(Terminé)Une clé pour finir... [Victor]

De l'eau avait coulé sous les ponts? C'était bien prématuré car cela faisait à peine quelques semaines que le couple d'amants Rougelà - Calderan avait officiellement rompu et que la vente des parts de Victor était en instance ou avait été acté par voie contractuelle. Le Comte de Rougelac n'à ait plus revue Aalicia qui prenait seule la direction de l'Effeuill'Âge, enfin le pensait-il.

Bref, en cette soirée, il devait se rendre dans son ancien établissement pour y récupérer ses effets. A l'entrée, toujours l'amabilité du personnel semblait visible à son égard et le Comte cherchait à apprécier pour l'une des derniers fois l'architecture des lieux qu'il avait su faire fructifier en compagnie de la Veuve Noire. Que de souvenir alors que le sang bleu se laissa submerger par d'agréable pensée, d'un passé qui avait été bien mouvementé.

Se faisant, après un bref petit tour en salle commune pour y apprécier une fois encore ses anciennes employées vendre leur charmes aux fortunés clients, il monta à l'étage se dirigeant vers son bureau personnel avant de se raviser dans le couloir pour amener ses pas devant la porte du bureau d'Aalicia. Il frappa alors puis entra, pensant tomber sur Aalicia, mais il n'en était rien, c'était son domestique le plus fidèle qui apparu dans son champ de vision.

Quelque peu étonné, il l'observa récupérer quelques bouteilles vides, voyant au passage le bureau teop bien rangé pour que ce soit l'oeuvre de son ex-amante. Haussant un sourcils, Victor esquissa un mystérieux rictus à la commissure de ses lèvres.

- Tient, Alfonso ! Je ne m'attendais pas à te voir ici. Chercherais tu as devenir le Calif a la place du Calif.

Le taquina finalement Victor donc la réflexion etait tout sauf sérieuse car non, il ne pensait pas un seul instant voir un simple domestique prendre la tête d'une telle entreprise. De plus, il employait la familiarité, l'appelant par son prénom car après tout son rang de domestique pouvait laisser la latitude au Comte à ce sujet, plus encore du fait qu'il était employé de son ex compagne.

- Alos dit moi, Aalicia n'est pas là ce soir je présume? J'avais quelques effets à reprendre et le double des clés à lui rendre...

L'occasion était belle pour sonder le fidèle de son ex amante, ainsi Victor avait bien l'intention de prendre tout son temps.

Il allait s'en dire que le jeune homme au service de son ex amante avait du répondant et Victor aimait et détestait à la fois ces gens qui possédaient du caractère, tout comme l'était le Chatelain Henri de Linerac qui aimait provoquer le Comte. Si Alfonso usait lui aussi d'un ton ironique, il faisait donc face à un Rougelac joueur qui lui donna immédiatement la réplique.

- Oh, loin sans faux. Les rêves forge l'ambition, n'est il point?

S'il avait difficilement tourné la page avec dame Calderan, c'était bien pour vivre, ce qui commençait à être les prémisses d'une puissante ydile que le temps, l'espérait il, allait confirmé. S'il n'était à l'abri de rien, il était pourtant conscient qu'une déception à ce sujet lui serait dévastatrice, mais l'homme possédait une détermination à toute épreuve et excluait toute pensée négative à ce sujet.

Monsieur Oncero semblait posséder et confirmait une impeccable éducation qui faisait honneur à son rang de domestique et le Comte appréciait ses mots et ses gestes à leur juste valeur. Était il sans doute préférable de ne pas tomber sur lui que sur Aalicia finalement.

En réponse, il inclina très légèrement la tête avant de la relever, menton relevé pour finalement prendre acte et sortir de l'une de ses poches les fameuses clés qu'il posa sur le bureau de la gérante de l'Effeuill'Age.

