Marbrume


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 Décadence

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MessageSujet: Décadence    Décadence  EmptyVen 9 Juin 2017 - 22:37
- T'as de la chance d'avoir un apothicaire aussi cool que moi.
Je me tourne vers Edouard. Il est torse nue, en culotte, une couronne sur la tête (celle de son père, et du père de son père, jusqu'aux pères de ses aïeux), cheveux long et une barbe si longue qu'il avait du la tresser pour ne pas qu'elle ne le gêne.
Ce type était le pape de la jeunesse décadente de Marbrume. Et son produit, ses évangiles.

Justement se trouvait devant lui, posés sur mon bureau comme de belles pièces de viande à l'étable du marché, plusieurs petits sacs en tissus soigneusement noués.

Il pointe un doigt indolent sur le premier pochon :
- Celui là viens directement du Goulot. Il fait le café mais te refilera la chiasse à coup sur.
Sa main se ballade au dessus de sa marchandise étalée, ses doigts s'agitant comme les pattes d'une araignée. Il agrippe l'un des sacs, le soulève de quelques pouces :
- Alors celui là c'est de la très, très bonne came.
- Du Labourg ?
Claquement de doigt approbateur, mine enjoué et sourire en coin.
- N'en dis pas plus. Lui dis je préventivement à l'une de ces énième diatribe endiablé de vendeur de tapis. Je prend.
Ma main se perdit par deux fois dans le vent pour qu'enfin j'arrive à trouver la poche de ma veste et en extraire quelques piécettes.
- Aller, vas donc profiter de la fête Ed...
Ses doigts papillonnèrent soudain devant moi pour qu'après, son index vint se poser délicatement sur mes lèvres pour les clore. Les yeux rouges, injectés de sang, il me chuchotta :
- Appel moi... Le Duc !
Je souris bêtement. Alors il ramassa ses petits sacs qu'il vint fourrer dans sa besace et repartit en direction du salon.

- Blaise ! Blaise !

Boule de suif, rougeaud, apparu dans l'embrasure de la porte de mon bureau. Il suintait une transpiration que je devinais grasse d'ici. Un vrai petit pourceau dans un fournil. Essoufflé il tente de communiquer avec moi, de sa voix pataude :
- Il... il y a fornication !
Boule a l'air gêné. Je l'interroge plus amplement d'un froncement de sourcil alors qu'en même temps j'ouvrais mon pochon et en extrayait une pincée de sumak que je vint poser sur ma langue.
- Dans ton lit ! Précisa-t-il d'un hurlement aussi choqué que porcin.
Je pouffe et faillit m'étouffer, la mousse de sumak encore dans ma bouche.
- Shervin et Emma ?
Yeux ronds de Boule. Il était toujours compliqué avec lui de savoir s'il réfléchissait réellement ou bien s'il avait une attaque cérébrale.

Je referme difficilement mon pochon, les nœuds ça n'a jamais été mon truc, et m'extrait de la pièce, débouchant dans le grand couloir. A ma gauche, tout au fond : la porte ouverte donnant à ma chambre. Je vois d'ici Shervin... assis sur une chaise, faisant face à mon ,lit que je n’aperçois pas d'ici. Je n'ai aucun mal à deviner la scène : Emma se faisant besogner par un quelconque rebut des bas fonds recruté en mode "hé toi, tu veux baiser ma femme ?".
J'entendais justement les hurlements surjoués de sa femme jusqu'ici. Et ses insultes.
Je hausse les épaules... c'était "leur jeux".

Je descends les grands escaliers pour déboucher dans le salon du manoir où quelques groupes discute bruyamment, verre en main pour la plupart, bouteille pour d'autre. Faire la fête dans un salon c'était "très 1164", aussi j'avais décidé de placer l'orchestre dans ma cuisine. Elle était bien assez grande pour ça, ne vous inquiétez pas.
A peine eus-je pénétré dans cette pièce qu'on me reçu avec clameur et hurlements enjoués. Ils m'aimaient parce que je les ai libéré. Libéré du protocole, de la bien-pensance, de toute ces conneries de nobliaux décrépit. Éphémère liberté, certes, mais il pouvait se passer bien des choses en une soirée, croyez moi.

