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| [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] | |
| Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Jeu 1 Nov 2018 - 15:13 | | |
Jouer sur les apparences
Première semaine de Décembre 1165 Établissement la Balsamine La journée s’achève doucement, les rayons du soleil ne sont plus présents depuis quelques heures déjà, l’inconvénient de l’hiver, dès que la fin d’après-midi arrive, l’astre se fait moins présent. La coutilière donne ses dernières recommandations à son groupe, reprend ceux qui doivent l’être, explique comment va se dérouler la journée du lendemain et l’affiliation à venir de la coutilerie. Rien de bien complexe, rien d’extraordinaire, mais un passage obligatoire, chacun peut faire ce qui lui plaît désormais, du moins, jusqu’à l’heure de la reprise, jusqu’à ce que Sydonnie reprenne sa position de supérieure et non de simple collègue. Le groupe se disperse, plaisante et comme souvent désormais, la milicienne attend, se demande ce qu’elle va faire à présent. Régulièrement, elle va boire un verre avec les autres coutiliers, quelques sergents parfois, celle à la chevelure d’ébène cherche sa place, mais surtout une aspiration depuis que Chris n’est plus présent dans sa vie. C’est une tape sur l’épaule qui lui permet de revenir dans la réalité, de fuir les souvenirs, de fuir ses pensées.
- « Tu viens avec nous d’Algrange ? On va à la Balsamine. » - « La quoi ? » - « Tu comprendras là-bas, allez dépêche-toi, ce soir c’est une soirée ou tu vas peut-être pouvoir doubler ta paye, enfin si tu as de la chance » l’homme s’était mis à rire, offrant une nouvelle tape sur l’épaule de la milicienne.
La jeune femme avait semblé dubitative, pas convaincue de l’idée. Elle avait fini par rouler des épaules, secouant légèrement sa chevelure avant d’opiner. Après tout, il était plus sécurisant d’être en groupe, plutôt que de passer la soirée seule, à boire des verres dont le liquide n’est même plus identifiable tant la quantité est grande. Un sourire en guise de réponse, il n’avait pas fallu davantage pour permettre à Ernold de comprendre sa future participation. Une nouvelle tape sur l’épaule, un éclat de rire plutôt grave et il avait disparu avant même que Sydonnie n'ai le temps d’articuler quoi que ce soit.
- « Attends, c’est où la Balmine ? » - « Balsamine » qu’il avait hurlé « Pas loin du port, t’n’inquiètes pas tu trouveras, à toute ! »
Seule, encore une fois, avec la désagréable sensation de sauter sans le vide, sans certitude d’avoir de l’eau en dessous pour lui éviter une mort douloureuse. Effaçant la grimace de son visage, la jeune femme avait fini par abandonner sa position pour retrouver le dortoir des coutiliers, pour se changer en ignorant les regards masculins qui se posaient encore sur elle –malgré l’habitude, cela avait toujours le don de l’agacer-, un pantalon, une nouvelle chemise, finalement, sa tenue se rapprochait toujours de celle de son emploi, la résistance et la véritable protection en moins. Fermant les derniers boutons de sa chemise, camouflant sa poitrine qu’elle avait fini par bander pour plus de praticité –vous avez déjà couru avec une poitrine pas bien maintenue ? Cela peut être douloureux-. Sa chevelure était remontée en cette queue de cheval haute, il était rare désormais qu’elle la relâche, rare qu’elle accepte de sentir des mèches encadrer son visage. Passant ses bottes, humidifiant un peu son visage pour se donner l’impression d’être fraiche et présentable avant de partir. L’établissement où elle devait se rendre était complètement inconnu pour elle, même de nom, à croire qu’elle ne faisait pas véritablement attention à son environnement, ou la Balsamine était suffisamment calme avec une bonne réputation pour qu’elle justifie de la présence régulière de miliciens.
En chemin, elle avait retrouvé Gauvin, un sergent qui la regardait toujours de ce mauvais œil, n’appréciait-il pas les femmes, encore moins milicienne. Clairement Sydonnie n’avait aucune chance d’entrevoir un jour une quelconque forme d’appréciation à son égard dans les yeux de cet homme. Il avait ronchonné quand elle s’était fixée à son rythme de marche, le forçant à tolérer sa présence.
- « Me dis pas que tu viens avec nous ? » - « Je suis ravie de vous voir aussi, Sergent » ironisa-t-elle - « J’vais te plumer d’Algrange. » - « Nous verrons ça. »
Sydonnie était joueuse, beaucoup trop et si n’importe qui aurait sans aucun doute courbé l’échine –même hors de la milice- face à un supérieur, la coutilière était beaucoup trop compétitrice pour être en mesure de le faire. Masque parfaitement en place, sourire en coin, elle était prête, prête à faire croire à tout le monde qu’elle était une femme d’arme parfaitement épanouie dans sa vie et sa profession. Rapidement, les deux derniers membres constituant le groupe de joueur d’un soir, avaient fini par passer la porte de l’établissement, celui-ci semblait propre, plutôt grand et fit bonne impression à celle à la chevelure bien trop sombre à son goût. Ernold avait fait de grands signes de main à la coutilière et au sergent, interpellant les deux individus à grand fort de :
- « Les gars, on est là ! »
Impossible de passer à côté, vraiment, même en le voulant, tant il redoublait d’effort pour hurler toujours plus fort. Tirant chacun une chaise, Gauvin et Sydonnie avisèrent le dernier lancé de dés, visiblement Ernold perdait, les dés en os affichant un score inférieur à celui qui restait face à lui. L’homme s’exprimait avec vigueur, riant toujours davantage, convaincue de pouvoir se refaire. Roulant des yeux, la milicienne attrapa à son tour les dés, prête à lancer et à participer à cette partie qui s’annoncer visiblement sur un taux de chance important.
- « Laisse tomber d’Algrange, t’peux pas passer coutilier et en plus gagner à notre jeux, tu n’en as pas une suffisamment grosse entre les jambes » lança Gauvin, sans délicatesse aucune et tout le sérieux du royaume « J’offre la première tournée, j’suis votre supérieur après tout ».
Gauvin, avait fini par se relever, non pas sans un léger soupir de la coutilière, qui un peu agacée n’avait pour autant pas réagi à cette énième provocation. Réagir pour quoi faire ? Le jeu était un peu plus prenant que prévu, si bien qu’à la surprise générale d’Algrange remporta le premier tour de gain, ce qui exaspérait déjà le sergent qui s’éloignait à la recherche de sa proie. Il aimait les femmes jeunes, idéalement qui ne parlait pas beaucoup, il aimait le goût de la difficulté un peu, aussi se dirigea-t-il vers celle qui lui semblait être la moins âgée, peut-être même la plus réservée.
- « Salut ma jolie » tenta-t-il d’exprimer de sa voix la plus suave « Tu ne voudrais pas venir te joindre à nous ? On est des gars durs, si tu vois ce que je veux dire… J’allais nous chercher à boire, tu m’accompagnes ? »
Il avait bien conscience qu’y avait un truc qui clochait, sans vraiment comprendre quoi. Mais y avait ce p’tit truc là, puis elle le regardait pas dans les yeux, du moins il ne savait pas trop. Ronchonnant à moitié, ne percevant pas le jeu visuel qui s’instaurait généralement avec ce genre de femme, il avait fini par la délaisser un peu, le temps de passer commande au bar et d’attendre qu’elle la rejoigne. Puis il eut ce semblant d’illumination, elle y voyait pas, ou pas bien, c’était ça le truc. Alors ? Alors il avait soudainement cette idée lumineuse de mettre encore plus mal à l’aise d’Algrange.
- « Tu sais ma mignonne, j’ai un gars, un gars bien hein attention. C’est un nouveau vient de passer coutilier enfin depuis quelques mois ‘fin bref. Bon il n’est pas ultra bien formé pour un homme, mais bon, faudrait qu’il fête ça, vraiment ! T’penses que t’peux faire ça pour moi ? »
Après tout en acceptant ce post elle se prenait pour un homme non ? Alors fallait bien la remettre à la place la donzelle.