- Tu as parfaitement raison et même si je n'ai nullement à t' offrir ma confiance à l'heure actuelle, je peux toutefois te laisser le bénéfice du doute. J'apprecie ta franchise et ton bon sens, alors puis je me permettre de te demander comment se porte dame Calderan et si les affaires ici se portent bien?

Avant qu'il ne puisse répondre, Victor qui se trouvait tout à côté de lui, posa une main sur son épaule, le fixant d'un regard très légèrement inquisiteur.

- J espère que t'es rêves ne te font toutefois perdre toute raison? Il serait regrettable que j'apprenne un jour ne serait ce qu'une seule vilaine affaire ? Garde toujours à l'esprit de garder tes ennemis proche de toi si tu désir effectivement convoiter une autre situation. D'ailleurs, en l'absence d'Aalicia j'en déduit que tu tiens la boutique et là je parle très sérieusement!

Ce tête à tête était l'occasion de sonder Alfonso et si Victor savait qu'il était l'homme de confiance de dame Calderan, il était capable de suivre ses conseils à la lettre et en matière de vengeance, il connaissait les talents d'Aalicia, ainsi Victor devait rester prudent et analyser les risques possible.

Victor, dans l'analyse du comportement du domestique à la solde de dame Calderan, pouvait clairement observer toute une palette d'émotion traverser le corps d'Alfonso, tantôt tranquille, joueur, puis embarrassé, troublé. Il était difficile de cerner ce personnage et cela fait son charme, un atout indéniable tant le Comte ne pouvait l'identifier dans une catégorie précise d'individu. S'il était voué à sa maîtresse, elle avait bien là, un pion inestimable, Victor le savait et en avait la confirmation ce jour.

Méfiant mais à la fois reconnaissant, il avait prit acte du conseil de Victor, avait-il sans doute capter la subtilité, le message subliminale de ces propos. Le sang bleu opina du chef, à la fois pour acquiescer les dires de monsieur Oncero que pour lui signifier qu'il jouait on ne peu mieux son jeu, son rôle, son improvisation sans erreur face au test proposé par de Rougelac. Et si nul ne pouvait savoir ce que ressentait à présent Victor à l'encontre de son ex amante, Victor ne pouvait ignorer la dame pour tout un tas de raisons que le Comte gardait précieusement sous silence, il y avait la grossesse de cette dernière, son envie de vengeance peut être et cette liste ne s'arrêtait surement pas a ces quelques éléments.

Passant donc avait succès cette étape, il était pourtant vrai que Victor cherchait à piéger en quelques sorte le jeune homme, non pas un piège comme on pourrait l'imaginer, sans issu et qui méritait un affrontement pour en désigner un vainqueur, non il s'agissait d'un piège aux conséquences bien plus subtile.

Aux états de faits de la gérance et aux aveux sur son manque de compétences, Victor resta silencieux, joignant ses mains dans son dos avant de tourner autour du domestique, comme le ferait un prédateur étudiant sa proie.

- Il est certain que tu ne peux déjà avoir les épaules assez solide pour faire face aux responsabilités, mais tout s'apprend et ça tu es bien placé pour le savoir. Puisses Aalicia incarner une bonne tutrice, mais dans le cas contraire, n'hésite pas à me sollicité. Tu sais, si j'ai quitté l'affaire, elle reste une oeuvre de ma vie et je ne la laisserais nullement s'éteindre.

Alfonso devait il y voir en ces propos un double discours? Une double interprétation? Victor laissait l'homme travailler son esprit et en faire ses propre déduction, mais il ne s'en faisait nullement pour cela, Alfonso avait déjà prouver ses aptitudes en ce domaine.

Vint ensuite le sujet sensible d'Aalicia Calderan où le domestique se montrait à la fois réservé et pourtant, donnait du grain à moudre au Comte de Rougelac. Mais l'homme ne s'arrêta pas à ces faits, piquant avec finesse son interlocuteur dont il n'ignorait nullement sa relation avec l'aînée des filles de Brasey. Quel contre-pied parfait, la partie n'en étant du coup que plus intéressante à jouer. Un sourire lucide, il toisa l'Alfonso, laissant un léger silence s'installer avant de revenir se placer face à lui, terminant ainsi ses mouvements circulaire autour du domestique.

