Manipulations, trahisons et tromperies... le quotidien d'un couple de Terresang [PV Kira]

3 semaines après les faits au bal
Position inconnue quelque part à l'orée des marais
Octobre 1165
Neuf heures et trente minutes.

Alexandre de Terresang :

Alexandre n'était pas satisfait de son lieu de vie à cet instant même… bon il avait peut être connu pire mais être coincé à l'orée des marais en aidant quelques fous-dangereux qui voulaient à tout prix aller dans les marais ou encore ceux qui étaient parti des villages dans les marais pour trouver confort dans la cité et qui bravaient les dangers de la Fange ou même des Bannis étaient tout simplement des imbéciles aussi braves étaient-ils … ne comprenaient-ils pas que la bravoure n'était plus à utiliser ? Que le courage ne servait qu'à éliminer la Fange et non à se précipiter dans la gueule du loup ? Ces hommes commençaient à désespérer Alexandre car c'était SES hommes qui risquaient leurs vies pour les leurs à ses misérables avortons de paysans … fallait qu'il se calme.

Il avait quitté Marbrume lorsqu'il était parti au bal avec sa « douce » et « tendre » « épouse » … des mots qu'il ne voulait plus entendre. Il l'avait frappé car elle avait parlée de sa vraie femme, de sa Alice. Son nom n'était pas digne d'être prononcé par une fille de putain. Il n'était pas rentré à Marbrume, il avait tout de suite rejoint son avant-poste avec son carrosse… un fangeux l'avait poursuivit lui et son cocher à travers le bois jusqu'à ce que les torches et les armes Terresanguines de l'avant-poste fortifié ne viennent contrecarrer les plans de la créature.

Alexandre était dans son bureau, car oui il avait fait aménager un bureau au cas où … il avait prévu l'option de la tromperie de la Haldonores après tout, c'était de famille. Son père était un traître et le Duc l'avait compris. Il aurait dû mieux écouter les commérages mais les ragots n'était pas son truc, il laissait ça aux gens de la cour, aux comploteurs de la noblesse Marbruméenne… mais une chose est sûr. Il ne devait pas laisser son dû entre les mains de la vipère rousse… il avait reçu une missive étrange il y a quelques jours déjà … le noble n'avait pas pensé qu'il aurait à se justifier de cette aventure d'un soir avec la fille de ce baron … bon sang. Il se sentait coupable en lisant cette missive … il allait donc revenir pendant un temps chez lui et il envoya donc une missive à son fils, Joris qui semblait avoir élu domicile chez lui.

Le même jour
Résidence Terresang _ Cité de Marbrume
Quatorze heures et vingt minutes

Joris de Terresang :

Alexandre comprenait tout de travers, c'est pas possible. Joris n'avait pas élu domicile dans sa Résidence mais il y était pendant un certain temps en compagnie de l'ami de son père ; Bertrand de Montbard qui lui apprenait à se battre dans la cour depuis quelques semaines maintenant mais aussi à en apprendre un peu plus de son père. Il était quatorze heures et quelques choses en minutes. Ils étaient entrain de souffler comme des bœufs alors qu'ils allaient s'arroser d'eau bien fraiche à cause l'entrainement intensif qu'ils venaient de faire, Joris dit :

« Alexandre va revenir dans peu de temps. Il paraît qu'il aurait reçu une missive étrange … il veut en avoir le coeur net. » Dit-il en regardant le vieil homme blond défiguré entrain de s'asperger la face.

« Ah ! Ça promet d'être mouvementé. La Haldonores se trouve encore dans sa Résidence … si ils se voient après tout ce qui s'est passé dernièrement … je connais ton père depuis bien longtemps et … il n'est pas du genre à oublier. Je ne sais guère ce qui s'est dit chez le Sombrebois mais d'après les racontars c'était assez mouvementé. »

Le jeune homme avait de longs cheveux noirs qui lui descendaient jusqu'à la nuque, ses yeux étaient bleus un peu comme ceux d'Alexandre d'ailleurs … mais ce qui ne ressemblait pas du tout à son paternel c'était cette espèce expression figée quand il réfléchissait … il en avait vu d'autres et son cher père le savait. Il savait ce qu'il lui avait fait subir lors d'une émeute passée mais Joris ne voulait pas remettre ça sur le tapis. Il avait ce qu'il voulait : la richesse … 'fin pas avant que le Terresang Senior ne meurt.

Joris regarda alors la fenêtre de ce qui semblait être le salon … hm. Peut être que la Haldonores y était. Elle ne savait pas qui il était car Bertrand de Montbard lui avait expliqué sèchement mais sûrement que c'était le nouvel écuyer d'Alexandre et qu'il l'entraînait en son absence … un bobard parmi tant d'autres dans cette Cité maudite.

« A quoi, penses-tu fiston ? » demanda le chevalier.

Joris réflechissait. Il n’avait pas eu l’occasion de parler à la Vicomtesse … peut être parce qu’il avait était dit qu’il n’était qu’un péon parmis tant d’autres … hm.

”Et si je me rendais dans le salon parce qu’on m’aurait fait quérir une chose et que je rencontrais la Haldonores et que je lui jouais mon numéro ?”

Bertrand se mit à sourire puis il lui tapa affectueusement l’épaule:

”Quoi que tu fasses mon garçon, fais attention. Alexandre est peut être en froid avec elle mais cela n’empêche pas de la défendre de loin … la preuve, il n’a prit que quelques hommes d’armes pour aller à l’avant poste. Des miliciens et des défenseurs de l’Ordre s’y trouvant déjà. La Haldonores ne le sait peut être pas mais il la protège envers et contre tous.”