- Informations:
J'espère cette ouverture te conviendra et que tu auras de quoi répondre/réagir. Si besoin, tu peux évidemment utiliser les pnjs à ta guise : Gauvin s'exprime en #ff9966 Ernold en #cc9999
Dernière édition par Sydonnie d'Algrange le Lun 12 Nov 2018 - 19:14, édité 2 fois |
| | | OmbelineProstituée
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Ven 2 Nov 2018 - 0:12 | | | — Mais rends-moi ça espèce de... MANON ! RENDS-MOI MON RUBAN !La voix de Clothilde résonna dans tous les étages de la Balsamine en ce tout début d'après-midi et ce fut assez pour réveiller Ombeline de sa grasse matinée réparatrice. La veille avait été plutôt tranquille pour elle, personne n'avait payé pour sa compagnie passé trois heures du matin, heure à laquelle l'établissement fermait ses portes. Pour tous ceux qui avaient de quoi se le payer, il était possible de rester dans une chambre jusqu'à sept heures du matin, pour tous les autres c'était ordre de débarrasser le plancher. Les filles qui n'avaient personne dans leur lit donnaient un coup de main en cuisine pour ranger rapidement et débarrasser la salle des verres vides ainsi que des éventuels objets oubliés, puis c'était chacune dans sa chambre en se relayant pour rester éveillée et prête à porter secours à celles qui travaillaient. Quand enfin les noctambules étaient raccompagnés dehors au matin, toutes les gagneuses pouvaient alors s'assoupir tranquillement tandis que Madame, Justin et Dom s'occupaient du ménage, de la réception des vivres, de la préparation du repas, de percer les fûts et de tirer de l'eau. On laissait aux besogneuses petites abeilles le luxe de dormir jusqu'à midi avant de venir les chercher pour qu'elles participent à l'entretien de la Balsamine, rangent leur chambre, changent et lavent les draps puis fassent leur toilette. Ombeline sortit avec difficulté la tête de son oreiller tandis que la porte de sa chambre s'ouvrait à la volée sur Manon la peste et Clothilde la diva. La première tenait en main un beau ruban bleu appartenant à la seconde, qui lui courait après avec un air furieux. Bien sûr, l'oiselle ensommeillée ne les reconnu qu'à la voix. La petite voleuse s'amusait à faire bisquer son aînée en disant à quel point cette couleur la mettrait plus à son avantage, ce qui faisait fulminer celle qui détenait toujours le plus grand nombre de passes. — Regarde comme il va bien avec mes cheveux. C'est moi qui devrais le porter, tu sais ? minauda Manon tout en simulant de s'attacher sa blonde crinière avec ledit ruban. — Rends-le moi tout de suite, sale petite prétentieuse ! Peut-être que si tu savais lécher un vît correctement on t'en offrirait à toi aussi, des rubans. Ça se mérite !Profitant de l'air outré de la jeunette, Clothilde lui arracha le ruban des mains. Aucune des deux ne semblait prêter attention au fait qu'elles étaient en train de piailler en plein milieu de la chambre d'Ombeline, laquelle s'étirait paresseusement dans son lit. Ce genre de scène était monnaie courante depuis l'arrivée de Manon : la blondinette était belle comme un cœur mais n'y connaissait rien de rien en hommes et n'exerçait pas depuis plus de six mois. Au manque total d'expérience et de connaissances techniques s'ajoutait une assurance et un orgueil certains qui se crevaient comme un ballon de baudruche dès qu'il fallait passer à l'acte. Bien qu'elle ne soit pas méchante, la gagneuse avait le don d'enquiquiner tout le monde et finissait toujours par se faire remettre à sa place. — C'est répugnant ! J'ai pas besoin de ça pour me faire offrir des cadeaux ! couina la blonde dont le rouge était monté aux joues. Une troisième voix s'éleva alors de l'ouverture de la porte, gentiment moqueuse. — Que tu crois ma minette ! Ici t'auras rien sans rien, alors j'te conseille de te remuer un peu les miches et d'arrêter de te la jouer sainte nitouche. Madame risque de beaucoup moins t'apprécier si tu lui rapporte pas de quoi rembourser la croûte que tu bâfres tous les jours.Mahaut, ses longs cheveux roux en bataille et à peine une liquette sur le dos, s'était adossée au chambranle de la porte avec les bras croisés et un sourire de renarde. Elle le disait avec taquinerie mais elle était très sérieuse : ce n'était pas un orphelinat bénévole ici, il fallait gagner de quoi rembourser les vêtements, la nourriture, les bains, les soins, le loyer de la chambre... La maquerelle recueillait les petites souris qui lui semblaient avoir du potentiel et veille sur elles farouchement, mais elle attendait en retour qu'on se donne de la peine pour elle et son commerce. Un contrat que toutes les gagneuses respectaient et que Manon devait encore se mettre dans la tête. Fille d'un bourgeois déchu, elle avait dû se résoudre à cette vie quand, après l'attaque des fangeux dans le quartier, sa famille s'était faite dévorer. Sans le sou et sans mari, elle n'avait pas eu beaucoup d'options. Ombeline, que tout le monde avait décidé d'oublier jusque-là, fini par se redresser dans son lit en soupirant. Message reçu, il était temps de sortir des draps. Le bruit de pas s'approchant de son lit lui apprit que Mahaut s'approchait avant même qu'elle ne sente le poids de son aînée sur le matelas. La grande rousse la prit dans ses bras et la serra vigoureusement en lui claquant une bise sur la joue. — Ne vous sentez pas obligées d'imaginer de nouvelles disputes juste pour me réveiller, se plaignit mollement l'aveugle. Dans un élan de fraternité, les deux autres filles se joignirent à l'embrassade générale, mettant fin à la querelle futile. À cause ou grâce à son handicap, Ombeline était un peu à part et bénéficiait désormais de l'affection de tout le monde. Pour les plus anciennes elle était comme une petite sœur qui avait grandi entre ces murs, pour les nouvelles arrivées elle était une oreille attentive et la preuve que ça pouvait toujours être pire, ce qui encourageait à ne pas se plaindre. Elle avait sa place bien à elle dans ce microcosme qu'était la Balsamine. *** Assise dans une robe étriquée dans la salle commune, Ombeline faisait mine de rêvasser. Tous les clients avaient été abordés sauf le groupe qui s'était installé à une des tables et qui jouait depuis un petit moment. Ils étaient assez nombreux et il restait encore deux filles disponibles en plus d'elle, mais la règle tacite dans ce genre de cas était la suivante : attendre qu'on vienne nous chercher avant de bouger. Si après plus d'une heure ils ne se décidaient pas, alors seulement les catins entreraient d'elles-mêmes en scène. Tout ce petit manège était orchestré à la perfection, aussi ne fut-elle pas surprise lorsque l'un des gaillards qu'elle avait entendus se lever lui adressa la parole. — Des gars durs, hein ? Je ne voudrais surtout pas manquer ça, répondit-elle avec un sourire en coin un brin amusé. Elle avait levé la tête vers lui mais ses yeux regardaient un peu trop sur la gauche, comme perdu loin au-delà des murs de la maison close. Avec légèreté elle quitta son assise et avança une main à hauteur du bras du milicien jusqu'à ce que ses doigts rencontrent la toile épaisse de sa tunique. Non pas qu'elle ait besoin d'un guide pour savoir où se trouvait le comptoir, mais elle tenait à s'accrocher à son bras pour établir un premier contact. Les marmonnements du gars la firent sourire de plus belle : facile de deviner ce qui le chagrinait, il n'était pas le premier. En revanche, il réussit à la surprendre quand il la prit par les épaules pour la faire se tourner vers la table de jeu, plus loin, et lui expliquer que l'un de ses compagnons de soirée aurait besoin de compagnie. Ce genre de demande était fréquente et une fois sur deux, il s'agissait de mettre mal à l'aise un homme marié et fidèle ou de faire rougir un puceau. C'était presque une mauvaise blague à laquelle Ombeline était obligée de participer, le fait qu'elle soit aveugle étant également un facteur comique la plupart du temps, mais elle n'en fit pas la remarque et se contenta de hocher sagement la tête. — Emmène-moi jusqu'à lui, je ne distingue pas bien les gens. C'est généreux de ta part de lui offrir un peu de distraction.Le rustaud ne flaira pas la comédie et acquiesça avec le sourire dans la voix tandis qu'il apportait les premières pintes, Ombeline toujours à son bras. Après avoir posé sur la table le butin liquide, lequel serait bientôt complété par Dom qui remplissait les derniers godets, le sieur Gauvin poussa doucement sa prise du soir vers l'un des joueurs. Aux yeux de la catin il ressemblait à tous les autres, c'est à dire à une tache floue dans les tons bruns. — V'la ton gars ma belle ! Laisse-le voir jouer encore un peu avant de lui montrer ce que tu sais faire, tu veux ? lui demanda le milicien d'un ton un peu railleur. Toute la tablée se fendit allègrement la poire, sans doute parce que la pauvre victime devait afficher une mine embarrassée ou désespérée. La jeune femme devina sans trop de peine où se trouvait l'épaule du bizut et se glissa derrière sa chaise pour passer ses bras autour de son cou. En se penchant en avant elle sentit des cheveux longs lui caresser la joue, sans doute attachés, et sa vue l'informa qu'elle avait affaire à un brun. Avec douceur elle tenta de rasséréner un peu la victime de ce coup monté. — Ne t'en fais pas, je ne serai pas dans tes pattes pendant le jeu. Je peux rester derrière toi si tu préfères, ou sur tes genoux, mh ? Les compères se mirent à rire de plus belle tandis que Clarisse et Bérangère approchaient à leur tour pour s'installer entre les joueurs ou sur les genoux de ces derniers. Ainsi chacun avait un peu de compagnie et l'oiselle handicapée n'était pas seule pour affronter cette tablée énergique et décidément bien joyeuse. Debout derrière ce qui était donc son client pour la soirée, Ombeline lui déposa une bise légère sur le haut de la joue - elle avait appris à viser en se fiant à ce que ses mains lui donnaient comme informations sur la taille et la corpulence d'une personne - avant de le relâcher et de s'installer sur le tabouret que l'une de ses collègues lui avait rapporté en s'invitant. — Il parait que tu as été promu coutilier il y a peu, félicitations ! Pour fêter ça, je vais essayer de te porter chance, d'accord ? Après tout, on dit bien qu'elle est aveugle elle aussi. Et si ça ne marche pas, je te promets de te faire oublier tes pertes très rapidement.
Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 17:43, édité 1 fois |
| | | Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Dim 4 Nov 2018 - 13:47 | | |
- V'la ton gars ma belle ! Laisse-le voir jouer encore un peu avant de lui montrer ce que tu sais faire, tu veux ?
Sydonnie avait relevé les yeux instinctivement, dès en main, elle n’avait pas osé relâcher les précieux objets en os. Ses sourcils s’étaient froncés, alors qu’elle détaillait l’arrivante d’un mauvais œil, en soit ce n’était pas réellement de sa faute, n’était coupable de rien. Cependant, instinctivement la milicienne s’était mise à maudire celle qui devait bien voir qu’elle n’était pas un homme, qu’elle n’était pas intéressée et que le tout semblait la mettre particulièrement mal à l’aise. L’argent justifiait-il à ce point tous les actes ? L’ensemble du groupe avait fini par éclater de rire, détaillant tour à tour la femme de joie et la coutilière qui avec son regard outré ne pouvait que provoquer davantage de moquerie. La jeune femme avait passé ses bras autour du cou de Sydonnie, qui, inévitablement c’était particulièrement crispé, lâchant un grognement parfaitement audible un genre de ‘mh’ basculant entre la colère et le dépit, le côté animal et encore un peu humain. L’action avait provoqué un nouvel éclat de rire, d’autant plus par Gauvin qui semblait particulièrement satisfait de cette petite taquinerie.
- « Fais pas ton timide d’Algrange, t’veux être un homme comme nous ou pas ? Y a des étapes obligatoires tu vois ? T’préfère les blondes c’est ça ? Regarde donc les deux jolies créatures que voilà… La trinité est bien trop clémente avec nous ce soir, mon gars. »
Une bise sur la joue et voilà que la midinette avait fini par s’installer juste à côté de la jeune femme, sur un tabouret. Les joues rouges, de gêne, d’impression de ne pas être à sa place, Sydonnie tâchait de ne rien dire, de ne pas faire preuve d’une quelconque agressivité vers celle qui n’était en rien responsable de cette étrange situation. Ce n’est qu’au moment où elle avait enfin tourné enfin vers cette interlocutrice un peu particulière que la coutilière avait entrevu l’entourloupe, ce n’était pas non seulement elle qu’on taquinait, mais cette jeune mal voyante aussi. Glissant dans sa main les dés, elle lui indiquait sans adresser le moindre mot, lui proposer de participer à sa façon, de lui porter chance d’une quelconque façon. C’est ce que voulait la troupe, un peu de spectacles, un peu d’animation. Très bien.
