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 Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)

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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyLun 2 Nov 2015 - 16:51
Poussé par un excès de zèle de son conscrit, Anton Gunof, garde de la milice ducale, s'était retrouvé dans une belle merde. A quelques pieds au dessus de leur tête, à la surface, s'était déroulée une poursuite aussi triviale que malheureuse pour notre soldat. Une jeune femme d'allure accorte et d'une mise excentrique s'était amusée aux dépens d'une bande de la maréchaussée locale, dont le conscrit et Anton étaient. Et pour une dizaine de chopines de vin chaud, la malandrine, dans sa fuite, s'était vue lâcher un chien sur elle, suivi relativement près par deux miliciens, les protagonistes de cette histoire. Quelques tournants plus tard, la voilà qui entre dans la crypte des Morgenhimmel, édifice à la sinistre réputation. Ou du moins nos chers hommes d'armes s'en persuadent et se jettent donc, non sans réticence du côté de Gunof, sur la trace putative de Nashley l'arnaquante, qui observe, elle, cachée aux abords du bâtiment, les deux idiots entrer dans l'obscurité de la crypte.



L'enquête se conclut abruptement, arrêtée nette par la rencontre avec une demi-douzaine de Fangeux cloîtrés dans les étages inférieurs des catacombes. Les compères ne sauvèrent leur vie qu'en découvrant miraculeusement un trou percé au fin fond du donjon hanté dans lesquels ils se coulèrent, priant la Trinité pour que ce tunnel étriqué ait une issue, de peur que les Fangeux, notamment les plus petits, autrefois des enfants, n'arrivent jusqu'à eux et les dévorent dans ce trou à rat. Les dieux soient bénies, il y avait un échappatoire à cet enfer.



La pression s'était amoindrie, le silence avait repris ses droits et Anton Gunof, dans l'obscurité, avait mis un genou à terre. Il se tenait à son épée, qu'il avait enfoncé dans la boue qui servait de sol au tunnel dans lequel ils s'étaient retrouvés. "Divine Rikni, mère des stratagèmes et des passages, je bénis ton n...RAHOUL!" La tête baissée, le milicien vomit nourriture et vin épicé d'un trait, venant souiller un peu plus les égouts et ses cheveux, victimes involontaires de la gerbe poussée. La paume de sa main dégagea les derniers relents de ses lèvres entrouvertes et recouvrit son visage. Son corps avait permission, l'action était passée, et maintenant il tremblait spasmodiquement, parcouru par la peur qu'il avait dû contenir dans la crypte. "Dreifaltigkeit. Dreifaltigkeit. Dreifaltigkeit. Putain, putain, putain." chuchota-t-il quand il eut repris emprise sur lui-même à la manière d'un mantra et pour empêcher des sanglots de nervosité de sortir.



Il crut entendre un bruit et se releva sur le champ, effrayé à l'idée que l'un des deux Fangeux qui les avaient pourchassés dans l'étroit boyau vivaient encore. A l'entrée du trou dont les deux miliciens s'étaient dépêtrés pour arriver dans le labyrinthe des égouts marbrumeux, les cadavres des petits monstres ne bronchaient pas, mais Anton planta de nouveau la pointe de son épée dans leurs crânes tailladés, juste pour être sûr. "Ca devait être une famille de métèques. Ils se sont installés près de la crypte, et les mangeurs les ont eu..." murmura Gunof à l'adresse de son compagnon sans lâcher les cadavres des yeux. Il avait servi d'arrière-garde, Gunof, et tandis qu'il rampait dans l'intestin, la pierre éraflant ses mains et ses pièces d'armure, l'un des enfants fangeux parvint jusqu'à sa jambe dont il s'empara. Il n'attrapa que sa botte, qu'Anton céda généreusement à la créature avant de s'expulser du souterrain et de trancher, comme s'y préparait son compagnon, tout membre, toute gueule qui oserait se montrer. Les deux caricatures d'enfants, l'une après l'autre, s'étaient tractés jusqu'aux lames, et elle soignèrent leur maladie maladroitement mais avec une grande fréquence de coups. Lorsque les hurlements des homoncules coincés dans le goulot d'étranglement se turent, nos deux miliciens s'acharnèrent encore une petite minute sur les têtes blondes.


"Mais ta botte ?" interrogea à demi voix le vert.

"La botte je leur laisse, pas moyen que j'aventure mon bras entre ces Fangeux dans une obscurité pareille." conclut un Anton encore secoué par l'intensité de cette fuite éperdue, et qui s'était mis en tâche de se découper un bout de tissu dans sa cape. Il l'enroulait autour de son pied, en silence, tandis que le vert, qui scrutait tous les côtés sans y voir goutte, demanda où on allait. Pas de réponse. A défaut de regarder, on écouta, et comme on entendait rien, Gunof mit l'oreille au mur, crut distinguer un bruit indéfinissable et ténu venant de par là. Les deux hommes, enfermés dans le noir, se mirent à longer le tunnel qui les avait sauvés dans l'espoir de rencontrer âme qui vive.





