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 Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]

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MessageSujet: Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]   Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle] EmptySam 1 Juil 2017 - 11:20
Fin Mai 1165


Aujourd'hui ma journée de travail débutait en ce début de soirée. En effet, je devais me rendre à l'effeuill'âge pour continuer un apprentissage que je voyais inutile. Toutefois, c'était là le souhait de Madame Calderan. Tu comprendras plus tard, me disait-elle avec son sourire imparable.
Même si je restais sceptique, ma confiance envers ma maîtresse venait rapidement à bout de mes doutes. Alors, je verrais bien, me dis-je alors que l'établissement était devant moi.
Au fond de moi, je sentais mon âme se salir à chaque fois. Ce lieu de luxure où se voyait de nombreux nobles, bourgeois s'amusaient des moeurs me répugnait.

Un sourire de composition sur le visage, je devais lutter contre cela, et accomplir mon devoir, au moins, il y avait de l'argent à gagner.
J'ouvris la porte du bordel, les deux gardes me laissèrent passer, après tout, ils étaient comme moi, des clébards de la veuve noire.
Je montai les marches rapidement afin de rejoindre le bureau de Madame, là, j'ôtai ma veste. Et comme souvent le désordre régnait.

Il était alors temps de ranger, ce que j'entrepris. Au loin l'air léger, les rires des clients et des employées. Puis distinctement, j'entendis un.
-" Elle est douée cette petite dernière, une jolie brune, elle possède un art pour danser envoûtant..."
-" Et son charme ! "
-" Ah Ah je vois à tes yeux que tu as passé un bon moment !"
-" Et toi donc, tu ne tiens plus, d'ailleurs je me demande si je vais pas lui payé un petit verre.
-" Tu sais que Victor l'a déniché alors qu'elle travaillait au port."
-" C'est un très bon coup, nul doute là-dessus... On dirait qu'elle connait tous nos secrets pour exalter nos sens."

Une discussion qui se dissipa au milieu des autres. Toutefois, elle m'intrigua. J'étais incapable de l'expliquer, brune, un art exquis de la danse. Non, je ne pouvais pas y croire. Je bondis, et cherchai à m'ôter cette épine. Je sortis du bureau. Et frénétiquement je descendis les marches pour me rendre dans la salle principale, une fumée enivrante y dominait.

Le regard balaya la pièce jusqu'à ce que je tombe sur Gisèle ! Mon coeur s'emballa, elle était en train de discuter avec deux personnes, aguicheuses, son pouce sur ses lèvres, son bustier rehaussant sa poitrine, et son regard pétillant.
Et ces deux là, la bave aux lèvres ?! Ils me dégoûtaient tout les trois !
Toutefois, je gardai une certaine discrétion.
Lorsque Gisèle s'éloigna des deux hommes, je la suivis un peu avant d'intensifier ma marche. Puis d'une prise soudaine les doigts de l'une de mes mains serraient son poignet pour l'attirer dans les escalier en ne me souciant guère si elle portait des talons. Le geste était violent... Presque brutal, il fallait dire que depuis notre première rencontre, nous avions, une espèce de relation destructrice et tumultueuse, où ne régnait que des sentiments contradictoire, où le bien ne voyageait pas sans recevoir à l'instant un poignard du mal.

D'un coup de pied j'ouvris la porte du bureau de la maîtresse des lieux avant de la refermer. Je plaquais la prostituée contre la porte avant de l'embrasser, puis de la relâcher sans l'ombre d'un peu de tendresse.
-" Depuis quand tu travailles ici ? " Dis-je avec une colère contenue.
-" Pourquoi ce silence depuis quelques jours ? " Concluais-je en embrassant sa main, et en me laissant enivrer par son parfum.
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Gisèle MessonnierProstituée
Gisèle Messonnier



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MessageSujet: Re: Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]   Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle] EmptyJeu 6 Juil 2017 - 22:20
« Où tu vas là ? »

En passant par la porte de sa chambre qui donnait directement sur l’extérieur, Gisèle avait voulu s’échapper discrètement de la taverne. Malheureusement pour elle, Claudin avait une sorte de sixième sens lorsqu’il s’agissait de faire chier ses employées, si bien qu’il était sorti chercher de l’eau au moment même où elle descendit les escaliers. Comme à son habitude, il l’observait d’un air mauvais, les bras croisés, attendant une justification qui ne vint pas.