- « Oh, oh, D’Algrange qui te fais confiance pour jouer à sa place, c’est une jolie promotion que voilà…. Peut-être bien qu’une femme, ça lui convient finalement. »
Les autres faisaient silence, s’occupant désormais des merveilleuses créatures parfaitement installées sur leurs genoux. S’amusaient-ils à ne point en douter à glisser quelques mains baladeuses, à faire remuer le popotin des merveilleuses petites blondes. De son côté d’Algrange s’était légèrement pencher en avant, glissant ses lèvres à l’oreille de sa femme de joie visiblement attribuée, glissant une main sur sa joue, pour lui murmurer à l’oreille :
- « Ne sois pas surprise par ma voix et continue de jouer le jeu… Il me semble que nous sommes victimes d’une mauvaise blague… Une petite vengeance doit être envisageable, non ? » elle fit un léger silence, referma les doigts de la parfaite inconnue sur les dès. « Lance… »
Se reculant une nouvelle fois, Sydonnie semblait bien décidé à retourner la situation en sa faveur, même si elle ignorait encore comment. Elle était convaincue qu’elle ne devait pas dévoiler une quelconque gêne, sans quoi, les hommes se feraient une véritable joie d’enfoncer le clou toujours plus fort. Prenant une légère inspiration, la coutilière avait décidé de jouer la comédie espérant avoir en complice cette aveugle dont elle ne connaissait rien, le plus important était de taper plus fort, toujours plus fort à ses yeux, quitte à outrer les hommes, quitte à prouver qu’elle pouvait en effet être bien pire qu’eux.
- « Mesdames, si je gagne, les hommes que vous avez pour chaise ne pourront même pas vous payer une quelconque caresse. Toi ma jolie… Rassure-toi, quoi qu’il arrive nous trouverons bien un moyen de nous consoler ou de fêter notre réussite. » - « Rêve d’Algrange, c’toi qui devrais finir comme elles pour nous rembourser tes dettes ahahah »
Ce fut un léger silence, le temps pour celle qui ne semblait pas percevoir les choses de faire son jet de dés, avec l’espoir qu’il soit favorable à leur étrange duo. Le temps pour Sydonnie de trouver une façon de corser un peu la situation, de déstabiliser ceux qui était
- « Alors les filles, si on augmenté un peu la difficulté, vous devez bien être capable de jouer vous aussi, non ? Si vous gagnez, les messieurs ici présents vous payent une nuit entière de services, sans leur présence, pas mal, non ? » - « Hein, tu plaisantes ?» - « Quoi, vous avez peur de perdre contre des femmes ? » - « Et si on gagne ? » - « J’offre une nuit aux filles en votre compagnie et la mienne ? »
Un large sourire victorieux, des rires gras, l’accord venait d’être passé, ne restait-il plus qu’à espérer que la chance soit du bon côté. Jouer avec le feu n'avait pas que des bons côtés, devrait-elle apprendre à ne pas toujours se faire entraîner par ce trait de sa personnalité.
- informations:
Constitution du groupe : - Gauvin s'exprime en #ff9966, le plus âgée du groupe, le regard froid, il aime les femmes, un peu trop et ne semble pas prêt à tolérer une potentielle égalité des sexes, encore moins dans la milice. Un début de cheveux gris, des cheveux plutôt sombres. - Ernold en #cc9999, plutôt jeune dynamique, des yeux bruns, une taille dans la normale, pas de cheveux - Arthur en couleur non identifié encore, entre 20 et 25 ans, un homme très peu bavard qui semble tout observer. Ses cheveux son blond comme les blés, il porte la moustache. - Géralt en couleur non identifié encore, un brun à la trentaine, il semble tout le temps rire et ne jamais rien prendre au sérieux. Visiblement aucun attrait pour les femmes, il porte la barbe, il a les yeux gris. Je te propose de lancer les dés pour laisser le hasard faire un peu héhé... Si je dois changer quoi que ce soit, ou prolonger mon post n'hésite pas. Les filles sont libres de refuser le jeu, évidemment
- Lancement des dés a écrit:
Le gagnant du tour est celui qui fait le plus gros scores sur 3 dés de 6, le nombre de manche dépend du nombre de participants. Le score maximum est donc de 18. Chaque tour, le participant ayant le plus petit résultat est éliminé. En cas d'égalité les deux concernés relancent pour déterminer l'éliminé.
Les participants du tour un : Gauvin résultat : 2 ; 1 ; 4 : un total de 7 Ernold résultat : 5 ; 3 ; 2 ; un total de 10 Géralt : 2 ; 6 ; 3 ; un total de 11 Arthur : 2 ; 5 ; 1 ; un total de 8 Sydonnie - Ombeline : 5 ; 3 ; 4 ; un total de 12 Clarisse : 1 ; 3 ; 5 ; un total de 9 Bérangère : 2 ; 3 ; 2 ; un total de 7
Résultat : Gauvin et Bérangère relancent Gauvin : 5 ; 3 ; 2 ; un total de 10 Bérangère : 4 ; 5 ; 2 ; un total de 11
Élimination de Gauvin tour 1
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| | | OmbelineProstituée
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Dim 4 Nov 2018 - 22:12 | | | La forme familière des dés au creux de sa paume ne laissait pas beaucoup de place au doute quant à ce qu'on attendait d'elle. Soit, elle lancerait donc. Elle s'apprêtait d'ailleurs à le faire lorsque son client lui dévoila être en réalité une cliente. Allons bon, voilà une farce qu'on ne lui avait encore jamais faite ! Les pièces du puzzle n’étaient ni très nombreuses, ni très complexes à remettre dans l'ordre : on ne devait pas beaucoup apprécier la présence d'une femme dans l'escouade alors puisqu'elle faisait un travail d'homme, on lui faisait payer à coup de blagues graveleuses de ce genre. L'espace d'un instant, Ombeline plaignit intérieurement la jeune femme pour la compagnie lourdingue qu'elle devait sûrement se farcir tous les jours si tout le monde dans la milice la traitait comme ça. Mais chacun son fléau sans doute ! L'idée de rendre la monnaie de leur pièce à ces mufles était plutôt tentante et si elle ne put adresser de regard entendu à la milicienne, elle ne manqua pas de sourire en hochant la tête. Elles feraient donc équipe pour mener à bien cette petite vengeance méritée. — Voyons jusqu'où on peut pousser notre chance, toi et moi.Ses doigts se refermèrent sur les trois dés, qu'elle avait au préalable embrassé, et d'un geste plutôt habile, elle les jeta sur la table dont elle connaissait bien le relief pour l'avoir astiquée un bon nombre de fois ces dernières années. Sa complice profita de ce tour pour lancer son défi à la face de ses collèges. Un défi complètement fou mais qui sembla enthousiasmer les filles. Ombeline entendit même Clarisse applaudir, sans doute en sautillant allègrement sur les genoux du milicien qu'elle avait choisi. Après tout quoi de mieux pour faire sentir la rondeur de son derrière ? — Oh oui, j'adore les dés ! Allez les garçons, vous allez pas vous dégonfler pour un petit pari quand même ?— Ouais, parce que pour l'instant y a qu'un seul milicien ici qu'en a une bonne paire et c'est pas c'ui auquel on s'attendrait ! lança Bérangère avec ce ton entendu que l'aveugle lui connaissait bien. La mise était belle, la nuit était jeune, le jeu pouvait donc commencer. Sans se départir du rôle qu'elle avait endossé, Ombeline s'accrocha au bras du "milicien" pour pouvoir lui demander à voix basse de lui annoncer chaque score. C'est qu'elle voulait savoir où allait le jeu ! Les premières exclamations jaillir lorsque deux participants jetèrent des 7 sur la table, ce qui les autorisait à relancer. La voix de Gauvin, que la jeune femme reconnaissait parfaitement puisqu'il l'avait abordé un peu plus tôt, poussa quelques jurons tandis que son second score était annoncé : 10. Pas de chance, il pouvait d’ores et déjà sortir de la compétition. Le sort l'avait visiblement puni pour s'être joué de sa collègue ce soir. Au second tour, Ombeline rendit les dés à d'Algrange, les lui déposant dans la main avant de refermer ses doigts dessus avec un petit sourire malicieux. Puisqu'elles jouaient ensemble, autant alterner les lancers. — Vas-y, fais-moi des merveilles.Le bruit des petits cubes en os roula jusqu'à ses oreilles, suivit du score : 6, 3 et 6, donc un total de 15 ! Elles ne s'en tiraient pas si mal. L'un des miliciens siffla même son admiration, visiblement étonné par la veine des deux demoiselles. Le tour se poursuivit. - Citation :
- Les participants du tour deux :
Ernold résultat : 3 ; 2 ; 1 ; un total de 6 Géralt : 3 ; 2 ; 5 ; un total de 10 Arthur : 3 ; 4 ; 2 ; un total de 9 Sydonnie - Ombeline : 6 ; 3 ; 6 ; un total de 15 Clarisse : 1 ; 2 ; 2 ; un total de 5 Bérangère : 4 ; 1 ; 4 ; un total de 9
Élimination de Clarisse au deuxième tour La blondinette qui venait de perdre poussa un soupir de déception et s'accrocha au cou du milicien pour s'y blottir avec une petite mine boudeuse parfaitement travaillée. Comme ça, même si la milicienne gagnait son pari et que tous ses comparses devaient payer pour une nuit entière sans pour autant rester, Clarisse s'assurait de donner un petit échantillon de sa douceur enjôleuse à l'un des hommes pour peut-être le faire revenir un autre soir. Ferrer le client était une affaire de patience ! Un troisième tour s'engagea. - Citation :
- Les participants du tour trois :
Ernold résultat : 1 ; 4 ; 4 ; un total de 9 Géralt : 2 ; 2 ; 1 ; un total de 5 Arthur : 1 ; 2 ; 4 ; un total de 7 Sydonnie - Ombeline : 4 ; 5 ; 3 ; un total de 12 Bérangère : 2 ; 6 ; 4 ; un total de 12
Élimination de Géralt au troisième tour La chance était en faveur des deux acolytes semblait-il ! Leurs scores étaient si épatants qu'on aurait pu croire les dés pipés si seulement toute la tablée ne lançait pas les mêmes. Ombeline affichait un sourire ravi.
Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 17:50, édité 1 fois |
| | | Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Lun 5 Nov 2018 - 18:53 | | |
L’aveugle avait accepté, tirant un sourire important à la milicienne. Sydonnie semblait soudainement plus enjouée, plus joueuse face à la situation qui n’était pourtant pas très bien engagée à première vue. Si elle ignorait toujours le prénom, le nom ou le surnom de sa binôme d’un soir, sa position de catin ne semblait guère l’offusquer ou simplement la déranger, fait suffisamment étrange pour être soulignée. C’est qu’elle était discrète la mignonnette, pas réellement entreprenante, du moins pour l’instant, contrairement à ses compères que la coutilière avisait d’un mauvais œil. Deux blondes, déjà, cela n’aidait clairement pas, sans en déterminer clairement la raison, d’Algrange ressentait cette espèce de rivalité innée avec les blondes, si bien qu’elle partait généralement toujours un préjugé à leurs égards. Ce soir ne semblait pas faire exception à la règle, et ce même si elles n’étaient pas des femmes très chanceuses. Complicité féminine, peut-être, mais pas complètement.
- « Je suis convaincue que notre partenariat va être plus que chanceux. » souffla-t-elle dans un murmure alors qu’elle regardait les dés rouler encore et encore jusqu’à se stopper « 5, 3,4 pas mal jeune fille… »
Pas mal, l’intonation s’était échappée spontanément de ses lèvres, c’était plus que convenable avec un total de 12 il était fort peu probable d’être éliminée ce tour-ci, ce qui ne pouvait que soulager la responsable de groupe. Laissant ses jambes s’allonger sous la table, évitant d’entrechoquer avec le moindre pied ne lui appartenant pas, Sydonnie avait dû sembler se détendre un peu, étirant un fin sourire joueur sur les lèvres. Sa proposition avait semblé faire mouche, les deux blondinettes s’exclamant gaiement, fallait-il bien admettre que c’était tout bénéfique pour elles. Si les autres coutiliers avaient mis un petit temps avant d’accepter et si Gauvin avait eu ce petit tic nerveux au niveau de sa lèvre, le pari avait été maintenu et accepté. Ne fallait-il plus qu’espérer que les trois soient du bon côté –parce que oui, il y avait un bon et un mauvais côté-.
Chacun avait fini par attraper les dés, lançant, puis dévoilant une légère grimace d’inconfort lorsque les chiffres ne semblaient pas être en leur faveur. Gauvin fut sanctionné dès le premier tour, non pas sans dévoiler une grimace accompagnée de moult jurons dont Sydonnie ignorait même encore l’existence jusqu’à une seconde. Si elle n’avait pas laissé entendre un petit rire, son sourire s’était davantage étendu et avait-elle dû faire preuve d’un effort surhumain pour ne pas lancer une petite pique en sa direction. L’homme s’était relevé, poussant sa chaise dans un geste semi-violent, plutôt rageux pour être exacte, sans attendre il avait pris la direction du comptoir avec l’intention non dissimulée de noyer sa défaite dans l’alcool fort, bien fort et certainement avec une donzelle à défaut de remporter gratuitement sa nuit sportive. Le tour avait donc débuté sans le sergent, pour le plus grand bonheur de la coutilière qui avait dû faire grincer sa chaise tant elle s’était dandinée de contentement. Les petits cubes d’os étaient revenus dans sa main, déposée par les petites mains et les doigts fins de sa partenaire. Instinctivement, la milicienne lui avait offert un sourire avant de réaliser que celle-ci ne pouvait pas le percevoir.
- « Je t’ai souri » lâche-t-elle maladroitement avant de prendre conscience du ridicule de la situation « Merci… J’espère avoir autant de chance que toi. » Haussant un sourcil « Je vais essayer de faire des merveilles… » avait-elle conclut à la réflexion de la femme de joie.
Le petit bruit significatif des dés roulants encore et encore s’était fait entendre, jusqu’à se stopper, jusqu’à ce que Sydonnie entrouvre les lèvres pour signifier à son acolyte le résultat. Elle-même n’en revenait pas, les trois ne pouvaient être qu’avec elles à ce moment précis. Un petit « mh,mh » discret, entre un rire et la satisfaction avait dû se faire entendre, alors que ses deux prunelles détaillaient attentivement celle qui était son équipière. Elle n’était pas vilaine, non, peut-être trop jeune au goût de Sydonnie pour vendre son corps, y avait-il seulement un âge pour faire ce métier? Si la milicienne avait manqué de s’intéresser à elle, de formuler des questions de chercher à comprendre pourquoi, elle avait été retenue dans son élan par les exclamations du reste de l’équipe. Ainsi Clarisse était éliminée, ce qui venait à ramener presque à égalité les deux équipes implicites : femme contre homme.
Celle a la chevelure d’ébène s’était légèrement renfoncée dans sa chaise, qui s’était mise de ce fait à grincer, alors que la blonde ne semblait déjà plus se soucier de la partie, bien trop intéresser par le fait de gagner sa vie. Pitoyable, c’est ce qu’avait voulu cracher d’Algrange, dont les mauvais traits de caractère semblaient vouloir refaire surface, poussés par sa difficulté à être à l’aise dans ce genre d’établissement. Avait-elle ravalé sa salive, alors que le troisième tour débutait. C’est un peu plus violemment qu’elle ne l’aurait voulu qu’elle avait partagé les dés, déposant le tout dans la main de celle qui trouvait encore un peu d’estime dans ses yeux.
- « Restons concentrées… Avec un peu de chance, nous allons toutes deux être libérées d’une situation dérangeante ce soir… » souffla-t-elle, avant de reprendre la phrase qui lui avait été dite précédemment « Fais-moi des merveilles.» - « Oh, oh c’est que d’Algrange se laisserait bien séduire par notre amie. »
Elle n’avait pas répondue, ne souhaitant ni être désagréable avec celles qui exerçaient ce métier ni être trop froide vis-à-vis de ses collègues, après tout, jusqu’à présent elle passait une bonne soirée et sortirait certainement plus riche qu’elle ne l’était en arrivant. Sa comparse avait jeté le tout durant ce bref échange, par désormais habitude, Sydonnie avait évoqué oralement le résultat, satisfaite toujours, mais convaincue aussi que cet élan de chance ne durerait certainement pas toute la partie. Les autres joueurs n’avaient pas tardé à lancer également, l’entrain et l’envie de gagner prenant petit à petit le pas sur l’aspect bon enfant. Chacun commençait un peu à se renfrogner, c’est que finalement on parlait quand même d’un certain montant, louer trois filles pour une nuit ça avait un coût et si en plus, ils ne pouvaient même pas consommer. Étrangement, Sydonnie elle ne semblait guère encore en prendre réellement conscience, sa famille n’avait jamais manqué d’argent et depuis qu’elle travaillait ne dépensait-elle que très peu, à moins que ce ne soit plutôt lié à sa méconnaissance du milieu ? Quoi qu’il en soit, ce tour-ci ce fut Géralt qui fut éliminé et comme son sergent plus tôt, il quitta la table pour aller boire, beaucoup boire et s’offrir une petite distraction le temps que les autres terminent.
- « Vous êtes des mauvais joueurs… » rouspéta un peu d’Algrange - « Et toi trop chanceuse, c’est bien votre truc à vous les femmes. » rétorqua Arthur
Le quatrième tour pouvait débuter.
- Hasard a écrit:
- Les participants du tour quatre :
Ernold résultat : 4 ; 2 ; 3 ; un total de 9 Arthur : 2 ; 4 ; 4 ; un total de 10 Sydonnie - Ombeline : 5 ; 1 ; 5 ; un total de 11 Bérangère : 4 ; 4 ; 2 ; un total de 10
Élimination de Ernold au quatrième tour Le plus calme des hommes jusqu’à présent venait d’être éliminé, il ne sembla même pas s’en offusquer, laissant entendre un rire joyeux et plutôt joueur. Il s’était relevé, comme les précédents, déposant une main sur l’épaule de d’Algrange au passage. Si l’homme n’en avait rien dit, semblait-il le plus honnêtement du monde encourager les femmes. La femme d’arme avait légèrement relevé la tête en sa direction, avant de le voir murmurer quelque chose à celle qui ne voyait pas, certainement une proposition, certainement autre chose, elle n’avait pas perçue, pas pu entendre les tenants et les aboutissements. En réalité le jeune homme l’avait simplement complimenté sur son apparence sans arrière-pensée. - « Allez les filles, vous êtes prêtes à perdre, les p’tits rigolos sont partis… Ne reste que nous. Je vais vous mettre une bonne fessée.»
Le cinquième tour pouvait débuter.