Je souris béatement. Le sumak fait déjà effet. Chaleur, pulsation cardiaque forte, vision troublée... Demain je me taperais une mauvaise chiasse mais hé, c'était demain hein ?
Les luths et les frestrels délivrent un tempo rapide, parfois haché pour redonner du rythme, un sons comme jamais vous n'en entendrez à l'un de ces banquets de vieux gâteux. Un sons jeune, frais, nouveau, débridé.
J'apprécie l'instant. Je suis dans l'instant. Mon bassin bouge en rythme, mes mains s'agitent devant moi, dessinant de petites vagues. Je ressens l'ambiance électrique tout autour de mon corps. La chaire qui s'agitent, s'échauffe, transpire, danse et jouis.
Le bonheur il est là les enfants, ici et maintenant.

- Blaise ! Blaise !
- Putain, Suife ! Tu casse ma vibration là ! J'étais d'dans !
Je regarde sa face. Elle est ronde ronde ronde. Et rouge rouge rouge.
- Il y a la milice Blaise !
- Ah.
Je bloque.

Je me triture l'esprit. Que vais je faire ? Que vais je dire ? Non... : que dois je dire. Je souris, c'était mieux. Je m'extrait alors de la cuisine, la tête si vide que j'en frissonnais.
Je pile instantanément et extrait en hâte le pochon de mon manteau.
D'un coup je pousse Boule de Suife contre un mur et le regarde droit dans ces yeux de porc.
- Tu fous ça dans ton froc.
Il n'a pas le temps de rétorquer quoi que ce soit qu'un pochon de sumak était apparu dans sa main potelée.

D'un geste sec je tire mon manteau pour le remettre droit et d'une main je vint remettre en ordre mes cheveux en bataille.
Aller, à toi de jouer champion t'es le meilleur.

J'ouvre la porte en grand et sursaute presque face à l'agression du vent glacial. Yeux rouge et cernes prononcées, en caleçon et chaussette longue, je fait face à deux miliciens, l'air mauvais.
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Elric de BeaumontSergent
Elric de Beaumont



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MessageSujet: Re: Décadence    Décadence  EmptySam 10 Juin 2017 - 15:55
Marbrume la nuit.
Les gens honnêtes ça dort la nuit. Mais là il est quatre heures du matin. Tout le monde dort à cette heure-là. Les gros marchands ils ont pas oublié de fermer à clé leurs entrepôts, les paysans ils ont fait leurs prières avant de se cacher sous leurs couvertures de fourrure. Mais quatre heures du mat c’est tard, très tard. C’est un petit moment de battement, lorsque les boulangers rêvent encore dans les bras de Rikni, mais que les fêtards les plus invétérés sont déjà allés cuver de leur soirée. Même la milice de paix elle dort à quatre heures du mat. Il n’y a que des truands pour être encore debout si tard.
Il n’y a que des gens... Comme moi.

Aidé du dizenier Étienne la Carpe, nous profitions du couvert de l’Esplanade pour être en planque. Habits civils, vêtus de noir, le visage camouflé par des masques, nous marchons dans les rues pavées et si froides de l’Esplanade. Nous tâchons d’éviter les rares patrouilles de miliciens qui maintiennent l’ordre dans les détours des parcs, des kiosques et des jardins. Non pas que nous risquons quelque chose. Mais je n’ai pas envie d’avoir à m’expliquer envers des inféodés, des subalternes qui garderaient mon visage et la rencontre nocturne dans leur esprit, qui iraient lancer des rumeurs infondées sur mon honneur. L’honneur ça se règle avec des duels, et j’ai pas le temps de corriger tout le monde cette semaine.
Cachés sous un porche, on observe le manoir de Tourres, le seul qui soit encore illuminé en bruyant aussi tard dans la nuit. Étienne, sourcils froncés, tente de déchiffrer ce qui est écrit sur le devant. Il mime avec ses lèvres qui n’existent plus, car brûlées depuis longtemps. Étienne ne sait pas lire, mais il apprend. Une jolie initiative, qui ne me plaît pas du tout ; S’il savait lire, il serait capable d’apprendre des choses sur moi, car outre son analphabétisme, cette enflure est sacrément intelligente, plus que la soldatesque de base dans ma milice...

