Nom :

Prénom : Elerinna

Age : 24 ans (1143)

Sexe : Féminin

Situation : Célibataire

Rang : Orpheline, Elerinna a été élevée et recueillie dès ses premiers mois par le Temple. Naturellement, elle est devenue Prêtresse.

Lieu de vie : Le Temple de la Trinité

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Prêtresse de Serus

HAB +2
INT +1
CHAR +1


Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Doctrine du Culte - Niveau 1 (compétence supplémentaire unique et gratuite)
- Alphabétisation - Niveau 1
- Sang-froid - Niveau 1
- Connaissance végétale - Niveau 1
- Préparation de poison - Niveau 1


Objets :

- Sa gardienne lui a offert lors de son seizième anniversaire un collier avec trois pierres qui représentent les Trois. Elle le garde constamment autour de son cou.

- Ayant grandi dans le Temple, la demoiselle est presque toujours parée de sa robe de prêtresse aux couleurs dorées de Serus, puisqu’affiliée à lui.

- Au-dessous de ses jupons, Elerinna possède une dague.

- Elle a généralement quelques bourses attachées à la taille dans laquelle se trouve des herbes médicinales, permettant, par exemple, de faire un cataplasme ou de baisser la fièvre en cas d’urgence.

Sa chevelure est certainement la première chose que l’on remarque chez elle. Dotée d’un brun foncé aux reflets rouges, il est clair qu’Elerinna ne passe pas inaperçue. Enfant, ses camarades lui disaient qu’elle avait des gènes de sorcière pour posséder de tels cheveux. Après tout, ils ont peut-être raison, personne ne sait d’où elle vient, il est fort probable qu’on l’ait abandonné car le mal est en elle. Sa gardienne, Sylvie Rancher, a toujours nié quand elle lui demandait si c’était le cas. Aujourd’hui, pourtant, elle aime cette couleur, justement pour sa singularité. Ils ondulent naturellement et tombent jusqu’au milieu de son dos. Elle les laisse lâchés lorsqu’elle le peut, mais, le plus souvent, pourtant, ils sont attachés fermement en arrière autant pour éviter qu’ils les gênent durant son travail que pour éviter qu’ils attirent l’attention sur elle.

Elerinna n’a pas des yeux aussi uniques que ses cheveux, mais ils ne sont pas non plus à déplorer. Bleus clairs, ils rendent son visage glacial, à qui ne sait déceler cette étincelle d’espièglerie et de vie qui pétille au fond d’eux. Ajoutez à cela une peau blanche, un nez pas trop gros mais pas trop fin, des lèvres suffisamment pleine, et vous aurez une idée de son visage d’ange. Son corps, quant à lui, ne dépasse pas le mètre soixante-sept et ravirait certainement un futur époux : une poitrine assez généreuse et des hanches larges, bien que non-proéminentes. La demoiselle, par ses activités manuelles, possède un corps suffisamment musclé pour s’occuper de certaines tâches « ingrates », bien qu’elle ne soit pas capable de porter des poids trop lourds.

Mais cette description n’est peut-être pas assez actuelle. Par les temps qui courent, les pénuries à répétitions rendent la nourriture parfois rare. De fait, Elerinna reste assez maigrichonne. Lorsque la fatigue est trop présente, de larges cernes se forment sous ses yeux, ses lèvres se craquellent, sa pâleur ressort sur sa faible corpulence et lui donne des airs cadavériques.

En regardant de plus près, il est possible de remarquer que ses doigts sont abîmés par le travail. Souvent, sous ses ongles, réside de la terre ou du sang séché, signe d’un passage effectué au potager ou à l’infirmerie. Des cicatrices sont aussi présentes sur son dos ; la plupart sont argentées, presqu’invisibles, mais témoignent de quelques punitions et flagellations obtenues durant son enfance et adolescence. Depuis la fange, d’autres sont apparues sur ses avant-bras et sont plus rosées, il s’agit de cicatrices obtenues alors qu’elle s’occupait des blessés qui, par moment de folie, s’agrippent désespérément à tout ce qu’ils peuvent, sans prendre en considération leur force, ni leurs ongles. Ainsi, elle évite de montrer la peau de ses bras pour éviter d’être expulsée sous prétexte d’avoir été infectée par un malade ou pire, par un fangeux directement alors que cela n'est pas le cas.

