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 Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]

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MessageSujet: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyDim 4 Nov 2018 - 21:20
A la Balsamine, on était toujours bien reçu. Surtout lorsqu'on était un noble argenté, affable et connaisseur... Et si Hector n'était pas le plus riche des sang-bleus de ce monde en perdition, il était sans nul doute le plus affable et, en matière de maisons closes, l'un des mieux renseignés. Pourtant, la Balsamine, aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'y avait jamais mis les pieds. Chose impensable pour un client de ce calibre ! Et chose à laquelle il allait remédier de ce pas !

Ainsi donc, un léger sourire aux lèvres, il salua le garde et pénétra dans la salle sombre mais chaleureuse dont il avait quelques fois entendu parler. Il s'accouda au comptoir, n'accordant la faveur de son regard qu'à ceui à qui il allait commander un verre de château Latourelle, pour, s'il en était besoin, perdre le peu d'inhibition qu'il pouvait avoir.

Ses yeux pas encore habitués à l'obscurité du lieu se figèrent sur le verre des bouteilles qui luisait à l'arrière plan. Il ouvrit son lourd pardessus bleu-roi et apprécia la douce chaleur de l'établissement nocturne.

- Pas fâché de me trouver ici, au chaud, au sec et en si belle compagnie... Lança-t-il de sa voix grave mais douce, à l'adresse de celles qui voletaient alentour.


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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyLun 5 Nov 2018 - 18:50
Manon s'approcha avec un déhanché lascif, visiblement bien décidée à faire son petit effet sur ce client. C'était qu'elle rêvait depuis longtemps qu'un bonhomme fortuné pointe le bout de son nez pour tenter de lui mettre le grappin dessus et se sortir de la maison close définitivement. Si les autres filles la virent faire, aucune ne s'interposa et il y eut même des petits sourires amusés. Même les habitués commençaient à savoir que la donzelle, aussi belle puisse-t-elle être, se révélait parfaitement gauche lorsqu'il s'agissait de soulever ses jupons et de prendre en main ses clients. Ce serait amusant de laisser celui-là le découvrir par lui-même.
La petite blonde s'approcha sur bar pour s'y accouder aux côtés du nouveau venu.

L'air commence à écorcher la peau depuis quelques semaines, vous avez bien fait d'entrer vous mettre à l'abri.

Sa petite main passa sur le tissu de bonne facture que portait l'inconnu et elle haussa les sourcils, impressionnée.

On en voit pas souvent des comme vous par ici. Vous avez décidé de vous encanailler hors de l'enceinte intérieure ? roucoula-t-elle.

Le sourire aux lèvres, elle s'approcha un peu plus de lui.
Derrière le comptoir, Dom revint avec la bouteille qu'on lui avait demandé et servit un grand verre au client sans faire de remarque sur ce qui pouvait se dire. Ce n'était pas son travail de commenter ou d'alimenter la conversation, lui il n'était là que pour gérer la cuisine et le bar.


Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 18:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyLun 5 Nov 2018 - 21:51
La jeune femme qui s'approcha d'Hector était une petite blondinette, une jolie courageuse, sans doute pas la plus belle femelle de Marbrume mais elle avait du charme, du courage et un petit je-ne-sais-quoi d'attachant... peut-être était-ce son décolleté ou sa voix légèrement aguicheuse.

Hector, d'un geste du chef, remercia le serveur avant de répondre à la jeune femme :
- L'encanaillement est mon occupation favorite, mademoiselle. J'espère qu'elle l'est également pour vous...

Il souleva son verre, en but une gorgée, et d'un geste noble, approcha le verre de la bouche délicieusement empourprée de son hôtesse de ce début de soirée.

Le baron n'était pas pressé le moins du monde mais il avait envie de savoir si celle à qui il parlait était celle qu'il cherchait.

- Je m'appelle Hector de Sombrebois. Et je suis heureux de faire votre connaissance. Puis-je connaître votre prénom, jeune aventurière ?

Ces derniers mots, il les avait prononcé à mi-voix. Il ne voulait pas faire entendre sa question auprès des ombres soyeuses qui bruissaient à quelques pas de là.

Sa main se posa sur la joue de la fille. Elle était douce et chaude... Tout l'inverse de sa main. Et il en sourit.
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyJeu 8 Nov 2018 - 14:53
La blondinette sentit le rouge lui monter aux joues, peu habituée à être traitée avec autant de délicatesse bien que les clients ne soient pas souvent des brutes. C’était que les miliciens préféraient faire asseoir les catins sur leurs genoux et leur voler un baiser avant de faire les présentations, un usage que les autres avaient accepté mais que Manon n’arrivait pas encore à faire sien. Alors un homme bien habillé et avec des manières, elle commençait à se croire dans un conte de fées. Bon, il aimait fréquenter les bordels mais peu importait pour l’instant, la donzelle n’avait qu’à faire comme si c’était ce que font tous les princes avant de rencontrer leur princesse.
Depuis l’autre bout de la salle, Mahaut leva les yeux au ciel, ce qui provoqua l’hilarité de Clarisse, juste à côté d’elle. Mais qu’allaient-elles pouvoir faire d’une pareille petite dinde ? Quoi qu’avec un peu de chance, la blonde enfant parviendrait peut-être à se décoincer si c’était entre les bras d’un client avec du savoir-vivre… Mahaut aussi avait le droit de rêver !

Vous trouvez que j’ai des allures d’aventurière ? Je ne saurais même pas par quel bout prendre une épée, sourit Manon en trempant ses lèvres dans le breuvage qu’il lui tendait.

La déclaration était aussi vraie que la métaphore qu’elle pouvait impliquer, bien que ce soit parfaitement involontaire de sa part. Décidant de réduire un peu plus la distance entre eux, la jeune femme se glissa tout contre Hector.

Vous pouvez m’appeler Manon, seigneur de Sombrebois.