”Cela ne l’a pas empêché de lui foutre une gifle d’après ce que l’on raconte.” dit le jeune homme avec un oeil sévère.

”Ne crois pas tout ce que l’on te dit, mon garçon. Alexandre n’est pas du genre à frapper une femme … il en faudrait beaucoup.”

”Si vous le dites, Montbard. Vous le connaissez mieux que moi après tout.”

Il prit alors une serviette se trouvant non loin du baquet d’eau et regarda autour de lui. Des paysans étaient entrain de se former pour devenir des défenseurs de l’Ordre de l’Astre d’Azur grâce à des hommes du Terresang. Il remarqua que depuis quelque temps la cour de la Résidence était devenu un champ d'entraînement pour tout les pauvres hères en quête de travail mais ce n’était juste que la partie imergée de l’iceberg. On pouvait voir des recrues s'entraînant à la théorie de la logistique et même à la construction et rénovation dans les caves de la Résidence… oui, l’Ordre était en plein dans son recrutement ainsi que l’apprentissage.

Il reposa sa serviette sur la table puis son épée en bois et dit tout en partant :

”Je reviens.”

Il rentra dans la résidence qui pour une fois depuis le départ d’Alexandre était en pleine effervescence … en même temps, depuis une semaine il faisait envoyer des missives d’ordres à ses lieutenants et même à Kira d’après ce que l’on disait. Il escalada les escaliers menant au salon puis frappa un bon coup … il se mit à sourire puis quand on lui ordonna d’entrer, son sourire avait disparu pour une mine plus sévère mais plus soumise.

”Dame de Terresang … hm. Messire de Montbard m’a fait aller quérir quelque chose se trouvant dans l’armoire…” Il avait travaillé son langage depuis quelque temps pour savoir “parler” aux nobles.

Quand elle lui donna son autorisation pour aller farfouiller dans les armoires, Joris passa devant une mine qui semblait … dans les nuages. Il prit son temps avant de prendre un quelconque parchemin qui mentionnait les prix de … hein ? De chaux et de bois… d’accord. Alexandre avait fait quelque recherche apparemment. Il regarda alors la Noble puis après un long silence dit :

”Vous n’avez pas l’air d’aller bien, Ma Dame…” Puis tout en se feignant la surprise. ”Veuillez m’excuser de mon indiscrétion, Ma Dame, j’espère que vous ne m’en voudrez pas mais je voulais être courtois …”

Elle était rentrée un mois avant - environ -, décidant qu'il était temps d'affronter son époux et lui parler. Cependant, elle n'avait trouvé aucune trace d'Alexandre à la Résidence lorsqu'elle avait franchis les portes. Et la seule chose qui l'avait accueillis était la froideur et la méfiance - ou la surprise pour d'autres - des serviteurs de Terresang. Et pour couronner le tout, personne ne lui avait rien dit sur le lieu où se trouvait son pleutre de mari. Désormais, la colère s'était estompée, la tristesse également. Kira avait d'autres préoccupations bien plus dérangeantes à gérer.

Déjà, elle avait toutes ses missives que lui envoyait son couard de mari par le biais de son chien Montbard pour faire fonctionner correctement l'Ordre d'Azur en son absence. Comme sir la Vicomtesse était la bonne à tout faire! Ah non, elle était la Lady Constructrice désormais, plus que la Vicomtesse de Terresang. Cela faisait serrer les dents de la rouquine. La seconde chose qui dérangeait Kira, c'était la présence de ce jeune homme. Yoris, Joris? Elle ne savait déjà plus. Personne ne lui avait répondu - pour le peu de fois où elle avait posé des question - quant au rôle du jeune homme. Ainsi, la jeune femme tentait de se répéter qu'il n'était qu'un écuyer, ou juste qu'il était là pour les entraînements. Un gamin de la rue, que pouvait-il venir faire d'autre en ces lieux? Mais la jeune femme n'était pas totalement stupide, loin de là. Et Alexandre le savait mieux que personne...

La dernière chose qui prenait beaucoup de temps à la jeune femme et qui l'inquiétait tout particulièrement était son propre corps. Elle s'en était rendu compte quelques semaines après être rentrée à la Résidence. Elle ressentait une fatigue de plus en plus grandissante, une perte d'appétit notable n'arrangeait rien à son humeur, déjà des plus tempétueuses. Et pour le peu de chose qu'elle avalait, elle le régurgitait quasiment immédiatement. Pourtant, Kira avait prit les précautions habituelles, dés qu'elle s'était rendu compte de ses symptômes, elle avait agit. Se souvenant de la décoction par cœur, elle s'était munie des ingrédients du mieux qu'elle pouvait au travers des rues de Marbrume, alors même qu'elle récoltait les ingrédients pour donner les cours au jeune Alfonso. Néanmoins, malgré cette forte potion, rien n'avait fait... Peut-être son corps s'était-il trop habitué à ces solutions... Elle était inéluctablement enceinte... Et elle savait pertinemment que ce n'était pas de son mari. Elle n'était pas une femme stupide, et elle savait qu'après avoir parlé au Vicomte de Terresang - si tant est qu'il rentre un jour - elle devrait fuir, se cacher, le temps qu'elle mettes au jour ce bâtard, et qu'elle le confie entre de bonne main.

La jeune femme ne se sentait pas d'être mère, elle ne se sentait pas d'être autre chose qu'une noble dont on raconte des rumeurs, qui trompe son mari ouvertement, qui ne sait rien faire d'autre que diriger des paysans assez fort pour tenir des fourches qui empaleraient des Fangeux et qui dirige des maçons pour reconstruire des châteaux. Elle pouvait être beaucoup de chose, mais pas une mère.

