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 L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern]

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MessageSujet: L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern]   L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern] EmptyJeu 1 Nov 2018 - 1:40
L'aveugle voulue muette
Aujourd'hui, Leah a décidé qu'on irait à La Hanse. Pas de raison particulière, si ce n'est, sans doute, qu'elle se lasse vite des rues sombres et étroites des bas-quartiers, endroit le plus sûr pour elle. Mais ce n'est pas comme si elle était recherchée par la milice; il est plutôt rare que les hommes de son père nous tombent dessus. Le seul problème, c'est que quand ça arrive, je dois me charger de tous les supprimer. Il est préférable de ne pas avoir la milice dans les pattes à ce moment-là. À Bourg-Levant, les massacres en pleine rues sont beaucoup moins discrets. Notre meilleure option est donc la fuite.

La "petite" se promenait insouciamment dans les rues animées. Elle a le don de ne voir que les belles choses. C'est un don dangereux. Mais je suis là pour chasser le danger. Protéger son bonheur et sa bien-aisance, car elle en a besoin de temps en temps, elle est fragile, ou peut-être juste fragilisée par cette vie brutale et qui lui est tombée dessus. Je pourrais presque me réjouir d'avoir eu une vie dure, qui m'a donné une endurance aussi bien mentale que physique.

Puis le danger finit par émerger. C'est à mon tour de prendre un peu de plaisir. Les hommes de son père ne sont jamais les mêmes, ils ne portent pas d'équipement reconnaissable, puisque ce sont souvent des mercenaires, voire de simples citoyens à qui on a promis un peu d'or pour une mission dite facile. Et quand leur épée se brise, ils comprennent seulement que ça n'a rien de facile. Je les reconnais tout le temps. Ils ont beau être à chaque fois différents, je les reconnais. Entre ceux qui se mettent à ricaner dès qu'ils reconnaissent leur cible et ceux qui tentent indiscrètement d'emmener Leah dans un endroit isolé, pas besoin qu'ils portent un blason pour les reconnaître. Il serait vraiment temps que son père investisse dans des mercenaires plus professionnels.

C'est la première fois qu'ils nous tombent dessus dans un quartier animé. Ça veut dire que je ne pourrai peut-être pas les tuer, et par conséquent, ils pourront informer leur missionnaire que sa fille a un garde du corps compétent. Peut-être alors qu'il comprendra enfin que les premiers paysans venus ne suffisent pas à mener à bien la mission. Bref, j'avais remarqué qu'ils nous suivaient en tentant vainement de faire comme si de rien n'était. Je suivais Leah, en diagonale par rapport à elle, comme toujours. Je lui donne l'alarme, un petit bruit buccal discret mais bien reconnaissable. Elle le reproduit pour dire qu'elle a entendu. Elle sait qu'on doit disparaître.

Au premier carrefour, on tourne pour avoir quelques secondes d'invisibilité. Un coup d'oeil, puis je fais monter Leah sur le toit d'une maison basse, et la rejoins. Mais à peine soufflé, j'entends derrière nous un homme signaler que nous sommes montés. Il va falloir courir.
Je pars directement vers la rue parallèle en escaladant un peu pour monter sur des bâtiments plus hauts, m'assurant que Leah me suit. La rue en question est un peu plus large, plus bondée, mais naturellement, les gens ne nous remarquent pas à plusieurs mètres de hauteur., ils sont trop occupés à regarder où ils vont. Je remarques qu'une fenêtre en dessous de nous est ouverte. Parfait.

La fenêtre d'en dessous est ouverte, on y va.

Je l'aide à descendre jusqu'à la fenêtre et la suit ensuite, refermant cette fenêtre une fois franchie. En même temps, j'entends ma protégée parler derrière moi.

Désolée, on ne fait que passer! On ne s'est jamais vus, d'accord?

J'aurais préférer atterrir dans une pièce vide. Il serait dangereux de laisser des témoins derrière nous, mais Leah n'aime pas tuer des inconnus...
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MessageSujet: Re: L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern]   L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern] EmptyJeu 1 Nov 2018 - 9:32
« Lance donc pour moi, Mirette, t'y es mon porte-bonheur ce soir. » L'instant suivant, Othon raflait la mise de ses comparses, non sans becqueter au creux du cou de l'accorte demoiselle sise sur ses guiboles. C'est qu'il était verni, l'échalas ; ça le rendait jouasse. Voila trois manches de suite qu'il avait plumé ses comparses centeniers, à qui les cagaudes respectives devaient, elle, porter la guigne. Ses coreligionnaires étaient maussades autant qu'Othon était extatique, et ça, les filles n'en goutaient guère ; plus tard, ça rendraient les gars patauds, pressés, maladroits. Leurs bourses pleines n'en contrasteraient que trop avec leur bourses vides. En bref, c'était le spectre d'une nuit à être bourrées comme des juments qui planait sur les gueuses, dont le malheur n'avait été que de choisir un client moins fortuné. Dur de ne pas voir leur angoisse ; faute de pouvoir s'en prendre à leurs champions, elles fusillaient du regard leur rivale, qui quant à elle ne pouvait guère darder personnes de ses mirettes débiles.

