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| La Peste soit du monde! [Libre] | |
| GauveninPrêtre
| Sujet: La Peste soit du monde! [Libre] Lun 26 Oct 2015 - 21:20 | | | C'était une après-midi sèche, où la boue rembourrée de crottin séchait en une croûte informe sur les pavés, fournissant aux pieds un sol plus dur que mou d'où s'échappait parfois des senteurs écœurantes. Sur la petite place entourée par des échoppes, une petite estrade en bois était installée. On aurait pu en parler, de ce cercle quasi-parfait autour duquel se rassemblait la riche vermine de la cité! Une horde de commerçants presque opulents qui tentaient de voler au petit peuple les derniers deniers qui lui restaient, monnayant la vie des perdus contre leur monnaie! Voleurs de comptoir, convaincus qu'un tas de métal jaune leur permettrait de survivre à une mort annoncée entre les griffes des sbires des dieux!
Mais au milieu de ce chahut infecte, créé par la cupidité et la stupidité humaine, se dressait l'homme de la raison! Ce père encapuchonné, dont seule la bouche était visible sous son masque de lin noir comme la mort! Les gens se tournaient vers lui, inquiétés qu'ils étaient par la présence à ses côtés d'un fangeux enchaîné, entouré de deux hommes en armure légère, possédant capuchons et lames au fourreau.
Grimpant sur l'escalier de bois monté à la hâte, observé par un public ressemblant plus à des rats tentant de se comporter comme des hommes, l'être regarda ses pairs. Crachant au sol un mollard répugnant, dégoûté par toute cette racaille vivante, il clama d'une voix qui se voulait forte:
-"Les Fangeux veulent notre destruction!"
Quelques clochards, ivres par leur consommation d'un vin moisi par la mousse des ruelles, éclatèrent d'un rire gras comme le cul d'un moine. C'était l'évidence que les Fangeux voulaient la mort des hommes, une déduction digne d'un enfant!
-"Et vous restez-là dans votre chiasse, à faire comme si de rien n'était, à vendre vos fariboles, vos aliments et vous jouets de chair à fort prix alors que vous devriez vous préparer à vous battre!"
Les commerçants levèrent la tête, outrés, alors que la foule s'agglutinait un peu plus et que des huées partaient de certains points.
-"Peuple de Marbrume! Réfugiés d'autres contrées! Que faites-vous ici à vous complaire dans votre crasse alors qu'un monde attend sa reconquête!
Notre destruction n'est pas la volonté des dieux! Les Fangeux sont leur ultime épreuve avant la béatification de l'espèce humaine! Seuls les dignes et les braves auront accès à une éternité de félicité!"
Beaucoup s'étaient tus, certains écoutaient, d'autres tournaient les talons, estimant qu'on leur avait servi assez de diatribe verbeuse comme cela.
-"Les nobles et les bourgeois ne voient pas la Vérité! Ils se cachent derrière leurs murailles, intouchés par la Grâce de la Trinité! Mais cela peut changer! Le peuple doit montrer le chemin comme il l'a toujours fait! Nous devons prendre les armes et détruire les Fangeux par la force!
Méfiez-vous des hérétiques, des athées et des monstres! Ils ne voient pas la pureté de la cause et doivent être purifiés par la flamme et l'acier! Par la force! Les Fangeux peuvent être tués, ils peuvent être vaincus! Par ma sainte volonté je peux le prouver!"
Ses deux acolytes amenèrent sous lui la créature enchaînée qui tentait de se débattre de l'étreinte de métal qui l'entourait. Sortant une dague, Gauvenin transperça la tête du monstre et lui ouvrit lentement le crâne vers le menton, laissant la bête hurler de haine alors que ses cris se transformaient bientôt en un gargouillis répugnant, alors qu'elle s'effondrait en arrière. Son sang s'écoulait lentement de sa plaie, provoquant un glouglou qui s'écoulait dans les caniveaux artériels de la ville.
Dans un geste grandiloquent, le prêtre leva ses mains au ciel, comme pour implorer les dieux.
-"Ils saignent! Ils meurent! Alors peuple, quelle excuse as-tu pour ne pas prendre les armes et sortir affronter l'engeance de tes faiblesses?
J'exige que les petites gens partent à l'assaut du monde sous la direction des Disciples de la Trinité! Les fils du Mal doivent à être anéantis!"