Ses grands yeux de biche le dévoraient tout entier du regard.
À cet instant, une petite troupe entra dans l’établissement accompagnée par un courant d’air froid. Armés d’instruments de toutes tailles, il s’agissait de musiciens visiblement très attendus car une tablée d’habitués levèrent leur choppe dans un concert d’exclamations joyeuses à l’adresse du groupe tandis que Mahaut se levait prestement pour les accueillir et les enjoindre à s’installer. Il restait un espace assez grand pour qu’ils puissent s’y mettre confortablement et la doyenne des filles veilla à ce qu’ils aient des chaises ainsi que de quoi boire. Madame ne tarda pas à se montrer également, quittant son bureau pour saluer les musiciens. Après s’être installé et réchauffé le bout des doigts, les bougres se mirent à jouer avec entrain, sonnant le début des chansons et des danses.

Les quelques miliciens présents ne tardèrent pas à entamer les paroles de la chanson populaires qui se jouait, réchauffant l’atmosphère d’une ambiance festive que les filles semblèrent beaucoup apprécier. Ce fut à ce moment qu’Ombeline et Clothilde se joignirent à la fête. Leur client respectif était descendu depuis déjà un moment, ayant sans doute quitté les lieux à présent qu’ils étaient satisfaits, et les oiselles avaient pris le temps de souffler un peu et de faire un brin de toilette avant de redescendre. L’aînée des deux s’enthousiasma immédiatement pour cette petite soirée toute en musique et entraîna l’aveugle par la main pour occuper l’espace de danse juste devant les musiciens. C’était une piste de danse bien étroite mais peu importait, l’entrain était là et c’était suffisant.

Ombeline n’y voyait peut-être pas grand chose, mais elle savait par cœur le relief du plancher de la salle principale, le placement des meubles et les mouvements de Clothilde suffisaient pour qu’elles puissent danser sans se rentrer dedans maladroitement. À la chanson suivante, deux clients se levèrent pour les rejoindre et les chanter avec elles.

Ah viens ma belle, apporte-moi du vin, apporte-moi du vin,
Y fait grand soif ici !
Ah viens ma belle, apporte-moi du vin,
J'ai soif de vin et de femmes !


L’homme qui tenait Ombeline par la taille devait la connaître assez pour savoir sa vue très basse car s’il l’entraînait avec énergie, il veillait à toujours guider ses pas loin du moindre obstacle.

Je ne t'en sers que si tu danses avec moi, si tu danses
Avec moi, alors 'viendrais à toi !
Je ne t'en sers que si tu danses avec moi,
Alors tu auras le vin et la femme !


Plus à l’aise que ne le laissait supposer ses yeux voilés de gris, la jeune femme se déplaçait avec assurance, vive dans ses pas et adroite à suivre son cavalier. La bonne humeur contagieuse de la salle lui découvrait les dents dans un sourire léger.
Hommes et femmes se répondaient à chaque couplet avant de chanter le refrain ensemble, à grand renfort de coup de talon au sol pour marquer le rythme.

Le vice attire et la chair est faible ; il en sera toujours ainsi.
La nuit est jeune et le diable rit, viens que l’on s’en verse un autre.


Manon était peut-être la seule à faire une petite moue contrariée, visiblement fâchée de tout ce bruit et cette agitation. Sans doute que ce cadre ne correspondait pas assez au charme du conte qu’elle s’efforçait de tisser dans son esprit.

Je suis désolée, d’habitude c’est un peu plus calme. Si vous voulez être tranquille, il y aura moins de bruit et moins de monde à l’étage… avança-t-elle, un peu incertaine sur la fin de sa phrase.

Spoiler:


Dernière édition par Ombeline le Lun 12 Nov 2018 - 18:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyVen 9 Nov 2018 - 16:30
Les gloussements et les murmures alentours, Hector en faisait abstraction. Il avait le don (ou le défaut ?) de trouver en chaque femme quelques charmes ou attraits. Et là, évidemment, en présence d'une fille novice mais volontaire, il n'avait aucun effort à faire pour se laisser ensorceler. Sa voix aiguë, son déhanché suggestif, ses mèches blondes et sa peau qu'il sentait à présent si près de la sienne étaient bien trop d'atouts pour le laisser de marbre.

- Vous n'avez peut-être pas les bras d'une guerrière mais vous en avez la rapidité d'attaque ! Et... si vous voulez un petit conseil en matière d'épée : Sachez que si votre main saigne lorsque vous en empoignez une, c'est que vous l'avez prise par le mauvais bout... Mais ne vous inquiétez pas, je prendrai le temps de vous montrer tout ça lorsque vous ferez partie de ma garde !

Hector ne sourit pas excessivement. Sa plaisanterie n'en était pas forcément une. Même si la jeune femme n'était pas très musclée elle pourrait travailler à Sombrebois aux champs ou en cuisine, pourquoi pas.

- Manon, quel joli prénom. Vous...

Le baron s'interrompit pour regarder le groupe de musicien s'installer. La tranquillité du lieu semblait se compromettre...

-... Vous aimez quoi dans la vie ? Demanda-t-il avant que la musique ne commence.
- Euh, et bien... J'aime les fleurs, les animaux... Commença la jeune femme prise au dépourvu. Mais elle repris rapidement son rôle "d'aventurière"... et les hommes bien sûr !

Hector sourit à la jeune femme et se leva. Il commanda au patron une bouteille du même vin et deux verres, puis, posant une main légèrement cavalière dans le bas du dos de sa compagne de soirée il lui glissa :

- Alors nous allons nous entendre...

Et lorsqu'elle lui proposa la quiétude de l'étage, le baron n'hésita pas longtemps. S'il aimait la fête, la danse et toutes ces sortes de choses, ce soir, il n'aspirait qu'au calme et à la douceur...

- Manon, vous sauvez ma soirée ! Je vous suis donc vers un lieu plus calme et...

Sa main descendit encore un peu.

-... plus intime...

Manon, légèrement échaudée prit la main par ce geste aventureux, pris la main d'Hector dans la sienne et mena le baron vers l'escalier où un homme tenait la garde. Hector paya celui-ci et suivi les froufrous de la blonde jusqu'à la porte de son boudoir. Le décor de ce dernier était à peine un peu moins austère que celui du couloir mais au moins, dans la chambre close, le bruit du rez-de-chaussée était atténué.

Lorsque le serveur frappa à la porte de la chambre close, il n'eut droit à aucune réponse. Il s'en retourna donc avec sa bouteille et ses verres. Et ce n'est qu'une heure plus tard que Sombrebois vint récupérer son achat, au bar, remplissant les deux verres et en apportant un à la jeune femme aux yeux de verre, celle pour qui il était spécialement venu.

