Marbrume


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 Quand le vent tourne... ( libre )

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MessageSujet: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyLun 10 Juil 2017 - 15:03


Lentement, doucement, je coule comme un bateau...

Je retiens ma respiration quelques instants, me traçant un chemin parmi les clients endormis aux quatre coins de la pièce.La soirée précédente à été très dure question boulot et gérance de l'auberge. De nouveaux orages avaient éclaté, remplissant presque automatiquement les lieux de clients assoiffés et surtout affamés. La pluie ne s'étant pas calmée, la plupart des gens s'étaient endormis à même le sol au rez-de-chaussée, dans la salle principale. Comme à mon habitude, je m'apprêtais à quitter les lieux quand j'ai vu cette vision d'horreur en question. Comment s'éclipser sans réveiller les ivrognes ? Tout en traversant en toute discrétion la pièce, j'ouvre la porte et m'évade d'ici le plus vite possible. Une fois dehors, je soupire, soulagée. Enfin, j'ai une journée de repos, et je compte bien en profiter pour visiter Marbrume un peu plus. Je laisse mes pas me guider, ne me souciant guère du lieu final où je vais atterrir. Je regarde distraitement les marchandises vendues dans les ruelles, achetant quelques fruits au passage, que je grignoterais en cours de route.

C'est au bout d'un moment, sans doute long, vue la traversée du soleil, que je parvins aux ports de la ville. Je n'y étais encore jamais allé. Intéressant tient, c'est bien plus beau que les bas-quartiers où je vis. Je m'émerveille à contempler le port avec admiration. Même si les habitations demeuraient en piteux état, et que l'odeur du poisson pourri emplissait mes poumons, j'étais plutôt ravie de changer d'airs. Les maisons semblent s'entasser les unes sur les autres. Les rues semblent un peu sales, mais bien moins que les autres quartiers. Je respire à plein poumon une fois près de l'eau, et m'installe sur un tonneau pas trop pourri. Je sors une pomme de ma poche et contemple les pêcheurs œuvré avec leurs poissons. Je n'entendis pas de suite une voix qui retentit derrière moi...



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MessageSujet: Re: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyMar 11 Juil 2017 - 12:47
~ Été 1165 ~

Qui suis-je ? Doux murmure qui n’a de cesse de hanter l’esprit de la prêtresse. Jamais cette question ne lui avait semblé être importante, elle était elle-même, Constance, prêtresse de la trinité, femme ayant vécu toute sa vie sous la protection des divins. Pourquoi aujourd’hui, cette réponse ne semblait nullement lui suffire ? Lentement, elle avait foulé les pavés menant au bas quartier, chemin qu’elle empruntait à présent régulièrement pour retrouver certains fidèles ou pour offrir des soins gratuits à ceux qui n’en avait pas les moyens. Jamais elle ne s’annonçait ou ne prévenait à l’avance, Constance avait pris l’habitude de venir quand elle le pouvait. Ses pas n’étaient jamais trop rapide, jamais trop lent, une démarche plutôt féminine, un chignon blond toujours parfaitement ficelé en haut de sa tête, une longue robe reconnaissable entre toutes, celle de prêtresse. Si elle n’offrait que rarement un sourire, elle ne retenait jamais les hochements de têtes en guise de salutation, son aura de bienveillance ne diminuait que rarement et ceux même si les traits de son visage semblaient toujours un peu froid, un peu fermé au premier abord. La situation évoluait lentement, peut-être que finalement certaine fréquentation n’était pas si négative que ça. A l’idée de revoir ceux avec qui elle avait noué dans les liens au travers la misère, la jeune femme s’autorisa un très léger sourire, discret et particulièrement furtif. Il avait dû tenir sur ses lèvres une fraction de seconde, avant de nouveau disparaître sans laisser nulle marque de son passage.