- Il est vrai Alfonso, j'eu espoir qu'elle comprenne et accepte, le coup fut rude, je ne vais nullement le cacher. Et tu es quelqu'un de très malin, peut être trop malin? Mais qu'importe, je ne vais pas te mentir, mademoiselle de Brasey incarne le parti idéal, j'ai bon espoir qu'une officialisation se prépare dans les semaines qui viennent. C'est une dame qui possède de très nombreux atouts, mais je suis sûre que je ne t'apprend rien, n'est ce pas, petit fouineur.

Le taquina Victor tout en lui offrant une œillade discrète sans pour autant lui afficher un quelconque sourire de circonstance.

- Quand à Aalicia, permet moi d'être étonné de la pauvreté de ta réponse. Je sais fort bien que tu doit entretenir une relation un peu plus proche avec elle qu'un simple servant... tu la connait depuis longtemps et ta réapparition ne l'a sans doute pas laissé insensible, alors je suis prêt à parier que tu entretien d'autres liens avec elle... confidence? intimité? Je n'ai nul preuve, mais je suis loin d'être naïf. La preuve ce soir, elle ne laisserait la gérance à une personne dont elle n'accorde pas une pleine confiance... n'ai-je pas raison mon bon Alfonso?

La partie continuait et cette nouvelle déclaration allait peut etre ou non permettre d'éclaircir les contours de l'homme si mystérieux, si enclin à offrir une émotion neutre en toute circonstance ou fausse comme en début d'entretien. Il n'y avait pourtant aucune tension dans la pièce, mais cela allait-il perdurer? La joute continuait en tout cas entre les deux hommes.

Si de Rougelac tournait autour du domestique, ce dernier réussissait à garder la maîtrise de soit, gage d'une faculté certaine à gérer la pression qui pouvait l'entourer. Si Alfonso ne semblait pas refuser la main tendue du Comte de Rougelac, il ne voulait évidemment se mettre en porte à faux avec sa maîtresse, conditionnant cette proposition à l'état de dame Calderan. Un mince sourire aux lèvres, Victor se permit alors de rajouter.

- Soit sans crainte, ma contribution restera... des plus discrète.

Bien entendu, Victor connaissait mieux que quiconque les talents de son ex amante en matière d'espionnage. Elle possédait tout comme lui un réseau d'influence, d'informateurs depuis de longues années et il lui faudrait être beaucoup plus malin pour offrir son expérience au domestique.

Alfonso exprimait du respect à l'encontre du sang bleu, qu'il soit sincère ou non, ses bonnes manières étaient tout à son honneur, alors d'un geste de la main, Victor répliqua.

- Allons dont, ce n'est que peu de chose.

Le domestique le félicita ensuite quand à sa relation avec Grâce de Brasey pour très vite donner matière à un débat plus que sensible et dont le point central n'était autre qu'Aalicia Calderan. S'il montrait clairement qu'il se dévouait corps et âme pour la noble déchue, il avait conscience de ses limites et de l'intérêt qu'elle lui portait. Il n'y avait plus aucun doute possible, Alfonso était bien le confident privilégier de son ex amante, il fallait donc plus que jamais rester sur ses gardes, malgré les apparences et le discours franc de ce dernier.

- Tu parles avec beaucoup de sagesse Alfonso, cela t’honore, mais n'oublie jamais qu'en passant certaines portes, tu sera confronté à un monde de requins, sans pitié. n'oublie jamais cela.

Finissant sa phrase un index levé vers lui, il l'abaissa avant de tourner le dos au jeune homme, cherchant ainsi à ne montrer aucune expression contradictoire sur son visage pour répondre à la suite de l'intervention d'Alfonso.

