[Défi de classe] Charité bien ordonnée [Ouvert]

Dans Marbrume. Fin janvier 1166,

Aujourd’hui il fait froid, l’hiver à bien pris place dans l’environnement et si la neige ne s’installe pas réellement, du moins pas définitivement, les nez eux sont rouges, tout comme le haut des joues. Pourtant les rues s’animent encore, même en ce début de matinée, les pieds foulent les pavés de la ville, les commerces ouvrent, les rumeurs offrent un nouveau chant, une nouvelle mélodie dans les différentes parties de Marbrume. Quelques mots ressortent néanmoins, on évoque les offrandes et cette étrange organisation du peuple, ce repas offert et ce besoin de rassembler. Le peuple, la noblesse, les religieux, tous auraient-ils fini par s’éloigner de l’essentiel ? C’est ce que tous se demandent. Et si les trois tournaient définitivement le dos aux humains ? Et si la fange finissait par reprendre le dessus, encore ? Tous avaient un rôle à jouer, encore fallait-il en prendre conscience. Des noms ressortaient, des noms connus, celui du Duc, serait-il là et la noblesse ? Oui ceux-là mêmes qui participe à la vie de Marbrume, qui ont dû faire une croix sur une partie de la vie de rêve, parce que les taxes se font lourdes, parce qu’ils ne sont là que par bienveillance Ducale.

Chacun devait trouver sa place devant ce nouvel événement, qui nul doute n’avait dû être abordé que par le gérant de la ville lui-même. Comment ceux qui se voulaient encore importants allaient-ils pouvoir se démarquer à présent ? Le peuple avait-il plus d’importance que ce que pouvaient bien sous-entendre les sangs bleus. Un parchemin avait pourtant été adressé à toutes les familles nobles de la ville et même murmurait-on à ceux au-delà des murs protecteurs de Marbrume. La lettre quémandée une présence, un comportement exemplaire, oui, on sous-entendait qu’il était grand temps de retrouver le quotidien normal et non plus de terreur, on laissait entendre que chacun devait prendre ses responsabilités. La volonté était claire, permettre à chacun de trouver ses marques dans ce vent de renouveau que la reprise du labret avait insufflé et si les pirates amenaient une difficulté en plus, elle serait sans aucun doute balayée, fallait-il l’espérer. Ce qui avait dû faire écarquiller les yeux de bons nombres de noble, fut la signature, l’originaire de cette missive bien particulière : Sigfroi de Sylvrur. Était-ce réellement lui ou un de son entourage, peut-être même une mauvaise blague ? Difficile à dire, toujours est-il que cette lettre était à présent entre les mains de bons nombres de personnes à la lignée bien placée. Fallait-il à présent prendre des décisions, agir ou rester dans l’ombre, aider ou rester concentré sur sa petite personne. La grande question restait néanmoins lancée, comment faire pour aider le temple ? Quel acte, quel don pourrait être efficace pour le temple et la croyance du temple ? La noblesse était-elle réellement prête à se mélanger au petit peuple.

Le petit domestique qui vous finit par vous remettre la lettre vous détailla un long moment, esquissant un sourire, avant d’ajouter d’une voix douce et tout aussi délicate.

- « Sachez que bon nombre de personnes vont se réunir autour du temple, pour festoyer, mais aussi pour prier. Chacun est invité à ramener quelque chose pour le repas, les membres du clergé s’affairent pour inviter la population, toute la population. Peut-être pourriez-vous, vous joindre à eux ? À moins que l’idée de rassembler l’ensemble de la noblesse et d’arriver ensemble soit une meilleure idée à vos yeux. » il étira ses lèvres en un sourire « Si vous voulez bien m’excusez, j’ai bien d’autres missives à transmettre… »

Il inclina poliment la tête avant de disparaître. Le reste n’était plus de son domaine de compétence, mais bien de la réaction de ceux qui jusqu’à présent n’étaient pour la plupart pas très bien vus du peuple.

Citation :

Salut à vous!

Description du défi:

Alors ici vous êtes libres, j'interviendrai ponctuellement pour pimenter ou corser un peu les choses.
Seule règle pour que les sujets avancent au même rythme : Un post par semaine et par participant.
Sinon faites-vous plaisir, j'ai hâte de voir ce que vous allez nous trouver!
Bon jeu à vous!