Une fois devant les bâtisses convoitées, ou plutôt ce qu’il restait des bâtisses la blonde stoppa sa marche, frappa sur une porte qui manqua de s’effondrer au contact de sa main. Elle passa doucement le seuil de la porte, releva dans une certaine douceur le bas de sa robe qui commençait à traîner dans une substance boueuse qui recouvrait le sol. Elle s’était évidemment annonçait et comme souvent, elle avait passé plusieurs longues heures à écouter la misère et la souffrance de cette famille, à offrir le peu qu’elle possédait et à prier encore et encore pour que les trois puissent venir en aide à ceux qui n’avait pas grand-chose. Il avait évidemment voulu lui offrir un petit quelque chose, ô pas grand-chose, juste pour le geste et, comme toujours Constance avait refusé. Bienfaitrice dans l’âme, elle était plus pour le confort aussi relative soit-il de la vie des autres, que la sienne. Elle avait quitté la demeure, si on pouvait appeler ça une demeure de la même manière dont elle était arrivée. Discrètement et silencieusement. Un petit geste de la main plus loin, et voilà la clerc qui disparaissait au détour d’une ruelle menant visiblement au port.
Si peu de représentants des trois osaient encore parcourir les bas quartiers, c’était pour l’unique et simple raison que le lieu n’était pas sécurisé, pas entièrement. Ainsi peu osait réellement affronter le risque de la mort, au détriment de ceux qui n’avaient pas les moyens de venir jusqu’au temple. Pour celle dont une cicatrice partait de son œil gauche et recouvrait la quasi-totalité de sa joue, il n’avait jamais été question de craindre la mort, si elle devait partir, c’est que les trois l’avaient ainsi décidé. Qui était-elle après tout pour aller à l’encontre de la volonté des divins. Non, Constance avait confiance en ces dieux, peu importe les événements, elle était certaine que tout avait une explication et que tout aurait une fin, d’une façon ou d’une autre.

Relevant légèrement de nouveau sa robe pour enjamber certaines flaques d’eau mi-boueuse, mi-poissonneuse, la prêtresse s’aventura par la suite jusqu’aux abords du port. Lieu qu’elle appréciait sans réellement comprendre pourquoi. Odeur de la mer bien présente, trace de flaque, de boue, reste d’aliment ou d’excrément, l’endroit n’avait pas toujours tout de charmant… Sauf si on s’attardait un peu plus sur les mouvements de l’eau, sur l’odeur marin venant délicatement chatouiller les narines, sur cette représentation d’Anür au naturel. Constance ne résistait jamais à son envie de venir ici, de se détendre, et d’oublier un peu tout ce qui pouvait bien se passer à l’extérieur, ou même à l’intérieur de la cité. Elle laissait régulièrement son regard s’abandonner sur les petits marchands de poissons, ceux qui arrivaient encore à ramener quelques aliments et à les vendre souvent une petite fortune. L’ambiance ici était bien différente que dans les autres coins de la ville. Chacun voulait vendre sa récolte, chacun essayait de crier un peu plus fort que le voisin « Poisson frais du matin ; venez chercher votre bon poisson » oui, encore fallait-il en avoir les moyens. Cherchant un petit coin au calme, où se reposer, ou détendre un peu ses jambes dont la musculature commençait à la tirer à cause de sa marche intense de la journée. La blonde ne put empêcher son regard de s’attarder sur cette femme, à la longue chevelure blonde qui dégustait une pomme visiblement confortablement installée sur un tonneau, le regard fixé sur le lointain, sur la mer. Peut-être pensait-elle à Anür elle aussi, ou au voyage qu’elle aimerait réaliser, qui sait. Ne résistant pas longtemps à sa curiosité, la clerc n’avait pas tardé à la rejoindre, s’annonçant dans un petit raclement de gorge délicat pour ne pas la surprendre. Constance n’avait jamais été franchement doué, pour la socialisation et ceux malgré son titre de prêtresse qui l’aidait dans bien des domaines.