Kira était donc seule, ainsi à ruminer, une main jouant avec un coupe papier, dans le salon. La Vicomtesse remuait ses sombres pensées, encore et encore, tentant de trouver des solutions viables lorsqu'on frappa à la porte, la faisant presque sursauter - et un haut le cœur s'empara par la même de sa gorge. Toussant quelque peu et se remettant de son émotion en reprenant le coupe papier à ses pieds, la jeune femme autorisa qu'on ouvre la porte avec une voix calme, presque gentille. Et alors que la porte s'ouvrait doucement, Kira reconnu le jeune homme, celui dont elle avait tant de mal à retenir le nom... Elle fut frappé par son air sévère, presque trop sérieux... presque forcé... Un bouclier pour cacher tout ce qu'il y avait d'enfoui en dessous, reconnut-elle. Il en était de même pour le beau sourire de la jeune femme, à une époque. Toutefois, il n'y avait plus que ses yeux vert émeraude, transperçant, et son visage blanchâtre, presque de marbre blanc, qui lui servait de bouclier.

Le jeune homme - dont elle ne savait définitivement pas le rôle - lui demanda presque trop poliment pour sa manière d'être, s'il pouvait aller chercher des documents dans l'armoire. Kira tendit le bras vers le meuble, puis baissa les yeux, retournant à sa contemplation de son coupe papier. Elle le tourna encore un peu entre ses mains avant de se lever. Et alors qu'elle se dirigeait de manière archaïque vers la porte de sortie du salon, la voix du jeune homme la stoppa. Elle se tourna vers lui, silencieux. Il tenait ses documents entre ses mains. Elle l'étudia, comme elle avait si souvent l'habitude de le faire pour chaque personne qu'elle rencontrait pour la première fois.

"La courtoisie n'est pas de se soucier de ses maîtres, jeune homme." rétorqua-t-elle, calmement, beaucoup trop calmement. "Vous avez juste fait preuve de politesse, et d'un peu trop de curiosité. Mais je ne vous cacherais pas que vous avez un sens de l'observation très poussé."

L'ironie se sentait dans ses paroles. Mais le calme restait présent. Et même au plus profond de son cœur, la belle rousse ne ressentait aucune colère, aucune rancœur, aucune haine. A croire que son corps comme son esprit changeait peu à peu, au fur et à mesure que l'âme qui se trouvait en elle grandissait. Les Trois avaient véritablement décidés de jouer avec elle. Elle soupira, longuement, lentement.

"Je vous conseille d'être prudent, jeune homme. La plupart des nobles ne sont pas aussi compatissant que moi. J'espère pour vous que vous n'aurez pas à croiser le Vicomte, et surtout que vous n'aurez pas la maladresse de lui poser ce genre de question lorsqu'il est dans un mauvais jour... Il risque de vous envoyez nettoyer les latrines." ajouta la Vicomtesse avant de prendre congé du jeune homme, le laissant seul dans le salon, n'attendant aucune réponse.

Joris regarda alors la jeune vicomtesse partir avant qu'il n'ait plus parler et comme elle l'avait finement remarqué, le jeune homme avait le sens de l'observation étant un gamin des rues avant d'être celui d'Alexandre de Terresang, le père noble qui l'avait envoyé chez ses vieux amis les Clairval et avant de finir fils de boulanger. Il savait de quel mal sa … « Belle Mère » avait et ce n'était pas très beau tout ça… encore de belles rumeurs en vue.

Il se mit à sourire, il avait donc un moyen de pression contre la Haldonores mais bon … à quoi cela peut bien lui servir. Il roula le parchemin et le mit dans sa poche pour ensuite partir de la pièce tout en fermant la porte. Il ne savait pas où allait la Vicomtesse mais ce n'était pas elle qui voulait voir mais bien son mentor Montbard. Il descendit les escaliers en trombe et arriva dans la cour où un jeune homme, un paysan se faisait bouffer la poussière par un homme d'armes Terresanguin.

Le vieux chevalier arriva devant lui et Joris eut un sourire.

 « Pourquoi ce sourire, mon p'tit ? La Rouquine t'as gueulée dans les oreilles ou quoi ? »
 « On va dire ça. Je lui ai demandé si tout allait bien puis comme tout laquais je me suis excusé de mon impolitesse et … elle m'a envoyé paître comme le dernier des mendiants. Ah, elle m'a aussi dit que si j'avais posé la question à mon très cher père, il m'aurait envoyé creuser les latrines … hahaha. »

Montbard pouffa de rire et mit un coup sur l'épaule du jeune homme.

 « Et elle n'a pas tort ! Alexandre s'en aurait fait une petite joie même … surtout si il est dans un mauvais jour … peut être une des choses qu'ils ont en communs ces deux là : leur caractère. »
 « Et l'infidélité et faire des bâtards un peu partout. » Dit-il avec un immense sourire.

Le chevalier leva un sourcil et dit tout en se grattant la barbe :

 « Tu veux dire que ... »
 « Je ne dis rien. Tenez messire de Montbard. » Il lui tendit le parchemin roulé qui contenait les prix de différentes fournitures et il dit tout en murmurant.  « Au cas où un des serviteurs de sa « Grandeur » nous espionnerait. »

Le vieux chevalier acquiesça d'un mouvement de tête et prit le précieux document qu'il déroula puis le mit dans un creux de son armure.

 « Messire de Montbard ! Messire ! » cria une voix au loin, un jeune homme en haillon arriva en toute hâte et tellement essoufflé qu'on aurait cru que les Fangeux attaquaient la Cité.

