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 Damoiseau en détrousse [ Anton - Ysarn ]

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Ysarn VailescandPrévôt
Ysarn Vailescand



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MessageSujet: Damoiseau en détrousse [ Anton - Ysarn ]   Damoiseau en détrousse [ Anton - Ysarn ] EmptyDim 9 Juil 2017 - 14:18

Simulacre … Ce spectre provocant qu’on ne peut que deviner du coin de l’oeil, cette obsédante présence qui se laisse entrevoir, mais qui jamais, ne se laisse saisir. C’était à rendre le juré totalement fou. Voilà un moment qu’il louvoyait dans les artères de la cité et pour quoi ? Fuir son ombre ? Il n’était plus très sûr de lui, commençait à remettre en doute son intégrité mentale, quand la petite vermine, sale race, vint trahir à nouveau sa nuisible existence. Une silhouette s’était profilé à l’angle d’une venelle débouchant sur les quais ; Il l’avait clairement vue cette fois. Loin d’être un premier né, il avait rapidement compris, que plus que d’être pris en chasse, il avait volontairement été éloigné de son cheptel. Il était seul. Aussi eut-il la lucidité de s’orienter vers le nord, là où il était encore possible de nourrir l’espoir, de se heurter à une salvatrice rencontre.

Pas âme qui vive pour le moment. Les planches de bois vermoulues avaient cependant fait place au pavé et les rares torches moribondes, à une débauche de lumière. L’escarpe pistant l’intendant fut bien obligé de se révéler … Un vilain en armes, pas commode pour deux pistoles. La sale trogne accula promptement le gentilhomme vers la levée, matraque à la main, brigandine sur les épaules et dents au dehors. Gentilhomme qui, pour se défendre, avait saisi un battoir à linge ; Non sans louer la pauvre lavandière qui lui avait cédé bien malgré elle. Se faisant héraut face celui qui jouait le héros, l’affreux prononça sardoniquement sa sentence :

-« Grouhault y veut pas d’ta présence ici, tu nuis à ses affaires. T’vas repartir comme t’es v’nu, avec les reflux d’la marée mon gô »

Relevant son arme de fortune, Ysarn railla le gueux déguisé en brigand, beuglant suffisamment fort pour générer un tapage susceptible de lui sauver la mise. Plus encore, pour forcer son adversaire à agir dans la hâte :

-« Approche malséant, je vais te rosser puis te pendre, tu vas blanchir. Voilà le seul traitement que j’accorde au linge puant et crasseux. »

Quitte à franchir la rive, autant décocher un dernier trait d’esprit enduit de bile. Le tentative d’intimidation n’eut bien évidemment pas l’effet escompté, résonnant dans un silence soudain pesant, comme un coup d’épée dans l’eau. Pour ajouter ce qu’il fallait de désespoir, à cette rencontre mal embouchée, deux autres larrons venaient d’entrer en piste. Les mal fagotés, se déplaçaient en meute. L’écart entre le front et l’arrière-garde, si maigre soit-il, restait une opportunité à saisir et par le feu que pouvait insuffler Rikni, l’intendant ne comptait pas faire le dos rond. Alors que le rustaud levait bien haut le bras, pour venir distribuer son coup de trique, Vailescand, n’écoutant que son opportunisme et sa veulerie, donna au coupe-jarret le revers qu’il méritait, l’éconduisant sournoisement vers les eaux saumâtres. Le couloir cependant était devenu un étau, s’en était fini … Le seul luxe qui lui était accordé, était probablement celui de choisir comment périr.
La réponse ne se fit pas attendre.
Tandis que la tête de peloton agrippait fébrilement la bordure, lesté par son plastron de cuir riveté alors que ses jambes brassaient l’onde puante, la tête plate du battoir vint écraser ses mains. Dans un couinement désespéré, le vilain s’accrocha tant bien que mal, allant même jusqu’à se hisser.