- « Puis-je ? » avait-elle murmuré en montrant d’un signe de tête une caisse proche de l’autre blonde. « Je dois avouer qu’un peu de repos me semble bien mérité à moi aussi… Je ne vous dérange pas au moins ? »

Calmement et après c’était assuré que nul danger n’entourait la charmante citoyenne, Constance vint s’installer sur la caisse, tendant légèrement les jambes avant de se détendre et de les rendre un peu moins douloureuses. Traverser la ville régulièrement était une chose, le faire en étant sous-alimenté en était une autre. Les muscles de la clerc n’avaient de cesse de lui rappeler qu’elle ne pouvait pas éternellement offrir son alimentation aux autres, qu’elle aussi, elle allait bien devoir s’alimenter un jour convenablement. Mais, comme souvent, la jeune femme ne s’écoutait pas et n’écoutait pas son corps… Et puis, n’avait-elle pas mieux à faire que de se plaindre ?

- « Je vous ai vu observer le large… Je me demandais à quoi vous pensiez… Je suis navrée de ma curiosité, mais je ne peux m’empêcher de vous poser la question. »
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MessageSujet: Re: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyVen 14 Juil 2017 - 20:50


Lentement, doucement, je coule comme un bateau...

Perdue, mes pensées voletaient entre mes rêves et mes ambitions déchus. Moi qui aspirais à plus devait me contenter d'un boulot en tant que serveuse dans une auberge. Certes, j'aurais pu tomber dans bien pire situation, être une clodo par exemple. Je peux m'estimer heureuse d'avoir un toit et de quoi manger chaque jour. J'ignore si je devais remercier le ciel, la trinité pour cela. Parfois, je le fais, et à d'autres moments, je m'abstiens, me rappelant toute la misère de notre monde, toute la détresse qui en ressort. Et ces horribles créatures, ces monstres autrefois humains qui une fois mort, se relevaient par je ne sais quel mauvais sort jeter sur eux. Pourquoi les Dieux nous puniraient, nous, les bons croyants, pour les fautes de ceux qui ont pêcher ? Car oui, j'entends ce que disent les gens dans les tavernes, les rues, et mêmes les marchés. Certains disent que l'arrivée de ces monstres est une punition divine, d'autres, comme moi, commencent à douter quelques fois de nos divinités. Cela n'a pas de sens, si cela est réellement la résolution d'une punition divine, pourquoi nous punir nous aussi ? Tant d'innocents sacrifiés... Je serre les mains, malgré mes doutes, j'aimerais sincèrement croire en eux, espérer que si nous les prions assez fort, ils feront disparaître toute cette souffrance... Où nous donner la clé pour le faire.

Je ne m'étais pas rendue compte qu'une femme s'était installé à mes côtés. Une prêtresse aux cheveux blonds. Elle me sourit, me demandant par la même occasion si elle pouvait s'asseoir à côté de moi. Je hoche la tête l'invitant silencieusement à le faire, avant qu'elle n'ajoute sans attendre qu'elle m'ait aperçu voir le large, se demandant à quoi je pensais. Je lui adresse un léger sourire, avant de détourner les yeux vers un groupe de pêcheurs qui tiraient avec hargne un filet de pêche sur les planches moisies. Le filet en question s'ouvrit, et on pouvait observer les poissons tenter de s'échapper, en vain. Ils essayaient de survivre, de s'enfuir, alors qu'ils savaient pourtant qu'ils n'avaient plus aucune chance de survie.. A quoi bon continuer à se battre contre plus fort que soi ? Je soupire, avant de lui répondre d'une voix mélancolique :

« Je pense à nous, à ce monde désarmé qui cherche comment se battre... Qui cherche désespérément un chemin de sortie... »

Je me rends compte de ce que je viens d'avouer, à une parfaite inconnue et qui plus est, une prêtresse en plus... Je ne veux pas qu'elle pense que je ne crois plus en nos dieux... Je m'empresse d'ajouter :

« Je veux dire... J'espère du fond du cœur que nos Dieux nous viennent en aide... »

Je croque une nouvelle fois dans la pomme, observant de plus près mon interlocutrice. Elle semble un peu maigre, et fort fatigué vu l'expression de son regard. Je lui lance une pomme que j'avais dans mon autre poche, sans ajouter un mot.