Il avait presque hurlé sur la fin et la populace était davantage apeurée que séduite. Mais quelques applaudissement survenaient ça-et-là...
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| | | Theodore SalemainSoldat
| Sujet: Re: La Peste soit du monde! [Libre] Lun 26 Oct 2015 - 22:06 | | | Ah franchement c'était une belle après-midi. La place puait, on risquait toujours de crever chaque jour à cause des fangeux, il y avait trop de monde, et en plus il fallait qu'un religieux se ramène pour faire un discours… Et bon sang c'est bien à ce genre de moment que Theodore préférerait être en mission car mine de rien fangeux, ou pas. Un petit tour dans les marais doit être moins dangereux qu'une foule suivant les délires d'un fou sanguinaire. Souvent parce que les fangeux ne vous prenaient pas à mille contre un. Parce qu'ils étaient rarement milles au même endroit en faîte… Quand on était au marais en tout cas.
Après il est vrai que le spectacle du fangeux était assez impressionnant, mais ce dont se souvient Theodore surtout c'est qu'il avait bien fait de ne jamais donner son opinion sur le religion à qui que ce soit, et bon sang cela il le pensait rien qu'en voyant qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment quand le prête aller sans doute faire un sermon. Alors ordure fanatisé ? Ou gros hypocrite qui disait des paroles jolies, mais qu'il ne pensait pas le moins du monde ? Ce qui est beau avec les prêtres après tout c'est qu'on peut facilement les classer dans une catégorie…
Ah le discours allait donc commencé sur les fangeux, certes cela allait être un discours très… Rien que pour la peine il avait envie d'écouter ce discours… Qui sait ? Ce soir il pourrait en rire tout seul, et au pire il aurait bien en tête celle d'un homme qu'il n'aimait déjà pas. C'est que Theodore n'avait jamais aimé les religieux, encore les prêtres pacifistes il n'en a rien à fiche, mais ceux qui brûlent les gens. Il avait presque l'envie d'en attirer un dans une ruelle sombre, et lui ouvrir le ventre. Cela ne serait justice après tout. M'enfin pour sa part il n'éclata pas de rire, bien au contraire il écouta la discours avec un certain sérieux, et calme.
Et pour sa part il faisait ce qu'il avait à faire contre les fangeux, et puis il fallait rester en vie avant tout car il fallait que l'humanité survive, et ce que disait l'autre était évident. Évident pour tout le monde, mais bon. Il est vrai que l'autre savait aborder un bon point, oui la reconquête. On allait dire que pour le moment le discours de ce fanatique était très bon après tout il parlait de buter des fangeux, et Theodore n'avait pas vraiment envie de se faire défenseur de ces monstres macchabées. Qui le voudrait après tout ?
Et l'autre aborda le fait que les fangeux étaient soit disant une épreuve divine. Malpeste ! Si les fangeux sont une épreuve divine c'est que les dieux sont bien cruel envers leur création, et quand à l'ère de félicité ? Naissant d'un monde en ruine ? Ah sérieusement… Sérieusement cet homme était très dangereux, il y allait sans doute y avoir un véritable tôlée suite à son discours, et il faudrait mieux faire croire que l'on était conciliant envers la trinité si on ne voulait pas d'ennui…
Le peuple, la noblesse, les bourgeois. Eh bien il en avait une paire pour ainsi insulter les nobles, mais cela prouvait aussi que c'était un homme dangereux, ou très bête. Dangereux car s'il pouvait se permettre d'ainsi parler de la noblesse c'est qu'il ne craignait pas les représailles, ou très bête car les nobles pourraient avoir envie de faire taire une telle voix pour une bonne raison. Éviter de se faire trancher la tête, ou une émeute. Après tout quand on est au pouvoir au tâche d'éviter que le peuple vienne te destituer…
Et il fit ensuite le discours sur les athées, les monstres, les hérétiques. Avant ensuite de décider de faire une petite démonstration sur un fangeux. Sympathique… Il se demandait combien d'hommes avaient péri juste pour ramener un fangeux encore remuant à Marbrume… puis voyant que le discours était terminé, et que tout le monde semblait soit apeuré, ou encouragé… Theodore se demande combien de menuailles allaient crever pour ce genre de stupidité, après tout c'est peut-être beau d'envoyer le petit peuple dans le marais, mais ils ne sont ni entraînés, ni disciplinés ce qui faisait qu'il y avait peu de chance qu'ils tuent beaucoup de fangeux avant de se faire massacrer.