- Hasard a écrit:
Les participants du tour quatre : Arthur : 5 ; 4 ; 6 ; un total de 15 Sydonnie - Ombeline : 3 ; 6 ; 4 ; un total de 13 Bérangère : 6 ; 2 ; 4 ; un total de 12 Éliminations de Bérangère au cinquième tour. - « Ahah, je vous l’avais bien dit, que dis-j’allais vous mettre une bonne fessée »
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| | | OmbelineProstituée
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Jeu 8 Nov 2018 - 18:48 | | | Ça grommelait son mécontentement autour de la table et un autre joueur décida d’aller noyer sa défaite dans de l’alcool. À ce rythme ils étaient bon pour payer une passe sans avoir le droit de voir plus qu’un bout de cuisse ! Ce serait bien la première fois que les filles de la Balsamine gagneraient autant sans avoir rien fait d’autre que lancer des dés. Ombeline comprenait bien l’embarras dans lequel se trouverait sa partenaire de jeu si les femmes perdaient la partie et elle se promit intérieurement de faire en sorte que sa soirée ne soit pas complètement perdue. D’une façon ou d’une autre. Un autre joueur fut exclu de la partie, sans doute celui qui semblait le moins fâché d’avoir perdu. Ombeline le senti d’ailleurs poser une main sur son épaule, ce qui la fit instinctivement se pencher vers lui pour écouter. Le compliment qu’il lui glissa la fit sourire et en remerciement elle porta une main à son épaule pour lui effleurer les doigts avant qu’il ne parte rejoindre ses compagnons d’infortune. Il y en avait finalement au moins un qui savait se montrer moins désagréable que les autres. Quant au dernier de la bande, il ne semblait pas prêt à céder la victoire si facilement ! Bérangère rejoignit les rangs des perdants en soupirant avec un haussement d’épaule, résignée à devoir travailler pour gagner sa croûte. Elle non plus n’aurait pas été contre une soirée de paie offerte. Ne restait qu’un milicien et les deux complices de ce pari insensé. S’il avait suffi de déconcentrer leur adversaire pour gagner, Ombeline aurait discrètement fait signe à ses collègues, mais avec les dés il n’y avait que la chance qui comptait et rien d’autre. La jeune femme trouva sans mal les mains d’Algrange avant même que celle-ci ne lance ou ne lui remette les dés. — Voyons si la chance est encore de mon côté pour ce tour. Si on doit perdre, autant que ce soit de ma faute, tu ne penses pas ?Elle avait ce petit sourire espiègle qui voulait dire que ce n’était pas grave si la faute lui revenait, elle était prête à en assumer la responsabilité. Dans un mouvement fluide elle se redressa et piqua un nouveau baiser sur la joue de sa complice, sur la pommette, pour ne pas la mettre mal à l’aise. — Voyons si en cas de victoire tu m’offriras ton prénom en plus d’un salaire, veux-tu ?Ses petites mains subtilisèrent les dés et après avoir soufflé dessus, la jeune femme les lança sur la table en espérant sincèrement faire un bon score. 6, 3 et 6, comme lui annonça sa partenaire. Un score scandaleusement élevé qui fit se redresser Ombeline, emportée par son excitation. Pour battre un 15 il fallait que le destin soit véritablement du côté de leur adversaire, ce qui n’avait pas été particulièrement le cas jusqu’à présent. La brunette l’entendit ramasser les dés en ronchonnant qu’il ne comptait pas se laisser faire et malgré elle, elle se sentit fébrile à l’idée de connaître le résultat. À tâtons elle chercha les épaules de la milicienne. Le bruit des dés roula jusqu’à ses oreilles et elle perçut même la tache pâle et flou des trois cubes sur le fond sombre du bois de la table. — Pute borgne !Le juron de leur adversaire l’informa avant même de connaître les scores qu’elles venaient de remporter la partie, sans doute veillées par Anür et Rikni. L’exclamation joyeuse de la belle-de-nuit fut reprise par ses comparses éliminées plus tôt, sur fond de protestations furieuses et de d’injures lancées au ciel. C’est que trois passe à payer pour n’en tirer aucun plaisir, c’était une sacrée somme jetée par les fenêtres. - Hasard a écrit:
- Les participants du tour cinq :
Arthur : 5 ; 3 ; 5 ; un total de 13 Sydonnie - Ombeline : 6 ; 3 ; 6 ; un total de 15
Élimination d’Arthur et victoire de Sydonnie/Ombeline. Ravie de ce dénouement et finalement soulagée de ne pas avoir à travailler ce soir, Ombeline étreignit celle qui avait eut l’idée du pari. Il fallait être gonflée pour oser proposer une pareille mise, mais parfois l’effronterie était récompensée. — Sacrée fessée, pas de doute ! Haha ! railla-t-elle le dernier participant. Le grand perdant de la manche se leva à son tour en repoussant sa chaise si fort qu’elle se renversa, ce qui n’atténua pas le sourire des trois filles qui venaient de gagner leur nuit. S’ils ne pouvaient pas profiter de la gente féminine, au moins les miliciens profiterait-ils de la boisson ! La jeune femme libéra sa partenaire de ses bras pour se poster plutôt à côté de sa chaise. Espérer la regarder dans les yeux était un peu vain - elle ne savait même pas de quelle couleur ils étaient - mais il valait toujours mieux être en face de quelqu'un pour lui adresser la parole. Les deux mains jointes sur celle de la milicienne, Ombeline lui offrit un sourire sincère. — Je sais pas si tu te rends compte, mais si tes collègues tiennent parole, tu viens de nous offrir une jolie avance sur nos dettes. Merci, on l'oubliera pas.Elle serra brièvement ses doigts pour appuyer ses paroles.
Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 17:51, édité 1 fois |
| | | Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Ven 9 Nov 2018 - 12:58 | | |
- « C’est l’avantage de la chance jeune fille, il n’y a jamais de coupable à huer. »
Sydonnie lui avait répondu de cette voix douce, presque agréable, dont le léger tremblement sur la fin indiquait sa nervosité. Sydonnie n’était pas une femme qui manquait d’argent, l’aisance de sa famille lui avait toujours permis d’être à l’abri de ses besoins, n’était-elle pas très dépensière non plus et ne dépensait-elle que le strict minimum. L’argent n’était donc pas ce qui l’inquiétait, non, ce qu’elle jouait à ce moment précis n’était rien d’autre que sa réputation, faire enfin le poids le temps d’une soirée face à ses collègues. Elle venait d’engager la technique du désespoir, le tout ou rien. Espérait-elle naïvement que ce soit tout qui la récompense pour son audace. Nerveuse, ses mains avec du devenir plus moite, moins râpeuse, plus collante, ses doigts avaient dû s’enrouler autour de sa chope, ramenant à ses lèvres le contenant pour avaler une longue gorgée du liquide à température ambiante. Se donner l’air serein alors que rien ne semble aller, que son esprit divague, que son souffle son l’excitation du jeu et de la tension grandissante saccade. Oui, Sydonnie devait avoir le cœur au bord des lèvres, les intestins emmêlés tant ils se tordaient en tout sens.
Sa binôme d’un soir semblait enjouer, satisfaite des enjeux, cela n’aurait pas dû étonner la milicienne qui offrait dans ce jeu étrange la possibilité aux femmes travaillant ici d’être payé généreusement sans n’avoir à rien faire. De son côté, si sensation désagréable de risquer beaucoup plus gros qu’un salaire était présente, la coutilière semblait néanmoins prendre un certain plaisir, avait-elle toujours eu le goût du risque. La jeune femme s’était vu recevoir un baiser sur la joue, ce qui n’avait pas manqué de la mettre mal à l’aise, les gestes tendres ce n’étaient définitivement pas pour elle. Après la crispation de l’action passée, elle avait détaillé la femme de joie aveugle ou presque faire son action.
- « Le prénom si tu nous portes chance, marché conclu. Tu me donneras le tien en même temps… Je fonctionne beaucoup sur du donnant donnant.»
Le temps avait semblé s’arrêter alors que le bruit des dés en os roulait sur le bois de la table, le souffle de la milicienne avait dû se stopper, son cœur manquer plusieurs battements, alors qu’elle murmurait à voix haute le résultat. C’était inespéré. Son collègue avait déjà annoncé le verdict avec moult et moult insulte alors que Sydonnie c’était relevée fièrement pour taper dans ses mains non pas avec ce petit air hautain. L’inconnue avait taclé gentiment le perdant, Sydonnie ne pouvant s’empêcher de se joindre à elle dans un petit rire insolent.
- « En effet… Je dois bien avouer être surprise… » souffla celle à la chevelure d’ébène.
Le dernier avait fini lui aussi par quitter la table, non pas sans une certaine violence toute maîtrisée, n’allait-il pas provoquer une bagarre ou pire. Les regards entre les deux derniers miliciens s’étaient croisés et si jusqu’à présent Sydonnie avait fait preuve d’une certaine retenue, il n’en était rien à présent et son regard trahissait parfaitement sa joie et sa fierté. La coutilière eut un léger mouvement de recul au contact des doigts de la femme de joie avec les siens. Loin d’être habituée, la jeune femme ne semblait guère apprécier toute forme d’affection physique ou de contact, pour l’heure du moins. Retirant délicatement ses mains de l’emprise de celle de l’aveugle, Sydonnie avait étiré un sourire sur ses lèvres.
- « Ils vont tenir parole c’est une évidence, il y avait bien plus en jeu qu’un simple score sur des dés. » elle fit une pause la détaillant « Profite donc de ta soirée petite, tu es libre de toute obligation… Qu’est-ce que tu vas faire ? » elle fit une nouvelle pause, alors qu’elle pivotait pour légèrement détailler les hommes « Au fait, je me nomme Sydonnie, merci d’avoir fait équipe avec moi.»
Elle l’abandonna un instant, non pas sans lui proposer une main si elle voulait l’accompagner n’était-elle pas obligée de la suivre, mais la milicienne se proposait de la guider si le besoin s’en faisait sentir. Croisant sur le chemin les autres catins, la jeune femme s’autorisa une petite phrase de félicitations.
- « Bravo, mesdames, vous êtes désormais libre pour votre soirée… Un congé payé par des miliciens, n’est-ce pas beau ? »
Elle n’attendit pas forcément la réponse avant de rejoindre l’attroupement des quelques hommes. Il fallait bien l’admettre, l’ambiance n’était pas au beau fixe et l’arrivée des deux femmes n’arrangea en rien la situation. Tous dévisagés les gagnants, tous dont le dernier ne pouvait s’empêcher de retenir quelques insultes de colères, d’amertume, de défaite.
- « Allons, allons, n’aggravez pas votre situation de perdant » piqua joyeusement la jeune femme « Vous ne voulez pas passer pour des mauvais joueurs en prime, regardez-moi les femmes que vous rendez si heureuses et sans même les touchers, n’est-ce pas un don ça ? » devant la mine contrariée de ses compères elle ajouta « Allez donc régler vos dettes, puis vous n’avez cas vous consoler dans l’alcool… À moins qu’une seconde partie vous intéresse. » - « Une déculottée par jour, ça suffit d’Algrange » plaisanta le plus doux du groupe - « Bien, bien, je vais donc offrir un verre à mademoiselle avant de me rentrer… Après tout n’est-ce pas vous qui m’avez embarqué dans ce type de lieu. »
Ce fut le silence, le ronchonnement, les insultes, l’ambiance restait tendue, mais chacun allait payer ce qu’il devait. Payer des filles pour rien n’obtenir ce n’était clairement pas rien pour eux, aussi ne serait-ce même pas surprenant que quelques-uns d’entre eux essai d’obtenir des faveurs des dames… Après tout il payait non, pouvait-elle bien récompenser les braves hommes par générosité ? D’un geste de la main Sydonnie avait dû tourner une chaise un peu plus, puis une seconde, invitant Ombeline dont elle ignorait encore le nom à s’y installer. Étrangement, elle avait besoin d’en savoir plus à son sujet, comment une personne comme elle s’était retrouvée ici ? Pourquoi ?