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Sidhi le MulotierChasseur
Sidhi le Mulotier



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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyMar 3 Nov 2015 - 11:40


Les égouts.

Oh oui, les égouts, pas vraiment un lieu très fréquentable depuis l'apparition des morts qui marchent et qui bectent tous ceux qui bougent. Ormis l'Fangeux, rien que l'odeur avait de quoi vous tuer sur place ! Sérieusement, Sidhi pouvait se souvenir dans les moindres détails de sa dernière sortit ici, c'était l'Grand Bôr qui l'avait accompagné.
Une tête de mule à l'haleine d'hydromel, aussi large que haut, équipé d'une paire de battoir capable de transformer aussi bien le blé en farine, que les os en poudre. Un homme bien, vraiment ! Surtout quand il était question de déplacer de large tonneau de bière détaxé le long des alvéoles rocheuses qui serpentaient sous la citée de la brume. Le type parfait j'vous dit, enfin presque... A deux ils avaient parcourus presque la moitié du chemin en une vitesse reccord et sans casse, Bôr on aurait dit qu'il avait un sextant dans l'oeil et qu'il évitait tout les murs comme s'il était chez lui. Puis, sans prévenir, sans crier, sans rien, quand ils avaient dépassés le tas de merde qui s'ammoncelait à la jonction souterraine de la rue des Hytres, il était tombé, comme une souche. Boum. Alors, c'est vrai qu'ici, ça schlinguait sévère, mais quand même, de la à canner pour ça, y a un monde. Bref, ce soir la, Sidhi avait perdu du temps et de l'argent.

Depuis, il évitait de retourner dans les égouts accompagnés, se débarrasser d'un corps sous terre ce n'était pas vraiment sa tasse de thé, même s'il fallait avouer que l'acte en lui même était plutôt facile. Petit coup de pied sans regarder, gros plouff dans la vase et on n'en parlait plus jusqu'à la grande prochaine crue. Mais bon, le Mulot était pas du genre à aimer les cadavres.
Aujourd'hui, il était descendu seul, repérage qu'il avait dit à la vieille carne. C'était un lieu parfait pour transiter toutes sortes d'objets même si les risques étaient élevés. A l'extérieur l'on pouvait prévoir ses chances de survivre en fonction du temps, le jour était synonyme de sureté relative, la nuit, seul les fous décidaient de s'aventurer dans les bois. Mais dans les égouts, l'obscurité était constante, ainsi plus de distinction entre jour et nuit. Pour en rajouter une couche, les Fangeux n'étaient qu'un des problèmes parmi une foule d'autres. Savoir composer avec bannis et brigand n'était pas chose aisé, sans parler du fait qu'il était très facile de s'y perdre et ainsi simplement de mourir de faim ou de soif. Non, ce n'était pas vraiment le meilleur des lieux, n'y le plus rentable. Mais, dans sa quête zélé d'être toujours à la page du meilleur des filons pour son commerce, Sidhi ne pouvait ôter l'option d'un changement favorable des lieux avec le temps.
-S'pas pour aujourd'hui en tout cas. Pensa t'il à haute voix.

Il longeait depuis maintenant une bonne heure une venelle situé directement sous le Labourg. Sa main droite restait continuellement en contact avec les moellons de granites, tout les cinquante pas, il s'arrêtait soit pour apposer une marque, soit pour chercher celle qu'il avait déjà créer. L'opération était un peu hasardeuse, mais elle lui évitait de se perdre. Sidhi progressait dans le noir. Il disposait pourtant d'une torche et d'un linge inflammable, mais il ne se risquerait à allumer la lumière qu'en cas d'urgence. Pour l'instant, les faibles rayons de l'astre qui perforait les grilles en surface lui suffisait pour se repérer et éviter de trébucher dans la vase d'immondice à sa gauche.
Un bruit attira son attention devant, l'instant d'après, une myriade de petite étoile brillèrent dans le noir. Des rats. Il fut rapide et lança les quartes coutelas qu'il portait à la ceinture. Trois couinement distinct lui apportèrent la bonne nouvelle. Il ne repartirait pas bredouille se soir. La viande de rat se vendait peut chère, mais il avait entendu une mégère du marché sud causé à propos de chaussette bien douillette fait avec la peau des rongeurs.
-Bwoarf, y a peine d'quoi y foutre mon gros orteil dans c'lui ci...C'lui la, mieu et...Oh ! Par l'scrotum de Serrus, celui c'est d'la bonne bête ! Mais...
Un bruit se fit entendre au loin. Sidhi enfourna ses prises dans sa gibecière avant de se saisir de son arc et d'y encocher une flèche. Quelque chose approchait, quelque chose de bien plus gros que des rats. Il fit deux pas en arrière pour se placer dans l'ombre total et scruta en avant. On se rapprochait de lui !
-Woh ! On bouge plus les ombrasses ou j'vous larde le bide à cinquante mètre ! Mort ou vivant la d'vant ?
La question était subtil, un mort ne répondrait pas, il pourrait tirer sans s'en vouloir et prendre en suite la poudre d'escampette. Un vivant lui avait plutôt intérêt à répondre.