- Oooh tu sais, j'en suis le premier conscient, mais la vie est ainsi faite. Puisse sa haine la galvaniser à reprendre son destin en main, j'espère seulement qu'elle ne la fera pas sombrer dans les ténèbres, elle vaut mieux que cela. Elle trouvera un bon parti, j'en suis sûre.

Observant du coin de l'oeil la mise en scène théâtrale du domestique, puis prit une voix grave.

- De la peine? Je ne suis pas un monstre, alors ton esprit pourra répondre à cette question. Mais sache que la haine ne me ronge pas. Notre passé était complexe et bien moins simpliste que l'entretien d'une vulgaire relation d'amant, mais je ne t'apprend rien. Toutefois, je puis comprendre qu'elle souhaite se forger une carapace et exclure tout lien à présent même si...

Il se tut, comprenant qu'il allait partir à la faute en évoquant le fruit de leur relation intime qui murissant dans le ventre de dame Calderan.

- Bref, nos chemins se sont séparés, j'en suis l'instigateur et j'assume pleinement mes actes. Mais je suis sûre qu'elle trouvera le même bonheur que j'ai la chance de vivre. Peut être que le temps effacera les blessures ou non, seul les Trois le savent.

Était-il bien connu de se méfier de l'eau qui dort, mais de la respecter également. Alfonso en était la parfaite incarnation. S'il n'était pas lisse d'apparence, il ne dévoilait pourtant pas sa vrai personnalité, jouant son rôle de domestique respectable avec brio. Il restait à sa place mais cherchait à obtenir des informations de façon bien habile et ses efforts payait. Même s'il n'obtenait pas forcément des éléments probant, il en cueillait quelques prémisses.

Et si, après lui avoir proposé son aide , Victor se permettait de le prévenir des lois de la nature que l'humain, meme dans les hautes sphères se complaisait sans vergogne à s'y adonner, le fort écrasant le faible, c'était aussi un conseil à double sens. De Rougelac n'aurait aucun remord à détruire Alfonso si d'aventure il obtenait la preuve d'un éventuel complot pour lui nuir.

Alors que ces sujets semblaient avoir fini d'être aborder, l'un d'eux ne prenait nullement cette direction. Il s'agissait bien évidemment de son ex amante. Et si le domestique affichait une mine dépité, Victor ne pouvait guère mieux offrir à son encontre.

- L'avenir est notre guide.

Et si le jeune homme possédait la verbe, il aurait fait parfait ménestrel, ses mots choisi avec justesse et puissance à la foix, offrant un mine triste qui corroborait parfaitement avec le sens profond de ces mots. Fixant le bureau un court instant, plongé dans ses reflexions, il répondit enfin.

- Je le pense... Nous renaissons tous de nos cendres quelqu'en soit la raison. Les Trois ne nous abandonnent pas sur le sentier des Ténèbres. La Fange en est la preuve. L'humain se relève toujours. Aalicia est une femme forte, bien plus qu'elle puisse en faire paraître. Je n'ai aucun doute que son coeur s'illuminera, s'est il déjà éteint à deux reprises. Alors jamais deux sans trois, n'est ce pas?

Alfonso devait avoir eu à entendre sa maîtresse saigné de son coeur, il n'en faisait aucun doute.

- Mais, nul n'est à l'abri, même le coeur le plus précieusement gardé peut voler en éclat.

Le sujet fut habilement amené sur un detail aussi complexe que genant à aborder avec cet homme du peuple. Il n'était autre que l'enfant qu'elle portait du fruit de leur relation. Difficile d'aborder cet aspect et ce malgré de sincères garanties à peines voilées.

Le Comte se retourna pour faire à nouveau face au domestique. Il savait, Alfonso avait été mit dans la confidence la plus intime et secrète et cela pouvait être un problème dont il faudrait se protéger. Victor ne savait de quelle manière mais il devrait après cet échange veiller à ce que cette situation ne lui porte préjudice. Mais si cela restait une supposition, ce qui transparaissait d'évidence des propos tenus par Alfonso était le fait qu'Aalicia et Victor devaient trouver un terrain d'entente.