Oui une chose vraiment stupide en faîte… Mais il verrait bien, il se dit donc que ce serait une idée de voir l'évolution de la chose, il resta donc sur la place à observer calmement ce qui se passait… Il réagirait bien en conséquence. Et il vit non loins des hommes du peuple qui s'écrièrent à l'égard du prêtre.
"Comment devons nous nous y prendre?"
"La sainte trinité vous as t-elle dite tout cela?"
"N'est-ce pas la tâche de la milice de tuer les monstres?
"Pourquoi nous n'allons pas tuer les nobles? Ce sont eux qui nous gardent enfermés ici à comploter au lieu de se battre."
En somme tout, et rien, et pour le moment il se contentait d'écouter, et de regarder la scène. Après tout n'était-ce pas un magnifique spectacle? Bien plus amusant que l'arrachage de dent sur la place publique... |
| | | Lorentz LuisambreBûcheron
| Sujet: Re: La Peste soit du monde! [Libre] Mar 27 Oct 2015 - 1:34 | | | La journée avait si bien commencé...
L'air salin, une bière ambrée et un morceau de pain noir pour écouter chanter le vent du large et ses murmures d'ailleurs... un soleil qui chauffait jusqu'au fond de l'âme, Un soleil qui ne pouvait décidément pas être celui d'une fin du monde...
Serein, Lorentz remonte en sifflotant depuis le port, essayant de se remémorer les paroles qui lui etait venues à l'esprit pour l'air qu'il a entendu tout à l'heure?...
Un double stimuli l'arrache à ses pensées : la puanteur et les éclats de voix.
Pinçant le nez il s'approche, se faufile, poussé par la curiosité.
Arrivé à proximité de l'homme cagoulé de noir, il s'arrête, surpris par l'étrange scène, et écoute avec attention ; Hochant vaguement la tête au début, puis soupirant, .avant de tordre la bouche de dégoût.
À la dernière réplique de l'homme en noir, il avance encore d'un pas.
Puis, de sa voix basse et cassée qui peine à percer le tumulte:
-"Alors, on peut tuer un fangeux enchaîné, à trois? C'est une nouvelle incroyable dont nous vous sommes bien reconnaissants messire..."
Sa voix a trainé sur le dernier mot. il hoche la tête, puis:
-"Vous exigez?...Allez vous séant nous guider vous-même hors des murs, occire tout de même tous ceux qui errent hors de murs?"
L'ombre d'un sourire narquois relève le coin de sa levre gauche, tandis qu'il penche un peu la tête, essayant de deviner le regard de l'homme derrière la cagoule... |
| | | GauveninPrêtre
| Sujet: Re: La Peste soit du monde! [Libre] Jeu 29 Oct 2015 - 16:19 | | | La foule l'entourait, maintenant à distance par quelques partisans ou frères qui venaient en renfort alors que le sermon avançait. Oui, c'était là le comportement voulu! Ces plébéiens sales et mal dégrossis apprendraient bientôt la véritable foi, la vraie piété et la seule Vérité! Ah, que la lumière bénie des enseignements de Gauvenin et de ses paroles pieuses tranchaient avec la noirceur abominable de la horde d'ignorants qui se massaient autour de lui! Pourtant, inquiet, un de ces serviteurs lui murmura, alors qu'il apportait une outre d'eau.
-"Mon Guide, la milice n'est pas encore assez illuminée par vos mots, ils pourraient arriver d'une minute à l'autre et vous arrêter..."
Mais le prêtre supérieur ne fit que rire après avoir but à grandes gorgées. Sa gorge hydratée renforçant sa voix!
-"Allons, mon enfant... Si les choses tournent mal, la foule bloquera le Guet suffisamment longtemps pour que je puisse rejoindre le temple. Vous me suivez rapidement, ne t'inquiète pas pour moi et prépare les deux offrandes et les huiles."
Satisfait, il laisse son acolyte vaquer à ses missions et se releva pour continuer à enflammer une foule qui se questionnait. Le doute avait germé dans les âmes, les interrogations se pressaient à leurs lèvres, ils commençaient à voir le mensonge dans lequel leur vie les avait bercés.