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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyMar 3 Nov 2015 - 15:05
Deux choses désespérèrent un peu moins nos deux miliciens dans l'obscurité totale qui régnait partout. Deux choses exceptées les murs, bien sûr, qu'ils longeaient, qu'ils palpaient prudemment mais avec gratitude, avançant peu à peu vers un virage, une nouvelle décision, une autre texture de mur. D'humide et suintant à sec et taillé, ils avaient arpenté sans les distinguer quinze pièces, au moins, quinze caillots, quinze trous, Anton les avait compté, autant de petits nœuds et petits espaces où la racaille dissimulait butin ou crime. A chaque fois que le mur s'incurvait, que leur boyau s'élargissait, la peur reprenait toute sa place. Qu'ils tombassent sur un cache à cadavres ou un campement de hors-la-loi, et c'en serait fini d'eux. Heureusement, et Gunof s'en aperçut au énième rebrousse-chemin, ce goulot avait l'air de former un bras mort des grandes allées souterraines, un endroit encore vierge, peu habité parce que lointain et difficile d'accès, méconnu et donc réputé infesté. Il ne devait avoir qu'un seul accès, et maigre, espéra-t-il autant qu'il put. La seule issue vers la surface ne pouvait pas se situer dans la crypte des Morgenhimmel, non, c'était impossible, n'est-ce pas ?

Et voilà pourquoi il n'y eut que deux choses qui désespérèrent moins nos deux miliciens. Parce que les murs, pour réconfortants qu'ils pouvaient être vis-à-vis de la cécité des deux chalands, promettaient d'offrir un échappatoire autant qu'ils menaçaient de les enfermer dans ces catacombes sans espoir de salut. Et au bout de la deuxième heure de ce vagabondage, les soldats commençaient à désespérer de leur situation, et leur imagination, excitée par la peur et les nombreuses impasses sur lesquels ils s'étaient heurtés, leur répétait qu'il n'y aurait rien que des murs à la fin du chemin. Sans issue, c'étaient ce qu'ils pensaient en leur for intérieur sans s'ouvrir à l'autre, marchant silencieusement, l'oreille à l'affût et le cœur glacé, quand une résonnance ténue parvint jusqu'à leurs os. Le sol, régulier mais indistinct, c'était les cloches de la surface qui signalaient Sexte. Cet appel de Marbrume, du plancher des vaches, redonna du cœur aux miliciens, qui furent tout à fait réjouis quand ils découvrirent, fusant en une strie étroite, les raies d'une lumière chiche mais assez capable pour tailler dans la noirceur de leur sentier.

Un monticule d'ordures aussi diverses que lourdes scellait l'accès reliant leur boyau aux égouts du bourg. Ayant épuisé tout leur désespoir plus bas, les deux hommes s'échinèrent lentement, méthodiquement à élargir le passage étroit par lequel ils furent rendus à la lumière, ici donnée par une bouche d'égout à moitié comblée qui faisait comme un puit tamisé aux rayons du soleil de midi. Ils chuchotèrent une prière votive à Rikni puis arrachèrent la rose de Morguestang de leur surcot sur l'ordre de Gunof, qui arma son arbalète. Il avait repris de l'aplomb, et l'habitude revint au galop. Jouer à colin maillard dans des tunnels étriqués, déserts et aussi sombres qu'un trou du cul était une chose, s'aventurer dans les grands couloirs souterrains. On était à l'antichambre de la civilisation : ici on pouvait voir visage d'homme, mais on voulait l'éviter tant que faire se pouvait.

Tandis, donc, que le garde Gunof essayait de trouver ses repères et parait à toutes éventualités, la voix, faible, du vert se dégagea de la pénombre. "Et la gaupe ? Elle a dû passer par ici, si elle connaît..." Rappeler, à cet instant précis, la cause de tous leurs déboires, n'était pas une bonne idée, et Anton allait coller la crosse de son arbalète, un engin qu'il chouchoutait pourtant comme une maîtresse, sur le nez de son conscrit quand ce dernier, incapable d'apercevoir ce qui allait lui tomber dessus, le dit nez collé au sol, s'exclama : "Regarre ! C'est du tissu comme de sur sa mise, ça, non ?" en levant triomphalement un morceau de textile. Le garde poussa un soupir, ils discutèrent des suites de l'opération et se remirent en chasse.


