Nom : Poudevigne
Prénom : Aymard
Âge : 28 ans
Sexe : Masculin
Rang : Bourreau
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Artisan, +1 en FOR, +2 en HAB, +1 en INT,
Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp)
Bas-fonds, Commerce, Chance, Torture.
Des vêtements de bourreau. Une épée de bourreau. Quelques économies.

Aymard est un homme d'une vingtaine d'années plutôt maigre. Sa face est fort commune, ni déplaisante mais n'attirant pas l'oeil. De toutes manières ça n'est pas son physique qui marque les personnes mais sa fonction et son habit, qui dans le cas présent fait le moine. Pour qu'on ne se trompe pas sur son occupation, le bourreau porte des vêtements distinctifs : des chausses rouges, et une chemise rayée. Sur sa cape, l'insigne d'un gibet marque son épaule sans équivoque. Le bourreau est une figure repoussante qu'on évite du mieux. On rechigne à faire commerce avec lui, même si c'est un mal bien nécessaire. Il est au bas de l'échelle sociale et se charge aussi de brûler les corps des défunts. Lorsqu'il part travailler, Aymard porte cette sinistre large épée de bourreau. Il ne s'agit pas d'une arme de guerre et ne possède pas de pointe : elle est faite pour tuer des êtres sans défense.

Le jeune bourreau est curieusement un homme plutôt jovial malgré sa fonction. Il a trouvé un moyen de gagner honnêtement son pain et la situation est réputé pour sa stabilité. Vivant auparavant dans les bas-fonds de Marbrume, cette situation lui paraît bien plus enviable que la précédente. Alors certes, les enfants fuient devant lui ou lui jette des pierres, certes il a toujours une grande table pour lui seul dans une auberge bondée, mais à la fin de la journée Aymard peut se coucher sous un toit le ventre plein. Alors s'il faut faire la sale besogne, il la fera, il n'est que le bras armé de la justice. Aymard n'a absolument rien contre ses patients, et abrège parfois leurs souffrances discrètement. Mais il ne compte pas s'arrêter là pour autant. Doté d'un redoutable sens des affaires, le jeune bourreau compte bien bâtir quelque chose de tangible avec le prix du sang.

L'idée de se porter volontaire pour aller sur le Labret était probablement une stupidité sans nom, mais Aymard croyait en sa bonne étoile. Depuis son arrivée à Marbrume avec les hordes de réfugiés miséreux, il s'était fait boucher au marché noir et vivotait en vendant des viandes douteuses. Il louait des têtes de lapin qu'il cousait subtilement sur des corps de chats. Crachait avec art une cuillerée d'huile sur un ragoût pour faire apparaître les "yeux" du bouillon. Mais cette vie n'était pas tenable. Et deux milles hommes sur le Labret, ça voulait dire des bouches à nourrir. Alors il rassembla sur une charette à bras quelques quartiers relativement frais de viande achetée avec ses économies, et s'engagea avec enthousiasme dans la troupe avant même les rafles. Et le trajet se faisant de jour dans la lande, on ne devrait pas souffrir des fangeux.

Aymard était à la queue de la colonne, avec tout ceux qui étaient un peu plus chargés que la moyenne. Petits commerçants et artisans au bord de la ruine qui emportaient avec eux leur gagne pain. Quelques miliciens les encadraient. Un équipage curieux était aussi présent : celui du bourreau ducal, accompagné de son valet, porteur d'une grande épée d'exécuteur. La charge de bourreau est infamante, mais en ces temps troublés et cette journée, Aymard se décida à causer avec lui. Après tout ils étaient tous les deux au ban de la société, chacun à sa manière. Les deux hommes échangèrent quelques banalités sur leur métier respectif, pendant qu'au loin les cor de guerre tonnaient dans les marais pour détourner les Fangeux. Pour le bourreau, il y allait forcément avoir du boulot là-haut. Deux mille hommes laissés entre eux ? Il y aurait à faire !

Las, ils furent attaqués en fin d'après-midi par une centaine de fangeux. En fin de procession, ce fut le chaos. Les charrettes étaient renversées alors que chacun essayait de fuir, et les fangeux égorgaient à qui mieux-mieux au milieu des sacs de grain éventrés. Aymard fut bousculé et tomba sur le train dans son chargement de viande. Alors qu'il s'en dégageait, il vit le valet du bourreau mort à ses pieds, la gorge arrachée. A son côté, la lourde épée du bourreau. Aymard s'en saisit sans hésiter, et se lança dans une fuite éperdue de l'avant. Il n'eut pas à se battre, faisant preuve d'une chance peu commune. Blanc comme un linge, Aymard reprit sa respiration à grande goulées dans une ferme barricadée sur le Labret où se trouvait une poignée de miliciens et quelques volontaires terrorisés.

Les mois suivants, pendant que les miliciens crevaient sur les palissades, il se joignit à la cohorte de forçats dans les champs. Il planqua l'épée dans une grange, au sommet d'une poutre où logeaient quelques pigeons révoltés par cette intrusion. Le terrible orage à l'été découragea les plus enthousiastes. Aymard était de ceux là. L'attentat contre le duc et le soulèvement de certains miliciens allaient lui fournir une occasion en or. Un matin, il se dirigea vers un attroupement devant un placard. Un prêtre le lisait aux badauds :

« A compter de ce 21 Juillet de l'An de Grâce 1165, je déclare par le présent décret, moi, Sigfroi de Sylvrur, que :
La peine de bannissement est abolie. Lui succède l'exécution par décapitation ou la potence. Aucune autre sentence ne peut venir à la remplacer, afin d'économiser le bois de la cité. Les cadavres seront jetés aux chiens ou dans l'océan.
Tout banni vu à Marbrume et sur ses terres pourra et devra être abattu à vue. Leur droit de vie est révolu.
Toute personne ayant quelque accointance avec un banni ou soupçonné d'en avoir sera immédiatement mise aux fers et jugée. Prise en flagrant délit, le procès se fera séance tenante par les autorités compétentes. Ce crime est passible de mort, la sentence pourra être rendue immédiatement. »

Les jours suivants, les autorités ducale firent savoir qu'on cherchait désespérement des bourreaux pour les nombreuses exécutions à venir. Apparemment, le bourreau ducal était mort durant la déroute de mars. Mais la carrière de bourreau est infamante et on ne se bousculait pas au portillon. Aymard se porta aussitôt volontaire, nanti de son outil de travail et d'une expérience dans le domaine de la viande. Aymard Poudevigne était dorénavant officier ducal, exécuteur des hautes oeuvres. Il devait porter un insigne distinctif sur ses vêtements, serait payé pour les exécutions, mais aussi pour appliquer la question. Le jeune bourreau entama sa nouvelle carrière avec enthousiasme. Aymard pend beaucoup. Mais il ne compte plus les rebelles et les brigands, qu'il décapite, écartèle et dont il pend les membres et avant planter les têtes sur des lances. "C'est juste que la viande bouge un peu plus au début", remarque t-il entre deux lampées.

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