-« Tu vas boire … » - Le second coup frôla son cap découvert pour attendrir la viande de son épaule, il s’affaissa contre la pierre humectée. -«  A ma santé … » - Le troisième fut administré avec la tranche de l’empattement sur le sommet de son crâne, qui sembla s’affaisser sur lui même et s’écala comme une coquille d’œuf. Mais en lieu et place du jaune bien battu, une gerbe rougeoyante et poisseuse constella le dallage ainsi que le visage empourpré du Juré, qui conclut par : -« … aux dépens de la tienne. Merdaillon. »

Comme pour lui donner raison, le mort glissa mollement vers les haut-fonds, tel un étron. Dépeigné, le visage et les atours mouchetés de sang, Ysarn se tourna vers les deux autres, médusés par cette ordurière vision. Pour sûr, ils hésitèrent quelques secondes. Mais à présent, seul un heureux coup du sort, pourrait sauver l’homme que cette simple montée en flèche avait harassé. Plonger pour risquer de subir l’étreinte de quelques flotteurs, était à peine envisageable.
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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Damoiseau en détrousse [ Anton - Ysarn ]   Damoiseau en détrousse [ Anton - Ysarn ] EmptyDim 9 Juil 2017 - 23:26
Loin de la conflagration de violence à laquelle s’adonnait l’Intendant de la guilde des maçons, mais pas si loin on le verra, Anton avait été accueilli par un de ses cousins du côté paternel. Là, dans une maison cossue donnant sur la futaie des mâts du port de Marbrume, il bavardait avec quelques-uns de ses parents sur le cours de leur vie respective. Malgré les derniers coups durs qu’avait essuyés Anton, ses deux cousins, l’un capitaine, l’autre clerc, tous au service de la famille d’armateurs des Lutthe de Bonpré, n’arrêtaient pas de dégoiser sur tout ce qui n’allait pas dans la cité. Ils se plaignaient de la fin du commerce au long cours, qui les avait plongé dans une semi-opulence scandaleuse, et sur le regain de violence qui avait éclaté sur les quais et alentours depuis que l’Ecot rouge était tombé et que le Cercle se repaissait des ruines encore fumantes de l’empire de Théodemar Ecuviel.

Pire encore, le capitaine ne cessait de geindre à propos de ses nouvelles attributions. Autrefois dans le commerce, le voilà qui était rabaissé à jouer au pêcheur avec la belle cogue qu’il avait conduit si loin durant tant d’années. C’était fini l’aventure, les cités du nord n’étaient plus et le duc interdisait à quiconque de risquer un seul navire à plus de dix verstes de la ville. Et ça faisait hautement chier le cousin, qui discourait sur l’inanité de ce décret. Car si le nord n’était plus, si toutes les communautés humaines avaient été englouties sous la masse des mordeurs, et quand bien même ces ports devaient être infestés de goules, l’or de tous ces morts n’avait pas disparu, lui. Les greniers de ces lieux devaient qui plus est être encore remplis jusqu’aux combles, si bien qu’au lieu de fileter à outrance les quelques bancs de harengs qu’on pouvait encore atteindre selon l’édit ducal, on ferait mieux d’organiser une ambitieuse expédition jusques aux carcasses de ces cités décédées.

Au début Anton avait écouté d’une oreille distraite toutes ces complaintes, déçu et agacé que ses parents ne manifestent pas plus de pitié pour sa propre existence, pour sa dégradation et son exil ; mais à mesure que les trois hommes tombaient les cruches de vin et que la nuit se couchait sur la cité, Gunof finit par prêter une grande attention à toutes ces affaires de trésors qui croulaient dans des bourgades devenues tombeaux, situés à quelques jours de cabotage.

Puis un ange passa, l’on entendit des cris venir du côté du port et tous se crispèrent. La nuit était le domaine des fangeux. Ils se levèrent de leur banc comme un seul homme pour se diriger vers une étroite fenêtre barricadée de lourds volets pour essayer de distinguer par les interstices des planches cloutées l’origine du tapage.

« Des morts ? » s’enquit l’un d’eux, qui voyait moins bien que les deux autres.
« Non, des malfrats. Sûrement des hommes de Razarh Harvel qui rossent quelqu’un d’une autre bande… » dit le second.
« Ca n’a pas l’air d’être un autre rufian… Mais ! Par les Trois ! C’est maître Vailescand ! » Le troisième, leur capitaine et leur hôte, ouvrit grand les volets quand il s’aperçut qu’on n’essayait pas d’assassiner n’importe quel métèque. « Garde, alerte ! Alerte ! A l’assassin ! Maître, venez vous réfugier ! » criait-il. « Anton, descends à la porte. » Anton opina en attrapant son bâton avant de se précipiter en bas pour ouvrir le huis au cas où le bourgeois agressé essayait de trouver refuge entre les murs de la maison des Gunof.

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