- Bonsoir, vous devez être Ombeline. Je... Accepteriez-vous de boire un verre de vin en ma compagnie ? Je suis Hector de Sombrebois et... il baissa le ton. Je viens honorer une vieille dette que nous avons envers vous...

Il n'osa lui prendre la main pour l'emmener un peu à l'écart de l'agitation qui n'avait guère baissé depuis tout à l'heure. Ses mains prises par les verres de vin lui étaient bien inutiles.
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyMer 14 Nov 2018 - 11:05
Fatiguée de danser tour à tour avec les autres filles et les miliciens attablés près des musiciens, Ombeline s’était installée à l’une des places vides tandis que les autres allaient faire circuler un peu plus vite l’alcool dans leurs veines. Elle n’entendit pas arriver Hector près d’elle mais elle devina sa silhouette imposante à la périphérie de son champ de vision. C’est qu’il n’était pas malingre celui-là ! Intriguée, elle avait levé la tête vers lui sans parvenir à saisir son regard bien sûr et ses sourcils s’étaient haussés de surprise en l’entendant l’appeler par son prénom. Se connaissaient-ils ? Pas qu’elle le sache, le nom de Sombrebois ne lui évoquait rien de prime abord. Mais si un “de quelque chose” demandait à la voir à part pour lui parler d’une affaire en particulier, elle l’allait pas refuser de se lever.
D’un hochement de tête elle lui fit comprendre qu’elle était disponible et elle quitta sa chaise en prenant garde à ne pas le bousculer. Ils n’avaient qu’à se mettre à l’autre bout de la salle, là où se retrouvaient normalement les fumeurs de chibouk. D’une main sur son bras elle l’invita à la suivre pour laisser derrière eux le boucan que faisaient les fêtards.

La Balsamine n’était sans doute pas le plus luxueux des établissements, mais Madame avait tout de même investi dans deux longs canapés, à savoir des bancs de bois sculpté et agrémenté chacun d’un matelas rembourré de paille et de laine. Un confort qu’elle réservait aux acheteurs d’herbes à fumer puisqu’ils ne veillaient pas à la dépense.
Ombeline prit place dans l’angle le plus éloigné, quittant ses chausses délacées pour pouvoir ramener ses pieds nus sur l’assise sans la salire. Les jambes ramenées contre elle, ses bras entourant ses genoux, elle attendit de sentir le poids de son étrange invité se poser sur la place à côté d’elle pour l’interroger.

Vous savez ménager votre effet, messire de Sombrebois. Une dette envers moi ? Je crois que si quelqu’un me devait quelque chose, Madame aurait depuis longtemps envoyé l’une de ses connaissances récupérer son dû.

La jeune femme n’était pas particulièrement méfiante, plutôt interloquée qu’on puisse lui adresser un tel discours.
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyVen 30 Nov 2018 - 21:24
Hector suivit Ombeline au fond de la salle, dans un coin relativement calme, sur un canapé relativement confortable, avec un vin relativement bon. Il espérait seulement que les minutes à venir ne seraient pas que relativement agréables. Mais cela, il n'en savait rien. Il n'avait jamais vu, jamais parlé à Ombeline, cette fameuse Ombeline. Et la vérité est souvent très différente de la fiction, n'est-ce pas ?

Il versa le vin dans les deux verres et en approcha un de la main droite d'Ombeline puis l'effleura légèrement, comme si la demoiselle était faite de verre. C'était sans doute accorder bien trop de respect à cette "simple" prostituée mais, comme vous vous en doutez à présent, Ombeline n'était pas une simple prostituée aux yeux d'Hector. Et cela il n'allait pas tarder à l'expliquer à la principale intéressée...

- Tenez... C'est un verre de vin rouge... A votre santé.

Il but une gorgée.

- Les effets sont bien les dernières choses qui nous restent en ce monde. Je veux dire, les dernières choses que nous pouvons apprécier, gratuitement, sans risque... Il faut apprécier ce fameux langage qui nous différencie des bêtes et que, gratuitement, tant que nous vivrons, nous pourrons pratiquer, avec plaisir, si possible...

Il but une deuxième gorgée.

- Quand à la dette que nous vous devons... et bien, il ne s'agit guère de ce genre de dette. Je... je vais vous expliquer.

Il but une troisième gorgée.

- Ou plutôt je vais vous lire...

Il sortit de sa manche un petit livre que dans un bruissement de papier, il ouvrit à la première page ; et lut.

- Il était une petite fille qui répondait au doux prénom d'Ombeline. Malheureusement, la vie n'avait pas été si douce que cela avec la jeune enfant. Sa mère et son père, de pauvres paysans, l'avaient abandonnée aux portes de la grande ville, à la fin de l'automne, après une saison trop sèche et une récolte trop maigre.

Recueillie dans une étrange maison où des femmes aux allures mystérieuses recevaient des gens inquiets, tristes ou nerveux dans leurs petits boudoirs clos et sombres, Ombeline se trouva, certes, nourrie et logée... mais tout cela en échange d'un travail de tous les instants puisque la petite devait nettoyer la maison, récurer les objets qu'elle contenait et blanchir les tissus de chacune des habitantes de ce lieu.

Cette vie, loin des siens, était difficile. Nombreux étaient les moments de tristesse, de fatigue et de lassitude mais la jeune fille fut rapidement prise sous l'aile protectrice d'une des habitantes de la grande maison, Esmeralda. Celle-ci, qui avait toujours voulu un enfant et dont le souhait n'avait jamais été exaucé, trouva en Ombeline une fille de substitution. Evidemment, Ombeline ne refusa pas ce rôle, elle qui, évidemment, avait encore besoin de l'amour d'une mère... C'est ainsi que la petite brune finit par retrouver un certain équilibre. Mais dans cette histoire, contrairement à nombre de contes, un second malheur succéda bien vite au premier : Ombeline, peu à peu, perdit la vue. Sans doute fût-ce cela qui à jamais réduisit le sourire de l'enfant à un si maigre étirement de ses pâles lèvres. En effet, les soins et l'amour d'Esmeralda ne purent rien faire contre le mal qui la rongeait et le moral d'Ombeline ne cessa de baisser à mesure que le monde, à ses yeux, disparaissait. Elle, autrefois si pleine de vie, curieuse et enjouée, n'était plus que l'ombre d'elle même, une jeune adolescente morne et renfermée.