Sans vanité aucune, elle se trouve assez belle. Elle sait qu’elle l’est. Elle vit peut-être dans un temple, ce n’est pas pour autant que tous les hommes ici présent sont des saints. Leurs regards valent parfois mille mots. Bien que gênée par eux, elle se contente généralement de les ignorer et de se fondre dans le décor pour y échapper. Elerinna n’est pas du genre à chercher les faveurs des hommes, ni même des femmes. Elle inspire peut-être du désir chez les autres, mais elle n’en ressent, jusque-là, pour personne.

La brune s’habille principalement avec ses habits du temple, mais il lui arrive de les quitter pour se promener dans la ville, cultiver la terre et aller à la rencontre du peuple. Malgré son apparente froideur, les gens se rendent vite compte que la demoiselle n’est pas autant insensible que ce qu’elle pourrait laisser paraître.

Calme - Bienveillante - Fiable - Attentive - Méfiante (à la limite de la paranoïa parfois) - Main verte - Rat de bibliothèque - Croyante - Impatiente - Audacieuse - Discrète - Mystérieuse - Intelligente - Sens de la répartie - Curieuse - Habile - Rancunière - Malicieuse - Sang-froid

Elerinna a été élevée dans le Temple, elle a suivi l’éducation dispensée par le clergé et cela a modelé une partie de sa personnalité. En effet, si vous êtes dans une situation difficile, vous pourrez trouver auprès d’elle une oreille attentive, bienveillante, apaisante et fiable. Loin d’aimer les commérages, la demoiselle prend très à cœur l’idée de « secret » et le poids qu’ils imposent. Par ailleurs, souvent seule, il est difficile de l’imaginer raconter quoi que ce soit à quiconque.

Loin d’être aveugle, la jeune femme sait que tous les membres du clergé ne sont pas aussi bons qu’ils le prétendent, sans pour autant pouvoir les nommer. Elle en a déjà fait les frais et, depuis, ne fait confiance qu’à peu de personnes. Cette surdose de méfiance lui donne un air dédaignant, énigmatique et froid. C’est pourtant tout l’opposé qu’est Elerinna : passionnée par les plantes et les livres, elle trouve auprès du Dieu Serus un certain réconfort. C’est naturellement qu’elle s’est tournée vers lui pour se spécialiser. Elle aime travailler la terre et la cultiver autant qu'elle cultive son esprit. Elle apporte parfois son aide aux paysans lorsqu’ils ont besoin de main d’œuvre. Elle le fait avec joie car elle n'y voit pas là un travail misérable ou insignifiant, bien au contre. Pour elle, rien n'est plus édifiant que de labourer et faire fructifier une parcelle. Souvent, quand elle se sait seule, elle se permet de chanter des cantiques pour briser le silence qui est parfois trop lourd à supporter.

Malgré son calme, Elerinna est quelqu'un d'assez impatient. Elle considère que la vie est bien trop courte pour devoir attendre. Lorsqu'il faut agir : il faut agir. Elle n'hésite pas à se salir les mains pour qu'une chose soit faite. Cette partie d'elle l'empêche d'être la docile et fragile créature qu'elle laisse transparaître. Lorsqu'elle est en désaccord et qu'elle se sait en position de changer les choses, elle n'hésite pas à le dire, ou du moins, à le faire en cachette ; c'est ce qui lui a valu quelques coups de fouets durant sa jeunesse. Pour autant, cette partie d'elle n'a pas fané. Ainsi, au risque de vous surprendre, la demoiselle s'en sort avec un bon sens de la répartie, bien qu'elle n'en use pas si souvent, faute de trouver quelqu'un avec qui arguer. Par ailleurs, elle déteste être le centre de l’attention : si paraître fade peut lui éviter cela, elle le fait sans hésiter. Alors, à moins qu'elle ne soit vraiment contre ce qu'on lui dit de faire ou qu'il n'y ait personne dans les alentours, Elerinna baissera principalement la tête en signe d'approbation -quitte à parfois faire en douce ce qu'elle pense être le plus juste.

Elle peut faire preuve de beaucoup de curiosité : elle adore passer ses soirées à lire. La prêtresse apprécie énormément la compagnie des livres car ils satisfont bien souvent sa soif de savoir.

Ses activités manuelles et ses connaissances pour les plantes lui ont permis de développer une certaine habilité. Ainsi, elle utilise cette dernière non plus pour cultiver mais pour soigner. Elle sait comment allier les plantes entre elles pour faire autant de bien que de mal. Elle préfère éviter d’user de ses compétences pour blesser les autres, mais il lui arrive, par acte de vengeance (car elle est un tantinet rancunière et malicieuse), de « libérer les canaux », avant, arrière… Une petite colique n’a jamais tué personne !