-"Les intentions de la Sainte Trinité me sont claires! Marbrume est leur élue! L'ultime bastion pour mener les hommes à la salvation! Mais avant tout, il faudra ramener de l'ordre dans la Cité! Que les nobles aident les manants! Que les prêtres guident le peuple! Que le Tiers-Etat cesse de fréquenter catins, souteneurs et artistes aux tournants érotiques qui écoutent leurs couilles plutôt que leur foi!
Ouvrons les portes de cette racaille qui ramollit la puissance des hommes et qui traite les femmes comme des objets, déplaisants à nos adorées Rikni! Cessez vos flagellations, cessez vos repentances illusoires! Les dieux ne veulent plus de vos paroles inutiles, ils souhaitent des actes clairs! Acolytes, amenez les offrandes!"
Vinrent alors, enchaînés, un homme et une femme, tous les deux blessés et sales, comme s'ils avaient été traînés dans la boue. La dame avait sans doute était jolie mais le masque de blessures et de terre qui lui ornait le visage lui donnait une apparence d'affreuse mégère. Un acte calculé par le Guide pour la rendre antipathique auprès des futurs fidèles. Vêtus de haillons, ils furent amenés sur le petit escalier à côté de Gauvenin. Couchés puis attachés, le prêtre se pencha au-dessus d'eux, attrapant un tonnelet de bois qu'il déversa sur les corps des deux êtres apeurés.
-"Par la Sainte Trinité, que ces huiles consacrées vous purifie de vos crimes! Puisque vous faites le mal de mille manières, puis que vous ignorez mes exhortations pour votre salut, il ne me reste qu'une seule solution pour sauver vos âmes!"
Avec une lenteur calculée, il les couvrit de la substance jaunâtre. Rapidement, il ordonna qu'on mouille le bois tout autour de lui. La place était assez large pour ce qu'il comptait faire, mais on était jamais assez prudents. Un nouveau novice lui apporta une torche flamboyante, que Gauvenin pencha au dessus des enchaînés qui criaient à présent de peur. Il recula et cria à la foule:
-"Deux criminels! Un catin et un coupe-jarret! Quel sort doit leur être réservé? Le pardon? Deux coups de fouet? Non! Je vous dis non! Seule la Trinité sait punir!
La milice ne nous sauvera pas, les nobles ne nous sauveront pas! Seuls les Temples le peuvent!
La destruction des vices puis celle des Fangeux par les mains des dévots, voilà la volonté des dieux! Et moi... Et moi je suis leur instrument!"
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| | | Theodore SalemainSoldat
| Sujet: Re: La Peste soit du monde! [Libre] Dim 1 Nov 2015 - 14:00 | | | Visiblement il y avait un bougre qui voulu faire résonner sa voix. Tiens c'était pas l'autre bûcheron ? Pensa Theodore en le voyant de loin qui était en train de ramener sa fraises devant le prêtre. Eh bien, il devait en avoir une sacrée paire pour oser faire cela mine de rien… Et visiblement il semblait en plus se montrer narquois envers le prêtre, eh bien… Theodore sentait l'ironie des paroles, mais pour oser le dire il fallait soit du courage, ou être totalement inconscient… M'enfin surtout qu'il sentait que l'autre fanatique avait certainement une idée derrière la tête, après tout ce serait trop facile sinon ?
Et le prêtre reprit son discours, en parlant de trinité tout ça, de Marbrune qui était élue par les dieux, alors que si c'était les dieu qui avaient provoqués tout ça Theodore serait plutôt du genre à se dire que soit les dieux étaient des sacrés connard, ou soit qu'is n'y avait aucun dieu pour guider les mortels vu qu'après tout si les divinités étaient bienveillantes pourquoi laisseraient-elles ainsi leurs enfants souffrir ? Après ramener de l'ordre dans la cité c'était pas forcément une mauvaise idée, mais bon. Theodore aimerait bien voir ça.
Et ensuite disons que le prêtre prépara des offrandes qui avaient tout l'air… Il était sérieux ? Il allait brûler vifs des gens en place publique ? Comme ça ? Mais… Le guet ne tolérerait certainement pas cela pensa t-il… Et il recouvrait une femme, et un homme d'huile, et de substance jaunâtre tout en mouillant le bois autour… Mais il allait vraiment le faire ? Pensa Theodore en voyant le prêtre se pencher sur les deux futurs suppliciés avec sa torche… Et dire que Salemain aurait pu être à la place des ces deux là vu qu'il était athée… Sale situation.
