout naturellement serré contre lui... et, à présent, elle se tortillait pour s'échapper de cette amicale étreinte.

Hector écarta de nouveau les bras, voyant le petit bout de femme (enfin presque) faire un pas en arrière dans sa petit maison.

- Je passais dans le coin et j'ai vu d'la lu... bon... en vrai, c'est pas. En réalité, je recrute ! Fit-il sans perdre un instant, entrant à son tour à l'abri des regards indiscrets des enfants et d'une cigogne qui passait au dessus du joyeux quartier de la milicienne.

Souriant, l’œil légèrement humide, il pointa son regard sur le corset de son amie.

- Mais finissez de vous habiller, je ne voudrais pas...

Ne sachant comment finir sa phrase, il posa sa hache de guerre dans un coin et commença à s'expliquer.

- Voilà, je fais un rapide aller-retour à Marbrume car... j'ai besoin d'une nouvelle miresse, d'une apothicaire, d'une guérisseuse, quoi. L'automne est là, l'hiver arrive. Et j'aurais bientôt besoin de quelqu'un pour soigner mes gens. Je connais justement une jeune femme, ici, à Marbrume, qui pourrait bien remplir ce rôle...

Il regarda la mercenaire...

- Et comme je passais pas loin de chez vous, je venais prendre des nouvelles. Comment allez-vous ? Vous êtes vous bien remise du bal ? Et comment vont les affaires en ce moment ?

Le Baron n’avait décidément par perdu son habitude de beaucoup parler. Bien au contraire, cela avait l’ait de s’être décupler leur de son retranchement dans ses terres.
Alors qu’elle le faisait entrer dans son logement, elle attrapa sa veste de cuir qu’elle mit pour compléter son habit.

« Et comme je passais pas loin de chez vous, je venais prendre des nouvelles. Comment allez-vous ? Vous êtes vous bien remise du bal ? Et comment vont les affaires en ce moment ? »

« Soyez assurer, Messire, que ma porte vous est toujours ouverte et que si vous solliciter mon aide, je serai heureuse de vous aider dans votre quête. »

Consciente de sa peu de courtoisie envers son invité, elle attrapa une bouteille de vin et en servit une écuelle au Baron, qu’elle lui tendit, l’invitant à prendre place sur la table devant la fenêtre.
Elle détourna les quelques livres qu’elle avait emprunter au Comte de Rougelac et déposa une assiette de douceur qu’elle avait acheter la veille pour sa gourmandise personnel. Ses pâtisseries au miel était un régale accompagné d’un thé à la framboise.

« Je me porte à merveille comme vous pouvez le constater, et depuis notre dernière rencontre, durant l’été, j’ai rejoins la garde du Comte de Rougelac, c’est ainsi que vous m’avez vu en sa compagnie durant le bal. Et qu’en a en être remise, je le suis, mais ce n’est pas la même de celui-ci… »

Aénor bu une gorgée de vin, s’hydratant la gorge, puis tendit la main vers les pâtisseries pour s’en saisir d’une. Conviant le noble a faire de même.
Elle mordit avec entrain dans la sucrerie. Elle n’avait pas encore déjeuner, et l’horaire précose du Baron tombait à pic avec le repas.

« Et vous, mon cher Baron, comment vous portez vous? Sombrebois revit-il enfin? »

La mercenaire n’était pas très causante comme à son habitude, mais elle savait qu’il aurait la conversation pour eux deux et en profita pour l’écouté.

Non, non, non... La mercenaire n'était pas si mauvaise hôtesse : elle accueillait en tenue féminine (même avec sa veste de cuir), elle l'assura de sa sollicitude et elle lui proposa le gîte et le couvert pour ce qui n'était, a priori, qu'une visite de courtoise. Enfin, "gîte et couvert", il s'agissait - et c'était parfait pour Hector - d'une écuelle de vin, de quelques gourmandises et d'une place à la petite table près de la fenêtre. Sa rapide entrée en matière fût un instant oubliée et le baron laissa cette histoire de recrutement dans un coin de sa mémoire, pour plus tard.

- Oui, oui, oui... Je constate que vous êtes en forme ! Et j'en suis heureux ! Je gage que le comte de Rougelac doit être content de vos services !

