Nom : Sans nom

Prénom : Lucie

Age : 18 ans

Sexe : Femme

Situation : Réfugiée étrangère

Rang : Réfugiée du Duché d'Hendoire, ancienne esclave affranchie

Lieu de vie : Temple de Marbrume

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Carrière envisagée : Guérisseuse
1 PC endurance, 1 PC Intelligence, 1 PC Parade, 1 PC PV

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Acuité auditive - Niveau 1
- Camouflage - Niveau 1
- Cuisine - Niveau 1
- Coriace - Niveau 1

Objets :

-Fronde

C'est une jeune fille brune, le teint clair malgré les 2 années en mer, très petite comparé aux autres réfugiés (environ 1m58), les yeux verts, le regard fuyant, souvent rivé au sol. Sa cheville droite est légèrement violacée à cause de l'anneau de fer dû à sa situation d'esclave qu'elle a porté toute sa vie, jusqu'à son arrivée à Marbrume. Ses vêtements sont ceux fournis par Marbrume, très simples, ses anciens haillons étant usés jusqu'à la trame. Quant à ses formes, elles sont banales, on voit qu'il s'agit d'une femme, mais n'a pas de poitrine opulente. La malnutrition la rend même plutôt maigrichonne.

Caractère : Elle est très effacée, principalement à cause de son ancienne condition. Mais dans le fond, elle est très douce, et très curieuse, en plus de cacher une grande intelligence.

Habitudes : Elle suit les ordres, elle a passé sa vie à faire ainsi. Elle prie durant ses pauses les Trois, mais la nuit, en silence, elle prie également Etiol de calmer sa colère et de cesser ces attaques sur l'humanité par le biais des fangeux.

Son rapport aux autres : Elle est réservée, mais très douce. Si quelqu'un s'approche un peu trop vivement d'elle alors qu'elle vient de commettre une maladresse (chute, cognée à un meuble, une porte ou un mur, etc), elle s'accroupira et se protégera de ses maigres bras. Mais elle ne regardera pas quelqu'un droit dans les yeux, sauf si on le lui ordonne.

Croyances religieuses : À Allande, on vénère non pas trois, mais quatre dieux : Anür, Serus, Rikni, et Etiol. Cependant, Lucie aura compris qu'à Marbrume, Etiol ne faisait pas partie de la religion, donc elle passera cette croyance sous silence.

Année 1148. Une petite bâtarde était mise au monde d’une esclave que son maître avait engrossée, et qui mourut en couche. Pour permettre la survie de la petite fille qui venait de naître, elle fut confiée aux soins d’une nourrice elle aussi esclave du même maître, qui lui passerait un anneau de fer sitôt le pied de la gamine suffisamment gros pour ne pas le perdre.

Sa croissance se passa sans trop d’encombres, sinon que le bonheur n’existait nulle part. L’anneau d’esclave déforma la cheville qui le supportait de manière presque invisible, mais la petite chutait régulièrement, ce qui attirait immanquablement les foudres du maître, qui la battait à chaque maladresse. Mais malgré cela, la jeune esclave savait tout faire, ou presque, l’esclavage étant une bonne école pour apprendre à tenir une maison et surtout, pour se taire et faire profil bas.

Vers l’âge de 13 ans, ses formes devinrent un peu plus féminines, mais pas de trace du signe évocateur du passage à l’âge adulte. Néanmoins, le regard des hommes sur elle commença à changer, se chargeant peu à peu de concupiscence. Son maître, quelquefois, la faisait mander expressément pour simplement promener ses mains un peu partout sur son petit corps frêle, s’attardant sur la poitrine bourgeonnante et sur ses fesses, mais n’allant jamais plus loin.

Vers ses 16 ans, Lucie, car c’est ainsi que son maître l’a nommée, dut préparer avec les autres esclaves les affaires du maître dans l’urgence absolue : les morts commençaient à se relever, par une quelconque malédiction, et s’attaquaient aux humains, sans distinction de genre. Les hommes, les femmes, les vieux, les jeunes, tous étaient les proies de ces calamités. Un immense navire fut affrété et le maître et ses esclaves furent de ceux qui ont trouvé place à bord. Mais Lucie n’avait pas encore passé l’état de femme.

Quelques semaines après avoir pris le large, Lucie nettoyait le sol de la cabine de son maître avec ardeur, quand elle sentit quelque chose de chaud couler entre ses cuisses. Du sang. Elle était devenue femme, et impossible d’avoir une cérémonie en l’honneur d’Anür, pour ça. Car même en étant une esclave, elle était également un être humain, et chaque vie humaine appartenait, elle le savait, à Anür. Non. Au lieu de cela, elle se fit battre une nouvelle fois, puisque le sol se retrouvait tâché par sa faute. La nuit venue, son maître endormi depuis longtemps, Lucie s’endormit, bercée par la houle, les yeux encore noyés de larmes silencieuses.