 « Allons du calme, Tommy et prend donc à boire. » Dit le vieux chevalier tout en prenant la missive que le messager venait de lui apporter.

Spoiler:

 « Eh bien, ton cher père semble … contrarié même dans cette missive... Il se tourna vers un jeune serviteur qui était entrain de remplir le baquet d'eau bien fraiche.  Toi ! Amène cette missive à la Vicomtesse de Terresang et dit lui que c'est important ! »

Le serviteur s'exécuta et partit en trombe dans les méandres de la Résidence à la recherche de la Vicomtesse.

La belle rouquine s'était réfugiée dans ses appartements privées... Pour quoi faire? Elle ne savait pas vraiment. Elle avait marché d'un pas décidé jusqu'à ce lieu, cette chambre où elle se sentait à l'abris. A l'abris des regards, à l'abris des rumeurs et de l'aura maudit de la cité. C'était bien le seul endroit dans cette maudite résidence où elle se sentait comme chez elle, seul autre endroit où elle avait ce sentiment de sécurité. Kira aurait tellement préféré être à Sombrebois, dans les bras d'Hector. Et non pas dans cette résidence, au milieu de cette cité où tous et chacun la détestait... même son propre mari absent. Mais elle devait rester quelques jours encore, attendre, tenter de parler à Alexandre... En tête à tête.

Et peut-être les Trois l'entendirent-elle. Car très vite on frappa à sa porte. La belle Vicomtesse alla ouvrir, son regard vert sombre d'autant plus sombre lorsque le messager lui remis le message, apposé du sceau d'Alexandre, et déjà ouvert. Elle déplia le message à son tour et le lu. Avant même de soupirer, elle s'assit sur son lit et se prit la tête entre ses mains. Voilà ce qu'elle attendait depuis des jours: le retour de son mari. Et voilà que la jeune femme ne savait plus vraiment ce qu'elle allait raconter à son époux... Allait-elle s'excuser? Allait-elle lui dire qu'elle attendait un enfant - en sachant qu'ils seraient deux à savoir pertinemment que ce n'était pas un Terresang? Allait-elle le lui cacher? Elle ne savait pas, et ne saurait probablement qu'au dernier moment, lorsqu'elle serait face à Alexandre.

Mais peut-être pouvait-elle repartir immédiatement, franchir les portes de la citée et revoir son bien aimé. Cependant, Kira avait trop de raisons de rester, et elle n'aimait pas fuir. Elle ne fuirait pas une fois de plus, elle avait attendu bien assez longtemps. Avec un accès de frustration, la vicomtesse replia le message et se mit à la tâche, quittant sa chambre et sa sécurité toute relative. Elle était encore la femme d'Alexandre de Terresang et plus que cela, elle était la Lady Constructrice de l'Ordre de l'Astre d'Azur. Kira se mit donc à écrire, convoquant les principaux seigneurs concernés, qu'ils soient resté ou non à Marbrume. Le Vicomte de Terresang les avait peut-être déjà prévenu, mais quel crédibilité aurait-elle si elle ne faisait pas son travail correctement. Cela lui prit du temps, mais elle finit par signer toutes les missives. Elle précisa au messager qu'elle avait convoqué que tous les destinataires devraient recevoir leur message dans la journée. Les yeux du messager se voilèrent, la tâche serait difficile, et cela retomberait sur lui si l'un des seigneurs ne faisait pas acte de présence. Mais au lieu de perdre du temps et d'expliquer cela à la Vicomtesse, il la salua et partit. Kira soupira en regardant le jeune homme courir dans les couloirs, il semblait être un bon serviteur.

Puis, Kira se ressaisit et partit en direction de la cour. Le jeune homme qui était venu la déranger et messire de Montbard étaient encore présent. Le chien de Montbard... C'était probablement lui qui avait déjà lu le message. En même temps il lisait quasiment tous les messages de son maître. Tous sauf ceux qui étaient bien destiné à la Vicomtesse. Kira se dit qu'au moins cet homme avait une conscience... Contrairement à d'autres. Elle attendit que les deux hommes prennent conscience qu'elle était présente. Comme si elle faisait parti du décor, des murs, ils prirent un moment à remarquer sa présence. La belle rouquine s'avança quand les deux finirent par arrêter de se taper dessus pour lui adresser la parole.

"Vous avez bien lu la missive, Messire de Montbard." commença-t-elle, poliment. "Vous me ferez donc un inventaire des fournitures que nous possédons, ainsi que des unités - celles qui sont prêtes au combat, tout comme les jeunes recrus encore en entraînement. Ah, et... il me faut cela pour ce soir, afin que j'étudie tout ça avant l'arriver de mon mari. Faites également venir le Maître Maçon dans mon bureau. Il faut que je sache combien d'ouvriers sont encore en état de travailler."

C'est avec un léger sourire sardonique que Kira repartit, dans son bureau cette fois. Au moins, elle avait donné un vrai travail à ce chien... Peut-être ne pouvait-elle faire confiance à ce Montbard qui était fidèle à Alexandre et non à elle. Mais pour ce qui était d'obéir et surtout de ne pas contrarier son maître, elle savait qu'il était capable et qu'il le ferait. Un bon chien, fidèle, et obéissant... Toutefois, ce n'était pas le chevalier qui lui restait en tête alors qu'elle montait les marches vers son bureau en réfléchissant, c'était le jeune homme qu'elle avait en tête. Elle ne l'avait pas particulièrement observé lorsqu'elle lui avait envoyé une cinglante réflexion, plus tôt dans la journée... Certains détails pourtant lui soufflèrent une réponse sèche, mais presque évidente. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt? Elle tenta d'oublier, elle avait d'autres chats à fouetter, mais si son hypothèse était juste, l'avenir n'était pas prometteur pour elle. Ou peut-être que si.

