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 Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre]

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Marcel GaubertPrêtre
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MessageSujet: Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre]   Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre] EmptyDim 14 Mai 2017 - 11:50
Janvier 1165

Bordel de merde.

Les auspices du Marcel s'étaient déroulé non sans peine. On était en plein hiver, il faisait froid, les ressources s'amenuisaient et la famine pointait le bout de son nez ; en plus avec ces histoires de Fangeux qui arrivaient à investir la ville. Mais oh, ça sert à quoi de vivre si on doit tout le temps serrer les fesses et s'empêcher de se libérer l'esprit et les bourses, une fois de temps en temps, pour avoir l'esprit clair le lendemain ? En plus ça avait été particulièrement difficile aujourd'hui. Il avait appris que sa consoeur Anna-Lise du Rine avait passé l'âme à gauche. Sa gentille consoeur à qui il la lui mettait discrètement dans le confessionnal en dehors des heurs de confession. Dans le con, sur la fesse, dans le fion qu'il lui faisait. Ah, ces amers souvenirs lui traversèrent l'esprit comme une lame transperçait sa cervelle. "Pute !" qu'il lâchait alors qu'il gambadait de nuit au large du Port. "Ah, au port vous présenté-je la rue de mon quai." qu'il disait dans un monologue, vêtu d'une sombre tenue de cuir qui lui permettaient idéalement de se cacher de ses fonctions de prêtre, alors qu'il finit par pousser la porte en bois sombre d'un établissement quelconque, pas trop calme, pas trop peuplé, un peu comme la taverne du trou étroit et sombre qui sentait bon. Sauf qu'il voulait pas particulièrement s'y rendre à cette dernière. Il avait une certaine notoriété là-bas, un peu comme un pitre adoré de tous à cause de ses insultes et de sa répartie.

Il entra silencieusement, se mordant les lèvres et étouffant un "chibre" tandis qu'il se dirigea sans honte aucune vers le tenancier des lieux, où qu'il fut, le toisant de son regard globuleux et explosé par le manque cruel de sommeil.

"Salutations. Vous auriez pas un peu d'pinard et une gentille putain avec qui je pourrais passer un peu d'bon temps, ma foi ?" demanda-t-il en allant se poser ensuite au comptoir, l'air de rien, tapotant des doigts tout en chantonnant pour lui une certaine comptine paillarde.

"Moi j'ai plein de poils au cul, ça tient chaud l'hiver ; l'été j'me les fais couper pour mieux respirer."
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MessageSujet: Re: Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre]   Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre] EmptyLun 29 Mai 2017 - 11:44
Césarine travaillait cette nuit-là. Guillaume n'aimait guère cela, et il ne se cachait pas pour le faire savoir. La fille de son seigneur traînant seule dans les ruelles, en pleine nuit, cela lui retournait les tripes. Mais que pouvait-il faire pour changer cela ? Il avait toujours été garde, mais qui voudrait d'un garde ayant perdu ses jambes ? Et d'autant plus que plusieurs cicatrices montraient bien qu'il avait été mordu, et risquait donc de devenir Fangeux dès l'instant de sa mort. Alors il laissait partir la petite, après s'être assuré qu'elle emportait bien sa dague. Et il se contentait de ses maigres explications sur son travail de serveuse, sans chercher à creuser plus avant. Il se dissimulait derrière le fait qu'il n'était pas convenable d'interroger une chaste demoiselle sur les outrages que certains pouvaient lui infliger, mais il craignait surtout de découvrir une vérité moins convenable encore. Car malgré tout, ils avaient besoin des quelques pièces qu'elle ramenait chaque jour pour survivre...

Donc, Césarine travaillait. La taverne n'était pas de ces lupanars élégants où les pratiquantes revêtaient d'affriolantes tenues, et la jeune idiote ne faisait pas exception, simple mais propre. Le propriétaire était connu pour son avarice, mais il tenait à ce que son établissement ne devienne pas un bouge de miséreux. Elle avait déjà reçu un premier client, en début de soirée, mais avait pu se laver ensuite, et se trouvait dans la grande salle, en attente d'un nouveau client. La nuit était froide, et peu d'appétits résistaient aux rues hivernales, mais les courageux désiraient ensuite une chaleur accueillante, et la putain ne manquait pas de gentillesse à offrir. Aussi Claudin, après avoir dévisager le nouvel arrivant de son éternel air mauvais, lui fit signe de le servir.