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MessageSujet: Re: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyDim 16 Juil 2017 - 12:25
Si la réponse à sa question aurait pu surprendre Constance, ce ne fut pas le cas. La jeune femme semblait habituée à ce genre de raisonnement, d’inquiétude silencieuse qui s’immiscer, puis s’installer confortablement dans les esprits. Le doute, la peur, l’acceptation, se résigner. La suite en revanche, avait fait légèrement hausser un sourcil à la jeune femme, qui non sans secouer lentement la tête, ne trouvait nullement choquant ce genre de remise en question. Le monde n’était-il après tout, pas en légère permission. La balafrée fit légèrement surprise de la pomme que son interlocutrice venait de lui lancer, pomme qu’elle essuya délicatement sur un morceau de tissu de sa robe, avant de la glisse dans une poche. Apporterait-elle un peu de réconfort à une personne n’ayant pas mangé, ou suppliant pour qu’on lui offre un peu d’aliments. Ne serait-elle une nouvelle fois, nullement pour elle. La clerc avait mis un certain temps avant de répondre, avant de relever les craintes, angoisses et questionnement de celle qui était désormais devenue son interlocutrice. Son regard émeraude s’était perdu quelque temps dans les mouvements de l’eau, son esprit avait dû vagabonder quelques secondes plus loin, beaucoup plus loin que Marbrume et cette délicieuse odeur de la mer, omniprésente au port. Après quelques autres minutes, la prêtresse coula un regard vers chez cette femme, se demandant qu’elle profession elle pouvait exercer. Sa tenue n’était pas qu’une très grande qualité, sa musculature pas imposante, ainsi écarta-t-elle rapidement l’idée qu’elle soit noble, de bonnes familles, ou milicienne. Ne restait qu’une personne lambda, femme de joie, domestique, survivante en pleine rébellion contre tous, ou femme en début d’acception de la situation que le monde justement, devait supporter depuis un an maintenant.

- « Vous n’avez pas à vous justifier, vous savez. Le doute est un sentiment bien plus qu’honorable et la peur une façon de survivre plus que performante. »

Douce, calme, posée, sa voix venait de se faire entendre, sans vraiment donner le moindre signe aux préalables. Aucun sourire n’était venu adoucir les traits de son visage, au risque de venir déformer davantage l’horrible cicatrice qui parcourait sa joue gauche. Constance ne tourna pas davantage la tête vers la jeune femme, préférant lui laisser son intimité, sa bulle d’oxygène. La balafrée laissait toujours un petit silence s’installer, après chacune de ses phrases, comme pour permettre à la deuxième blonde de jauger, de peser les mots qu’elle employé. Une discussion n’avait aucun intérêt si elle était menée trop rapidement, aussi fallait-il permettre à chaque participant de réflexion, de comprendre le point de vue de l’autre, sans s’en sentir offenser. Une fois ce temps raisonnablement écoulé, la clerc reprit la parole, cherchant à comprendre, à affiner davantage le raisonnement de son interlocutrice.

- « Pourquoi pensez-vous que notre monde est en perdition ? » une question, dont la réponse paraissait évidente, la fange. « Je vois quelques améliorations, ici et là, discrètes certes, mais pour autant présente. Tout ne se réparera malheureusement pas en un jour, même avec tout le soutien des trois. »

Ne trouvait-elle pas ça insensé de remettre en question le pouvoir des dieux, ne trouvait-elle pas complètement démesuré de ne plus croire ou d’être en colère, après ceux qui ne semblait à première vue nullement intervenir dans cette souffrance, cette déchéance, cette destruction non silencieuse. Le regarde de la jeune prêtresse se perdit une nouvelle fois sur le lointain, parfaitement en mémoire cette attaque qu’elle avait vécue au domaine de Ventfroid, cette crainte qu’elle avait vue dans les larmes ou les cris des habitants.