- « Si tu me parlais un peu de toi après cette victoire ? Qu’est-ce que tu fais ici ? »
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| | | OmbelineProstituée
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Sam 10 Nov 2018 - 22:52 | | | Les miliciens avaient l’air plutôt dépités, mais Ombeline ne doutait pas que les filles leur feraient oublier tous ces tracas… Moyennant compensation financière bien sûr. Ils avaient perdu l’équivalent d’une passe, mais ce n’était pas pour autant qu’ils ne pouvaient pas en réclamer une, s’ils étaient prêts à payer une seconde fois. Les catins n’étaient finalement que des commerçantes comme les autres : il s’agissait d’attirer le chaland, lui donner envie de consommer et négocier les prix, les réductions ou les lots. Mais étrangement, on en voulait toujours plus à une fleur de trottoir de négocier son tarif qu’à une poissonnière de changer ses prix.
Dans le sillage de Sydonnie, la jeune femme écouta d’une oreille distraite les commentaires fleuris de ces messieurs sans trop y prêter attention, habituée à recevoir bien pire. L’opinion du quidam sur sa personne et sa profession lui était complètement égale, elle ne devait rien à personne et n’avait personne à impressionner alors qu’importe ce qu’on pouvait lui jeter au visage comme insulte ou comme remarque. Parfois même elle bénissait les Trois de lui avait fais perdre la vue, au moins elle n’avait pas à supporter les regards ou les grimaces des autres et pouvait demeurer inexpressive face à la hargne ou la frustration. Elle nota tout de même que celui qui lui avait fait un compliment était le moins vindicatif et elle en conçu une pointe de satisfaction. Il avait l’air d’être d’une nature agréable et plutôt enjouée, le genre de compagnie qu’elle savait apprécier même en dehors de son lieu de travail. Sa camarade lui tira une chaise pour qu’elles puissent s’installer au comptoir et bavarder tranquillement. Ce n’était pas tous les jours qu’un client soit une cliente et encore moins que cette dernière arrive à faire payer cinq de ses collègues sans que personne ne quitte la salle commune, Ombeline avait hâte d’en savoir un peu plus sur leur bienfaitrice. La première question la fit sourire.
— C’est vrai que les présentations n’ont pas été faites dans les règles de l’art. Je m’appelle Ombeline.
Le pas pressé de Dom s’approcha du comptoir et il servit deux verres selon la commande de la milicienne avant de repartir d’où il venait, c’est-à-dire les cuisines. Voir une femme inviter l’une des filles l’étonnait peut-être, mais il n’en montra rien, aussi impassible que d’habitude.
— Tu voudrais entendre la terrible histoire de mon arrivée ici ? En vérité, elle est plutôt banale, tu vas être déçue : mon père était marin et il a été emporté par une tempête quand j’étais gamine. Comme on avait plus de quoi manger, mon frère m’a vendu à Madame comme domestique, annonça la jeune femme sur un ton léger.
Cela faisait longtemps qu’elle n’en voulait plus aux siens pour ce qu’ils avaient fait. Ici elle avait été au chaud, protégée et nourrie correctement. Bien sûr il y avait eu des accrochages, des moments pénibles et elle n’était rien d’autre qu’une prostituée, mais c’était bien mieux que d’être mendiante ou de vendre ses charmes seule dans la rue, les pieds dans la boue.
— Je ne sais même pas si cet argent les aura sauvés, ils ne sont jamais revenus me voir et je n’ai pas très envie d’aller toquer à leur porte, pour être honnête, dit-elle avec un sourire en coin. Mais parfois je me dis que je suis mieux ici qu’avec eux, à crever la faim dans une bicoque en bord de mer.
La donzelle referma ses mains autour du verre que lui avait servit le cuisinier. Le contenu sentait la bière et le miel, elle le fit tourner doucement sans en renverser.
— Tu dois avoir soit de la peine pour moi, soit du mépris. Il ne faut pas.
Le coin de ses yeux se plissa tandis qu’elle souriait un peu plus franchement. En vérité, elle trouvait cela touchant qu’on lui demande avec sincérité ce qu’elle pouvait bien faire dans un établissement pareil.
— Et toi alors, c’est vrai que tu es passée coutilière il y a peu ? C’est plutôt impressionnant si tu veux mon avis ! Des femmes qui prennent les armes, c’est un sacré coup dans les couilles des mâles un peu trop fier de leurs grelots, j’aime ça. Mais si en plus il y en a qui s’illustrent dans la bataille, c’est encore mieux ! Qu’est-ce que tu as fait qui a obligé ces vieux ronchons de gradés de la milice à te donner les honneurs ?
Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 17:53, édité 1 fois |
| | | Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Dim 11 Nov 2018 - 10:49 | | |
Sydonnie s’était installée sur une chaise non loin du comptoir, non pas sans avoir tiré la chaise pour son interlocutrice. Elle avait commandé cette bière qu’elle affectionnait particulièrement mélange d’alcool et de miel apportant ce petit goût sucré. La jeune femme avait cette posture un peu masculine, qui même si elle était invisible dans les prunelles de sa partenaire d’un soir, pouvait être observée par ceux l’entourant. Ses doigts avaient roulé un peu sur le comptoir, décrivant ce petit bruit un peu significatif, un peu désagréable, elle n’était pourtant pas réellement anxieuse la milicienne, non. Espérait-elle simplement que cette femme de joie n’imaginerait pas que ce soit et cette réalité, cette possibilité qui l’avait mis mal à l’aise, sans qu’elle n’identifie pourquoi. Ainsi n’était-elle plus dans ce groupe, mais bien dans une conversation à deux, uniquement à deux et même si l’ambiance autour d’elles indiquait que les deux femmes n’étaient pas seul, dans ce contexte, dans cet établissement, cela dérangeait celle à la chevelure corbeau. Ce fut la voix de son interlocutrice qui la ramena dans le moment présent, Sydonnie avait opiné alors qu’elle mémorisait ce prénom qu’elle n’était pas prête d’oublier. D’un geste de la main elle avait passé sa commande et l’homme qui servait ne s’était pas fait attendre pour venir déposer les deux chopes. Ombeline s’était emparée de la sienne et la celle à la chevelure d’ébène avait fait de même. Pour se détendre, la milicienne trempa instinctivement ses lèvres dans le liquide, buvant une longue gorgée avant d’afficher une moue à l’écoute.
Par la suite, la fille de joie commença son histoire de cette manière banale, comme si la situation n’avait rien de dramatique, rien de révoltant. Sydonnie ignorait si sa révolte intérieure contre les situations dans le royaume était récente ou si elle avait toujours été là tapie dans l’ombre. Toujours est-il que la milicienne dû fortement prendre sur elle pour ne pas laisser entendre le fond de sa pensée. Alors c’était ça, sa vie ? Abandonner, se raccrocher au moindre soupçon de positif, n’avait-elle pas d’autre source d’inspiration, de volonté, ne rêvait-elle pas d’un avenir convenable, mieux que ça du moins ? Un soupir avait fini par fuir les lèvres de la coutilière, soupire plein d’amertume et d’incompréhension sans que celle-ci ne soit forcément dirigée vers cette étrange bonne femme qui trouvait qu’écarter les cuisses n’était pas une situation si déplorable. Elle avait de nouveau trempé ses lèvres dans l’alcool, avalant une nouvelle et longue gorgée, sans trouver réellement quoi à redire. Devait-elle apprendre que chacun avait le droit de choisir sa vie, qu’elle ne pouvait définitivement pas sauver tout le monde. Après tout, n’était-elle pas parvenue à le sauver, lui.
Puis ce fut cette phrase, cette constatation vis-à-vis du mépris, ou de la sensation de pitié. La responsable de groupe avait immédiatement relevé le regard vers son interlocutrice, son visage, bien qu’invisible à ses yeux, trahissant sa surprise. Un instant, la femme d’arme culpabilisa d’avoir ce ressenti un peu négatif à l’égard de celle qui n’avait visiblement eu que très peu de chance dans sa vie. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que finalement, elle n’avait rien fait pour sortir de cette situation. Ce constat était dur, un peu violent, mais reflétait entièrement la pensée de la milicienne.
- « Ce n’est pas vraiment ça… » souffla celle qui ne voulait pas paraître désagréable « Je pense que je suis incapable de comprendre ce mode de vie pour être honnête » et réaliste, c’était sincère « Ne rêves-tu pas d’autre chose que ça ? C’est comme-ci, tu avais tout accepté, comme-ci tu étais résignée à accepter de passer ta vie entière à exercer ce métier, mais… » elle se tût, sentant qu’elle dérivait, sentant qu’elle pouvait être blessante.
Involontairement, elle était passée à la forme du « tu » sans que cela ne la gêne, sans qu’elle ne trouve ça outrageant. Cela ne signifiait en rien qu’elle ne respectait pas son interlocutrice, juste qu’après tout ça, il y avait une certaine forme de proximité. Ce fut son tour de recevoir des questions, les interrogations étaient légitimes, comment était-elle devenue coutilière, pourquoi la milice, une femme dans ce milieu c’était rare. Depuis la fange il y en avait quelques-unes, mais soit elle finissait morte au fond d’un fossé, soit elles finissaient par renoncer. C’était violent le monde des hommes, humiliant, dénigrant, mais ça lui plaisait. Sydonnie étira un sourire sans que la situation ne lui plaise réellement, sans qu’elle n’est l’air d’être particulièrement heureuse. Sa voix était restée dans cette tonalité neutre, détaché, comme-ci elle évoquait des faits qui ne la concernaient pas.
- « La chance certainement… J’étais aux bons endroits, au bon moment… » elle avait passé une main dans sa crinière, semblait hésitante « Peut-être est-ce le fait de ne jamais avoir réussi à me faire renoncer à mon objectif ? » elle s’était mise à rire « Les carnes ont arrivent pas à les éliminer comme ça… J’ai la tête dure, un peu trop même. »
Difficile de parler d’elle, des événements qu’elle avait vécus, qui l’avait profondément marquée, il y avait trop de pertes dans ses souvenirs, trop de morts, trop de hurlements de douleur, trop de souvenirs simplement. Elle avait pincé ses lèvres, mordu l’intérieur de sa joue, un peu déstabilisée par cette vague d’image passée qui refaisait surface dans son esprit.