Il l’aimait bien, la jeune Ombeline. Pas seulement qu'elle lui portait chance ce soir là, à notre échalas, mais il y avait un quelque chose, un je-ne-sais quoi qui la rendait affable. Peut-être étaient-ce ces mêmes yeux laiteux qui adoucissaient l'impudeur intrinsèque à son état de virago. Le regard des putains les trahissaient toujours : besognées, elles regardaient par la fenêtre comme pour y chercher un échappatoire. Hâbleuses, leurs mirettes se rivaient sur son sexe roide avec une insistance fausse. Les lubriques surjouaient, les dépressives pas assez. C'est que la demande faisait d'elles des dames industrieuses, jamais à court d'emploi ; alors forcément, il n'était besoin d'être bonne performeuse.

Mais ça, se disait Othon, cela ne concernait pas Mirette - Ombeline -, ou plutôt, ça lui offrait le luxe de ne pas trop en dévoiler. Le ladre ne se berçait guère d'illusions : assurément, la drôlesse finirait comme les autres (« c'est le métier qui rentre », comme il aimait à dire tandis qu'il les endauffait), à moins que ce ne fut déjà le cas. Il n'en gardait cependant pas moins une certaine sympathie pour la petiote, et ce depuis que ses comparses centeniers l'avaient initié aux charmes de la Balsamine.

C'était un chic coin, il faut dire. Leurs verres étaient certes plus sales qu'au Bon Pavois, mais leurs filles plus propres qu'à la Limace Salée. La taulière y était aimable (pouvait elle cependant de ne pas l'être, face aux mugnificents sergentiaux de son altesse ducale ?), et la clientèle civilisée. C'était bien différent des gargotes sordides du labour où chaque nuit des coups de surin se perdaient, ou encore des enseignes de la rue des Hytres, où la pinte vous coutait un bras et sentait la pisse. Ainsi, on trouvait au sein des habitués plusieurs officiers de la milice : centeniers, dizainiers. Peu de grouillot, c'était bien - quoique de bons ladres usuellement, il était mal vu de trop fricoter avec les simples soldats.

Ce soir là, cependant, ce furent deux drôles d'oiseaux qui firent irruption dans la Balsamine. Ç'aurait été bien dur de ne pas les remarquer, le premier tout drapé de noir qu'il était, la seconde au visage poupin, mais avec les cheveux d'une ancienne. Des drôles d'oiseaux, en vérité! Incapables de passer inaperçu, voila que la danselette demandait à l'assistance d'oublier leurs trognes - autant confier son verre à un ivrogne en lui demandant de ne pas boire. Inévitablement, les yeux s'étaient rivés sur l'étrange duo.

« Eh quoi! Y'a pas de honte! C'est guère mauvaise chose que de se faire culbuter, belle pomme! leur lança notre ineffable échalas depuis son siège. T'y es bien bonne de t'être donnée à ce pauvre hère, tout enturbanné qu'il est! D'autres elles y diraient qu'il est lepreux ou qu'on l'a mordu, mais toi tu t'y donnes! T'es bien bonne fille! » Et notre héros de chuchoter au creux de l'oreille d'Ombeline : « Fais-y pas attention à c'que je jacte, Mirette, et promets moi de jamais toucher un bandelé comme çui-ci. Leur vît y tombe en poussière et après c'est au tour de tes doigts. Ouvre bien tes yeux tant que tu peux, trésor, t'y fais pas avoir! »