- Chaque chose en son temps. Mais une chose est sûre, cet enfant ne manquera de rien. Il est certain que je ne pourrais le reconnaitre, mais je laisserais toute lattitude à Aalicia de choisir ce qui sera le mieux pour lui et de fait ma participation si nécessaire dans un environnement qui, tu t'en doute, sera officieux. Mais ce choix est le sien et je le respecterais. Evidemment, tu comprendra fort bien que je nourris ce désir d'être père en union avec damoiselle de Brasey. Je ne suis plus tout jeune et il est temps d'assurer ma lignée, tout en maintenant la pureté du sang noble.

S'il se montrait responsable et humain quand à la situation évoqué, il n'en restait pas moins réaliste. S'il pouvait porter de l'affection pour ce futur bâtard, son amour ne pourrait aller en priorité qu'aux enfants qui naitraient de l'union sacré du mariage devant les Trois.

Victor venait de clarifier la situation et s'il trouvait Alfonso bien curieux, était il temps de chercher à lui donner du répondant, pour obtenir quelques moyens de pression dans l'éventualité d'un quelconque chantage.

- Et toi dit moi. Te voues-tu corps et âme à ta maîtresse ou aspire tu a trouver ton bonheur dans les bras d'une femme? Parle sans crainte, tant que nous sommes dans quelques échanges d'aveux...

Si Victor avait avouer, donner matière, c'était uniquement parcequ'il était conscient qu'Alfonso n'aurait été dupe d'un mensonge de sa part, et puis... fallait il garder ses "eventuels" ennemis proche de soit.

- Que la Trinité lui accorde cette chance. Répéta le Comte de Rougelac.

Ceci fait, il ne rajouta rien au sujet de l'enfant, la discussion était close. Par contre, la suite quelque peu changer les cartes jusque là distribuer avec bienveillance, respect, faux semblant. Car voilà que le domestique portait ouvertement l'entièreté des maux de sa maîtresse sut le sang bleu qui lui faisait face.

Les compliments qui purent être prononcés et même le récit sur la vie privé d'Alfonso furent balayé par la prise de position que le Comte de position Rougelac semblait trouver déplacer. Ainsi le regard noir, il fit claquer ses bottes, s'approchant du jeune homme pour se poster devant lui, l'air menaçant, pointant l'index de sa main droit vers le torse du domestique. Du bout du doigt, il tapota le tissu de cette partie du corps du confident de son ex amante.

- En quoi te permet tu quelconque jugement, quelconque prise de partie, ouvertement devant moi !? Gronda-t-il

Reprenant son calme, ses mains se posèrent sur le col du domestique, lissant le tissu pendant que son regard se plongea dans celui de son vis à vis, un regard hautain mais surtout inquisiteur. De sa voix grave et portante, il ajouta.

- Si je fut l'instigateur de cette rupture, comment peux tu affirmer que je suis la cause de sa peine? Avec quelle preuve ose tu te forger cette conviction? Sais-tu au moins pourquoi j'en suis arrivé à prendre une telle décision? Non, bien sûre que non!!!! Ne commet plus ces écarts, cette maladresse. Si je suis indulgent, d'autre le seront moins, Alfonso, rappel toi en.

Il lui adressa finalement un sourire en coin mesquin, comme pour lui faire comprendre qu'il n'était nullement dupe d'une autre de ses déclarations controversées, attrapant sa nuque avant de se se pencher et venir murmure dans le creux de l'oreille d'Alfonso.

- Tu peux te montrer très bon comédien, avec ce ton mielleux... mais je ne te crois pas sur ce point. Tu es son confident, si elle te questionne sur notre entrevue, tu lui dira tout, sans aucune hésitation. Un autre conseil, mesure toi toujours à quelqu'un de ton rang social, car si tu échoue, ta cible elle ne te manquera pas.