Et puis il était milicien d'exploration, donc ce ne sont pas ses affaires. Si le guet était incapable d'intervenir, il n'avait pas à risquer sa vie au risque de se faire châtier par la foule… Et il avait déjà vu des personnes aller chercher des gardes, mais… En y réfléchissant bien il risquait de se faire très mal voir à ainsi regarder une exécution publique sans rien faire…
« Mon père ! Ne faut-il pas leur laisser implorer la trinité, ou se confesser de leur péché avant de les brûler ? » Dit Theodore à voix haute au fanatique en parfait focus, qui sait ? Il pourrait peut-être gagner un peu de temps… Sans risquer pour autant sa vie face à ces malades... |
| | | Lorentz LuisambreBûcheron
| Sujet: Re: La Peste soit du monde! [Libre] Jeu 5 Nov 2015 - 0:33 | | | Fou! Fou à lier! Pas un petit manipulateur ni un petit profiteur, non, non un vrai fou...fou à lécher la pluie sur les pavés comme si c'était les larmes des dieux...fou à ne plus entendre dans le murmure du vent que leur voix qui lui parle...fou à se croire leur bras vengeur...
Il va les tuer. L'homme est un coupe-jarret que la milice pendra si ce n'est pas le prêtre? Peut-être, peut-être pas...Peut-on se fier au jugement de ce fou sanguinaire? Non...non sûrement pas. Et la fille, une prostituée? pend on pour cela? Pas encore, même à Marbrume.
La nausée lui remue les tripes en voyant l'homme masqué laisser couler l'huile, lentement. Laisser faire et partir? Juste une exécution de plus?...
Dans le regard affolé des deux victimes, l'étincelle de la vie...cette vie qui jour après jour fuit Marbrume comme l'eau un tonneau percé...cette vie qu'il aime tellement qu'il aime même celle des autres...
Mais que faire? Plusieurs hommes entourent le prêtre. Quant à la foule, comme toujours elle est sûrement dans sa sa masse indécise, prête à suivre l'orateur au fond des enfers, ou bien à l'inverse à le massacrer, la différence se jouant sur pas grand chose, un mot, un geste...
Lorentz aperçoit le milicien de l'extérieur qu'il connaît, Theodore. Il n'a pas l'air plus à l'aise que lui, mais il n'est pas homme à prendre un risque pour quelque chose qui ne le concerne pas directement. Il s'approche pourtant du prêtre, suggérant une confession...Il ne semble pourtant pas non plus homme à accorder tant d'importance à ce "détail". Une façon sans doute de temporiser.
Mais le prêtre et ses acolytes ont l'air décidés, et vont ils changer leur plan écrit d'avance pour écouter les conseils d'un milicien sur le rituel? Rien de moins sûr, et les fous peuvent bouter le feu à tout moment...
Dans une impulsion pas vraiment réfléchie, Lorentz monte sur un perron, face au prêtre et à ses hommes et il rugit, poussant sa voix basse et cassée pour essayer d'en accroître l'impact:
-"La mort! "
Il demeure un instant silencieux, jetant lentement un regard sur la foule.
-"La mort pour nous tous!
La mort pour VOUS tous!"
D'un geste lent et circulaire il désigne la foule.
-"La mort jusqu'à l'extinction de l'humanité.
C'est le seul but des fangeux. Leur en connaissez vous un autre?"
Entre chaque phrase il se tait, cherchant ses mots.
-"Et que nous proposent ces hommes?"
Un instant encore il se tait, fixant le prêtre.
-"La mort! La mort qu'il porte comme un étendard avec son masque de bourreau!"
La voix enfle encore, tandis qu'il tend son index vers l'homme en noir.
-"Tuer! Nous sommes assiégés par un ennemi terrible! Nous sommes une poignée, moins chaque jour! Et nous allons l'aider en nous exterminant entre nous? Et demain est-ce que cela sera votre tour, si ce fou juge que cela ne suffit pas?"
Lorentz secoue la tête
-"Et au nom de quoi ferions nous ça? Au nom de nos dieux? Ils sont tout puissants.! Si les fangeux étaient leur œuvre pour purifier le monde, alors...Alors pourquoi tueraient ils aveuglement bons et méchants? Pourquoi ont ils tué ma famille?"