Ce fut peu après cette sombre période qu'Ombeline comprit ce qui se tramait dans les chambres obscures. Les animaux empaillées, les fioles de toutes tailles, les boules de cristal et les crêtes de coqs qui encombraient les étagères des boudoirs des femmes de la maison finirent par provoquer l'étincelle dans le cerveau d'Ombeline. Elle était dans un repère de sorcières.

Effrayée en comprenant enfin la vraie nature de sa mère adoptive et l'environnement dangereux dans lequel elle vivait, la jeune malvoyante décida que dès le lendemain matin elle partirait, quitterait ce lieu malsain et trouverait un autre endroit où aller, dût elle finir sous les ponts ou dans un autre endroit sordide.


Hector ferma le petit livre dont il venait de lire quelques pages, laissant le suspense à son paroxysme, puis il regarda Ombeline.

- Lorsque mon cousin est rentré de Marbrume l'autre jour, il m'a raconté qu'il avait vu... qu'il s'était offert les services d'une certaines Ombeline, aveugle... Je n'ai pu m'empêcher de faire le lien avec cette histoire que mon père avait écrite, il y a visiblement... environ dix douze ans. Et... hum... Je me demande s'il ne s'est pas inspiré de votre histoire pour écrire celle-ci.

Le baron de Sombrebois ne savait plus trop quoi dire. Il reprit son verre de vin et en but un peu pour se donner le temps de réfléchir. A dire vrai, il ne savait pas vraiment ce qu'Ombeline pouvait bien avoir à faire de cette histoire. Il avait pourtant été enthousiaste à l'idée de la lui raconter... Et maintenant, pourtant, cela ne lui semblait plus guère intéressant.

Il posa son verre et attendit malgré tout un commentaire de la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyLun 10 Déc 2018 - 15:34
En silence, elle avait simplement écouté en hochant parfois la tête ou en fronçant les sourcils tout au long du récit. On ne lui avait pas souvent fait la lecture, elle n’était pas à même de juger la qualité de l’histoire ou du phrasé, mais elle n’attendit pas qu’Hector ait terminé pour faire le lien avec sa propre histoire. Il y avait trop d’éléments en commun, trop de traits familiers pour qu’elle puisse ignorer la proximité entre elle et ce personnage de conte.
Lorsque le sire de Sombrebois eut terminé de lire et lui expliqua que cette petite fable était l’oeuvre de son père, la jeune femme haussa les sourcils avec un peu de circonspection. Si un jour elle avait bel et bien rencontré le paternel du drôle d’oiseau face à elle, elle n’en gardait aucuns souvenirs. Et pour cause, ce qui remontait à ces premières années à la Balsamine était plutôt flou dans sa mémoire, en partie à cause de cette vue déclinante à laquelle elle n’était pas tout à fait accoutumée. Y avait-il donc eu un jour un noble qui s’était présenté et à qui elle avait raconté ses tristes aventures ? Peut-être bien.

Sans toucher au verre qu’on lui avait proposé, Ombeline se mura quelques instants dans le silence, visiblement en proie à un trouble qu’elle n’arrivait pas à démêler. Cette affaire lui semblait bien étrange et elle n’avait aucune idée de ce que l’on attendait d’elle exactement. Elle ne se rappelait pas avoir un jour raconter le détail de sa vie à un homme, surtout à l’époque où elle n’était qu’une petite aide cuisine, mais elle ne pouvait pas nier que cette histoire plutôt bienveillante ressemblait à s’y méprendre à la sienne. Bien entendu, pas de sorcières autour d’elle au quotidien, mais le rapprochement avec les prostituées n’était pas difficile à faire. Elle devait lui avoir fait bien de la peine pour qu’il écrive pareille histoire ! Un sourire un peu triste lui creusa une fossette du côté droit de la bouche.

Je suis navrée messire, je ne me souviens pas de votre père. J’étais sans doute trop jeune à cette époque. Mais il n’est pas impossible que je lui ai raconté les circonstances de mon arrivée dans cette bâtisse, je n’ai jamais été une enfant craintive.

Ombeline marchait sur des œufs. Impossible de savoir exactement ce que cherchait cet homme. Voulait-il raviver le souvenir d’un père décédé en discutant avec elle ? Souhaitait-il lui faire passer un message obscure à travers ce récit ? Ou peut-être essayait-il de définir les contours de ses relations avec sa famille ? Elle ne voulait pas d’ennuis avec la noblesse et ne voulait pas non plus déplaire trop à ce client inhabituel, même s’il avait déjà consommé.

Et votre cousin s’est certainement présenté sous un autre nom car je ne me souviens pas d’avoir rencontré un de Sombrebois avant vous. Mais je suis heureuse d’apprendre qu’il a fait bon voyage hors de Marbrume.

La jeune femme se mordilla le coin de la lèvre, visiblement indécise sur la conduite à adopter. Il fallait bien admettre que se retrouver comme personnage principal d’une histoire écrite par un noble des années auparavant avait quelque chose de troublant. Elle n’était rien ni personne, pourquoi avoir été choisie pour faire l’objet d’un récit ?

Vous disiez avoir une dette… De quel genre de dette parlez-vous ? Je ne crois pas avoir fait quoi que ce soit qui mérite qu’un sang bleu me soit redevable, avec tout mon respect.

Ombeline étendit un bras et son index tapota contre la couverture du livre que tenait Hector. Elle n’en avait pas vu souvent, des livres, et elle savait encore moins les déchiffrer, mais elle aimait bien l’objet en lui-même.

Et votre histoire, elle a déjà une fin ? demanda-t-elle avec un peu d’inquiétude, comme si le dénouement de cette intrigue imaginaire pouvait avoir une incidence sur son futur à elle.
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyMar 18 Déc 2018 - 22:07
Hector écoutait la voix d'Ombeline et trouvait touchant, ses accents de sincérité et d'émotion. Il répondit alors à ses questions.

- Mon cousin ne se présente le plus souvent qu'avec son prénom, Florian. Quand à mon père, il... Je crois qu'il éprouvait du remord à fréquenter ces... ce genre de lieux.