« Tu veux savoir c’est quoi le charabia dessus ?
– Important ?
– Des prières va. L’ancien propriétaire de ce manoir était le haut-prêtre Philippe de Tourres. Le gros bonnet clérical. Le gars qui a marié le comte Morion à la rousse de Mirail. Celui dont on dit que l’esprit hante encore les marais...
– T’y crois ?
– Pourquoi pas. Les bannis ont juste besoin de prier, eux aussi. »


Mais Philippe de Tourres a canné. Ou plutôt, il est disparu, sans laisser de traces. Le problème quand les gens disparaissent, c’est que les gueux idiots n’acceptent jamais leur mort. Comme dans les pièces de théâtre ! Ils sont persuadés qu’à la fin se produira un Deus Ex Machina, que le gentil va chevaucher sur le palefroi blanc lors du dénouement, trancher tous les litiges, rétablir la paix, et qu’on scandera son nom. N’en déplaise au duc Sigfroi, une quantité, voire une grande majorité de marbrumois attendent avec impatience le retour du Roi des Langres. Oh, oh comme il doit être compliqué de dormir sur ses deux oreilles pour lui. Mais je lève mon regard vers le plus haut donjon de la plus haute tour du plus haut bastion de cette cité ; Cette fenêtre, là-bas, à l’horizon, est-elle éclairée ?
Les gens honnêtes dorment la nuit.
Mais Sigfroi ?

Je fais un signe de tête à Étienne. Un homme vient de sortir de la porte d’entrée. Il a une couronne de baron sur la tête et un aspect débraillé, chemise ouverte. Il s’arrête devant un mur de la baraque et se met à pisser. Le dizenier plisse les sourcils pour le reconnaître, mais je mets vite fin au suspens.

« Édouard IV de la Malène.
– Ed’ La Malène... Pourquoi c’est familier ?
– Son père c’était Édouard le Hardi. Tu sais, celui qui est mort en emportant une dizaine de fangeux avec lui. »


Mais son fils c’était ça. Un pouilleux aristocrate, qui portait à sa ceinture, comme je montrais à Étienne en levant mon doigt à l’horizon, plusieurs pochons et des sacoches qui devaient être remplies de légumineuse, de champignons, de produits que les moines utilisent normalement pour faire guérir leurs ouailles, et dont ces jeunes gens abusent gaiement. Y en a, comment leur en vouloir ? Beaucoup de chevaliers et d’écuyers passent leur vie au fond des marais, à combattre des morts-vivants, alors, quand ils rentrent dans leurs manoirs de l’Esplanade, ils se tapent des murges d’enfer. Le fils la Malène fait partie de ces enfants terribles de l’aristocratie. Je me demande combien il y en a comme lui à l’intérieur.

On attend deux minutes après qu’Édouard soit rentré à l’intérieur. Notre travail n’est pourtant pas d’attendre un flagrant délit, ou de casser la fête. On est là pour tout autre chose, et pas tellement en mission officielle. Finalement, j’ordonne à mon dizenier de sortir son brassard d’identification. Un petit enseigne fait d’éteint et de plombe, qui représente une larme de sang et une rose, les couleurs du duc Sigfroi et de sa ville princière de Marbrume. Au-dessus de nos manteaux noirs, ce morceau de métal nous identifie clairement comme des miliciens. On quitte notre cachette et on traverse la large rue, battant le pavé, pour arriver juste devant la porte. Je monte les quatre marches de marbre pour aller tambouriner du poing sur la porte en chêne, alors qu’Étienne reste juste devant la petite estrade. Tous deux les mains sur la ceinture, on attend patiemment qu’on vienne nous ouvrir.

C’est un valet qui tire la poignée. Sitôt qu’il a tiré la porte, une chaleur étouffante sort de l’intérieur, et on entend de la musique forte et des rires qui sortent de la baraque. Je prétends que des voisins se plaignent de tapage nocturne -ce qui est probablement vrai d’ailleurs, mais ce sera de la milice en uniforme qui arrivera plus tard-, et demande à parler au maître de maison.
Le valet retourne à l’intérieur, Et c’est un second gamin qui arrive. L’air famélique, les yeux recouverts de cerne, les cheveux noirs, longs et gras sur la tête, mal rasé. Un air... Mat. Pas blanc comme un cul comme la plupart des morguais sont. C’est bizarre, parce que je me souviens que Philippe de Tourres était un grand type, blond, au visage placide.
Je me frappe le torse avec mon poing et Étienne m’imite.

« Milice de Marbrume. Je suis le centenier Beaumont. Nous sommes intervenus à cause d’une plainte du voisinage.
Permettez qu’on entre jeter un œil un moment ? »


Je n’attends pas qu’il me donne l’autorisation. Je rentre à l’intérieur, poussant le baron Blaise de Tourres. Enjambant le paillasson, je me retrouve dans le couloir. Hurlements, rires, gémissements lascifs, et cette foutue musique qui casse les oreilles. Étienne me suit et ferme la porte derrière lui. Je me retrouve dans le salon, et une bonne douzaine de paires d’yeux se tournent vers moi. Les rires se calment, les sourires disparaissent en grimace, il y a quelques bouffées d’air peinées qui sont prises ; Mais la musique vient d’une autre pièce, et ne s’arrête pas.
C’est là que je vois le type que je suis venu chercher. Tout rouge, tremblant, il baisse les yeux en me voyant. Je fais une courte révérence en l’observant.