Quelques fois la fortune attend, pour aller voir un malheureux qu’il soit à l’agonie. C’était bien la première chose qui avait passé par la tête de la Baronne de Nerra alors qu’elle recevait la missive du Duc. Quant à Alexandre, ce dernier n’attendit pas une seconde pour provoquer un énorme branle-bas de combat dans sa demeure. La panique semblait avoir envahi la maisonnée, pendant que la moindre âme au service du Vicomte, amassait les vives qu’ils pouvaient. La jeune femme quant à elle, opta pour une autre approche. Se disant que la majorité des autres Nobles apporteraient des vives, elle se décida à apporter une aide beaucoup plus différente. Sa dame de compagnie Bathilde l’interrogea finalement sur l’aide qu’elle allait apporter. « Je crois que l’autre se contenteront d’apporter des vives, alors que ces gens mourront de froid avant que la faim finisse son sinistre dessein. » Bathilde eut un air triste avant d’acquiescer. « Bathilde, envoie quelqu’un dans la résidence de Rougesoleil. Prends toutes les couvertures supplémentaires que tu peux trouver. » Elle s’arrêta l’air pensif. « Je sais que ma jeune sœur à une collection de jouets hors du commun. Vois avec sa nourrice tout ce qu’elle n’utilise plus, nous les offrirons aux plus jeunes. Quant à mes vêtements prennent tous ceux que je n’ai pas portés depuis des mois, ces gens les utiliseront d’une bien meilleure façon que moi. » La dame de compagnie ne se fit pas attendre, et se dépêcha de distribuer les ordres aux domestiques de la Baronne.


Les vives furent vite amassées, empilé sur une charrette et Adelaïde se mit en marche accompagnée de sa dame de compagnie, mais aussi de quelques domestiques et un garde du corps habillé en civile. Ce n’était pas le moment de faire preuve de force, mais un moment de montrer que tous faisaient humblement face aux mêmes épreuves. Le convoi de la Baronne ne prit que quelques minutes avant d’atteindre les autres et cette dernière salua poliment les autres Nobles du regard, sans vraiment engager la conversation avec eux, mais ne se fit guère prier pour écouter les cris de ces derniers quant aux vives qu’ils avaient amenées. Le convoi de la baronne fut rapidement encerclé par les habitants de la ville, qui tentèrent rapidement d’attraper une ou plusieurs couvertures. Adelaïde laissa ses domestiques installer la charrette et commencer à donner ce qu’elle avait apporté en promenant son regard azuré sur la foule. Elle frissonna légèrement, en replaçant le col de la capeline. Puis, on regard s’arrêta sur une scène qui la toucha.


La baronne aperçut dans la foulée deux petites filles en retrait avec leur mère. La petite famille tentait tant bien que mal de se faufiler pour attraper les vives que les autres Nobles s’affairaient à distribuer. Les deux gamines, grelotaient de froid sous leurs drapés de laine assez rudimentaire, tandis qu’agrippé à la jupe ternie de leur mère, elles avaient l’air effrayés de se trouver en plein milieu de cette excitation déroutante. Adelaïde se retourna avant de prendre trois couvertures, ainsi que deux petites poupées et se dirigea sans attendre son escorte vers la petite famille. La baronne s’arrêta doucement devant la petite famille avant de saluer d’un sourire aimable la mère des deux fillettes. Elle se mit à leur niveau avant de leur faire un sourire rassurant à chacune. « Ne vous inquiétez pas, tout ira bien. J’ai un petit quelques choses pour vous. » Elle donna rapidement les jouets aux fillettes, dont les yeux s’illuminèrent de bonheur. Puis leur mit à chacune une chaude couverture de laines sur les épaules, avant de tendre la troisième à la mère des fillettes. Cette dernière semblait avoir les larmes aux yeux, à moins que cela soit l’épuisement. Elle lui prit rapidement ses mains gantées avant de les porter à ses lèvres, la remerciant de cette bien petite attention. La mère lui expliqua rapidement sa situation, veuve, mère des deux fillettes, elle tentait tant bien que mal de rejoindre les deux bouts. Les temps étaient durs pour tout le monde, et les emplois étaient rares. La famille vivait maintenant dans la rue. Adelaïde fronça les sourcils, l’air triste, totalement dépassée par la situation. Peu importe ce que les Nobles feraient, ses gens auraient toujours faim demain. Ils continueraient à se battre pour survivre. Elle leva la tête pour échanger un regard avec Alexandre, mais ce dernier semblait occupé à décharger les vives qu’ils avaient apportées au peuple. Elle approcha doucement le visage de l’oreille de son interlocutrice avant de murmurer; « Profiter de la générosité des autres aujourd’hui. Vous voyez la femme habillée de vert là-bas » dit-elle en pointant sa dame de compagnie. Elle murmura doucement, pour que la jeune femme soit la seule à l’entendre. « Allez la voir demain, elle vous trouvera un emploi. Nous vous y aiderons. »


La baronne se recula avant de lui faire un sourire désolée. Elle refusait de laisser une femme ainsi, le plus triste c’est qu’elle savait parfaitement que ce n’était pas un cas isolé. Qu’il devait avoir des centaines d’autres femmes qui vivaient dans la rue, tentant de survivre et qu'elle ne pourrait pas toutes les aider. Adelaïde retourna son attention vers les fillettes, avant de se mettre une nouvelle fois à leur niveau; « Vous voyez l’homme là-bas. » dit-elle en désignant doucement le Baron de Sombreval. « Il a de la soupe chaude, allez en attraper un bol pour vous réchauffer. » Les fillettes hochèrent la tête en cœur, avant de lever vers la tête, toute souriante vers leur mère. Cette dernière ne perdit pas de temps et se mit en marche vers le Baron, pendant que la Baronne les suivait tristement du regard. Jamais elle n’avait pensé que cette tâche serait aussi difficile émotionnellement. La jeune femme retourna rapidement vers la charrette qu’il l’accompagnait et commença à distribuer les jouets, couvertures et vêtements à quiconque venait le quérir. Adelaïde profita de chaque occasion qu’elle avait pour rassurer les gens qui défilaient devant elle, leur faisant humblement la conversation, comme s’ils étaient son égale. Charmant les enfants pour leur redonner le sourire. Un sourire qui durerait au moins quelques minutes, éclairant pendant au moins quelques secondes le désespoir qui semblait hanter Marbrume.