- « Qu’aimeriez-vous voir changer ? »
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MessageSujet: Re: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyDim 23 Juil 2017 - 13:40


Lentement, doucement, je coule comme un bateau...

J'ignore depuis combien de temps nous observons l'horizon en silence. Un peu comme si on attendait que quelque chose se produise au large, sans grand succès. Je n'attends pas de réponse de sa part, ni même que l'une de nous deux reprenne la parole. Je ne serais pas déçue si elle décide de s'en aller, de quitter mes doutes et mes problèmes qui ne l’intéressent probablement pas. Mais elle reste, elle demeure aussi silencieuse que moi, frottant la pomme que j'ai donné pour la mettre ensuite dans sa poche. Je la regarde du coin de l’œil, ne pouvant m'empêcher de sourire en voyant la scène. Elle était pourtant amaigrie et fatiguée, cela lui aurait fait le plus grand bien de la manger, histoire qu'elle reprenne un peu de force. Ma pensée vint aux miséreux des bas-quartiers, ceux qui ne savent manger que les restes abandonnés dans les rues, et buvait l'eau des pluies dans les rigoles. Cette prêtresse devait donc probablement la garder pour la donnée à l'une de ces pauvres personnes. Il m'arrive souvent de vouloir les aider, mais étant moi-même miséreuse, je ne vois guère comment leur donner quelque chose que je n'ai guère moi-même en ma possession. La blonde prit soudainement la parole, comme si sa voix était portée par la force du vent. Calme, posée, elle me demandant pour quelle raison je pensait que notre monde actuel était en perdition. Elle notait des améliorations. Je hausse les épaules, avant de répondre d'une voix impassible, cachant ainsi mes émotions :

« En perdition ? Vous avez trouvé le mot juste ma dame.... En ce qui concerne la réponse, je pense que vous la connaissez déjà... Ce n'est pas n'ont plus comme si l'arrivée de ces bêtes en était la seule cause... Notre monde n'allait déjà pas très bien avant, alors depuis leur arrivée, cela ne peut qu'empirer... »

Je décide de ne pas en dire plus, la seule pensée de ces monstres me glace le sang. Je faisais allusion aux nombreux problèmes de pauvretés et de misères, que notre monde connaissait déjà avant l'arrivée de la fange. Une pensée de la souffrance que j'avais connue avant cela me traversa l'esprit. Celles des hommes poisseux et violents. Je soupire, me tournant vers elle afin de mieux la regarder. Aucun sourire pour accompagner ses paroles, seulement la douceur de sa voix comme seule compagnie rassurante. Mon regard dévie vers la cicatrice qui orne sa joue. Elle ressemble à celle que j'ai sur le cou, et que je dissimule à l'aide d'une écharpe rouge. Elle par contre, ne peut guère cacher la sienne. Je lui souris, avant qu'elle me demande ce que je souhaite voir changer. Je hausse les sourcils, surprise, avant de tourner le regard vers les pêcheurs qui tiraient toujours sur les filets de pêche. Je ne comprends pas pour quelle raison elle me demande cela. Qui se soucie d'un avis d'une domestique ? Je me racle la gorge, avant de répondre d'une voix aussi posée qu'elle :

« La réponse me semble évidente... Je sais que la milice fait de son mieux pour contenir ces bêtes, et pour gérer aussi les problèmes avec les villageois... Je ne peux donc qu'espérer que les dieux fassent quelque chose pour nous aider... »

Je baisse les yeux sur mon écharpe, la serrant un peu plus pour que la prêtresse ne remarque pas ma cicatrice.