« Votre seigneurie ! Vous êtes donc bien ici !
Mais enfin, à quoi cela rime ? Votre père vous cherche, il s’est fait un sang d’encre !
– Pa...Papa ? Papa veut me parler ? »


Je me mis à froncer les sourcils en me redressant. Son padré m’avait prévenu, « mon fils n’est pas une lumière », mais je ne m’attendais pas vraiment à ça. Ses yeux caves, sa bouche entrouverte, ses mains qui se frottent entre elles. Inquiet, je tournais le regard vers Étienne, qui entrait tout juste dans le salon. Il souriait comme un diable. Comme si la situation était risible.

« Oui votre seigneurie. Nous voulons vous ramener chez votre père. On va vous faire passer discrètement par la porte de derrière et vous raccompagner. »

Généralement, les nobles comprennent bien vite qu’on va juste les escorter avant que quelqu’un ne se rende compte des idioties qu’il fait, et que ça porte atteinte à son honneur. L’effet n’eut pas celui que j’escomptais. Plutôt que de le faire entrer dans le rang, il se mit à faire un pas en arrière, et à geindre.

« Non ! S’il vous plaît ! Lui dites pas que j’ai pris de la drogue ! »

Le baron Blaise de Tourres se claqua la face avec sa main.

« Et puis c’est pas moi qui aie couché avec dame Emma ! Je lui ai juste touché les... Les nénés, mais c’est elle qui a demandé ! »


Blaise décida de s’approcher du canapé, et de s’y affaler, avant d’étendre ses jambes sur une table-basse. Moi et Étienne, nous écoutions attentivement les confessions du fils du puissant vicomte.

« J’vous, j’vous en supplie, je vous donnerai plein d’argent !
– De l’argent, hein ? Vous entendez ça, dizenier ?
Je me mit à railler vers Étienne.
– Oui sire Beaumont. On dirait bien qu’il y a une tentative de corruption d’un agent !
– Et ça c’est puni du bannissement. J’espère que vous n’avez pas peur du noir et des monstres votre seigneurie. »


Nos plaisanteries furent probablement prises au premier degré par le petit sire. Car soudain, un silence de mort s’empara de la pièce, et on entendit un écoulement d’eau qui émanait de lui. Ses braies devenaient humides. Et d’un coup, Étienne de la Malène se mit à hurler.

« Putain ! Matez ça ! Boule-de-suif s’est encore pissé dessus !
– ... « Boule-de-suif » ?
– Non c’est pas vrai ! Hurla une voix venue d’une autre pièce. C’est pas possible ! »


Un homme bien habillé sorti d’une chambre à coucher, d’où on entendait des grincements de literie et une fille qui hurlait. Le jeune noble ne me regarda même pas, et à la place, il se mit à pointer le petit fils de vicomte en rigolant de façon aiguë.

« Ah trop la honte ! Y se pisse dessus ! Y sait pas contrôler sa vessie ! Tu fais pipi au lit aussi bouboule ?!
– Haaaan ! Han oui !
– Attendez mon épouse, il faut que je regarde ça ! »


Douce Anür toute-puissante. Grand Serus de la Terre. Sainte-Rikni divine. Je crois que je réalisais petit à petit ce qui était en train de se passer.
Surtout que, des braies de « boule-de-suif », coulait de la poudre mélangée à la pisse. Je m’approchais de lui, et lui tirait le pantalon souillé pour en sortir un pochon. Édouard se mit à crier.

« Blaise ! Pourquoi tu l’as fait cacher tout ça dans son slip ! Tu sais pas qu’il est pas capable de se contrôler ! »

Je laissais le pochon retomber par terre. Pourtant, il ne me vint même pas à l’idée de tirer à l’oreille du fils du vicomte, ou de lui passer une correction. Tout au contraire. Je prenais une voix gentille et voûtait un peu le dos.

« Allez vous changer votre seigneurie, et nous vous ramenons chez vous. »

Puis, pivotant le torse, en quatre pas, je m’approchais de sire Blaise, qui était avachi sur le canapé.