« Tu vas voir ce fils de putain de marin, c’est ça ? »

Gisèle tiqua lorsqu’il mentionna Barral ; elle n’aimait pas qu’il parle de lui, encore moins en ces termes. Elle pouvait supporter nombre de ses provocations, mais pas celle-là. Elle le fusilla du regard, s’apprêtant à le remettre à sa place, mais fut interrompue par une tête blonde qui apparut dans l’ouverture de la porte :

« Hé le vieux, y a la p’tite rouquine qu’a encore fait des conneries, y a du vin partout là ! »

Claudin grommela quelques mots, maudissant la pauvre Lucie d’être aussi maladroite, puis retourna à l’intérieur, non sans jeter un regard noir à sa plus vieille employée au préalable. Avant de disparaître à son tour dans la taverne, le jeune Jack lança un clin d’œil à Gisèle. Elle le remercia rapidement, lui promettant qu’elle lui revaudrait ça, puis s’éloigna en vitesse de l’établissement afin de rejoindre le quartier de la Hanse.


Malgré ce contre-temps, elle arriva avant que l’Effeuill’Âge n’ouvre ses portes. Elle rejoignit ses collègues, qui apportaient déjà les dernières retouches à leurs tenues. Pas vraiment d’humeur à se mêler aux discussions, elle se contenta de les saluer brièvement avant de s’atteler à son tour aux préparations. En réalité, cela ne lui prenait que peu de temps, pour la simple et bonne raison qu’elle ne se maquillait pas et qu’elle ne portait aucun bijou. Elle se contenta d’enfiler une robe aux tons bordeaux, simple mais élégante, dont le bustier mettait en avant son opulente poitrine, et de quelques gouttes d’un parfum qu’elle avait emprunté à l’une de ses consœurs.

Les portes du bordel s’ouvraient tout juste lorsqu’elle eut fini de se préparer. Accompagnée d’une autre prostituée qu’elle écoutait d’une oreille distraite, elle pénétra dans la grande salle où se réunissaient déjà plusieurs clients. Très vite, sa collègue l’abandonna pour rejoindre l’un de ses habitués qui la regardait avec insistance. Gisèle, elle, se dirigea vers le bar, où elle se sentait le plus à l’aise. Elle n’aimait pas se prélasser dans les fauteuils en attendant qu’un homme vienne lui parler, elle avait besoin de s’occuper, de faire quelque chose de ses mains. Elle n’eut même pas le temps de s’approcher du comptoir que deux bourgeois l’accostèrent. La prostituée les accueillit avec un grand sourire : elle les connaissait bien, elle les avait « servis » déjà plusieurs fois. Les deux clients dominaient la conversation, contant les récents succès de leur commerce et complimentant (parfois lourdement) les différents atouts de la jolie brune. Peu intéressée par la conversation, Gisèle se contentait de paraître impressionnée lorsqu’ils vantaient leurs exploits et de leur offrir quelques sourires lorsque leurs regards se perdaient dans son décolleté.

Bien vite cependant, elle ressentit le besoin de s’éloigner un peu de la grande salle. Prétextant un mal de tête, elle coupa court à la discussion, leur promettant qu’elle reviendrait les voir un peu plus tard. Elle s’apprêtait à sortir de la pièce lorsqu’une main vint saisir violemment son poignet, la traînant dans les escaliers.