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MessageSujet: Re: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyLun 24 Juil 2017 - 12:15
Constance était restée un long moment immobile, réfléchissant à la valeur des mots utilisés, employés. La jeune prêtresse savait pertinemment que chaque chose avait une raison et qu’il était dans le droit de chacun de remettre en doute les dieux, de les tenir responsables de tout ceci. Il n’y avait aucune solution miracle, aucun mot qui ne pourrait soulager ou faire changer d’avis, une personne certaine de la justesse de son opinion. Aussi, ne fit-elle jamais ce que beaucoup faisait à présent, remettre en doute l’intelligence de ceux ayant un avis différent du sien. Chacun trouvait du réconfort à sa façon, que ce soit dans les croyances, dans la guerre, dans les dieux, dans une famille, rien n’était jamais tour noir ou tout blanc, il y avait forcement une teinte de gris qui n’attendait qu’une chose, pouvoir se fondre en une autre couleur sans aucun doute, plus vive. La clerc n’avait jamais douté de ceux en quoi elle avait toujours cru aveuglement, les trois. Elle avait été éduquée dans l’amour des divinités, élevée avec cette idée infaillible qu’ils n’étaient là que pour le bien des autres. Si cette possibilité transmise à sa naissance avait connu bien des évolutions au fil des découvertes, des rencontres et des propos, la jeune femme ne s’en détournait jamais. Jamais. Il fallait toujours un réconfort, quel qu’il soit, tout à chacun avait besoin de cette chose en quoi croire, se raccroche avec l’envie de vivre, de poursuivre. Ainsi, quand ses deux perles vertes se déposèrent une nouvelle fois sur la douce silhouette de la blonde, Constance ne put s’empêcher de se demander, quel pouvait bien être le levier de cette pessimiste jeune femme. Elle aurait évidemment voulu lui demander, cependant, elle ne trouvait pas encore les bons mots pour le faire sans prendre le risque de la froisser. Délicate, Constance avait donc fait ce qu’elle savait faire le mieux, écouter, puis répondre d’une façon évasive ou presque.

- « Tout peut empirer ou s’améliorer. Personne ne peut savoir à l’avance de quoi notre avenir sera fait. » Répondit simplement la prêtresse, tout en douceur « Je ne sais pas si les dieux sont en mesure de nous venir en aide, personne ne peut dire avec certitude que c’est une épreuve qu’on nous soumet, comme personne ne peut infirmer cette hypothèse. » Elle fit une pause légère « Cependant, rien n’est jamais complètement perdu, ou gagné d’avance. Il y a dans chaque cœur, dans chaque épreuve, un espoir. »

Si il y avait bien une chose que je n’avais jamais perdue, c’était l’espoir et c’était bien ça que j’essayais de transmettre autant que possible aux fidèles. La vie était ainsi faite, nous allions devoir cohabiter avec des prédateurs, la chance de les voir disparaître était infime, mais pas impossible. En attendant la disparition de nos chasseurs, il fallait s’adapter, avancer. N’y avait-il de toute façon que ça à faire. La suite de la conversation avait légèrement fait plisser le nez à la prêtresse. Son interlocutrice ne répondant pas directement à sa question. Que voulait-elle voir changer ? Que les dieux interviennent ? Ce n’était nullement une réponse, ni même une proposition, simplement l’attente d’un miracle, sans savoir de quoi pouvait être fait ledit miracle. La clerc se détendit légèrement, affichant un demi-sourire, son regard se perdant une nouvelle fois sur le lointain. Anür. Elle aurait aimé la rencontrer, lui parler, échanger, qu’elle puisse la guider sur la meilleure façon de communiquer, de rassurer les fidèles. Cependant, cela était impossible, Constance en avait parfaitement conscience.