« Debout, le déchet. Lève ton fion.
Regarde-toi. Tu sais que ta soeur c'est une femme respectable ? Et qu'il y en a qui veulent canoniser ton frère ? Respecte-toi. Allez, bouge, debout. Va faire en sorte que boule-de-... Je veux dire, sire Simon trouve des vêtements propres. »
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MessageSujet: Re: Décadence    Décadence  EmptySam 10 Juin 2017 - 22:01
Au mot "déchet" je ressentis immédiatement le sourire éclatant de Shervin, lui fendant le visage d'une oreille à l'autre, rieur. Il finit de descendre les escaliers menant au salon où nous nous trouvions en même temps que le sergent mit un point final à son invective envers ma personne. Shervin n'en pouvait plus, il hurla plus qu'il ne ria aux éclats :
- Po po pooooooooo !
L'enfoiré me prit par les épaules et me bouscula gentiment. Oui, gentiment, car il savait bien que même un pauvre mec comme moi pouvait le calmer, fragile comme un vitrail qu'il était. Alors mon "ami" pointant le sergent du doigt, odieusement railleur :
- Mais qui t'es toi pour lui parler comme ça ?
Là le doigt de Shervin vint par trois reprise s'écraser sur le plastron du sergent qui ne bougea pas d'un cil.
- Tu sais t'es qui ? Moi je sais : T'es personne. T'es que dalle. Sergent "machin" je te le dis : t'es bon qu'à te faire pisser dessus par tes supérieurs...
Le nobliaux se mit alors à lui tourner doucement autour, il jouissait de rabaisser le milicien. D'un coup d’œil je vis en haut Emma et son amant de la soirée descendre pour assister au spectacle.
- T'as envie de me cogner hein sergent que dalle ? Oooooh mais c'est dommage tu peux pas.
Il mit une main devant sa bouche et fit une courbette, le regard puant de comédie.
- Et oui le sans dent, tu me touche, mon père te fait virer dans l'instant de ton poste. Là tu pourras retourner dans les chiottes où t'as mère a eut le bonheur de te chier pour attendre de creveeeeeer.

Ma tête surchauffait. Et je savais que cela n'était pas seulement du au sumak. Gorge sèche, rythme cardiaque battement à tout péter...
Je pris Shervin par le col et lui claqua une baffe à lui en péter les dents.
La gifle raisonne dans le salon.
Silence.
Froid.

Passé le moment de surprise le jeune nobliaux, à terre, une main sur sa joue rougie, me décoche un sourire. Venait il de se découvrir un nouveau fetish ?
Taré.
Je me retourne vers le centenier Beaumont :
- Mes... excuses messire. Les jeunes cons qui vous prennent de haut ça doit être votre pain quotidien alors permettez moi de vous soulagez pour ce soir.
Je m'engage personnellement à ramener Samuel chez lui dans l'instant.
Mais, de grâce, servez vous du vin pour votre peine. Je vous invite.

J'eut gardé la mine grave tout du long. Se faire traiter comme une sous merde je connaissais. Aussi vous n'avez pas à douter de ma compassion pour le milicien.
Et puis, si je pouvais faire passer à ce Beaumont une agréable soirée, je suis certains que cela aura des retombées bénéfiques pour... le futur.
Je me tourne, décoche un regard à Emma et d'un geste discret du menton lui désigne le milicien derrière moi. Elle savait ce qu'elle avait à faire.
Autant je ne pouvais considérer autrement son époux que comme la larve soumise et vicié qu'il était, autant elle... c'était tout autre chose.
Une "amie" ? Oh non. Mais presque.
Emma, ne frissonnant pas un instant de sa nudité, alla se coller à Beaumont, un bras autour de son cou puissant, son autre main palpant son entre jambe. Un regard de chienne au dessus de ses lèvres charnue, de son expression ne découlait qu'une chose : prends moi... violemment. Elle lui susurra quelques mots à l'oreille et dégagea doucement son emprise.
Du reste je n'en vis pas plus, partant déjà, enjambant Shervin toujours assis par terre, sans le moindre égard pour sa personne et vins trouver Samuel :
- Aller sac de gras, on va te changer.
Le fils du vicomte s'offusqua :
- C'est Boule de Suife !
- Ouais... ouais. Lançais-je par dépit. Ramène toi on va te trouver quelque chose à mettre tu veux.
Ça c'était vite dis. Peut être qu'un rideau pourrait servir à confectionner une sorte de jupe à la hâte ? Pour une histoire des quelques minutes de route on allait pas se prendre la tête non ?

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