Montbard regardait alors la jeune Vicomtesse avec un certain sourire amuseur, elle osait lui donner des ordres, lui le fidèle lieutenant de son mari, lui son conseiller et surtout son confident mais il n'en tint aucun ombrage. Il était au service des Terresang et pour le moment, elle faisait parti de cette famille, il acquiesça donc sans sourciller et surtout il prit les parchemins se trouvant sur la table de bois.

 « Au fait, ma dame… une missive de la part du Baron de Sombrebois est arrivée il y a quelque instant ainsi que des rapports des espions de l'Ordre concernant des bannis se préparant à attaquer le prochain convoi de ravitaillement de votre Pavillon. » Il lui tendit alors les parchemins puis la laissa partir en se tournant vers les instructeurs de l'Ordre.

Montbard n'avait jamais était ruminant à la tâche. C'était un défi et il aimait les défis. Il fit donc tout ce qui était nécessaire pour le service de sa Grandeur, la Vicomtesse même si les papelards n'étaient pas son fort, il faisait grise mine. Il envoya alors le Maître Maçon vers la jeune femme avec une certaine fierté sachant que le dit-maçon avait en sa possession les documents qu'on lui avait demandé.

Le vieil homme frappa alors à la porte du bureau de la vicomtesse et y entra sur son invitation. L'homme avait une bonne cinquantaine d'année et il était plus bien conservé malgré ses quelques rides par-ci par là. Il avait des yeux bleus océan encore vifs pour son âge et il était vêtu d'une armure … apparemment, le maçon qui répondait au nom de Erik de Naren avait d'autre corde à son arc.

Spoiler:

 « Madame. Vous m'avez fait mandé ? » Dit-il en posant alors les parchemins de Montbard sur le bureau.  « Ce que vous avez demandé au Sieur de Montbard. »

"Bonjour Maître de Naren."

Sans lever les yeux de ses fiches et autres parchemins recouvert de chiffres, la jeune femme contrariée salua le Maître Maçon sèchement. Aussi sèchement que le chien de Montbard lui avait parlé, et aussi sèchement que l'était ses souvenirs du jeune homme qui était venu l'importuné. Et puis, son esprit était troublé, tellement perturbé. Beaucoup trop de chose arrivaient et se bousculaient très rapidement au goût de la jeune femme. Parfois - trop souvent - Kira se disait qu'elle aurait dû rester un peu plus longtemps à Sombrebois. Mais peut-être qu'au domaine de son aimé, tout ce serait mieux passé, et peut-être qu'elle aurait pu y vivre réellement, sans cacher son manque de sympathie pour le Vicomte de Terresang, et encore moins pour chacun des hommes et femmes qui le servait. Qu'est-ce qui lui avait prit d'accepter ce mariage qui l'attaché, l'emprisonné, alors qu'elle avait toujours détesté cela. Pour une fois, elle avait tenter de suivre son sens du devoir... Elle ne pouvait pas revenir en arrière.

"Bien..." dit-elle doucement en se saisissant des documents que le Maître venait de déposer devant la jeune femme. "Je vois que tout est en ordre."

Elle remplit un peu plus son parchemin recouvert de chiffres, tout en suivant peu à peu les quelques documents qu'elle tenait dans sa main gauche. Elle regarda enfin le Maître Maçon, d'un coup d'œil en biais. Kira constata qu'il continuait d'attendre, silencieusement. En voilà un, au moins, qui ne semblait pas outré, vexé du comportement de l'ancienne Haldonores. Le Maçon semblait patient. La belle rousse finit d'écrire quelques lignes de plus, quelques numéros de plus, ponctué de nombre de mesures, ou de noms de personnes à recontacter ou encore du sigle de l'unité monétaire de Marbrume. Et, enfin, Kira posa sa plume à côté de son encrier et se tourna vers le Maître Maçon, tout en se saisissant d'un autre parchemin, vide cette fois.

"Je vous ai convoqué, Maître, afin que vous me fassiez un inventaire exhaustif du nombre d'ouvriers qui sont encore capable de travailler au sein de l'Ordre. En plus de main d'oeuvre de base, j'ai également besoin de connaître le nombre d'ouvriers spécialisés qui sont à vos ordres, ainsi que leur spécialité. Je pourrais ainsi faire une liste au Vicomte du nombre de personne à recruter." expliqua enfin la jeune femme, tout en étudiant d'un regard vert sombre le Maître de Naren.

Norens était un homme patient et tout sa vie, il avait eu à faire à des nobles qui lui avait fait travailler sa patience, c'est donc avec un certain sérieux qu'il attendit que la jeune rouquine termine ce qu'elle avait à faire. Il n'était guère pressé, l'Ordre ne tournait pas au ralenti mais c'était presque ça, surtout depuis que son maître était partie vers les marais, les expéditions se faisaient plus rares … non pas qu'il dénigrait la jeune demoiselle . En fait, il se fichait bien de toute ses histoires, elle était sa patronne, le Vicomte, son patron, qu'importait que ces histoires de couple.

Cette fois, la Vicomtesse lui parla après quelques minutes de silence dont il se fichait, également. Il se mit à réfléchir, bien sûr, il ne connaissait uniquement les hommes dont il avait sous ses ordres, il devrait donc voir avec les autres responsables de groupes.