Ce qui était bien compréhensible pour un noble baron à la tête d'une famille et d'un peuple uni, droit et fier. Et la fossette qui se dessinait sur la joue droite de la prostituée semblait montrer qu'elle avait bien conscience de cet état de fait. Elle devait être habituée aux mensonges de ses clients.

Hector inspira profondément l'air légèrement parfumé par la fragrance d'Ombeline et s'adossa au canapé, s'y détendant un peu plus. Il avait craint que le conte n'intéressa guère la jeune femme mais, au contraire, elle semblait attendre la suite.

- Ombeline ne dormit pas - ou presque - de la nuit. Elle prépara son baluchon et ne cessa de penser à ce qui l'attendait à l'extérieur. Elle imaginait tantôt qu'un mystérieux bienfaiteur l'attendait dehors, sur le seuil de la maison, tantôt qu'une bande de brigands la dépouillerait dès ses premiers pas en liberté.
La réalité fut tout autre : elle descendit les marches, précautionneusement, hésita un instant devant la porte d'ébène puis, alors qu'un bruit de plancher grinçant résonna quelque part, ouvrit la porte et fit quelques pas dans la rue, tout droit, juste pour s'écarter de la menace directe que lui semblait constituer à présent son "ancien foyer". Ses oreilles bourdonnantes d'excitation et de peur, l'adolescente n'entendit pas le bruit de la charrette qui roulait dans sa direction.
"Hé, vous, attention !" Cria le cocher.
Ombeline s'élança dans la direction opposée à celle de la voix. Elle courut ainsi quelques mètres, le vent frais du matin la sortant peu à peu de son étrange état pour la ramener dans un état de conscience presque normal.
"Où allez-vous ?" Demanda la voix haut perché qui revenait vers elle, au rythme des pas du lourd cheval et du grincement des roues de la charrette.
"Par là !" Répondit Ombeline en désignant la direction qu'elle prenait.
"Ah... ben montez, si vous voulez... je vais au marché, moué"
Le paysan tendit une main que la petite brune ne put voir mais qui, finalement, à force de tâtonnements, finit par toucher la sienne.
C'est ainsi que la jeune fuyarde se retrouva au côté d'un laitier, à l'avant d'une lourde charrette, en direction du marché. Et elle fut silencieuse, silencieuse comme quelqu'un qui découvre le monde, ne répondant à son premier interlocuteur que par quelques mots, quelque très courtes phrases. Elle le craignait un peu comme elle craignait le monde.
Arrivés à destination, Ombeline quitta le laitier et alla s'installer dans un coin du marché, derrière de lourdes caisses de bois usé, près de l'étal d'une poissonnière, écoutant sa voix forte et rêche comme on écoute un maître faire la leçon.
Et lorsque les premiers clients arrivèrent, elle resta là, encore, comme rassurée par cette vie qui s'élevait autour d'elle. Elle y prenait part en un sens, elle s'éloignait des sorcières.
Puis Ombeline entendit des pas de course, légers et de plus en plus proche. Elle retint sa respiration tandis qu'une ombre se jetait à côté d'elle...


C'était le passage qu'Hector avait toujours préféré. Sa voix trembla un peu. Il se rappelait comme son père lui racontait cette histoire. Et là, en présence de celle qui, sans doute, lui avait inspiré cette histoire... Le baron dut boire un peu plus de vin avant de continuer.

- Un jeune garçon, un voleur des rues, un p'tit gars de 4 ou 5 ans plus jeune qu'Ombeline vint se cacher lui aussi, par ici.
"Pousse-toi, pousse-toi, c'est ma planque ici !"
Ombeline ne voulut pas paraître en reste face à ce "petit" alors, avec un semblant d'aplomb, elle répondit : "Ça va, deux secondes... voilà, et fait moins de bruit !"
Le garçon se serra un peu contre Ombeline et tous deux firent silence. Quelques secondes plus tard, des bruits de pas s'approchèrent de leur cachette. La jeune fille parvint à réprimer un tremblement tandis que le p'tit gars fronçait les sourcils.
"Chchchchut, t'inquiète... ils vont partir..." Ajouta-t-il en chuchotant.
Et, effectivement, comme il l'avait prédit. Un minute plus tard, les gens partirent chercher plus loin ou retournèrent à leurs affaire.
Ombeline prit une profonde inspiration de soulagement et engagea la conversation pour ne pas que ce compagnon disparaisse...
"Comment tu t'appelles ?"
"Jacques, et toi ?"
"Ombeline. Tu... tu fais quoi ici ?"
Le garçon déplia un vieux papier au milieu duquel quelques tranches de jambon étaient étalées.
"Je chasse !" répondit-il non sans fierté.
"Et ta... cabane, elle est où ?"
"Viens, j'vais t'montrer !"
"Attends... Je dois te dire que... je suis aveugle, je vois pas bien... tu..."
Le garçon avança sa tête entre les caisses et, voyant que la voie était libre prit la main d'Ombeline et se mit à courir, tirant l'adolescente du mieux qu'il put pour la mener à l'écart du marché, dans les petites ruelles de la ville, là où les gens recommandables n'allaient pas. Ils coururent donc, non sans quelques heurts et trébuchements, pendant quelques minutes fatigantes puis ils purent ralentir l'allure...
"Voilà, fit le garçon, ici on est tranquille"
Mais l'étroite ruelle n'était pas vraiment rassurante pour Ombeline. Il y faisait trop sombre pour qu'elle puisse distinguer quelque forme que ce soit. Elle ne put voir non plus les miséreux qui la parcourait... cela était peut-être mieux. Mais un instant plus tard, c'est une voix qu'elle reconnut...
"Ombeline ! Toi ici... tu sais que nous sommes folles d'inquiétude... Viens vite, suis-moi, rentrons !"
Jacques se tourna vers Ombeline et vit son visage et son expression de terreur, son tremblement. Il comprit aussitôt ce qui se passait là. Il serra la main froide de la jeune fille et l’entraîna de plus belle dans une course folle à travers les ruelles du quartier populaire. Bousculant des passants les deux fuyards avaient la jeunesse pour eux et Jacques la bonne connaissance du quartier. Mérédith, en revanche, n'était plus des plus fraîche et ses incantations maléfiques n'eurent guère d'effet ce matin là. Trois minutes après le début de la course poursuite, les deux compagnons étaient définitivement hors de portée des griffes de la vieille, devant un tas de bois, drôlement agencé. Une sorte de tente, de toit sans mur, de charpente sans fondation.
"Entre vite !" Dit le garçon en décalant l'un des planches pour laisser entrer Ombeline.