Avec l’apparition de la fange, voilà trois ans de cela, elle a mis toute sa concentration pour aider les démunis et les blessés. La fange l’a doté d’un sang-froid qu’elle ne pensait pas avoir un jour ; pourtant, grâce à cela, elle peut traiter des patients efficacement, rapidement et sans grimacer à la vue du sang ou d’organes, sans pour autant qu’elle soit réellement à l’aise avec. Malgré tout, les bannissements, condamnations à mort et trahison de tous et chacun n'aide pas à apaiser sa méfiance envers les autres. Elle semble montrer quelques signes de paranoïa lorsqu'il y a trop de monde, qu'elle se sent impuissante ou qu'elle subit un stresse intense.

Elerinna est quelqu’un de très croyant et elle ne pense pas que la fange soit une malédiction lancée par les Dieux, ou du moins, pas par les Trois. Elle n’ignore pas l’existence du Cloaque et de leur foi. Ils ont les mêmes idées que ces naufragés fraîchement arrivés dans la cité. Elle n’est pas du tout d’accord avec leurs pratiques ; malgré tout, elle imagine mal Un des Trois créer une telle abomination. Étiol est, pour elle, le seul responsable. Elle ne dira jamais à voix haute ce qu’elle pense car ce serait reconnaître son existence. Elerinna ne prononcera pas de prière, ni ne fera des sacrifices ou des offrandes pour ce faux-dieu-cruel. Tout ce qu’elle peut faire, c’est continuer de cultiver ses herbes, soigner ses patients et prier les Trois pour qu’ils les libèrent de ces monstres qui prennent le corps des morts.

Abandonné derrière l’autel au niveau des offrandes, Elerinna est recueillie par le Temple au milieu de l’année 1143. Personne n’a d’indice sur son origine ou sur son lieu de naissance, et en réalité, personne ne s’en préoccupe. Élevée par les membres du clergé, son enfance est rythmé par les prières et les leçons. On lui apprend à lire et écrire l’alphabet, à dessiner et chanter ; tout ce qui peut l’aider à rendre gloire aux Trois. Cette vie lui plaît. Elle travaille dur et est globalement bien vue par ses professeurs. Certains la jugent pour ses cheveux, trop rougeâtres, selon eux. Les enfants y font aussi souvent allusion et c’est une source de brimades qu’elle subit quasiment au quotidien. Seule sa gardienne, Sylvie Rancher, une prêtresse de Serus, la rassure sur eux. Elle les trouve unique, signe d’une bénédiction accordée par les Dieux. A force d’entendre ces propos, Elerinna a fini par aimer ses cheveux et, même si elle ne les mets pas en valeur, elle en prend soin. Sylvie a un rôle de mère plus que de gardienne pour Elerinna. Elle lui a appris le maniement des herbes, leurs propriétés, comment les entretenir, quand les récolter. Elle lui a inculqué des valeurs bonnes et justes. Elle ne l’a jamais maltraité, et a toujours fait preuve de bonté envers elle.

Un deuxième nom marque son enfance : Guillaume de Bethune, un noble et Prêtre responsable. Il l'aide à apprendre ses prières lorsqu’elle n'est qu’une enfant. Il est un professeur qu’elle apprécie beaucoup. Lui aussi, a toujours fait preuve de bonté envers elle. Jusqu’à ce qu’il lui demande, à l'aube de ses 11 ans, des faveurs sexuelles. Ignorante, elle a agi. Au fond d’elle, elle sait que c'est mal, mais que peut-elle faire ? Il est noble, plus âgé, et respecté par les siens. Qui croira une orpheline aux cheveux rouges ?

Il commence doucement, une petite caresse par-ci, un baiser par-là, puis, il se déshabille et fini par lui demander de faire de même… Si c'est rare au début, les choses se font de plus en plus souvent. À force de répétition, c'en est devenu normal. Il lui dit qu'il attend sa majorité pour faire d'elle son épouse, elle le croit. Elle pense que l'amour, c'est ça. Elle finit par apprécier ces moments, elle les chérit. Ce n'est plus si malsain, ainsi. Cette routine dure jusqu’à ses 16 ans. Du jour au lendemain, il considère qu’elle ne possède plus sa pureté qui l'a rendu attrayante. Elle n'est plus aussi drôle, pleine de vie, espiègle. Aussi, bientôt, il deviendra Haut-Prêtre, et ne désire pas entacher sa future situation auprès d'une apprentie prêtresse. Il a brisé son innocence et a disparu.