Le vin n'était pas de grande qualité, mais il restait correct pour un établissement de passe, et la blonde apporta le cruchon et un gobelet propre avec un sourire accort d'enfant, dépourvu de malice et de sous-entendus, bien étonnant pour sa profession. Elle se glissa néanmoins contre le vieil homme avec une absence de pudeur ne laissant aucune place au doute, parce qu'on le lui avait appris, parce que sinon les hommes cherchaient la fille sans comprendre qu'elle était déjà présente. Le patron tendit la main, réclamant son dû.

« Celle-là, elle est gentille, y'a pas de doute ! »

Ne comprenant pas le sous-entendu, elle eut juste un sourire ravi à l'entente du compliment, et prit la main du prêtre débauché.

« Tu veux le boire ici, ou là-haut, le vin ? »

Sa voix était délicate et juvénile, mais on pouvait déjà y percevoir une certaine étrangeté.
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MessageSujet: Re: Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre]   Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre] EmptyMer 31 Mai 2017 - 23:16
Marcel passa une main fouilleuse sous son manteau pour donner les quelques pistoles nécessaires à l'achat du service qu'il avait demandé, tout en regardant la jolie jeune péripatéticienne qui venait se lover contre lui. Elle ne le laissait pas indifférent, pour sûr.

"Ah oui y a pas d'doute mon con. Si tous ces enculés de proxénètes prenaient soin d'leurs femmes comme t'as l'air de le faire... Allez laisse-moi tranquille maintenant, tu veux ? Y fait froid, ce vin infecte et ta jolie donzelle vont m'réchauffer, mais si on pouvait éloigner ta gueule de mon regard, ça serait une raison pour moi d'apprécier ta bienséance et ton établissement pas trop merdique."

Le prêtre dépravé toisa ensuite la prostituée qui l'avait questionné sur la suite des évenements.

"Ah ! Bah tiens, on va s'poser là-haut tous les deux, si tu veux bien."

Il massait délicatement la main délicate et douce de la jeune femme, ce qui commençait déjà à le faire frémir tandis qu'il saisissait le gobelet de sa paume tout en saisissant le cruchon d'un doigt fort de l'autre main. Se laissant guider docilement, il attendit d'être à l'écart avec cette jeune fille qui lui faisait des haut-le-coeur tandis qu'il se servait du pinard.

"C'est qu't'as pas l'air grossière toi. Rassure-moi l'autre enculé de sa mère il prend soin de toi hein ? Et les clients alors ? Y sont comment ? Parce que si jamais t'as un souci faut appeler Pépé Marcel. Bah ouais, ma conne. J'pourrais être ton père. C'est bandant et débandant à la fois. Pute ! Chibre ! CON ! M'enfin, c'est quoi ton p'tit nom propre ?"

Il but une grande gorgée de vin, qui au final avec plus le goût du vinaigre que du grand cru.

"Ah bah il nous présente pas le tout d'son cru ton tenancier de mes couilles... Bordel de merde. Mais enfin ça fera l'affaire, n'est-ce pas !"

Demeurait-il grossier et absolument abjecte dans ses dires, il caressait machinalement le dos de la jeune prostituée jusqu'à remonter le long de son échine comme pour la détendre ; elle qui semblait déjà détendue, au final.

"T'es mignone. J't'aime bien."

Il lui déposa un baiser sonore sur les cheveux.
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MessageSujet: Re: Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre]   Tu la sens cette odeur de moule ? [Césarine de Marlblois, Libre] EmptyDim 4 Juin 2017 - 16:06
De manière générale, l'ancienne noble ne comprenait pas grand chose au monde qui l'entourait, et à la vie dans sa globalité. Ce qui la desservait grandement, mais avait l'énorme avantage de la protéger des traumatismes et désagréments que sa perte de statut et son nouvel état auraient pu entraîner. Ainsi, elle ne comprenait guère les propos de son nouveau client, mais en tira néanmoins qu'il la trouvait jolie, ce qui la mit n joie et ne lui donna que plus envie encore d'être gentille et de l'aider à se réchauffer, ainsi qu'il le demandait. Sans comprendre de quelle façon il lui faudrait s'y prendre. On pourrait croire qu'après des mois à travailler ici, elle saurait ce qu'on attendait d'elle, mais si elle s'allongeait et écartait les cuisses sans rechigner, elle ne saisissait pas les mille et unes façons dont on pouvait évoquer les choses.