Quelques mois après l’embarquement, les vivres se faisaient de plus en plus rares. Le rationnement était de mise sur le bateau, et Lucie survivait en rognant les quelques miettes de chair restantes sur les carcasses de poissons. Souvent, en cuisine, lors de la préparation des repas, elle gardait les têtes des poissons pour les cuisiner plus tard, pour les autres esclaves et elle, ajoutant le strict minimum pour un goût un peu plus comestible. Mais… il arrivait qu’en cuisine, elle voie un visage familier, à la place des poissons. Après avoir vidé ses boyaux par-dessus bord, le cœur lourd, la gorge et l’estomac noués, les yeux baignés de larmes, elle et d’autres esclaves se voyaient contraints de dépecer la pauvre victime, de débiter les chairs et de le préparer en bouillon en petits morceaux, devant prétexter qu’il s’agissait là d’albatros et de mouettes attrapées à la fronde lorsque ces volailles survolaient le bateau. Mais lorsque le moment venait de devoir manger à son tour les restes de son ancien compagnon d’infortune, Lucie devait passer outre son dégoût pour faire primer sa propre survie, à grands renforts de sanglots qu’elle tentait de réprimer, se demandant si un jour son tour viendrait.

Durant les deux années de navigation, la crainte d’être sacrifiée ne quitta pas Lucie, et elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour se révéler trop utile pour être mangée à son tour. Quelques tempêtes furent essuyées, les blessures et les morts ne pouvaient être évitées, mais le bâtiment resta à flots, et la voile était rapiécée lorsque cette dernière se déchirait sous les assauts du vent déchaîné une fois le temps revenu au beau fixe, et les différentes réparations se faisaient avec les moyens du bord. Mais Lucie ne parvenait pas à s’y habituer. Chaque tempête qui passait, Lucie voyait son heure arrivée et elle priait Anür de la préserver encore un peu de la mort.

Quelque part vers la mi-septembre 1166, une violente tempête éclata. Les meubles étaient bringuebalés dans tous les sens au gré du ressac, tout le monde s’affairait à garder le navire à flots tant bien que mal. Lucie, toute fluette qu’elle était, se voyait brutalement baladée d’un côté et de l’autre du navire, comme une poupée de chiffon qui tentait malgré tout de rester debout. Elle avait la peur au ventre, mais les ordres prévalaient sur ses propres émotions. « Va aider les autres à maintenir le navire à flots ! » qu’avait beuglé son maître. Les pertes furent nombreuses, entre les personnes qui furent éjectés du bateau sous les vagues qui s’écrasaient contre le pavillon, celles qui se retrouvaient écrasées sous des meubles, des caisses chargées, ou autres, ou celles qui, complètement dénutris, cédaient sous l’effort… Mais Lucie, bien que maigre, était vaillante encore, et tentait avec ses autres camarades de garder leur maître en vie, tout en évitant les obstacles qui fonçaient parfois sur elle. Parfois même elle ne pouvait les éviter complètement, et elle se fit percuter par une énorme caisse sur le flanc gauche, qui l’envoya valser un peu plus loin, hoquetant de douleur. Elle se releva malgré tout, aidant comme elle le pouvait les marins se battant contre la tempête elle-même. Sauf que…

Au bout de plusieurs heures qui semblaient durer une éternité, l’enfer qui s’abattait dans le ciel et en mer s’apaisa, et le chaos qui régnait alors sur le bâtiment flottant se tarit, révélant alors une scène des plus désastreuses. Des morts, tantôt flottant dans la mer, tantôt coincés sous des décombres dans l’épave qui les avait portés deux années durant, tantôt à moitié ensevelis dans le sable humide, et des hommes, la plupart armés face aux survivants, qui étaient démunis. Un des survivants du naufrage, dont Lucie faisait également partie, demanda aux hommes venus à leur rencontre si les morts se relevaient également sur ces terres, et la réponse silencieuse les abattit tous, lestant leurs cœurs d’une pierre aussi lourde que le monde, ôtant tout espoir de vie paisible sans ces horreurs dévoreuses de chair humaine.

Lucie, ne tenant plus debout que par la force de sa volonté, lâcha prise lorsqu’un homme arriva à sa hauteur, et s’évanouit.

Lucie s'est vue enlever sa chaîne à la cheville, qu'elle sent plus légère, elle se sent presque nue. Elle est actuellement soignée au Temple de Marbrume.

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