"Vivant !"

Comme s'en doutait Anton, l'esprit tournant sur la boucle du "je l'avais bien dit, je l'avais bien dit !", les rencontres encombrantes commençait. Les miliciens s'étaient jetés derrière les décombres d'un bout de mur au moment où la voix, cachée dans les ombres, cria ses menaces. Il jeta un regard noir à son apprenti avant de lui mettre l'arbalète dans les mains sans commenter. "On a perdu le chemin. Il n'y a pas de problème, d'accord ? Je vais me lever et sortir mon arme, d'accord ? Il n'y a pas de problème." Il se remit lentement sur les pieds et fit quelque pas vers l'origine de la menace. De sa main gauche, il tira l'épée et la prit par le tranchant tout en levant les bras. "Il n'y a pas de problème."


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Sidhi le MulotierChasseur
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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyMer 4 Nov 2015 - 14:48

Bonne réponse. Soupire de Mulot, pas de Fangeux au devant.
Plissant les yeux afin de distinguer les traits du causant, il du se rendre à l'évidence, la nyctalopie ne faisait pas encore partit de ses nombreux dons. Mais des petits détails aidèrent Sidhi à appréhender le bousin. Il était grand en tout cas, plus grand que lui - pas difficile en même temps. Chacun de ses mouvements le faisait cliqueter autant que la herse de la grande porte, une armure donc. Le crissement qui suivit lui confirma que c'était une lame qu'il venait de tirer au clair et qu'il tenait dans la main.
-V'la ma veine, des viandars dans l'trou à fange...pesta Sidhi à voix basse.

Aucun des bouseux du Labourg ne possédait un tel équipement, hors de prix ! Sans parler du fait qu'il était interdit de se promener avec un mètre d'acier à la cuisse quand on avait les batteuses dans la merde du levé au couché. Il ne pouvait donc s'agir que d'un homme de la garde. Et la question était la suivante : Que pouvait t'il bien faire ici ? Oh bien sûr, les égouts devaient être surveillé, de temps en temps...Mais généralement aucun des gardes-champêtres de Sylvrur le Sifgroi ne s'aventuraient dans le coin sans une bonne raison - ou une bonne contrainte.
La réponse lui vint en suite très vite à l'esprit, ils étaient la pour lui, car oui, le il n'était pas tout seul. Décidant de faire comme s'il n'avait pas comprit, il harangua l'homme debout une nouvelle fois.
-Bon le luron, pas d'problème jusqu'à maintenant comme tu dis, mais ça peut encore changer, ça d'pend que d'toi et t'p'ti copain. Ca m’emmerderai qu'on puisse pas causer tous ensemble, aimablement t'vois l'genre ? Puis tient, pose t'on dard à terre et fait le glisser vers moi, j'me sentirai bien mieux. La même pour les carnes qui s'cachent dans l'fond.

Il ne pouvait estimer leurs nombres exactement, à priori, moins d'une dizaine, mais sa fine ouïe ne pouvait être plus précise en cet instant.
La corde de son arc craqua légèrement quand il affirma sa prise, signal auditif destiné aux intrus du moment afin qu'ils comprennent que le Mulot ne plaisantait pas. Pourtant, il n'avait aucune envie d'en venir à la rixe souterraine, bien au contraire.
-Qu'est que vous fichez ici ? J'imagine qu'sais pas pour venir chasser d'la chaussette sur patte en tout cas, s'mon tour aujourd'hui !


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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyJeu 5 Nov 2015 - 15:52
Le traqueur de chaussettes sur patte en demandait un sacré morceau. Si Anton, c'était l'idée, se sentait bien de lâcher la lame en guise de premier pas vers le dénouement du malentendu qui existait entre des hommes en armes, il avait un peu plus de mal à faire sortir le conscrit de sa cachette. Un raisonnement revanchard lui disait que, si l'inconnu se sentait de ficher un de ses cure-dent à travers son armure de plate, il serait plus à l'aise de savoir qu'un compagnon, par un tir qui défierait toute probabilité, conclurait l'échange. D'un autre côté, se sentait-il vraiment de risquer sa vie pour préserver ce filet de sûreté si relatif ? Ne sachant quelle voie choisir, le garde Gunof décida de mentir. Il jeta l'arme devant lui, à quelques pas de l'étranger qui le menaçait.