Sa phrase n'était pas à double sens ; pas le moins du monde. Et pourtant, Hector avait couché avec Aénor et... en prononçant ces mots, il ne put s'empêcher d'imaginer qu'Aénor interprète mal ses dires.

- Vous savez vous battre et... euh... vous êtes quelqu'un de confiance ! Ajouta-t-il après une légère hésitation.

Bref, cette visite chez celle qu'il considérait comme une très bonne amie démarrait... bizarrement ! Le baron empoigna donc l'écuelle de vin et la but avec plaisir.

- Aaaaah, ça fait du bien ! La route m'a offerte une petite escarmouche avec quelques bandits de grands chemins... et j'ai du me presser pour ne point les occire tous les trois. Les cadavres nourrissent les fangeux et les fangeux sont nos vrais ennemi, n'est-ce pas ?

Le baron prit un gâteau entre son index et son pouce et le porta à sa bouche.

- Mmmmmh ! Ch'est bon cha ! Mmmmh...

Il s'essuya la bouche d'un revers de main et se reposa sur le dossier de sa chaise. Le souvenir d'un pluvieux après-midi d'été lui revenait en tête. Aujourd'hui, malgré l'automne, le ciel était d'un beau bleu clair. Seules quelques cigognes migrant vers le sud vous rappelaient que les jours froids approchaient. Il aurait bien proposé à Aénor de poursuivre leur entretien dehors mais il craignait que l'homme qui avait commandité un attentat contre sa personne ne retente sa chance.

- Sombrebois poursuit son petit bonhomme de chemin. Après avoir remis le château d'aplomb, nous avons repris nos petites activités quotidiennes : les bêtes, le potager et tomber quelques arbres...

Hector se sentait mieux à présent.

- Que pensez-vous de ma nouvelle tête ?

Il désigna sa barbe disparue, son menton glabre. Pour ne pas se faire repérer il l'avait coupée et s'était habillé de vêtements simples et bon marché.

- Je suis surpris que vous m'ayez si facilement reconnu...

Bien que leur dernière entrevue privé avait été une tentative de réconciliation après le fiasco de leur… aventure dirons nous, la mercenaire l’accueillait chaleureusement dans son logis. Amusée par la veine tentative du baron de se reformulé après une phrase des plus étrange quant à son affiliation au Comte de Rouge, elle prit la parole pour le rassurer alors qu’il se saisissait de son écuelle de vin pour masquer sa gêne.

« Quand bien même la nature de ma relation avec le Comte serait à ce… degré d’intimité je dirai, je ne pense guère que ma condition assure la pérennité d’un tel rapprochement. D’autant plus par l’âge de l’individu et ma fonction de garde a ses côtes… »

La mercenaire rougit quelque peu qu’il est plus faire une allusion de la sorte, surtout que le Baron avait été le premier homme a la toucher. Il finit son écuelle puis prit une pâtisserie qu’il engouffra goulument alors qu’elle regardait le ciel bleu, méditant sur la raison de sa visite. S’il était venu aussi tôt la voir après son arrivé, c’est qu’il avait quelques choses à lui demandé et de sérieux. Mais sans doute n’osait-il pas lui demander directement. Une peur de jugement? Bien qu’il était massif et attentif à ses gestes et paroles, tout en la gardant libre, mais il s’était sans douter sentit intimidé par la mercenaire.
Il attrapa une pâtisserie et changea de sujet, saluant au passage le gout de ce qu’elle lui avait proposé.

« Il est difficile de ne point vous reconnaitre par votre stature et votre posture respirant votre noblesse… Mais cela nous va bien, bien que mon gout soit plus à la barbe… mais ce n’est que mon avis… »

Aénor enfouit son visage dans son verre de bière et reprit avant qu’il ne se rende dans de grand discours.

« Mais je ne peux que me demander quel est l’objet de votre visite… Un homme aussi occupé que vous ne viendrait pas me voir de si bonne heure… »

Elle plongea son regard froid et sévère dans celui du baron, ne cisaillant pas. Elle reprit son verre, sans cesser de le fixer, le mettant à l’aise de le fond de son siège, étendant ses jambes sous la table, touchant au passage le pied du baron.