« Alfonso ? Que… »

Elle ne finit pas sa phrase. Le jeune homme ne la regardait même pas alors qu’elle peinait à le suivre perchée sur ces talons dont elle n’avait pas l’habitude. Brusquement, il ouvrit la porte du bureau de Dame Caldéran et, à l’abri de tout regard, l’embrassa brutalement. Encore abasourdie, Gisèle se laissa faire, ne sachant comment réagir face aux actes de son client. Reprenant un peu de sa contenance, elle prit la peine de répondre à ses questions :

« Je travaille ici depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’on ne devrait pas être dans ce bureau, » dit-elle en se frottant le poignet. Malgré ces paroles, la brune ne fit aucun geste pour quitter la pièce. Elle observait Alfonso avec curiosité, cherchant à comprendre la raison derrière son comportement : la traîner ainsi devant tous ses clients n’était vraiment pas nécessaire, s’il avait envie de lui parler en privé, il aurait pu tout simplement demander.

« Pourquoi ce silence depuis quelques jours ? »

« Ce silence ? Elle haussa un sourcil. Alfonso, c’est toi qui n’est pas venu me voir récemment. » La prostituée prit un air faussement vexé, avant de continuer, lui adressant un sourire taquin : « Mais je comprends mieux pourquoi maintenant. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à te voir ici : passer de la taverne à l’Effeuill’Âge aussi vite, c’est plutôt impressionnant. »
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MessageSujet: Re: Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]   Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle] EmptyVen 7 Juil 2017 - 18:25
Lorsque mes lèvres quittèrent celles de Gisèle, cette dernière ne répondit que vaguement à ma question. Depuis fort longtemps, me répondit-elle en ajoutant que le fait de savoir qu'on ne pouvait pas être ici était un indice sur la date de son arrivée. L'esprit trouble, je glissai ma main dans mes cheveux avant de fermer la porte à clé. Je dénouais le premier bouton du col de ma chemise pour être plus à l'aise.
-" Tu n'as pas à te préoccuper de ça, ni Madame, ni Monsieur ne viendront ce soir. C'est d'ailleurs pour cela que je suis là, pour prendre des notes et veiller au bon déroulement de la soirée. "

Je m'approchais du bureau pour observer le registre, en me disant que j'aurai du le lire bien avant. Comment la présence de Gisèle avait pu m'échapper ? Fronçant les sourcils j'essayais de me concentrer pour lire. Et effectivement, elle fut engager il y avait déjà un moment. Toutefois elle ne venait pas ici chaque soir. Voilà sans doute une raison. J'écoutai Gisèle m'accuser du silence régnant depuis déjà quelques jours. Je levais mes yeux vers elle avec un certain dégoût D'un pas vif et habile, je me rapprochai d'elle.
-" En effet, depuis que je dois passer quelques soirées ici, j'ai moins de temps. " Débutais-je en posant la paume de ma main contre le mur en frôlant la chevelure de la prostituée.
-" Est-ce un malheureux hasard si les fois où je passais au port, tu partais avec d'autres clients... Hein ! " Dis-je en donnant un coup de poing sur le mur et en appuyant le dernier mot comme pour l'accuser discrètement le fait qu'elle cherchait à me fuir, tout en exprimant l'agacement que cela pouvait bien me causer.

Mon visage prêt du sien, j'étais au prise avec un mal étrange, depuis la première fois je voyais en elle une simple tentatrice que je devais fuir, que je haïssais pour le fait d'avoir aposé sur mon âme cet infâme sceau du débauchage.
Et malgré cela, je lui vouais une admiration, une affection dangereuse. J'étais incapable de l'oublier bien qu'elle me conférait une douleur abominable. Ma deuxième main vint se poser de l'autre côté du visage de Gisèle.

-" Pourquoi fais-tu cela ? De quoi as-tu peur ? Pourquoi ne simplement pas me dire que je suis un client pitoyable indigne de mettre une pièce dans le creux de ta main ? Je crois que cela me ferait moins pleurer que ce que je vis présentement. " Murmurais-je dans un ton sombre et froid. Nous avions passé de nombreux moments ensemble, un certain désirs s'était même installé, elle l'avait inspiré.
Je déposais ensuite mes lèvres sur le côté de son cou en laissant l'une de mes mains se perdre dans sa chevelure brune à l'arrière de son crâne sans me souciait de rien... Une petite danse mal maîtrisée, et nous finîmes notre course dans le canapé pourpre et confortable.
Une nouvelle fois, dans une fluctuation de sentiment je la relâchais avec virulence.