"Ecoute, l'ami, je fais un pas vers toi, fais un pas vers moi..." Ajoutant le geste à la parole, il releva un peu les bras. "On me nomme Clothon, et là bas c'est mon fils, Clothon. On cherchait la fille d'une puissance pour le compte de Gros-Helmut..." Il se retint de se mordre la lèvre. Il avait lâché le nom d'un maître boucher assez fameux, un oncle, et que le Marbrumeux moyen connaissait de nom pour sa fonction de facilitateur des interactions entre les hommes riches et l'interlope. Déclaré être soldé par un homme de la corporation des bouchers à un chasseur qui devait verser dans la contrebande de viande n'était peut-être pas le baratin le plus avantageux à ce moment précis. Un laissa flotter un petit silence, gêné, avant d'ajouter : "On a du trèfle... On en aura encore plus à la surface, surtout si on retrouve la piste de la gamine." Anton, ce grand subtil.
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Sidhi le MulotierChasseur
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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyMer 2 Déc 2015 - 11:58

-Le Gros-Helmut ?
On n'y voyait vraiment pas grand chose dans s'trou, mais le bruit de la l'acier qui râcle le sol lui suffit à se détendre un brin. Le Mulot en vint à penser qu'anguille dormait sous roche, le viandard n'était pas des plus honnêtes avec lui, mais lui même ne l'était pas vraiment. Alors il décida de joueur le jeu, même s'il connaissait le boucher en question et qu'il imaginait mal la raison qu'aurait eu ce vieux pingre à embaucher de la piétaille à son compte pour chercher donzelle dans les égouts. Mais l'homme en face avait dit le mot magique.
-Clothon et Clothon, m'avez l'air un peu pommé si t'veux l'avis du Mulot, mais j'pe d'dire un truc à toi l'grand, aucune femelle à l'horizon dans s'boyaux depuis des heures, j'le sais, j'ai pas pas vraiment bougé.

Et en effet, a part lui même et une famille de rat faisant de la résistance, il n'avait rien vu passer. Lentement et sans bruit, il décocha la flèche et abaissa son arc court. Il voulait en savoir plus sur l'histoire du bousin.
-J'crois qu'on est partit du mauvais pied, y a trop d'tension quand y plus d'lumière. J'vais faire comme ta dis et avancer d'un pas pour allumer ma torche. Me lardez pas l'bide, vous aurez b'soin d'moi, c'est votre jour de chance, y a pas meilleur pisteur que l'Mulot dans tout Labourg !

Sidhi n'était pas totalement rassuré, mais il aurait toujours la possibilité de se jeter à couvert en éteignant son flambeau et en profitant du noir naissant pour prendre la poudre d'escampette. Il tira de son paquetage le morceau de bois entouré de linge imbibé de la gnôle maison de la Chicane, inflammable à souhait. Trois craquement de pierre de silex plus tard, la lumière fut et propagea ses rayons sur les suintantes parois.
-Alors, ta parlé d'trèfle si me semble bien Clothon. A quoi qu'elle ressemble la d'moiselle ? Du genre tas d'viande ou tas d'os ?

Des informations utiles, surtout quand il s'agissait de suivre des traces. La journée s'annoçait plus lucrative que prévu, les chaussettes de rat pourraient attendre.

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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyJeu 3 Déc 2015 - 12:39
« Le Gros-Helmut ? »

Anton était assez bon juge, surtout dans des circonstances qui le poussaient à s’extraire de ses certitudes et préjugés. Ici, le ton du mulotier, s’il était méfiant, semblait principalement surpris. C’était même plus de l’étonnement, et une invite à ce qu’il lui en dise plus. Pour mentir, après tout, il faut être deux : le menteur, et le mec enclin à l’écouter. Les ingrédients de la recette étaient réunis, ce qui détendit Anton. Il recevait avec attention ce qu’avait à dire son interlocuteur, ponctuant son écoute active de « Hun-hun », « Ah ça… », « Sans souci » bienveillants. Un « Quoi ? », au début, trahit un peu de nervosité, quand, au lieu de « un peu pommé », il entendit « peu nommé ». Clothon et Clothon étaient en vérité des pseudonymes bien cons, mais plus c’était gros, plus ça passait, raisonnait Anton, jusqu’à ce léger malentendu. Il se reprit vite, saisissant son erreur. S’ensuivit l’écoute active. Et tandis qu’il résonnait par monosyllabe, il continuait à construire une image de l’homme qui lui faisait face, là, à quelques pas. Un accent local à s’en écorcher l’oreille, des indices gros comme des aurochs à propos de son occupation professionnelle de braconnier souterrain (dans les deux sens du terme, honhon). Le seul truc qui demandait vraiment de se creuser la tête à Anton, un truc pourtant pas difficile comme construire une cathédrale, c’était de remettre la main sur ce surnom de « mulot ». Il l’avait déjà entendu, mais l’avait oublié. Peut-être même qu’il pourrait mettre une caboche et un prénom sur ce sobriquet, avec un peu de bonne volonté. Cervelle voulait pas, cette pute, et le braconnier rendit cet exercice mnémotechnique inutile.