*Je suis aussi curieuse qu’anxieuse de savoir*

Le baron leva ses deux mains pour arrêter Aénor quand celle-ci expliqua sa relation avec le comte de Rougelac. Hector n'avait pas voulu sous entendre quoi que ce soit...

- Ce n'est pas ce que je voulais dire...

Mais déjà elle avait fini. Hector se sentait gêné qu'elle ait compris ainsi sa remarque. Néanmoins la gêne ne persista point. Les deux amis burent et mangèrent paisiblement. Puis, elle lui demanda l'objet de sa visite. Le baron réfléchit un instant pour trouver ses mots, ouvrit la bouche... et sentit la jambe d'Aénor l'effleurer sous la table.

- Et b... bien voilà... Je suis ici car je connais votre métier et vous êtes peut-être la personne qu'il me faut pour m'aimer... pour m'aider ! Le lapsus était gênant. Hector était légèrement perturbé par la présence magnétique d'Aénor. Quelque chose en elle l'avait poussé, une nuit, à la luxure. Aujourd'hui, malgré la passion qu'il vivait avec Kira, les réminiscences de la nuit aux thermes, en compagnie de la brûlante mercenaire, tourbillonnaient dans son corps si prompt à l'amour... Hum, alors voilà : on a tenté de m'empoisonner avant le bal... et j'ai failli y passer. Aujourd'hui, avec ce qui s'est passé à Sombrebois, pendant le bal, tout me laisse penser qu'il s'agissait d'un coup de Terresang. Et donc... je voudrais savoir si - le regard d'Aénor perturbait un peu le baron qui tournait de temps en temps les yeux vers la fenêtre pour ne pas se laisser prendre dans les filets de la sirène à l'allure masculine - si vous n'aviez pas entendu parler d'un contrat sur ma tête, si Terresang n'en serait pas à l'origine... Et, vu les conditions de son départ, s'il est seulement vivant...

Hector s'accouda à la petite table, les mains à plat sur le bois nervuré, comme s'il attendait qu'Aénor les couvre des siennes.

* Un contrat sur la tête du baron? Voilà qui est étonnant*

La jeune mercenaire ne savait que trop penser. Les bas quartiers étaient parfaitement au courant des aptitudes aux combats du noble, d’autant plus que la rumeur de la reprise de Sombrebois avait défrayer les foules qui n’osaient plus à la possibilité de vivre à nouveau en dehors de Marbrume. Cela était fructueux pour n’importe quels truands qui pourrait obtenir de la nourriture rare, la population de la ville pourrait diminué un peu, allégeant ses artères suffocantes.

« Terresang vous dites? N’est-ce pas un des nobles présents lors de votre bal? »

La mercenaire avait déjà entendu ce nom, mais certainement pas durant une visite dans le Goulot. Sans doute l’avait-elle entendu de la bouche du Comte parmi ses nombreuses conversations. Ou alors était-ce par des hauts placé de la milice? Ou tout simplement au gré d’une des conversations durant le bal. Cette possibilité était loin d’être bête.

« Une chose est sur mon cher Baron, je n’ai eu vent d’aucun contrat, et sans vouloir vous vexer, l’assassinat d’un noble serait une somme honteuse et serait parvenu au oreille de tous les mercenaires de la ville… Sauf s’il s’agit d’un contrat exclusif entre un homme de main et le dit accusé… »

La mercenaire tendit les bras pour se saisir des mains du Baron, épaisse et rêche, cherchant à le rassurer.

« Je vais tâcher de mener ma petite enquête pour vous mon ami. Ou demeurer vous, que je vous tienne au courant de mes avancés dans notre affaire? »

Aénor pouvait bien faire cela pour lui, c’était un homme, certes volage, avec de nombreux sobriquets dans toute la ville, mais il était honnête et fiable. Fort peu d’homme pouvait en dire tout autant.

- Oui, il était au bal, vous... n'étiez pas là lorsque la dispute a éclaté ?

Que d'émotions y avait-il eu ce soir là ! Hector en avait oublié qui était présent dans la cave à ce moment là.