-" Réponds donc ! Est-ce là ce que tu veux Gisèle ? Ne me disais-tu pas que tu rêvais mieux ? Si tu savais comme je souffre rien qu'en t'imaginant au port, assister en personne à des séances de charmes avec des nobles sans vergognes m'est insupportable. " Je prononçais tout avec une hystérie étonnante.
-" Tu finiras seule ! " Hurlais-je cruellement à voix haute en me relevant brusquement.

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Gisèle MessonnierProstituée
Gisèle Messonnier



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MessageSujet: Re: Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]   Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle] EmptyDim 16 Juil 2017 - 22:00
Gisèle n’était pas très à l’aise, mais elle fit de son mieux pour ne pas le montrer. Ses sautes d’humeur l’effrayaient légèrement : un instant il flattait sa chevelure d’une rapide caresse, et l’autre il frappait le mur derrière elle, lui reprochant de ne pas lui accorder toutes ses nuits. A quoi s’attendait-il ? On ne blâmait pas un forgeron d’équiper plusieurs soldats, alors pourquoi attendait-il fidélité d’une prostituée ? Elle avait d’autres clients, il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, il savait très bien qui elle était. Il fallait qu’il comprenne qu’elle n’était pas sienne, qu’elle ne pouvait pas tout abandonner pour lui. Cela aurait été injuste pour ses autres clients comme cela aurait été injuste pour Alfonso. Elle ne pouvait pas le laisser croire qu’il y avait quelque chose de plus entre eux. Gisèle sentit tout de même une pointe de culpabilité lui nouer l’estomac. Elle pouvait lire l’agacement sur le visage du jeune homme ; peut-être s’était-elle montrée un peu cruelle. La prostituée s’en voulut de l’avoir délaissé ainsi, mais il devait comprendre.

Pourquoi fais-tu cela ? De quoi as-tu peur ? Attendait-il réellement une réponse à ces interrogations ? Elle n’avait pas à se justifier. Peut-être était-il encore trop jeune pour comprendre qu’il ne fallait pas s’enticher d’une prostituée ? Que cela ne lui apporterait rien, si ce n’est de la souffrance. Pitoyable. Indigne. Elle se mordit la lèvre, baissa les yeux. Elle n’avait jamais voulu le faire souffrir ainsi. Comment lui faire comprendre sans le blesser ?

« Alfonso, je… » Elle ne finit pas sa phrase. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire et le jeune homme ne semblait pas l’avoir entendu, plongeant son visage dans le creux de sa nuque, l’entraînant vers le canapé où ils se laissèrent tomber. Leur étreinte ne dura pas longtemps : le domestique s’était relevé, le visage déformé par la colère.

« Réponds donc ! Est-ce là ce que tu veux Gisèle ? Ne me disais-tu pas que tu rêvais mieux ? Si tu savais comme je souffre rien qu'en t'imaginant au port, assister en personne à des séances de charmes avec des nobles sans vergognes m'est insupportable. »

Elle resta muette, bouleversée par ces reproches qu’elle ne pensait pas mériter. Comment osait-il ? Elle s’était confiée à lui, il n’avait pas le droit d’utiliser ça contre elle. Non, ce n’était pas ce qu’elle voulait, oui, elle rêvait d’autre chose. Mais ce n’était pas sa place de la confronter à ce sujet. Croyait-il qu’elle ne souffrait pas de sa situation ? Croyait-il que ça lui plaisait d’écarter les cuisses pour n’importe qui ? Croyait-il qu’on lui avait laissé le choix ? Elle n’était alors qu’une adolescente, sa famille avait besoin d’argent, que pouvait-elle faire d’autre ?