Le quadragénaire le relacha, sans qu'Alfonso ne puisse etre ou non convaincu qu'il parlait de lui. Reculant d'une dizaine de pas avant qu'il ne prenne la direction de l'entrée du bureau, dans un calme, une maîtrise de soit toute retrouvé, il glissa d'un ton à nouveau bienveillant et nostalgique à l'evocation de Gisèle.

- Gisèle, ah Gisèle, moi qui suis allé la chercher au port, belle prise... belle femme de corps et d'esprit... très bon choix Alfonso. Ton coeur battra la chamade et saignera aussi, c'est un cycle que nous connaissons tous, sans doutes les Trois nous impose ce traitement.

Passé son saut d'humeur, l'attitude plutôt docile qu'exprima le domestique en retour avait de quoi satisfaire ce mondain qui ne supportait pas critiques de manières ouverts ou sous entendus trop explicite. Alfonso avait su rebondir, reprendre sa place face au Comte et lui accorder le bénéfice du doute. Il s'etait en quelque sorte excusé, trouvant les mots pour convaincre le quadragénaire.

Oh ce dernier applaudissait intérieurement et lorsqu'il ne fut plus qu'a quelques pas de la porte, captant du coin de l'oeil et du creux de ses oreilles chaque émotions qui transpirait de son visage, chaque intonation dans sa voix, il se figea, se retournant un large, tres large sourire aux lèvres, un sourire malin, fourbe mais sincère à la fois.

Hochant machinalement de la tête, ses pas reprenant la direction de monsieur Oncero, il écoutait les derniers mots du domestique tout en retirant de son veston une paire de gant en velours qu'il enfila lentement. A mesure qu'il se rapprochait ses mimiques se faisaient plus franches autant dans son sourire, dans opinement du chef que dans les doigts qui glissaient le long des coutures intérieures.

Se retrouvant à nouveau devant le confident de son ex amante, il leva sa main droite pour venir flatter de quelques tapes sa joue gauche, sans violence ni douleur, comme le ferait un maître à l'attention de son animal de compagnie qui se serait montré obéissant. Puis il le fixa de son regard le plus hautain.

- J'aime mieux ça Alfonso. Maintenant, n'en fait pas trop non plus. Ne jure pas si tu ne connais le sens de ce mot. Quand à parler d'un affrontement que tu ne souhaitais point... Le simple fait de l'évoquer me fait penser qu'il etait présent dans ton esprit... Le doute est donc permit.

Il baissa sa main droite pour effectuer le même geste de sa main gauche, rajoutant, toujours sur un ton serein, hautain et calme.

- Qu'importe, qu'importe, tu es un brave jeune homme, ne te brûle pas les lèvres à te frotter à beau coup plus puissant. Tu es tout pardonné, mais que je ne t'y reprenne pas.

Il claqua des talons pour reprendre le chemin de la sortie sans plus porter attention visuelle au domestique, finissant d'ajouter pendant qu'il clenchait la porte.

- Ah Alfonso, les femmes nous font tourner la tête, et le feront jusqu'à la nuit des temps. Tu fera pourtant avec et si elle est ta drogue, tu devra trouver un autre substitut, une autre femme... ou passer tes nerfs sur elle dans quelques folles soirée ici... si tu as de quoi payer.

Fini t il part dire sur un ton moqueur.

- Je vais recupérer quelques effets personnels, mais je ferais mandater l'un de mes homme pour le plus gros du travail. Passe une bonne soirée et mes hommages à dame Calderan.

Qu'il le veuille ou non. Avait il maintenant l'occasion de conclure ou non alors que Victor prenait définitivement congé. Cette entrevenue avait été riche en enseignement mais également en doutes et craintes. Alfonso avait su tenir son rang, sa place et avait rapidement réagit lors de ces petits faux pas devant un Victor pointilleux.