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MessageSujet: Re: L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern]   L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern] EmptyJeu 1 Nov 2018 - 15:04
Comme tous les jours depuis sa création, la salle commune de la Balsamine résonnait de conversations légères, de rires et d'exclamations déçues selon la mise que l'on venait de perdre. Au fond, près du bar, un homme essayait de baratiner une gagneuse déjà acquise à sa cause tandis que ça badinait autour d'une table près de la porte. Ombeline les entendait aussi clairement qu'elle entendait la voix du sergent sur les genoux duquel elle trônait. Difficile pour elle de dire si aujourd'hui les filles s'était faites belles ou non, mais elle devinait à la plus petite inflexion de voix de quelle humeur elles pouvaient être. Un rire forcé pour simuler de la bonne humeur et un rire forcé pour dissimuler de l'amertume n'avait rien à voir lorsqu'il tombait dans son oreille aussi la donzelle savait pertinemment que sa chance à elle était la déveine de ses compagnes. Tant pis, c'était le jeu ! On ne lui tiendrait pas bien longtemps rigueur de cette fortune passagère.
Avec un petit rire elle tendit le cou juste ce qu'il fallait pour inviter son partenaire de jeux à s'y attarder un instant supplémentaire. Oh inutile de voir à quoi il pouvait bien ressembler, elle savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir : Othon était sergent dans la milice intérieure, ce qui en faisait un bon client, et il était aimable avec les filles ce qui en faisait un bon compagnon de nuitée. Le reste n'était de fioritures et ce n'était pas son rôle d'avoir une opinion sur le bonhomme. Donne son avis à propos des autres c'était un luxe que même une année entière de passes ne pourrait lui offrir ! Néanmoins, elle avait bien quelques indices sur la physionomie de son sémillant ami, après tout ils commençaient à se connaître.
Le ladre portait la moustache mais pas la barbe, Ombeline pouvait le sentir lorsqu'il l'embrassait. Il ne devait pas non plus passer trop de temps à crapahuter dehors parce qu'il ne fleurait jamais vraiment ce délicat parfum de boue et de vase qui s'imprégnait dans les vêtements des patrouilleurs les plus endurcis. Le reste de ce que la belle-de-nuit savait des compétences ou des traits anatomiques de son comparse resterait à son entière discrétion. Il était évident qu'elle n'avait pas trop de peine à travailler lorsqu'elle devait le faire avec le sergent Othon Zollern, il lui facilitait les choses.

Ce fut le bruit sourd d'un poids tombant sur le plancher qui fit lever la tête à la jeune femme avant tout le monde. La courbe de l'escalier qui menait à l'étage des chambres ne lui apparaissait que comme une ligne plus claire d'un côté - à cause de la lumière du lustre - et plus sombre de l'autre. Inutile de dire que ce qui pouvait se trouver au sommet, dans la coursive distribuant les premières chambres, lui était complètement invisible. Elle ne manqua tout de même pas le brin de voix féminine qui leur parvint à tous et attira l'attention du plus grand nombre.
Dans un élan de verve, ce fut son sergent qui héla ce qui était apparemment un duo sorti de l'une des chambres. Des rires fusèrent suite à sa déclaration, couvrant non seulement sa mise en garde mais également l'aveu que lui fit Ombeline.

Ça je ne m'y risquerais jamais, tu peux me croire ! J'ai mon lot de maux à supporter, je laisse les autres prendre ce qu'il reste. Mais plus que cela : cette fille n'est pas de la maison...

Le regard trouble de la donzelle fixait un point invisible, quelque part au-dessus de l'oreille du milicien, et semblait toute concentrée à utiliser les siennes, d'oreilles. Pour donner plus d'effet à sa déclaration, elle se recroquevilla à peine sur les genoux du larron, comme inquiète de cette irruption soudaine des deux inconnus.

Ils n'ont rien à faire là. Si le bougre a été mordu ou s'il est malade, il pourrait être dangereux non ? Ne le laisse pas m'approcher !

Et ce petit tremblement inquiet dans la voix, on pourrait presque y croire n'est-ce pas ? Pour être tout à fait honnête, Ombeline ne mentait qu'à moitié : elle ne voulait pas qu'un demi-fangeux puisse s'approcher d'elle.
Les autres filles se réveillèrent au même moment et deux d'entre elles, encore désœuvrées, se levèrent pour protester avec vigueur. L'aveugle reconnue Bérangère et Fleur.

Qu'est-ce que tu fais là, gamine ? Qui t'as laissé monter ?
Et toi l'enrubanné, qui qu'c'est qui t'as laissé entrer ici, hein ? Des grouillots vérolés comme toi on n’en veut ni à not' table, ni dans nos jupes !

Une troisième intervint à son tour, plus inquiète qu'en colère.

Justin ! Fais-les sortir ! piailla-t-elle d'une voix aigüe. T'es payé à surveiller qui vas dans les chambres, pas à bâiller aux corneilles ! Gardes ! Faites quelque chose !

L'atmosphère jusqu'alors détendue fut soudainement en ébullition.


Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 18:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern]   L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern] EmptyJeu 1 Nov 2018 - 17:35
L'aveugle voulue muette
Je me retournes pour voir l'ampleur du bousin dans lequel on a sauté à pieds joints, découvrant un couloir, quelques portes fermées d'où s'échappent des gémissements et un escalier, donnant sur le rez-de-chaussée qu'on peut déjà tout à fait admirer d'ici. C'est de là que viennent les premières réponses, je reconnais quelques miliciens,en tout cas c'est tout le bâtiment qui semble maintenant être au courant de notre présence. Et c'est aussi le dernier endroit dans lequel Leah aurait voulu atterrir. Elle réagit d'abord aux premières remarques, sans leur adresser un regard, s'engouffrant déjà dans l'escalier pour quitter les lieux le plus vite possible.

Je ne suis pas une de vos catins, bande de pervers! Et Haran vaut bien mieux que vous tous...

Je jette encore un regard à la fenêtre, voyant arriver au bout de la rue nos poursuivants. Je rattrapes donc rapidement Leah et lui saisis l'épaule pour l'arrêter.

Ils arrivent. Je sais que tu n'aimes pas cet endroit, mais si on sort maintenant, on est foutus. Et tu ferais mieux de ne pas les provoquer.

Je lis sa réponse sur son visage, elle n'a pas envie mais elle accepte. Elle n'a pas non plus le choix. En bas, la salle commence à s'agiter et plusieurs personnes nous lancent des remarques. Des appels de gardes, maintenant... Il va falloir calmer le jeu. Il va falloir que Leah calme le jeu, et je lui fais comprendre d'un simple regard. elle prend une longue inspiration, puis se décide à y aller avec tact et sympathie.

Attendez! Nous ne voulons rien de mal, nous sommes poursuivis par des mercenaires qui...

Le brouhaha monta si vite qu'on ne pu entendre la fin de ce qu'elle disait. Peut-être avait-elle même arrêté de parler, n'y voyant plus d'utilité, sa voix noyée par toutes les autres.

Au pied de l'escalier, un garde avait dégainé l'épée, prêt à monter. Je prends Leah par la taille et remonte avec elle l'escalier, puis la dépose derrière moi. Je dégaines à mon tour ma longue épée, de ma main droite, prêt à réagir. Il serait une bien mauvaise idée de tuer qui que ce soit dans notre situation, mais pas question de se laisser faire. Derrière moi, Leah tente la diplomatie avec le garde. Je tends mon bras libre pour lui dire de rester en retrait. Je devine à sa voix que son visage appelle à la pitié.

S'il vous plaît, attendez, on peut s'expliquer! Pas besoin de violence, c'est juste un malentendu! Nous avons simplement besoin de nous cacher quelques minutes, on ne causera aucun problème.

Il faut faire vite. Si nos poursuivants débarquent ici, il serait confortable d'avoir mis les gens de notre côté.
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MessageSujet: Re: L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern]   L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern] EmptyJeu 1 Nov 2018 - 18:48
Il n'avait fallu longtemps au bordel pour s'ébaudir, et bien vite, plus personne ne se souciait des cartes ou des dés. Les gueuses s'étaient muées chiennes de garde, exhortant le sinon placide Justin à la chicane. Pauvre hère que le drôle! Othon avait peine à voir l'indolent maton obéir aux aboiements des catins qu'il était sensé garder. De quoi disserter sur la dichotomie du maître et de l'esclave, l'échalas eut-il été philosophe.

Or, la seule sapience véritable qu'eut notre héros, c'était encore celle des dés, des cartes et des gages, comme pouvait l'annoncer la coquette somme alignée devant lui. De fait, les maîtres, les esclaves, les bandelés et les putains lui étaient bien égaux, tant qu'il empochait sa mise. Profitant de la diversion, notre roué oisel avait d'ors et déjà glissé quelques pièces au creux de son aumônière - non sans en allonger une dans la gorge de Mirette -, mais peste, il ne goutait de s'en tenir là! « Pose ta brette, la Douceur! lança-t-il suite à la supplique de la nouvelle venue. Ça vaut point de se larder pour si peu, et sans doutance Blanchette n'estoit pas mauvaise bougresse, quand bien même elle seroye pas d'ici. Hé, quoi, la Balsamine c'est point lieu de fâcherie! »

Un flottement s'ensuivit. À bien y mirer, rare étaient les zigues à vouloir défourailler. On était là pour l'amuserie, nenni ? Justin-la-Douceur n'était pas une mauvaise pâte, et Blanchette professait l'apaisement. Du bandelé, Othon ne savait quoi penser - drôle de ladre que celui-ci. Mais hé! Somme toute, qui désirait la castagne ? Bien peu, et sûrement pas du côté de la sergenterie, venue ici spécialement pour oublier ses chicanes quotidiennes.