Hector se tourna vers la prostituée pour voir si celle-ci ne s'était pas endormie. Il continua.

- Malgré la promiscuité de la cabane de Jacques, l'après-midi se passa confortablement pour lui et son invitée : pas de chasse, pas de course... Même s'ils n'avaient ni très chaud ni trop à manger, ils apprécièrent la quiétude de ce petit endroit perdu entre deux maisonnettes. Ombeline, quant à elle, apprécia particulièrement le fait de pouvoir parler à quelqu'un qui lui ressemblait - si ce n'est physiquement au moins par l'âge et par la raison sociale qu'elle venait d'acquérir. Jacques expliqua comment il vivait, entre vol et débrouille, entre amis de la rue et ennemis divers, entre sa cabane et d'autres logements de fortune... Ombeline lui raconta sa vie parmi les sorcières, ses pires cauchemars et les meilleurs histoires qu'elle avait vu ou entendu entre les quatre murs de la sombre maison.
Et lorsque le soleil commença sa course descendante vint la question fatidique de la suite. Qu'allait faire Ombeline ? Où passerait-elle la nuit ?... et toutes les nuits suivantes !


Il semblait à Hector que cela faisait deux heures qu'il lisait. Et même si ce n'était pas le cas, l'ambiance semblait s'être calmée dans la maison close. Le baron regarda autour. Au bar, le patron le regarda d'un drôle d'air. Il devait se demander quel drôle d'oiseau était Hector pour traîner si longtemps avec une de ses filles sans monter, ou quels invisibles préliminaires Ombeline lui offrait pour qu'il reste si longtemps là, sans consommer.

Hector posa un main à plat sur le petit livre. Il allait demander à Ombeline de monter pour poursuivre la lecture dans sa chambre... mais il ne voulut ni sembler lui demander ses faveurs, ni céder - d'une certaine manière - au regard désapprobateur du patron. Il sourit donc d'un air serein, rouvrit le livre et s'apprêta à continuer sa lecture...
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyMer 2 Jan 2019 - 19:10
Merci pour la lecture. C’est bien la première fois qu’on me raconte une si longue histoire en me la lisant, je suis gâtée.

Ombeline profita volontairement du blanc pour reprendre la parole. Il ne fallait pas être devin pour comprendre que le calme relatif dans lequel était plongé la Balsamine depuis quelques instants avait tout à voir avec la lecture du noble. Dom s’interrogeait sans doute sur les motivations du bonhomme, les filles ne pouvaient faire autrement que d’écouter d’une oreille ce qui les distrayait de leur travail et les autres clients avaient fini eux aussi par s’intéresser à l’histoire, détourné de leur jeu de dés ou de cartes par la voix ininterrompue qui montait du coin de la salle où se trouvaient Ombeline et Hector. La jeune femme se devait donc de manœuvrer pour que tout rentre dans ce que l’on considérait comme l’ordre naturel des choses, ici à la Balsamine.

Votre père avait une imagination débordante. Il aurait pu faire copier cette histoire pour la vendre, je suis certaine qu’elle aurait très bien fonctionné.

Elle déplia les jambes pour se pencher vers la table, attraper son verre et en prendre une gorgée. Bien sûr l’histoire n’était pas terminée mais quelque chose lui disait qu’il restait encore plusieurs pages et on ne lui pardonnerait pas d’avoir contribué au trouble général plus que nécessaire.

Mais dites-moi, qu’entendiez-vous par « dette » ? Je ne crois pas que vous me deviez quoi que ce soit pour avoir involontairement inspiré un conte à votre père il y a de ça dix ou douze ans, fit-elle avec un sourire amusé en s’imaginant gamine raconter ses déboires à un inconnu. Vous étiez curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler la fille qui a donné l’idée des ces folles aventures ou souhaitiez-vous simplement m’avertir qu’une telle histoire existait ?

Le ton de la demoiselle n’était ni accusateur ni méfiant, elle ne se le serait pas permit, néanmoins elle était sincèrement curieuse de connaître les motivations du baron. On ne se dérangeait pas pour si peu lorsque l’on avait autant de responsabilités que lui, il avait sans doute mieux à occuper ses journées qu’en rendant visite à des prostituées pour leur faire la lecture.
Un instant, Ombeline se demanda s’il n’allait pas lui faire une demande excentrique comme d’aller se recueillir sur la tombe du défunt paternel ensemble. Les terres Sombrebois étaient hors des murs et il avait dit être venu en ville pour la voir, ce qui signifiait qu’il vivait sans doute hors de Marbrume. Elle serait bien embarrassée s’il lui demandait de l’accompagner quelque part, à plus forte raison si ce quelque part se trouvait hors des murs protecteurs de la cité.

Les pas de Fleur approchèrent de leur recoin isolé tandis que les conversations reprenaient normalement dans le reste de la salle. La jeune femme sourit à Hector avant de s’accroupir près d’Ombeline pour lui murmurer quelque chose à l’oreille. Cette dernière hocha simplement la tête et Fleur s’assit à même le sol, les bras croisés sur les genoux de sa cadette. Elle n’était pas là pour interrompre mais le message tacite était plutôt clair : cette entrevue était trop étrange pour qu’elle accepte de laisser la malvoyante seule plus longtemps. Il faudrait donc composer avec sa présence.
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyMar 8 Jan 2019 - 10:33
Hector fut touché par la remarque d'Ombeline. Personne ne lui avait jamais lu d'histoire... d'aussi longue en tout cas. Ces moments de partage, une présence amicale, un peu d'amour... Hector en avait eu de nombreux avec sa mère, ses oncles et ses tantes, et bien sûr son père. Et s'il n'en avait plus vraiment depuis longtemps, il était capable d'en offrir à son tour ; comme ce soir avec Ombeline. C'était sans doute ça qui le rendait heureux : le souvenir de ces moments passés près des siens. Là, il en offrait un ersatz à la prostituée et cela aussi était agréable.