La lumière d’une torchère, dans des crépitements, flamboya, agressa leurs yeux. Par instinct, il dissimula son surcot au niveau du cœur, où avait été arraché l’insigne du Guet, faisant mine de se gratter. C’est drôle, il l’avait imaginé plus loin, mais après tout, ces heures de vagabondage dans l’obscurité souterraine avaient eu tendance à tout déformer, à agrandir. Une trogne apparut, envahie d’un bouc généreux et tressé, sur un petit corps brun recouvert de peaux et de fourrure. Götterinhimmel ! Une réminiscence fulgura : c’était son cousin Gustaf Gunof, aucun doute ! Et puis Anton, remis de ce traître souvenir, douta. Cousin Gustaf n’avait jamais eu de bouc… D’ailleurs, il avait une bonne tête sur cet avorton. Sans oublier qu’il avait disparu en mer avec le père d’Anton, des mois auparavant. Et jamais personne ne l’avait surnommé le Mulot… Le garde écarquilla les yeux un moment, soufflé d’être assez con pour avoir une épiphanie aussi à côté de la plaque. L’attention du milicien éberlué revint au Mulot.

« – Alors, ta parlé d'trèfle si me semble bien Clothon. A quoi qu'elle ressemble la d'moiselle ? Du genre tas d'viande ou tas d'os ? »
C’était peut-être pas Gustaf, mais il partageait avec lui l’appétit du sonnant et trébuchant, ce qui rasséréna encore un peu notre menteur d’Anton, qui passa vite sur le sous-entendu à propos de son prénom. On parlait pognon, maintenant, les noms étaient devenus secondaires.

« Y te semble bien, si fait, si fait ! Aux dernières nouvelles, elle est que trop vivante. Blonde, grande comme une carne, cinq bons pieds et un à moitié, l’œil gris, verdâtre, le cheveu jusqu’à la gorge ; et tout ça dans une mise de bonhomme, et un veston violacé. La garce dans son plus exact exemple. » Et le garde de continuer sa description, lisant avec une précision stupéfiante des détails vestimentaires et physionomiques qu’il serait laborieux d’ajouter au récit. Ils parlaient entre experts, et puis Anton voulait tant qu’il pouvait noyer les premiers mensonges en donnant avec le plus d’exactitude possible un aspect de vérité à son histoire. Quand il cessa le déballage de détails, il fit un pas ou deux vers son hypothétique partenaire pour demander à appeler son fiston.

« Hé Clothon ! Ramène ta trogne et baisse l’arbalète ! »
« Hein ? »
fit l’autre, qui n’avait pas beaucoup entendu de ce qui s’était dit jusque-là, malgré toute sa bonne volonté, et ne savait pas qu’il s’appelait Clothon.
« Hé, connard ! Viens ci s’il ne te plaît pas de te faire rosser le cul nu devant notre nouvel ami. »
« J’arrive !... »
Le vert sortit de sa cachette et fut vite dans le cercle de lumière, l’arbalète basse, le regard dans l’expectative. Une fois au côté de son papounet, celui-ci lui intima de fermer sa gueule, quoi qu’il advienne. Les retrouvailles consommées, la conversation reprit.
« Comme t’as pu déduire, on fut sur sa piste avant de se perdre dans ce…, et rencontrer des ennuis. » Il anima ses gants, où un sang corrompu, typique du liquide qui se dégageait des mordeurs, avaient dégoutté. Il désigna enfin son arme, qui était à portée. « Je vais reprendre ça, maintenant qu’on est mieux disposés les uns envers les autres, et la remettre au fourreau, où elle demeure, klär ? » Il mit un genou à terre et se pencha encore un peu et s’exécuta. Comme il se relevait, il parla d’un indice, un bout de tissu qui semblait appartenir à leur proie, commanda à son fiston de pacotille de montrer au messire. Quand le braconnier examinait le traitreux morceau de textile, Anton lui demanda son nom.

« Alors, t’as considéré ? On aurait bien besoin du meilleur pisteur du Labourg à nos côtés en ce moment… » fit-il en tendant sa main pour qu’il la serre.
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Sidhi le MulotierChasseur
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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyDim 6 Déc 2015 - 12:03


Et la lumière fut.