Un long silence puis:
-"pourquoi ont ils tué les vôtres ?
A nouveau il dévisage les badauds, un à un.
-"Et ce serait alors à lui qu'appartiendrait de trier les bons des méchants, quand le fléau des dieux ne le ferait pas?"
Interroge t'il en désignant le prêtre.
-"Assez! Assez de sang! N'aidons pas les fangeux à nous anéantir"
Lorentz se tait, surpris lui même de son intervention, tandis que la foule s'agite de plus en plus, sans qu'il soit facile de discerner la tendance qui s'en dégage, si jamais il y en a une...
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| | | GauveninPrêtre
| Sujet: Re: La Peste soit du monde! [Libre] Ven 4 Déc 2015 - 15:32 | | | La foule semblait aussi comblée que curieuse, de plus en plus satisfaite par la tournure que prenaient les choses. Gauvenin aussi, entouré de ses fidèles, exultait! Non pas que la mort le réjouissait particulièrement, il aurait même eu tendance à la haïr pour lui avoir pris sa femme, mais le sentiment d'œuvrer pour le Bien Commun le grisait. Certains acolytes le couvaient d'un œil bienveillant, comme l'enfant reconnaissant à son père pour l'éducation qu'il lui a fourni.
Et voilà que cet énergumène, cet espèce de fou ressemblant à un ours se dresse devant lui, accroché comme écureuil à un balcon, en déclamant des vers comme s'il se faisait poète royal! Un instant, le prêtre sentit ses fidèles s'avancer, armes à la main, pressés de faire taire l'arrogant qui osait mettre en doute la parole du prophète avec ses borborygmes blasphématoires. Leur maître les retint de plusieurs gestes brusques. Il fallait combattre le feu par le feu, l'acier par l'acier et l'impie par le divin. L'exercice lui rappelait les joutes théologiques de ses années de formation, où les prêtres s'amusaient à voir qui défendait le mieux sa foi. En fait, il retint même un petit rire: cet homme ne pouvait être qu'un sot, un fou. Un fou qui ne comprenait pas à quoi il s'attaquait. Dans un grand geste théâtral, Gauvenin leva les bras en l'air, laissant flamboyer la torche vers le ciel.-"Assez de morts, assez de morts! Oui! Assez de morts inutiles et vaines des braves pieux qui meurent des truands et des bêtes!
Oui à la mort des rebus de l'espèce humaine! Que devons-nous faire sinon? Pardonner aux abominations? Pardonner à ce brigand, ce tueur? Pardonner à cette catin qui prend plaisir à empoisonner nos soldats de sa chaude-pisse et la vérole?"Il pointa son "adversaire" du bout de sa torche, la violence transpirant de tous les ports de son geste.-"Les Fangeux sont l'épreuve des dieux, celle qui décidera du destin de l'Humanité. Il est du devoir de notre Sainte Eglise et de notre Sainte Trinité de faire valoir les lois divines sur terre! Nous ne pouvons laisser les traîtres, les fous et les malveillants s'en prendre à notre civilisation!
Alors, je te le demande, bon peuple! Que devons-nous faire? Pardonner? Ou anéantir les immondices qui menacent la paix fragile de Marbrume? Les dieux ont déjà répondus! Ils m'ont déjà transmis leur volonté!"- Spoiler:
Alors, la foule va-t-elle suivre ou pas? Je vais jeter un D50 et y retrancher 3 (joueurs présents). Si le résultat est supérieur à 25 elle suit, sinon non.
Résultat: 30-3=27, elle suit de très peu. La plupart des voix anonymes encourageaient le curé à perpétrer son acte de purification publique, mais d'autres, discordantes, refusaient un châtiment aussi atroce.
Alors la torche descendit, dans cette lenteur interminable qui précède la mise à mort. Elle toucha l'huile et les branches sèches. La première flamme naquit, jaune et faible, grandissant rapidement comme si une force ésotérique s'employait à la rendre plus puissante. En une vingtaine de secondes, les corps des condamnés s'étaient enflammés et leurs plaintes résonnaient à travers les cris de joies ou de panique de la foule. Alors, le prêtre se tourna vers ce peuple qu'il aimait et déclara:-"Que les dieux pardonnent leurs crimes! Car à Marbrume, nous ne pouvons plus tolérer le Mal!" |
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| Sujet: Re: La Peste soit du monde! [Libre] | | | |
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