— Votre père avait une imagination débordante. Il aurait pu faire copier cette histoire pour la vendre, je suis certaine qu’elle aurait très bien fonctionné.
- Mon père n'avait pas besoin de vendre ses histoires. La vente de notre bois lui fournissait assez de travail et d'argent... Et puis je crois qu'il considérait l'écriture comme quelque chose de trop personnel pour le partager au delà du cercle familial.

Le baron fut impressionné par la dextérité avec laquelle la jeune aveugle s'empara du verre sur la table pour en boire une gorgée.

— Mais dites-moi, qu’entendiez-vous par « dette » ? Je ne crois pas que vous me deviez quoi que ce soit pour avoir involontairement inspiré un conte à votre père il y a de ça dix ou douze ans. Vous étiez curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler la fille qui a donné l’idée des ces folles aventures ou souhaitiez-vous simplement m’avertir qu’une telle histoire existait ?
- Je ne sais pas trop si le terme "dette" était le plus adapté mais... vous avez raison. Je considérais comme, disons, un "devoir" de vérifier si c'était votre histoire qui avait inspiré cette histoire... Mais je me rends compte que c'est un peu... indiscret. Alors permettez que je ne vous demande rien sur votre passé. Je préfère finalement ne rien savoir...

Un sourire désolé s'afficha sur le visage du baron qui se trouva légèrement ridicule d'avoir fait tout ce trajet pour ça. A Sombrebois, cette "mission" lui avait semblé particulièrement importante et là, aujourd'hui, elle lui semblait bien dérisoire !

Heureusement, une autre jeune femme approcha et Hector eut tout loisir de reprendre contenance, avisant d'un œil satisfait le patron qui avait repris ses occupations puisque l'aparté entre lui et Ombeline, à voix basse, avait poussé clients et prostituées à reprendre leur activité normale.

Le baron, lui, voyant que les filles étaient silencieuses et attentives, reprit sa lecture d'une voix légèrement plus basse, comme celle que prenait sa mère lorsqu'il se faisait tard et que la lecture prenait un rôle plus onirique - voir soporifique.

- Jacques ne tarda pas à proposer à Ombeline de rester quelques temps avec lui. Les yeux de la jeune fille brillèrent d'un éclat de reconnaissance et de... du reflet des torches qui avançaient dans la ruelle !
"Ombeline, nous savons que tu es par là. Sors de ta cachette et rentre avec nous. Tu DOIS revenir !"
C'était une voix large et mystique que celle de Marama, la patronne de la maison des sorcières. Une voix qui obligeait autant qu'elle hypnotisait. Ombeline fit même un involontaire mouvement en sa direction mais Jacques, heureusement, l'en empêcha. Il tira Ombeline par la manche en direction de la "sortie de secours" de sa cabane, celle qui ne menait pas vers la rue mais vers la cour de la taverne du père Jambon, plus sombre bouge du quartier et repère de nombreux bandits de la ville. Heureusement, monsieur Jambon avait pris Jacques sous son aile - non de manière purement désintéressée mais parce que ses petites mains, son agilité et sa "bonne bouille" lui permettait d'accomplir certaines missions qu'aucun de ses gros bras ne pouvaient mener à bien.
Ombeline ne comprit pas immédiatement qu'elle était, dans ce bar aux relents de bière, de sueur et de viande avariée, en sécurité. Elle tremblait et Jacques, trop pressé pour lui expliquer la situation, ne fit qu'accélérer le pas entre les ceintures - parfois armés- des clients pour aller jusque derrière le comptoir du patron et s'y asseoir, dans une flaque de cervoise et enfin souffler.
"On est en sécurité là. T'inquiètes pas."
"Tiens, voilà le p'tit Jacques !" Fit Jambon en évitant tout juste de lui marcher dessus. "Maaaais il est pas seul aujourd'hui ! Hé hé hé, il a une p'tite copine le bougre ! Ha ha ha ha !" La voix rassérénante du grand homme disparut bientôt. Il avait du travail. Ombeline n'en fut pas bien plus rassurée. Toutes les autres voix masculines, entremêlées, leurs éclats, leur vocabulaire grossier et étranger la mettaient mal à l'aise.
"J'ai un plan !" Fit rapidement Jacques rapidement en lui expliquant, avec enthousiasme, comment il pensait débarrasser Ombeline de ces sorcières infernales. Son plan ne pourrait être mis en oeuvre qu'au beau milieu de la nuit alors il se fit bavard, imaginatif et malin pour prouver à sa copine du soir qu'il pouvait lui faire confiance, qu'il savait ce qu'il faisait et, accessoirement, qu'elle allait devoir l'aider. Evidemment, ces histoires de feu, de meurtre n'avait rien d'encourageant pour Ombeline... mais elle accepta. Elle n'avait pas grand chose à perdre, et, Jacques, malgré son petit age, avait su gagner sa confiance et sa reconnaissance.
Lorsque la cloche résonna, que les clients furent partis, Ombeline et Jacques savaient exactement ce qu'ils allaient faire. En premier lieu, le garçon et la fille aidèrent Jambon à ranger et nettoyer son établissement - temps durant lequel le patron fut mis au courant de ce qu'ils allaient faire. Il offrit au petits l'alcool et les allumettes. Pour le reste, ils allaient devoir se débrouiller. Et c'est ce qu'ils firent.
Comme prévu, Jacques "emprunta" sans bruit une petite charrette dans l'abri de la quincaillerie des Taverniers et, roulant le plus lentement possible sous le clair de lune, mena la silencieuse Ombeline jusqu'à l'écurie du bout de la rue Bonpard où ils chargèrent un maximum de foin bien sec.
Il ne restait plus que cinq minutes de marche jusqu'à la grande maison. Cinq minutes durant lesquelles Ombeline repensa à Esmeralda, la sorcière qui l'avait aidée, aimée. La jeune fille se dit qu'elle devait la sauver. Elle avait été bonne avec elle et ne méritait pas le même sort que les autres.
Arrivé sur les lieux cependant, Jacques ne laissa guère le temps à Ombeline de tergiverser. Il commença à placer la paille tout autour de la maison, à l'arroser d'alcool et, quand cela fut fait, il alluma une allumette et la jeta dans la paille qui s'embrasa aussitôt et dans un mouvement circulaire, prit la sombre maison dans ses bras de feu.
"Esmeralda !" Fit Ombeline d'une voix étranglée.
"Cccchhhut ! répondit Jacques, filons !"
Il ne lui laissa pas le choix, il tira la brune par la main et courut aussi vite qu'il put vers sa cachette de la rue Sardine. Les larmes d'Ombeline filaient comme des étoiles le long de ses mèches sombres que la nuit caressait. Le silence se fit enfin. Les enfants, épuisés, s'allongèrent sur la paille et s'endormirent aussitôt.