- « Il n’y a rien de couillu à devenir milicienne. Pour le faire, il ne faut rien avoir à perdre, c’est du suicide » déclara-t-elle finalement, sincère « On fuit tous quelques choses tu ne crois pas ? On essai tous de combler un vide, ou quelque chose dont nous n’avons même pas conscience. » elle fit un silence, elle s’égarait, elle le sentait « Enfin, je divague » plaisanta-t-elle en secouant sa main libre « J’ai participé à la reprise du labret, à des enquêtes internes, j’ai mis ma réputation en jeu plus d’une fois et j’ai cette fâcheuse tendance à secouer la fourmilière quand ça va… Ça doit être pour tout ça que j’ai réussi l’exploit dans être là, mais je ne serais pas surprise d’avoir ce titre juste pour rattraper les bourdes d’un autre, ou pour prendre les coups à la place des incompétents qu’on peut trouver chez nous. »
C’était la première fois qu’elle évoquait ce fait qu’elle admettait avoir conscience qu’elle pouvait être là non pas pour ses compétences et sa loyauté officielle envers le Duc, mais bien pour servir de chair à fangeux si les choses tournaient mal. S’il y avait besoin d’un coupable un jour, aucun doute qu’elle serait celui tout désigné. Parce qu’une femme n’aurait jamais l’estime d’un homme. C’était ainsi.
- « Je ne suis pas une très bonne compagnie, je suis désolée » souffla-t-elle pour conclure « Je remets en doute presque ouvertement tes objectifs de vies et en prime je te fais un portrait d’une milice peu ouverte, que tout le monde connaît, mais que personne ne veut réellement voir. Je fais une piètre interlocutrice. » un peu d’humour encore, pour conclure, pour essayer, puis une question pour détourner l’attention « Tu sais, tu devrais revoir ta famille. Après tout, nous n’en avons qu’une de la chair de notre chair… Même si tu n’en veux à personne, même si tu comprends, peut-être que montrer que tu as réussi à survivre, ça aurait quelque chose de galvanisant. »
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| | | OmbelineProstituée
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Dim 11 Nov 2018 - 17:23 | | | Les questions de Sydonnie la firent sourire mais elle n’y répondit pas immédiatement, préférant la laisser s’exprimer sur le sujet jusqu’au bout. Elles étaient sans doute aux antipodes l’une des l’autre et pourtant elles faisaient la même chose : survivre dans un univers où les hommes prenaient toute la place. C’était simplement moins déshonorant de prendre les armes plutôt que de vendre ses charmes. Quoi qu’à en entendre certains, ce n’était pas sûr… L’entendre dénigrer à ce point son poste dans la milice lui fit un peu de peine. Elle avait l’air d’avoir de la volonté à revendre, c’était bien dommage de l’entendre dire qu’elle était là presque par hasard ou par manipulation malveillante de la part des plus gradés. N’y avait-il que des abrutis dans la milice ? Mais elle l’entendit poursuivre avec des excuses, consciente de ne pas être la plus enjouée des camarades de soirée. Sans doute un effet secondaire de ce qu’elle vivait et voyait dans son travail. Ombeline lâcha cependant un rire un peu sec en entendant ses dernières suggestions.
— Je crois que tu te méprends sur plusieurs points à mon sujet, ma belle. Tu vois du noir là où il n’y en a pas et du blanc là où n’y en a jamais eu.
Autant de bons sentiments dans une personne, c’était inquiétant pour sa sécurité et sa survie. À se demander comment elle avait pu surmonter toutes les épreuves du Labret, on ne tenait pourtant pas bien longtemps en étant aussi idéaliste.
— Tout d’abord, je n’ai jamais dit que j’aimais faire ce que je fais. Simplement qu’on n’est pas aussi mal lotis que tu as l’air de le croire. Ici j’ai des gens qui veillent sur moi, un toit et des couvertures, deux repas par jour et une paie. C’est un sacré luxe pour quelqu’un comme moi, dit-elle en se passant la main devant les yeux pour signifier qu’elle faisait référence à son handicap. Mais ne vas pas t’imaginer que mes « objectifs de vie » se cantonnent à cette situation. Ce n’est pas parce que je ne me morfonds pas sur mon existence que je ne souhaite pas mieux.
Sa fierté avait été un peu piquée par la pitié qu’elle semblait percevoir dans les mots de sa partenaire. Elle se moquait bien de faire de la peine aux hommes, si cela pouvait leur donner l’impression d’avoir un ascendant sur elle c’était tant mieux puisqu’elle pouvait alors les manipuler plus facilement. Mais d’entendre une femme ayant eut le courage de prendre en main les choses pour se hisser à la même place qu’un homme lui dire qu’elle est une pauvre petite chose, voilà qui la dérangeait. Sa main se crispa un peu autour de son verre.
— Quant à ma famille, tu penses vraiment qu’ils ont envie de me revoir ou qu’ils s’inquiètent de mon bien-être ? Ça fait maintenant douze ans que je suis exactement là où m’a laissé mon frère, ce n’est pas vraiment comme s’il avait une excuse pour ne pas venir prendre de mes nouvelles. S’il ne l’a pas déjà fait, c’est qu’il ne souhaite pas me voir. Et je ne trouverais jamais aucun plaisir, aucun réconfort ni aucune énergie positive à imposer ma présence à des gens qui ne m’aime pas et qui n’ont pas envie de me voir. Peu importe qu’on partage ou non le même sang, ça n’a aucune valeur ça.
La jeune femme eut un sourire un peu las. L’une de ses mains libéra son verre pour aller à la rencontre du poignet de la milicienne sur lequel elle se posa doucement. Pas facile de distinguer les contours de son visage avec la chiche lumière de la maison close, aussi son regard laiteux se posa sur un point un peu trop à gauche de Sydonnie. Mais c’était parfait pour l’entendre distinctement.
— J’imagine que tu dégustes pas mal avec ces bourrins qui te servent de collègues. Ça te rends pas particulièrement guillerette j’imagine. T’en fais pas, je suis pas du genre miss soleil non plus et c’est pas ça qui fait qu’une compagnie soit bonne ou non. Tu m’as l’air d’être une fille bien, droite dans ses bottes et avec un bon cœur. Ça suffit à faire que ta compagnie soit bonne, à mes yeux. Enfin, pour ce qu’ils peuvent en voir !
Elle lui tapota la main avant de lever le coude pour prendre deux grandes rasades de bière. Contrairement à d’autres, elle n’était pas une grande buveuse, mais elle savait apprécier certains breuvages que servait l’établissement. Elle fit claquer le fond de son verre en le reposant sur le comptoir pour enchaîner :
— Avant de partir, tu veux bien me dire une chose ? Pourquoi tu te sens aussi mal ici ? Pas que je puisse le voir mais ça s’entends, dit-elle en se tapotant le pavillon de l’oreille, un sourire amusé aux lèvres. T’es au courant qu’on va pas te manger ?
Lorsqu’il s’agissait d’un jeune puceau qui n’avait même pas entrevu un bout de sein de toute sa vie, Ombeline pouvait comprendre. Mais qu’une femme puisse se sentir aussi mal à l’aise dans un repaire pourtant dirigé par des mains féminines, c’était pour la donzelle une énigme qu’elle voulait résoudre.
Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 17:55, édité 1 fois |
| | | Sydonnie de RivefièreSergente
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Dim 11 Nov 2018 - 22:28 | | |
Après cette exprimée sur les différents points, Sydonnie avait ressenti ce soupçon de culpabilité, comme-ci il n’était pas bon de réellement offrir sur un plateau ses pensées, sa façon de voir les choses. Elle était idéaliste dans le fond, espérait que tout le monde trouverait sa place, sincèrement, réellement sans jamais y trouver une quelque solution ou soulagement, avait-elle été jusqu’à croire que Chris aurait pu retourner en ville, aurait pu être gracié, mais la fange, elle, elle ne disparaîtrait jamais et les bannis continueraient à être exécuté. Un bref soupir avait fui ses lèvres, alors que ses deux prunelles claires détaillaient son interlocutrice qui ne semblait pas entièrement en accord avec elle. C’était une habitude, une habitude redondante ça, qu’on ne soit pas en accord avec elle. Peu importe. La conversation avait donc finalement continué, la femme de joie reprenant les éléments, y répondant avec une franchise quelque peu déconcertante. Ombeline ne trouvait pas sa vie médiocre, même plutôt bonne et agréable, elle avait un toit sur la tête, des repas et une hygiène convenable… Ce n’était pas faux, si on oubliait les hommes qui passaient à de nombreuses reprises entre ses cuisses, si on oubliait le fait qu’elle ne devait pas toujours être consentante et que certains devaient avoir des lubies inquiétantes. Oui, ce n’était pas faux si on fermait les yeux qu’elle était sous l’obéissance d’une autre femme, celle qui dirigeait les lieux. Oui, en effet, sa vie pouvait être belle si son corps n’avait pas été sali par toute cette mauvaise graine. Avait elle-même peut-être des enfants illégitimes, abandonnés, ou mort-nés, que cela ne surprendrait pas la milicienne qui n’en pipait pas un mot.
Cependant, sa manière de s’exprimer, d’aborder les choses, de tenir tête impressionna quelque peu la milicienne. Sydonnie avait toujours croisé des femmes faibles, résignées, ce qui ne semblait pas être le cas de son interlocutrice, qui malgré son handicap semblait avoir un caractère plutôt affirmé. Même si le sourire qui s’était affiché sur les lèvres de la milicienne devait être invisible pour elle, il était bien présent, signe qu’elle venait d’obtenir toute son attention. Ses doigts s’étaient resserrés sur le récipient contenant l’alcool, qui avait fini inévitablement par venir à la rencontre de sa bouche, le temps d’une gorgée qui devenait la dernière rendant la chope vide de tout liquide. Le sujet de la famille troubla légèrement celle qui n’avait plus rien, avait-elle du mal à concevoir qu’on puisse renoncer à la chair de sa chair, à son sang, peu importe les relations. Aurait-elle tout donné pour revoir sa mère une dernière fois, malgré la relation particulièrement conflictuelle qu’elle entretenait avec elle. Lui en voulait-elle peut-être même inconsciemment de ne pas saisir cette chance, de ne pas en profiter pleinement. Comme souvent dans ce genre de situation, la jeune femme s’était pincé les lèvres quelques secondes seulement, détournant le regard pour détailler ses collègues qui avaient semblé trouver un arrangement. Payer deux fois n’avait semble-t-il pas du déranger certain, puisque le plus ronchon et le plus gradé du groupe montait à présent à l’étage sous le regard médusé de celle qui lui connaissait une épouse. Pourquoi ?