- « Si vous aviez une baguette magique, qu’est-ce que vous changeriez ? » demanda-t-elle « Vous savez, je pense que rien ne nous permettra de faire disparaître les ‘créatures’ nous allons devoir nous adapter, vivre avec… Ce n’est pas impossible. La preuve Marbrume survit, se renforce, le labret vient d’être repris… je crois qu’à présent, tout est à faire, à refaire. » la religieuse fit une pause « Je ne me suis même pas présentée, je me nomme Constance, comme vous l’avez sans doute remarqué, je suis prêtresse, cela ne veut pas dire qu’il faut m’épargner avec vos opinions ou doutes, au contraire. »
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MessageSujet: Re: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyDim 30 Juil 2017 - 11:19


Lentement, doucement, je coule comme un bateau...

J'observe au loin la vie du port, les chansons et les paroles joyeuses d'autrefois était désormais remplacée par le seul bruit des vagues, des filets jetés à l'eau, et des hommes discutant sombrement entre eux. la différence était si frappante que même un aveugle saurait le remarquer. Je ferme les yeux quelques instants, m'éloignant durant un court moment des paroles de la prêtresse. En temps normal, je fais toujours comme si de rien n'était, comme si tout ce monde pourris et vaseux n'existait pas. Je suis vue par les autres comme quelqu'un d'optimiste, joyeux, j'ai toujours un petit mot positif à l'intention des plus septique. Et voilà, qu'avec cette jeune femme, j'ai l'impression d'avoir enlevé le masque que je portais chaque jour depuis plusieurs années déjà. Pourquoi je déballe toutes mes pensées les plus profondes avec une parfaite inconnue ? J'ouvre les paupières, remarquant par la même occasion que mon interlocutrice m'observe depuis un long moment. Elle doit sentir mes doutes et l'hésitation que j'ai comme si elle empestait à des kilomètres à la ronde. Je décide de me ressaisir, et tâcher de lui montrer une facette plus positive de moi, même si au fond, elle est un peu fausse. Je lui souris, avant de l'entendre répondre évasivement, me mettant encore plus dans le flou. Elle semble aimer les réponses énigmatiques cette jeune femme. Je ne me laisse pas démonter, même si je me sens un peu perplexe. Je me lève d'un bond, la faisant presque sursauter avant qu'elle n'ajoute d'une voix toujours aussi posée. Ses paroles me redonnent l'espoir, je dois l'avouer. Il est vrai que les choses s'améliorent, même si on ne le voit pas toujours. Elle dit s'appeler Constance. Je lui réponds d'une voix mielleuse :

« Enchanté Constance, je me nomme Rose Mcleods. »

Je triture mon écharpe rouge avec mes mains, geste que je fais souvent quand je me sens un peu nerveuse, avant d'ajouter tout aussi rapidement :

« Vous avez raison, le changement commence, même si on ne le voit pas toujours... »

J'observe la cicatrice de la jeune blonde avant de finalement me décider à répondre à son étrange question :

« Si j'avais une baguette magique, j'aurais souhaité que tous cela ne soit jamais produit... »

Une vérité, mais j'étais bien décidé à ce que se soit la dernière que je donne aujourd'hui. Je n'ai pour ainsi dire par l'habitude de me confier autant à quelqu'un. Et ce que je fais dans ces circonstances, c'est bien la diversion. Je demande d'une voix douce :

« Qui vous a fait cette cicatrice ? »

Ma question pourrait sembler mal placée, mais j'avais une bonne raison de le lui demander, elle me faisait trop penser à celle que j'avais sur le cou...