 « Eh bien … les dernières expéditions ont étaient particulièrement douloureuses pour nos rangs, si j'ai les registres en tête de mes équipes, il doit me rester plus une centaine d'hommes : des ébénistes, des charpentiers, des maçons, des arpenteurs, des équarrisseurs, des maçons. Quant aux architectes, ils ne sont guère nombreux, je pense que Harnold Norems pourra vous le concéder, nous ne devons pas en avoir plus de quatre.

Il se mit à réfléchir puis mis les mains dans le dos et continua sur sa lancée.

 « Pour les escorteurs et les nettoyeurs, je vous conseillerais de voir avec le Commandant Montbard et les chevaliers de Terresang qui sont encore à Marbrume … pour ce qui est des ravitailleurs et des convoyeurs, je pense que vous pouvez compter sur également une centaine d'hommes maximum. »

Il regarda alors un des parchemins que Montbard lui avait donné et qu'il avait ensuite remis à la Vicomtesse et dit :

 « Nous avons également deux forgerons à nos côtés. Quelques tailleurs et des manœuvriers. »

Edit Staff:

La vicomtesse écoutait attentivement le Maître Maçon, prenant également quelques notes sur un parchemin vierge de toutes traces d'encre. Cependant, elle n'était guère satisfaite de savoir qu'il y avait aussi peu de main-d'oeuvre en réserve. Quatre architectes seulement, et uniquement deux forgerons! Dans un futur proche, et Kira en était quasiment certaine, ils auraient besoin d'arme, d'armure, afin de défendre les villages ou forteresses aux quels l'Ordre devrait venir en aide. De plus, même pour la reconstruction, il faudrait des outils. Avec uniquement deux forgerons, l'Ordre ne pourrait pas fournir tous les ouvriers ni les soldats qu'ils pourraient recruter.

Posant une main sur son menton, la jeune femme s'attarda ensuite le document que le Maître de Naren lui avait ramené, celui faisant l'inventaire de leur matériel. Et comme elle l'avait soupçonnait, à par le bois - que son tendre amant continuait de fournir malgré les différents avec Alexandre - ils manquaient d'outils, de clous, les pierres semblaient également manquer. Et tout cela coûtaient cher. Se frottant un peu plus le menton, Kira soupirant, autant de dépit au vue de l'état de leur stock, mais également parce qu'elle avait ravalé des regrets en pensant à Hector. Elle était trop loin de lui. Et elle n'avait aucune envie d'être là, à faire le compte des stocks et des moyens humains de l'Ordre de son époux... Époux absent depuis des semaines.

"Je vous remercie, Maître." reprit la Vicomtesse, après un très long moment de silence. "Hum... Vous pouvez aller vous reposer. Je vous souhaite de passer une bonne nuit."

Elle attendit que le Maître la salut et sorte du bureau avant de s'attarder plus en détails sur les papiers que le chien de Montbard lui avait laissé un peu plus tôt dans la soirée. Il y avait en effet une missive venant de Sombrebois dont le sceau n'était pas brisé. Elle soupira avant de la reposer sur son bureau, elle la lirait plus tard, tranquillement, loin des regards indiscrets. Elle se saisit de les autres rapports que le chien de son époux lui avait rapporté. C'était plus inquiétant. Le Pavillon de chasse des Haldonores avait été transformé en base afin de stocker du matériel et des hommes en vue d'autres expéditions, plus loin sur les terres perdus face au Fléau. Il faudrait envisager de rendre la position plus sûr. Mais dans l'immédiat, l'Ordre n'en avait pas les moyens, et elle non plus. Il faudrait résoudre d'abord les problèmes de matériels et de main-d'oeuvre, sinon personne ne pourrait défendre de positions, et ces mêmes positions ne seraient même pas bien renforcées. Sans matériel, ils ne pourraient sauver aucune vie.

Feuilletant encore quelques documents, la Vicomtesse cherchait à calculer le coût des dépenses qu'ils allaient devoir prévoir. Evidemment, plus elle avançait, plus elle se rendait compte que cela allait être compliqué. Après un moment de réflexion supplémentaire, et parce que son mécontentement - de se retrouver dans le noir, seule, sans qu'aucune servante ne viennent voir si elle avait besoin de quelque chose - était devenu insoutenable, Kira sortit de son bureau et prit la direction de celui de son époux. Tenant au bout des doigts une petite bougie, elle se dirigea à travers les couloirs devenu sombre au fil des heures. Elle ne s'était même pas rendu compte du temps qui s'était écoulé derrière la porte de son petit cabinet. Arrivant enfin devant la pièce recherchée, elle enclencha la poignet, et voyant que son bien aimé époux n'avait pas pris la peine de fermer son bureau à clé avant son départ, Kira ne se gêna pas pour entrer.

Posant sa source de lumière sur le bureau, elle ne prit pas la peine t'étudier plus amplement la pièce. La Vicomtesse ouvrit l'un des tiroirs et se saisit du registre des comptes de l'Ordre. Evidemment, la jeune femme avait son petit mot à dire sur les dépenses de la confrérie du Terresanguin, non pas uniquement en tant qu'épouse, mais surtout en tant que principal membre de l'Ordre de l'Astre d'Azur - et même dans son état, elle se disait qu'elle avait au moins son mot à dire. Elle ouvrit donc le registre et l'étudia méticuleusement à la lumière de la bougie. Cela faisait un certain temps qu'elle ne s'y était pas penché, non seulement à cause de sa longue absence, mais aussi par son manque d'envie, d'intérêt et de motivation. Cependant, très vite, Kira se rendit compte de quelque chose... Elle ne savait pas si ces erreurs avaient été remarquées plus tôt ou non, mais il y avait des transactions - pour certaines importantes - qui n'avaient aucun sens... Qu'avait donc fait son stupide mari? Était-ce des pots de vin? Ou s'était-il tout simplement servit dans la caisse de l'Ordre?! Finissant de rendre encore plus mécontente la jeune femme, Kira ne se gêna pas pour prendre une parchemin, recopier les lignes qui lui semblaient intéressantes, et pour finir, elle reprit les dernières lignes afin de pouvoir faire une estimations des dépenses qu'ils pourraient effectuer pour acheter du matériel.