Elle devrait le haïr, pourtant, il lui manque. La demoiselle n’a que peu d’amis et Guillaume jouit d'une place très importante dans sa vie. En un sens, elle l’aime. Qu’il se débarrasse d’elle et fasse comme si jamais rien a existé entre eux la dévaste. Elle comprend soudainement que leur relation n’a pas été sincère qu'elle aurait crû. Il n’est pas l’homme digne qu’elle aurait voulu qu’il soit. Quelques mois sans nouvelle ne suffirent pourtant pas à la décourager. Il l'obsède. Elle se dit qu'il reviendra vers elle. Cependant, lorsqu'elle finit par le revoir, il la regarde avec dégoût. Elle sait. Enfin, elle comprend qu’il n’a jamais eu l’intention de l’épouser, malgré ses paroles. Bouleversée, c’est ce qu’elle est. Malgré tout, elle continue de l’observer. Elle ne parvient pas à cesser. Il l'obnubile.

Elle le surveille de loin suffisamment longtemps pour remarquer comment il regarde une autre apprentie prêtresse… Avec les mêmes yeux qu’il lui a jetés lorsqu’ils ont été seuls : ceux d’un loup devant sa proie. La demoiselle, ignorante de son destin, n’a certainement pas plus de 13 ans. Elle se revoit et, soudain, elle se met à le haïr. Jamais elle n’a éprouvé une telle haine. C’est puissant, viscérale. Elle doit agir pour que cette enfant grandisse normalement.

Scène d'un meurtre:

Elle doit, à présent, vivre avec le poids de ce meurtre sur la conscience. Il est retrouvé mort en fin de matinée. Empoisonné, paraît-il. Personne n’a vu ni entendu quoi que ce soit. Faute de preuves, l’affaire est abandonnée.


Quelques mois après ce tragique événement, Elerinna devient une prêtresse du Temple. Pour suivre les pas de sa gardienne, et parce qu’elle aime Serus énormément, elle décide de se spécialiser pour devenir l’une des prêtresses de l'unique Dieu. Elle a commis un grave crime en tuant quelqu’un, alors elle fait son possible pour que le reste de ses jours soient dédiés à la gloire de la vie. Personne ne sait ce qu’elle a fait, et c’est très bien ainsi. Sa gardienne, Sylvie Rancher, soupçonne une peine de cœur, car Elerinna a été bien sombre durant l’année de ses seize ans. Elle lui a offert un collier pour tenter de l’égayer un peu. Ce bijou est devenu le porte-bonheur de la jeune prêtresse.

Toujours plus ou moins seule, elle passe son temps à cultiver les herbes, à lire, à prier et chanter pour les Dieux. Elle ne fait pas de vague et est, en un sens, assez insignifiante. Cela lui convient parfaitement. Elle ne veut être quelqu’un pour personne. Pourtant, les regards que l’on pose sur elle prouvent que son désir d’être invisible ne fonctionne pas. Son corps a changé, il s'est développé. Cela la gêne et l’ennuie. Elle ne veut plus connaître d’homme, à quoi bon avoir des attributs qui le combleraient ? Pour Elerinna, le mariage est quelque chose de sacré, et elle n’est plus pure. Elle se résilie et décide de ne jamais prendre époux.

Sa nourrice ne comprend pas cette idée de ne pas fonder une famille. Sa protégée est jeune, et célèbre les naissances avec toujours beaucoup d’émotions. Cela lui semble inconcevable qu’elle ne désire avoir ses propres enfants. Sylvie a toujours été très liée et soucieuse du bien-être de la demoiselle. Elerinna l’aime beaucoup et est très reconnaissante de l’amour et de l’attention que sa gardienne lui a témoigné. Ainsi, la jeune prêtresse a été inconsolable lorsqu’elle a appris la mort de Sylvie, durant l'année de ses 19 ans. La pauvre prêtresse s’en est allé à cause d’une chute dans les escaliers. Personne n’a été témoin. Connaissant le lieu où elle habite, Elerinna se demande si quelqu’un n’a pas souhaité se débarrasser d’elle, pour une raison ou pour une autre.

Encore plus isolée depuis la mort de Sylvie, Elerinna poursuit son chemin, menant à bien ses missions au sein du clergé. Pour autant, sa solitude ne l’empêche pas d’être visible. Presqu’âgée de 20 ans, des prêtresses et prêtres commencent à la voir pour l’inciter à prendre époux. Elerinna refuse, s’attirant le mécontentement du clergé. Être une prêtresse du Dieu Serus et refuser de se marier et de donner la vie n’est pas quelque chose de commun. Pourtant, elle justifie toujours son choix en expliquant qu’elle ne veut pas d’époux car elle ne souhaite donner son amour qu’aux Dieux et qu’elle ferait une piètre compagne : à se dédier aux Dieux, elle négligerait son devoir de femme : une vie de vielle fille éviterait à un gentilhomme d’être malheureux en ménage. On ne l’a plus forcé, mais ce célibat est toujours critiqué et participe en partie à son exclusion au sein du Temple.
Après un long deuil, elle décide de s’ouvrir de nouveau au monde. Âgée de 20 ans, elle se méfie toujours autant, mais elle reprend goût à la vie.