« Tu finiras seule ! »

Connard. Tout sentiment de culpabilité s’évapora, laissant place à une colère qui lui était inhabituelle. A son tour elle se releva. Elle se dirigea vers la porte sans même accorder un regard à Alfonso. Le regarder dans les yeux n’aurait fait qu’accroître son envie de le gifler. De ses mains tremblantes elle tourna la poignée, mais la porte restait immobile. La clé n’était pas dans la serrure, elle ne savait pas où il l’avait posée et elle n’avait pas envie de se retourner, de voir son visage. Pas alors que des larmes coulaient le long de ses joues sans qu’elle ne puisse se contrôler.

« Laisse-moi sortir. » Sa voix était tremblante, mais elle restait immobile, faisant toujours face à la porte, la main posée sur la poignée. « Laisse-moi sortir, merde ! » Gisèle venait d’hausser la voix, chose qu’elle ne faisait pourtant jamais. Mais il avait touché une corde sensible : elle s’était confiée à lui, et maintenant il avait trahi sa confiance. Elle frappa la porte violemment, tandis que les sanglots secouaient son corps tout entier.
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MessageSujet: Re: Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]   Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle] EmptyLun 17 Juil 2017 - 11:11
Gisèle cherchait à me répondre, en vain, j'étais remonté, poussé par une force, une rage indescriptible. Le monstre ce n'était pas elle, mais moi, hélas, je n'en avais pas conscience. Je ne comprenais pas pourquoi elle me faisait cet effet. Pourquoi je l'admirais avec tant de passion pour la haïr la seconde suivante.
Ces changements si soudain de sentiments me donnait un vertige qui troublait mon esprit. Je me tenais derrière elle, ma main jouant avec sa chevelure tendrement. Pourtant je l'insultais, avec cette terrible envie de lui faire mal.
Pourquoi fais-tu cela ? Soufflait ma raison si bas que j'étais incapable de l'écouter.

Ne dis pas ça, ne dis pas ça... Trop tard ! La confiance qu'elle m'avait accordé, les confidences qu'elle m'avait faite, je venais de les utiliser à des fins terribles. Mon visage dans les mains, je luttais contre cette haine envers moi-même pour rester intraitable. J'en étais incapable. Gisèle bondit et se précipita vers la porte pour sortir, hélas, j'avais la clé dans ma poche, le bruit de la poignet dans un rythme effréné et inégale sonnait dans ma tête comme des coups d'épée et qui me disait " Vois ce que tu as fait avec celle qui t'a ouvert son coeur et son âme ! Tu viens de déchirer avec tes dents cette confiance."

Je n'avais pas le courage de me fracasser le crâne contre le mur. Sinon je l'aurais fait volontiers. Gisèle voulait sortir, son désespoir ne fit que consumer ma colère. Comment ai-je pu faire cela ? Comment ai-je pu salir ainsi ce trésor ? Ce diamant si pur que j'avais découvert, auquel j'avais donné comme nom l'amour.
J'étais encore fort innocent en ce genre de matière. La prostituée donnait des coups sur la porte, comme s'il demandait à l'aide. Puis le coup de grâce, des larmes, elle pleurait.

Avais-je tout gâché ? Ses larmes qui coulait me donnait l'impression de finir leur course sur mon coeur en y laissant une blessure violente. Je n'osais pas la regarder. Mais pris d'un sentiment de culpabilité je fis les pas jusqu'à elle rapidement.
-" Je... Soufflais-je en tremblant, en obligeant Gisèle à se retourner pour me faire face. Je la serrai fort contre moi. Pardonne-moi je t'en supplie... Blâme moi autant que tu le voudras, mais pardonne moi. " Implorais-je en la regardant dans le plus profond de ses yeux en me laissant lentement glisser le long de son corps, pour tomber à genoux, mes bras autour de sa taille; ma tête se reposait contre le ventre de la demoiselle.