Catatonie a écrit:

Même si vous ne le voyez pas, je me suis permise de rand savoir si vos efforts sont récompensés ou non par le peuple.

Dans l'idéal cela va être mon seul passage MJ.

Le but était de vous permettre de rencontrer des nobles avec qui vous n'avez pas l'habitude de jouer et de vous permettre de mettre un premier pas dans vos réputations avec la noblesse, mais aussi avec le peuple.

Vous pouvez donc en profiter, ou terminer vos dons et partir et ainsi terminer ce premier défi, qui je vous l'accorde n'était pas plein de rebondissement, mais néanmoins pas si inutile que ça.

Contenter le peuple et ménager les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner. Peut-être le Duc était adepte de ce dicton, peut-être était-il réellement bon. Qui le savait? Adelaïde balaya rapidement du regard la foule qui s’était rapidement agglutinée autour d’elle et de ses offrandes. La jeune femme était attristée de voir autant de nécessiteux. Cet acte demandé par le duc lui faisait réaliser qu’il y avait des problèmes beaucoup plus grands que la rivalité et les intrigues de la Noblesse. Qu’il y avait des gens qui mourraient de faim a tous les jours. Adelaïde serra une nouvelle fois la main d’une femme qui la remerciait pour les vêtements en grelotant. C’était une personne après l’autre… Elle n’aurait jamais assez de vives pour toutes ces pauvres âmes, la seule chose qu’elle pouvait tenter de leur donner était un espoir. Oui l’espoir que, peu importe ce qui se passait derrière les murs de Marbrume, ils réussiraient à s’en sortir. Après tout, un geste d'humanité et de charité a parfois plus d'emprise sur l'esprit de l'homme qu'une action marquée du sceau de la violence et de la cruauté. Au bout de quelques minutes, un bailli vient se poster près de la Baronne. Cette dernière inclina doucement la tête devant l’homme et le salua d’un charmant sourire.


« Je suis ravi de vous voir ici, monsieur le Duc m’a demandé de vous transmettre ses salutations ne pouvait-il se rendre au temple ce jour, malheureusement. Je suis convaincu que votre don sera apprécié par nos gens, ne peuvent-ils aisément pas obtenir autant, sommes-nous encore bien privilégiés malgré les derniers événements dramatiques. »


La réponse ne tarda pas ; « Tout le plaisir est pour moi cher bailli, je suis heureuse que le Duc m’ait envoyé cette missive. En ses temps difficiles, mieux vaut se tenir. Nous avons beaucoup plus de chance de nous en sortir ainsi. » Il ne fallait pas se cacher, les vives commençaient à manquer, même les familles nobles encaissé durement les coups. Elle avait la chance d’avoir hérité d’une bonne somme grâce à son défunt époux, mais elle savait pertinemment que cette somme pourrait disparaître rapidement si elle l’utilisait mal. N’empêche que le don de vêtement et de jouets divers lui avait semblé une bonne façon de réjouir certains cœurs au travers de la grisaille de l’hiver. La jeune femme se retourna vers la foule qui tentait tant bien que mal d’amasser les vivres que donnait le Vicomte de Terresang et son visage se changea, devint beaucoup plus sérieuse, un voile de tristesse sembla masquer son regard azuré, puis elle tourna légèrement la tête vers le bailli; «Si je peux faire quoi que ce soit d’autre, je vous en prie, faites-moi-le savoir. Je tâcherais de trouver les moyens d’aider la population.» Le silence vint soudainement s’imposer dans la conversation. Puis ce fut le bailli, qui au bout de quelques secondes salua doucement la Baronne;


« Bien je vous laisse terminer votre générosité avant de retourner à vos occupations, peut-être pourriez-vous en profiter pour saluer vos compères non pas. »


La baronne lui lança un sourire charmeur avant de rétorquer; «Tout le plaisir est pour moi, cher Bailli. Ne vous inquiétez, pas je n’y manquerais pas.» Le bailli se faufila dans la foule pour aller rencontrer les autres nobles. Adelaïde se retourna vers Bathilde qui s’apprêtait à distribuer la dernière couverture de laine à une jeune fille qui tremblait de froid. Une fois que cela fut fait, la petite délégation de Nerra se remit en chemin vers l’Esplanade. La jeune femme prit quelques instants pour saluer chaleureusement et rapidement les autres nobles présents avant de quitter le temple avec sa suite. Son esprit bouillonnait d’idée. Elle devait aider la population… mais pour cela elle aurait besoin de ressource…

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