Malheureusement, son répit ne dure que peu de temps. C’est au cours de l'année suivante que la fange fait son apparition. Depuis, Elerinna a vu toutes ses croyances chamboulées. Les gens se questionnent, changent de camp. Dans cette période instable, ils devraient se serrer les coudes, faire front contre le commun ennemi, mais non… L’affaire de Sarosse a été le premier d’une longue série d’événement où réside des fiertés mal placées, des mensonges et des faux-semblant. La tyrannie du Duc, puis Roi, Sigfroi ; la secte des « Purificateurs » ; le « Cloaque »… En ces temps de fin du monde, l’ambition et l’envie de pouvoir semblent se multiplier : tous complotent les uns contre les autres, créant des événements tels que le 1er mai 1166. Cette date-là restera gravée dans sa mémoire. L’horreur, les cris, le sang, la fange… Y repenser lui donne des sueurs froides, encore à ce jour. En tant que membre du clergé, Elerinna a travaillé à aider les blessés et les démunis, donnant de son temps, de son énergie, de ses connaissances pour sauver un maximum de vie ; mais les blessés se sont accumulés, et les tas de morts aussi. Cela lui a semblé interminable. Elle aurait voulu se poser dans un coin, en boule, implorant les Dieux de leur venir en aide ; mais elle a gardé son sang-froid jusqu’à ce que son corps ne soit plus capable de la soulever. Suite à cela, sa haine pour les purificateurs s'est démultipliée. Sa méfiance envers le reste du monde aussi. Être seule lui semble être la meilleure des choses ; et pourtant, c’est aussi un fardeau à porter. Elle n’a pas de mort à pleurer, mais personne ne la pleurera si elle vient à trépasser. Ce constat l’a affecté, mais elle repose sa foi et son destin dans les mains des Trois.

Elerinna s’use à la tâche, mais y ressent une grande satisfaction. Être présente pour les autres est sa raison de vivre. Si elle reste très méfiante envers la population, et qu'elle ne s'ouvre sur presque rien, elle reste une oreille attentive et une épaule sur laquelle s'appuyer. Elle n’est peut-être qu’un visage pour eux, mais elle espère, secrètement, qu’ainsi, elle ne sera pas oubliée si elle venait à mourir.

Vis-à-vis du Roi Sigfroi, son avis est assez mitigé. Ses décisions n’ont pas toujours été légitimes, et il a toujours fait preuve d’une certaine main de fer. Avoir une personne au pouvoir de son gabarit est autant un avantage qu’un inconvénient. Il est autoritaire, égoïste et cruel, mais ce sont justement ces défauts qui ont permis à la cité de rester debout si longtemps, et ce, malgré les sabotages effectués par les différentes sectes. Les recrutements forcés effectués pour la mission à Labret et la cruauté montrée envers la famille de Sarosse sont des témoignages de son indifférence et de sa monstruosité ; pourtant, s’il avait ouvert les portes à la famille lorsque celui-ci s’est excusée, les fangeux auraient certainement pénétré dans les murs de la cité et précipité la fin du monde. Ainsi, malgré son impossibilité à accepter tous ses jugements, elle s’en remet à lui pour continuer à faire les choix permettant la survie de Marbrume ; pourtant, s’il commence à accumuler les erreurs, sa fidélité risque de changer rapidement…

L’arrivée des naufragés du Duché d’Hendoire à Marbrume lui hérisse les poils. Reconnaître publiquement leur dévouement au faux-dieu la répugne. Elle évite tout contact avec eux même si, parfois, elle doit se trouver en leur présence. Elle se fait violence pour ne pas montrer sa désapprobation et agit, le plus souvent, calmement et froidement avec eux.

Elerinna continue de prêcher la voix des Trois. Elle tente de rassurer la population, de soutenir les décisions du Roi lorsqu’elle s’en sent capable, de soigner les blessés et aider les démunis, mais toujours en petits groupements. La prêtresse n’est pas une figure politique et ne cherche pas à en être une. Elle veut seulement faire le bien, expier ses pêchés et mener une petite vie.

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