« Viens t'en jouer avec nous, Blanchette, relança l'échalas envers les deux intrus, qu'on se fera coi sur tes secrets, foi de Zollern. Et toi donc, le bandelé, rengaine ta lardoire et pose ton séant quelque part, juste point trop près des filles, tu les effraye!
- On n'a point d'autre cathèdre, Othon, objecta un compère centenier.
- Si fait! T'es céans modèle d'observance! Que Blanchette fasse d'Ernst sa seye, il a bien de la place pour deux, arharh. »

C'était chose toute vraie. Trônant en face d'Othon, le sergent Ernst alignait aisément son quintal, et gueuse sise sur ses épaisses guiboles peinait bien à dominer le drôle. Une deuxième y ferait aisément son nid!

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MessageSujet: Re: L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern]   L'aveugle voulue muette [Haran / Ombeline / Othon Zollern] EmptyVen 2 Nov 2018 - 22:10
UN PEU DE SILENCE !

La voix de la maquerelle était aussi puissante que la dame était mince.
Longue et frêle, la silhouette de Madame Vesseur, tenancière de La Balsamine, se découpait à présent au bout de la coursive, dans le dos des deux intrus. L'ancienne devait avoir entendu le vacarme depuis son bureau et avait décidé de prendre les choses en mains. Bien que le temps ait blanchis ses cheveux et creusé des rides sur son visage, c'était une femme qui gardait de l'allure et à se tenir très droite dans sa longue robe sombre, elle savait en imposer. Nullement impressionnée par tout ce débordement de panique, elle en avait assez entendu pour saisir l'essentiel de la situation. Le bout de la canne sculptée qu'elle tenait dans une main se pointa sur la personne la plus proche, à savoir la demoiselle aux cheveux blancs.

Vous, jeune fille, je vous demanderais de faire preuve d'un tant soit plus de respect envers mes filles et mes clients si vous ne tenez pas à être jetée dehors comme nous avons l'habitude de le faire avec les indélicats. N'oubliez pas que vous vous êtes introduite ici sans permission.

Son regard bleu glacé passa ensuite à l'homme couvert de bandages dont l'arme avait sans doute autant d'effet pour impressionner la doyenne que s'il brandissait une chaussette.

Et vous messire, baissez cette arme. Les bagarres ne sont pas admises dans l'établissement. Si vous ne tenez pas à vous faire remarquer, je vous conseille vivement de faire profil bas.

En deux pas Madame approcha de la rambarde et se pencha au-dessus de la salle commune.

Quant à vous les filles, cessez de piailler comme des souris prises au piège ! Je vous ai connu plus de courage que ça.

Ombeline poussa un soupir déçu et quitta tout faux semblant. Fleur se raidit bien, sans doute incapable de faire autrement que rester inquiète et Bérangère croisa les bras sous sa poitrine avec un "Humf !" mécontent, fusillant du regard les deux intrus à l'étage. La parole de Madame faisait loi entre ses murs et même les habitués respectaient les commandements de la vieille dame.
Le calme semblant être revenu puisque personne ne se serait permit de remettre en question l'autorité de la doyenne, cette dernière revint à la petite intruse qui avait appelé à un apaisement général quelques instants auparavant. Elle la toisa avec froideur, se livrant à un calcul dont elle seule avait le secret, avant de proposer un marché.

Nous passerons sur le fait que vous ayez enfreint au moins deux règlements de l'établissement, à savoir pas d'arme au clair et personne à l'étage s'il n'est pas avec une fille et s'il n'a pas payé d'avance. Vous pouvez rester dans la salle commune, à la condition de vous faire oublier et de verser le montant minimum d'une passe. Je ne négocie pas. Si l'offre ne vous convient pas, vous êtes tous les deux prié de quitter immédiatement cet établissement sous peine que je ne lance la milice à vos trousses pour avoir troublé la quiétude de ces lieux et manqué de vous acquitter du payement obligatoire pour toute personne se rendant à cet étage. Cela vous convient-il ?

Elle tendit la main pour recevoir son dut, visiblement très sérieuse quant au fait qu'elle n'était pas descendue pour négocier. Face à l'assaillant enturbanné, Justin avait toujours la main posée sur la garde de son arme, dans l'attente de savoir si les deux indésirables comptaient faire plus de grabuges ou se rendre bien sagement dans la salle commune comme on leur demandait.

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