Le bonhomme avait pas mauvaise allure, il en avait croisé des pires et des plus laids, mais une chose était sur, ce n'était pas un gas du coin sinon sa trogne lui serait revenu d'instinct. La lueur de la torche rendit le mensonge trop gros vraiment trop gros pour être gobait cette fois. Convaincu que jamais le gros boucher n'aurait eu assez de clinquante à dépenser pour se payer les services d'un homme en armure au parlé aussi fleurit. Lui il était plutôt du style à s'accaparer les services des poivrots chieurs de bouse par la bouche qui ne demandaient pas plus qu'un sous et bonne pitance comme récompense. Malgré ça, cela convient parfaitement à Sidhi. Cela sous entendait à ses esgourdes, qu'il y avait réellement du trèfle à ce faire et pas une simple promesse qui ne pourrait être tenu à la fin. Il décida alors qu'il était préférable de faire "comme si", l'attrait de l'or suffisamment engoncé dans la caboche pour faire abstraction du reste.
Et le dénommé Clothon ne fut pas avare de réponse. Il lui décrit en détail la cible, tout du long il fit comme s'il enregistrait consciencieusement ses paroles mais au fond il n'en retient que l'essentielle, c'était une femme habillé comme un homme, blonde et grande. Largement suffisant. En imaginant que celle ci arrive à sortir vivante de ce trou à merde, il ne serait pas plus difficile de la retrouver à l’extérieur avec ce simple portrait. Lui de toute façon préférait se fier aux traces.

-Hum, j'vois. Ouais j'vois mais ça m'dit rien jusqu'à la...
Il faudrait fouiller les égouts, pas facile, surtout qu'il était bien plus à l'aise dans les bois lui, mais ça il allait éviter de le divulguer. Sa main libre ne lâcha pas son bouc, il se le caressait machinalement quand il réfléchissait et sa réflexion fut interrompu par l'arrivé de Clothon fils. Un benêt à l'air hagard qui n'avait aucun point en commun avec son père, si ce n'est qu'il était lui aussi armée.
-Eh ben mon con ! J'bien fais d'allumé la lumière moi ou c'était toi qui m'trouait !

Il avait causé un peu sans réfléchir, l'anxiété passé d'avoir survécut à un possible trouage de cuir ne le laissait pas indifférent. Lui était du genre menaçant mais rarement mortel, alors qu'il imaginait à la perfection le carreau planté dans son crâne sur un coup de panique. Il n'émit même aucune protestation quand Clothon père reprit son mètre d'acier. La surprise redescendit aussi vite qu'elle était monté quand le plus jeune lui tendit un morceau d'étoffe. Il reprit un peu de sa constance en surjouant son rôle, humant à plein pif le tissu, le scrutant dans ses moindres aspects comme s'il était capable de lire entre les fibres. Le silence s'installa, c'était voulu, il fallait toujours avoir l'air plus sur de soit et plus compétent que l'on ne l'était vraiment. Si bien qu'il laissa le viandard poiroté un petit temps la main levé, trop absorbé parce qu'il faisait.
-J'considère Clothon, tape la. Il accrochait l'étoffe à son ceinturon et avait saisit la mince avec fouge. Maint'nant va falloir m'conduire sur vos pas, on doit r'trouver sa dernière trace, ou d'moins l'dernier endroit ou t'crois l'avoir vu. Mais croit l'Mulot, y a peu d'chance qu'la donze respire encore, si on la r'trouve pas avant la nuit, on s'tire. J'crois pas que l'un d'nous est envie d'passé la soirée dans s'trou j'me trompe ?
Il dépassa les deux lurons prêt à prendre la tête du convoi et se retourna théâtralement
-'fait elle est passé ou ta botte ?

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Anton GunofBoucher
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MessageSujet: Re: Ouf, c'était juste un chat (titre en construction)   Ouf, c'était juste un chat (titre en construction) EmptyVen 11 Déc 2015 - 14:00
Depuis que la lumière était, la tension était descendue d’un bon cran. Elle avait donc laissé de la place à la méfiance. Or, notre garde affectionnait particulièrement les soupçons, surtout dans des scènes pareilles, au fond des boyaux de la cité, avec un braconnier inconnu et petit – si petit ! –, à la recherche d’une jeune contorsionniste moitié courant d’air par sa mère pour sûr. Ici, notre maître-chasseur, dédaignant la main tendue par Clothon, se décida à renifler sous tous ses pans l’illusoire bout de tissu-indice qui constituait leur seul début de piste, et le spectacle ne rendit pas plus jouasse que ça le garde Gunof qui, spolié d’un serrage de main en bonne et due forme, était concentré à examiner Sidhi concentré à examiner, avec une emphase saugrenue, le morceau de textile. Pour peu au fait qu’il était à propos de la chasse et des divers arts qui la constituaient, Anton n’avait jamais vu homme subodorer d’une telle façon un objet quelconque, dame, il n’arrivait même pas à se rappeler d’un limier mettant autant de zèle au reniflement.