Elle soupira en rangeant le registre. Sa petit bougie était presque épuisée. Mais au lieu de la souffler, elle regarda là, à l'observer. La belle rousse se posait des questions. Et si, son stupide mari, n'était pas aussi loyal et sage qu'il lui avait laissé penser. Cela la perturbait au point qu'elle resta plusieurs longues minutes à se demandait si elle ne devait pas mettre sans dessus dessous ce foutu bureau afin de trouver le fin mot de l'histoire. Finalement, lorsque la bougie s'éteignit, Kira préféra aller retrouver le confort de son bureau. Elle était épuiser, et elle sentait les symptômes de son mal la ronger. Elle aurait tout le temps de voir entre quatre yeux Alexandre et de lui demander des explications, pour tout!

Le vieil homme attendit que la jeune femme finissait son constat dans les rapports de chacun des chefs de divisions de l'Ordre. Il regardait le bureau, par la fenêtre aussi … il se demandait quel temps il allait faire demain … ses vieux os lui faisaient mal, surtout de la pluie peut être.

Ses rêveries furent interrompu par l'ordre de la demoiselle de Terresang et il ne se fit pas prier. Il se pencha en avant la main sur le coeur et rétorqua :

 « Passez également une bonne soirée, ma dame. »

Puis il partit du bureau de la Lady Constructrice pour aller reposer un peu ses vieux os qui en cette journée ont malheureusement besoin d'un bon repos réparateur.

 « En formation ! » Cria le Vicomte du haut de son cheval à l'encontre de son escorte composée de cinq chevaliers de sa garde et de quatre escorteurs de l'Ordre.

 « Formation ! » Répéta le chevalier Rodrick de Gangresang, Sergent de sa petite troupe.

Le Vicomte observa alors les environs, ils s'étaient arrêté dans le village abandonné de Piana … avaient décidé de s'approprier une voire deux maisonnée abandonnées mais … il n'avait pas prit en compte les Fangeux au grand malheur de l'escorte du Vicomte qui était constitué auparavant de sept escorteurs de l'Astre trois furent happé dans l'obscurité au-delà de la luminosité des torches.

Les hommes restants se mirent en position défensive, ils décidèrent de faire le rond en descendant de leur monture pendant que les escorteurs bandaient arcs et arbalètes ainsi que mettant les lances en avant.

« 'Sont aux alentours ! Aurélien en avait r'peré deux dans l'village ! » Dit alors un escorteur.

 « Très bien. On tue ces Mordeurs et vous allez à vos montures. Antoine, vous viendrez sur ma monture pendant que vos hommes iront sur les autres… ça prendra plus de temps, certes mais au moins on échappera peut être aux monstres. »

 « 'Ttention !! »

Alexandre fit volte-face et se retrouva avec une gueule rempli de chicots pointus qui se referma sur le crochet de l'homme. La créature hurla de douleur et l'épée du noble transperça la gorge du Fangeux … et ses hurlements disparurent comme la moitié de sa tête à demie coupée par Alexandre.

« Il z'a mordu ? » Demanda un escorteur arbalétrier qui observa les toits.

 « Non, mon crochet l'a ferré bien avant ! » Puis il entendit un cliquetis et le carreau siffla touchant dans un hurlement une créature … Alexandre observa les environs, il darda l'oreille vers la gauche et ce qu'il entendit … le fit frémir.

« Aux chevaux ! » Gueula t-il alors que les chevaliers et soldats de l'Ordre se mettaient en branle pour sauter sur les montures et partir au triple galop essayant d'échapper à la dizaine de créatures qui arrivaient avec une féroce envie de se faire un bon festin.

L'honneur était sauf … du moins presque. Lorsque le Vicomte et son escorte s'étaient mis en marche à Piana pour repartir aussi sec à Marbrume avec des mordeurs aux fesses, ils pensaient être plus rapide que ces derniers mais … malheureusement, l'un des chevaliers de Terresang fut tué ainsi que son compagnon de route. Alexandre s'en voulait un peu, surtout qu'ils n'auraient pas eu le temps d'avoir un bûcher funéraire adéquat … bon sang. Jon de Basvent serait honoré sitôt rentré à Marbrume ainsi que Hervé Vox, Aurélien Thajou, Brann Starden et Etienne Delacour.

Mais ce sacrifice aurait eu le mérite de permettre à neuf personnes de sortir indemne de cette situation mais ils n'étaient pas encore sorti d'affaire même si ils virent les murs protecteurs de la Cité-Franche de Marbrume.

 « Qui va là ?! » Tonna la voix d'un garde sur les remparts pendant qu'on vit à ses côtés deux arbalètes qui braquaient la caravane.

 « Je suis le Vicomte Alexandre, Seigneur de Terresang, Maître de l'Ordre de l'Astre d'Azur et émissaire de son Altesse, le Duc Sigfroi de Sylvrur, Seigneur de Marbrume et Protecteur de l'Humanité ! »

 « Ouais mais ça m'dit pas s'il y a des bouffeurs en d'hors m'ssire ! » Répondit-il pendant que l'un des chevaliers regarda derrière lui pour voir si les créatures avaient fini leur festin.