Un silence pesant s'installa, j'étais incapable de parler, puis je levais les yeux vers cet être que j'adorai plus que tout. J'aurai pu passer des heures à pleurer à ses genoux, mais les larmes ne venaient pas, je n'avais pas le droit, je pensais que pleurer serait comme une fuite devant mon acte. Et je devais assumer, il le fallait. Gisèle avait tout les droits, et j'accepterai sa sentence. Toujours à ses pieds, je fouillais dans mes poches pour sortir la clé.
-" Prends là, et achève-moi en sortant, je le mérite. Je ne suis pas digne de toi, de ce que tu as fait pour moi. Et de ce que tu représentes. " Lui dis-je en embrassant sa main droite de nombreuses fois avec passion, comme si cette rage en moi venait de quitter mon esprit.
-" Je ne sais pas ce qui m'a pris. Tu m'as manqué, j'étais perdu, et te voir ici... " Soufflais-je d'un ton semblable à celui d'un condamné qui cherchait un brin de compassion, de miséricorde. J'étais honteux, honteux d'avoir commis ce sacrilège en bafouant la confiance de Gisèle.


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MessageSujet: Re: Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]   Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle] EmptySam 30 Sep 2017 - 21:27
« Ne laisse jamais un homme voir tes larmes, » lui répétait sa mère quand elle était plus jeune. Pourquoi, elle ne le savait pas à l’époque, mais elle n’avait pourtant jamais discuté ses conseils. Du mieux qu’elle avait pu, elle avait essayé de les appliquer à la lettre, ne dévoilant ses vulnérabilités qu’aux hommes en qui elle avait entièrement confiance (c’est-à-dire un seul : Barral). En grandissant, elle avait commencé à comprendre pourquoi, et encore aujourd’hui elle apprenait la leçon.

« En plus d’être cruels, les hommes sont maladroits : intentionnellement ou pas, ils finiront toujours par te faire souffrir, » lui avait une fois dit Gerberte, la vieille herboriste chez qui elle achetait les herbes pour ses tisanes. Elle avait raison : cruel et maladroit définissaient parfaitement Alfonso en cet instant. Se confondant en excuses, il força Gisèle à lui faire face, qui tentait tant bien que mal de retenir ses hoquets. Elle fuyait son regard : elle n’avait aucune envie qu’il la voie dans cet état, mais il ne lui laissait pas le choix. Elle se détestait d’être aussi faible, d’être incapable de retenir ses larmes face à l’homme qui venait de la blesser. Elle voulait simplement partir, garder un semblant de dignité tant qu’elle le pouvait encore.

Elle ne réagit pas lorsqu’il l’enlaça, ne réagit pas lorsqu’il tomba à genoux, ne réagit pas lorsqu’il embrassa sa main. Elle fixait le mur face à elle, évitant à tout prix le regard d’Alfonso. Il ne se rendait pas compte à quel point il était encore plus cruel de lui demander pardon ici-même. Elle n’avait qu’une envie : s’enfuir, mais les mots d’Alfonso la touchaient et elle ne voulait pas le faire souffrir. Afin de calmer ses émotions, elle prit une grande inspiration, avant de saisir la clé qu’il tenait dans sa main. Elle sentit une pointe de culpabilité en effectuant ce geste, mais elle préférait fuir plutôt que de l’affronter dès maintenant.

« Je suis désolée Alfonso, dit-elle la voix encore tremblante, j’ai besoin d’être seule ce soir. »

Sur ces mots, elle quitta la pièce sans même lui adresser un dernier regard. Sans reprendre ses affaires, elle sortit de l’établissement, esquivant les questions d’une collègue inquiète en voyant ses joues rouges et ses yeux gonflés. En rentrant à la taverne, elle ne s’arrêta même pas pour saluer ses clients, préférant retrouver le calme et la tranquillité de sa chambre.
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MessageSujet: Re: Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle]   Le tourment d'une mauvaise surprise [Gisèle] Empty
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