Les sorcières brûlées, l'été arriva enfin. La ville retrouva la joie et Ombeline, pleine d'espoir, quitta Jacques pour les champs fleurissants des faubourgs. Elle aussi avait un plan, mais celui-ci était secret. Elle reviendrait bientôt le voir pour lui raconter s'il avait fonctionné.


Hector regarda les deux jeunes femmes. Elles étaient belles ainsi disposées l'une contre l'autre. En d'autres circonstances il aurait eu des pensées érotiques. Mais ce soir là, ce n'était pas deux prostituées à demi nues sur un canapé de velours qu'il voyait. C'était Ombeline et Jacques, dans la cabane du quartier pauvre, luttant contre la peur et le froid.

Il posa son dos contre le canapé et prit une longue inspiration.
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyDim 13 Jan 2019 - 21:45
Il n’était donc venu que pour la rencontrer, pour vérifier quelle était la source de cette histoire qu’il avait lu un jour dans le journal de son père. Ombeline se sentait rassurée qu’il puisse avoir de si inoffensives ambitions à son sujet. Elle pouvait comprendre la curiosité qui l’avait animé et elle comprenait également qu’à présent il ne souhaitait plus connaître la triste vérité derrière le conte pour enfant que son père avait imaginé. Mieux valait s’en tenir à cette histoire de sorcières.
Attentive à la fin du récit, la jeune femme se mit à jouer avec les cheveux de Fleur, passant ses doigts dans la masse sombre pour la diviser avant de la rassembler de nouveau, de la positionner autrement. De temps à autre elle entortillait une mèche autour d’un doigt avant de la libérer et de faire la même chose avec une autre. L’histoire se terminait bien pour son double imaginaire tandis que la sienne ne connaissait encore aucun dénouement, ni heureux ni malheureux.

Lorsqu’elle se surprenait à y penser, Ombeline se demandait parfois ce qui serait le pire : rester ici toute sa vie et se sentir décliner peu à peu jusqu’à être parfaitement inutile ou trouver un autre travail, peut-être même un mari, en portant où qu’elle aille le poids de ces années à la Balsamine. Certaines filles étaient pessimistes et disaient qu’une fois que l’on s’est vendu, il n’y a plus de retour en arrière même après qu’on ait arrêté d’exercer.
Fleur fut la première à réagir et remercia le baron de Sombrebois pour son récit et le temps qu’il accordait à ses auditrices. Ombeline hocha la tête avec un demi sourire, quittant ses pensées profondes pour revenir au moment présent.

Au moins cette histoire-là se termine bien. Je trouve Jacques un peu cruel de ne pas laisser d’échappatoires aux sorcières. Elles n’étaient visiblement pas toutes mauvaises.

Mais elles attiraient les malheurs sur tout le pays. Il a sauvé son amie et tous les autres par la même occasion, intervint Fleur en se redressant.

La jeune aveugle dut reconnaître qu’elle avait raison, bien que cela lui semble toujours un peu cruel. Achevant de vider son verre de vin, elle reposa celui-ci sur la petite table avec précaution.

Moi aussi je vous remercie pour votre temps. J’ignorais avoir inspiré un tel récit mais je suis contente de savoir qu’il existe et qu’il se termine bien pour le personnage principal. Je n’ai rien à vous offrir en échange de cette histoire mais je vous suis reconnaissante d’avoir poussé votre route jusqu’à la Balsamine.

Un raclement de gorge sonore l’interrompit. Dom venait de passer avec un plateau sur lequel reposait les consommations de certains clients et d’un regard vers Fleur, il lui signifia qu’elle devait porter son attention sur la coursive à l’étage. La jeune femme leva le nez et nota la présence de Madame, qui les regardait avec insistance. La vieille femme à l’allure sévère eut un très léger mouvement de tête pour désigner Ombeline et Fleur comprit le message. Elle prit les mains de sa cadette et lui dit à voix basse :

Je crois que Madame souhaite te parler.

L’aveugle haussa les sourcils, étonnée, mais ne sembla ni s’en alarmer ni refuser de s’y rendre. Elle reporta son attention sur Hector et lui adressa un sourire un peu désolé. Si Madame voulait la voir, elle devait monter la rejoindre sans tarder.

Je suis navrée, je crois qu’on me demande. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous avant de vous laisser en compagnie de Fleur ?
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MessageSujet: Re: Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector]   Sexe à crédit [PV Ombeline & Hector] EmptyLun 28 Jan 2019 - 10:09
Hector n'était pas fin psychologue même s'il pouvait parfois se targuer de bien comprendre les gens. Il aurait pu se douter que son récit ramènerait Ombeline face à sa réalité... mais ce ne fut qu'après avoir achevé le conte, au moment où il vit le demi-sourire sur le visage de cette dernière qu'il s'en rendit compte. Une sorte de mélancolie semblait s'être emparée d'elle. Hector en fut bien désolé. Il laissa les deux jeunes femmes à leur analyse de la conclusion, pensant, lui, à ce qu'il pourrait faire pour se racheter de son manque de tact.

Lorsqu'elle lui demanda, pour conclure et par simple politesse, ce qu'elle pouvait faire pour lui, Hector hésita un instant et fini par s'approcher de l'oreille d'Ombeline pour lui murmurer :

- Désolé pour tout cela. Si vous souhaitez un jour changer de... vie, venez à Sombrebois. Pour me contacter, passez par madame Rougegants, la gantière de la Grande Rue des Hydres.

Il ne déposa point de baiser sur la joue pourtant toute proche - et attirante - de la brune, ne souhaitant pas qu'elle se méprenne sur ses honnêtes intentions. Il se leva, souhaita le bonsoir au deux jeunes femmes et prit la porte après un dernier geste du chef à l'attention du patron qui le regardait d'un œil perplexe.
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