 « A même pas une lieue d'ici, il y a deux hommes qui sont entrain de retarder ces maudites créatures ! Ils ce sont sacrifiés pour sauver le plus grand nombre alors ouvrez ces maudites portes ! »

Le garde regarda ses compères et soupira…

 « Si vous n'ouvrez pas, je reviendrais en créature pour vous bouffer crue ainsi que votre famille, alors ouvrez ! »

 « Pas b'soin d'être insultant, m'ssire » Il se retourna et on entendit l'ordre sec d'ouvrir les portes et au trot.

La caravane franchit alors la porte en toute hâte alors que les portes se refermèrent presque aussitôt sur le cri lancinant au loin de créatures qui semblaient déçu de voir une partie de leur dîner derrière une épaisse muraille.


Alexandre se leva alors après une nuit agité sur l'un des fauteuils de la salle principale de la Résidence, il n'avait voulu réveiller tout le monde dans la demeure et encore moins la femme dont il avait renié l'existence et le mariage au bal de Sombrebois … bon. Il allait être l'heure de la réunion d'ici deux petites heures, il alla donc se préparer dans l'une des salles d'eau du rez de chaussée … apparemment une servante lui avait préparé une tunique de lin noire … sûrement la jeune Anna, elle avait dû l'entendre.

Il s'habilla et se dirigea vers le terrain d'entrainement derrière sa Résidence où s'affrétaient déjà les nouvelles recrues de l'Ordre ainsi que les chevaliers qui servaient de formateurs avec à leur tête, le Commandant de Montbard et le fils d'Alexandre. Il se dirigea vers eux et un demi sourire se dessina sur les lèvres du vieil homme.

 « Je vois que Sir de Montbard t'as inculqué la discipline du noble héritier que tu es maintenant. »

 « A quoi vois-tu cela ? Au fait que je suis ici et non à ma boulangerie ? Tu es perspicace, Père. »

Il détourna son regard sur Montbard et son sourire disparut.

 « Le chevalier Jon de Basvent est mort … tombé au combat, ce qui éradique une fois de plus une famille Terresanguinoise. »

 « Nous célébrerons sa mort ce soir autour d'un feu en sa mémoire et il sera écrit qu'il a bataillé pour sauver le plus grand nombre. »

 « Je n'en attends pas moins. Veuillez mettre également les noms de Hervé Vox, Aurélien Thajou, Brann Starden et Etienne Delacour sur les registres, sans eux nous seront morts avant d'atteindre Marbrume. »

 « Bien messire. »

Alexandre sentit alors qu'on l'observait, il mit une tape sur l'épaule de son chevalier en guise de signe amical et il se retourna. Son sourire n'allait plus apparaître en cette journée. Au dessus de lui, sur le balcon de l'étage des chambres, il vit alors ce qui lui servait de femme, la rouquine, Kira de Terresang née de Haldonores s'était appropriée sa Résidence, lui qui pensait qu'elle était chez son amant. La journée promettait d'être mouvementée.

Il était grand temps de terminer cette histoire, histoire qui avait plutôt bien commencée mais dont elle s'était terminée depuis bien longtemps. Durant son exil pour réfléchir, le Vicomte avait demandé conseil au temple et ... les hauts-prêtres étaient catégoriques, l'infidélité de la jeune de Haldonores devenu Terresang était une faute impardonnable et un affront pour le mari, Hector de Sombrebois avait était également fautif, lui qui avait poussé à la faute Kira de Terresang.

Alexandre regarda la jeune Kira sur son balcon mais ce mariage arrangé n'avait plus lieu d'être ayant retrouvé son fils Joris et maintenant héritier. Il fit signe à trois gardes de le suivre pendant que les conseilelrs de l'Astre semblaient arriver tous un à un avec à leur côté, deux prêtres du Temple avec lesquels Alexandre avait parlé par missive.

Le conseil était là, Alexandre attendait dans la salle avec trois gardes des Terresang et les deux prêtres du temple, Kira arriva enfin. Alexandre ne lui laissa pas le temps de parler tout en levant son crochet vers elle.

"Vous avez fait honte à ma maison qui était la vôtre par notre alliance. Je reconnais que ce n'était qu'une supercherie visant à vous faire un enfant et ainsi perpetuer ma lignée mais je n'ai plus besoin de vous ainsi que de votre nom. Par les pouvoirs qui sont conférés aux hauts-prêtres du Temple et par le contrat de mariage que vous avez siément signé, le reste de votre fortune ainsi que vos possessions terriennes m'appartiennent désormais. Par le nom de mes ancêtres et par moi même ainsi que au nom des Trois, nous déclarons, nous la Maison de Terresang et lui, le Temple de la Trinité, ce mariage nul et non avenu."

Il fit signe aux trois gardes à la livrée des Terresang dont faisait parti Montbard et ces derniers l'entourèrent de leur corps armurés.

"Le temple et moi même avons discuté de votre châtiment et la mort aurait était bien trop douce pour vous, dame Kira de Haldonores. Nous avons donc décidé de vous envoyer hors de Marbrume dans la Ferme fortifiée de la Batelière où vous résiderez dans le temple pour laver votre pêché et dont vous n'en ressortirez probablement jamais. Vous l'avez compris, je vous répudie, Dame Kira et je vous envoie en dehors des murs protecteurs de Marbrume. Vous serez accompagné de deux prêtres et d'un groupe de garde de l'Astre dont vous avez siément trahis par votre attitude."

Les gardes commencèrent alors à l'amener sous le regard ébahis des conseillers de l'Astre et Alexandre prit la parole pour la dernière fois.

"Adieu Kira de Haldonores et soyez maudite par les Trois pour avoir tâché la blason des Terresang."