L'homme préférant monter, elle conserva sa menotte nouée aux doigts ridés, et le guida vers l'étage, après que Claudin lui ait dit « deux » d'un air résigné. La petite était rentable, très rentable même, vu qu'il conservait presque tout ses gains pour lui, mais elle n'apprenait que peu, et très lentement. Aujourd'hui encore, si il ne lui indiquait pas quelle chambre utiliser, elle serait fichue d'entrer dans une pièce déjà occupée, ce qui ne serait pas bon pour les affaires. Docilement, elle grimpa les escaliers pour conduire son invité jusqu'à la seconde chambre de l'étage, simple pièce meublée d'un lit accolé d'une table bancale, sur laquelle un broc d'argile contenait de l'eau pour la toilette. Il était évident que l'endroit n'était pas destiné aux discussions commerciales, en cela que le seul endroit où l'on pouvait s'asseoir était le lit. Elle y mena Marcel, et s'y assit, attendant de savoir ce qu'il attendait de la suite.

Toutes les manies, les poses et les astuces dont usaient les filles malignes, pour se faire désirer, pour faire revenir le client et en même temps pour que l'acte en lui-même dure le moins possible, elle en ignorait tout. Elle ne comprenait pas comment ni pourquoi hâter une passe, et ne s'y essayait donc jamais, au grand agacement du souteneur. Elle était d'une passivité déroutante, mais si docile que cela convenait à un certain genre de visiteurs, qui en venaient à la réclamer. Alors nul n'essayait vraiment de la faire changer. Elle ne comprenait pas, ne se plaignait pas, laissant chacun disposer d'elle à sa guise sans voir le mal à cela. Il suffisait de savoir lui présenter les choses pour qu'elle soit fière et contente, et il ne fallait guère de temps pour s'en apercevoir.

Marcel semblait peu affecté par le manque de sa compagne, et continuait de soliloquer. Cette dernière ne saisissait pas tout ce qui lui était dit et demandé, alors que des obscénités venaient émailler un contenu déjà fort abscons, mais elle parvint à retenir quelques unes des questions qui appelaient une réponse. Avant qu'elle ne ne tente de répondre, le prêtre lui prodigua une caresse et une marque d'affection qui la firent glousser.

« Je m'appelle Césarine ! Je suis pas grossière, on m'a appris à être une demoiselle polie et gentille. Alors les gens ils sont gentils avec moi. Des fois, certains messieurs sont méchants, il me frappent, mais Claudin il me console, et il me donne des bonbons, et il garde les sous qu'on me donne, pour pas qu'on me les vole, alors ça va ! Toi tu es gentil, alors je t'aime bien, pépé Marcel ! »

Elle babillait sans comprendre ce que ses propos pouvaient avoir d'étrange ou de déplacé, inconsciente du contexte comme des véritables raisons de ceux qu'elle fréquentait quotidiennement. Inconsciente que si on l'appréciait, c'était pour sa perpétuelle innocence face à la perversion de son monde, et pas pour une quelconque autre qualité. Se souvenant soudain de ce qu'on appelait les bonnes manières, ainsi que des consignes du tenancier, elle remplit le verre de celui qu'elle n'appellerait sans doute plus que par le sobriquet qu'il s'était donné, et le lui tendit avec un sourire, fière d'y avoir pensé.

« Si tu as froid, tu veux te mettre sous la couverture ? Elle gratte, mais elle tient chaud, mais pas autant que les fourrures que j'avais avant. »

Et là encore, elle était toute de naïveté, sans deviner l'invitation qu'elle offrait. Même si elle se doutait tout de même qu'il finirait sur elle, soufflant et suant, comme tous ceux qui venaient.
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