Il se doutait que leur nouveau partenaire de traque se foutât ducalement de leur gueule, ce qui ne mit pas l’Anton dans ses humeurs les plus heureuse. Il trouvait qu’on l’avait assez mené en bateau ce jour-là. Avait-il vu la fille ? La donzelle, pour ce qu’ils savaient, avait de la ressource, et pouvait tracer sa route comme un lièvre. Accorte qu’elle était, cette roublarde aurait très bien pu s’acheter un peu de temps auprès du braconnier, à moins que ce dernier fût fifille, ce qui était peu probable. L’hypothèse était grosse, mais plausible, et elle expliquerait assez bien pourquoi leur nouveau guide voulait les ramener sur leurs pas au lieu de chercher une vraie piste. Et pourquoi il prenait la tête de la petite équipée alors qu’il était censé les suivre.

On se mit en marche. Sur deux pas… Sans ambages, le chasseur se retourna très manifestement. Quelque chose semblait lui revenir. Il jeta un coup d’œil aux panards d’Anton, qui claudiquait depuis quelques heures, et fit remarquer l’absence d’un de ses souliers au garde, qui s’y était comme qui dirait fait jusqu’ici. Lui eut un petit rictus amusé et réfléchit à comment tourner ce petit incident. Sa bottine reposait dans la gueule d’un des dévorants morts, au fond du boyau qui avait permis aux deux miliciens de s’échapper de l’antre maudite des Morgenhimmel. Le soldat la leur avait gracieusement laissés, pour une raison qui lui échappait encore.

« Tu connais l’histoire de la mante à Martn-Heigile ? Eh bien moi c’est pareil, je l’ai donnée à un petit déshérité. » Il mira un moment les bottes du gus, éclairées qu’elles étaient par sa torche. « C’est de la belle œuvre ça, par contre… Vache ? » On continua la route, parlant de petits riens. On fut vite devant la fente dont ils s’étaient extirpés pour arriver, et à deux pas de l’emplacement initial du petit bout de tissu, cet unique presque-indice. Au lieu de désigner la petite ouverture à leur éclaireur, Anton mentit. « On longeait cette grande artère avant de te rencontrer, on a trouvé le bout de sa chemise céans, » il désigna à peu près l’endroit. Il espérait qu’il pût persuader par ce petit baratin le chasseur, qui les suivrait dans ce grand souterrain d’égout, à la recherche d’une vraie piste, au lieu de s’enfiler de nouveau les boyaux dont ils étaient sortis, qui auraient certes pu contenir quelque indice nouveau, mais dans lesquels Anton n’avait nulle envie de refoutre les pieds. Ce fut, bien sûr, à son vert de faux fils Clothon le jeune de mettre à plat son petit mensonge.
« Mais non, Gunof, nous sommes arrivés jusqu’ici par ce petit creux, tu ne te rappelles… » Un regard noir fit taire le jeune, qui commençait à prendre la mesure de son erreur. Le garde Gunof se retourna du côté du chasseur à la sauvette, ils se regardèrent d’un air embarrassé tous les deux. Sidhi essaya d’encaisser comme il put un crochet du gauche venu heurter son foie. Il ne put rien contre l’autre poing, qu’il reçut avec son menton. Le coup de gant clouté fit mouche, et la lumière s’éteignit dans la caboche du Mulotier.

Quand il se réveilla, ce fut, de nouveau, grâce au gant de cuir du dit Gunof, qui lui giflait gentiment la trogne. Adossé à la paroi qui faisait face à la dite fente – il la voyait bien, sa torche, tenue par le vert, éclairait toujours les alentours –, il sentit une douleur lancinante lui remontant de la mâchoire. Des autres sensations qui firent irruption jusqu’à son cerveau, il y eut aussi un léger froid du côté de ses panards. Il avait les petons tout nus, le pauvre vieux. Cet enculé de Gunof, un genou à terre et face à lui, semblait avoir remplacé la sienne par la paire de bottines de chez Otto la Chicane que portait, jusqu’alors, le contrebandier. Il braquait, avec ça, un poignard dangereusement proche et effilé en direction de sa face.

« Je suis triste qu’on en arrive à situation pareille, tu penses bien, Mulot, mais j’ai assez perdu de temps comme ça. Maintenant, on va rapidement faire le compte : on est des pieds en dessous du plancher des vaches, dans les égouts, précisément. Toi tu es un petit braconnier à la manque, nous on est du Guet ; ta vie, en somme, elle coûte pas pour grand-chose ici-bas. Alors il va falloir être sacrément carré avec moi, et me donner des raisons de pas te saigner comme un porc, klär ? Bon. Qu'est-ce que tu sais de la fille ? »
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