Ce fut le contact physique qui ramena la responsable de groupe dans l’instant présent, la paume chaude de la main d’Ombeline se déposant sur son poignet, émettant cette légère pression. Instinctivement la jeune femme avait eu un petit geste de recul, comme de nouveau mal à l’aise avec tout contact, que ce soit sincère ou non. L’affection, les sentiments, les relations, tout ça lui offraient toujours ce goût d’amertume au fond de la gorge. Ce fut ensuite cette phrase, celle qu’on avait de cesse de lui répéter « tu es une fille bien, une bonne personne, droite » et une nouvelle fois Sydonnie sembla perdue, était-elle réellement ça, ou n’était-ce qu’une image ? Avait-elle manqué de respect à son duc, à son peuple à ses valeurs en ayant eu cette relation avec un banni ? Pourquoi est-ce qu’il lui manquait tant alors ? Ce pourquoi encore, qui revenait sans cesse, et ses membres qui se crispèrent inévitablement, alors qu’elle imitait une quinte de toux pour camoufler sa gêne. Heureusement, les dernières phrases de son interlocutrice semblèrent la détendre un peu, l’amuser et ce fut un petit rire qui s’échappa finalement de sa bouche. Léger furtif, il n’avait pas tardé à s’éteindre alors qu’elle se reconcentrait sur le questionnement, sans jamais revenir sur cette idée de droiture.
- « Ahah, je me doute, vous devez être bien moins dangereux que la fange ou les b..brigands que j’ai dans les pieds parfois » difficiles de savoir comment répondre « J’ai du mal avec tout ça pour être honnête. Ce n’est pas mon éducation » c’était vrai, mais pas que « Mère m’a éduqué dans une éducation stricte, l’épouse modèle qui s’occupe de son mari, qui n’est là qu’uniquement pour lui apporter du bien. La fidélité, le mariage très tôt, avoir un bon époux convenable, avec une bonne réputation… J’ai un peu de mal avec le côté relationnel » avoue-t-elle finalement « Ce n’est pas pour moi, je crois et j’ai du mal à… comprendre comment un sergent monte avec –sans offenser personne- une femme d’ici alors que son épouse l’attend à la maison avec ses enfants et… » et elle parle trop encore.
Elle tritura sa chope, avant de la déposer sur le bord du comptoir, sans savoir quoi rajouter, il y aurait fallu bien une bouteille de plus pour qu’elle développe pour qu’elle avoue être plutôt ignorante dans le domaine. N’avait-elle eu qu’une relation dans sa vie, avec un banni, autant dire que l’intimité n’était pas toujours présente, plutôt rare et qu’elle restait une grande débutante qui avait du mal à comprendre pourquoi tant d’établissements de ce type voyaient le jour.
- « Tu ne vois peut-être pas, mais tu as bon cœur petite. » Reprit la plus âgée « Je suis convaincue que ton caractère t’emmènera loin, je devrais faire équipe plus souvent avec toi pour gagner des parties contre mes collègues, je suis certaine que tu m’as porté chance. Il est vrai que tu n’es pas un soleil, mais je suis convaincue que tu as une bonne étoile, où alors que nos divinités te sont toujours favorables » étrangement elle déposa une main sur celle de la jeune femme « Si jamais tu es en difficulté un jour, fais-moi demander d’accord ? Autant soutenir les personnes qui en valent la peine. » murmure-t-elle en se relevant légèrement et en retirant sa main « Pour ta famille, ne soit pas offusqué par mes paroles, j’ai perdu la mienne et je crois que malgré mes problèmes de communications et toute la rancœur que je peux avoir envers ma mère, aujourd’hui, je donnerais beaucoup pour la revoir, même pour me disputer avec elle. »
Au fond, elles étaient bien différentes oui, mais avaient en commun cette force de caractère impressionnante. Sydonnie admirait cette capacité à prendre la vie comme elle venait, à parvenir à séduire, à se faire désirer, à être si ouverte, tout en conservant un mental fort. Elle, elle était à la fois fragile et forte, peu de personnes pouvaient se vanter d’avoir perçu sa faiblesse, sa manière de voir les choses. Au fond, au quotidien elle n’était que masque et mur de protection tout autour de sa personne, mais à l’intérieur c’était bien le vide, l’incompréhension et la colère qui animait son âme.
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| | | OmbelineProstituée
| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] Lun 12 Nov 2018 - 16:05 | | | — T’en as de la chance… souffla la jeune femme.
Sa voix trahissait un sincère regret. Elle aussi elle aurait aimé avoir une mère avec qui se disputer et une éducation de “fille bien”. On ne lui avait même pas laissé le temps d’atteindre l’âge des gronderies contre les parents pour se débarrasser d’elle. Quelque part c’était un poids en moins, elle n’avait à se soucier que d’elle et peut-être des autres filles de la maison qu’elle aimait bien, mais certainement pas de parents vieillissants qu’il faudrait visiter ou entretenir après que la vie leur ait cassé le dos. Et en cette époque de misère et de deuils, au moins elle n’avait pas à s’inquiéter pour ces gens qui pouvaient se revendiquer comme sa famille. Oui, c’était peut-être une chance… Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de trouver que c’était une chance d’avoir eu ce que la plupart des jeune filles ont. À son tour elle leva son verre et le termina rapidement tandis que Sydonnie lui expliquait son incompréhension face au principe même des bordels. C’était pourtant le plus vieux métier du monde, non ? Pas besoin d’être un génie pour comprendre que les hommes pensaient presque autant avec leurs queue qu’avec leur tête, parfois même plus. Un levier puissant, lorsque l’on savait en faire bon usage, mais qui avait un prix.
Sentir la main de la milicienne sur la sienne la fit sourire avec reconnaissance. Pour elle qui ne pouvait pas voir, sentir un contact amical avait autant de valeur que recevoir un sourire sincère. Ce n’était pas évident de toujours se fier au ton de la voix de quelqu’un pour essayer de deviner son opinion. Mais c’était aussi très agréable de s’entendre dire qu’on en valait la peine. Pour une fois, Ombeline voulait bien croire qu’elle pouvait demander de l’aide à la milice et qu’on lui en donnerait sans rien attendre en retour comme faveurs. Ils étaient nombreux les miliciens qui promettaient un coup de main mais qui sous-entendait qu’un petit retour en nature serait apprécié si d’aventure l’occasion se présentait. Une perspective peu rassurante, en vérité. Le mouvement caractéristique de la milicienne fit se redresser à son tour la jeune femme, prête à l’accompagner jusqu’à la sortie.
— C’est gentil. Mais j’espère bien ne pas avoir besoin de tes services et te rendre plutôt visite pour bavarder. C’est que tu m’intrigues avec tes discours, dit-elle en souriant avant de repousser son verre pour signifier qu’elle avait terminé. Je vais pas te tenir la jambe plus longtemps ce soir, t’as l’air d’avoir envie de prendre un peu l’air. Laisse-moi te raccompagner au moins jusqu’au seuil, d’accord ?
Ombeline se remit sur pied et rangea correctement la chaise, un geste auquel elle était habituée. C’était bien dommage que Sydonnie ne puisse pas encore aller au-delà de son malaise pour passer plus de temps à bavarder, mais quelque part l’oiselle pouvait comprendre : ce n’était pas un endroit pour les femmes bien comme il faut.
— Si ça se trouve, c’est toi qui a été mon porte-bonheur ce soir ! Je peux pas te laisser filer comme ça, ça serait pas correct.
Par habitude, Ombeline passa une main au bras de la milicienne pour pouvoir marcher à sa hauteur sans la heurter ou la gêner. Bien sûr qu’elle pouvait aller jusqu’à la porte d’entrée sans se cogner dans les meubles, mais elle voulait le faire sans écraser les pieds de sa partenaire ou lui couper la route en essayant d’éviter de trop loin un obstacle. Les petits désagréments de sa mauvaise vue…
— Maintenant que tu connais l’endroit, ça me ferait plaisir si tu revenais de temps en temps pour causer. Ou simplement si t’en a marre d’être entourée d’hommes qui te font des misères. Je suis pas bonne pour y voir quand quelqu’un va mal, mais je sais écouter. Sans doute que ça sauve moins de vies que toi avec ton arme, mais si ça peut alléger la tienne, ça me ferait bien plaisir.
Le courant d’air frais qui lui souffla quelques mèches de devant le visage fit protester Clothilde qui se trouvait non loin, juste pour la forme. Ombeline lui adressa un petit geste de la main pour s’excuser et accompagna la milicienne jusqu’au perron pour refermer derrière elles. Sa main quitta le bras qu’elle tenait.
— Je suis désolée pour ta famille, Sydonnie. Je peux pas dire que je comprends, vue que la mienne n’est pas une vraie préoccupation, mais t’as perdu quelqu’un que tu aimais et ça je peux comprendre. Excuse-moi si j’ai été un peu sans coeur, fit-elle avec un sourire en coin un peu contrit. Et encore merci pour ton paris complètement fou, ça nous rend un fier service. J’espère qu’ils seront moins lourds avec toi maintenant que tu leur a mit une bonne raclée. La prochaine fois tu pourras m’en dire un peu plus sur ce que ça fait d’être dans la milice, en échange je t’expliquerais pourquoi les hommes viennent ici, même quand ils ont une famille. Se coucher moins bête rien qu’en parlant entre amies, c’est plutôt sympa non ?
Même si elle n’y voyait rien, l’aveugle lui adressa un clin d’oeil. Elle était sincère, elle espérait vraiment avoir de nouveau la visite de la jeune coutilière un jour prochain, juste pour le plaisir de connaître quelqu’un en dehors de la maison close. Ce n’était pas tous les jours qu’elle rencontrait une femme avec assez de caractère pour tenir tête aux bonshommes et assez de cœur pour être touchante. Une belle personne en somme. En plus ça lui faisait de la peine d’imaginer cette brave âme être désormais toute seule dans cette ville morose.
— Fais attention à toi mon p’tit porte-bonheur.
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| Sujet: Re: [Terminé] Jouer sur les apparences [Omb ♥] | | | |
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