- Sa femme, Kira, est mon amante... je veux dire, ma régulière... et le vicomte était au courant. Il avait bu et a fait un scandale. Il m'a provoqué en duel, puis il s'en est pris à sa femme, la giflant devant tout le monde. Le temps que je me baisse pour porter secours à Kira, le couard avait fui !

Hector soupira.

- Tout laisse à croire qu'il était déjà au courant, le mois dernier, lorsqu'on m'a empoisonné... Seulement ce n'est qu'en le voyant au bal, dans cet état, que j'ai compris que cela devait être lui derrière cette tentative d'assassinat.

La mercenaire reprit la parole.

- Une chose est sur mon cher Baron, je n’ai eu vent d’aucun contrat, et sans vouloir vous vexer, l’assassinat d’un noble serait une somme honteuse et serait parvenu au oreille de tous les mercenaires de la ville… Sauf s’il s’agit d’un contrat exclusif entre un homme de main et le dit accusé…
- Mmmh mmmh... L'homme n'est pas assez bête pour alerter tous les mercenaires. Cela est sûr.

Aénor prit les mains d'Hector dans les siennes. Hector leva la tête, souriant. Le contact chaleureux de la jolie blonde lui faisait du bien.

- Je vais tâcher de mener ma petite enquête pour vous mon ami, poursuivit-elle, où demeurez-vous, que je vous tienne au courant de mes avancés dans notre affaire ?
- Je n'ai pas encore choisi d'auberge, Aénor. Tel que vous me voyez, j'arrive de Sombrebois. J'ai attaché Gris-Poil à l'arbre sur la place et je suis monté.

Il regarda par la fenêtre son noble cheval, calme, qui semblait aussi peu intéressé par les enfants qui jouaient autour de lui que par le majestueux vol des oiseaux migrateurs. Hector aurait bien voulu dormir avec Aénor...

- Enfin, je ne peux pas laisser mon cheval là... je risque de me le faire voler... ou pire. La faim sévit toujours ici, j'imagine. Je... je vais aller chercher une auberge...

Ses mains quittèrent celles d'Aénor et il se leva.

Le noble retira délicatement ses mains de celles d’Aénor et se leva après avoir évoquer l’abandon de son cheval sur la place. La mercenaire se leva derrière lui pour le suivre jusqu’à la porte.

« J’en conviens en effet. Je vais mener mon enquête pour vous… »

La mercenaire attrapa son épée et quelques dagues qu’elle disposa à leur place respective: l’épée sur sa hanche gauche et les dagues dans des lanières sur ses cuisses.
D’une main, elle saisit sa veste de cuir qu’elle enfila rapidement et finit de se vêtir correctement.

« Sur ce Messire, loin de moi l’idée de vous expédier de chez moi, mais mon travail auprès du Comte va bientôt commencer. »

D’un élégant geste de main, elle signifia la porte au Baron.

« N’hésitez pas à me rendre visite à l’Effeuill’age, je pourrais répondre à vos interrogations et vous informer sur mon avancée… »

- A L'Effeuillage... Bien sûr... Je... je connais cet endroit. J'irais donc là bas... pour vous... pour voir où en est votre enquête.

Et, peut-être, revoir Ange...

Le baron sortit sur la place, défit le nœud de son cheval et...

Par Serus !

- Attendez, Aenor !

Il galopa vers elle et, dans ses mains de mercenaire, glissa quelques pistoles d'argent.

- Je sais que vous faites ça par amour - il lui fit un clin d’œil taquin - mais c'est tout de même un travail, et tout travail mérite salaire !

Il fit faire une volte à Gris-Poil pour éviter qu'Aenor lui rende son argent et la salua en levant son chapeau.

- A bientôt chère Aelys ! Moi aussi je vous aime !

Les enfants sur la place rirent à cette étrange déclaration. Et une cinquième cigogne traversa le ciel. Hector les avait compté car un dicton de Sombrebois disait "Cinq cigognes cintre ces cils" ce qui signifie que c'est l'heure de fermer les yeux, de dormir... Mais pour Hector, cette heure n'était point encore venue. Il devait aller voir Danaë. Il avait, pour elle aussi, une drôle de proposition à faire !