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MessageSujet: Re: Quand le vent tourne... ( libre )   Quand le vent tourne... ( libre ) EmptyLun 31 Juil 2017 - 18:35
- « Enchantée Rose »

C’est un joli prénom, pensa la blonde. Léger, plutôt doux, facile à prononcer, à retenir. Constance coula un regard vers son interlocutrice, visiblement stressée, jouant du bout de ses doigts avec l’écharpe rouge qu’elle portait. La prêtresse n’avait pas vraiment encore accordé de sourire, elle ne jugeait pas forcément cela intéressant, ni même obligatoire dans une conversation. Constance estimait que ce n’était pas le sourire le plus important, mais bien le reste. Les expressions du visage, l’intensité du regard, la façon d’observer, de se positionner, il y avait tellement de façon de pouvoir regarder quelqu’un, de l’analyser. La jeune femme donnait raison à la prêtresse, chose qui finit par lui arracher un sourire, non pas qu’elle était satisfaite, simplement qu’elle trouvait amusement le fait de donner raison ou non, à chaque tournant de conversation. Ce n’était pas l’effet qu’elle recherchait, non, pas obligatoirement, pas nécessairement. La jeune clerc estimait rarement avoir raison, ou tort, au contraire. Constance croyait en cette infinie de possibilité, en cette façon de penser, qu’à partir du moment où chacun respecte qui il pense être, alors il a forcément raison. Peu importe si son interlocuteur ne pense pas la même chose. C’est même plus intéressant, d’après elle.

- « Vous avez le droit de douter vous savez, vous avez même raison. C’est quelque chose de plus sain. Cela signifie que vous croyez encore, pour pouvoir vous battre davantage pour atteindre vos objectifs. »

La prêtresse glissa une main jusqu’à sa chevelure, remit une mèche qui se voulait visiblement rebelle, puis avisa une nouvelle fois son interlocutrice. Celle-ci avait visiblement, d’après Constance, la bonne façon de penser pour progresser. Elle s’indignait des conditions de vie, elle d’indignait de la présence des créatures, des monstres qui étaient venus anéantir l’humanité. Il n’y avait qu’ainsi, en acceptant ou du moins en réalisant le chemin vers l’acceptation qu’elle pourrait progresser, qu’elle pourrait améliorer ses propres conditions de vie. Constance opina lentement à son idée de changement, pensant qu’il serait identique à bon nombre de personnes, quoique certains égoïstes changeraient autre chose, quelque chose de propre, de privé.

- « Moi ça serait les conditions des gens ici. » Déclara la prêtresse « Je ferais en sorte que chacun puisse manger à sa faim, avec plaisir. Que tout le monde soit sur le même pied d’égalité. Plus de haut et bas quartier, mais c’est utopique, bien trop, je vous l’accorde. »

Parce que la clerc avait terminé son chemin, parce qu’elle était capable à présent d’accepter le fait de cohabiter avec des monstres. Unique façon d’avancer et de voir en l’avenir autre chose que de l’obscurité. Le regard de la jeune officiant au temple se porta ensuite de nouveau sur le mouvement des vagues s’abattant contre le bois des passerelles du port. Sa cicatrice n’était pas quelque chose dont elle aimait parler, d’ailleurs, Constance n’aimait simplement pas parler d’elle, ni même évoquer un soupçon de sa vie ou de ses pensées. Douce, Constance n’envoya pas sur les roses, son interlocutrice visiblement curieuse. Elle prit une légère inspiration, laissant voir à travers les tissus de sa robe, son ventre se gonfler pour aspirer de l’air puis l’abandonner à travers ses fines lèvres :

- « Eh bien, aucun fangeux n’est responsable de celle-ci, si là est votre question » débuta calmement la jeune femme « Elle est le fruit de la perdition de l’homme, une lame tranchante, simplement. »

La jeune femme n’argumenta pas davantage, ne décris à aucun moment l’horreur de la situation et la vie de son amie qu’elle a vue disparaître sous ses doigts ce jour-là. Non, Constance n’évoquerait jamais tout ça, ne laisserait jamais son visage trahir la tristesse qui c’était sur l’instant emparé d’elle. Un nouveau petit soupir, léger, discret, puis elle ajouta :

- « Je suis navrée si elle vous a heurté, malheureusement je ne puis la faire disparaître, elle est le souvenir de cet événement passé. Une façon de se rappeler que des bêtes ou de l’homme, les bêtes ne sont pas forcément les pires… »
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